Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Mélisandre Cairn

Pages: [1] 2 3 ... 16
1
D:

*le pointe du doigt.

Han le flood.
Mais que font les modos ?

2
*tâte SP*
*fait la moue*

Bon ok.
Je tire mon coup pour te faire plais' hein.

*lui DEMONTE l'anus.

3
Prélude / Re : Re : la vie est combat dont on ne peut pas ressortir gagnant
« le: jeudi 11 décembre 2014, 23:22:41 »
Je savais que c'était juste une histoire de physique entre Connar et toi, Mel'.

*cours changer d'avat*

Je veux barboter dans une piscine de Connor pls <3

Mais non voyons elle est attirée par sa personnalité.

=D

*toussote*
o-oui !

J'aime les bonnes grosses personnalités.

Marie tu préfères l'original hein? éè

Pas vrai? éè

On t'a déjà oublié :l

4
Prélude / Re : la vie est combat dont on ne peut pas ressortir gagnant
« le: jeudi 11 décembre 2014, 23:08:50 »
*mouille*

5
Le Palais Infernal / Re : hell hath no fury (PV)
« le: vendredi 28 novembre 2014, 20:21:57 »
Sa bouche goûta une coupe de lait tiède délicatement portée à son visage. Personne n'aurait pu combler le vide de la chambre autour d'elle, aussi inanimé que la fourrure d'ours polaire étendue sous la plante de ses pieds. Les chandeliers jetaient des formes vacillantes contre les murs rehaussés de tentures pourpres, accouchant d'oscillations furtives qui n'étaient rien de plus que des ombres écarlates disséminées sur le faste des ornements muraux. Celle de Mélisandre s'orienta vers le volumineux lit à baldaquin. Le fouillis des draps lui inspira l'alanguissement du corps, une décadence exquise et grisante qui la libèrerait, car sous la robe tachée de rouge de la Marquise couvait un désir ardent et moite. Un instant durant, son regard se perdit dans les fronces des soieries comme dans les remous sensuels d'un océan de plaisir. En avait-elle réellement envie ? Ses doigts raffermirent leur prise autour du pied en cristal tandis qu'elle achevait d'une traite le contenu de son verre. Non. Elle désirait autre chose.

Une bonne heure s'était écoulée depuis qu'elle avait envoyé Isis quérir Wrath. Les larmes de l'esclave avaient été justifiées au moment de leur séparation. La diablesse savait qu'elle envoyait l'ingénue blonde dans la gueule du loup. Ce qu'elle ignorait, c'était la réponse de la colérique petite démone suite à son invitation. Manifestement, l'indifférence avait primé sur le reste et personne n'était venu troubler sa solitude en dépit de l'heure tardive. La carotte de l'héritier ne devait pas être si alléchante, en fin de compte. Soit. La belle patienterait le temps que son altesse vienne à elle.

Les pas feutrés de l'Indocile hantèrent l'aile dévolu au Seigneur Sloth. L'éminent elfe n'avait guère laissé de souvenirs mémorables lors de l'audience, brillant, comme à son habitude, par son ineffable flegme. Il partageait en outre le mépris de ses pairs avec Mélisandre. Les voiles vaporeux de sa robe l'emmaillotaient dans des corolles de soie carmines tandis qu'elle arpentait les vastes couloirs d'un pas indiscret. Quelqu'un, quelque part, pinçait les cordes d'un instrument. Une mélodie aguicheuse aux notes suaves se répandait telle une liqueur moelleuse sur un palais au sein de la résidence. De monumentales arches de pierres structuraient la voûte, chacune d'elles donnant sur des salles au raffinement étudié. La démone flânait à présent, appréciant les peintures exposées. Il y en avait de toute sorte et de tous les horizons. De larges fresques coloraient également les murs sous la lumière pure de lustres de cristal et la musique continuait à charmer ses oreilles. Dans l'intimité des bains, des esclaves avaient déjà évoqué les richesses somptueuses du palais de Sloth. Elles ne mentaient pas.

