Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Luccius Greyes

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Les contrées du Chaos / Re : Mettre un terme à cela [PV Luccius]
« le: lundi 14 octobre 2013, 14:53:51 »
Les deux comparses étaient dans une situation vraiment idéale pour le combat. Mais il fallait bien l'avouer, l'un des deux allait certainement mourir, si ce n'était pas les deux en même temps. Luccius savait qu'il n'avait pas l'avantage dans cet affrontement. Il allait devoir mourir pour préserver le secret de la Dame des Pleurs et de la famille qui l'avait élevé. Ce n'était pas cher payer pour préserver ceux qu'il aimait. Il se devait de ne pas les trahir. C'était tout de même dommage, car il sentait bien que son adversaire et lui-même n'étaient pas différents l'un de l'autre. C'était même l'opposé total : tous deux étaient prêts à donner leur vie pour une cause que l'autre ignorait totalement, et c'est pourquoi ils s'affrontaient. Aussi étrange et stupide cela pouvait paraître, il n'avait aucune raison de cesser cet affrontement qu'il, au fond, désirait réellement.

La honte d'avoir dû fuir le combat contre cette femme lors de leur première rencontre le hantait, et il avait souhaité au fond de lui pouvoir se rattraper et lui faire honneur en finissant cet affrontement, d'une manière ou d'un autre. Assassin, certes, mais homme d'honneur. Il ne voulait pas faire honte une nouvelle fois, surtout que la Matriarche avait clairement montré sa déception. Il se devait de réparer cette erreur et affronter son adversaire une nouvelle fois, réparer son erreur qui aurait pu coûter la vie à son organisation. C'était aussi pour cela qu'il combattait, pour lui, pour l'honneur et pour sa famille. Sa volonté était suffisante pour même se faire trancher la gorge ou percer le coeur pour contre cette créature.

Après leur premier échange qui était intense, bien que bref, il fut surpris que la demoiselle un couteau vers lui. De sa lame, il dévie le projectile, retournant son oeil unique vers son adversaire... qui avait disparu. Aussitôt, une pression d'air se fit sentir du côté du projectile. Sans même regarder, il roula vers l'avant, esquivant un coup qui aurait pu lui trancher le bras droit. De justesse, même. Il avait fort à faire contre cette femme, décidément. Il retomba un genou à terre et se tourna vers Nora qui fonçait droit sur lui, déjà prête après son assaut. Il paraît les différents coups, se forçant à reculer pour éviter de multiples coups qui l'auraient blessé sévèrement. Le dernier coup, ample et puissant, fut celui qui le toucha à l'épaule. Il grimaça et repoussa l'arme de toutes ses forces. Elle avait réussi à le toucher en grande partie, le faisant souffrir, mais pas encore agoniser.


« Tu fais honneur à ton clan. »

Un petit rire sortit de la gorge du shinobi qui se redressa doucement, portant une de ses mains à son épaule meurtrie et d'où le sang coulait. Il craqua l'os légèrement déboité par le coup de lame, avant de dire, sans une certaine tristesse dans la voix :

« Le moins que je puisse faire est vous donner le plaisir du combat, si je n'ai pu vous donner satisfaction avec mes réponses. La galanterie me perdra, n'est-ce pas ? »

Il se remit en position, et se relança droit sur elle. Il tenta un coup de lame vers ses côtes qui l'effleura à peine. Mais à peine avait-il fait un pas qu'il sentit plusieurs présences étranges autour de lui. Il s'arrêta aussitôt, troublé, laissant une ouverture dont aurait pu profiter son adversaire. Il observa l'air autour, réfléchissant à quelle était cette sensation. Il se tourna vers Nora en pestant, avant de dire :

« Désolé... Ce n'est pas une chose dans laquelle je veux vous impliquer ! »

Il s'élança dans les bois, espérant qu'elle n'ait pas le temps de le suivre, même si c'était qu'un simple espoir. Quelques secondes à peine, il oublia même la présence de la femme, il tentait de repérer le nombre qui venait dans sa direction. Il s'arrêta dans une petite clairière non loin, et en quelques secondes supplémentaires, la zone fut envahie de nombreux assassin, portant les mêmes couleurs que Luccius et un masque sur le visage. Ils étaient clairement des membres de la famille. L'un d'entre eux, en face de Luccius, s'approcha sans retirer son masque.

« Alors, Luccius, on prend l'air en plein jour ?

- J'osai espérer que cela n'arrive pas, mais de toute évidence, il y a des gens stupides même parmi ses pairs. Que venez-vous faire ici ? La Matriarche est-elle au courant ? »


L'ensemble des assassins se mit à rire en même temps, avant que leur chef reprenne la parole sur un ton hautain :

« La Matriarche n'a pas de réelle autorité sur nous. Nous trouvons juste l'occasion inespérée pour nous faire bien voir d'elle. Après tout, apporter la tête d'un traître est l'un des plus grands honneurs qu'on puisse lui faire. »

Luccius l'observa droit dans les yeux, férocement, avant de déclarer :

« Je ne suis pas un traître.

- Ah ouais ? C'est bizarre, mais toute l'assembler ici est certain que tu en es un. Après tout, on t'a vu avec la femme que tu as épargnée, on t'a tué et ensuite, on a tué ton amie. Tu étais en train de lui révéler notre repaire et tu avais l'intention de te détourner du droit chemin.

- Comme si la Matriarche allait vous croire, vous tous. J'ai offert tellement plus à cette famille que vous, pauvres opportunistes. Je compte bien lui amener vos têtes à tous, pour laver l'affront dont vous faites preuve envers elle ! »


L'assemblée sortit leur lame de leur fourreau, de même que leur leader. Luccius fixant ce dernier avait toujours sa garde baissée, ce qui ne l'inquiétait pas outre mesure. Il était blessé, mais avait largement de force pour tuer l'ensemble de ces faiblards. La majorité était des novices, à peine rentrés dans l'ordre et cherchant la gloire. Le reste était des camarades qu'il avait eu l'occasion de voir combattre et dont il avait deviné les capacités. À part leur leader, aucun ne représentait de danger réel. La clairière allait être parsemée de sang, certainement. Et il comptait bien éviter que ce soit le sien.

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Les bas fonds / Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]
« le: jeudi 08 août 2013, 22:18:31 »
Elle avait le regard baissé de l'enfant qui, n'osant pas regarder son tortionnaire, évite de le regarder dans les yeux. Ce qu'il ne savait pas, c'est que ce n'était pas la culpabilité, mais l'énervement qui lui faisait baisser les yeux. Lorsqu'elle répondit en relevant les yeux vers lui, évitant le contact de leur nez, elle était rouge vif, le regard assassin. L'avait-il vexé ? Qu'avait-il fait donc pour la vexer autant? Elle lui demanda s’il croyait vraiment que c'était facile de vendre ainsi son corps, avant de le comparer à sa vie si simple : il était respecté, craint des autres et pouvait se mouvoir dans les bas-fonds sans craindre de se faire tuer.

Elle avait donc craint qu'il lui fasse du mal si elle n'avait pas fait ce qu'il voulait d'elle. Elle était une esclave, clairement, de ce qu'elle disait, et pensait connaître les humains, comment ils "fonctionnaient". Et pour elle, les fioles étaient un moyen de compenser ce qu'il aurait de toute façon fait. Elle semblait épuisée d'avoir autant parlé, d'avoir été en colère et d'avoir dit ce qu'elle avait sur le coeur, tout en se retenant de parler fort, évitant d'attirer l'attention sur eux. Quelques secondes passèrent, où Luccius la regardait, sans rien dire, avant de soupir à relâchant son étreinte :


« Et tu crois sincèrement que je prends plaisir à menacer un marchand pour obtenir ce que je veux ? Que je peux vraiment sans crainte avancer dans les bas-fonds ? Que je prends plaisir à "stalker" les femmes ? Je dois me battre pour ne pas qu'on profite de mon impossibilité d'aller voir les gardes, je dois rester caché lorsqu'approchent les autorités, je dois sourire pour montrer aux femmes que je ne compte pas leur faire de mal, malgré ma tenue et mes armes. Tu crois cela facile aussi ? Alors oui, donner mon corps pour régler ses problèmes me paraît facile... »

Il s'enfonça dans la banquette, en passant ses bras derrière sa nuque, observant Rikke droit dans les yeux :

« Lorsque je menace quelqu'un, je n'en tire aucun plaisir. À force de voir ce que je vois, de faire ce que je fais, on ne prends pas plaisir de la menace et du meurtre. On prend plus de plaisir à la douceur, la gentillesse et la sincérité des gens. J'aime avoir près de moi une femme, certes, mais si je dois plaquer un couteau sous sa gorge pour l'avoir dans mes bras, où est le plaisir ? Je sais que des hommes sont comme ça. Mais si j'avais voulu de toi, je t'aurais violé dans un coin de rue, dès ta sortie, au lieu de te proposer de rester quelque temps avec moi, à discuter simplement. »

Il ferma les yeux, apparemment déçu qu'elle ait pensé qu'il pourrait lui faire du mal directement. C'était normal, mais il n'aimait pas être mis dans le même sac que les autres hommes, surtout de manière aussi abjecte.

