Un invité très spécial ∝ ft. Kåre

Kåre pinça les lèvres, et s'immobilisa. Il savoura avec un peu de tristesse ce dernier contact qui avait été pour lui d'une volupté incroyable. Le suédois était extrêmement frustré, tremblotant, plein de tension nerveuse. Il devait prendre sur lui pour ne pas être pris de petites convulsions causées par son excitation insatisfaite ; il avait le souffle court. C'était rageant ! Il l'avait bien sentit, autant pas le ton de la voix de ce dernier que par l'état de son anatomie et de ses émotions : il n'avait pas été loin de faire renoncer l'albinos à la chasteté. La déception palpable dans sa voix, il déclara :

« Comme tu veux... Mais tu rates quelque-chose de vraiment bien, j'te jure ! Faut pas arrêter juste parce que c'est un peu bizarre, c'est bête... »

Il se recula un tout petit peu, décollant son corps de celui de l'intrus. L'adolescent porta son regard sur Yoru, en pensant qu'il était dommage qu'il soit incapable de voir ses iris vertes qui faisaient souvent beaucoup d'effet aux gens. C'était difficile, d'être séduisant pour un aveugle. En y songeant à nouveau, il comprenait un peu mieux son échec. Peut-être avait-il trop compté sur son physique, et que sans la vue, tout avait été incroyablement confus pour le jeune lapin inexpérimenté. Il devrait faire preuve de plus de tact la prochaine fois... car il espérait bien qu'il y aurait une prochaine fois.

« T'y prenais plaisir, en plus ! Regarde, t'étais tout dur... C'est vraiment con... »

Pour donner de la contenance à ses propos, il approcha son bras de l'entrejambe pâle, osant appuyer avec un doigt sur le sommet de la verge qui s'était légèrement dressée, la faisant un tout petit peu remuer. Il fallait qu'il trouve le moyen d'endiguer l'envie le brûlait. Il avait l'impression d'avoir un charbon ardent à l'intérieur du ventre. Il allait recommencer à se masturber lorsqu'une idée lui traversa l'esprit. Une idée terriblement alléchante.

Yoru, malgré ses dires, le suédois le percevait, était dans un état qui pouvait facilement évoluer vers le sien. Il suffisait de le pousser un peu, de lui trouver soi-même un prétexte. Il faisait semblant être prude, mais il en crevait de désir, Kåre en était certain ! Il le ressentait dans sa tête, comme autant d'effluves de plaisir dissimulées. S'il croit pouvoir me tromper ! Il faut juste que je l'aide.

« C'est ma faute, je t'ai pas expliqué les règles... C'est une sorte de jeu d'adresse. En fait... »

L'adolescent attrapa la main du garçon, et lentement, la plongea sous l'eau. Il l'approcha de son propre sexe, et le fit effleurer aux doigts fins, s'assurant qu'il ressente bien la rigidité de l'organe dressé.

« Tu sens ? La mienne aussi est dure. Du coup, c'est facile pour jouer. Le but, c'est de frotter celle de l'autre... jusqu'à ce qu'il perde. Mais enfin, ça c'est pas très important, tu verras bien... »

Il n'aurait pas tenu ce discours à n'importe quelle autre personne. Mais Yoru semblait si peu connaître de ce qui tournait autour des rapports sexuels qu'il avait une chance de l'intéresser ainsi. Il n'y avait même pas tant de perversité qu'on aurait pu le croire dans l'esprit de l'adolescent, qui continuait réellement à considérer ça comme une sorte de jeu. Il ne voyait que deux autres options : le violer sur place, ou repartir bredouille. Il ne se pardonnerait jamais la première, quant à la deuxième... il ne se pardonnerait pas de n'avoir pas tout fait pour l'éviter non-plus. Kåre voulait néanmoins être sûr que le lapin accepte, et puis, il trouvait cela plus amusant s'il y avait un enjeu.

« Tu sais, le vase que t'as cassé, il valait quand même super cher, et j'ai pas vu d'argent sur toi... On peut faire un pari ! Si tu gagnes, alors tu ne me devras plus rien, et je deviens ton esclave pendant 24H, avec obligation de faire tout ce que tu dis. Tu pourras me demander ce que tu veux ! Si je gagne, ben c'est toi qui le deviens, et ta dette est effacée quand même. On est d'accord ? »

Tant pis s'il fallait faire un peu de chantage. Bien sûr, le suédois ne comptait pas lui faire payer quoi que ce soit, même s'il refusait. Ça ajoutait juste de la pression pour le faire céder. Amusé, il ajouta avec un sourire :

« Je connais un peu mieux ce jeu que toi, alors je te laisse de l'avance si tu veux. »

Il partait en fait avec un certain désavantage dans ce genre de duel, à cause de son don et de l'état où il était déjà, et risquait bien de perdre... Kåre faisait toutefois confiance à son expérience.

Tout ce que tu voulais, c'était sortir de ce bain, oublier cette histoire et que cette sensation qui montait en toi s'en aille rapidement. Tu l’appréhendais, tu ne voulais pas lui faire face et Kare faisait en sorte que ce soit le contraire. Tu avais toujours été attiré par les hommes, mais tu t'étais mis en tête que tout ça était tout sauf naturel. Ta mère t'avais bien fait comprendre que c'était mal. Cela faisait bien presque un an que tu ne l'avais pas vu, ce n'était pas en un si court laps de temps que tes idées allaient changer. Enfin... Le temps que tu avais passé chez le marchand d'esclave ne t'avait pas mis à l'épreuve, tu restais terré dans ton coin et les autres esclaves ne s'intéressaient même pas à toi tant tu te montrais désagréable dès qu'ils t'adressaient la parole. Tu ne voulais pas être méchant, mais sachant très bien que du jour au lendemain, quelqu'un pouvait partir, tu ne pouvais pas te permettre de finir par t'attacher à l'un d'eux.
Ce que tu ressentais maintenant, tu n'avais jamais eu l'occasion de le ressentir... Tu n'as pas eu l'éducation pour le comprendre, c'était donc assez normal d'en avoir peur et de vouloir que tout s'arrête.

Lorsque Kare insinua que t'y prenais du plaisir, tu restas idiot. Bien sûr que non tu n'en prenais pas! Tu étais sûr que ce n'était pas du plaisir! Certes, la chose était agréable malgré toi, mais psychologiquement, tu n'avais pas l'impression de ressentir un certain plaisir à ça... Tes idées te bloquaient complètement. Tu te mordis légèrement la lèvre inférieur lorsqu'il vint presser doucement son doigt sur le sommet de ta verge. Tu ressentis comme une légère décharge électrique monter le long de ta colonne vertébrale et repoussas vivement sa main.

« C-c'est pas du plaisir!! Et je... contrôle pas! Pas ma faute si c'est dur... »

Tu clignas les yeux lorsque tu sentis tes doigts effleurer son membre dressé et ne pus t'empêcher de le caresser un peu plus directement pour comprendre de quoi il s'agissait avant de retirer rapidement ta main en rougissant. Ca n'avait rien à voir avec la tienne... C'était complètement dur et tendu. Tu déglutis légèrement et l'écoutas lorsqu'il t'expliqua les règles du jeu.

