Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Le Maître

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - Le Maître

Pages: [1] 2 3
1
Les terres sauvages / Re : Bienvenue au Donjon des Flots Bleus
« le: dimanche 28 juin 2020, 13:51:22 »
C’est rare de voir des aventuriers aussi amicaux ! En plus, il y en a au moins une qui sait apprécier l’artisanat lacustre. Je me demande quelle est sa spécialité d’ailleurs. Vue sa tenue, c’est peut-être une magicienne. Il n’y a que les sorciers pour se permettre de excentricités comme celle-là ! J’ai presque envie de l’inviter à venir prendre le thé. Mais non, je dois rester professionnel : le Donjon a une réputation de terreur à tenir. Retour à ma boule !

La première salle donc. Un gigantesque bac à sac rempli de vives sanguinaires. Vous savez, les animaux sanguinaire, ces variantes des animaux normaux mais en plus… sanguinaires. Plus gros, plus agressifs, plus dangereux. Dans cette catégorie, on trouve des aigles de trois-cent kilos, des rats d’un mètre de long, et même des crapauds capables de gober un être humain. Mes vives aussi sont des beaux bébés ! Des bébés qui dorment comme tels, maintenant.

Oh, quel soulagement ! Ça veut dire que les aventurières sont sauvées ! Les voilà qui s’avancent avec prudence. Enfin, sauf pour celle qui vole… de la triche… mais j’y reviendrai plus tard. Elles sont presque arrivées à la porte. C’est une porte avec un encadrement au bois clair, avec une partie centrale en verre dépoli. On ne voit pas à travers, mais quand même c’est très joli.

La poignée rectangulaire est presque à la portée de l’elfe. Sauf qu’au dernier moment, le sable s’effrite sous son pied droit… Elle vient de marcher sur un éperon toxique. La pointe, de la taille d’un annulaire d’orc, s’enfonce directement dans sa semelle et ressort sur le dessus de son pied qu’elle traverse complètement. Oh, oui, c’est vrai, j’ai menti. Endormi ou non, pour mes petits poissons venimeux, ça ne fait pas grande différence. C’est qu’ils ne sont de toute façon déjà pas très proactifs en temps normal.

Ce n’est déjà pas agréable de se faire embrocher le pied, mais le pire, bien sûr, c’est le poison ! Il est à effet rapide, et même s'il n'est pas létal, la douleur est sidérante. Pour le système nerveux, c’est un choc… j’en ai vu se faire dessus. Dégoûtant. En tout cas, elle tombe en avant, et touche la porte. Qui d’ailleurs, est fermée et bien plus solide qu’elle en a l’air.

C’est parti pour l’étape deux. Car oui, je ne suis pas le genre à préparer une salle juste pour y mettre des poissons fainéants. En plus, j'ai vu le métamorphe en écraser plusieurs avec ses pattes géantes. La prochaine étape devrait davantage le mettre au défi. Le sable, toute la pièce même, tremblent. Pendant ce temps, de l’autre côté, une grille de métal tombe pour refermer l’entrée. Progressivement (mais quand même assez vite !) le sol se soulève.

Bientôt, c’est un château de sable géant qui apparaît au milieu d’une colline de sable ! Il est constitué de quatre tours vaguement cylindriques, et d’une muraille de deux mètres de haut qui les relient, le tout dans le plus pur style architectural dit « pâté de sable ». Sur les murs, il y a des gobelins avec des petits sceaux en plastique sur la tête, et surtout armés de lance. Sauf que bon, ils dorment… mais ce n’est pas le plus important.

Le plus important, c’est que tout au milieu, il y a un mini-donjon en sable, qui fait quand même presque quatre mètres. Tout en haut, surgit un golem de sable. C’est une créature qui fait elle-même deux-fois la taille d’un homme, et quatre fois son poids. Elle n’a pas vraiment de… tête, mais un gros coquillage en haut de la poitrine. Elle a aussi une grosse clé autour du euh… de son cou-tête ? En tout cas, c’est très raccord visuellement ! J’avoue, c’est parce que j’ai acheté cette épreuve en kit dans une boutique de plage pour maître du mal. Je devais faire avec le budget temps.

Vvvvvvvvv ! vrombit le golem, alors qu’une grosse giclée de sable mouillé est expulsée par le haut de son corps.

Sa première cible, c’est cette sorte d’oiseau bizarre. Je vous avais dit que je n’aimais pas les tricheuses. Voler, c’est tricher ! Ce n’est pas vraiment du sable normal, même si ça y ressemble. En fait, c’est plutôt une sorte de colle. Une vraie plaie, impossible de rattraper un vêtement après ça : ils deviennent complètement rigides. Je n’imagine pas dans les plumes. Elle devrait être clouée au sol, et peut-être même privée d’une partie de son équipement. Bon, une fois l’effet de surprise passé, ce n’est pas si difficile à éviter. Sans les gobelins, c’est une épreuve assez intermédiaire pour les aventuriers.

2
Les terres sauvages / Bienvenue au Donjon des Flots Bleus
« le: lundi 22 juin 2020, 21:13:08 »
Voici une vérité que peu d’entre-vous doivent connaître : notre monde est une sphère en orbite autour d’une grosse boule de feu que l’on nomme soleil. Une révolution complète vaut pour une année. Il se trouve cependant que notre planète pivote également sur elle-même, selon un axe incliné par rapport à l’orbite. Ainsi, les rayons chauds du soleil frappent selon un angle différent une même zone en fonction de l’avancement de l’année. C’est à ce phénomène astronomique fascinant que nous devons les saisons. Et justement, en ce moment, c’est l’été !

Mais vous savez, maître de donjon, c’est un peu comme agriculteur. On a pas vraiment le temps pour partir en vacances. On doit toujours être disponible au cas où quelque-chose se passe mal. Il y a toujours un cube gélatineux au mauvais étage, ou une pandémie chez les gobelins. De l’astreinte, on appelle ça. Bref, pas moyen de partir à la plage. Sauf… sauf si vous emmenez votre lieu de travail avec vous !

Bonne surprise, oui, en fouillant dans mes parchemins. Un sort de téléportation de masse que j’avais complètement oublié. Quelques sacrifices démoniaques plus tard, et le Donjon se retrouvait en bord de mer. Même les dragons centenaires savent apprécier le bruit des vagues et le sable blanc. Puis, tout en haut de ma petite tour, je ne vous raconte pas la vue ! Je me suis aménagé une petite terrasse. En maillot, je scrute dans ma boule de cristal les aventuriers estivaux.

Car même en vacances, les affaires sont les affaires ! C’est le moment parfait pour renouveler un peu ma clientèle. Mêmes méthodes que d’habitude : j’ai envoyé quelques monstres piller les villages aux alentours. De quoi alerter toutes les guildes de héros du coin. Un sorcier maléfique qui fait pousser un Donjon sans prévenir en pleine zone touristique, ça ne passe pas inaperçu. Enfin voilà, voilà mon premier groupe !

