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Messages - Dwight Lazarus

Pages: [1] 2 3 4
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Les alentours de la ville / Re : Redrum [Dwight Lazarus]
« le: lundi 09 mai 2016, 22:59:18 »
Refuge temporaire de Dwight
   - 5 minutes avant l'agression des filles.


La porte. Lazarus n'en avait pas quitté le battant des yeux une seule seconde, ses mains moites se refermant compulsivement sur le tuyau qu'il tenait à la manière d'un bokken de kendo. Une garde improvisée et misérable, qu'on voyait trembloter dès lors qu'on fixait le cylindre de ferraille avec un tant soit peu d'attention. Il avait peur -putain, il se chiait dessus !- mais tentait de rester rationnel. La "présence" de Sybille avait quelque chose de rassurant, bien que la voix dans sa tête ne pourrait pas l'aider à se défendre si le mastard qui l'avait poussé à se refugier là décidait d'enfoncer la porte.
Nerveusement, Dwight regarda à droite et à gauche, puis derrière lui. La chambre était étroite et les fenêtres condamnées par quelques planches de bois. C'était une souricière que cet endroit. Si jamais la chose passait le pas de la porte... Le journaliste préféra ne pas y penser et son esprit se concentra sur autre chose, comme la meilleure tactique à adopter.

Les filles attendaient toujours en bas et revenir vers elles risquerait d'entraîner le malabar spectral à sa suite, exposant les agents. Il ne pouvait pas se le permettre et devait en outre trouver l'origine du morceau de Debussy, seule piste vaguement tangible de Taka et Hiro (à considérer que ce fut seulement une piste et pas un délire collectif). Restait qu'il pouvait échapper à la créature et mettre la main sur ses assistants tout en veillant à garder éloigné la créature de Félicia et Natasha. C'étaient de foutus agents secrets, elles seraient plus à même d'élaborer une stratégie pour se barrer de l'hôtel ou seulement pour retrouver les deux autres cons ! Espérant qu'elles étaient déjà à plancher dessus, Dwight considéra qu'il était de son devoir de leur laisser le plus de temps possible pour ça.

La pensée et le raisonnement qui l'avait amenée parvint à lui faire reprendre le contrôle de lui-même, ne serait-ce qu'un peu. D'une voix douce, Sybille acheva de le ramener à un niveau de maîtrise de soi acceptable et Dwight lui exposa son plan en murmurant.

- On se casse d'ici avant de se faire piéger. Le... le machin va nous suivre mais tant pis. Les filles auront le temps de se préparer pour une riposte, comme ça.
[Je n'ai pas de meilleure idée, je dois dire.]
- Et on cherche les deux crétins en même temps.
[La musique venait de l'autre couloir. Tu es prêt à y aller ? Je vais veiller sur tes arrières pendant que tu avanceras.]

Lazarus hocha la tête et, après avoir prit son souffle une paire de fois, se dirigea vers la porte qu'il ouvrit avec prudence, prêt à bondir en arrière pour esquiver le colosse si jamais il avait été là.
Heureusement, il n'en fut rien et le journaliste put scruter les deux sens du couloir pour constater qu'il était bel et bien seul.

En effet, alors que Félicia et Natasha se débattaient comme des diablesses à moins de cinq mètres de lui, Dwight ne vit qu'un corridor silencieux. Certes menaçant, mais parfaitement vide. Rassuré, le journaleux détala promptement, la main sur son tuyaux. Arrivé au bout du couloir, il tourna à gauche et s'engagea vers la dernière partie de cette aile.
Dehors, l'orage tonnait moins viruleusement mais la pluie battait toujours une cadence infernale contre les carreaux de l'Hôtel du Pic, le martèlement créant un bourdonnement étouffé et curieux qui évoqua une poignée de secondes durant la fureur d'un essaim de guêpe s'écrasant contre une vitre.
Pourtant, ce bruit omniprésent ne parvint plus à étouffer le Clair de Lune qui avait reprit -ou peut-être même jamais cessé. Dwight localisa son origine comme étant au fond du couloir, et consulta le plan d'évacuation de l'étage devant lequel il passait.
Sa respiration se bloqua.

[Dwight ? Dwight, qu'y-a-t'il ?]
- La musique... elle vient de...ohmerde...de la chambre 1408.
[Et alors ?]
- C'est là qu'ont eu lieu les pires atrocités. Les gens ont été démembrés soigneusement, comme des pièces de viande... Et on raconte que certains morceaux ont même été dépecés. On a pas appelé le tueur "Le Boucher" juste pour l'effet de style...

Lazarus aimait le paranormal, le louche. Pas le gore dégoulinant qui vous soulevait le cœur. Bien sûr, ces détails étaient toujours intéressants à noter et à relever, comme une sorte de précision morbide sans laquelle les histoires sordides n'étaient pas complètes ! Cette fois, c'était différent. Il craignait sérieusement cette chambre, au vu de tout ce qui s'était passé depuis l'arrivée du groupe dans l'hôtel.

Ce fut donc à pas feutrés et l'estomac noué que Dwight amorça ce qui lui restait de chemin à parcourir vers la chambre 1408.

En espérant ne pas réveiller davantage les esprits qui sommeillaient dans les murs délabrés.


----------------------- ♦♦♦ -----------------------


En deux pas, l'horreur aux dents jaunes fut rétablie du choc causé par l'attaque de Natasha. Il n'en avait nullement souffert mais avait été indéniablement surpris et avait tardé à se redresser, laissant aux deux femmes le temps d'amorcer la fuite salvatrice. La chose leur bloquait néanmoins le chemin du retour et elles ne pouvaient plus qu'avancer dans le même couloir qu'avait emprunté Dwight quelques minutes auparavant... Sans qu'elles ne le sachent.
Elles avaient de toutes façons d'autres problèmes beaucoup plus immédiats que l'itinéraire du journaliste puisque le colosse avait fait lourdement volte-face quand elles avaient déguerpit et de colère tant que de frustration, son hachoir frappa le mur dans un bruit sourd et le fil de la lame laissa un impact dans le labris, se morcelant quand la chose l'en tira.

"ROOOOOOOOOOOOON !"

Dans une course pataude et grotesque, l'être au visage arraché entama une drôle de course poursuite, comme au ralenti derrière les deux athlètes. Félicia était blessée à la cheville et le couloir ne faisait que prendre un coude qui aboutissait fatalement à l'aile de la chambre 1408.

Elles étaient faites.

Une sorte d'exultation morbide sembla saisir, à cette constatation, tout l'Hôtel du Pic.