Tu te frottas la tête, embarrassé par le fait que tu avais cassé quelque chose de valeur... Évidemment que tu n'avais pas d'argent, tu n'avais même pas de vêtements, alors de l'argent, encore moins... Tu étais en pleine réflexion... Après tout, tu étais destiné à être l'esclave de quelqu'un et l'idée que tu aurais quelqu'un à toi pour 24h était alléchante. Tu ne lui demanderais pas grand chose, seulement d'être tes yeux et des choses idiotes liées au confort, quelque chose auquel tu n'avais pas gouté jusqu'à que tu prennes ce bain. De plus, si tu perdais, tu ne seras réduis qu'à être ce que tu n'es déjà. Tu n'avais donc rien à perdre. Tu pris une légère inspiration et finis par donner ta réponse en te rapprochant du jeune homme.

« Je suis d'accord. Vous promettez que si je gagne je n'ai plus de dettes ni rien hein? »

Certes, Kare avait peut être le désavantage d'être beaucoup plus excité que toi, mais toi, tu n'avais pas conscience de ce qui vous feriez perdre lui ou toi. Et ça, jouer à un jeu dont on ne connaissait vraiment le principe était un bien grand désavantage... Et ça, tu ne l'avais pas compris.

Difficile pour Kåre de se retenir de bondir de joie, qui tressaillit quand même légèrement. Quelques secondes avant, il n'aurait pas parié un centime que sa mise en scène fonctionne l'espace d'un instant. Pourtant, l'albinos marchait dans son jeu, avec beaucoup de candeur. Le suédois ne s'en serait jamais moqué, mais s'il n'avait pas été aussi déterminé à s'amuser avec lui, son attitude l'aurait certainement interloqué. Comment à dix-sept ans pouvait-on ignorer toutes ces choses ? Il n'avait jamais regardé de film pornographique sur internet, jamais discuté de cela avec une bande d'amis, où, c'était une constante, il y en avait toujours un à la fois plus  précoce et intéressé que les autres ? Toutefois, il y avait des choses plus étranges encore, et s'il avait du s'arrêter à ça... plus encore se serait-il interrogé sur la queue et les oreilles qui paraissaient ne rien avoir de factice.

« Bien sûr que non, tu contrôles rien. Mais il faut pas paniquer. C'est ça qui est amusant. »

L'adolescent avait bien compris que Yoru n'était pas du genre courageux. C'était un problème en cet instant, car son corps voulait que ça aille beaucoup plus vite.

« Ouais, je te jure. Même si tu perds. T'oublie pas le reste, hein ? »

La partie où l'un deviendrait l'esclave de l'autre passait pour lui en arrière-plan. C'était un bonus. Il s'en serait dispensé si son partenaire n'avait pas été d'accord. Il lui fallait quand même motiver un peu. Il n'était toujours pas certain de gagner, au bout du compte. Cependant, même s'il avait été sûr de perdre, il n'aurait pas renoncé pour autant, c'était bien trop tentant. Ce qu'il s'apprêtait à faire se suffisait en lui-même, et était en soi une récompense suffisante. Voyant que le lapin ne semblait pas vouloir faire le premier pas, et trépignant presque d'impatience, le suédois prit les devants.

« Okay, je te montre alors ? »

Sans attendre de réponse, le garçon s'était penché en avant. Ses cheveux blonds, rendus un peu humides par l'eau qu'il avait lui-même projetée, virent chatouiller l'épaule de Yoru, alors que ses doigts s'approchèrent de son entrejambe. Lentement, ils continuèrent leur progression jusqu'à arriver à la base du sexe de l'adolescent. D'abord, Kåre descendit et effleura la fine peau protégeant les attributs masculins. Il accentua un peu son frottement, cherchant à renforcer par ce traitement l'érection déjà existante. Il la sentit sous ses doigts se rétracter un peu, ce qui était bon signe. Il percevait aussi ses propres sentiments augmenter, en réponse à ceux que lui transmettait son partenaire. Après quelques secondes, il se fit un devoir de le rassurer :

« Ça va ? Voilà, maintenant, on peut vraiment commencer... » ajouta-t-il, l'excitation bien perceptible dans sa voix.

Il faut y aller doucement, sinon il va prendre peur. Sa libido n'était pas très en accord avec sa raison, néanmoins, il savait un peu se tempérer, malgré l'envie qu'il avait de sauter sur l'albinos. Le suédois attrapa sans brusquerie le phallus pâle entre son index et son majeur, à peu près en son milieu. Son pouce, lui, vint se coller sur le côté de la verge. Délicatement, il commença à tirer sur l'épiderme recouvrant le gland, découvrant seulement son sommet. Il ne venait pas facilement. Il n'a jamais du se masturber avant, c'est marrant. Avant d'en arriver là, il remonta. L'étau monta et descendit ainsi une demi-dizaine de fois le long de la colonne de chair, toujours avec prudence, massant tranquillement le petit membre.

« T'as compris comment on joue ? Tu peux essayer si tu veux, je te laisse de l'avance. T'es pas obligé de me ménager autant. T'es pas une pouille mouillée, pas vrai ? »

L'adolescent s'était senti obligé d'y ajouter une petite provocation, pensant que cela pouvait constituer un élément déclencheur supplémentaire. Lâchant temporairement la verge de Yoru, il se redressa un peu. Allez quoi !

Tu penchas la tête sur le côté quand tu sentis que le garçon s'approcha, attendant sagement qu'il commence. Tu sus qu'il était près rien qu'à son souffle contre ta peau et ses cheveux humides qui caressaient ton épaule. Tu eus un léger soubresaut lorsque ses doigts revinrent caresser. Cette fois, tu te retins de le repousser. Tu avais accepter le jeu... Ce n'était qu'un jeu, de plus, tu n'aurais pas à payer tes bêtises si il perdait. Tu te crispais légèrement en te mordant la lèvre, n'osant encore rien faire. Les doigts du suédois était agréables. Ils y allaient doucement et calmement, et ça, ça te rendais moins réticent à tout ça. Tu lâchas un soupire et ne fis qu'hocher doucement la tête de haut en bas lorsqu'il te demanda si ça allait. Ta verge commençait doucement à se développer un peu plus entre les doigts du garçon. Ce dernier pouvait sentir que tu étais assez perdu et que te retenais encore de le repousser pour t'enfuir.

Les doigts de l'adolescent commencèrent un traitement plus prononcer sur ton membre maintenant presque complètement dressé. Tu te mordis l'indexe pour ne pas gémir et paniquer. La méfiance et la crainte que tu as envers les autres était tellement grande que tu n'arrivais pas à te détendre et ne plus avoir envie de repousser sa main pour arrêter tout ce cirque. Cette envie restait là, au fond de toi... elle lutait avec le plaisir que tu ressentais à être toucher de la sorte. Tiraillé psychologiquement, tu laissas ta tête basculer en avant, ton front se posant sur l'épaule du jeune homme. Tu fermas les yeux en soupirant, lâchant plusieurs "Ha..." lorsqu'il commença à aller et venir. Tu sortis alors de ce moment d'égarement lorsque Kare repris la parole. Tu rouvris les yeux et te redressas, les joues rouges.

