Ville-Etat de Nexus / Une pin-up en détresse...[Ulric Ulfbjorn]
« le: jeudi 03 décembre 2020, 01:28:39 »L'air s'était drôlement rafraîchi. Le ciel était désormais aussi sombre que les ténèbres, enfin...Autant que pouvait l'être celui d'une ville. Lucie soupira longuement, le nez levé vers cette obscurité aux allures de sprays de peinture orangée. La jeune femme en était désolée de voir ceci, se disant qu'aujourd'hui, si l'on voulait observer les astres, on devait s'échapper en campagne, dans la tranquillité. La Française posa ses mains sur le haut de son poncho, frottant au niveau de ses épaules pour se réchauffer un peu plus.
Les rues n'étaient guère très animées, la soirée bien avancée. Le rendez-vous était fixé depuis longtemps car l'homme qu'elle devait rencontrer était quelqu'un de très occupé. Tout était calculé à l'avance, chose que la demoiselle n'avait pas l'habitude, étant quelqu'un de plus...spontané. Mais Monsieur travaillait aux ressources humaines d'une grande boîte, alors son temps censé être libre était pris également par son travail. Mais la rondouillette et cet éphèbe avaient longuement discuté avant de se décider et de se donner rendez-vous pour se voir en chair et en os. Il lui était fort sympathique, gentil et doux, très serviable également. Lucie lui notait un manque de piment dans sa personnalité mais, il est vrai que les Japonais sont plutôt calmes en soi, et puis, il est vrai qu'on ne peut connaître tout de quelqu'un en quelques semaines et à travers un écran. Alors la jeune femme lui avait laissé une chance de montrer un peu plus qui il était.
Tout ne s'était pas passé comme ils l'avaient prévus. Lucie, aussi bien à l'aise dans des baskets que dans des bottes, avait pris soin de se préparer à ce rendez-vous galant. Elle avait revêtu une magnifique robe verte qui mettait en valeur ses formes charnues, de beaux talons sombres, et avait agrémenté sa chevelure de feu d'une fleur en tulle noir. Pour faire face à la fraîcheur de l'automne et de la soirée, elle avait recouvert ses épaules d'un poncho douillet, laissant ses bras simplement cachés par de longs gants noirs satinés. Un peu de mascara sur ses cils, un rouge tendre sur ses lèvres fines. C'était le sourire aux lèvres, rayonnante comme jamais, qu'elle s'apprêtait à voir un homme qui lui plaisait.
Le lieu de rencard était magique : un restaurant comme on pouvait en voir dans les films de romance à l'américaine, ceux à l'ambiance tamisée, avec en son de fond, un bon vieux jazz jouant de saxophone et de piano. Lucie avait été bien accueillie, amenée à sa table avec une superbe vue sur la ville de Seikusu. Autour d'elle, quelques couples étaient déjà en train de se tenir la main en patientant après leurs repas. Cela mettait du baume au cœur à la jeune rouquine, qui les observa en attendant son partenaire de soirée...Qui n'arriva finalement jamais. Un simple texto fit sonner son téléphone. Le sourire de Lucie s'évapora en le lisant : il l'avait oubliée et ne pouvait de toute façon pas venir, encore pris pas son travail. Tant pis... s'était-elle dit.
C'était un peu peinée qu'elle sortit du restaurant, sans y avoir bu ni même mangé quelque chose. C'était une soirée de gâchée. Mais au fond, ce n'était pas grave. La rondouillette allait prendre du temps sous un bon plaid chaud, peut-être une petite bière et se commander une pizza sur le chemin pour rentrer chez elle. Faire le chemin à pieds pour rentrer chez elle n'était pas une très bonne idée, ses pieds la faisant souffrir.
- Aux grands remèdes, les grands moyens...
Ni une, ni deux, la jeune femme retira ses chaussures noires, les gardant en mains. Un frisson, tout aussi bon que désagréable, lui parcourut l'échine. Le sol était glacé, elle ne pouvait guère le nier, mais le froid faisait du bien à ses pauvres pieds chauffés de douleur. Reprenant un sourire éclatant sur le visage, amusée par sa propre situation, elle reprit le chemin pour retourner chez elle. Le rythme et l'allure dansante, Lucie chantonna doucement pour accompagner sa marche, ses yeux noisette vagabondant ici et là.