2
Les alentours de la ville / Re : Redrum [Dwight Lazarus]
« le: mercredi 27 avril 2016, 13:42:02 »
Toc.
Un bruit de rebond de balle.
Toc toc.
L’enchaînement de deux.
Toc toc toc toc...
La sphère rouge roula tranquillement depuis la porte de la chambre 70, c'est à dire celle qui ouvrait l'étage auquel les jeune femmes étaient montées pour rejoindre Dwight. Les premiers bruits avaient été un peu lointains et finalement tout à fait distincts, avant que la balle ne travers la largeur du couloir pour aller rebondir mollement sur une plinthe défoncée. Elle resta là, inerte, obsédante boule écarlate dans un couloir qui semblait n'exister qu'en monochrome triste et froid. La pluie battait toujours sur les carreaux mais cela n'avait plus d'importance ; tout ce qui était digne d'intérêt à ce moment présent était un jouet d'enfant sorti du néant. Après cela rien ne bougea.
Ce ne fut que sonore, pendant un temps.

Les oreilles des deux mannequins purent percevoir les bruits de pas très distinctement et elles n'eurent aucunement besoin d'être agent du SHIELD ou aussi spéciales qu'elles l'étaient à la base pour comprendre que c'était là le rythme d'une cavalcade effrénée qui descendait du bout opposé du couloir pour prendre leur direction. Un bruit sourd -BAOM !- et on comprenait que le corps qui produisait les pas venait de chuter et de se relever dans la précipitation pour reprendre une course quelque peu boiteuse.
Enfin, à la faveur d'un éclair dont le flash inonda le corridor, elles purent distinguer une personne.
Une femme d'une trentaine d'années, une japonaise habillée comme l'étaient ces filles des années 70, se tenait au mur pour avancer alors que sa jupe plissée et son chandail étaient tâchés de sang, qui empoissait aussi ses cheveux. Elle regardait fixement devant elle quand elle ne pleurait pas à chaudes larmes, dévisageant Felicia et Natalia en ne leur adressant que des sanglots. Elle arriva au niveau de la balle, qui avait depuis disparu.
Et elle se mit à parler.

"Il est l-l-l-l-l-là ! Aidez moi je vous en prie... JE VOUS EN SUPPLIE !"

Son appel à l'aide se transforma en cri hystérique alors que Natalia pouvait sentir une sensation étrange s'emparer d'elle l'espace d'une seconde... Le temps qu'un jeune homme (un groom probablement, vu sa tenue) ne se poste devant elle, tout aussi fantomatique que la première apparition. Affolé, le gosse en costume se rua vers la jeune femme pour l'aider à se mettre debout, sans sembler comprendre ce qui se passait.
Si ils discutèrent, cela se perdait pour les envoyées du SHIELD. Le dialogue était noyé, indistinct, inaudible. Et se termina quand groom et cliente relevèrent la tête pour la tourner vers le bout du couloir, ou se dressait une forme massive et puissante, à la main de laquelle se trouvait une feuille à fendre copieusement ensanglantée.
Tellement que l'odeur d'hémoglobine pouvait parvenir aux narines de Félicia et Natalia, comme les relents de sueur rance de la créature indistinct qui leva son arme pour avancer d'un pas lourd en tendant l'autre main.

Les apparitions spectrales hurlèrent bel et bien, avant de s'évanouir dans un nuage brumeux.
Au contraire de la chose, qui se ruait vers les agents du SHIELD.

Et derrière la forme armée, Dwight sorti d'une chambre en catimini. Scrutant de droite à gauche le couloir, le journaliste ne sembla pas montrer devant la scène des filles la moindre émotion à part l'inquiétude et l'imprudence qui rongeaient déjà son visage. Comme si il les les avaient tout bonnement pas vues, Lazarus fonça pour disparaître dans le couloir suivant sans demander de son reste.

3
Le coin du chalant / Re : Le p'tit bureau
« le: dimanche 24 avril 2016, 03:52:49 »
Et je up la demande !

Pour le moment, je n'ai pas d'idée de nouvelle trame mais on peut en discuter. Social, hentai, le tout à Seikusu (ou tout du moins sur Terre). Merci de me contacter via ce topic afin que je sois sûr d'avoir vos éventuelles réponses et propositions ! :)

4
Les alentours de la ville / Re : Redrum [Dwight Lazarus]
« le: dimanche 24 avril 2016, 03:48:38 »
Le couloir, dont l'horizon était plongé dans une semi-obscurité étrangement poisseuse, semblait interminable. Dwight scrutait le boyau comme il le pouvait mais ne discernait rien de particulier. Les murs sur lesquels pendaient les lambeaux jaunis et moisis d'un papier peint affreusement 60's ne retenaient que quelques cadres photos défoncés, quand ces derniers n'étaient pas éclatés au sol depuis des années. Sur la face opposée du corridor se trouvait une rangée de fenêtres sur lesquelles s'écrasait la pluie drue qui martelait sèchement sur les carreaux -quand ils étaient intacts- et qui laissaient entendre l'orage. Les intempéries grondaient toujours mais se faisaient plus lointaines et les éclairs s'espacaient de plus en plus mais Dwight ne s'en plaignait pas outre mesure ; avec l'épisode de la cave, le journaliste redoutait sérieusement de voir dans la lumière blanche et fugace la silhouette de... de peu importait qui, en fait. Rien que la vision lui décrocherait le coeur et lui ferait perdre dix ans d'espérance de vie.

Debussy s'entendait toujours, quelque part dans l'étage. Lazarus n'en évoluait que plus nerveusement, s'arrêtant parfois pour tendre l'oreille et s'assurer de la direction à suivre. Les chambres de cette aile devaient avoir leur intérêt, comme celles du bas où il avait cru apercevoir Natalia lui proposer de la rejoindre, mais le journaliste n'avait plus aucune envie de faire des photos à sensation. De ce côté là, il avait plus que son compte ! Taka et Hiro étaient ses priorités, à présent. Bien que Dwight n'était pas sûr du tout de trouver ne serait-ce que l'ombre d'une piste à l'endroit d'où naissait la musique, c'était la seule option qu'il avait pour le moment. Ah, ce qu'il espérait que les deux abrutis l'attendent dans un coin pour lui filer la peur de sa vie ! Il crierait sûrement de frousse, sursauterait avant de les insulter copieusement mais l'affaire serait réglée et lui rassurer. Après, l'état de Félicia serait sa seule source de préoccupation. Qu'est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête, d'ailleurs ?

- Elle a failli me tuer... Quelle force elle a, quand même.