Un buffet d'ébène servait de présentoir à un assortiment de joyaux et de parures flamboyantes d'or et de pierreries. La Marquise se saisit d'un bracelet blond, large et plat, surmonté d'une pierre de feu ceint d'un entrelacement de serpents ambrés s'entredévorant. Le corps du bijoux était gravé de femmes lascives et nues enchaînées à la pierre sertie dans l'or. Séduite par les détails minutieux de l'ouvrage, l'Indocile en caressa délicatement les contours, jusqu'à ce qu'une présence se détache dans son dos et la fasse soigneusement reposer le bracelet.

" Vous collectionnez les belles choses, " déclara la féline sans se retourner, le regard happé par les chatoiements solaires des délicats ouvrages. 

6
Les landes dévastées / Re : A visage masqué [Pv : Mélisandre Cairn]
« le: jeudi 27 novembre 2014, 01:23:23 »
Mélisandre leva les yeux sur l'imposante silhouette se découpant derrière les pulsations du portail. D'étranges formes s'y pelotaient en serpents d'obsidienne et fourmillaient en myriades de spirales d'où montaient des chuintements indistincts, des chuchotements, si on y prêtait l'oreille. La belle patienta, ramassée comme un félin nonchalant, les paumes soudées à la table. Un sourire versatile étira brièvement ses lèvres au moment de contempler Arsl'ath Malk, englouti par la faille ténébreuse. Elle se résorba à sa suite, plaie noire cicatrisant en un clin d'œil lorsque la diablesse se redressa, confiante et souveraine. Autour d'elle et dans un raclement de chaise collectif, l'assemblée s'éparpilla, pareille à une nuée de corbeaux charognards. Personne ne semblait se soucier de ce que leur maître trouverait derrière. Mais Mélisandre n'était plus seule à savoir, désormais.

Quand elle pivota vers le retardataire, la Marquise arborait une expression tenace, aux antipodes d'un quelconque sentiment d'effroi. Elle n'était pas l'agneau, ici, et aucun loup ne s'était infiltré dans sa bergerie. Son regard confronta celui de la créature famélique, filiforme, dotée d'une grâce surnaturelle mais insignifiante à ses yeux. Dans le monde des hommes, il n'était rien de plus qu'un spectre sans consistance. Une chimère. Si l'Indocile craignait les fantômes, il ne faisait par partie de ceux-là et leur échange mutique ne lui inspira qu'une immobilité froidement digne, à laquelle s'ajouta une hostilité de plus en plus palpable au fur et à mesure que la chose avançait la main vers elle. Seul le bourdonnement de Myza parvint à le détourner cependant. Quoi qu'il eût voulu faire, ce n'était pas approuvé par la maison. Le regard charbonneux de la belle suivit la dégaine décharnée jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse. Qu'il ne vous le prenne pas...

Qui ? Prendre quoi ?

Un léger reniflement de dédain froissa l'adorable museau. Elle n'avait que faire de mises en garde. Du reste, elle avait plus encore à prendre qu'on n'avait à lui dérober.

Une nuit et une journée entière s'écoulèrent avant qu'elle ne se décidât à rejoindre Arsl'ath Malk. Ce dernier avait sans doute perdu la notion du temps car aucune lumière ne parvenait aux geôles. Pas même le vacillant éclat d'une chandelle. Le puissant Seigneur Pourpre se trouvait sous terre, suffisamment ancré dans les profondeurs des Enfers pour que le silence le calfeutre. Il n'était probablement pas le seul captif, mais sa cellule semblait isolée, si bien que rien ne perçait, ni hurlements ni murmures, et le long des corridors peuplés de vide se devinait parfois la cavalcade d'un rat et de ses griffes sur la roche. En traversant la faille, le démon avait pénétré une pièce dépouillée et froide, et ce qui paraissait être un portail en fer forgé de l'extérieur se révélait être une formidable herse bardée de pointes. Chaque barreau était solidement ancré dans le sol, de l'épaisseur de l'encolure d'un cheval. Une énergie sombre sourdait de l'acier : plus on l'approchait plus l'air vibrait, et si on l'effleurait, on recevait une décharge particulièrement déplaisante. Le reste de la cellule se composait de trois épais murs de pierre hermétiques et striés de griffures. En acceptant l'invitation de l'Indocile, le roi de la montagne s'était condamné avec les autres rats, dont il constituait le seul divertissement dans la pénombre poisseuse des geôles.