« J'ai vu que tu avais été effrayé, après que j'ai menacé ce commerçant qui voulait faire jouer la concurrence pour s'enrichir. J'en étais désolé et je voulais me faire pardonner. Mon but n'avait pas été de te faire du mal, ni de te forcer. Tu ne veux pas passer du temps avec moi ? Tu peux partir, et revenir dans deux heures là où je t'ai emmené pour tes trois fioles. Tu ne le savais pas, alors voilà, je te le dis : tu peux partir. »

Il se redressa et prit son verre dont il but une gorgée, avant de prendre celle de Rikke pour la lui donner. Il tint son verre entre ses doigts, avant de finir :

« Tu as sans doute servi beaucoup d'humains... mais tout ce que tu as retenu, c'est ce qu'ils ont de négatif, de malsain. Maintenant, tu sais : y a des hommes, même dans les bas-fonds, qui ne font pas ce qu'ils font par plaisir. Et tu en as même qui préfèrerait s'ouvrir lui-même le ventre plutôt que de forcer une femme à ses pulsions sexuelles. Désolé de briser ta vision des humains, mais si tu ne veux pas de moi, si tu te sens forcée de me plaire pour ta survie, alors laissons tomber ce verre. Il n'a aucun intérêt pour moi, si c'est ce que tu penses. »

Vexé à son tour ? Oui, mais pas tellement contre elle. On pouvait penser le contraire, mais c'était la situation, son existence qui rendait ce genre de relations difficiles. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était tenter de convaincre les gens de ses bonnes intentions qu'il n'est pas juste un tueur froid et ne souhaitant que soumettre ses "victimes" à sa puissance.

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Les bas fonds / Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]
« le: lundi 05 août 2013, 00:52:03 »
Il avait été brusque, mais le changement d'attitude de Rikka n'avait vraiment pas plu à Luccius qui ne pouvait que se méfier d'elle. Elle l'avait d'ailleurs compris alors qu'il l'avait immobilisé sur la banquette. Elle l'observait avec ce regard de peur qu'il apercevait dans les yeux de ses victimes. Elle avait peur de ce qu'il allait lui faire. Elle gigota pour se réajuster, ce à quoi Luccius ne fit pas attention, continuant à la regarder. Elle détourna soudainement le regard, sans doute pour ne pas croiser le regard de son possible assassin. Il ne lui laissa aucune possibilité de s'en sortir autrement qu'en parlant. Après un moment de silence, elle décida finalement de parler, expliquant clairement qu'elle ne lui dirait pas ce qu'elle allait faire de ces fioles, sans vraiment être convaincante, cependant, lorsqu'elle affirmait aller trouver une autre ailleurs.

Elle finit alors en lui demandant ce qui lui faisait peur. Le regard de l'assassin n'avait pas changé, alors qu'il continuait à se poser des questions sur ce changement d'attitude. Il garda son attitude menaçante et sa voix froide :


« On m'a appris à me méfier des femmes, surtout des femmes qui vendent leur corps aussi ouvertement. Et bien qu'on ne me l'ait pas appris, je pense ne pas me tromper en me méfiant encore davantage des femmes qui se vendent pour du poison. »

Il continua à la fixer, avant de la redresser, en relâchant ses poignets, l'installant rapidement sur la banquette et s'installant lui-même. Soudainement, venant de derrière le paravent, le serveur arriva avec leur commande, déposant leur verre non loin d'eux. Il l'avait entendu venir et voulait éviter les problèmes s'il l'avait surpris la tenant ainsi par les poignets. Tel qu'elle était installée, Rikke était à cheval sur les genoux de l'assassin, lui faisant face, tournant le dos au serveur qui ne pouvait voir son visage. Luccius le remercia en souriant, le laissant repartir, reprenant ensuite la conversation où il l'avait laissé :

« Tu veux ces fioles ? Je te donne les trois, sans que tu aies besoin de vendre ton corps. Je me fiche bien de ce que tu vas en faire, mais tu vends vraiment facilement ton corps pour quelques bouteilles. Soit ces bouteilles ont une importance vitale, soit tu juges ta valeur bien basse. Et je préfère me dire que c'est la première proposition. »

Un assassin au grand coeur ? Oui, cela définissait bien Luccius. Jamais il n'eut l'envie de tuer (sauf certains cas) les cibles qui lui avaient été données. Et profiter du besoin d'une femme n'était pas son genre. Il la fixait, de manière moins menaçante, la maintenant toujours ainsi, à califourchon sur lui, tout en ajoutant :

« Et tu crois que j'ai peur ? As-tu jamais vu un homme avoir peur, réellement ? Lorsqu'il homme à peur, la raison ou la réflexion disparaissent. L'instinct seul demeure. La peur transforme l'homme en bête. Veux-tu vraiment me voir avoir peur, Rikke ? Veux-tu que je devienne cette bête privée de raison ? »

Il enserra davantage la demoiselle contre lui, avant de coller son nez contre celui de la demoiselle :

« Je ne souhaite pas te sentir être redevable parce que je t'offre quelques fioles. Si je suis allé vers toi, c'est parce que je te trouve vraiment jolie et charmante. Est-ce que la seule raison qui t'a conduit à m'inviter était juste l'envie d'obtenir ces fioles ridicules ? »

Il la fixait droit dans les yeux. Le changement d'attitude du tueur de la Dame des Pleurs était aussi soudain que cela de la demoiselle, passant du tueur froid sans merci au gentil garçon qui voulait être avec elle sans rien en échange. Un jeu dangereux, mais elle avait joué l'allumeuse la première, après tout.

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Les contrées du Chaos / Re : Mettre un terme à cela [PV Luccius]
« le: dimanche 04 août 2013, 19:09:51 »
Pendant sa tentative d'expliquer son acte, la femme descendit de sa branche, les bras toujours croisés, son oeil unique fixant l'assassin. Son visage inexpressif était le même qui se trouvait le visage de son interlocuteur qui l'observa avec attention, fixant ses moindres gestes, recherchant le moindre signe d'agression. Mais elle n'avait rien montré de tel, bien au contraire, elle semblait prête à ne pas combattre, tout du moins jusqu'à ce qu'il termine sa phrase. Elle sembla déçue tout en déclarant qu'elle avait donné l'occasion d'éviter le combat, mais que vu son attitude, elle allait devoir s'occuper de lui. Elle décroisa ses bras et fit apparaître un sabre au fourreau immaculé qu'elle accrocha à sa ceinture pour ensuite en sortir la lame. Elle prit une garde moyenne en prenant son sabre à deux mains, ce que fit également Luccius qui prit sa lame ébène dans ses deux mains, adoptant la même garde que son adversaire. Il la fixa droit dans son oeil unique, son visage marqué d'une légère déception.

Elle lui conseilla de ne pas la prendre à la légère, prétextant qu'elle n'irait pas doucement pour sa part. Le temps sembla s'être arrêté, Luccius ne répondant pas. Autour d'eux, le monde était silence, comme si même les créatures environnantes avaient senti le danger imminent régnant dans ce lieu. Le vent soufflait avec une grande douceur, annonçant une tempête de lames qui dévasterait les alentours. Ils avaient pour eux toute une zone déserte, où aucun homme ne viendrait les déranger, et apparemment, aucun animal n'était resté, tant la tension dans l'air était palpable.

Les yeux de l'assassin observaient la femme, sans se détourner un seul instant, ressentant les environs avec ce sixième sens qui l'avait permis de devenir l'une des plus puissantes lames de la Dame des Pleurs. Plusieurs minutes se passèrent pendant lesquelles il tentait de juger la force de son adversaire, mais elle ne laissait rien paraître. Elle n'avait pas attaqué non plus, à croire qu'elle était également plongée dans cette même transe nerveuse où le moindre mouvement pouvait être signe d'une attaque. Montrer son intention d'attaque, même quelques secondes, pouvait faire perdre l'avantage, donc même le premier à attaquer n'était pas sûr d'avoir de porter le premier coup. Autour d'eux, les feuilles d'automne commençaient à tomber, flottant tranquillement, avec légèreté. Le vent faisait voler les cheveux de la femme, tandis que les piques gris-blanc de l'assassin bougeaient à peine sous le souffle de la brise.

Tout à coup, venant de nulle part, un craquement se fit entendre à peine. Cela venait sans doute d'une branche environnante, affaiblie par le temps, et qui ne supporta plus le harcèlement du vent contre lui. Mais ce craquement eut l'effet d'une explosion pour l'assassin qui attaqua, s'élançant droit en direction de l'ange, restant tout de même sur la garde moyenne de départ. Avait-elle attaqué en le voyant s'élancer ? Ou, comme lui, à cause du craquement ? Le fait est qu'elle était là, à quelques pas de lui et qu'il changea quelques secondes avant l'impact de garde, frappant depuis ses hanches pour remonter avec le visage de la demoiselle. Les lames rebondirent sous le choc, alors qu'il continua quelques pas, avant de se retourner vers elle, reprenant la garde qu'il avait avant de courir dans sa direction.