Dwight se massa la gorge, ayant la sensation de sentir à nouveau les doigts de Félicia lui écraser la trachée comme si elle était prête à la lui broyer. A bien y réfléchir, la belle avait semblé être ailleurs. Quand Lazarus y repensait, il réalisait que Félicia ne semblait pas vraiment le voir. Si c'était le cas, qui pouvait bien provoquer chez elle une telle rage, une telle haine ? Et pire que ça encore, qu'est-ce qui l'avait attisé si soudainement ?
Réprimant un frisson, Dwight scruta le couloir une nouvelle fois. Le disque du gramophone sautait pour la seconde fois. Il n'était plus si loin, à présent.

[Tu as eu de la chance que Natalia soit dans les parages, elle l'a facilement maîtrisée. Il ne faudrait pas que cette "folie" prenne les deux en même temps.]
- Tu crois que c'est possible ?
[Ce n'est pas à exclure, malheureusement.]
- Tout à l'heure, tu avais l'air de t'y connaître en combat. Et en magie, si j'en juge à ce que tu disais sur les dissonances dont parlait je ne sais plus laquelle des deux. Tu me caches quoi, au juste ?
[Nous en reparlerons. Peut-être.]

Le journaliste s'apprêta à répondre, vexé mais quelque part satisfait que Sybille n'élude pas la question, mais le silence l'en empêcha. Debussy n'envahissait plus le couloir et seul le martèlement de la pluie rythmait la nuit soudainement plus épaisse. Dwight en était persuadé : il faisait plus sombre maintenant, comme si les ombres étaient devenues une sorte de mélasse. Et ça, moins de cinq minutes auparavant, ce n'était pas le cas.
Le journaliste marqua un temps d'arrêt et un éclair le surprit, le faisant reculer d'un pas. Sous sa semelle craquèrent des éclats de verre épars, bruit qu'il n'identifia pas tout de suite.... Dwight fit un volte-face instinctif et découvrit dans son dos la silhouette massive et fixe qu'il avait aperçue à la cave. Postée comme en garde devant les mètres qui permettaient d'accéder aux escaliers qu'il avait empruntés pour monter, la carrure imposante s'evanouissait à moitié dans les ténèbres, apparition aux allures irréelles mais terriblement sinistres.

Lazarus en perdit le souffle, ses yeux s'écarquillant dans un rond presque parfait. Ses jambes flageolaient et il serrait frénétiquement les poings. Bien qu'il vit nettement avancer la silhouette vers lui, Dwight fut incapable d'esquisser le moindre mouvement et ce fut Sybille qui provoqua l'électrochoc nécéssaire à la mise en branle de ses muscles en poussant un cri d'avertissement mental qui secoua son hôte. Le journaliste se retourna alors et détala aussi vite que possible, filant dans le couloir sans prendre garde à ce qui se passait autour et surtout derrière lui.
Il cavala, tourna à gauche, manqua de se prendre les pieds dans les restes d'un fauteuil abandonnés là, et s'engouffra finalement dans une chambre au hasard.

Refermant la porte derrière lui sans oser se demander si il était encore suivi, Dwight alla se réfugier au fond de la pièce.

[Sur ta gauche, regarde, un morceau de tuyau !]

Une arme dérisoire et inutile, mais rassurante. Le jeune homme se rua dessus pour s'en saisir et s'en senti à peine plus rasséréné. S'humectant les lèvres, il attendit dressé face à la porte, prêt à voir débarquer à tout moment la chose qui l'avait prit à revers.
Pour le moment, son cœur battait trop la chamade pour qu'il envisage de faire quelque chose de plus rationel et productif que d'attendre aussi bêtement et même la petite voix rassurante de Sybille ne parvenait pas à évacuer la panique qui s'était emparé de lui.

Au moins, si cette... chose... était là avec lui, elle ne menaçait pas les filles.
Qui, ironiquement, étaient probablement les seules à pouvoir composer avec une chose pareille si elle s'avérait réelle.

5
Les alentours de la ville / Re : Redrum [Dwight Lazarus]
« le: mercredi 26 août 2015, 17:15:06 »
- Effectivement, nous ne sommes pas de simples mannequines en quête de sensations fortes, Dwight. Néanmoins, j’aimerais que vous conserviez cette idée auprès de vos amis, pour quand nous les retrouverons. De ce que j’ai cru comprendre de votre trio de doux dingues, vous êtes celui qui a, à peu près, le plus la tête sur les épaules.
- Je me vois mal expliquer à Hiro qu'il est chaud pour baiser la petite soeur d'Hulk, en même temps. On va garder votre baratin secret pour le moment, ma priorité n'est pas de savoir qui vous êtes vraiment, toutes les deux. Je dois retrouver Laurel et Hardy et vous ramener tous à Seikusu. Les grandes révélations farfelues attendront bien jusque là.


Dwight se sentait mieux, depuis qu'ils avaient abandonné le sous-sol pour retrouver les niveaux supérieurs. C'était sur le lobby que Natalia avait jeté son dévolu et le journaliste avait suivi docilement, trop pressé de déposer enfin une Félicia qui mine de rien pesait son poids. Il avait allongé la belle féline sur un canapé défonçé et miteux qui avait sûrement déjà vécu quelques petites baises d'ados en manque de frissons et s'était tourné vers la rousse pour quémander des explications qu'il estimait légitime. Bien entendu, l'homme était reconnaissant à Natalia de lui avoir sauvé la vie en bas. Mais ce qu'il avait vu ne pouvait pas non plus être nié ou balayé poliment d'un revers de main.
Habitué aux explications les plus abracadabrantesques quant à des situations qui l'étaient tout autant, Dwight ne cilla pas quand la russe évoqua le SHIELD. Que ce fut vrai ou faux, qu'est-ce que ça pouvait faire ? Lazarus avait besoin qu'on donne à bouffer à son esprit pour qu'il ne s'occupe plus de ce point de détail. Alors Natalia pouvait bien prétendre être Batman si ça lui chantait; Dwight avait son explication et était prêt à changer de sujet.
Et puis, les théories du complot et les organisations tentaculaires n'étaient pas du tout sa tasse de thé. Trop "réel" pour lui.