Un chandelier s'alluma spontanément dans le couloir, le baignant d'une lueur chancelante. Les contours d'un opulent fauteuil s'esquissèrent sous l'éclat timoré des flammes, le velours rouge du capitonnage orienté vers le cachot, l'assise curieusement vacante. Les accoudoirs damasquinés d'or capturèrent les jeux de lumière, leur extrémité s'enroulant avec élégance sous les traits de mufles de panthères rugissantes. Leurs prunelles flamboyaient d'un rouge furieux tandis qu'elles fixaient le captif derrière les barreaux d'acier. Des pierres taillées dans des rubis de sang.

Quelqu'un rompit soudain le silence et une mélodie dispersa ses notes suaves sur l'aile creuse et austère du vide tandis qu'on fredonnait à voix basse. Les mots s'effaçaient, mourraient avant d'être réellement prononcés et seul l'air languissant portait entre les murs glacés. C'était une chanson des temps anciens, grouillante de mélancolie. Son interprète en avait oublié presque tous les couplets et cessa de fredonner en pénétrant dans le halo de lumière. Mélisandre gratifia alors son hôte d'un signe de tête courtois. Pas de houppelande ni de capuchon cette fois. La jeune femme arborait une robe d'une toile très fine et transparente, chargée de reflets sombres comme le duvet d'un corbeau. Une pampille de perles d'ambre ceignait sa taille, puis la tenue s'évasait en un bouillonnement de mousseline sous lequel disparaissait la sphère maternelle de sa grossesse. D'amples boucles d'ébène couvaient son décolleté et habillaient ses épaules. Elle sentait leurs pointes caresser le milieu de son dos, ce qui déclenchait d'incompressibles frissons le long de son échine.  

" Vous ai-je manqué ? interrogea la féline créature en prenant place au creux de son trône. Elle s'y coucha en travers, les jambes reposant au-dessus d'un accoudoir tandis qu'elle s'adossait contre le second, une main épousant l'arrondi de son ventre. Bienvenue dans mon royaume ", ajouta-t-elle d'un ton affable. Son regard mutin et fauve fouillant avidement celui du démon.

" Nous n'aimons pas les renégats, ici. Aussi ai-je débarrassé la surface de Terra de votre présomption. Vous n'êtes un seigneur nul part. Pas plus là-haut qu'ici. J'ai bien pensé à vous laisser exercer votre règne ridicule sur des légions de rats indéfiniment mais... "

La Marquise marqua une pause et claqua des doigts. Un parchemin surgit alors et se déroula face à elle, exposant ses lettres noires qu'elle parcourut une nouvelle fois.

" J'ai mieux à vous proposer que de moisir dans ce trou. Passons un accord. Signez ce document et vous serez délivré. Evidemment, j'y ai spécifié mes conditions. Vous reconnaissez être sous mon autorité et vous vous engagez à m'obéir. Je vous laisserais alors retrouver vos quartiers. Il se peut même que je vous épargne l'humiliation devant vos hommes, aussi serez-vous libre de leur raconter ce qu'il vous plaira. Autant que vous conserviez votre crédibilité et votre puissance. Vous serez également reconnu comme un démon affilié à Lucifer et vous pourrez jouir de ces avantages sans plus vous inquiéter des inconvénients. Je suis exigeante mais juste. "

Sur un mouvement délié du poignet, le parchemin se recroquevilla sur lui-même puis roula jusqu'au cachot de Malk. Une plume noire se logeait à l'intérieur.

" Une dernière chose. Le contrat comprend une autre condition stipulée en petits caractères. Je vous laisse la découvrir. "

Le décès d'Helel, s'il devait advenir, marquera la fin du contrat et la libération immédiate du signataire dudit document.
Une porte de sortie subtilement indiquée au Seigneur Pourpre.