« heu... o-oui... » Tu clignas les yeux à sa remarque et fronças légèrement les sourcils. « B-bien sûr que non! »

Tu ravalas ta salive et posas ta main sur son torse, descendant doucement à tâtons vers son entre jambe. Tes doigts glissèrent avec hésitation sur la peau du jeune homme jusqu'à se mêler un instant dans ses poils pubiens. Tu remontas alors le long de la verge du garçon avant de passer le bout de ton indexe sur son gland. Tu te pinças les lèvres et vins doucement le caresser du bout du doigt, le tapotant même un peu. Tu découvrais un peu la chose alors tu étais encore dans un état d'observation. Quelques secondes plus tard, tu enroulas tes doigts autour de l'organe du garçon avant de les descendre jusqu'à sa base et de remonter. Tu observais les réactions du jeune homme tout en recommençant ces vas et viens sur sa verge. En sentant son membre réagir, tu en concluais que c'était ce qu'il fallait faire. Tu te pinças les lèvres en accentuant un peu plus ta prise sans diminuer les aller retours. Tu ne savais pas pourquoi mais ce que tu lui faisais te faisais de l'effet. Tu avais presque envie qu'il recommence ce qu'il faisait tout à l'heure.

« C'est... c'est bon comme ça? » demandas-tu, soucieux de faire quelque chose de mal alors que tes doigts continuaient de gâter le membre du garçon.

Malgré ton inexpérience, tu étais assez habile et ce que tu faisais était loin d'être désagréable.

Il en met du temps... Kåre se trémoussait un peu, lorsque la main de Yoru parcouru son corps. Pourtant, l'exploration tactile à laquelle il se livrait ne lui déplaisait pas. Finalement, le suédois se cambra lorsque les doigts quittèrent son ventre et trouvèrent son sexe. Sans aucun doute, la sensibilité de ce seul endroit avait peu d'égal. L'adolescent sursauta dès lors que la pression s'accentua sur sa verge et que les vas-et-viens débutèrent. Il s'y était attendu, bien sûr, ayant beaucoup pratiqué en solitaire, il n'en était pas à sa première expérience du genre, il savait quelle impression cela faisait. Les sensations, néanmoins, étaient bien différentes. Que le mouvement de haut en bas soit réalisé par une personne extérieure, cela n'avait rien à voir : il y avait une autre chair, et aussi son attention, ses hésitations, qui rendaient le contact imprévisible. Un peu frustrant, aussi, car lui n'avait envie que d'accélérer. Cela en faisait tout le charme.

« Ouais... oh fan, Yoru, tu fais ça bien. »

Il avait pensé que l'albinos se serait montré plus timide, qu'il n'aurait pas su très bien comment faire. Il fallait croire qu'il apprenait vite. Sa main descendait sur son phallus avec une certaine efficacité, de fait, la peau de Kåre était déjà beaucoup plus détendue que celle de son compagnon, et il ne rencontrait pas de résistance lors des mouvements un peu larges. Le mouvement alimentait le brasier qui consumait déjà l'adolescent et qui n'en demandait pas tant. Celui-ci se mit à gémir doucement, tentant de ne pas perdre son souffle. Des inspirations précipitées, qui n'étaient pas sans rappeler celles diffusées dans le salon peu avant. Cela était moins joué, et donc plus discret, mais aussi très sincère. Le garçon ferma les yeux, tentant de se détourner de sa principale source d'excitation : Yoru lui-même. Peine perdue, car son seul sens du toucher, ajouté à son don, menaçaient de lui faire perdre pied à tout instant.

« J'peux pas te laisser trop d'avance. Je vais perdre sinon, là. »

Pourquoi se priver de la vue, de toute façon ? Il n'y en avait pas de plus émouvante que celle de cet étrange humain aux oreilles animales, le visage rouge, un air terriblement candide, qui s'activait pour lui donner du plaisir. Il n'y avait pas d'endroit où Kåre aurait préféré être. Toutefois, il ne pouvait se laisser battre. Il devait revenir dans l'action, vite. Peut-être était-il déjà trop tard.

Sa main retrouva sa place, enveloppant le pénis de l'albinos. La latitude dont il disposait, malheureusement, était trop faible. Il ne pouvait exécuter que de petits aller-retours dans la région médiane, ce ne serait jamais suffisant. Tant pis pour la douceur. Il remonta, et son pouce s'infiltra sous la peau. Le prépuce était encore très serré, mais ses autres doigts, l'écartant, trouvèrent également leur place. L'adolescent n'ignorait pas que la première fois, quand l'épiderme n'était pas encore assez élastique, décalotter la verge pouvait être légèrement douloureux, ou plutôt, tirer un peu. Ce qui était légèrement effrayant si l'on ne savait pas exactement ce qui se passait.

« T'as, hn... Ja... jamais fait ça avant, alors ? »

Le bras libre de Kåre, tremblotant, attrapa le tube de gel douche. Avec un peu d'emportement, il le pressa au-dessus du sexe de Yoru, et un jet de savon bleu vint se répandre sur le gland à moitié-découvert. Il ne pouvait pas vraiment faire mieux, espérant qu'avec le produit, ça glisserait plus facilement. Ainsi, il abaissa ses doigts jusqu'à ce qu'à faire passer la peau sous la couronne. Le plus dur est fait... La sensation, pour le lapin, devait être très nouvelle, exposant des parties de son anatomie qui ne l'avaient jamais été. Le suédois choisit d'accentuer la sensation en tirant le frein au maximum de ce qu'il pensait raisonnable, gagnant encore un peu d'élasticité.

Enfin, c'est beaucoup plus vite qu'il recommença à simuler le coït au creux de sa paume. Ce n'était plus maintenant que deux doigts, mais sa main entière qui entourait le membre. Il y avait beaucoup moins de douceur que la dernière fois. Cependant, ce qu'il perdait en tendresse, il le gagnait en vigueur, compressant la verge et faisant de très amples mouvements, refermant la peau en son sommet, puis la traînant jusqu'à ce que sa main heurte son bas-ventre. Il y avait toujours une légère résistance à chaque fois que l'épiderme se heurtait au relief du sexe. Il tenait un rythme élevé. Deux vas-et-viens par secondes.

« Allez, hn... ! »

Kåre n'avait pas le choix, il sentait ses propres défenses céder sous le traitement de Yoru. Fan, j'espère qu'il va vite jouir. Sinon, je vais perdre. Fan. Fan. Le suédois haletait de plus en plus fort. La pression à la base de son pénis était de plus en plus insoutenable. S'il ne s'était pas entraîné à retenir son éjaculation, il aurait concédé la victoire depuis longtemps, mais même avec cela, il avait des limites. Il tenta de fermer les yeux une nouvelle fois. Il n'allait pas tarder à craquer. Sauf si l'albinos se laissait aller avant lui.

Tu ne savais plus trop quoi penser. Le garçon avait l'air d'apprécier ce que tu faisais. Est-ce que c'était ça le but? Faire en sorte qu'il apprécie pour qu'il perde? Tu ne savais pas vraiment et tu n'arrivais pas trop à te concentrer la dessus à ce moment même. Ta main arrêta un instant ses mouvements lorsque tu sentis celle du blond revenir caresser ton entre jambe. Tu lâchas un petit gémissement et essayas de reprendre tes mouvements. Les allers et retours se stoppèrent net lorsque tu sentis son pouce s'infiltrer sous ta peau. Tu te mordis la lèvres, tes doigts se crispant autour de son membre. Ça tirait un peu et tu gémis un peu plus fortement.