- La magie est une chose subtile, Dwight, et elle est intimement liée aux émotions. Des évènements tragiques ont eu lieu ici, et nos services soupçonnent que les atrocités ayant eu lieu ici ont provoqué une sorte de dissonance magique. Cependant, je ne suis pas encore convaincue que Félicia ait été attaquée par un spectre.
[Dommage que je ne puisse pas lui parler en face, à celle-là. Je lui expliquerai bien volontiers qu'une dissonnace magique n'apparaît pas seulement à un noeud émotionnel et que c'est une explication de novice. Laissons la croire ce qu'elle veut. Garde seulement en tête qu'elle n'a probablement pas tout à fait tort, mais qu'il y a quelque chose ici d'autrement plus...profond.]
- Qu'est-ce que tu en sais, hein ? Dwight s'adressait à Sybille, avant de se souvenir qu'elle ne parlait qu'à lui. Heureusement, sa phrase pouvait passer pour une réponse à Natalia. Je veux dire, dit-il en essayant de se rattraper aux branches, elle avait l'air de "voir" quelqu'un, quand elle m'a attaqué. C'est peut-être un poltergeist qui s'en est prise à elle avant que je n'arrive, d'où les marques physiques. Ou même un cas de possession, pourquoi pas ?

L'Hôtel dépassait un peu Dwight, qui ne s'avérait pas vaincu pour autant. Et Sybille, qui avait l'air de lui cacher des choses... Qu'est-ce que ça voulait dire, hein ? Il convint avec Natalia que la première chose à faire était de retrouver les deux autres. Plus faibles et moins préparés, surtout pas accompagnés d'un agent surentraîné dont la présence avait quelque chose de vraiment rassurant. Lui se sentait mieux en compagnie de la rouquine, bien qu'il savait pertinemment que les arts martiaux ne lui serviraient à rien contre de fichus esprits frappeur. Ca restait un bonne raison de ne pas se laisser aller à la panique. Avoir un flingue dans la main lui aurait fait le même effet.

Quand sa partenaire de misère se tut, Dwight l'imita et tendit l'oreille. La musique ne lui parlait pas, mais putain, qui avait lancé le disque, hein ?

- L’un de vos amis ?
- J'aurai adoré vous répondre oui, mais ce n'est pas de la j-pop.


Il fixait Natalia, espérant qu'elle réagisse. Voyant qu'elle ne se levait pas plus que lui, Dwight ne tarda pas à comprendre que celui qui allait devoir se coller à la résolution du problème, ce serait lui. Ses yeux glissèrent de sur la russe alors que ses épaules s'affaissaient pour lui donner la posture du vaincu qui se résignait à recevoir le châtiment qu'on lui réservait.

- Fais chier... Bon. Laissez moi 20 minutes, ok ? Si vous partez dans un autre coin, laissez moi un mot ou un point de rendez-vous. Sinon, on se retrouve ici sans faute. On ne peut pas passer notre temps à se séparer. Vous ne regardez jamais les films d'horreur, ou quoi ?

Machinalement, Dwight réajusta sur ses épaules sa vieille veste en cuir et vérifia son appareil photo. Il jeta un oeil au corps inerte de Félicia avant de plonger dans les yeux de Natalia, un pauvre sourire aux lèvres.

- J'aurai adoré vous voir toutes les deux dans les tenues prévues pour le shooting, lâcha t'il enfin.

Aux oubliettes, la séance photo qu'il avait espéré aussi sexy que bon enfant. Dorénavant, cette innocente rencontre s'était transformée en une mission de sauvetage ou intervenaient pêle-mêle des agents secrets et des fantômes. Comment des choses anodines pouvaient-elles déraper autant ? C'était la question que Dwight se posait en quittant le lobby pour traverser le hall d'entrée jusqu'au grand escalier qu'il annonçait. C'est d'un pas méfiant que le journaliste entama la montée des marches, une main sur la rampe et l'autre sur son Nikon. Les yeux rivés vers l'étage supérieur, Lazarus avait l'oreille toute dédiée au morceau de Debussy qui passait toujours, son son lointain et usé encore éloigné de lui.
Il semblait que le disque passait depuis le premier étage -heureusement, il ne voulait pas encore monter davantage- et s'y rendit non sans appréhension, repensant à la forme humaine qu'il avait vu partir dans la direction opposée à la sienne alors qu'il cherchait le groupe à la cave. Pourquoi Hiro et Taka avaient-ils disparu ? Comment Félicia en était-elle arrivée à l'attaquer ? Les réponses se trouvaient peut-être à côté du gramophone qui tournait toujours, chose qui ne l'enchantait pas vraiment.

Méfiant et aussi à l'affût qu'un renard pendant la chasse à courre, Dwight qui était arrivé au palier du premier étage commença son exploration de l'aile Est, d'où provenait, ténues, les notes légères de Debussy.

6
Les alentours de la ville / Re : Redrum [Dwight Lazarus]
« le: lundi 24 août 2015, 12:16:13 »
Dwight réfléchissait à toute allure, ce qui se voyait extérieurement par ses petites manies : il se frottait machinalement les lèvres du dos de la main ou semblait parler sans qu'un seul son ne sorte de sa bouche. Tandis qu'il tentait de stimuler Félicia pour qu'elle se réveille (il lui serrait la main en lui parlant, quand il ne vérifiait pas machinalement son pouls ou son souffle par le soulèvement de son buste), le journaliste se demandait ce qui avait bien put se passer. Sybille l'avait mit à l'abri du passage d'une personne qui aurait put correspondre au Boucher tel que les survivants l'avaient sommairement décrit, et il avait retrouvé la jeune femme comateuse sévèrement tabassée. Le Boucher l'aurait démembrée, tuée d'un coup de hache d'incendie au bas mot... Alors, était-ce simplement une blague aussi cruelle que grotesque ? S'en prendre à une femme dans une cave sombre, une belle manoeuvre de fils de pute.
Il regardait Félicia sans la voir, répétant les opérations assez machinalement, tout à ses reflexions. Mais Sybille ne quittait pas des "yeux" le corps étendu et ce fut avec un sentiment de surprise vif qu'elle vit la jeune femme se doter de griffes. Cela tira Dwight de ses pensées assez vite pour qu'il puisse voir croître la poitrine de Félicia. Si cela aurait put être excitant, il n'en fut rien, puisque sa musculature suivait le même processus.

- J'ai la berl-
- Je te hais ! Je te hais ! Je vais te tuer, salopard, te tuer !!
[Dwight, écarte toi !]
- Mais...

Lazarus n'était entraîné à rien, lui. C'était un type banal à qui il arrivait de temps en temps de drôle d'histoire, qui ne s'était battu qu'une fois ou deux dans sa vie. Sybille eut beau le prévenir, son cerveau n'analysa même pas assez rapidement l'information. Avant qu'il ne comprenne la situation, Félicia l'enfourchait après lui avoir sauté dessus, serrant ses doigts autour de sa gorge. Son souffle le quitta d'un coup et sa gorge, bon Dieu ! Cette garce serrait si fort que l'homme en devenait écarlate, que les veines saillaient violemment. Il tentait bien -inutilement- de se débattre, jouant des jambes et essayant d'attraper son agresseur aux épaules pour la dégager mais rien n'y faisait. Ses yeux commençaient à se révulser quand une troisième voix monta de quelque part, suivie d'un rayon de lumière. Dwight ne comprit pas, mais sentit avec bonheur l'étreinte meutrière le quitter aussi vite qu'elle l'avait saisi.