Pendant quelques instants, il souffla, observant la femme. Soudain, l'un de ses yeux fut aveuglé, alors qu'il sentait une douce chaleur couler le long de son front pour venir sur ses yeux. Il n'avait pas besoin de savoir que de la plaie que la lame de son adversaire lui avait infligée laisser se déverser son sang, aveuglant l'un de ses yeux. Il gardait simplement son oeil fermé, récoltant le sang qui arriva sur le coin de ses lèvres par un coup de langue avant de sourire doucement :


« Il m'a semblé vous entendre dire que vous n'alliez pas attendre pour vous donner à fond. »

Une piètre provocation, puisqu'il n'y avait là qu'une intention de la frustrer. Malgré le choc des lames, elle l'avait touché à la tempe, ouvrant un peu son front qui le privait d'un oeil. Mais il savait qu'il l'avait touché également. De la part d'une femme aussi forte, il était clair qu'il s'était attendu à ne pas réussir à la toucher dès le premier assaut. Il l'observa, attendant qu'elle se tourne vers lui, prête à reprendre les assauts, aussi nombreux fussent-ils. Il allait défendre sa vie à tout prix, et s'il échoué, il était prêt à se donner la mort. Mais il fallait espérer qu'il n'irait pas jusque-là.

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Ville-Etat de Nexus / Re : Duel au couteau (Luccius Greyes)
« le: samedi 03 août 2013, 13:57:03 »
La tueuse n'avait apparemment pas envie de l'écouter. C'était presque une évidence. Les flammes s'éteignirent à peine qu'elle l'observât avec cette intention claire de l'évincer. Il se trouvait vraiment dans une situation dangereuse pour sa survie. Comment la convaincre ? Était-ce seulement possible de convaincre quelqu'un aussi assoiffé, atteins d'une telle envie de meurtre qu'il se traduisait pas seulement sur ses yeux, mais sur tout son visage ? Allaient-ils mourir tous les deux, de la main de leur employeur, sans savoir le fin mot de l'histoire ? Non, Luccius, même s'il devait perdre la vie, chercherait à éliminer ceux qui l'avaient mis dans une telle situation.

C'est alors que son adversaire sembla être projeté sur le côté, se traduisant par un déséquilibre. Il aurait pu en profiter pour la tuer, mais il n'avait plus ça en tête, à ce moment-là. Il s'écarta d'elle et observa d'où venait la flèche qui avait transpercé sa main, juste à temps pour esquiver un autre projectile qui s'enfonça dans son épaule au lieu de son coeur. Il attrapa ledit projectile et l'observa : une flèche magique. Voilà bien la preuve qu'ils n'étaient pas seuls. Rapidement, non loin d'eux, des formes humaines fonçaient dans leur direction. Qu'est-ce que c'était ? Des hommes ? Des créatures ? Peu importait, car après ça, la femme avec qui il combattait plus tôt avait dirigé sa colère contre eux, lui laissant un temps de répits. Sans attendre davantage, il fonça en direction de leurs agresseurs.


« On verra plus tard les détails ! »

Il dit cela en passant à côté d'elle, sa vitesse de course semblant s'être décuplée. La pluie tombant sur lui apaisait sa fatigue, de même que l'adrénaline de celui qui avait vu la mort de près. Il était donc paré à combattre tous ces hommes, car oui, c'était bien des hommes : en s'approchant d'eux, il distinguait leur forme plus clairement. Tenue noire, des armes magiques dans les mains, ils devaient être des assassins à la solde d'un magicien. À présent qu'il pouvait les voir, Luccius ne les craignait plus. Il allait leur apprendre ce qu'il en coûtait de combattre un enfant de la Dame.

Ils étaient nombreux, trop nombreux pour passer inaperçu pour un assassin de son rang. Comment avait-il pu ne pas les repérer au travers de la forêt ? Il se faisait vieux ? Non, ils étaient sans doute entourés d'une aura magique. Il n'avait aucune capacité pour repérer les mages invisibles, c'était bien un de ses seuls défauts. Repérer les erreurs visuelles était simple, mais dans le cas présent, s'ils ne se sont dévoilés que durant son combat, impossible pour lui de se concentrer dessus en même temps. C'était vraiment agaçant de se faire avoir ainsi. Il serait mort si la femme n'avait pas parlé.

À peine arrivé face au premier, il trancha de sa lame le corps mou de son adversaire qui hurla de douleur et se mit à saigner abondamment. C'était bien des humains, fait de chaire et de sang. Ils allaient le payer. Il passa entre les pseudo ninja, glissant entre eux comme l'eau dans le lit d'une rivière, laissant sa lame glisser également sur eux, à la gorge, aux bras, au visage, au torse... là où il passait, les ombres noires tombaient au sol sans se relever, agonisant ou déjà mort. Il s'occupa d'une grande partie des mercenaires, cherchant un qui prendrait peur, s'enfuirait. C'était le genre de lâche qui se cachait facilement au sein d'un groupe aussi nombreux, les plus simples à interroger également.

Alors qu'il avait sans doute tué les trois quarts des gens engagés pour le tuer, il repéra enfin un qui constatait que l'avantage n'était pas pour eux. Il l'observa reculer du coin de l'oeil, avant de s'enfuir. Bingo ! Il délaissa complètement les quelques tueurs qui s'étaient jetés sur lui, glissa aussi près du sol que possible, accélérant sa vitesse, jusqu'à disparaître dans les fourrés. Il traquait le tueur à une vitesse impressionnante, jusqu'à l'apercevoir dans l'ombre de la forêt que seuls quelques rayons de lune éclairaient. Arrivé près de lui, il put le voir lancer un pigeon voyageur. Sautant d'arbre en arbre, utilisant les quelques forces qui lui restaient, il attrapa le pigeon en vol, retombant en face de l'homme, tendant sa lame dans sa direction.


« Bouge ne serait-ce que d'un centimètre, et je te transforme en sashimi... »

L'homme ne fit plus aucun mouvement, les yeux exorbités et la sueur visible sur les parties de peau non dissimulées par son masque. Il n'était qu'un messager dans le groupe, c'était clair. Il tenait donc le meilleur informateur. Luccius trancha la gorge du pigeon qu'il laissa tomber à terre, avant de dire :

« Maintenant, tu vas tout me dire sur ton employeur. Mais si tu me mens, je te ferai vivre bien pire que la mort. »

Une fois qu'il aurait les informations qu'il voulait, il rejoindrait l'autre assassin, en espérant que sa soif de sang se soit étanchée.

6
Les bas fonds / Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]
« le: vendredi 02 août 2013, 17:20:34 »
Luccius n'était pas du genre à s'inquiéter du regard des autres. Si c'était le cas, il n'aurait sans doute pas été un assassin. Donc avoir ainsi une petite gobeline accroché à son bras ne le dérangeait absolument pas. Surtout qu'il aimait bien ce contraste assez amusant. Les gens se tournèrent vers eux, le couple bizarre. Après tout, une gobeline en tenue assez pauvre au bras d'un homme bien habillé, cela faisait bizarre et pouvait amener bien des ragots. Elle insista sur la "jolie demoiselle", laissant penser qu'elle n'appréciait que peu ce compliment. Pour Luccius, c'était Rikke qui était étrange de ne pas aime les compliments d'un homme. Il ne rétorqua pas, haussant un léger sourcil. Elle était pleine de ressource, c'était certain. Mais cela surprenait qu'elle l'affirme comme cela. Il s'était attendu à ce qu'elle soit au service de quelqu'un de puissant, mais rien ne semblait l'indiquer alors.