« A-aaï... p-pas là... fait mal... » Tu clignas les yeux à sa remarque et fronças légèrement les sourcils. « B-bien sûr que non! »

Tu laissais ta main autour de sa verge en oubliant de la bouger. Tu ne comprenais pas ce qu'il faisait, il pouvait sentir tes doigts trembler sur sa peau. Tu refermas légèrement les cuisses par peur qu'il te fasse vraiment mal. Sans la vue, tes autres sens étaient beaucoup plus fort que ceux de ton partenaire, la moindre chose était doublée. Un frisson traversa alors ton corps lorsque le liquide froid glissa sur le haut de ta verge. Tu te mordis la lèvre alors que le garçon tirait sur ta peau. Tu soupiras de soulagement un fois fait. Ton gland à découvert, tu avais du mal à retenir ta voix lorsque le garçon commença des caresses et des mouvements plus prononcés. Tu ne gémissais pas très fortement non plus, mais ta voix résonnait assez bien dans la salle de bain. Les mouvements du suédois étaient rapides. Il t'avait prit au dépourvu et tu en avais complètement oublié ce que tu faisais, lui laissant un temps pour se calmer malgré toi. Quelques secondes plus tard, tu repris conscience de ta main inerte et repris les mouvements assez rapidement, essayant de suivre son rythme. Tu ne voulais pas perdre... Non... Ta main se resserrait autour de la verge du garçon alors que tu sentais ton bas ventre te brûler. Ta respiration se faisait saccadée.

« Haaawn... Je... ha quelque chose... nah c'est b-bizarre... » C'était ta première fois et tu n'avais jamais ressentis ça. Incapable de te contrôler dans cet état. « C-ça va... mmh!! »

Stoppant de nouveau tes mouvements, tu te cambras sous ceux du jeune homme en gémissant. Vu de ton inexpérience total, tu n'étais pas capable de te retenir comme le faisait Kare. Tu craquas et fus le premier de vous deux à jouir, dans un gémissement plus que mignon malgré toi. Pendant un court instant, tu cru avoir uriner mais tu sentais très bien que c'était différent. Reprenant ton souffle, tu caressas plus doucement le membre du garçon, te demandant si ça signifiait que tu avais perdu.

« J-j'ai... ah... perdu...? »

Finalement. Finalement, Kåre put entendre l'ultime plainte de Yoru, et sous ses doigts, sentir la verge prise de petite contractions tout juste espacées. L'orgasme de l'autre parti, son don le lui transférait aussi directement à son esprit. Il n'en fallut pas davantage pour briser ce qui lui restait de volonté. Il n'avait de toute façon plus aucune raison de se retenir. Cela tenait de la torture. Il avait gagné. Une seconde à peine après l'albinos, le suédois fut à son tour parcouru de spasmes orgasmiques, chacun correspondant à un nouveau jet de liquide laiteux. Tout son être tremblait, sous le coup des deux jouissances, légèrement étourdi, quelques étoiles apparurent même en périphérie de son champ de vision. Bien loin de s'éloigner, il lâcha le sexe de son compagnon, l'attrapant aux épaules. Il profitait de la persévérance de celui qui ne s'était peut-être rendu compte de rien, et qui continuait à le masser lentement, faisant durer quelques secondes de plus le plaisir.

«Ouais, j'ai gagné. Fan, Yoru... » lâcha-t-il dans un souffle encore fiévreux.

L'organe encore brûlant, les derniers assauts de l'orgasme dissipés, il parvint à se calmer. Il analysa la situation. Le suédois avait gagné, même si c'était seulement parce que son adversaire, sans doute troublé par les sensations nouvelles, lui avait laissé du répit. Il était entièrement satisfait. L'ardeur qui l'avait animé jusqu'ici se mua en une sérénité. En une envie de tendresse, aussi. Quand il fixa de nouveau le lapin, et n'eut pour seul désir que de le serrer dans ses bras. Il voulait juste sentir sa peau contre la sienne, longtemps. Il n'y avait plus rien de sexuel, seulement de l'affection débordante pour cet être innocent et extrêmement charmant. Mignon.

Il ne se gêna pas, et enlaça tendrement Yoru, joignant ses mains dans son dos au niveau de ses omoplates, et collant leurs corps autant qu'on le laisserait faire. Sa tête s'enfouit dans son cou ; il ferma les yeux, laissant reposer une des longues oreilles sur son épaule. Il se sentait léger, bien. Peut-être même ne s'était-il jamais senti aussi bien. Il resta ainsi aussi longtemps qu'il le put, jusqu'à ce que sa conscience le pousse à demander :

« C'était bien, non ? »

Il est peut-être temps de lui révéler le vrai sens de tout ça, songea-t-il avec un peu d'amusement. Kåre releva la tête, sans cependant bouger ses bras.

« Alors, ça fait quoi de faire l'amour à un homme ? » pouffa-t-il.

Bien sûr, ce n'était pas vraiment une mise en situation complète. S'il avait fallu faire comme dans les œuvres pornographiques, alors il aurait fallu passer par beaucoup d'autres étapes, et toutes n'étaient pas simples, et pas forcément plus agréables. Pour l'instant, le garçon, lui, s'en contentait très bien. Taquin, et profitant de la surprise, il donna un coup de langue furtif sur le coin du visage de Yoru, non-loin de ses lèvres, qu'il rata de peu.

« On recommencera si tu veux ! »

L'adolescent desserra son étreinte, et se leva, puis enjamba le rebord de la baignoire. Il fit un pas pour attraper une serviette accrochée sur une échelle chauffante, s'en couvrit les épaules. La tiédeur du tissu était particulièrement agréable.

« … et peut-être même si tu ne veux pas. Esclave ! »

Il prit une autre serviette, et, imitant vaguement un coup de fouet, frappa gentiment le dos de Yoru avec. Pas assez fort, évidemment, pour que ce soit même seulement cinglant ; c'était juste pour illustrer son propos. Enfin, il la lui mit dans les mains pour qu'il se sèche. Après tout, s'ils s'en tenaient à ce qu'ils avaient dit, l'albinos devait exécuter le moindre de ses ordres pendant vingt-quatre heures. Cela revenait à le faire entrer en servitude. L'esprit de Kåre, repu de l'orgasme dont il venait de profiter, n'avait pas encore de projet précis, et ne pensait même pas à de nouveaux actes sexuels. D'abord, il aurait souhaiter lui parler, pour comprendre, peut-être, d'où il venait. Mais avant, il fallait lui laisser un peu de temps pour se remettre.