Un groupe féminin d’ailleurs, mes préférés ! Rapport aux cris aigus. Le saviez-vous, les dragons sont sensibles aux hautes fréquences. Je perçois des ultrasons, vous n’avez pas idée. Les hurlement de douleur, c’est un peu notre ASMR à nous : il y en a que ça met mal à l’aise, mais ça ne laisse personne indifférent.

Oui, en cette période de l’année, le Donjon a un aspect un peu différent. Planté au milieu de la plage, j’ai fait aménager un chemin en bois, sur pilotis, avec de petites rambardes. C’est une grande tour de section rectangulaire, faite de jolies pierres blanches très régulières. Bon, à vrai dire c’est une illusion. C’était moins cher que de tout faire nettoyer. On entre par une arche. J’ai fait retirer la porte, pour qu’un peu plus de lumière arrive jusqu’à l’intérieur. Au-dessus il y a une grande banderole avec des petits motifs maritimes et festifs. On y lit : « Bienvenue au Donjon des Flots Bleus ».

J’attends patiemment qu’elles arrivent jusqu’au pied de ma tour. Alors, je quitte ma boule de cristal des yeux. Je me penche du haut de mon balcon. De là où elles sont, elles ne doivent voir qu’un point vert très haut, mais ma voix porte quand même bien :

Bonjour en bas ! Vous êtes les premières de la saison ! La chance ! Tous les trésors sont encore disponibles ! Mais tous les monstres aussi, eheheh.

Je dois surjouer un peu le rire maléfique pour que ça fonctionne à cette distance.

C’est tout droit ! Bon courage ! Et attention aux vives !

Oui, car la première pièce est un bac à sable. Environ trente-mètres carrés, avec une seule porte tout au fond. Il y a juste quelques épines de ces poissons toxiques qui dépassent. Mais maintenant que je les ai prévenues, ça ne devrait pas leur poser problème ! Aucun danger, vraiment.

3
One Shot / Re : De la conscience en arts plastiques ou Le Donjon Moderne
« le: dimanche 10 mars 2019, 20:41:06 »
Bien sûr, comme vous vous intéressez au Donjon, vous connaissez mon sort de réapparition. Ici, si vous mourrez, vous réapparaissez dans les geôles. Une vraie merveille, un vrai pied de nez au(x) dieu(x) de la mort ! Et je ne dis pas ça parce que j'en suis l'inventeur. Mais vous ai-je déjà entretenu du sortilège de fixation ? Historiquement, il n'a pas eu autant de succès aux congrès de magie, et pourtant… c'est un tour indispensable pour tout maître de donjon qui se respecte.

Laissez moi vous résumer : lorsqu'un groupe d'aventuriers se bastonne avec mes monstres, il y a toujours des dégâts. Oh, si c'était seulement un peu de sang à essuyer sur les murs… encore faut-il qu'il en reste, des murs ! Alors mon carrelage Jolignome™, vous n'y pensez pas. C'est là que mon sortilège de fixation entre en jeu. Lorsqu'une pièce est prête, je lance le sort. Comme ça, dès que le carnage est terminé, je n'ai qu'à claquer des doigts pour que les meubles retrouvent leur place et état d'origine. Simple, pratique, donjonlique.

Je vous avais dit que la pièce n'était pas terminée, pas vrai ? J'y pense en voyant leur magicien défoncer mes portes avec ses jets d'eau. Un crève-cœur. Ça me fera une leçon. Toujours sauvegarder son travail régulièrement.

Flertal ne sait plus trop où se mettre. Il ne s'attendait pas à ce qu'on vienne le déranger. Flertal, c'est un nerveux. Alors il cherche à s'enfuir, mais il glisse sur mon carrelage Jolignome™, et il s'étale de tout son long. C'est un massacre : il y a de la peinture dorée partout. Le gobelin, lui, a sauté de son épaule et s'est directement éclipsé par la porte de gauche, sans demander son dû.

Péniblement, mon orque mutant s'échappe à quatre pattes par la porte de droite. Sa deuxième tête vient de se réveiller, et elle commence à beugler.

Flertal, stupide ! Pourquoi on se bat pas.
Le carrelage. Le Maître a dit, abîmez pas le carrelage.
Oh. Oui. Jolignome™. C'est de l'art. Jolignome™ Jolignome™, se met à chantonner l'autre tête.
Jolignome™ Jolignome™, le meilleur pour votre royaume, reprend Flertal.

Ils disparaissent en rampant dans l'obscurité.

Trois portes, trois choix… Les aventuriers peuvent suivre le gobelin, à gauche. La pièce a pour particularité de sentir très mauvais. Une odeur de cadavre ! Ou alors, ils peuvent suivre Flertal (et sa deuxième tête, qui s'appelle Tillags, comme ça vous saurez), par la porte de droite. Cette pièce là, au contraire, sent très bon. Une odeur de fleur ! Enfin, ils peuvent aussi prendre la porte du milieu. Elle n'a aucune odeur particulière, mais elle débouche directement sur un escalier, qui s'enfonce dans les profondeurs…

Oh, je n'ai pas précisé, mais la porte d'entrée, elle, s'est refermée derrière eux. Passage à sens unique ! On ne s'en va pas comme ça… et ce n'est pas le genre de porte qu'on détruit avec un jet d'eau. Le temps pour eux de constater qu'il n'y a aucune fenêtre. La seule source d'éclairage était magique, et je viens de la couper. Mieux que ça : je viens de lancer un sort d'obscurité. Même les elfes n'y voient rien. Dans cette pièce, pas une torche, pas une flammèche n'émettra la moindre lueur. Enfin, sauf si le mage est plus puissant que moi, mais allez quoi, je ne suis pas inquiet.

Notre petite troupe est maintenant plongée dans le noir. Heureusement, il y a toujours les odeurs pour les guider…

4
One Shot / De la conscience en arts plastiques ou Le Donjon Moderne
« le: dimanche 17 février 2019, 13:35:23 »
Dans un monde idéal, le Donjon serait un outil purement fonctionnel. Vous savez, il suffirait d'un piège à pointes bien placé à l'entrée, les aventuriers tombent, ils meurent, on les dépouille, ils ressortent, on en parle plus. Mais procéder ainsi aurait plusieurs conséquences regrettables, comme par exemple réduire drastiquement le flot de volontaires. Non, pour que ce soit efficace, la difficulté doit être bien dosée. Parfois, même, je dois laisser sortir un groupe avec un trésor ou deux. Le différentiel doit être subtil, et à mon avantage, bien sûr. Le Donjon, en fait, c'est une sorte de jeu à gratter. Un impôt volontaire, mais qu'on paierait avec ses vêtements.

Le rapport coûts / bénéfices, bien sûr, ça ne fait pas tout. Presque tous les aventuriers qui entrent finissent par ressortir, à un moment où à un autre... et malheureusement, certains (une petite minorité) sont dotés d'un organe cérébral capable d'apprendre de ses erreurs. Si je les laissais faire, ils finiraient par réussir ! Alors régulièrement, je suis obligé de trouver de nouveaux défis, de nouvelles épreuves, qu'ils n'aient pas toutes les clés toute suite. Que dites-vous ? Comme dans Fort Bo-quoi... ? Connais pas. Oh...? Vraiment... ? Ah oui, des mygales...? Nooon ?! Ah... ? Et ils ont dressé des nains juste pour ça... ? Ah. Ah bon. Bref. Il faudra que vous m'en reparliez.