La diablesse concéda l'ombre d'un sourire tout en observant la physionomie de son interlocuteur. Il pouvait refuser. Auquel cas elle le laisserait mijoter le temps qu'il faudrait avant de revenir le visiter.
Ou pas.

7
Archives / Re : Re : Petit Hommage
« le: vendredi 21 novembre 2014, 01:31:41 »
Si vous avez des bons souvenirs avec Law à partager aussi, n'hésitez pas.


Carrot cake.

8
Blabla / Re : Re : Horloge parlante
« le: mercredi 12 novembre 2014, 17:55:46 »
k.

PS : On s'en fout ;D

17h51.

J'avais du temps libre.
Trop.

Comme souvent.

17h55

9
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mercredi 12 novembre 2014, 17:46:46 »
Le succès de Garcin valait-il la peine qu'il vende son âme ? Qu'a-t-il gagné au final ? Hormis un éphémère et ridicule pansement sur la plaie béante de sa faiblesse interne. Quelle crédibilité peut-on donner à un homme qui s'est mis en position de critique littéraire et d'écrivain à la fois ? Tout ce qui restera de lui, c'est le souvenir que son succès est avant tout dû à des conflits d'intérêt. C'est tout de suite moins glorieux. ;D

Quelle plaie d'être le producteur d'une des émissions radio les plus retentissantes dans le petit monde des fidèles littéraires. Comment ne pas passer pour un gourou assoiffé de reconnaissance auprès de cette clique d'ouailles ingénues et décérébrées ? N'omettons pas non plus son rôle de journaliste culturel dans le Nouvel Obs et tout l'apanage gourmé du critique littéraire qu'il se coltine. La question est pertinente. Quelle crédibilité peut-on donner à un homme qui de toute évidence, a joui de son imposture médiatique pour exposer ses vils balbutiements littéraires au grand public ? Lequel est manifestement assez dévot pour les glorifier béatement.

Les conflits d'intérêt m'ennuient. Garcin peut légitiment ou non mettre à profit son autorité sur la scène médiatique littéraire, je m'en carre. J'ai commencé à le lire par hasard, j'ai continué à le faire pour des raisons qui me sont propres. J'aime l'homme de lettres et de cheval qu'il est. J'aime ce que tu interprètes comme "la plaie béante de sa faiblesse interne". Le reste m'indiffère. Surtout le personnage public qui appartient à tout le monde et à personne à la fois et sur lequel on se permet de pisser allègrement. Ou non.  

« Il n’y a pas de liberté sans infidélité, pas de sincérité sans désobéissance.» Garcin.

Ca m'fait plaisir  ;D

17h46

10
Blabla / Re : Phrase du jour
« le: mercredi 12 novembre 2014, 15:43:37 »
« Même à la veille du supplice, je persiste et je signe. En politique comme ailleurs, y compris en amour, le succès est à ceux qui savent jouer, sur la scène publique, des rôles de composition et connaissent les lois de l'éloquence. Je crois la rhétorique plus forte que les idées. Je crois le mensonge plus prégnant que la sincérité. Je crois qu'il faut apprendre très tôt à taire ses enthousiasmes, ses détestations, et même ses idéaux; ne jamais offrir à l'ennemi l'occasion de vous percer. La franchise, qui est d'ailleurs une illusion, ne m'a jamais valu que d'être méprisé et davantage critiqué. Je crois que l'habit fait le moine, que l'acteur est dans ce qu'il proclame et dans les poses qu'il ne laisse de prendre sous des costumes d'emprunt.
Je suis toujours parti du principe que le monde dans lequel je vivais était corrompu (qu'il fût coiffé d'une couronne ou d'un bonnet phrygien n'y changeait rien) et qu'il était non seulement ridicule mais surtout vain de lui opposer une morale. L'Histoire nous a appris que la vertu ne peut rien contre le vice et que, pour triompher des cyniques, il s'agit d'être plus cynique encore. »

J. Garcin.

11
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: lundi 03 novembre 2014, 16:07:10 »
Me rendre utile.