Pourquoi il te prenait dans ses bras? Tu ne savais pas comment réagir. Ton corps restait immobile contre le sien tel une poupée. Tu étais encore perturbé de ta jouissance précédente. Ton souffle était encore haletant. Bizarrement, cet étreinte ne t'effrayais pas autant que tu l'aurais cru. Ce garçon aurait presque réussit à "t'apprivoiser" avec sa douceur et son inquiétude à ne pas te faire peur. Ta respiration s'apaisait même alors que le garçon avait le visage niché au creux de ton cou. Tu te sentais comme détendu... comme soulagé d'un poids... Ce garçon était peut être un humain, mais il ne s'était pas montré une seule fois méchant avec toi. Tu pouvais donc te laisser un peu faire et baisser un peu ta garde. Puis il avait ton âge... donc bon...

« Alors, ça fait quoi de faire l'amour à un homme ? » pouffa-t-il.

Tu clignas les yeux et te redressas surpris. Qu'est-ce qu'il avait dit là? Faire l'amour? Non... C'était pas possible. Tu ne pouvais pas avoir fait l'amour. Déjà pour faire l'amour, il faut être un homme et une femme. Donc théoriquement, vous n'auriez pas pu le faire. Tu en étais sûr. On t'a toujours dis qu'il fallait être de sexe opposé. Enfin... On... plutôt ta mère t'a toujours dit ça. Tu bafouillas quelque chose d'incompréhensible et détournas le visage, gêné. Il devait se tromper. C'était la seule raison à cela. Tu fus sorti de tes pensées lorsque tu sentis la langue du jeune homme en contact avec le coin de tes lèvres. Tu sursautas et reculas d'un geste vif en t'essuyant le visage. Ce garçon était taré. Oui. C'était un taré qui s'amusait à toucher et lécher les gens qui se retrouvaient chez lui malgré. Tu n'arrivais pas du tout à le comprendre. Il n'était pas méchant. Mais il était bizarre. Ça oui... Alors que c'était toi qui avais des oreilles et une queue de lapin dans un monde humain. Dans ce monde, le plus bizarre de vous deux, était bien toi.

« On recommencera si tu veux ! … et peut-être même si tu ne veux pas. Esclave ! »

Le coup de serviette dans le dos te figeas complètement. Bien que ça n'avait pas été fort. Il avait été accompagné du mot "Esclave". Et ça, ce n'était pas la première fois que tu avais été frappé en te traitant d'esclave à tout va. Bien sûr, l'adolescent n'en avait pas conscience, il plaisantait simplement, mais pour toi, c'était comme si il te faisait comprendre que tu étais toujours dans la même situation. Tu étais un esclave et tu le resterais. Tu attrapas la serviette d'une main tremblante sans plus prononcer un seul mot. Tes joues rougies par les ébats de tout à l'heure avaient repris leur blancheur rapidement. Tu te contentas juste d'un hochement de tête pour toute réponse et sorti de la baignoire en prenant appuis sur le rebord, faisant bien attention où est-ce que tu mettais les pieds. Depuis que tu avais perdu la vue, tu n'avais plus trop de notions de la pudicité, surtout en tant qu'esclave. Tu ne cherchais donc pas à cacher ton corps à Kare, ne pouvant pas te voir toi même, c'était comme si personne ne te voyait dans ta tête. Tu secouas ta tête pour égoutter tes cheveux et commença à te sécher.

Une fois sec, tu posas la serviette sur le rebord de la baignoire et tournas la tête vers le jeune homme. Tu avais donc perdu. Tu étais maintenant son esclave. Tu soupiras en te frottant nerveusement l'avant bras.

« Alors.... que.... voulez-vous... "maître"..? » En tant qu'esclave, on t'avais appris les bonnes manières envers un maître. Tu en concluais donc que tu devais les appliquer maintenant.

Kåre éclata de rire. L'expression, le ton de la voix, et jusqu'au titre de maître : tout était parfait dans le jeu de l'albinos. Pour un peu, il s'y serait vraiment cru, patriarche romain du premier siècle ou seigneur sombre de fiction, commandant à un serviteur entièrement soumis.

« Hé, tu fais ça vraiment bien ! » fit-il en riant toujours.

Cela l'amusait beaucoup, pourtant, l'adolescent crut sentir que quelque-chose n'allait pas. Il ne retrouvait aucune joie chez Yoru, aucun signe qu'il voyait dans l'exercice ne serait-ce qu'un peu de dérision. Son pouvoir n'était pas aussi précis, mais cela le troubla un peu. Pourquoi faisait-il ça s'il n'en tirait aucun plaisir ? Peut-être a-t-il encore peur... conjectura le suédois, bien qu'il ne perçoive pas non-plus de crainte. Au final, il choisit de mettre ça sur l'amertume d'avoir perdu, et aussi sur une éventuelle saturation de ses sens pendant leur stimulation mutuelle. Lui-même n'était pas très sûr d'avoir parfaitement les pieds sur Terre, bien qu'il se sente absolument calme. Il prit sur lui pour réfléchir un peu.

« Je vais chercher de quoi nous habiller ! Même si t'es très bien comme ça... Bouge pas ! »

Il s'essuya à son tour, puis ouvrit la porte de la salle de bain, se retrouvant dans le couloir, laissant son partenaire seul dans la pièce. Le garçon monta jusqu'à sa chambre, où il prit une chemise à manche courtes, un boxer, un jean bleu, une paire de chaussettes. Il s'apprêtait à choisir la même chose pour Yoru, tout en se disant que ses affaires seraient peut-être un tout petit peu trop grandes pour lui. Bien sûr, il aurait pu sélectionner quelques vêtements à sa taille, mais cela lui donna une autre idée. Il enfila rapidement ce qu'il avait prévu pour lui, et sortit.

Plutôt que de revenir avec une panoplie classique, il se dirigea vers la chambre de ses parents. Elle comportait une immense armoire, dont les portes, recouvertes d'un miroir, coulissaient de chaque côté. À gauche, c'était les habits de son père ; à droite, ceux de sa belle-mère. Il se dirigea à droite. Sa mère avait tellement d'habits qu'elle ne verrait jamais la différence, de toute façon. Il y avait là toute une collection de robes, dont certaines étaient très lourdes, d'autres qui s'intégraient mieux aux traditions japonaises, et d'autres encore destinées à des soirées un peu plus détendues. Kåre dut reconnaître ne connaître pas le tiers d'entre-elles, et doutait d'en avoir vu portée ne serait-ce que la moitié. Il fouilla quelques secondes, et sélectionna quelque-chose de très seyant.

Il repartit avec sa trouvaille, une simple robe noire. Elle laissait tout le dos nu et la jupe de l'habit était supposé, à l'origine, tomber seulement jusqu'aux genoux. Pour le coup, elle peut-être un peu  plus courte, petite (sa belle-mère, japonaise, ne mesurait guère qu'un mètre cinquante). Même si le décolleté était droit, le garçon songea que cela aurait été vraiment étrange de voire sa génitrice de substitution porter cela. Elle n'a pas du le faire depuis des années, c'est beaucoup trop découvert croyait-il. Évidemment, il se dispensa de prendre d'autres pièces. Avec une tenue comme ça, pas besoin de sous-vêtements, s'amusa-t-il.

De retour, il mit la robe entre les mains de Yoru, en pensant que, peut-être, il ne tiquerait même pas. Sa culture lui paraissait étrangère à la sienne, et il était venu encore moins vêtu. Il se dit que ça ne devrait pas le gêner beaucoup. Toutefois, si ça le gênait un peu, ça n'en serait que plus cocasse.