Demain, c'est le grand jour ! L'ouverture du Donjon version 3. Les sous-sols ont été entièrement rénovés, et les étages ont été en partie repensés. On garde les classiques incontournables, mais j'ai aussi imaginé quelques nouveautés. Pour l'occasion, niveau com' j'ai vu les choses en grand. Vingt-deux villages pillés en moins d'une semaine ! Et j'ai été déposer moi-même les appels à expéditions dans les neuf plus grosses guildes d'aventuriers aux alentours. L'affluence, ça va être quelque-chose ! Pire que la période des soldes sur les cottes de maille en mythril. C'est que les travaux, ça coûte, alors il faut rentabiliser.

Mais ? Oh. Depuis ma boule de cristal, j'en vois qui sont en avance. Ils ont eu l'info plus vite que les autres ! Heureusement, ils ne sont que trois. Eh bien tant pis, on dira que c'est une avant-première. Bientôt ils vont arriver devant la porte principale. Elle est grande, noire et lisse. Comme le reste du Donjon (dont la façade a été repeinte !), elle semble en pierre. Ahah, je les vois déjà paniquer « mais où est-ce qu'elle est la poignée, il n'y a pas de poignée, comment on va faire ! ». En fait, c'est une porte automatique, je l'ai enchantée moi-même ! Oh, j'ai hâte de voir leur tête quand elle va s'ouvrir devant eux sans qu'ils aient rien eu besoin de faire.

Ma première pièce, elle est jolie. Il s'agit de faire une première bonne impression. Fini la fosse sceptique et l'araignée géante ; elles incommodaient les invités. À la place, je vous propose un hall large, haut de plafond, avec des dalles noires et blanches, véritable carrelage Jolignome™. Pas de pièges ; ici il devait y avoir une première énigme pour se mettre en jambes. Sauf qu'elle n'est pas du tout terminée.

En fait, quand ils entreront, ils verront une grosse silhouette qui leur tourne le dos. Plus de deux-mètres, bouffie, presque aussi large que haute. Surtout, elle a manifestement deux têtes, dont l'une dort. Si vous voulez tout savoir, c'est un orque mutant qui s'appelle Flertal, et qui me sert d'habitude de geôlier. Sa mission cette fois est complètement différente. Entre ses grosses mains, il tient un pot de peinture, et sur son épaule, il y a un gobelin avec un pinceau. Le nabot trempe les poils de sanglier dans le pot doré, et inscrit au-dessus d'une porte des symboles géométriques précis. Sur le même mur, il y a deux autres portes, mais elles n'ont pas encore d'inscription. Tant pis pour l'énigme.

5
Prélude / Re : Le Chat et l'Épée
« le: jeudi 14 février 2019, 22:56:59 »
Moi, à votre place, je lui laisserais le bénéfice du doute. Il y a sûrement une excellente raison à tout ça.

6
Le coin du chalant / Re : Dans le Donjon viens donc !
« le: dimanche 11 janvier 2015, 16:05:55 »
Le Donjon est un peu vide en ce moment. Le Maître prendrait peut-être bien un ou deux aventuriers téméraires (lire fous). Attention hein. Vous êtes prévenus. M'voyez.

7
Les terres sauvages / Re : De mal en pis [Mascotte]
« le: vendredi 27 juin 2014, 15:42:40 »
La seconde tête se retourne vers Mascotte. Après une seconde d'hésitation, elle se met à rire de « bon » cœur.

-C'est vrai, il est sympa. Ça aurait été dommage que tu l'écartèles.
-Je t'avais dit. En plus il est plus malin que toi.
-Alors il est aussi plus malin que toi.
-Non, pas forcément.
-De toute façon, de toi et moi, c'est moi le plus beau.

Ils pouffent tous les deux, solidaires. Ils paraissent avoir momentanément oubliés ce qu'ils sont en train de faire. Ainsi, ils lâchent Wilem, qui retombe au sol, et le laissent souffler quelques instants… ou plutôt continuer à cracher du sang. Puis le corps de l'ogre semble un instant se crisper, les bras et les jambes sont parcourus de légers tremblements. Le processus de passage de contrôle terminé, Flertal encourage :

-Allez, tu as entendu la souris.
-Oui. Je vais faire mieux. À bientôt monsieur chat. À très bientôt.

La grosse main du monstre attrape la tête du félin, qui tient presque entièrement dans sa paume. Sans plus de cérémonie, il l'écrase brutalement contre le pylône. Le crâne percute la roche en produisant un son assez réjouissant, éclatant facilement. Des gouttes en provenance de la boîte crânienne, de liquides rouges plus ou moins identifiés, éclaboussent le sol et font une très belle marque à l'endroit de l'impact.

Le corps disparaît presque instantanément. Pendant quelques secondes, il n'y a plus pour seule trace de Wilem qu'une flaque trouble de sang et d'urine. L'ogre se dandine d'un pied sur l'autre, exécutant une sorte de petite chorégraphie joyeuse. Il va jusqu'à faire un tour allègre sur lui-même.

-Ah, tiens, il a pissé ?
-Oui. C'est amusant avec les petits. Ah, bonjour encore petit chat.

Le chevalier est réapparu à la même place, le ventre pataugeant dans ses propres fluides, qui pourtant, pour ce qui est du sang, coule également dans ses veines. À peine est-il revenu que Tillags saute à pied joints sur ses genoux, qui, encaissant presque une demi-tonne de poids, se rompent. Puis il le relève lui-même, le saisissant à la gorge puis au visage. Il le maintient face à lui, dans une position semi-fléchie, le postérieur bas.

-C'est plus risqué.
-J'ai plus de courage. Désolé souris, il va plus pouvoir te répondre, eheh.

Ses doigts prennent possession de la mâchoire, qu'ils écartent jusqu'à ce qu'elle craque un peu. Sous son cuir bleu, le colosse ressent à peine le piquant des crocs. Rapidement, la verge de l'ogre prend place dans l'ouverture ainsi dégagée, forçant la langue et écrasant le palet, sans s'aventurer trop profondément.

En effet, avant d'esquisser le moindre geste supplémentaire, Tillags se détend… et se soulage directement dans le gosier. Sa vessie déverse près d'un litre d'un liquide jaune et salé. Le chat tousse, tente de se retirer, mais le monstre le maintient d'une poigne de fer, n'hésitant pas à éprouver encore un peu plus sa mâchoire. L'écoulement dure une vingtaine de secondes.

-C'est une fontaine. C'est de l'art, hein ?