16h07

lol j'déc

12
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: lundi 03 novembre 2014, 15:34:59 »
J'ai dormi 12h et je suis en pleine forme.

15h34.

13
Les landes dévastées / Re : A visage masqué [Pv : Mélisandre Cairn]
« le: mardi 28 octobre 2014, 14:27:28 »
Il est vrai, l'allure de la diablesse détonnait avec le reste de l'assemblée. Là où ses hôtes exhibaient leur véritable visage, Mélisandre conservait figure humaine. Un vestige d'humanité auquel s'ajustait la tendre vulnérabilité des mortels. Elle semblait fragile, dans son habit de femme, presque menacée au milieu de ses pairs. Paisible comme un agnelet, l'Indocile guetta une réaction chez le seigneur de la montagne. Mais l'un de ses lieutenants s'avéra plus prompt. Le fracas de sa chaise résonna contre les murs de granits, arrachant un imperceptible sursaut à la démone. La belle se redressa alors, l'œil habité d'une lueur de défi. La colère flambait chez l'insurgé, inopérante sur l'objet de son courroux qui ne tremblait pas. Le Seigneur Pourpre ne tarda pas à rétablir l'ordre, cependant, et la Marquise se pourlécha délicatement les lèvres, comme pour gouter à la rage inassouvie du dément.

" Discipline ", souffla doucement la jeune femme à son encontre, l'effleurant d'un timbre de miel aussi urticant qu'un bouquet d'orties.  

Elle l'observa réintégrer sa place avant de balayer l'ensemble de l'attablée d'un regard impénétrable. Un autre individu s'était levé en bout de table releva-t-elle, bâti comme un colosse. Il semblait aussi peu engageant que les autres, pourvu d'une musculature outrancière, la mâchoire large et carrée, surmontée d'un regard dénué de pupilles et de fond. A la manière dont il toisa son confrère, elle le devina pétri de consternation et de rancune à son égard. En voilà un capable de percevoir les enjeux.

" Dois-je m'attendre à d'autres interventions de ce genre, Seigneur Pourpre ? "

Le ton employé livrait un aplomb implacable. Mélisandre harponna l'intéressé d'un sourire effilé puis consentit à s'asseoir, laissant le soin à Myza Sarg'Meold de glisser le siège sous ses fesses. C'était bon de se reposer enfin. La féline se coula dans le fond de l'assise, laissant reposer sa tête contre le dossier en une posture indolente sans cesser d'étudier son hôte. Le discours servi par ce dernier suffit à la régaler.  

" J'accepte votre hospitalité, Arsl'ath Malk le seigneur pourpre, maître réunificateur de la neuvième dimension du deuxième écho universel, elle récita sans même savoir à quoi au juste cela référait. A dire vrai... "

La jolie brune s'interrompit le temps de saisir un verre à pied oblitéré de poussière parmi les monceaux de charognes. Sans grand espoir, elle chercha de quoi le remplir sur la table, se satisfaisant bientôt de parcourir la tranche de la coupe d'un pouce oisif.

" ... personne ne se presse vraiment à mon chevet. Je ne suis pas mourante. Et si je l'étais, ça ne changerait pas grand chose. Il ne fait pas bon de faire preuve de faiblesse dans notre milieu, n'est-ce pas ? "

L'intérêt d'être Marquise. Mélisandre passa volontairement le passage sous silence, comprenant qu'Arsl'ath Malk cherchait à titiller son orgueil pour soutirer certaines précisions propres au cercle de l'Enfer. Du reste, s'il n'avait pas laissé l'occasion à son sous-fifre de corriger son impertinence, c'était bien qu'elle pouvait être utile au démon renégat. Et à la façon dont il la traitait, elle devinait qu'il solliciterait tôt ou tard sa coopération. Elle ignorait encore pour quoi, exactement, bien que quelques hypothèse se profilaient à présent. Un moment durant, elle contempla l'orgie de mastication et de déglutition autour d'elle. S'il y avait de la répugnance en elle, elle ne le montrait pas.  