« Euh, désolé, j'ai rien trouvé d'autre ! » annonça-t-il joyeusement.

Oui, la chose était un peu humiliante. Enfin, Kåre ne comptait pas non-plus prendre de photo ou amener des amis. Cela restait privé. S'il ne lui avait demandé que des choses banales, alors ça n'aurait pas été drôle, de toute façon. Il attendit que l'albinos s'habille, quittant à regret la vision du corps blanc dénudé et propre.

« Ça te plaît ? » interrogea l'adolescent avec une pointe d'ironie.

Etant seul dans la pièce. Tu frictionnas tes bras en sentant un léger frisson parcourir ton corps. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire? C'était si long d'aller chercher des vêtements? Tu soupiras en gonflant les joues et croisas les bras. Tu finis par essayer de parcourir la pièce à tâtons, cherchant une grande serviette sèche. Tes mains parcouraient les meubles en essayant de ne pas te prendre les pieds dedans. Atteignant une étagère, tu fis tomber des sels de bains et autres produits par terre. Tu sursautas et reculas. Tu avais encore fais une bêtise... Posant le pied sur une serviette qui traînait au sol, tu te cassas de nouveau la figure, te retrouvant dos au sol. Tu lâchas un léger couinement en te frottant la tête et te redressas. Quelle idée de mettre une serviette par terre aussi... Tu soufflas en te relevant et te frottas les fesses. C'était dur le carrelage... ça faisait mal quand même.

Le garçon entra dans la pièce et tu te retournas immédiatement vers lui. Tu avais peur qu'il te gronde pour les dégâts que tu venais de causer. Tu attrapas le vêtement et plissas les yeux en le touchant. C'était en une seule partie... Tu fis une légère moue et cherchas les bons endroits à enfiler. Tu ne voulais pas mettre tes bras dans les mauvais trous ou quoi que ce soit. Il se moquerait de toi et tu détestais ça. Tu enfilas alors la robe correctement et sentis que quelque chose cloquait. Tu n'avais jamais porté ce genre de vêtements auparavant.

« C'est quoi comme vêtement? Je n'ai jamais porté ce genre de vêtement. » Dis-tu perplexe en tirant sur le tissus de la robe. « En plus ça colle à la peau.... »

C'est vrai que cette robe moulait facilement ton corps. Tu tirais un peu sur la jupe du vêtement, aussi courte que le tissus que tu avais autour de la taille à ton arrivé. Le noir de la robe contrastait parfaitement avec la blancheur de ta peau et de tes oreilles qui retombaient dessus. Tu ne pouvais pas vraiment dire si ça te plaisait ou pas puisque tu ne voyais pas le résultat.

« Tant que ça vous plait... »

Clément, ou plutôt totalement indifférent, Kåre ne fit pas le moindre commentaire à propos des nouveaux dégâts engendrés par l'aveugle. Il lui avait bien dit de ne pas bouger, mais après tout, dans l'absolu, ça n'était pas grave. La femme de ménage, avec un peu de chance, ne dirait rien : sinon il la menacerait, il trouverait bien quelque-chose pour la faire chanter, ce serait facile puisqu'elle n'était pas du genre à vouloir d'ennuis. Il n'avait qu'à le garder dans un coin de sa tête, peut-être en prétexte à un futur jeu, ou à un simulacre de punition. Pour le moment, il considérait avoir déjà suffisamment éprouvé Yoru. Un peu plus, et il serait peut-être traumatisé, même s'il paraissait prendre son rôle d'esclave très à cœur. Il s'agissait de rendre les choses distrayantes, pas de nourrir son sadisme... encore que les deux notions pouvaient parfois se rejoindre.

L'adolescent regarda l'albinos ainsi habillé de noir, et retint un rire. Celui-ci n'était visiblement pas très au courant de la nature féminine de ce qu'il portait, comme on pouvait s'y attendre. Il n'en était pas moins que cela lui allait d'une façon plutôt surprenante. Il est sexy là-dedans pensa le suédois, dont la libido était pourtant calmée. En effet, la silhouette fine de Yoru lui paraissait admirablement bien soulignée par l'étroitesse du tissu. Ses bras, ses clavicules, la ligne de ses épaules, et bien sûr son dos, découverts, on pouvait voir qu'il était frêle, et cela plaisait beaucoup a garçon blond. La féminité ne l'avait jamais beaucoup attiré, et pour cause, mais c'était au contraire ce que laissait apercevoir la tenue des courbes masculines et androgynes, qu'il trouvait particulièrement séduisant. Sans compter que la coupe de la jupe pouvait laisser espérer quelques visions indécentes dès lors que le lapin se pencherait un peu trop.

« Kanon ! Bon, moi j'ai déjà mangé, mais s'amuser, ça ouvre l'appétit, pas vrai ? Kom ! »

Il commençait lentement à en prendre l'habitude : attraper la main de l'aveugle, et le guider en dehors de la salle de bain. L'avertissant toujours de la présence de la même marche, ils traversèrent un couloir avant de revenir dans le salon où Kåre s'était trouvé lors de l'intrusion. Depuis, la TV était éteinte, et le lieu était toujours aussi paisible. Le soleil s'était cependant levé, et le chant de quelques oiseaux était audible à travers des fenêtres qui s'étaient ouvertes par un système automatique. L'adolescent assit le lapin sur le canapé en cuir sombre :

« Bon, ici, je suis sûr que tu casses rien ! »

Puis il fit une embardée rapide dans la cuisine, et y attrapa deux pains au chocolat. Il les passa une dizaine de secondes dans le micro-onde, rendant leur garniture tiède, légèrement fondante. Il prit une assiette pour ne pas se brûler, car sa peau, pas aussi pâle que celle de l'albinos, mais tout de même très claire, était sensible à la moindre chaleur. Le suédois revint rapidement, et proposa l'un des deux gâteaux à Yoru, le posant sur ses genoux. Il s'assit lui-même sur un fauteuil de la même facture que le sofa, qu'il poussa de façon à se trouver en face de l'albinos. Bien assis, il mordit une fois dans son deuxième petit-déjeuner. Le sucre, cela se mangeait sans faim, après tout.

« Alors, dis-moi tout ! Je veux tout savoir, et t'es obligé de me répondre ! D'où tu viens, qu'est-ce que tu fais chez-moi, qu'est-ce que tu fais dans la vie, pourquoi est-ce que t'as des oreilles aussi bizarres... et une queue aussi. T'es aveugle depuis longtemps ? »

Kåre brûlait d'en connaître le plus possible sur le lapin. Plus il y pensait, et plus tout cela lui paraissait étrange. Pourtant, c'était son tempérament joueur qui revenait à la charge, et qui le poussa à ajouter :

« Ah, et t'as déjà eu un petit ami avant ? Vous faisiez pas de trucs ensemble ? Par exemple ce qu'on vient de faire ? »

Tu suivais sagement ton nouveau maître dans la maison. Ses indications étaient claires et soucieuses envers toi. Tu appréciais beaucoup l'effort qu'il faisait pour que tu ne te prennes pas les pieds dans quelque chose ou te cogne. Ce garçon était vraiment différent des personnes que tu avais fréquentais depuis ton accident. Les coups... Les insultes... Les moqueries... Les attouchements... Les jugements... Tu serras un peu plus sa main dans la tienne sans t'en rendre compte en repensant à toutes ces choses. Tu ne voulais pas revivre ça. Tu avais peur qu'il te renvoie là bas ou qu'il devienne pareil que ces monstres. Ils n'avaient aucunes empathies envers les esclaves. Vous n'étiez que des objets. De vulgaires objets que l'on essayait de vendre aux plus offrants. Malgré que tu ais gardé ce statut d'esclave même ici, tu préférais cent fois plus être ici que là bas....