Ils arrivèrent à l'auberge où Luccius faisait toujours contraste. Pour autant, personne ne nota leur entrée, à par le barman qui les dévisageait. Bon, le nombre de clients s'élevant alors à deux et l'odeur d'alcool qui émanait du taudis eurent vite fait d'expliquer cette absence de réaction de la part de la populace. Ils allèrent s'installer à l'écart, Luccius se laissant guider par la jeune fille qui mena jusqu'à un coin de la pièce dissimulé derrière un paravent, avec un pseudoconfort de velours vieux dans la banquette d'angle. Installé tranquillement, on vient leur prendre leur commanda, Luccius demandant un verre d'hypocras et presque aussitôt qu'ils eurent commandé, la jeune femme se dévêtit de sa cape et d'une de ses bottes. L'assassin haussa un sourcil, avant qu'elle ne s'installe sur une de ses cuisses. Il porta une de ses mains dans son dos, pour la maintenir, alors qu'elle se penchait pour lui murmure, le tenant par un bras à la nuque :


« Hum... Lou... Tu sais parfaitement ce dont j’ai envie pas vrai ? Lou... Moi aussi je sais parfaitement ce dont tu as envie... Contre 4 des fioles d’essence de Larmamer -je te fais cadeau des quelques gouttes dont tu as besoin- je te donne ce dont tu as envie. Tu ne seras pas déçu. »

Il ne détacha pas sa main du dos de la demoiselle, souriant doucement. Il ricana ensuite, comme si la proposition l'amusait. Il sentait la main de Rikke glisser sur son sexe, au travers du tissu, alors qu'elle faisait cette proposition indécente. Avant qu'il ne puisse répondre, elle défit doucement son pantalon, son sexe déjà tendu se libérant de l'étreinte du tissu. Il la laissa ainsi jouer avec lui, restant calme et posé, la main dans le dos de la gobeline glissant vers les fesses de cette dernière, sans les atteindre. Puis, soudainement, il s'écarta d'elle pour la regarder dans les yeux, avant de lui dire, sèchement :

« Pourquoi as-tu besoin d'autant de fioles ? Avec une seule, tu peux décimer une ville entière, et tu en veux quatre ? »

Il fit basculer ensuite la demoiselle sur le côté, l'allongeant sur la banquette, tenant ses poignets entre ses mains, la regardant droit dans les yeux, avec le même regard qu'il avait lancé à l'apothicaire, quelque temps auparavant. Ce changement d'attitude soudain éveillait ses soupçons, et la demande était d'autant plus étrange.

« Tu es une femme à qui on ne la fait pas, j'ai bien compris cela, Rikke. Et malheureusement pour toi, je ne me laisse pas facilement avoir par les charmes féminins... même si je dois avouer résister difficilement à quelqu'un comme toi. »

Glissé entre ses jambes, il s'assurait qu'elle n'ait aucun moyen de se défaire de son emprise ou de lui porter un coup désagréable. Il la tenait fermement, en se penchant doucement vers elle, avant de murmurer doucement :

« Dis-moi ce que tu comptes faire de ces fioles, après seulement on reparlera de cette proposition. »

Bien entendu, cette menace n'impliquait pas qu'il lui fasse du mal. Son attitude était due à sa méfiance naturelle : il trouvait l'attitude de Rikke trop étrange, et sa demande peut-être trop importante. En sachant ce qu'elle comptait faire des fioles, il pourrait plus facilement gérer la situation et contrôler les négociations. Peut-être même aurait-il une autre proposition à lui faire...

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Les bas fonds / Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]
« le: mardi 09 juillet 2013, 13:39:20 »
Elle semblait réellement embarrassée : elle avait gardé les bras croisés tout le long qu'elle était à l'intérieur du bâtiment, comme si elle craignait quelque chose de sa part. C'était compréhensible, mais Luccius était gêné de ça, car tout ce qu'il voulait était de se faire pardonner de la frayeur qu'il lui avait faite... bon et possiblement la draguée, parce que mine rien, elle était mignonne, la petite gobeline. Lorsqu'il dit qu'il n'avait mangé personne, elle répondit qu'elle si. Cette remarque jeta un léger froid dans la pièce. Elle sembla s'en vouloir, alors qu'elle l'observa attentivement. Sa gêne sembla un peu plus grande alors, comme si elle avait soudainement changé de vision de lui.

Elle observa ensuite un peu plus longtemps le suc tomber doucement goutte par goutte, avant de tourner sa tête vers lui, disant :


« Je pense qu'il y en a pour largement plus d'une heure.

- Oui... au moins. »


Le silence envahit la pièce. Un silence gênant, très gênant. C'était le genre de silence pensant qu'on n'aimait pas tellement, lorsqu'on discutait avec quelqu'un de l'autre sexe, car on ignorait toujours si c'était un bon ou un mauvais signe. Finalement, elle lui proposa d'aller boire un verre dans une auberge qu'elle connaissait et qui était très bien. Luccius l'observa, avant d'acquiescer :

« Vous pouvez m'appeler Lou, et évitez le Messire. Simplement Lou. Je ne mérite pas vraiment un tel titre. Et j'accepte cette proposition avec grand plaisir. Juste le temps de mettre quelque chose de moins voyant... »

Dans les ruelles sombres des bas-fonds, il ne risquait rien, mais dans les autres rues du Nexus, c'était une autre histoire. Il se dirigea vers le coffre qu'il ouvrit, avant de prendre quelques vêtements tout ce qu'il y avait de normaux. Il retira son masque et sa cape-foulard, ainsi que ses gants et son katana à sa ceinture, avant de sortir le haut d'une tunique en accord avec son pantalon. Il cacha dans une de ses manches une dague accrochée par un gantelet, le tout invisible aux yeux des passants.

La gobeline se présenta, nommant une nouvelle fois l'assassin "Messire" en lui demandant le sien. Il se tourna vers elle en ajustant le haut de sa tunique, semblable à une grande robe ouverte bariolée de motifs comme sur son pantalon et tombant jusqu'à ses chevilles, le tout lui laissant tout de même beaucoup de mouvement.

Il s'approchait d'elle avec un grand sourire, ses yeux gris observant la gobeline. Avec sa tenue, on pouvait sur méprendre sur lui, croire qu'il était un noble. Rester dans les bas-fonds, heureusement, ne lui attirerait aucun ennui : mis à part les petits brigands, aucun voleur n'aurait l'idée de voler un homme bien vêtu circulant ici. Soit il était camouflé, soit il était bien un noble, mais disposant d'une armée conséquente pour éviter toute agression. Tout le monde connaissait la réputation des bas-fonds, et seuls ceux qui étaient sûrs d'eux pouvaient se risquer à s'y rendre dans une telle tenue. Et quand bien même on viendrait les agresser, sa dague dissimulée serait là pour régler le problème rapidement. Il n'était pas un Tueur Noir de la Dame pour rien.

Une fois près d'elle, il lui tendit son bras, l'invitant à le prendre.


« Allons-y, j'ai hâte de boire de ce verre avec vous, Rikke. »

Aussitôt, ils sortirent de la chambre, rejoignant la ruelle. Il prit la peine de fermer la porte avant de suivre les indications de Rikke pour rejoigne ladite auberge. Sur le chemin, voulant faire la conversation, il lui demanda :

« Dîtes moi, comment une jolie demoiselle comme vous a pu atterrir dans les bas-fonds et ne pas se faire égorger pour se faire délester de ses biens, comme ces bracelets ? »

Il montra l'un des bracelets qui semblaient avoir une certaine valeur. C'était une question comme une autre, juste pour en savoir plus sur elle. Cependant, la manière dont il le disait pouvait prêter à confusion, comme s'il sous-entendait qu'elle cachait quelque chose.

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Les bas fonds / Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]
« le: dimanche 07 juillet 2013, 16:03:53 »
À première vue, la demoiselle semblait gênée par la présence de Luccius à la sortie du magasin. C'était compréhensible pour lui, puisqu'il avait tout de même menacé de mort le marchand sous ses yeux, en toute impunité. Elle ne semblait pas pour autant fâchée. Le fait qu'elle le nomme "Messire" le gêna pas mal, puisqu'il ne pouvait vraiment être considéré comme un "sire". Surtout après ce qu'il avait dit. Il était un voyou, ou même un malandrin, mais certainement pas un homme de bonne vertu.

Bref, lorsqu'il sentit son malaise, il lui fit un petit sourire agréable. Sa proposition sembla la rendre un peu plus mal à l'aise encore, ce qu'il ne comprit pas tellement. Si elle tenait tant que cela à avoir la graine, c'était théoriquement pour son extrait. De ce fait, elle aurait dû être soulagée et reconnaissante de cette proposition. Se méfiait-elle encore de lui ? Il aurait aimé que ce ne soit pas le cas. Là encore, s'il avait su, il se serait montré moins agressif.

Finalement, elle accepta sa proposition, mais en gardant une certaine retenue. Il lui fit un sourire, ayant dégagé son masque. Il ne s'inquiétait pas trop d'être remarqué par elle, ni par les gardes de la ville qui ne venaient que rarement dans ce coin. Il avait un repaire qu'il avait aménagé justement pour son contrat qui devait se faire dans le Nexus, avec ce qu'il fallait pour extraire le poison de la graine.


« Suivez-moi, j'habite pas loin d'ici. »

Bien entendu, ce petit mensonge était là pour assurer sa protection. De toute manière, dès ce soir, il aurait quitté la ville et laissé son repaire aux flammes dès sa mission accomplie. Il attendit que la demoiselle arrive à sa hauteur, la guidant dans les rues tortueuses des bas-fonds en replaçant son masque sur son visage.