En matière d'expression artistique, ne faut pas en attendre beaucoup plus de sa part. Il empale le crâne du chevalier sur son sexe. À peine a-t-il atteint la glotte que Wilem est parcouru d'un spasme. Son corps cherche désespérément à rejeter l'intrus qui obstrue son tube digestif. Le phallus est cependant trop imposant, et la pression exercée implacable. Une partie de l'urine ingurgitée est expulsée à grand peine, essentiellement par le nez, alors que le reste demeure coincé quelque-part dans l’œsophage.

Au bout de quelques secondes, le chat manque d'oxygène et sur son visage maculé, ses yeux rougissent. Tacticien, Tillags se retire alors, le laissant régurgiter, et reprendre un peu d'air. Puis il s'enfonce de nouveau, élargissant la voie et déboîtant définitivement la mâchoire. Le gland difforme frappe brutalement au fond de la gorge, plusieurs fois, sans rythme précis. L'estomac de Wilem a vomis toute sa bile lorsqu'il est de nouveau rempli par la semence de l'ogre.

-Félicitations. Félicitations, c'était du bon travail, j'annonce, depuis l'autre côté de la grille. Votre présence apporte un réel cachet à la prestation de Flertal. Vous avez mon respect.

J'ai fait mon apparition avec une nouvelle toge, en tout point semblable à celle que porte encore Mascotte. Les bras joints devant moi, mes mains cachées dans mes manches, je regarde Tillags rejeter dans la fange le félin brisé, aussi bien incapable de se tenir debout que d'articuler quoi que ce soit.

-Oh, bonjour Tillags. Si vous en avez fini, cher diablotin, que diriez-vous d'une visite du Donjon ? Tillags va s'occuper du reste.

8
Les terres sauvages / Re : De mal en pis [Mascotte]
« le: jeudi 26 juin 2014, 13:11:58 »
Flertal, c'est quelqu'un de bien. Puisque je vous le dis ! Sous ses allures de grosse brute un peu bourrue, c'est un employé modèle, un véritable artisan geôlier, et un bourreau qui aime vraiment son travail. Il a défait sa ceinture et s'avance vers Wilem tout en riant, je crois que la présence de quelqu'un d'autre pour le regarder lui fait plaisir et le motive encore davantage qu'à l'habitude. C'est toujours un peu plus amusant lorsqu'on se donne en spectacle.

-Bonjour petit chat, petit chat colérique. Ahah, j'aime bien les petits chats.

Il n'a en effet aucun mal à maîtriser le chevalier, et à le soulever, maintenant ses bras, à la hauteur de l'une de ses impressionnantes et informes verges. Le gland disproportionné, émergeant d'un prépuce rosé, ne doit pas manquer de beaucoup la dizaine de centimètres de diamètre. Sa victime gigote encore un peu trop, alors il force, tire encore vers lui et un bras finit par craquer sous la force colossale qu'il déploie.

Puis il appuie un côté du chevalier contre le pylône où il est attaché, et prend un certain élan avant de le pénétrer.

Une arme blanche directement insérée n'aurait pas fait beaucoup moins de dégâts : l'anus du petit animal est déformé par le phallus, ses muscles, contractés, sont presque broyés par la pression. Le sang coule déjà alors que le sexe n'est pas encore entièrement entré. Poussant de l'intérieur sur les organes les plus bas, la verge de Flertal appuie sur la vessie, alors contrainte de décharger douloureusement son contenu.

-Il pisse le chat, s'en amuse le bourreau.

Il paraît impossible pour l'ogre de faire entrer plus de la moitié de son attirail dans une si petite enveloppe, mais il aime les défis. Il ressort et prend un nouvel élan, et rencontre toujours une certaine résistance à l'entrée. Il pousse alors encore davantage, attrapant dans son énorme main le buste athlétique du félin pour le tirer vers lui, fêlant sans doute quelques côtes dans la manœuvre. Flertal est joyeux, et il veut le faire savoir en faisant acte de bonté.

-Tu peux participer si tu veux, propose-t-il à Mascotte. Je suis partageur.

Les mots ont un effet impromptu sur la seconde tête, qui paraît émerger de son sommeil. Flertal ne s'en rend pas immédiatement compte. Il poursuit le violent coït, sans discontinuer, parvenant à chaque coup à entrer un peu plus profond et à ressortir un peu plus sanglant. L'autre tête regarde autour d'elle, et de sa voix légèrement plus grave, mais tout aussi stupide, elle se plaint :

-Flertal ! Le chat était pour moi ! Tu devais avoir la souris. Et la souris est là.
-J'ai pas eu la souris, alors j'ai pris le chat.
-Ce n'est pas juste ! Je peux avoir la souris ?
-Non tu peux pas ! C'est un ami, et c'est un ordre du Maître. Mais il y a la poule aussi.
-Ce n'est pas pareil. Je préfère les petits. Je préfère lorsqu'ils craquent et qu'ils se déchirent.

Pendant qu'ils parlent, le mouvement de va-et-vient n'a pas été interrompu pour autant, au contraire.  Chaque nouveau coup vient avec un cri supplémentaire et des tintements de la chaîne qui frotte le fol. Pourtant, la deuxième verge, qui a grossi elle aussi, handicape un peu le mouvement, en venant rebondir sur le postérieur supplicié. Flertal commence à pousser des râles rauques près des oreilles de Wilem.

-Tu n'as qu'à le prendre après, j'ai presque fini.
-Tu l'as tout cassé, je veux plus.
-Sois pas idiot, Tillags.

Entraînant un cri presque aussi perçant qu'au départ, l'ogre gagne soudainement cinq centimètres de terrain. Le chat, secoué d'un spasme, commence à cracher du sang. Flertal ne tarde pas à répandre un liquide laiteux et épais dans la plaie qu'il a crée. Il retire son sexe pour que la semence, projetée par grands jets, vienne se mêler à la fourrure du chevalier. Il n'en faudrait pas beaucoup plus pour faire perdre conscience à Wilem.

9
Les terres sauvages / Re : De mal en pis [Mascotte]
« le: mercredi 25 juin 2014, 20:25:25 »
La voleuse est poignardée plusieurs fois, et d'une manière qui manque beaucoup d'élégance pour un chevalier, à des points vitaux. Son trépas n'est plus qu'une question de temps. Elle cesse de protester et de se débattre, et semble renoncer. Son corps encaisse encore une demi-dizaine de coups de dague furieusement assenés, puis presque par hasard, c'est son cœur qui est perforé. Cochette perd alors conscience et meurt dans les secondes qui suivent. Son corps disparaît alors.

-Arrivée dans la cellule trois, déclare fièrement Flertal.

À présent seul et sans plus rien sur quoi décharger sa colère, le félin est un instant démuni. Cela me laisse le temps de réfléchir à la proposition du dénommé Réem, ou Mascotte, qu'importe son vrai nom. En vérité, elle m'est plutôt sympathique, comme m'est le diablotin lui-même. J'ai toujours eu du mal à refuser quelque-chose à un enfant qui veut s'amuser, et s'il est pervers, il paraît aussi enthousiaste qu'un enfant. Je ne peux décemment dire non.

-Oh, dites oui Maître ! S'il vous plaît ! me supplie l'ogre, visiblement convaincu, achevant de me convaincre moi-même.
-Très bien, d'accord, c'est accordé, je fais distraitement, sans quitter la vision magique des yeux. Détache-le.