" Je ne doute pas de la valeur de vos troupes sur le terrain. J'ai entendu les récits qui s'y rapportent. Vous devez être un Maître exemplaire pour être à la tête de tels guerriers. Des guerriers dotés de leur propre ambition, j'imagine."

Comme pour relever l'intérêt ou la curiosité que pouvaient attiser ses paroles, son regard vagabonda brièvement autour de la table. Puis ses doigts s'égarèrent pour arracher un lambeau de chair à la carcasse la plus proche, largement entamée par son voisin. Si le but avait été de l'empoisonner, la pitance proposée aurait présenté meilleure allure. Inutile de défier davantage Arsl'ath Malk devant ses hommes, par ailleurs. Une invitée respectable se devait de goûter la nourriture de son hôte. Portant la bouchée à hauteur de son visage, la convive décela le corps laiteux et gesticulant d'un vers blanc logé dans l'entrelacs de nerfs et de muscles avariés. Elle l'évinça tranquillement, raffermissant la prise de son pouce et de son index sur la viande. Tandis qu'un rugissement déchirant émanait du tréfonds de la montagne, la brunette se rappela le mythe de Perséphone, piégée aux Enfers pour avoir mangé sept pépins de grenade. Une idée lui vint alors. Toute simple.
Mélisandre déglutit sans mâcher. L'instant d'après, l'enfant s'agita douloureusement dans son ventre. La Marquise se contenta d'inspirer, relevant vite le regard vers son interlocuteur, interpelée par la familiarité des noms énoncés. Ton maître. La formule égratigna cruellement son arrogance. Aussi hermétique qu'une statue de pierre, l'Indocile s'absorba dans la contemplation de son verre sans cesser d'en éprouver les aspérités décaties sous la pulpe de ses doigts.

Shad, douce Shad. Une série d'images s'immisça dans son esprit. Brutale et crue. A l'époque, la diablesse se débattait encore avec virulence contre l'emprise d'Helel. Shad avait fait les frais de cette rancœur. Battue, violée, humiliée. Suivant ses directives, le Yamata no Orochi était presque parvenu à briser la petite Terranide. Pour ça aussi, elle avait été punie.

" Adorable et naïve créature... approuva-t-elle d'un sourire pensif, s'extirpant vite de ses réflexions. Helel serait flatté. J'imagine aisément les raisons qui peuvent vous pousser à vous rapprocher de lui. C'est une figure puissante de notre Cercle qui sait reconnaître la valeur d'un semblable. "

C'est avec une grâce féline que la Marquise se redressa. Autour d'elle, elle sentait pulser la fournaise démoniaque de Souffle-Mort. Ouvrir un portail d'entre-deux mondes serait d'une facilité déconcertante.

" Je puis vous conduire à lui et, si vous le désirez, vous montrer dans le même temps ce qu'est être Marquise. "

D'une impulsion souple et en dépit de son fardeau, Mélisandre escalada la table. Sa démarche presque frivole l'emporta jusqu'au trône du Seigneur Pourpre où elle mit un genou à terre. Mains plaquées contre le banquet, elle récita une formule inaudible jusqu'à ce qu'une faille déchire l'espace entre elle et le roi guerrier. Derrière le voile opaque de la passerelle, les ténèbres fourmillaient. A la condition d'être nyctalope, on pouvait laborieusement distinguer un sol nu et l'esquisse d'un lourd portail dans le fond de la pièce.  

" Une personne par portail. Vous êtes mon invité " déclara-t-elle doucement, les paumes toujours soudées à la table.

Mélisandre jeta un coup d'œil derrière son épaule. Devant ses lieutenants, une hésitation de leur maître pourrait être traduit comme une marque de pusillanimité. Le choix appartenait désormais au Seigneur Pourpre.