Toussant rauquement et éructant comme il le pouvait, Lazarus resta étendu sur le sol sur le flanc, tourné vers le combat irréel que se livrait les deux Amazones. Il vit les corps taillés au laser onduler avec grâce au fil des coups, observa les seins généreux balloter dans les t-shirt un peu lâches, vit les culs jouer dans les shorty. Impossible de voir autre chose : c'était trop...trop... invraisemblable. On ne se battait comme ça que dans les films ! Ces deux filles, prototypes même des pétasses sophistiquées mais abordables américaines, se retrouvaient à concurrencer Jet Li. Dwight, d'aucune façon, ne pouvait distinguer la rage de Félicia de l'expertise froide de Natalia.
Ce n'était pas le cas de Sybille, apparemment.

[La rousse est plus réfléchie. Félicia n'a pas l'air consciente, Dwight. Regarde la bouger : ses mouvements sont prévisibles, sa garde trop ouverte. Les opportunités qu'elle laisse sont compensées par sa rage. Et Natalia sait parfaitement en tirer partie.]
- Qu'est-ce que *Rrrrreuuuh, reeeeuh* ...t'en sais... ? *Teeuh, rRrrEUh*
[J'ai de l'expérience.]
- De quoi ?

Dwight toussa trop fort et trop douloureusement pour interroger plus avant la petite voix. Crachant un glaviot dans un coin de la salle, il rata la grande scène de Natalia qui venait enfin à bout de Félicia en l'assommant grâce à un enchaînement fluide et complexe. Le journaliste, un peu hébété et toujours étendu au sol, regardait la gagnante de haut en bas pendant qu'elle s'inquiétait de son état. Dwight parvint à se mettre sur le cul, se passant une main dans les cheveux.

- Ça va, ça va... grâce à vous. Merci. Il regarda la rousse, puis Félicia. Il ne vaut mieux pas vous mettre un main au cul dans le métro à vous deux, hein ? Dommage.

Lazarus se fendit d'un pauvre sourire pour appuyer le comique raté de sa blague, puis se releva. Fouillant dans sa poche, il en tira un paquet de mouchoir et en saisit un en s'approchant de Natalia, lui proposant pour qu'elle puisse s'essuyer le visage pendant que lui regardait Félicia en conservant une distance de sécurité qu'il estimait raisonnable, se frottant la gorge en grimaçant.

- Inutile que je vous demande qui vous êtes vraiment, toutes les deux, hein ? On ne doit pas apprendre à se battre comme ça dans les dojos du coin, et j'ai vu Félicia... enfin... j'ai vu qu'elle n'était pas ordinaire, avant qu'elle ne dise que j'étais un salopard qui méritait la mort.
[Je suis sûre que leur présence n'est pas étrangère à la magie que je sens flotter dans l'air. Récente. Rien à voir avec les forces à l'oeuvre dans l'hôtel. Je me demande à qui on à affaire.]
- Hhmm. Vous avez vu Hiro et Taka, Natalia ?

Il fallait bouger d'ici et Dwight le savait. Avec prudence, l'homme s'approcha de Félicia, sonnée pour le compte. En quelques manoeuvre, il la chargea sur son dos. Elle était plus lourde qu'il ne l'avait d'abord penser, et ses seins appuyaient délicieusement contre lui. Toutefois, hors de question de ne pas la sortir de là, ne serait-ce que pour lui soutirer quelques informations sur ce bordel et ce qui l'avait poussée à l'attaquer. Dwight revient à Natalia.

- Je vais la prendre, dit-il alors qu'il remontait Félicia, les mains placées sous son cul pour la maintenir en place. Vous, vous devez garder les mains libres pour le "cas où" : on a croisé...quelqu'un en venant. Je crois. Vous pourrez toujous lui botter le cul, pas moi. Allez, je vous indiquerait le chemin du retour.

Du moins Sybille lui indiquerait-elle et lui ferait l'intermédiaire. Quel rapport entre deux combattantes plus entraînées que Tom Cruise dans Mission Impossible et la magie que la petite voix disait sentir ? Comment Sybille pouvait-elle avoir connaissance de ce genre de choses, d'ailleurs ? Sans compter son analyse du combat entre les deux filles... De l'expérience, avait-elle dit. Rien qui n'aidait Dwight à être à l'aise, puisqu'il se rendait compte que reposait sous son crâne une "personne" dont il ne savait visiblement pas grand-chose. L'Hôtel du Pic était encore plein de secrets et de dangers et deux des leurs manquaient à l'appel. De nombreuses heures à passer là en perspective, d'autant que l'orage matraquait toujours le ciel.

- Si je vous propose une baise à vous et Félicia pour fêter notre retour en ville si on s'en sort, vous promettez de ne pas me casser la gueule ?

C'était une bravade lourdeaude pour penser à autre chose qu'au fait qu'ils n'étaient pas à proximité de la sortie de ce putain de sous-sol. Une fois remontés (si ils parvenaient à le faire sans encombre) il faudrait probablement explorer les étages pour mettre la main sur Hiro et Taka. Rien de très réjouissant. Dwight n'avait plus envie de percer les secrets de l'antre du Boucher : il ne désirait rien de plus en ce moment que de retourner à son putain de petit appart' miteux et laisser derrière tout ce formidable foutoir.

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Les alentours de la ville / Re : Redrum [Dwight Lazarus]
« le: dimanche 23 août 2015, 14:34:25 »
Sa main caressait le mur et le lambris craquelé s'arrachait parfois sous ses doigts. Dwight sentait de temps à autre l'humidité qui suintait ou coulait depuis une lézarde menaçante, comme il sentait la mousse de ces années d'abandon lui chatouiller la peau. Il avait décidé de longer les murs et de garder avec eux un contact clair et continu pour parvenir à se retrouver et surtout, pour ne pas se retrouver dans le noir et se cogner quelque part. Son autre main tripotait l'objectif au repos de son appareil photo qu'il avait de passé autour du cou, pendant au bout de la lanière qui affichait le mot "Nikon" en lettres capitales et passées. Ses sens étaient en alerte, mais que fallait-il chercher ? Dwight n'avait pour lui qu'une voix dans la tête et l'habitude des lieux à la réputation plus noir qu'un fond de caleçon de routier. Ce n'était pas ça qui allait l'aider à évoluer dans une putain de cave dont la surface couvrait presque vingt fois celle de son pauvre appart' !