« Bon, ici, je suis sûr que tu casses rien ! »

Assis sagement sur le sofa en cuir, tu attendait que le suédois revienne. Il était parti prendre de quoi manger à ce que tu avais compris. Quelle bonne idée... Ton ventre criait famine et rien que de penser que tu aller manger quelque chose le faisait gronder. Tu posas ta main à plat sur ton ventre comme pour le faire terre et te laissas aller contre le dossier. Tu fermas les yeux en soupirant d'aise. C'était si confortable... La texture de cet objet était assez bizarre mais tu ne t'en préoccupait pas autant que ça.

En croquant dans la chose chaude qu'il t'avait donné. Tu clignas les yeux, surpris pas le gout... C'était bon. Tu avais tellement faim que tu le mangeas en quelques bouchers et relevas la tête vers ton interlocuteur. Il voulait savoir d'où tu venez... Après tout il en avait le droit. Et maintenant qu'il était ton maître, il profitait de ses pouvoirs pour te tirer les vers du nez. Tu soupiras et finis par hocher la tête avant d'attaquer ton récit...

« Et bien... Tout d'abord je viens de Nexus, de Terra... Je suis un terranide lapin bélier. C'est ma race... Comme il peut y avoir des chat, des chiens, des requins, des lions ou autres. J'avais un ami renard, mais il... m'embarquait dans pleins de coups fourrés en ville. Un jour, on s'est fait renverser par un diligence alors qu'on nous pourchassait car on avait volé pas mal de choses. Il est mort sur le coup. Moi, je me suis réveillé aveugle chez un homme qui m'avait soigné... C'est un marchand d'esclave qui me racheta il y a huit mois... En gros, tous les jours j'étais exposé sur la place avec les autres esclaves pour être vendu à celui qui proposer le plus. Moi souvent on ne me veut pas parce que je suis aveugle.. du coup je suis inutile. Alors... voilà... Cette nuit, je n'arrivais pas à dormir... J'étais assis contre le mur de la cave où nous dormions puis il a disparu et je me suis retrouvé ici... Je ne peux pas en dire plus. Je ne sais pas pourquoi ça a fait ça. »

Tu t'abstenais de parler des sentiments que tu avais éprouvé envers le renard. C'était pourtant évident que tu n'avais aucuns expériences... Le seul petit ami potentiel que tu aurais pu avoir était mort sous les roues d'une diligence...

Le suédois écoutait attentivement, sans interrompre d'aucune manière le récit de Yoru. Même dans son esprit, les choses étaient linéaires. C'était reposant, d'entendre quelqu'un d'autre raconter, et c'était la première fois que l'albinos se montrait un peu bavard. Même s'il le forçait un peu à parler, ce n'était pas désagréable. La voix de celui qui se désignait par le terme de lapin bélier était douce à ses oreilles, sans qu'il puisse en saisir la raison. Il aurait presque pu fermer les yeux... cependant, cela aurait été renoncé à une vision qui ne cessait de le captiver. Lorsque le garçon eut terminé, il commenta en premier lieu, comme si cela était l'élément principal du récit :

« Ah, tu volais ? J'ai des amis  qui sont aussi un peu louches, je te les présenterai peut-être ! Vous vous entendriez. »

Kåre laissa planer un silence de quelques secondes, ne voyant pas bien quoi ajouter. Il aurait bien grimacé, mais étrangement, le fait de ne pouvoir être perçu par son interlocuteur lui en coupa l'envie. Son visage resta alors assez neutre, même si ses iris verts, invisibles pour l'albinos, brillaient toujours ardemment, et continuaient à te contempler. En réalité, il était un peu décontenancé, non pas par la nature de ce qu'on venait de lui raconter, il s'était attendu à quelque-chose d'étrange, mais à sa tristesse et sa noirceur, que la candeur de Yoru ne parvenait pas à masquer.

« C'est, euh, pas une histoire très joyeuse. »

Le récit lui avait temporairement passé l'envie de jouer. Voyant que le lapin avait terminé extrêmement vite le peu qu'il lui avait apporté, alors que lui n'en était pas à la moitié, il se leva de nouveau, et alla lui chercher des gâteaux de riz. En bon européen, il ne s'était jamais vraiment fait au goût de ces en-cas que les japonais appellent onigiri, toutefois, il devait leur reconnaître une certaine capacité à couper les appétits. Comme pour le plat précédent, il laissa les trois boulettes blanches sur les jambes de l'albinos. Au contraire de la dernière fois, cependant, il s'assit à côté de lui.

« Bon, la théorie la plus probable... c'est que tu viennes d'une dimension parallèle, et qu'un genre d'événement cosmique t'ai transporté ici, peut-être avec une mission capitale pour la survie de nos deux univers. Non, enfin. La théorie la plus probable c'est que t'es timbré et bizarrement foutu. Mais j'aime quand même bien la première. Y'a des mogs, dans ton monde ? »

Les souvenirs de veilles parties de Final Fantasy revenaient à lui. Il avait joué à un jeu vidéo au scénario semblable, mais inverse : un humain se trouvait projeté dans une autre réalité, et devait lutter pour revenir chez lui. Cela l'inspirait un peu. Kåre se rapprocha de Yoru, et cala son bras derrière les épaules nues de ce dernier, l'attirant légèrement vers lui. Le geste était cordial plutôt qu'ambigu, néanmoins l'adolescent ne se privait pas d'en profiter un peu encore.

« On parle sérieusement juste deux minutes, euh : en admettant que tu viennes d'un univers différent. » C'est pas le meilleur préambule à une discussion sérieuse, ça. « Okay, alors je t'annonce que t'es sur la planète Terre, année 2013. Ça t'aide à te situer ? Donc, on a plus de diligences depuis un moment, on a des voitures, qui sont beaucoup plus dangereuses... et, aussi, bien... les terranides, a priori, ça n'existe pas, ni les renards, ni les lapins, ni rien. Je suis pas très sûr de la réaction des gens s'ils te voyaient dans la rue. J'pense qu'ils croiraient à une blague, et qu'après, éventuellement, ils flipperaient. »

Il frotta gentiment le bras de l'albinos, quelque-chose qui se voulait rassurant. Si c'est un peu bizarre pour moi, j'imagine même pas pour lui. C'est lui qui se retrouve projeté dans un monde étrange. Ça doit lui faire drôle. Surtout qu'il est pas aidé...