Les kobolds entrent – ils se sont bien fait attendre – en action. Une poignée de ces petits êtres écailleux s'extraient de trappes situées dans les murs, portant des arbalètes semblables à celle qui avait fait feu dans le tunnel. Les armes miniatures crachent leurs carreaux, qui n'atteignent même pas tous leur cible. Heureusement, sans armure, la chair du chevalier est aussi vulnérable que n'importe quelle autre à ceux qui parviennent à la mordre.

Pendant ce temps, l'ogre difforme choisi, à un trousseau qu'il porte sous ses habits, une clé (c'est la même pour tous les anneaux) et entreprend de libérer le pied du diablotin-souris. Lorsqu'il a fini, sagement :

-Arrivé en cellule quatre.

Je reporte alors mon attention sur Mascotte. C'est que je n'ai pas d'habit à sa taille de disponible, moi ! Je dois bien avoir quelques vêtements pour gobelin, mais ils sont très tribaux ; type gobelin primitif et sale, limite peau de bête. C'est que je ne suis pas tailleur pour nabot, moi ! Je soupire. Je suis prêt à donner un peu de ma personne aussi.

-Bon, tu n'as qu'à mettre ça.

Je retire ma toge et je lui tends. J'agite les doigts et elle rétrécit, à son échelle. Elle lui convient grossièrement, à présent. C'est une tenue très ample de toute façon, et je n'ai pas le temps de faire du sur mesures. Je ne portais aucun autre habit, mais il n'y aura personne, je crois, pour s'offusquer de la nudité de mon être.

-Les runes sont jolies, mais elle n'est pas enchantée. Il n'y a que les imbéciles qui enchantent leurs vêtements. Allons, Flertal va te guider maintenant. Fais du bon travail, et tu auras le droit à une grande salle. Je vous regarde.

J'observe partir l'ogre et la fausse souris intronisée maître du mal. L'idée m'amuse. Les pas de tout autre être que moi font un bruit de verre brisé en touchant la pierre du couloir.

Quant à Wilem, il doit être dans la même situation que Réem lorsqu'il est apparu : dans une cellule sombre, un pied enchaîné au mur. Flertal a la peau assez dure pour ne même pas sentir ce que sa mâchoire où ses griffes pourraient tenter de lui faire, et bien assez de force pour le maîtriser s'il se débat. Il aime bien lorsqu'on se débat ; je crois que ça l'excite. Et s'il tue sa victime en la violant, il attend et la viole encore.

10
Les terres sauvages / Re : De mal en pis [Mascotte]
« le: mercredi 25 juin 2014, 15:49:48 »
Je lève la tête, et, contemplant le plafond, je me détourne un instant du prisonnier. La situation a soudainement beaucoup changé : il me faut quelques secondes pour y réfléchir. Il est possible que la souris me mente, mais pour autant, ce qu'il dit se tient assez. De plus, je n'ai jamais connu d'espèce inférieure capable d'être toujours aussi fanfaronne après avoir vécu une telle expérience. Je n'ai pas vraiment d'autre choix logique que de le croire. Si ce n'est pas un infernal, il a gagné mon respect. Si c'en est un… c'est bien la première fois que ça m'arrive !

Je me retourne vers lui et je m'exclame, surjouant la révélation soudaine :

-Ah, je comprends mieux ! Moi qui étais si fier de mon… Huv… Duvuh… comment tu dis qu'il s'appelle ? J'étais si content que je m'apprêtais à lui trouver une salle plus grande, avec peut-être un ou deux serviteurs. Mais non, évidemment, c'était trop pervers pour être sa seule œuvre.

Je fais semblant de pester et me frotte les mains. Je n'ai pas l'habitude de tant de déférence, sauf quand je la demande explicitement… La plupart de mes créatures ne sont pas très polies. C'est en partie ma faute. Mais une exception n'est pas désagréable. Je marque une brève pause avant de reprendre.

-Un diablotin alors. Pas vraiment le genre de la maison, le diablotin. Je déteste invoquer depuis les plans infernaux. C'est très peu inventif, comme façon d'acquérir des sbires. Du pouvoir facile pour des prestidigitateurs médiocres. Mais si c'est l'enfer qui vient à moi… ah, alors là, je ne dis pas non. Mais garde l'apparence que tu veux. Nous portons tous un masque. Puis, il y a déjà bien assez de difformités dans cette cellule, n'est-ce pas Flertal ?
-Hmh. Oui Maître, grommelle l'ogre de mauvaise grâce.

C'est à ce moment qu'il aurait pu éclater d'un rire gras, le genre qui fait toujours un certain effet sur un individu tout juste trépassé et récemment enchaîné. Mais Flertal, qui n'est pourtant pas susceptible sur son physique, doit être encore vexé, et son peu d'enthousiasme fait tomber ma déclaration à plat. Je rattrape le coup en faisant glisser ma capuche en arrière, révélant mon crâne chauve et assez allongé. Bien sûr, ça n'est pas davantage ma véritable apparence que lorsque j'étais couvert.

-Je ne visite pas tous mes prisonniers immédiatement. D'habitude, c'est Flertal qui a l'honneur de la première rencontre. Mais je voulais te faire de la peine en te montrant ça…

Un mouvement de main et l'air miroite devant nous, avant de prendre des couleurs claires sur une zone circulaire. Une image aux bords lumineux se forme : on y voit un ruisseau, et deux êtres qui roulent par terre, enchevêtrés.

-… enfin je suppose que ça ne t'en fera pas, en conséquence. Alors met toi à l'aise.

Cochette et Wilem, l'un sur l'autre, se battent sans retenir leurs coups. La voleuse est un peu plus sur la défensive, alors que le chat, lui, paraît totalement hors de lui. Des protestations arrivent jusqu'à nos oreilles. Comme à l'habitude, les sons sont légèrement déformés par le processus, et arrivent avec un petit écho.

-Attend ! Wilem ! J'étais possédée ! Je n'ai rien fait ! tente de raisonner Cochette.

Elle hurle presque simultanément lorsque la dague maniée par le félin enragé lui taillade le bras. Elle a beau être plus grande, elle n'a pas la force du chevalier. Elle essaye plusieurs fois de prendre le dessus en le faisant tomber, mais c'est finalement elle qui chute en premier.

-Ce n'était pas moi… fait-elle en se recroquevillant.

Je croise les bras, appréciateur. Flertal paraît avoir aussi perdu de sa mauvaise humeur, et regarde la scène avec des yeux d'enfant. D'enfant vraiment très gros et très laid.

-Elle a un vrai talent pour jouer la victime, je remarque.