- Les fiiiiiilles ? Taka ? Hiro ?

Il avait crié, les premières minutes. Personne n'avait daigné lui répondre à part le lointain rugissement du tonnerre dans les montagnes et d'obsédants bruits de grincement. Un vasistas cassé qui gémissait quelque part, sûrement... Néanmoins, Dwight avait malgré lui baissé le volume. Si sa voix pouvait atteindre ses compagnons d'infortune, qui pouvait dire ce qu'elle attirerait d'autre ? Merde, merde, merde. Pour cette fois -juste cette fois !- le journaliste aurait donné cher pour avoir l'esprit imperméable de Natalia, qui ne croyait pas une seconde à la puissance maléfique de l'Hôtel du Pic. Ca lui aurait été sacrément utile pour arpenter ce sous-sol.

[Prend à droite !]
- Hein ?
[Fais ce que je te dis !]

Dwight ne tenta pas de discuter avec Sybille. Le couloir qu'il suivait partait tant à droite qu'à gauche et il emprunta la direction indiquée par sa petite voix intérieur. Comme un réflexe, il se cacha dans l'ombre de l'angle alors que les petits poils de sa nuque se hérissaient. Passant sa tête, le journaliste vit disparaître, vers la gauche, une forme aux épaules quatre fois plus larges que les siennes. Il entendit son pas traînant s'éloigner et dut se pincer pour ne pas crier. Le pas lent et la silhouette massive...

- Le... le Boucher... ?
[Allez, filons d'ici !]

L'homme s'essuya la bouche d'un revers de main et hocha la tête, avant de s'enfoncer dans les méandres du couloirs. Sybille venait peut-être bien de lui sauver la vie. Sans pouvoirs s'empêcher de jeter des coups d'oeil inquiets et réguliers par-dessus son épaule, Dwight continua d'avançer vers un nouveau segment du sous-sol. Le calme était presque oppressant, le manque de sons quelconque lui broyait l'estomac. Ce fut en arrivant dans la pièce que l'ambiance changea du tout au tout.
Pour devenir plus glaçiale.
Dwight aperçu d'abord le corps qui gisait là sans pouvoir l'identifier et s'arrêta net, comme un chien de chasse ayant repéré sa proie. Les muscles aussi tendus que les nerfs, l'homme guetta les marques sanglantes que la violence du Boucher ne devait pas manquer d'avoir laissées mais ne vit rien. A peine calmé, son esprit marcha toutefois assez correctement pour reconnaître la teinte singulière des cheveux étalés sur le sol.

- Félicia !

Il fonça vers elle et se laissa glisser à terre comme un rocker à la fin d'un riff de guitare pour arriver à son niveau, le coeur battant de l'angoisse de la découvrir morte, ou odieusement mutilée. Fort heureusement, la jeune femme semblait intacte. Le plus précautionneusement du monde, Lazarus posa ses mains sur le corps inanimé et fit se mettre Félicia sur le dos. Sa langue passait et repassait sur ses lèvres terriblement sèche tandis qu'il observait la jeune femme tout en portant à son cou deux doigts tremblants qui partirent à la recherche d'un pouls. Dwight manqua de craquer quand il pensa ne pas en sentir, mais s'aperçut heureusement que ce n'était que parce qu'il s'était mal placé. L'erreur rétablie, l'homme put constater que le coeur de la plantureuse mannequin d'un jour battait encore.

- Bon Dieu, bon Dieu... Félicia, fit-il d'une voix douce mais parfaitement audible. Félicia, si tu m'entends, serre moi la main.

Il avait glissé sa main dans l'une des siennes et attendait qu'elle réponde -ou pas. Répétant son invitation sur le même ton, Dwight parcourait le corps de la jeune femme des yeux. Sur les parties laissées dévoilées par sa tenue, il put constater des marques de violences : bleus et hématomes avaient fleuris sur sa peau tendre. Comme si un petit ami jaloux l'avait recadrée quant à ses idées d'aller enfiler des tenues sexy dans un hôtel pourri devant un photographe qui se permettait de relever un peu le bas de son t-shirt pour constater que son ventre était aussi constellé de marque de coups.

- Je t'en prie, ma jolie, réveille toi... Allez, Félicia, ne me lâche pas... Mais putain, qu'est-ce qui s'est passé ? Putainputainputain...

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Les alentours de la ville / Re : Redrum [Dwight Lazarus]
« le: mercredi 19 août 2015, 20:33:23 »
Dans l'entrée, les caisses de matériel reposaient sagement sur le dallage noir et blanc sur lequel roulaient tant les feuilles mortes que les moutons de poussière. Lazarus était revenu sans trop d'encombre à leur point d'arrivée, sursautant parfois quand le tonnerre s'abattait si puissamment qu'il en faisait trembler les quelques vitres encore intactes des couloirs et des chambres aux portes ouvertes. Le journaliste avait pour le moment abandonné l'exploration -il lui faudrait une foutue bonne raison pour s'y remettre, même si son esprit Mâle refusait de l'admettre- et se contentait surtout de regarder par-dessus son épaule plus frénétiquement qu'il ne l'aurait dû. Dwight était pourtant un homme rôdé à ce genre de situation : son goût pour ce genre de vieilles bâtisses laissées à l'abandon pour leurs ghoules et autres fantômes constituait presque son quotidien. L'homme en avait vécu, des situations à se chier dessus. Comme cette fois dans un vieux bunker labyrinthique quelque part en France, ou l'exploration toutes lumières éteintes de la Tour de Londre pour y aperçevoir les esprits des torturés. Oui, il avait eu peur : Dwight n'en avait d'ailleurs pas honte. Sans cette peur, sa foi solide dans le paranormale serait morte peu-à-peu, le dépossédant de ses seules (et fantasques) convictions.
Seulement là, c'était différent. Sa peur était poisseuse, vraiment désagréable. Prête à s'épaissir encore. Dwight était émotionnellement solide, oui... Mais pas inflexible non plus.