Alors qu'elle errait dans les petites ruelles pour rejoindre rapidement sa maison et, surtout, ses animaux, songeant à les câliner et leur donner plein d'amour encore, quelque chose la tira soudainement vers un coin de mur mal éclairé. Un homme lui avait attrapé le poignet et la coinça contre le mur avec force. Brusquement, il se colla à elle...Il sentait l'alcool et il avait l'air...Un air malsain sur le visage. Lucie se débattit comme elle le pouvait mais rien n'y faisait sur le moment. Il avait bien trop de force, lacérant la peau de la rousse de ses doigts gras.
- T'es foutrement excitante, ma salope...
D'un geste qu'il voulait probablement délicat, le bougre fit descendre une des mains de la grassouillette contre son entrejambe qui avait visiblement bien grossi. Il se mit à la frotter avec insistance, Lucie de plus en plus dégoûtée. Prenant son courage à deux mains, énervée, la vaillante rondouillette releva son genou qui vint s'écraser sur le sexe gonflé, ayant décalé sa main sur le côté avant le coup. Tout en même temps, ses poignets une fois relâchés, elle repoussa l'homme avant de partir en courant. C'est pieds nus qu'elle défila à toute vitesse dans les ruelles mal éclairées. Elle hurla de tout son saoul pour attirer l'attention de quelqu'un, alors qu'elle entendait les pas lourds de son agresseur la poursuivre.
C'est dans la précipitation que tout bascula. Dans sa course, Lucie trébucha, se tordant la cheville et plongeant en avant, prête à embrasser le sol. Mais quelque chose d'inattendu arriva. S'il faisait nuit quand elle fut attaquée, désormais le ciel brillait à son zénith. Sa chute continua tout de même, se ramassant lourdement sur le sol, tout en écorchant ses genoux sur des pavés. Des perles de sang se formèrent sur ses genoux éraflés. Étourdie, elle s'ébroua un peu, se maintenant la tête d'une main. De son autre main, la libre, la rouquine se redressa légèrement, assise encore par terre. Lorsqu'elle ouvrit de nouveau ses yeux noisette sur le monde qui l'entourait, trois hommes l'entouraient.
- Bah alors, p'tite dame, on est perdue?
- Bizarrement vêtue...Mais fout'ment bonne, la gueuse...
Des porcs...C'est tout ce qui vint à l'esprit de Lucie en les voyant autour d'elle. Elle les examina rapidement, leurs habits ressemblant plus à des haillons ou des vieilles culottes de la Révolution Française dans un piteux état. Le troisième homme resta muet, mais un sourire pervers se dessina sur ses lèvres gercées. Ce même sourire s'étendit sur le visage de ses compères. Deux mastodontes et un peu gringalet...L'horreur passa dans le pauvre regard de la Française. Elle avait réussi à se défaire de son agresseur, et là voilà avec un autre problème...Bien qu'elle ne sache pas où elle avait atterri, ce qui la préoccupait désormais était de se dépêtre de ce merdier...Alors qu'elle chercha à se mettre debout, un des lourdauds attrapa son poignet et vint la coller contre son corps qui empestait la sueur et l'alcool. Lucie usa de force comme elle le pouvait pour se défaire de l'étreinte forcée. Les sourcils froncés et les traits tirés déformaient son si joli et radieux visage. C'est avec une voix grondante et ferme qu'elle s'adressa au trio.
- Lâchez-moi, et tout de suite !
- Ça risque pas, la grasse...
- Sa peau est si douce...J'imagine même pas sa chatte ou son cul...
La jeune femme n'avait pas vraiment vu la chose venir. Elle qui pensait que les hommes se la disputeraient, tout en profitant de cette occasion pour se détacher de ces trois-là, c'était raté pour le coup. Le premier pourceau agrippa l'autre poignet de Lucie pour la maintenir prisonnière, celle-ci cherchant à jouer de jeu de jambes pour s'échapper. Les deux autres hommes en profitèrent pour tripoter la chair douce et moelleuse de la jeune femme à la crinière de feu, dessinant ses formes de par leurs doigts répugnants.
- Arrêtez ! Tout de suite ! Je...À L'AIIIIDE ! AIDEZ-MOIIII !
C'est de tout son saoul qu'elle se mit à hurler à qui pourrait l'entendre...Mais aussi qui voudrait l'aider. Sinon, elle allait y passer, c'est certain...