11
Les terres sauvages / Re : De mal en pis [Mascotte]
« le: mercredi 25 juin 2014, 08:30:00 »
Des pas lourds se font entendre le long du couloir : ils résonnent étrangement sur la pierre, en produisant un son de verre brisé. Impossible de les rater, ils s'approchent de la cellule du nouveau prisonnier. Une silhouette massive se dessine, deux mètres dix, bossue, elle est presque cubique, presque aussi large que haute. Mais elle possède une difformité plus remarquable encore, car au milieu de ses épaules, sans cou, deux têtes obèses sont plantées. L'une d'entre-elle paraît sommeiller, les paupières mi-closes, alors que l'autre jette des regards flegmatiques autour d'elle.

Elles sont toutes deux aussi laides et d'apparence stupide. Rondes, la peau bleue tachetée de noir, le minuscule nez forme comme un museau proéminent… et surtout se trouve légèrement au dessus de la ligne des yeux. Ces derniers, turquoises, sont de petites sphères globuleuses et strabiques, tellement écartés qu'ils semblent pédonculés, enchâssés dans une chair cernée et pochée. La bouche est un arc retourné rosâtre, sans lèvres distinctes, qui s'ouvrent sur une gencive immense et des dents pointues, éparses et irrégulières.

Pourtant, contrastant complètement avec le reste de leur apparence, leur habit est opulent, voire fastueux, si bien qu'il paraît presque porter un déguisement grotesque. Ainsi, leur gros torse patatoïde est couvert par une tunique de satin rouge, avec un beau col blanc, sans doute taillé sur mesure étant donné l'ouverture nécessaire au passage des deux crânes. Le pantalon brun est légèrement bouffant et la ceinture est dorée, chaque pièce de vêtement étant d'ailleurs cousu de fils précieux. Il n'y a que les pieds qui soient nus. Comme les mains, ils sont gras et n'ont que quatre doigts.

Ces doigts boudinés s'activent à faire jouer une clé dans la serrure de la cellule. Ils en viennent finalement à bout, et la grille s'ouvre : le monstre entre d'un pas lent.

-Bonjour souris, coasse la tête éveillée, visiblement amusée par ces simples mots. Je suis content, ajoute-t-il. C'est toi que je voulais en premier.

À peine a-t-il dit cela qu'il défait sa ceinture et fait tomber son pantalon à ses mollets. Il a deux sexes qui n'ont en matière de laideur et de difformité rien à envier aux têtes. De même, l'un est tendu, alors que l'autre demeure flasque. La créature rit, et approche brusquement sa verge de la tête du prisonnier.

-Désolé, pas cette fois Flertal. Peut-être plus tard, l'interrompt une voix à l'entrée de la cellule.

Celui qui a parlé n'a, lui, fait aucun bruit de verre en entrant. L'intéressé se retourne, un air vexé sur l'un de ses gros visages. Il se fige et paraît le défier un instant du regard.

-Maaaais… proteste l'ogre bicéphale.
-Allez, range-moi ça, ordonne la voix, comme si elle s'adressait à un enfant rétif.

Le monstre jette un regard méchant au prisonnier, et remonte son pantalon. Puis il recule, sa masse laissant enfin apparaître… moi. Un individu, filiforme en comparaison du colosse, encapuchonné, dont on peut deviner les écailles vertes. Je porte ma toge blanche habituelle, celle recouverte de runes luisantes et de laquelle émerge deux cornes. Deux grands yeux jaunes, sans pupille mais pleins d'intelligence qui vous contemplent.

-Salutations, Réem, c'est cela ? Je me présente : je suis le Maître. J'espère que tu as apprécié la visite ? La tienne a dû être exceptionnellement déplaisante, je l'admets. Mais comme tu le vois, il n'y a pas matière à s'en faire. Ici, tout repousse.

En détaillant la souris, je tourne la tête. Une expression légèrement intriguée passe sur mon visage.

-Même ce qui ne devrait pas, on dirait. Tu étais plus mal en point, dans mes souvenirs.

Était-ce un effet secondaire de mon sort ? Parfois, les enchantements se dérèglent, surtout sur la durée… mais en règle générale, c'est plutôt le contraire qui se produit : les aventuriers apparaissent avec assez de blessures pour les faire mourir encore. Un phénomène distrayant, mais coûteux en magie, puisque le sortilège les restaure incomplètement encore et encore, jusqu'à ce que j'intervienne moi-même. Évidemment, un tel détail ne peut pas l'intéresser, c'est mon problème.

12
Les terres sauvages / Re : De mal en pis [Mascotte]
« le: mardi 24 juin 2014, 08:16:48 »
La gemme atterrit dans les mains dextres de Cochette qui n'eut aucun mal à se mettre sur sa trajectoire. Au moment même où ses doigts touchaient la surface dure et bleue, la terranide n'est plus maîtresse de son corps. Elle est encore quelque-part, spectatrice, mais parfaitement impuissante à bouger la moindre extrémité. La transition a été presque invisible : seul un bref moment d'absence dans le regard a pu être perceptible. La stupeur passagère est facile pour le dragon à justifier, qui se contente de contempler le joyaux.

-Ce n'est pas un vulgaire cailloux ! fait la voix mi-courroucée mi-professorale de Cochette. Ne sous-estime pas sa puissance.

« Quel plaisir de la toucher de nouveau. Tu ne peux pas imaginer la puissance qu'elle renferme. Le Maître n'a aucune idée de comment s'en servir. Heureusement. Mais quel gâchis. »

-Je pourrais en profiter plus tard, ment-elle, un regret filtrant dans sa voix. Ne bouge pas.

Elle se baisse et rangeant le poignard à sa ceinture, attrape la potion à ses pieds. Elle fait tourner quelques secondes le liquide dans la fiole, puis va s’asseoir près de la souris agonisante et fait sauter le bouchon. Lentement, dans un geste presque maternel, elle approche le verre du museau sanguinolent. Elle incline le remède à quelques degrés seulement de l'horizontale, faisant en sorte qu'il soit à la limite de couler dans la bouche du supplicié.

-Incline-toi, prosterne-toi. C'est ma condition. Le front contre la terre, chevalier. Ton ami souffre le martyr ; il est tellement faible. Il t'en sera reconnaissant.

Un sourire apparaît sur ses lèvres lorsque le chat obéit de mauvaise grâce à sa directive. Elle caresse alors gentiment le crâne de la souris, et renverse quelques gouttes du précieux liquide sur son œil fendu. Ainsi appliqué, il possède un effet local : l’hémorragie s'arrête, laissant un amas de sang coagulé. Un gage de bonne foi.

-Reste comme ça, chat… Il est si beau de voir un guerrier à terre…

Elle s'éloigne d'un pas, repose la potion, et après un dernier regard, enfonce presque machinalement la gemme dans le sac qu'elle porte. La terranide possédée décroche l'épée magique de son dos. Elle la prend à deux mains, et commence à faire quelques moulinets. Sa technique, qui a peu à envier à celle de son propriétaire légitime, est assez étrangement sophistiquée et puissante pour une voleuse. Aux grands coups de taille dont elle fait la démonstration, il est manifeste qu'elle est élaborée pour une musculature plus impressionnante que celle à sa disposition.

-C'est une lame d'exception. Mais elle est courte. Beaucoup trop petite. Je connaissais un monarque qui possédait un espadon nommé Écorche-Vague. Il n'avait pas ce problème.