Le plus important était de retrouver les filles. Si elles faisaient les connes et qu'il leur arrivait malheur, il était tout bonnement foutu. D'un côté, Dwight espérait que Natalia ne serait pas là en arrivant mais qu'elle surgissait une minute plus tard avec le sourire agaçant de la fille ayant réussi sa blague dans la chambre. C'était forcément elle, non ? Ce cul délectable, cette chevelure enflammée... Ou alors, une squatteuse inopinée qui partageaient ses mensurations. Si deux corps foutus comme ça pouvaient exister sous la même couleur de cheveux, bien entendu.
Il aurait adoré ne faire que penser au cul de Natalia, en bon macho qui rêvait de mettre la main sur une pétasse sortie de ses pages en papier glacé. Seulement, le fait de ne pas trouver Taka dans la loge de concierge où il l'avait laissé ramena Dwight à de moins agréables sentiments. Le petit avait commencé son travail, c'était certain. Les costumes étaient soigneusement sortis et accrochés sur un porte-manteaux, le nécéssaire de couture étalé et prêt à l'emploi. De Taka en revanche, aucun signe.

[Dwight, regarde ! Par-terre !]

L'homme écouta la petite voix et baissa les yeux. A ses pieds se trouvait la trousse de maquillage, dont les éléments avaient roulé sous les chaises et les meubles. Une tâche rouge s'étendait dans un coin et Dwight fut soulagé de constater, après que son coeur eut manqué un battement, qu'il ne s'agissait en fait que d'un vernis à ongles écarlates et éclaté.

- Merde, le bad trip... Putain, il s'est passé quoi, ici ?
[On dirait qu'il a lâché la trousse. Peut-être qu'il a été surpris par la foudre ? J'aurai sursauté aussi, à votre place.]
- C'est sûrement ce qui s'est passé, mais Taka est un petit gars soigneux. Il aurait ramassé, il n'aurait rien laissé en plan comme ça. Putain, où est le gros lard ? Il devait garder un oeil sur les filles et le gosse !
[Tu as entendu ?]

Oui, il avait entendu. Un cri étouffé, de femme. Dwight s'était rué hors du bureau comme un diable de sa boîte, attrapant sa lampe torche pour balayer la pénombre que l'orage avait largement aidé à s'installer. Le crayon de lumière s'égara sur les murs dans toutes les directions jusqu'à se braquer d'un coup vers le couloir opposé à celui duquel il était arrivé. L'éclair vif l'avait surpris, mais c'était une forme humaine dans l'ombre qui l'avait poussé à se braquer vers cet endroit précis. Si Lazarus ne pouvait pas voir Sybille ou même l'imaginer en tant que personne à part entière, il se la représentait pour l'heure tout à fait entrain de scruter les lieux avec la même anxiété que lui. Le silence de la voix en disait long, mais ce qui inquiétait le plus Dwight c'était bel et bien la direction à laquelle il faisait face et la porte en particulier qu'il lui semblait être ouvert. Le journaliste écrasa un juron et se mit à avancer, les sens en alerte.

- Si ce connard les a laissés descendre à la chaudière, je le crève moi-même... putain, quel sale con. Tout ça pour deux chattes qu'il ne baisera jamais ! Nom de Dieu !

Pester à voix haute l'aidait un peu à garder la tête froide. La cave de la chaudière. Qu'on fut un mystique du dimanche comme Dwight ou un cartésien doté d'une logique froide, l'endroit était dangereux. Délabré avant toute chose puis...enfin...puissamment maléfique, vu la haine meutrière qui y avait été déversée et les massacres perpétrés. Dwight lui-même s'était promis de ne pas s'y aventurer. Pas avec deux femmes qui ne croyaient pas au pouvoir de l'Hôtel du Pic, qui risquaient en sus une mauvaise chute dans cette pièce sordide.
Arrivé à la porte, Lazarus laissa filer une nouvelle flopée d'insultes. Le bruit de l'orage couvrirait sa voix, si il tentait de crier pour les appeler. Alors, courageusement mais les genoux un peu tremblants, le journaliste s'engagea dans les escaliers plongés dans la nuit.

[Je n'aime pas cet endroit], fit Sybille d'une voix plus grave qu'à l'accoutumée. [Il ne peut pas s'y passer de bonnes choses. Et je sens...]
- Tu sens quoi ?
[Rien. Je dois me faire des idées. Sois sur tes gardes.]
- Mouais. FELICIAAAAAAAA ? NATALIAAAAAA ? HIROOOOOO ? TAKAAAAAA ?

Le mutisme de Sybille avait quelque chose de curieux, presque de malhonnête. Dwight ne se l'expliqua pas mais préféra laisser cette idée de côté, se concentrant sur l'exploration qui l'attendait. Quelque part dans un coin de sa tête, le journaliste priait pour retrouvait tout son petit monde sain et sauf. Mais quel dieu pouvait entendre ses prières dans une cave où l'Enfer avait déjà prit ses aises des années auparavant, grâce à la folie d'un Boucher immonde ? Préférant ne pas trancher la question, Dwight réprima un frisson puissant.
Ce sous-sol ne lui plaisait pas du tout.

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mardi 10 février 2015, 16:52:07 »
Chercher des images pour des avatars me déprime. On trouve de très belles choses, mais représentant surtout des personnages féminins. A croire que les dessinateurs ne savent plus faire d'hommes... Sans compter que (et sans vouloir cracher dans la soupe, hein), les filles sont de moins en moins vêtues et de plus en plus sexuées. C'est choquant surtout pour l'héroic-fan et ses armures inutiles car destinées à faire monter le verin de mâles coquins. Je trouve ça lourd, le cul partout, même si en temps normal j'ai rien contre.

La bonne chose, c'est que mettre la main sur ZE image qui fait mouche apporte une satisfaction certaine <3

16h51

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Les alentours de la ville / Re : Redrum [Dwight Lazarus]
« le: lundi 09 février 2015, 14:34:27 »
Même pour le pervers qu'était Hiro, qui s'était déjà monté une bonne dizaine de scénario menant à une baise furieuse avec au moins une des deux filles qui se serait prise de passion pour sa bite après quelques péripéties qu'il aurait vite géré afin de pouvoir enfiler la nana, suivre Félicia et Natalia à la cave était une idée impensable. Pourtant, ça aurait été une occasion de jouer les mâles et de se faire valoir aux yeux des deux copines. Seulement voilà, Hiro était purement et simplement terrorisé par les sous-sols de l'Hôtel du Pic et ce qui s'y était passé lors de la tuerie du Boucher. Le bâtiment n'était franchement pas engageant de nature, ainsi délabré et abandonné... Mais savoir qu'en plus il avait été le théâtre d'horribles meurtres puis d'histoires à faire froid dans le dos avait de quoi briser n'importe quelle volonté. Et ce froussard d'Hiro n'aurait défié à aucun prix les forces qui pesaient sur l'Hôtel du Pic, quand bien même Félicia se serait mise à miauler d'envie en se frottant les seins l'un contre l'autre en le regardant.
Le temps qu'il réalise que les filles étaient descendues à la cave sans lui, Hiro avait imbibé de sueur son t-shirt. Soudain, le bruit du tonnerre s'abattant avec violence à quelques kilomètres de là le fit sursauter. Absorbé par sa terreur, le petit gros avait à peine capté l'éclair qui avait précédé mais maintenant, l'orage qui se mit à tambouriner sur les fenêtres le faisait frémir. En rassemblant le peu de courage dont il était capable, Hiro se pencha dans l'encadrement de la porte qui menait au sous-sol et essaya de parler. La première fois, les mots restèrent coincés dans sa gorge. La seconde, quant à elle, fut à peine plus brillante.