Ce n'était pas l'endroit le plus romantique du monde : entre les rats trainant dans les rues crasseuses et les voleurs de petits étalages qui se partageaient leur bout de pain quotidien, l'endroit était sans doute le moins indiqué pour partager du temps avec une demoiselle. Cependant, le masque de l'assassin leur évita des désagréments divers, comme être attaqué au coin d'une rue, égorgé et vidé toute possession. C'est l'avantage d'être au sein d'un ordre extrêmement redouté tel que la Dame des Pleurs.

Ils arrivèrent bien vites au repaire du tueur, un petit bâtiment en bois sans distinction aucune. Il ouvrit doucement la porte grinçant, invitant la demoiselle à entrer à l'intérieur. L'endroit était bien sombre, les fenêtres ne laissant aucune lumière pénétrer. Il alluma une lanterne, éclairant modérément la pièce. Il n'y avait dans l'endroit que peu de chose : une table avec du matériel d'alchimie plutôt impressionnant, un coffre très gros dans un coin de la pièce ainsi qu'un lit miteux, qui devait servir à l'assassin pour se reposer avant de remplir sa mission.

Il accrocha la lanterne au plafond, et s'approcha de la table sur laquelle il posa le paquet pour l'ouvrir. Les deux trois bricoles que lui avaient offert le bossu tombèrent au sol : il s'agissait de petit pot d'onguent aux effets divers. Soupirant, il les laissa par terre avant de prendre le pot de la graine :


« Cela ne prendra pas longtemps. Avec ces outils, je peux extraire trois ou quatre fioles de jus de la graine. Il y aura de quoi faire largement avec ne serait-ce qu'une. »

Il prit la graine et la découpa en deux, la plaçant dans l'un des récipients de la machine. Allumant une flamme en dessous du récipient en question, il observa le tout se préparer. Il se tourna vers la gobeline, retirant son masque à nouveau. Entre quatre murs, il ne craignait pas grand-chose, surtout vu l'état des fenêtres qui empêchait la lumière de pénétrer. Elle devait craindre quelque chose de sa part, l'avoir emmené ainsi dans un coin isolé. Ce n'était pas le genre du tueur qui préférait les femmes consentantes s'il devait se passer quelque chose. Il tenta de la rassurer, tant bien que mal :

« Ne vous inquiétez pas, vous n'avez absolument rien à craindre de moi. Vous pouvez attendre dans un coin et moi dans l'autre, si cela peut vous rassurer. Je n'ai jamais mangé personne. »

Il eut un petit rire un peu enfantin, en totale adéquation avec l'attitude qu'il montra plus tôt à l'apothicaire. Il n'était pas méchant, loin de là, il était juste une roue du carrosse, obligé de tourner lorsqu'il se mettait à avancer. Aussi, lorsqu'il le pouvait, il montrait une douceur naturelle, presque enfantine. On pouvait bien avoir du mal à reconnaître là un tueur de sangs froid.

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Les bas fonds / Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]
« le: dimanche 07 juillet 2013, 02:39:12 »
Ce qu'avait dit l'assassin avait fait tomber un silence pesant et lourd. C'était l'effet voulu. La mouche qui tournait depuis tout à l'heure dans la pièce était encore plus bruyante à présent. Le bossu regardait Luccius avec une certaine frayeur. Il avait vite compris que l'enfant de la Dame des Pleurs n'était pas d'humeur à jouer avec l'argent actuellement. Il avait réellement besoin de cette graine, et s'il devait tuer pour l'avoir, il n'aurait pas hésité un instant.

La personne qui s'était plaint et avait proposé le double du prix pour la graine enleva sa capuche en tentant de temporiser la situation, bredouillant des paroles sensées calmer l'assassin. Il fut surpris de voir le visage charmant de la petite gobeline. Sur le coup, sous son masque, ses lèvres s'entrouvrirent, le laissant penser, pendant que l'apothicaire prépara le colis en y ajoutant quelques objets en plus pour s'excuser de son impudence. Luccius ne regarda même pas le bossu, trop intrigué par la petite demoiselle qui arrivait à peine au niveau de son torse.

Il tourna ses yeux vers le bossu lorsqu'il passa de l'autre côté du comptoir, bousculant la demoiselle au passage et donnant à l'assassin son colis. Apparemment, il avait bien fait de le menacer de la sorte. Le vendeur s'excusait platement en souriant de ses dents abimées par le temps et le manque d'hygiène. Sortant une bourse de sa poche, Luccius dit calmement au bossu :


« Je vais oublier ton attitude, bossu... pour cette fois. Souviens-toi bien de cette peur, la prochaine fois que tu voudras jouer ainsi avec un enfant de la Dame. »

Il posa la bourse sur le comptoir et prit vivement le colis, l'emmenant avec lui. Il jeta un dernier coup d'oeil vers la demoiselle, avant de sortir du magasin. Il resta ainsi, quelques secondes, songeant à l'embarras dans lequel il avait mis la demoiselle qui n'avait que voulu cette graine. Il n'aimait pas faire peur aux personnes qui ne le méritaient pas, et elle n'avait pas mérité cette frayeur. Il se mit discrètement dans un coin d'ombre, non loin de la porte de sortie, attendant que la demoiselle montre le bout de son petit nez. Il attendit quelque temps avant qu'elle ne sorte. Il attendit qu'elle fasse un pas pour partir pour l'interpeler tout en sortant de l'ombre.

« Excusez-moi pour tout à l'heure, je ne souhaitais pas vous mettre dans l'embarras. Si j'avais su, j'aurais été moins... brusque. J'espère que vous n'êtes pas fâchée. »

Il s'approcha d'elle avant de retirer son masque voilant le bas de son visage, dévoilant des lèvres portant une cicatrice sur le côté de la bouche.

« Avez-vous trouvé quelque chose pour compenser cette perte ? Si c'est de l'extrait de la graine que vous désirez, nous pouvons peut-être la partager. Il m'en faut une petite quantité, pour ma part. »

Il se rendait serviable et aimable que lorsqu'il était intéressé par une demoiselle. Il fallait l'avouer, elle avait tout pour plaire à l'assassin dont les goûts étaient particuliers : la demoiselle était plus petite que lui et avait une poitrine peu développée en rapport aux humains, bien qu'elle fut bien proportionnée pour sa taille. Et elle était plutôt mignonne. S'il pouvait passer un peu de temps en sa compagnie, pourquoi s'en priver ?

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Les bas fonds / Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]
« le: samedi 06 juillet 2013, 12:49:26 »
La silhouette avait jeté un rapide coup d'oeil vers lui, avant de retourner à ses potions et ses murmures étranges. Savait-elle qui il était ? C'était sans doute pour cela qu'elle n'osait pas le regarder davantage, par peur du masque, un des symboles de la Dame des Pleurs. L'assassin haussa les épaules et attendit le retour de l'apothicaire sans rien dire. Le silence pensant agaçait l'homme qui avait croisé les bras et tapotait du pied, jusqu'à ce que finalement, le bossu revint, tenant en main le pot en verre avec une sorte de gros bulbe. La graine de Larmamer, l'un des ingrédients principaux d'une des plus puissantes potions de guérison, mais également l'un des poisons les plus violents et en même temps les plus lents du monde. Cela demandait une racine fraîche et à peine sortie de la terre, ce qui semblait être le cas, au premier point de vue.

Le bossu posa le pot en verre sur le comptoir, ajoutant que c'était la dernière graine qu'il avait, et qu'il faudrait attendre de multiples semaines avant de finalement obtenir une nouvelle. C'était normal : cette plantée poussait dans une zone terranide bien spécifique, et la surexploitation avait rendu l'obtention de cette graine difficile. Entre l'hostilité de la zone et le nombre réduit de bulbes était un facteur décisif de difficulté d'obtention. Aussi, il avait de la chance d'avoir trouvé une graine ici, surtout dans cet endroit pourri et humant clairement la pestilence des poisons et des fluides que les créatures en peau avaient perdus avec des années enfermées dans un liquide huileux et embaumant.

Alors qu'il allait se saisir du pot, tout à coup, la personne encapuchonnée arriva à sa droite, lui donnant un léger mouvement réflexe, avant de se raviser. Elle affirma que le bossu avait dit ne plus en posséder et exigeait de l'obtenir, payant le double de ce que l'assassin allait lui offrir. Était-elle folle ? Désespérée ? Oser dépouiller un assassin de son bien, ce n’était peut-être pas la chose la plus intelligente à faire. Elle devait ignorer à qui elle avait affaire. Elle tapa sur le comptoir de son petit poing... vert. Une gobeline ? Une personne de petite taille, avec la peau verte et une voix aussi aiguë, c'était sans doute une gobeline. C'était un détail, mais cela aiderait à la retrouver si jamais elle obtenait la graine.

