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« le: dimanche 01 avril 2012, 19:29:00 »
Une fois la fille installée correctement derrière lui, il jeta un coup d’œil dans la direction où les pillards étaient sensés être. Il les vit finir leur ascension de la colline.
«Merde! Accroches-toi bien!»
En surplomb et avec seulement quelques centaines de mètres d'écart, il était impossible qu'ils ne se fassent pas repérer. Maintenant, le seul espoir était d'atteindre Nexus avant d'être rattrapés. A dos de cheval, ça prendrait quelques heures.
Il enfonça ses talons dans les flancs de l'animal, le faisant s'élancer à toute vitesse. Et la course-poursuite commença. Il suffisait d'aller tout droit, donc il n'avait pas à beaucoup guider le cheval, ce qui lui permettait de réfléchir. Trouver quelque-chose, n'importe quoi, qui permettrait de les ralentir.
Plus facile à dire qu'à faire. Il se maudissait. D'une part pour être revenu la secourir, d'autre part pour ne pas avoir prévu quelque-chose pour un cas comme celui-ci.
*Et tu te dis le meilleur. Sombre abruti.*
Mais quand il n'y plus rien à faire, que tout semble vous abandonner ou avoir été utilisé, il y a encore quelque-chose d'extrêmement puissant pour se mettre de votre côté. Ce phénomène qui mis des empires à bas, en élevé d'autres, parcourant le monde en distribuant et reprenant ses faveurs par un total hasard, la chance.
Et de la chance, nos deux compagnons improvisés en eurent. Pas quelque-chose d'insolemment extraordinaire, mais suffisant pour leur sauver la vie.
En temps normal, les maraudeurs auraient dû être plus rapide qu'eux, à deux sur le même cheval. De la cavalerie légère. Mais cette fois, c'était des hommes en armure qui les poursuivaient. Ce poids supplémentaire et la qualité moindre de leurs chevaux firent qu'ils n'arrivaient pas à les rattraper.
La course dura, les chevaux étaient épuisés, mais forcés à continuer. Après des heures d'une folle cavalcade qui lui sembla être une éternité, Waylander aperçut les remparts de la cité. Mais ce n'était pas le moment de se relâcher, le moindre faux-pas pouvait encore leur coûter la vie.
Arrivés en vue de la porte principale, il se permit un petit regard en arrière, et vit les pillards, exténués, abandonner la poursuite.
Les gardes, ayant bien évidemment assisté à la scène, les laissèrent rentrer sans plus de préoccupations. A peine eurent-ils franchit la porte qu'il arrêta sa monture, descendit et offrit son aide à la demoiselle qui se trouvait dans son dos quelques instants auparavant.
«Tout va bien? Je suis désolé pour ça, c'est après moi qu'ils en ont. S'ils vous avaient trouvée, ils n'auraient pas hésité à vous torturer pour me retrouver.
Néanmoins, qui casse paye, comme on dit. Pour me pardonner de vous avoir entraînée dans mes histoires, je vous dois un service. Le jour où vous en aurez besoin, vous devriez pouvoir me contacter sans trop de difficulté. Trouvez dans cette ville un homme appelé Durmast et donnez-lui mon nom.
Je suis Waylander, l'assassin.
Sur ce, je dois me préparer. La plaine est plus sure que la plupart des rues, pour des gens comme moi.»
Il la salua comme le voulait l'usage, puis commença à partir en direction du centre, lentement. Son cheval avait donné son maximum, et c'est à peine s'il arrivait encore à marcher.