Le quartier de la Toussaint / Re : May be. [Reservé]
« le: mercredi 03 novembre 2010, 20:00:30 »Imaginez un peu qu’un rêve, qu’un fantasme s’offre à vous. Pas seulement une idée sensuelle ou qui nécessiterait une proximité superflue, non. Juste un souhait, un mirage qui vous aurait toujours été refusé. Comme ce camion rouge de pompier quand vous étiez enfant, comme cette poupée aux cheveux longs qui coutait trop cher. Trouver ce genre de cadeau au hasard d’un soir de pluie, sans que personne ne vous prévienne, même plus tard … Quoi de plus magnifique ? La concrétisation finale d’un mythe qui aurait pour vous toujours existé uniquement dans l’esprit des autres. C’est à peu près ce qu’Aya ressentit lorsqu’elle sentit avant même qu’il ne le fasse son compagnon se rapprocher. Ses mains sur son corps, délicats artifices qui ornaient sa peau tremblante la rassurait. Son visage serein et désireux à la fois faisant sans aucun doute écho au sien, et les yeux prometteurs de Saïl apaisaient toute l’appréhension de la jeune femme. Aya craignait la déception, de retomber de son nuage de soie. Elle était terrifiée à l’idée que même lui, même cet homme exceptionnel, confirme ses peurs sur ses capacités, ses limites. En entendant parler les filles de sa classe, Aya était presque persuadée de n’avoir aucune disposition à l’amour, qu’il soit physique ou non.
Tout ce qu'elle n'avait jamais ressenti ... Les frissons qui vous prennent à bras le corps, le rouge qui monte aux joues. Le regard qui se voile, comme si des visions plus lointaines le captivait. Les tympans qui sifflent de mots doux susurrés à l’oreille, ou de leurs équivalents soupirés, les mains qui se déplacent seules sous la seule impulsion de l’instinct. Les muscles qui se tendent, la peau qui se hérisse, les articulations qui se figent en une délicieuse crispation.
Tout cela, tout ce que le corps humain est capable d’exprimer dans sa grande communion avec l’esprit, les manifestations qui possédaient le temps d’une caresse une jeune fille qui s’éveille à l’amour, doucement. Tout cela à chaque contact de Saïl. Un ballet impressionnant de diverses réactions charnelles et incontrôlables qui se remarquaient à peine tant elles officiaient à chaque seconde. Lorsque son partenaire la prit contre lui, Aya accepta son baiser avec une délicatesse qui cachait ses tremblements d’impatience. Lorsqu’il la souleva de ses grands bras, elle si menue et ridiculement fragile face à lui, Aya ne quitta pas son regard une seule seconde. Lorsqu’il la fit descendre dans une extrême lenteur, Aya se colla contre lui, passant ses bras autour de son cou et se pressant sur son corps offert, comme si elle avait voulu entrer en lui. Ses mains se crispèrent dans son dos, et elle agrippa le peu de peau disponible alors qu’elle cherchait désespérément un moyen d’accentuer la sensation incroyable qui l’envahissait alors que Saïl pénétrait son corps, son âme, et tout ce qui voulait bien rester. Indescriptible émotion, indescriptible frisson.
Certaines le décrivent comme un feu d’artifice sur un coucher de soleil, avec les petits angelots derrière. La plus belle image qui leur était donnée d’imaginer. Pour Aya, ce fut simplement un regard empli de tant de choses qu’elle y aurait succombé une seconde fois avec plaisir et sans aucune réticence. Le plus beau paysage, c’était cet océan chocolat qui la fixait tandis que leurs corps se retrouvaient plutôt que se découvrir. Elle y vit des vagues de plaisir, sensiblement pareilles à celles qui agitaient légèrement son corps de soubresauts à peine perceptibles. Leurs cœurs battaient à l’unisson, jusqu’à ce qu’ils n’aient plus l’impression de faire qu’un. Tout le reste n’était que foutaises et détails, seules comptaient les délicieuses sensations qui les habitaient. Aya restait là, ses doigts enserrant la peau du dos de Saïl et ne paraissant pas vouloir se retirer tandis que la respiration de son partenaire laissait l’adolescente dans un autre monde.
Reprenant peu à peu la maitrise de son corps, elle répondit avec ferveur aux énièmes baisers échangés avec l’homme en face d’elle, tentant à chaque instant de lui transmettre un peu d’elle par de simples caresses buccales. Et lorsque ses lèvres se détachaient de celles de son amant, c’était pour vagabonder dans son cou, se nicher sous une oreille, repartir à l’exploration d’un menton, d’une épaule. Inconsciemment, une fois qu’elle eut suffisamment apprécié à sa juste valeur le contact très intime qu’elle venait de partager avec Saïl, Aya remua le bassin lentement d’abord, sentant de délicieux appuis s’écarter pour lui permettre de mieux accueillir Saïl. Sa respiration s’emballa quelque peu, et de petits gémissements commencèrent à s’échapper de sa bouche sans qu’elle ne puisse les retenir, bien que l’envie n’en soit pas présente.
Dans cette position, les deux jeunes gens goûtaient aux joies de la proximité, partageaient alors quelque chose que peu de couples avaient l’occasion de saisir. Leurs mouvements étaient cependant limités, et Aya ne pouvait même pas se laisser aller aux balancements instinctifs de son corps, limitée qu’elle était avec bras et jambes enroulés autour d’un autre corps que le sien, et fermement liés autour de Saïl. Aussi, dans une tentative un peu trop brusque peut être de sentir de nouveau la lente mais profonde communion de leurs mois le plus intimes, Aya appuya trop fortement de son corps et fit tomber Saïl à la renverse. Qu’à cela ne tienne, la jeune femme n’allait pas s’arrêter pour autant. Se collant de plus belle à ce corps qu’elle ne voulait quitter pour rien au monde, l’adolescente reprit ses baisers, qu’elle pouvait alors faire plus audacieux, plus aventureux, tandis que ses hanches se mirent automatiquement en mouvement, lui arrachant un visage crispé par un désir encore inassouvi. Bien qu'elle ait envie de se redresser pour le contempler dans toute sa splendeur, Aya se retenait en restant auprès de lui, ce désir surpassant tous les autres. Avant, une autre excuse aurait sans doute été la honte d'exhiber entièrement son corps à son amant, affirmant ses courbes dans une chevauchée audacieuse. Maintenant, le désir de posséder sa bouche était sa seule barrière. Tout le reste était parti en cendres, fière qu'elle était de ne faire qu'un avec lui.
Qui a dit que le plaisir féminin était bien moindre ou plus compliqué à obtenir ?