Un regard à Wilem, et il comprend le pourquoi de la dimension réduite. Malgré sa force, le chevalier ne mesure pas plus d'un mètre trente.

-Voyons comment elle tranche.

Avec un jeu de jambes d'épéiste, Cochette prend un élan et semble porter un coup fatal au barde recroquevillé. Pourtant, l'acier, en une trajectoire précise, ne fait qu'effleurer la chair sur toute la longueur de son corps, déchirant en revanche très aisément la tunique verte. Wilem, pensant sans doute au pire, s'est relevé. L'esprit incarné le sermonne avec un certain sarcasme.

-Je ne le tuerai pas. Pour qui me prends-tu ? Ta soumission était ma condition. J'ai une parole. Mais puisque tu t'es levé…

Elle jette l'épée sur le sol, et reprend la dague. La voleuse attrape la souris sous les épaules, et l'oblige de même à se mettre en position verticale, le soutenant si nécessaire. Elle tire sur ses habits déjà endommagés, jusqu'à ce que ceux-ci se déchirent et tombent ; découpent rapidement ceux qui tiennent encore. Elle présente ainsi le barde nu et dégoulinant d'eau et de sang face au chevalier.

-Je ne vois pas d'autre solution que de redéfinir notre accord.

Sa main libre se dirige vers le bas-ventre du terranide. Ses doigts fouillent dans la fourrure mouillée et en extraient un sexe qu'ils pressent sans douceur. La lame s'approche du scrotum, qu'elle caresse de son tranchant.

-Je veux voir ta verge. Bandée, fière. Voir si l'échelle ridicule de ton arme est à celle de ton phallus. Fais ça, et je te promets qu'il gardera son anatomie entière.

Elle plisse le nez, en un dégoût franc. La menace castratrice est toujours aussi efficace vis-à-vis des hommes. Son ton devient alors menaçant, il juge qu'il a maintenant acquis assez d'autorité pour donner directement des ordres.

-Ridicule, quel orgueil. Frotte la avec la boue. Frotte-toi dans la boue, chat.

Son regard est terriblement dur et froid, mais sa lèvre inférieure tremble légèrement, comme s'il se retenait de rire. Il jubile, et il sait qu'il n'est pas le seul dans cette situation.

-Tu étais puissant, tu étais courageux et tu étais altruiste…

Puis sans prévenir, sa dague tranche bourse et verge du souriceau. Un impressionnant geyser de sang sous pression jaillit soudain de l'entrejambe estropiée. Une flaque rouge se forme rapidement sous le malheureux. Cochette le lâche, et il s'effondre à genoux.

-… et ça ne t'a servi à rien.

Enfin, le rire de la terranide éclate, effrayant et sombre, sans plus rien d'humain qui ne le traverse. Elle jette la dague, attrape l'épée.

-Pour avoir une parole, il faut être quelqu'un, pauvre chose. Et je ne suis plus personne.

Un mouvement de balancier, et l'arme de guerre s’abat sur l'épaule du barde, lui sectionnant net le bras droit. Même scénario : l'artère éclate, éclaboussant de son fluide rouge. Huvud, le regard fou, exulte. Il prend un deuxième élan, et c'est cette fois la tête qui part…

« Adieu changeur de formes, j'ai aimé te connaître. »

… et alors que le cou est sectionné, le corps supplicié disparaît, ne laissant derrière lui qu'une marre de sang.

-Ah, vous mourrez toujours trop vite. Mais j'ai eu ma dose.

Il jette l'épée à l'eau ; eau qui se déchaîne un moment. La silhouette majestueuse d'un dragon aquatique se forme, happant le précieux morceau de métal et l'emmenant vers des abysses où il disparaît. Puis à nouveau, tout redevient calme. Le regard de Cochette est vide un instant, et lorsqu'elle revient à elle, elle s'attrape brusquement la tête, comme prise d'un violent mal de crâne.

-Oh, c'était affreux.

*
* *

Mes geôles ne sont pas un endroit très agréable pour ceux qui y sont enfermés. Naturellement, c'est parce qu'elles ne sont pas faites pour ça. Lorsqu'on y apparaît par mégarde – par exemple suite à une mort malencontreuse – on voit une cellule vide et nue. La pénombre enveloppe les murs de granits, leur donnant un aspect gris sombre, rugueux. Le sol est tout aussi peu hospitalier, et blesse les pieds nus à chaque pas. Un anneau de fer, lié par une chaîne épaisse à un pylône de béton central, retient une jambe du prisonnier. Malgré ça, il y a également des barreaux, qui donnent sur un couloir dont l'obscurité empêche de distinguer les détails, mais où on devine en face d'autres cellules semblables. Des courants d'air glacés y passent, de temps en temps.

Rien de très original, en matière de prison… mais qu'est-ce que vous voulez ? C'est dans les vieilles marmites qu'on fait… Enfin, c'est un lieu que j'aime bien.

13
Les terres sauvages / Re : De mal en pis [Mascotte]
« le: lundi 23 juin 2014, 05:32:06 »
Une fois bien assurée que le félin était immergée dans l'eau glacée, et qu'il allait bel et bien chercher la gemme, Cochette s'autorisa à se détendre un peu. Elle rejette d'un geste brusque, loin d'elle et au sol, sa victime, qu'elle doit penser à peine physiquement capable de se relever. Avec l'eau qui la sépare de Wilem, elle gagne une certaine marge de sécurité… sans parler du fait que celui-ci n'a plus d'épée. Elle se méfie quand même des griffes d'un chevalier furieux.

Sa première action est d'attraper la potion et d'avaler en quelques gorgées tout son contenu. L'effet anesthésique du liquide est presque immédiat : sa patte mais aussi son visage cessent de lui faire mal. Le sang coagulant à une vitesse très supérieure, son nez s'arrête également de saigner. Puis la bourse d'or trouve une place dans sa poche. Enfin, elle se saisit de l'épée magique, qu'elle accroche dans son dos, et pousse toutes les autres affaires du chevalier dans l'eau. L'armure et les vêtements sombrent, et sont lentement charriés par le torrent.

Elle attrape également le sac du barde et le jette en bandoulière sur son épaule. Cochette fouille dans le bagage, et en sort une fiole semblable à celle qu'elle vient de boire. Avec un regard pour la souris malmenée, elle la pose sur le sol. C'est la vieille technique de la carotte et du bâton.

-La gemme maintenant, elle ordonne à Wilem. Lance-la moi.

« Je laisse ton chevalier libre de ses mouvements, changeur de formes. La raison est de ton côté : il y a plus de satisfaction à asservir un homme qui dispose encore de toute sa volonté. Lorsque je contrôlerai la voleuse, j'obligerai le guerrier à se prosterner devant moi » dicte la voix de Huvud dans l'esprit de Réem.