Il tendit légèrement l'oreille et entendit deux mains se frotter, du côté du bossu. C'était une occasion en or pour lui, il fallait l'avouer : elle offrait de payer le double d'un prix déjà astronomique, c'était quelque chose qui lui permettrait de renflouer les caisses, d'ajouter du beurre dans ses épinards, voire de lui permettre de fermer boutique et de se payer une chirurgie pour virer cette bosse immonde de son dos. Mais c'était un jeu auquel l'assassin ne souhaitait pas jouer. Ils s'étaient tournés vers lui tous les deux, il fixait le bossu droit dans les yeux puis vers la gobeline. Il sortit sa dague et la posa sur le comptoir, la paume toujours sur la garde, avant de se tourner vers le bossu :


« Si je n'ai pas cette graine en sortant de cette échoppe, je n'aurai aucun scrupule à la remplacer par ton sang fétide, marchand. Tu as le choix : tu le lui vends le double du prix, mais tu n'auras pas le temps d'en profiter ; tu me le vends au prix initial et tu arriveras à vivre encore quelque temps. »

Luccius n'aimait pas trop les gens jouant ainsi avec l'argent. Il voulait lui montrer que jouer avec l'argent était synonyme de jouer avec sa vie. Il ne craignait pas que la demoiselle appelle la garde : aussitôt qu'elle aurait quitté le magasin, une gorge serait tranchée s'il n'avait pas la graine. Il se tourna vers la demoiselle et lui dit :

« Je vous déconseille de renchérir. Cette graine sera à moi, que vous la vouliez ou non. »

Il n'aimait pas menacer les gens, mais là, il n'avait pas le choix : cette graine était obligatoire pour son prochain contrat. Hors de question de louper l'occasion de l'avoir. S'il devait ensuite la stalker pour l'obtenir, il n'hésiterait pas non plus.

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Les contrées du Chaos / Re : Mettre un terme à cela [PV Luccius]
« le: vendredi 05 juillet 2013, 23:31:01 »
Le discours de l'assassin avait apparemment laissé de glace la femme. Malgré son manque de réaction, son ton de voix était différent de tout à l'heure. Était-elle vexée ? Ou outrée ? Ou simplement attristé ? C'était étrange. Luccius se serait attendue qu'elle l'attaque pour ses paroles, ou qu'elle montre quelque chose de plus violent que simplement cette sensation de l'avoir vexé. Mais elle semblait être venue discuter. C'était des plus étrange. Pendant quelques secondes, Luccius relâcha sa vigilance, son visage dévoilant une surprise. Aussitôt, cependant, il se reprit et resta à nouveau prudent : bien qu'elle s'était annoncée clairement et n'avait pas montré de signes de vouloir combattre, elle restait un danger potentiel. Il se tourna complètement vers elle, réfléchissant à ce qu'il devait faire.

Elle voulait les détails que les raisons de la mort de la jeune femme qu'il avait tuées. Que devait-il faire ? Parler du contrat signifiait un séjour beaucoup plus long dans les Sphères inférieures. Une année, voir plus. C'était dangereux de parler des détails réels de la mort d'une personne, au sein de son ordre. C'était un risque qu'il ne pouvait courir. Trahir l'ordre, c'était renier sa famille. Cependant, il pouvait simplement lui expliquer qu'il n'était que l'instrument du désir de la Dame, mais là encore, c'était dangereux pour lui, pour le secret autour de leur ordre.

Quiconque se renseignant pouvait savoir que la Dame des Pleurs amenait la vengeance contre ceux qui avaient fait verser les larmes. Ses enfants, tels que lui, étaient les outils de cette vengeance. Concrètement, ceux qui faisaient verser les larmes remboursaient la souffrance par le sang. Tout ce que faisait Luccius était d'offrir cette vengeance, aussi étrange fût-elle. Comment faire comprendre cela ? Pour faire simplement, il n'y avait pas de raisons valables de tuer : c'était une histoire de jalousie maladive, rien de plus. Que devait-il dire ? C'était bien là la difficulté.


« Si je vous révélai pourquoi cette femme a été tuée, que pourrez-vous en faire ? Elle est morte, car elle a fait verser les larmes et que quelqu'un désirait voir ses larmes remboursées. Et seul le sang peut rembourser les larmes. »

Il soupira : oui, c'était ça, seul le sang pouvait rembourser les larmes. C'était sans doute ce qui donnait une légitimité à l'assassin. Son but n'était pas de faire justice, mais d'apporter le soulagement aux larmes de ceux qui souffrant, accomplir leur vengeance. Luccius savait ce que cela signifiait, mais il n'était que l'outil, l'arme utilisée pour accomplir les désirs de violence et de mort. Il précisa tout de même à l'attention de la femme.

« Je ne compte pas justifier ce que j'ai fait. Quelqu'un a souffert et a exigé la mort de la demoiselle. J'ai accompli ce que cette personne aurait accompli si elle avait eu une arme entre les mains. Ce n'est rien de plus. Je n'ai ni pris plaisir, ni voulus cette mort. Si quelqu'un pleure cette femme et souhaite vengeance, ils demanderont les faveurs de la Dame des Pleurs, et le cycle se poursuivra jusqu'à ce qu'enfin, quelqu'un soit assez sage pour comprendre que ce cycle sera sans fin. »

Il porta sa main à sa ceinture et l'enleva, la laissant tomber au sol, avant de dire, en fermant les yeux et baissant la tête :

« Vous avez tort sur un point, cependant : la Dame des Pleurs ne me pleurera pas si je meurs. Elle pleure déjà tellement la folie des hommes. Ma mort ne signifie rien, seul compte l'arrêt des larmes. Et rassurez-vous, personne n'aura la folie de me pleurer. Je devrais même dire que personne ne me pleura, tout simplement. »

Il releva la tête, ouvrant à nouveau les yeux sur la femme. Il ne pouvait rien lui dire de plus, ni sur la Dame des Pleurs, ni sur les raisons de cet assassinat. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était se protéger si jamais elle souhaitait tout de même l'affronter.

« Comme la dernière fois, si nous pouvons éviter le combat, j'en serai ravi. Mais si nous devons combattre, je vous ferai honneur en me battant à la loyale. Voyez-y aussi une manière de vous remercier pour cette "seconde chance" que vous m'avez donnée. »

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Les contrées du Chaos / Re : Mettre un terme à cela [PV Luccius]
« le: lundi 24 juin 2013, 13:54:40 »
Combien de temps s'était passé depuis sa visite au château ? Plusieurs jours, voir quelques semaines. Luccius avait réussi à fuir in extremis. Obligé de fuir, alors qu'il avait trouvé une rivale, un être capable de l'affronter à la régulière, voire d'être apte à le mettre à mal et à le vaincre sur une erreur. La créature qu'il avait affrontée, car elle n'avait rien d'une humaine de par ses pouvoirs et son art du combat, lui avait laissé un souvenir intense, profond comme une lame plantée profondément dans son coeur. Elle avait réussi à lui faire tomber son masque, rare étaient ceux qui en avait seulement eu l'occasion. De ce fait, il ne pouvait oublier cela.

Lorsqu'il retourna auprès de la Matriarche, elle avait clairement montré sa déception envers Luccius de s'être fait repérer à cause de sa légèreté d'esprit. C'était impardonnable. Pendant plusieurs semaines, il fut puni comme il se devait : enfermé dans les Sphères inférieures, sorte de geôles où les membres ayant commis une faute réfléchissaient à celle-ci, sous le regard de la Dame qui, après plusieurs jours, soit leur prenait la vie, soit la laissait sauve. Luccius n'y était allé qu'une fois auparavant, après avoir assassiné un frère qui avait tenté de les trahir. Bien qu'il fut un traitre, il resta un frère, et celui qui le tuait faisait verser les larmes de ses semblables. Aussi, Luccius s'enferma lui-même dans les Sphères inférieures, pendant une semaine entière, sans boire ni manger. Il sortit en loque, mais vivant. La Dame lui avait laissé la vie sauve.

Pour avoir été repéré, il ne fut enfermé que deux jours, rien de plus. Il sortit presque aussi frais qu'en entrant. Il reprit des forces dans le repaire commun, un lieu des plus secret, un ensemble de galeries labyrinthique que seuls les initiés pouvaient entreprendre sans se perdre dans les salles piégées. Il ne sortit à aucun moment, sachant qu'il se ferait vite repérer, que la créature, gardienne de la sécurité d'une personnalité importante, ne le laissera par se promener à l'air libre sans le chercher.

Lorsqu'il sortir, il vérifia vite cela : plusieurs ombres, aussi vives et rapides que ceux de son clan, courraient à travers forêt et montagne, comme à la recherche de quelque chose. Des rumeurs circulaient dans les bas-fonds, un murmure qu'on recherchait des membres de l'ordre de la Dame des Pleurs. Luccius savait qu'il était responsable de cela. Une fois prit de quoi se protéger de ces ombres et potentiellement de la femme qui chercherait à le tuer, certainement même, il s'éloigne vite du repaire et se dissimula du regard. Il remarqua que ces ombres étaient bien plus actives la nuit ce qui l'incita à bouger le jour. C'est dans cette optique qu'il rejoignit l'une de ses caches secrètes, caché dans une forêt profonde et sombre. Il se trouva non loin de l'entrée, inspecta de loin l'endroit, sans repérer âme qui vive. Il sortit de sa cachette et accourut vers l'entrée de sa cachette.

