PoV Daraen :
Dans un premier temps, la demoiselle qui me fait face m’écoute continuellement en acceptant tous mes propos comme une vérité absolue, me laissant une sensation de docilité étrangement très forte. Mais dans le fond, ce n’est pas si étonnant. Les mœurs de Terra sont bien différentes de ceux de la Terre ou encore des mondes et dimensions que nous avons visités. Ils ont ce quelque chose de médiéval et cela se remarque d’autant plus dans le dialecte de Marguerite ainsi que son accent. Elle doit sûrement être une paysanne bien malchanceuse qui se retrouve dans un monde qu’elle ne connaît pas, bien au-delà du fait d’être téléportée ici, notre établissement démontre une certaine richesse qu’elle n’a que trop vite remarqué, créant sûrement quelque chose de très oppressant pour elle, comme si elle n’avait rien à faire là.
Elle approuve mes quelques thèses sur la situation et sa façon de penser avant de me faire doucement sourire en me disant que je peux être fier de ce que nous avons créé. Si elle savait que c’est cet endroit magnifique en question qui l’a amené ici, le penserait-elle toujours ? Je reconnais déjà réfléchir à une façon de lui expliquer ce genre de chose si elle le demande. Elle est en droit de savoir après tout mais pourra-t-elle encaisser la nouvelle ? Elle m’avoue aussi être sans le sou, ne pouvant se permettre de payer pour son passage chez nous et que tout ici lui est inconnu tant cela déborde de richesse.
J’allais lui répondre mais lorsqu’elle me tend ses bras, un pan de la couverture qui la recouvre glisse, révélant un peu plus son corps et ses formes à mes yeux. Je reste pourtant impassible, ne souhaitant pas la mettre mal à l’aise en constatant qu’elle ne semble pas le remarquer. Je l’écoute patiemment, hochant de la tête, sans jamais la couper dans ses paroles jusqu’à ce que, timidement, elle sous-entend pouvoir travailler pour mériter sa place dans cette chambre. Je nie de la tête, prenant la couverture qui a glissé pour la recouvrir de nouveau avec et cacher son corps comme il l’était à l’origine, avant de répondre :
- Vous êtes ici contre votre gré et par un malheureux coup du sort, il serait des plus malvenus de vous faire payer votre séjour chez nous. Comme je vous l’ai dit, vous êtes notre invitée, vous n’avez rien à débourser pour rester ici. Alors détendez-vous Marguerite et… profitez ?!
Je ne sais pas si elle sera capable d’accepter une telle demande. Dans la logique de son monde, c’est sûrement tout ce qu’il y a de plus inconcevable. Mais je ne la ferais pas payer. Je serais comme le gardien de prison qui demander à un prisonnier de payer pour sa cellule, ce serait totalement idiot. La comparaison n’est pas totalement pertinente mais elle suffit à en comprendre le sens. Soudain, une idée germe dans mon esprit pour lui faire accepter un peu plus la situation. Dans son monde, il doit bien y avoir des histoires à la Cendrillon, une personne pauvre qui devient princesse du jour au lendemain, et autres récits enchanteurs qui font rêver les femmes. Alors, je reprends la parole, m’essayant à proposer un petit quelque chose, gardant mon sourire doux et réconfortant :
- Vous êtes un peu comme notre princesse pour la journée.