Le palais, quel bel endroit ! Il portait bien son nom, même si il s’avérait que l plus impressionnant, et il ne parlait pas à la légère. Les jardins étaient yn véritable labyrinthe floral ! S’y perdre était d’une facilité déconcertante ! Ils étaient entretenus dans une perfection incroyable ! Pas un brin d’herbe était plus haut que les autres, et la véritable armée qui s’occupait d’entretenir les lieux était presque aussi maniaque que la garde qui parcourait les allées pour en garantir la sécurité en grande tenue de parade, pas la moindre rayure – et pas la moindre expérience du combat non plus d’ailleurs, ou alors, justement, trop d’expériences.
Quand on connaissait les lieux, il s’avérait assez facile de s’en sortir, mais encore fallait-il pouvoir se repérer dans ce genre de lieux où tous les couloirs se ressemblaient. Ces longues allées bordées de haies et de futaies de part et d’autres étaient un endroit parfait pour que la noblesse s’y isoler lors de rendez vous galants, ou pour d’autres affaires moins romantiques… L’eau claire de la fontaine qui ornait son centre miroitait autant que l’argent massif qui en tapissait le fond, orné ça et là de petites pièces de cuivres jetées par-dessus l’épaule pour faire un vœu.
Rahemar avait, pour aujourd’hui décidé de se promener dans ces lieux, profitant des jeux d’ombres pour se reposer. Mettre en place une dictature sur terre et la remplacer aussi sec, voilà qui était quand même épuisant, même pour un dieu aussi puissant et aussi impliqué dans la vie de tous les jours… salamandre qui se laisse discrètement dorer sur une pierre au bord d’un étang artificiel bordé de saule-pleureur, Il sentait doucement la chaleur du corps qu’il avait emprunté.
Soudain, des pas, ou plutôt, des bruits de sabot se firent entendre… il tourna lentement la tête pour voir…. Une vachette ? Une terranide vache qui venait ici ? Mais que faisait-elle ici ? Il s’agissait d’une zone interdite au public normalement, même les noblesse venaient que rarement ici, laissant cette zone plutôt pour la souveraineté et la famille royale en général… étrange…
Se faisant serpent pour être plus discret, il s’approcha subrepticement de la créature pour l’observer. Oui, c’était bien une terranide vache, il n’avait pas rêvé… peu enclin à ne pas en profiter, ce n’était pas son genre, il tentait de déterminer quel était son but, jusqu’à la voir se pencher… pour brouter ? Elle était juste là pour manger ? Non………… si.
Par contre, la manière qu’elle avait de manger était risible ! Il en aurait ri si il n’avait pas été serpent… elle avait un mouvement étrange… elle avait relevé le fessier aussi haut que possible pour aller brouter… on aurait pu croire qu’il aurait pu s’agir d’une manière d’aguicher terrienne, vous savez, quand on parle de se pencher sans plier les genoux ! Finalement, il s’éloigna plus loin pour prendre une apparence humaine, celle d’un homme de haute stature, aux longs cheveux flamboyants et puissamment bâti. Il portait une magnifique armure mêlant cuir et métal : l’uniforme des gardes du palais. Et quand il allait sortir, il entendit les rires gras et vulgaires d’un groupe d’hommes. Observant discrètement il aperçut un groupe de soldats… aussitôt, il modifia son apparence pour se donner l’air d’u gradé (visible à certains détails de l’armure, notamment au niveau des épaulettes. Et c’est ainsi qu’il les rejoignit.
Ces hommes observaient et commentaient la posture de la vachette en train de brouter. Mais Rahemar, en arrivant, leur beugla dessus :
« Hé alors, c’est comme ça que ça bosse ? Bande de feignants ! »
Comme si le diable était à leurs trousses, ils se précipitèrent arguant que leur chemin de ronde devait vite être fait, sait-on jamais qu’il y ait des intrus. Et le « gradé » se tourna vers l’intruse pour l’observer, maintenant qu’il y pensait, il fallait reconnaitre que sa pose était particulièrement aguichante… elle avait le fessier, et quand il se décala sur le côté, il vit le reste et se dit qu’en fait elle était bien sous tout rapport… finalement, il lui lança :
« Hé, toi ! Que fais-tu ici ? Tu ne sais pas qu’on ne doit pas toucher à l’herbe ? »
Il lui fit un signe de la main, l’invitant à s’approcher de lui une fois qu’il eut capté son attention, peine perdue. Elle était trop occupée…. Aussi, il se dirigea vers elle d’un pas souple et asuré et il l’attrapa par une corne.
« Et ho ! Tu as entendu ? Qu’est-ce que tu fais là ? C’est interdit à la populace ! »
Hé mais ça faisait ofice de poignée très efficace, ça !