Complexe scientifique de Novac La Patrouille-27 circulait le long des îles de Novac quand le Central leur avait demandé de se rendre près du zone d’impact d’une météorite, en prenant le plus de précautions possibles. Le satellite HERA, qui avait pour tâche de repérer les astéroïdes et les comètes s’approchant de Terra, et de calculer leur destination, n’avait ici rien calculé. L’objet météoritique était apparu dans la stratosphère comme par enchantement, et les Novaquiennes en avaient rapidement conclu à une faille dimensionnelle, une météorite venue d’une dimension parallèle... Ce qui était quelque chose qui, à leurs yeux, sonnait formien. La Patrouille-27 redoubla donc de précaution en approchant de la plage où l’objet s’était écrasé, s’attendant à devoir demander de la part d’HERA un guidage laser pour un bombardement de la zone. Faute de Formiens, les Novaquiennes avaient trouvé une androïde. Inanimée, en parfait état. Les femmes s’étaient rapprochées, et avaient utilisé leur appareil pour repérer son matricule. En l’entrant dans le registre militaire, le matricule permettait d’accéder à la fiche technique des androïdes de combat : connaître leur fabrication, leur modèle, en fonction d’une série de chiffres-clés figurant dans le matricule.
Le matricule avait été des plus mystérieux. La succession de chiffres avait affiché, au bout de la recherche, une erreur. Le message «
ERREUR ! NUMÉRO NON VALIDE !! » avait clignoté à l’écran de la technicienne ayant rentré le matricule. Il était impossible que le matricule de la machine soit fausse. De la simple secrétaire rentrant le chiffre pour imprimer la fiche technique à son supérieur, ce matricule avait fini entre de hautes mains. Ce n’était pas une contrefaçon. Certaines parties du matricule indiquaient que la machine avait été fabriquée par les Tekhanes. Les Novaquiennes avaient donc décidé d’éclaircir ce mystère en ramenant l’androïde.
Durant le trajet de retour vers l’Archipel, la Patrouille-27 avait procédé à quelques examens rudimentaires. L’androïde était pleine d’énergie, faisant surcharger leurs générateurs. Il n’y avait aucune trace de rouille sur l’androïde, ce qui laissait sous-entendre qu’elle était simplement sonnée. On la conduisit donc à Novac
Le complexe scientifique comprenait plusieurs bâtiments hors du sol, mais l’essentiel du complexe s’enfonçait sous terre, dans un interminable bunker. Le bunker était immense, comprenant plusieurs zones, zones reliées entre elles par d’épais tunnels où de vastes tramways circulaient à vive allure. Quand la Patrouille-27 arriva sur une piste d’atterrissage, l’androïde fut déposée dans un caisson de stase. Les Novaquiennes ignoraient les intentions de la machine, et elle fut conduite dans les profondeurs du bunker, dans une zone d’analyse de haute sécurité. On la plongea dans une cellule de stase. Il s’agissait d’une sorte de sphère énergétique qui permettait de bloquer, par une série de flux gravitationnels, les sujets les plus récalcitrants. La gravité les immobilisait au centre de la cellule de stase. Quantité de capteurs permettaient aux Novaquiennes d’avoir moult informations sur la femme, et, si jamais, par le plus extraordinaire des hasards, la cellule de stade devait se couper, il y avait des
cyborgs de combat et des tourelles de défense le long des murs.
De plus, des tentacules cybernétiques maintenaient fermement chacun des membres de l’androïde, et pouvaient, en cas de résistance, décharger des arcs électriques dans son corps.
Les scientifiques se tenaient dans un bureau en hauteur, séparé de la pièce par des vitres. Les puissants superordinateurs et les énormes générateurs novaquiens avaient analysé l’androïde. Ses réserves d’énergie était exceptionnelles, et dépassaient, de loin, tout ce que les Novaquiennes étaient actuellement capables de faire... Si cette créature venait de Tekhos, alors elle venait d’un autre Tekhos.
«
Procédons stimulis... » annonça l’une des opératrices.
Milwën, bras croisés, observait la scène. Elle était en compagnie de
Natasha Caldwell, toujours aussi sexy dans sa combinaison moulante en cuir. Elle lui avait assuré que les Tekhanes n’avaient pas envoyé cet androïde.
«
Nous ignorons qui est cette créature... -
Espérons que nous le sachions vite... »
Le satellite ATHENA, un autre satellite de défense tekhan, ayant des fonctions militaires, n’avait pas signalé le météorite comme une menace. Concrètement, cette androïde n’avait aucun parasite formien en elle, pas plus que l’astéroïde. L’analyse du matricule avait également permis de voir que l’androïde obéissait aux Trois Lois primordiales de la Robotique. Il était donc impossible que l’androïde les agresse.
Cependant, sa programmation pouvait avoir été déréglée. Les Novaquiennes étaient donc extrêmement prudentes.
Dans la cellule de stase, une charge électrique se répandit, afin de réactiver les systèmes du robot. Milwën appuya alors sur le bouton de transmission, et envoya un message à la créature mécanique. Les ordinateurs indiquaient qu’il y avait des réactions dans le corps de la machine, et qu’elle pouvait donc entendre. Ces indications furent suffisantes pour Milwën, qui lui envoya donc un message. Elle commença par rappeler le matricule de la machine, puis déclina le sien. Son numéro de matricule indiquait également son importance au sein de l’armée tekhane : la Baronne de Novac avait le niveau d’accréditation le plus élevé de l’armée. Pour une machine, elle devait être une sorte de Général.
«
Déclinez identité, objectifs de mission, état de votre situation, Machine. »
Machine était un terme générique, à défaut de connaître la manière dont on appelait cette androïde. Alors qu’elle se réveillait, la Baronne pouvait voir, sur d’autres diagrammes, que son énergie augmentait d’autant, atteignant des proportions gargantuesques.
*
Je n’aurais jamais cru qu’une synthétique aussi puissante puisse exister...*
Elle devait venir d’un monde parallèle très avancé dans le temps.
* : La cellule de stase ressemble un peu à la
Chambre, dans le jeu vidéo «
F.E.A.R. », pour te donner un ordre d’idées.