Vous savez, ils sont à ma merci depuis un moment, maintenant ! Dans mon Donjon, je vois tout, je sais lorsqu'ils sont vulnérables. Les murs grouillent de kobolds qui n'attendent que mon signal pour les barder de petites pointes en fer. Mais la situation est terriblement distrayante ! Beaucoup plus que je ne l'aurais cru possible. Les espèces inférieures sont si faciles à monter les unes contre les autres, je n'ai même pas à agir. Elles me surprennent un peu plus chaque jour. Il suffit d'un gros joyaux, d'un cupide et de deux naïfs. Je suis comblé. Leur torture auto-infligée est peut-être plus savoureuse encore que celles que j'aurais pu leur prescrire moi-même.

« Tu n'as pas les paroles de celui qui craint la douleur. Ainsi tu joues la comédie. Ton aide pour tourmenter cette âme que tu connais serait précieuse. Indique moi ses faiblesses. Tu es sans doute possible l'une de ses faiblesses. Est-il orgueilleux ? Craint-il, lui, la douleur ou l'humiliation ? »

14
Les terres sauvages / Re : De mal en pis [Mascotte]
« le: dimanche 22 juin 2014, 08:12:54 »
La résistance du chat rend Cochette excessivement mal à l'aise. Elle ne s'y est sans doute pas attendu, et que sa propre révélation joue contre elle la décontenance. Elle se mord la langue, et est beaucoup trop nerveuse pour de remarquer l'information supplémentaire que détient son otage. Sa respiration accélère.

-Non ! Si tu n'acceptes pas je… je…

Elle lorgne sur la bourse et sur la potion de soin. Sa patte doit encore la faire souffrir, et les vertus cicatrisantes du breuvage calmeraient certainement sa douleur. Le fait de ne pas pouvoir se déplacer correctement l'accule. Malgré sa position avantageuse, elle a probablement le sentiment d'être faible. La terranide semble un instant vouloir accepter l'offre, et esquisse le début d'un pas vers le butin.

Puis elle regarde la gemme par delà les eaux. Même si celles-ci semblent neutralisées, elle ne leur fait pas confiance. Elle ne prendra pas le risque de les affronter elle-même. Ce qui veut dire que si elle consent, elle ressortira seulement avec une bourse pleine d'or. Un prix qu'elle juge insuffisant pour tous ses efforts.

Elle serre les dents, et son regard noisette se durcit.

-Je t'avais dit de ne pas discuter ! Ça me désole d'en arriver là !

Cochette remonte le poignard vers la figure de Réem et le place au niveau de sa joue. D'un geste vif, elle fait pénétrer l'acier dans sa joue droite, et remonte verticalement. Une large ligne rouge se creuse dans les chairs ; elle ne s'arrête pas, et fend l’œil en deux, emportant la paupière. Tenant fermement la tête de sa victime sous le visage, la maintenant face au plafond pour l'empêcher de convulser sous la douleur, elle amène aussitôt la lame près du deuxième œil.

-Ne bouge pas ! Sinon les histoires devront parler d'un ménestrel aveugle. Peut-être même muet, si j'arrive aussi à lui trancher la langue. Je suis peut-être assez rapide pour ça.

La blessure qu'elle a produite est assez défigurante : l'hémoglobine vient massivement tâcher le museau mutilé de la souris.

-Tu penses que la mort n'est pas assez ? Un œil, deux bras paralysés pour un bon moment, peut-être pour toujours, ça ne te suffit pas ? Qu'est-ce que tu ferras lorsqu'aveugle et infirme, il te suppliera de l'achever ?

Elle sourit, mais il n'y a dans son sourire aucune joie. Même le sadisme n'est qu'assez peu présent. C'est un sourire de façade, pour affirmer sa détermination, faire croire qu'elle domine ; on peut presque y percevoir du dégoût pour la situation présente.

-Je me fiche de vos vies, vous en ferez ce que vous voulez ! Mais maintenant on fait comme je dis. Ton épée, à poil, et le joyau. Allez !

Contre elle, Réem doit sentir son cœur battre à toute vitesse. Elle sait qu'elle n'a plus d'autres atouts dans sa manche... que si elle n'est pas parvenue à être suffisamment persuasive, ou si au contraire elle a trop joué avec les nerfs du chevalier, elle est perdue.

15
Les terres sauvages / Re : De mal en pis [Mascotte]
« le: samedi 21 juin 2014, 05:15:19 »
La défense de Réem porte ses fruits : l'arrière de la tête de la souris percute violemment le nez de Cochette. On peut entendre un léger craquement, et, sonnée, la voleuse gémit puis porte sa main libre à son visage.

-Putain de rat !

Pendant quelques secondes, elle doit voir des étoiles, mais elle appuie pour faire au mieux cesser la douleur, et endiguer le sang qui menace de couler du cartilage rompu. Les plumes de la main qui compresse prennent une jolie couleur rouge. La blessure doit faire bigrement mal, cependant, elle ne paraît pas très sévère, le fluide vital ne s'écoulant que très lentement et s’agglomère sous ses doigts. Même superficielle, elle doit savoir que la frappe lui a fait perdre trop de temps pour qu'elle songe à s'en prendre au chat, qui revient progressivement à lui.

Elle ne tarde pas plus, et prend une décision rapide : elle tire sans ménagement Réem en arrière, l'attrapant par le col de sa large tunique verte. Au prix d'un effort conséquent, elle parvient à s'éloigner avec sa prise d'environ un mètre du chevalier. La terranide tient à peine debout : elle a un genou (celui de sa patte blessée) à terre. Toutefois, cela lui suffit presque pour être à la même taille que le barde. Elle place son poignard sous la gorge de ce dernier.

-Fais pas de bêtise Wilem, sinon ton chansonnier y passe.

Son regard est déterminé et vigilant, même si elle paraît avoir un peu de mal à ouvrir l’œil droit. Elle expose la situation d'un ton dur :

-On arrivera jamais jusqu'au Maître. Vous allez finir dans ses griffes de toute façon. Je ne vais pas y aller avec vous, d'accord ? Je veux quitter cet endroit, et je veux le quitter avec assez d'argent pour ne plus jamais avoir à songer à revenir ici. Ça commence par ta bourse, ton épée, et de quoi me permettre de marcher à nouveau. Tu les prends et tu les déposes par terre. Ne discute pas ; je n'ai pas le temps.

Pour appuyer ses propos, elle presse suffisamment la pointe de la dague sur la peau de Réem pour qu'un fin filet de sang s'écoule dans la fourrure brune.

-Tu as raison souris, cette gemme doit valoir au moins autant que l'épée. Tu vas me la ramener, Wilem ? Il suffit de nager jusque là-bas. Tu enlèves ton armure et… une lueur passe dans ses yeux et elle a un demi-sourire presque contrarié… non, d'ailleurs, tu enlèves tout ce que tu as sur toi, je ne veux pas de coup en douce.

Elle a bien raison de se faire plaisir, surtout au nom de la sécurité. En voyant le regard du chat sur elle, Cochette semble faiblir légèrement avant de se reprendre.

-En vous empêchant d'affronter le Maître, je vous rend service. Avec un peu de chance, si vous renoncez, vous pourriez même sortir d'ici sans avoir vécu d’horreurs.

Pages: [1] 2 3