14
Les landes dévastées / Re : A visage masqué [Pv : Mélisandre Cairn]
« le: jeudi 23 octobre 2014, 17:38:43 »
Myza Sarg'Meold était venue trouver Mélisandre sur le perron de la demeure Belmont. Elle s'y reposait depuis quelques semaines, vivant sa grossesse à l'écart, avare de mots, affamée de solitude. Dès que la vie se faisait ressentir entre les murs nexusiens, la belle s'évanouissait aux écuries seller un étalon qui l'emporterait à l'extérieur de la ville. C'est ainsi qu'elle croisa l'émissaire un matin, curieuse créature qui retint son attention, au même titre que sa requête. Juchée sur son cheval, elle jaugea le messager puis l'invitation. Qu'elle décida de repousser à la semaine suivante sur le motif qu'elle préférait se faire désirer. Le Seigneur Pourpre et son banquet patienteraient le temps qu'elle se renseigne sur son mystérieux hôte. Ce qu'elle fit, s'employant à sillonner les terres maudites en périphérie d'Ashnard les jours suivants.
Certaines rumeurs couraient en effet sur les landes. Un Maître sanguinaire régnerait sur une montagne déchiquetée à l'Est. Ses sujets faisaient l'objet de récits terribles, une armée de démons, murmurait-on à demi-mot, sous le joug d'un chef de guerre destructeur, Arsl’ath Malk. Une âme damnée qui terrorisait le peuple local.  
Peu de créatures s'avéraient capable de fédérer et de commander l'engeance infernale. La plupart siégeait aux Enfers, soumis à la dictature de Lucifer. Mais ce nom... Arsl’ath. La diablesse ne le connaissait pas. Un électron libre, comme tu as pu l'être. Un renégat. Que lui voulait-il ?

Au jour dit, Mélisandre se présenta sur les landes à quelques lieux de Souffle-Mort. A l'horizon, la silhouette torturée de la montagne égratignait le ciel. Des flèches rocheuses jaillissaient de son échine en longs crocs, crevant le brouillard de leur cime couronnée de soufre. Plus en altitude, le pic demeurait occulté, matelassé d'une brume opaque. L'aventureuse décida d'attendre Myza Sarg'Meold ici. Si les menaces de la plaine l'inquiétaient modérément, approcher un repaire de démons devait s'amorcer avec prudence.
Quand elle avisa son guide, celui-ci était flanqué d'un gardien colossal bardé d'acier noir. L'Indocile rejeta en arrière le capuchon de sa longue pèlerine de feutre et, poussant son cheval en avant, se laissa escorter jusqu'au Col d'Ulg où elle dut abandonner sa monture. Les entrailles de la terre s'ouvrirent devant-eux, dévoreuses de lumière. Mélisandre accorda un bref regard au roi mouche. Le miel de ses paroles ne suffisait pas à estomper l'agitation convulsive de ses mandibules ni les excroissances sphériques qui s'encastraient dans sa tête comme une gelée globuleuse. Son apparence le rappelait sans cesse à sa condition. Une marionnette grotesque à la solde du souverain de Souffle-Mort. Néanmoins la belle paraissait réceptive à son discours, l'écoutant sans concéder de répliques. Attentive mais silencieuse.
Une fois engouffrés dans les dédales de tunnels, la pénombre ne tarda pas à les engloutir. Ses guides ne semblaient pas incommodés par l'opacité des ténèbres qui devait leur être familière. La Marquise ouvrit alors sa main, déployant ses doigts en une corolle bientôt illuminée. Une étincelle naquit au creux de sa paume, d'abord frêle, puis qui s'épanouit pour offrir une source de lumière décente, se consumant en suspension au bout de son bras au fil de leur avancée.