Mais au même moment, sortant d'un arbre non loin, un projectile fonça vers lui. Il se décala par réflexe et observa ce projectile : un Kuwait fait de lumière, disparaissant doucement, comme s'il s'évanouissait dans l'air. Luccius fronça les sourcils et se tourna vers l'arbre d'où il avait été lancé, apercevant entre les feuilles la présence de la femme qu'il avait affrontée dans le palais. Son regard perçant dirigé sur elle, Luccius se débarrassa de son masque et l'attacha dans son dos, au niveau du haut de la hanche.

La femme demanda à nouveau des explications quant à la raison du meurtre qu'il avait commis dans le château, ajoutant que "l'excuse de la dame" ne serait pas recevable pour elle. Luccius resta silencieux un temps, la fixant toujours attentivement :


« Je savais bien que vous me retrouverez. Mais j'aurai songé que vous auriez juste accompli votre devoir, sans poser de questions. Je suis surpris. »

Il sortit sa lame et la laissa dans sa main, sans se mettre en garde, sachant qu'ils allaient croiser le fer, de toute manière. Luccius s'était préparé à cette éventualité. Il reprit en déclarant :

« Mais vous demander une réponse en réfutant la seule et unique réponse honnête que je puisse vous donner. Je n'avais aucune haine, aucun ressentiment contre cette femme. Seulement, la Dame des Pleurs a demandé son sang en réparation de la faute commise, alors j'ai accompli sa volonté. »

Il observa un moment de silence, regardant la femme l'observer de haut, avant de finir :

« De toute manière, quand bien même j'aurai répondu autre chose, vous aurez tout même le devoir de me couper la gorge, n'est-ce pas ? Moi qui ait sans doute fait verser des larmes à mon tour, vous voulez que justice soit faite. Nous ne sommes que très peu différents, mademoiselle. »

13
La voleuse but docilement le contenu de la bouteille, bien qu'elle ne semblait pas vraiment en avoir l'utilité. Son corps, après avoir assassiné la personne, était fébrile. Si c'était son premier meurtre de sang-froid, il était normal qu'elle ne supporte que très peu cette sensation vous prenant à la gorge lorsqu'une vie quitte un corps devant vous. Autant dire que Luccius était maintenant habitué, mais pour toute personne n'ayant jamais tué, c'était une épreuve difficile. Finalement, après avoir bu le soporifique, elle se laissa comme tomber sur place, étourdie. Luccius eut le temps de l'attraper et de la poser dans le lit. Le temps d'enlever le piège, il la reprit dans ses bras et l'emmena au village le plus proche.

Arrivé à l'auberge, il paya l'aubergiste en lui disant de garder le silence sur ce qu'il voyait, ce qu'il fit sans discuter. Il l'emmena dans la chambre, l'installa dans le lit et ouvrit la fenêtre. Pendant quelques secondes, il observa dehors, comme s'il attendait quelqu'un ou quelque chose. Il fut peu surpris de voir l'hermine de la demoiselle sortir des ombres pour rejoindre la fenêtre ainsi que sa maîtresse. Aussitôt, il ferma la porte et sortit la bourse qu'il avait promise à la demoiselle. Une fortune, cela allait peut-être la convaincre de rejoindre l'ordre. Il posa la bourse sur la table, la petite hermine quittant le corps inerte de sa maîtresse pour renifler le petit sac en cuir. Il lui caressa la tête avant de quitter la pièce, jetant une dernière fois son regard sur la demoiselle, endormit confortablement dans un lit. Il sourit doucement et ferma la porte derrière lui.



* * * * *

Arrivée au repaire commun de la Dame des Pleurs, Luccius était accueillie avec une certaine froideur par ses comparses. Certains voyaient mal qu'il recrute quelqu'un sans qu'il en ait reçu l'ordre de la part de la Matriarche, celle qui jugeait des assassinats et qui décidait si une personne était digne de devenir un enfant de la Dame. Aussi, il rejoignit aussitôt celle-ci pour lui parler. Dans la grotte secrète, loin de l'entrée, se trouvait la Matriarche, une femme d'un certain âge, habillée de noir et d'un masque de cérémonie sur le visage. Elle tenait dans se mains un parchemin qu'elle lu avec attention. Luccius s'avança près d'elle et s'assit en lotus en la regardant. Au bout de quelques minutes, elle ferma le parchemin et l'observa, en silence, laissant Luccius prendre la parole.

« Le contrat de Jugun a été rempli. Le sang a coulé pour cet homme. Le cadavre a été laissé en évidence au milieu du village d'où il venait. Demain, le commanditaire apprendra la réussite de l'assassinat. »

La matriarche acquiesça, gardant le silence, observant toujours Luccius qui ne répondit rien. Au bout de quelques minutes, il reprit finalement :

« Je le sais, Matriarche. Mais cette personne dispose de capacité hors du commun. Elle fera une bonne recrue, je peux vous le garantir. Je sais que vous avez des doutes sur ses compétences, mais le jour viendra où elle revendiquera sa place parmi les enfants de la Dame des Pleurs. Je sais qu'elle saura vous offrir satisfaction. »

La matriarche acquiesça à nouveau et reprit son parchemin qu'elle se remit à lire, tranquillement. Luccius comprit qu'elle accordait sa bénédiction. L'assassin se retira et se dirigea vers les bains chauds de la grotte, impatient d'attendre des nouvelles de sa future protégée.


* * * * *


Il ne fallut pas longtemps pour que le mot soit porté aux oreilles de la Dame des Pleurs. Aussi, lorsque la Matriarche apprit qu'une personne souhaitait devenir un enfant de la Dame, elle convoqua Luccius aussitôt. Il n'y eut aucun échange de mot, juste un mouvement de tête de la matriarche et un parchemin avant que Luccius ne s'en aille quérir la demoiselle. Il arriva en milieu de nuit, apercevant la demoiselle qui l'attendait. Il fit rapidement le tour, s'assurant qu'ils étaient seuls, puis arriva à sa rencontre, un masque sur le visage.

« Salut. J'irai droit au but : j'ai besoin d'argent, et assassin est un moyen d'en gagner plus efficace que voleur. Alors, une formation est toujours possible ? »

Luccius eut un sourire : l'argent l'attirait. Elle n'était pas une idéaliste anarchique comme lui, mais ce lui importait peu. Il voulait juste transmettre quelque chose. Et comme peu d'assassins pouvaient se vanter d'avoir des enfants, avoir une recrue était son meilleur moyen de transmettre son savoir.

« Si tu es prête, l'ordre saura t'accueillir. Viens avec moi et je t'apprendrai tout ce que tu as à savoir. »

Il se fondit à nouveau dans les ombres de la ville, invitant la demoiselle à le suivre. Le moment était venu de faire d'elle un véritable assassin. Mais pas encore une enfant de la Dame. Avant cela, elle resterait distante du repaire commun. Elle vivrait plusieurs semaines aux côtés de Luccius, dans un petit repaire, où elle recevrait sa formation. Seule lorsque celle-ci sera finie pourra-t-elle prétendre devenir une enfant de la Dame des Pleurs.

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Ville-Etat de Nexus / Re : Duel au couteau (Luccius Greyes)
« le: jeudi 16 mai 2013, 17:27:26 »
Il arrêta de justesse son coup au visage, un coup dangereux qui aurait bien pu lui ôter un oeil, alors qu'elle bloqua également le tour qui lui était porté au ventre. Il la fixait avec ce regard neutre, presque indifférent, et malgré tout déterminé, alors que celui de la tueuse était imprégné d'un désir de tueur bien présent, bien clair. N'importe qui dans sa situation serait effrayé par ce regard, pourtant Luccius n'avait aucune peur lui traversant le regard. Seulement cette détermination et cette sérénité qu'il avait lorsqu'il croisait le fer contre un adversaire de haut niveau. C'était un plaisir pour lui, même s'il savait qu'il risquait sa vie.

Cependant, alors qu'ils combattaient, la femme dit quelque chose qui le surprit : elle avait été également engagée par quelqu'un pour le tuer ? C'était un hasard plutôt étrange, trop étrange pour l'assassin. Déjà que lui ait été engagé pour tuer un autre assassin, c'était un contrat étrange pour lui, mais qu'en plus, cet autre assassin ait reçu comme contrat de le tuer également, c'était beaucoup de coïncidence pour qu'il puisse y croire. Mentait-elle ? Non, elle n'était pas ce genre de tueuse, utilisant des ruses pour arriver à ses fins. C'était une maniaque, assoiffée de sang, n'importe qui aurait pu le deviner en le regardant se battre. Elle devait dire la vérité, sous le coup de l'émotion. Ce questionnement intérieur se traduisit dans le regard de Luccius, passant d'une grande sérénité à une grande surprise.