- Fé-FéliciaAaaaAAAAaaa ? D-Dwight va se fâcher si vous r'montez p-

Il se stoppa, un bruit ayant attiré son oreille. Une cavalcade de pas au-dessus de sa tête, il en était sûr ! Tremblottant, Hiro leva la tête vers le plafond. Rien ne se produisit tandis qu'il scrutait le bois moisi et poussiéreux qui courait le long du couloir, mais un nouveau flash le fit sursauter et il ramena les yeux vers la cave. L'espace d'une seconde, se découpant dans la pénombre qui baignait l'accès emprunté par les filles, une large silhouette humaine sembla se dresser. L'image fut suffisante pour que Hiro ne décampe en oubliant jusqu'à l'idée même de revoir les nichons arrogants de Félicia et il retourna aussi vite que possible à l'entrée pour rejoindre Taka, abandonnant les mannequins à leur sort.

Quelque part au-dessus de la tête de la rouquine, une première marche se mit à grincer sinistrement comme si un pas faisait peser tout son poids contre le bois fatigué. Contre la nuque de Félicia, un souffle frais passa. Une arrivée d'air, peut-être... Seulement, elle ne pouvait capter aucune fenêtre dans les environs et il était clair qu'il n'y avait que très peu de chances qu'une éventuelle climatisation se trouva ici, à fortiori en état de marche.
Le souffle revint à alors, passant sur le vallon décolleté de ses seins fermes.
C'est alors que l'odeur de pourriture, très légère, se mit à embaumer la pièce.

*
*      *

Dwight était arrivé à l'angle du couloir, comme il se l'était promis. Sans rien voir de particulier mais en se laissant surprendre par le premier éclair et et frissonnant sans raison quand grondant au loin le tonnerre. Le journaliste avait passé la tête au coude que faisait le couloir pour contempler une longueur assez similaire à celle qu'il avait déjà parcourue et dans un état d'abandon somme toute très similaire à ce qu'il avait traversé. Eu égard au temps qui se dégradait sérieusement et à l'heure qui avançait vers la nuit, une bonne partie du corridor était plongée dans les ténèbres. Inutile donc d'aller explorer plus avant, au risque de se prendre les pieds dans Dieu seul savait quel foutu débris abandonné dans un coin. Tout aussi déçu de ce qu'il n'avait pas vu que résolu à rejoindre son petit groupe pour s'assurer que tout allait bien, Lazarus fit demi-tour et commença à revenir sur ses pas quand un bruit le fit se figer.
Un petit rire féminin à peine étouffé avait résonné à deux chambres de lui, à mi-chemin entre sa position actuelle et l'entrée de l'Hôtel qu'il envisageait de rejoindre. Sans trop savoir pourquoi, le journaliste eu l'impression de reconnaître Natalia dans la voix. Il scruta le couloir jusqu'à voir à l'entrée d'une des chambres une chevelure rousse disparaître dans une porte après un nouveau rire. Si il n'avait pas rêvé, il avait aussi aperçu une fesse parfaitement dénudée. Une invitation claire et nette, à n'en pas douter... Qui, loin de l'exciter, l'agaça.

- Elles me font chier avec leurs conneries, celles là... V'là que l'autre remue du cul alors que j'avais dis qu'ils ne devaient pas se séparer.

Dwight lui en voulait de s'être ainsi moqué de ses instructions et comptait bien le lui faire savoir. Bien sûr, l'idée de trouver une Natalia lascive et nue dans une chambre un peu à l'écart n'était pas sans lui déplaire pour autant. Il restait un homme, après tout. Que ferait-il, une fois devant elle ? Se laisserait-il aller à la baiser avant de lui faire la morale, ou après ? Le rire étouffé se fit entendre à nouveau et invita Dwight à accélérer l'allure. Il se retrouva à la porte en quelques pas et la passa d'un coup... Pour ne rien trouver qu'un lit parfaitement vide, à l'image du reste de la chambrée. Impossible que Natalia ait pu se dissimuler quelque part dans la poignée de secondes qui avait séparé leurs arrivées respectives dans la pièce ! Dwight s'approcha du lit, creusé comme si on venait de s'y coucher à l'instant. Il passa les doigts pour découvrir que les vieux draps froissés étaient proprement gelés.

[Dwight, je... je n'ai vu personne entrer ici, moi.]

Sybille semblait aussi inquiète que lui, à présent. Le journaliste s'humecta les lèvres en affectant d'ignorer le frisson qui le secouait, fouillant la chambre du regard. Aucun endroit où la rouquine aurait pu se cacher.
Un nouvel éclair illumina l'Hôtel du Pic et ses ombres. Dwight leva la tête sous la surprise et vit comme un dessin sur le mur, projetté par le flash lumineux. Un corps qui se balançait dans l'encadrement de la porte, au bout d'une porte. Il se retourna le plus rapidement possible, prêt à voir un pendu et ne tomba nez à nez qu'avec la porte ouverte. Et, quelque part à l'étage du dessus, des bruits nets de pas qui se mettaient à courir.

- Bon Dieu !
[Dwight ?]
- Tu... tu n'as pas vu non plus le pendu ?
[N-non. Mais j'ai entendu les pas. On... on devrait rejoindre les autres pour le moment, tu ne penses pas ?]
- Si. Si, tu as tout à fait raison.

Lazarus ne s'était pas attendu à ressentir un sentiment de panique aussi violent. Peut-être était-il amplifié par celle que Sybille pouvait ressentir, comme semblait en attester sa voix ? Le journaliste ne se fit toutefois pas prier pour quitter rapidement la chambre, filant à grandes enjambées rejoindre le hall d'entrée.

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Prélude / Re : Kahera, Terranide. [Validémonisée]
« le: samedi 07 février 2015, 02:54:39 »
Bienvenuuuuuuuuue !

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: jeudi 05 février 2015, 22:00:45 »
Je veux être dessus aussi o/

22h

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