Solidement arrimés aux flancs escarpés du volcan, deux escaliers monumentaux s'esquissèrent derrière les portes macabres. Sous leurs pieds, la roche palpitait avec fièvre, tiède et rugissante du magma dans lequel elle infusait. Au cœur du mont creux, l'air était suffocant, vicié par le soufre et la pestilence de la chair carbonisée. Des lamentations d'âmes damnées montaient de la fournaise en contrebas, portées par le souffle ardent de la montagne. Une perle de sueur dévala la tempe de la démone, laquelle glissa une main discrète sous sa pèlerine pour étreindre l'enfant réfugié dans son ventre. Puis l'ascension se poursuivit, ponctuée par les commentaires souvent stériles de son accompagnateur. La jeune femme demeurait mutique, à présent insensible à son élocution, drapée dans la cape qui camouflait sa grossesse. Si l'exercice lui coûtait, elle n'en montrait rien, escaladant une par une par une les marches, indifférente au danger qui la cernait, trop focalisée sur sa progression pour seulement s'inquiéter du fourmillement de la vermine autour d'elle.
Le banquet se situe tout en haut de la montagne. A l'évidence le Seigneur Pourpre exigeait d'elle qu'elle gravisse sa formidable forteresse par ses propres moyens. Pour la mettre à l'épreuve ou simplement lui donner l'occasion de découvrir son repaire. Pour l'intimider, ou peut-être l'amoindrir avant leur confrontation. Le fardeau qu'elle portait lui pesait plus qu'elle ne s'y attendait. Pas suffisamment cependant pour que la sulfureuse infernale l'admette ou le manifeste ostensiblement.  

L'interminable montée finit par toucher à sa fin. Au sommet l'attendait un vaste plateau de pierre calcinée et en son centre, les convives attablés. La Marquise entendit son nom résonner contre la roche. Un succinct Dame Cairn qui harponna l'attention de ses hôtes. Pour sa part Mélisandre considéra le trône démesuré en bout de table. Son occupant la gratifia d'un grognement, auquel elle répondit d'une furtive révérence. Puis elle dépassa les démons présents. Il en fallait davantage pour entamer l'indéfectible aplomb de la belle qui avançait avec le détachement paisible d'un fauve souverain. Parvenue à sa place, la diablesse caressa doucement le dossier de son siège, feignant l'hésitation.

" Aurais-je l'insigne honneur de voir mon hôte se présenter comme j'ai pu l'être ? "

Son regard erra brièvement sur la table chargée de viandes et de chairs pourrissantes. Autour d'elle, elle ne vit que des chefs de guerre impatients. Tout ce beau monde réunit rien que pour elle ? Allons bon. Le sujet devait certainement être d'ordre politique. Arsl’ath Malk en savait manifestement davantage sur elle qu'elle-même sur lui.

" A moins que le seigneur de cette montagne n'émette que des borborygmes ? J'avoue être lasse des discours de mon guide. Il m'a tant gavée de paroles que je n'ai plus faim. Et si personne d'autre ne parle ici, qui me dira ce que vous attendez de moi et ce que je peux obtenir de vous ? Mis à part ce fastueux... festin. "

Les bases étaient posées. Ils étaient entre démons, après-tout, et nul n'était dupe. Mélisandre scruta le Seigneur Pourpre, son éloquence dérobée derrière un sourire confidentiel. Après cette longue ascension, elle mourrait d'envie de soulager ses jambes aussi lourdes que du plomb. Mais il lui fallait rester debout pour l'heure. Jusqu'à ce que son hôte attise son intérêt ou dévoile le sien à son égard. Elle prit néanmoins appui sur sa chaise, croisant les bras sur son dossier avec nonchalance. Ses boucles noires débordaient de sa houppelande et encadraient son visage à l'expression sereine.  

" Dame Cairn est un peu juste à mon goût. Je suis Marquise aux Enfers. Placée sous la juridiction de Lucifer. Protégée d'Helel et de ses fidèles. Mère de son héritier légitime et aspirante au trône d'Ashnard. Un trône plus glorieux que celui enterré au fin fond d'une montagne stérile perdue au milieu de la steppe. "

Cette fois, la malice brillait au fond du regard charbonneux. L'imprudence se conjuguait magnifiquement bien avec le tempérament sulfureux de la diablesse.  

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mardi 07 octobre 2014, 18:13:49 »
Il se plaint beaucoup Lyan, nan ?
Par rapport à la moyenne LGJienne.

18h13.

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