Pendant quelques secondes, il restait ainsi, tenant la garde contre elle qui maintenait sa lame. Il se refusait à lâcher la lame de la demoiselle qui, pour sa part, était dans la même position de lutte pour garder l'avantage. Le fait est que si l'un des deux flanchait, l'autre prenait le dessus et pouvait porter un coup mortel, vu la distance qui les séparait. Cependant, cette révélation d'être la cible de quelqu'un tracassait beaucoup trop l'assassin pour qu'il songe à prendre le dessus. Quelqu'un les avait amenés à s'affronter, pour une raison ou une autre. Ce n'était pas par vengeance, certainement, mais sans doute un piège d'autorités supérieures prête à tout pour se débarrasser des deux assassins. Et quoi de mieux que de les laisser s'entretuer.

Aussi, Luccius songea qu'ils n'étaient pas seuls. En s'affrontant, les deux assassins auraient sans doute dépensé toutes leurs forces et le vainqueur aurait été à la merci de n'importe qu'elle attaque, que ce soit lui ou Norah. Un peu parano ? Pourtant, il devait être dans le vrai, car autrement, quel était l'intérêt ? Il fallait qu'il vérifie cela. Mais Norah allait-elle lui laisser le temps ? Allait-elle seulement l'écouter ? C'était un coup à tenter. Cela le faisait rager, surtout s'il se trompait, car dans ce cas, elle aurait très bien pu songer qu'il fuit. Il allait tenter de lui faire remarquer l'absurdité de la situation.


« De toute évidence, on a tous les deux un contrat sur la tête de l'autre. Je n'aime pas trop ce genre de coup fourré, ça sent l'arnaque clairement. »

Il continuait à maintenir l'arme de la tueuse dans ses mains. L'orage gronda au-dessus d'eux, soudainement. Le clair de lune était caché par des nuages épais, sombre et menaçant. La pluie allait tomber, et les flammes allaient disparaître. S'il avait raison, il devait la convaincre avant de mourir.

« Bon, je vais être direct et te dire ce que j'en pense : si on nous a donné un contrat contre l'autre chacun, c'est pour qu'on s'entretue. Et si celui qui nous a engagés à dans l'idée de se débarrasser de deux assassins, ce n'est sans doute pas de l'or qui attend le vainqueur. Sans aucun doute, c'est la mort qui l'attend. Et quand serait-il plus judicieux de buter un assassin, si c'est bien une arnaque ? Quand il est sur ses gardes et en pleine forme ? Ou plutôt quand il a lutté sang et eau pour tuer son adversaire et soupir une fois la victoire acquise ? »

Quelques gouttes tombèrent sur son visage. Cela s'annonçait mal. La pluie allait sans doute éteindre rapidement les flammes qui les entouraient. Il devait vite finir :

« Vu la situation, tu aurais gagné, vu que les flammes vont s'éteindre. T'aurais qu'à maintenir ta garde jusqu'à ce que les ombres reviennent et utiliser ta capacité à te fondre dans le noir pour m'égorger. J'admets ma défaite. Mais laisse-moi au moins l'occasion de voir si on a bel et bien été manipulé, toi comme moi, pour qu'on se débarrasse de nous. Si je me trompe, je te laisserai me tuer sans rechigner... »

C'était un pari risqué, mais si elle ne le croyait pas, elle allait le tuer, de toute manière. Avec de la chance, elle abandonnerait l'idée de le tuer en se vengeant sur celui qui les avait engagés. Quitte à risquer de mourir, autant se donner le plus de chance de vivre.

« De toute manière, si je me trompe, tu n’auras aucun problème à me trouver et me tuer. Donc inutile que je te donne ma parole. Rappelle-toi juste qu'on nous a sans doute utilisés pour ensuite nous poignarder dans le dos. T'es prête à laisser faire cela ? »

Les flammes crépitaient au contact de la pluie qui s'intensifiait de plus en plus rapidement. Luccius l'observa avec un air à nouveau déterminé, mais empli d'une certaine colère. Bien qu'il était un assassin, l'acte de trahison était une chose qu'il ne supportait pas. Et être une marionnette plus encore. Il voulait juste s'assurer qu'il ne s'était pas trompé. Derrière les flammes, il entrevoyait des ombres mouvantes, nombreuses, qui lui laissaient penser qu'il ne s'était finalement pas trompé.

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Place publique / Re : L'assassin et la voleuse [PV Vincente Valentyne]
« le: vendredi 03 mai 2013, 13:41:59 »
Elle hésitait, visiblement. Luccius la regardait avec intérêt, toujours avec ce même sourire. Ce sourire mystérieux qui voulait dire : "le choix est à toi, j'attends juste que tu le fasses." Il n'espérait qu'une chose : qu'elle ne tente pas de s'enfuir. Cela aurait été bête de la voir mourir après avoir montré une telle ferveur à survivre. Luccius l'observa, espérant aussi qu'elle veuille faire la conversation, mais de toute évidence, elle n'était pas d'humeur à parler. Soudain, elle se leva et se dirigea vers le coffre. Elle l'observa quelques instants avant de l'ouvrir en prenant la dague. Elle n'était pas en forme, mais elle tenait autant que possible sur ses deux jambes.

Elle ouvrit le coffre, observant son contenu. Intrigué, je l'observai comme hésiter à la marche à suivre. Elle n'avait encore jamais tué quelqu'un de sang-froid avant. Si elle avait tué, c'était pendant une lutte acharnée, mais jamais quelqu'un sans défense. Luccius pouvait sentir le coeur de la demoiselle battre à tout rompre, alors qu'elle se trouvait si loin. Sa tension était à son comble. Elle avait sans doute peur qu'il ne se réveille lorsqu'elle l'aurait tué. La première fois était toujours un moment de tension, difficile, lorsqu'on n'est pas élevé dedans. Beaucoup vomissait ou tournait de l'oeil, avant ou après avoir tué. C'était difficile pour l'esprit, d'autant plus pour le corps, son humanité prenante généralement un coup.

Elle se pencha en avant, Luccius pouvait deviner qu'elle avait posé la lame sur la gorge de la victime. C'était le moyen le plus simple, mais le plus difficile aussi, pour l'esprit. Généralement, les moins courageux hurlaient en enfonçant la lame sur le coeur ou entre les deux yeux. Elle avait vraiment un talent pour l'assassinat, si elle le faisait en silence malgré sa peur et sa tension palpable. Elle fit un mouvement brusque, Luccius reconnut le bruit de l'acier tranchant la peau. Elle lui avait donc bien tranché la gorge. Sous la douleur, l'homme s'éveilla et régurgita plusieurs fois du sang par la bouche et la gorge. Ce n'était pas beau à voir, bien entendu. Cela devait faire un effet à la voleuse, si jamais elle n'avait jamais tué personne. Luccius se leva, s'approcha du coffre et observa l'homme qui, les yeux ouverts, semblait mourir sans comprendre. Avant qu'il ne pousse son dernier soupir, Luccius sortit une plume noire et le déposa sur les yeux de l'homme, en disant tranquillement :


« Toi qui a fait verser tant de larmes, la Dame des Pleurs vient réclamer son dû. Ta dette est payée. »

Aussitôt, l'homme mourut en silence, le sang s'écoulant de sa gorge. L'assassin le fixa avec peu d'intérêt, avant de se tourner vers la demoiselle, lui prenant la dague de la main, pou éviter tout autre accident. Il se dirigea vers la table où étaient posées différentes fioles. Il prit l'un d'elle, ainsi qu'une bourse, et se tourna vers la demoiselle, avant de dire :

« Ta dette aussi est payée. Mais ton vol ne vaut pas le meurtre que tu as accompli. Voici la différence entre ce que tu as volé et ce que tu as gagné en accomplissant cette tâche. Vois cela comme un présent. »

Il lança la bourse vers la demoiselle et montra la fiole :

« Bois ça, cela va t'endormir pour quelques heures, environ. Je vais te ramener dans une auberge dans la ville. Tu te réveilleras avec toutes tes affaires et ta dignité, rassure-toi. En plus, tu auras là de quoi te payer une esclave, si t'en as envie. Ce n'était pas un simple meurtre que tu as accompli là. »

Luccius lui fit un sourire amusé, il était appartement heureux de la situation, de voir qu'il avait réussi à lui faire faire ce qu'il souhaitait. Il tendit la fiole et ajouta, avant qu'elle ne boive :

« Une dernière chose : si, pour une raison ou une autre, tu serais intéressée à devenir une meurtrière confirmée, un véritable assassin, contact la Dame des Pleurs. Tu fais parties du monde de l'ombre, je suis certain que tu trouveras le moyen de nous contacter. Tu as un grand potentiel, il serait dommage de la gâcher. Prends ton temps, tu pourras pleinement apprendre tout ce que j'aurais à t'enseigner lorsque le moment viendra. »

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