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« le: vendredi 02 décembre 2011, 23:27:30 »
Bart se régaler de cette situation. Son interlocutrice, celle impliquée dans son enlèvement, dans sa séquestration absurde, cet acte d’aliéné voulait de par une apparente franchise absolue tendre une main amicale à l’homme qui avait les siennes liés et repliés dans cette camisole méticuleusement serrée et verrouillée. Un travail en sois irréprochable car, en tentant discrètement de palper pour voir si il ne pouvait pas se défaire de son état, il finit par se résigner, réfléchissant aux possibles orientations sexuelles « cuir et latex » de son laid bourreau aux bourrelés si tenté qu’il avait déjà eu un quelconque rapport avec quelqu’un ou quelque chose. Peut être avec une truie, ces dernières ne sont pas très regardantes, cela aurait put glisser à l’aise. A vrai dire il s’en foutait, tout ce qu’il souhaitait c’est de le voir empalé sur un pique et trimballé sur la place publique. En somme une réaction tout à fait proportionnée à la situation.
Mais ne faisons pas attendre cette psychologue mignonne à croquer si il le veut bien… Cette douce aliénée en vérité affolée, s’était affalée sur ce bureau délabré comme frappé d’une tâche titanesque. Alors qu’elle demandait maladroitement si ce dernier avait une dent contre les psychologues, Bart pensa la question comme s’il devait admettre être un patient à soigner, comme si le fait qu’il soit si exceptionnel était une maladie mentale, comme si au final son succès, son divin héritage qui le plaçait au sommet de l’humanité était une tare qu’il fallait annihiler. Fort heureusement notre cher être adulé était en plus doué d’une conviction personnelle inébranlable qui le rendait plus que charismatique, mais surtout impossible à manipuler.
Il devait se faire désirer, il laissa s’installer un léger silence malsain, attrapant le regard de son opposant, Bart s’apprêta à dire quelque chose lorsqu’il se mit à éternuer. Détournant la tête par simple politesse, il ajouta.
« Excusez… la douchez froide vous savez… »
Il renifla d’une manière bruyante et certes peu élégante, mais que pouvait il y faire si son superbe nez souffrait d’un manque de rétention. Il ajouta:
« Je n’ai pas spécialement de dent contre les psychologues, en tout cas ce n’est pas le cas de celles qui offrent un spectacle semblable à celle d’une délicate fleur qui s’ouvre au printemps. Après les goûts sont discutables et personnels, mais j’ai foi aux miens… »
Puis il éternua une autre fois, puis une autre, et encore ainsi de suite. Il fit signe à cette dernière qu’il ne pouvait pas se moucher compte tenu de sa situation. Aussi demanda-t-il à cette dernière au choix de le moucher ou bien d’appeler un des gorilles, au risque d’interrompre l’intimité de la scène, pour effectuer cette besogne peu ragoutante.
"Vous serez chou si vous pouviez me dépanner..."