« Je t'ai pas entendu dire que t'avais une famille... sauf si un marchand d'esclaves est une famille ? En tout cas, y'a peu de chance qu'il te retrouve ici... Je me demandais du coup : t'as des projets pour l'avenir ? Je veux dire, tu comptes retourner dans ta dimension ? Quelqu'un t'attend là-bas ? Parce qu'ici, ça va être compliqué. On pourrait aller voir les flics, peut-être, mais je pense que ça serait une mauvaise idée. »

Cette fois, c'était E.T qui était invoqué par son imaginaire. Des hordes de scientifiques déterminées à disséquer son ami vivant, à l'enfermer dans un laboratoire au moins, pour découvrir quel gène particulier lui avait fait pousser d'aussi grandes oreilles. Ce n'était pas du tout ce qu'il voulait, pour sûr. Il lui fallait quand même cerner un peu mieux les aspirations de l'albinos.

« Tu sais pas où aller, après ? En tant que ''esclave'', tu savais faire quelque-chose ? Au moins tu sais lir... ? Non, rien. T'as bien un talent ?  »

L'adolescent, de son propre avis, aurait fait un conseiller d'orientation pitoyable.

« C'est, euh, pas une histoire très joyeuse. »

Ta tête était légèrement baissée. Bien sûr que ce n'était pas joyeux. Peut être qu'il s'attendait à une histoire où tu venais d'un monde en bisounours. Tout le monde ressemblerait à des peluches vivantes et  on sauterait sur des nuages en barbe à papa. Ce n'était pas parce que vous n'apparteniez pas au même monde que les choses n'étaient pas aussi dures. Bien que pour le suédois, il ne devait connaître qu'une vie facile.

Tu sentis alors trois choses se posant sur tes cuisses. Tu clignas les yeux et sentis le sofa s'affaisser à côté de toi. Tu tournas alors la tête vers le suédois, une boulette de riz dans la main. Pourquoi il venait à côté de toi maintenant? Tu ne réfléchis par trop et portas la boulette à tes lèvres. Tu sentis un peu l'odeur, méfiant, et prit un petit morceau en bouche pour goûter. Ce n'était pas mauvais... Toi qui étais plus habitué aux fruits et aux légumes, tu découvrais pleins de nouveau goûts. Tu croquas alors une grosse bouchée, écoutant Kare sans t'arrêter de manger. Quelques grains de riz, se déposant autour de ta bouche.

« Bon, la théorie la plus probable... c'est que tu viennes d'une dimension parallèle, et qu'un genre d'événement cosmique t'ai transporté ici, peut-être avec une mission capitale pour la survie de nos deux univers. Non, enfin. La théorie la plus probable c'est que t'es timbré et bizarrement foutu. Mais j'aime quand même bien la première. Y'a des mogs, dans ton monde ? »

« Des mogs? » Demandas-tu la bouche à moitié pleine.

Le bras venant te rapprocher de Kare te fi légèrement sursauter. Tu avalas la bouchée que tu avais en bouche et tournas la tête vers le blond. Tu ne le repoussas pas, rien. Tu ne devais pas faire ça à ton " maître " après tout.

Tu hochas tout simplement la tête de haut en bas en assimilant les informations. Tu étais donc dans un autre monde. Les espèces comme la tienne n'existaient pas ici. Tu compris assez rapidement que si les humains te verraient, ils paniqueraient un instant puis voudraient voir comment tu étais fais. Tu soupiras et croquas dans la dernière boulette.

« Tu sais pas où aller, après ? En tant que ''esclave'', tu savais faire quelque-chose ? Au moins tu sais lir... ? Non, rien. T'as bien un talent ?  »

« Un talent... » Tu secouas la tête. « Non... Il disait juste que... j'avais heu... le corps qui pourrait intéresser... même si j'étais aveugle. »

La dernière boulette y était passée. Tu te pinças légèrement les lèvres et penchas la tête sur le côté. Tu n'aimais pas parler. Tu n'aimais pas cet interrogatoire et pourtant tu étais obligé d'y répondre. Tu soupiras et lâchas.

« D'autres questions? »

Le regard de Kåre se fit un peu distant, et il regarda un instant par la fenêtre ouverte. Elle donnait sur un espace vert très bien entretenu, à l'aspect un peu bâtard, entre le jardin zen et le jardin à la française. D'abord, il y avait quelques arbres, des mélèzes, puis un gazon qui s'étendait sur une surface assez grande, et qui continuait sur les côtés. Il était idéal pour jouer au football. Yoru ne peut pas jouer au football, pensa avec une pointe de tristesse l'adolescent. Plus loin, il y avait des haies taillées droites, et qui formaient une sorte de labyrinthe végétal. En périphérie, une marre artificielle, avec un petit pont rouge et des galets blancs, quelque-chose d'assez traditionnel, où sa belle-mère passait beaucoup de temps.

« Il avait raison. Tu es très beau, Yoru. »

Le suédois reporta son attention directement sur l'albinos. Il le tenait toujours par les épaules, et trouvait cette position plutôt reposante. Il aimait bien sentir la chaleur du jeune terranide contre lui, quand bien même il était loin de faire froid. Comme sa carrure ne l'annonçait pas, Yoru paraissait avoir une facilité pour avaler rapidement des collations. Peut-être, s'il le nourrissait trop, allait-il prendre du poids. Cela ne lui ferait sans doute pas de mal, mais plus gros, il serait moins mignon, songea-t-il. C'était aussi sa fragilité qui faisait son charme. Pour autant, Kåre était un peu frustré. Il avait espéré une réponse moins laconique : son interlocuteur paraissait ne pas avoir beaucoup de goût pour les dialogues, et cela l'exaspérait un peu. Il aurait aimé en apprendre un peu plus sur son monde.

« Ouais... » répondit-il à sa dernière question qui ne cachait rien de son indisposition à continuer de discuter.

Qu'on se lasse aussi vite de ses interrogatoires était tout-de-même vexant. Il n'avait même pas besoin de son don pour percevoir le déplaisir. S'il ne veut pas parler, on va s'occuper autrement. Paisiblement, il se rapprocha une nouvelle fois du terranide, et le tira encore un peu, par les épaules, vers lui. Enfin, lui chuchota à la base de l'oreille, d'un ton à la fois espiègle et sensuel :

« Ça te dérange si je t'embrasse ? »

Évidemment, le garçon n'attendit pas la réponse. Immédiatement, il raffermit sa prise sur le buste de Yoru, le dissuadant de s'écarter, et il tira la langue. Par petites lampées, le muscle rose passa sur le visage pâle et doux. Il commença les joues, y attrapant les quelques grains de riz qui s'étaient collés autour de la bouche, laissant de la salive un peu partout. Puis il convergea très vite. Cette fois, Kåre ne rata pas les lèvres de son compagnon, et les lécha avec avidité pendant plusieurs secondes. C'était tout bête, un truc d'adolescent. Pourtant, il n'avait jamais vraiment embrassé comme ça : sans retenue, sans gêne. C'était bien meilleur que ça en avait l'air de l'extérieur. Avec ce qu'il avait mangé, la peau du terranide avait un goût sucré.

Le suédois passa sa main derrière la tête de l'albinos, allant se perdre dans les cheveux de ce dernier.  Se souvenant de leur expérience récente, il alla légèrement titiller une des oreilles. Sa langue commença à vouloir forcer la barrière des lèvres, poussant tendrement entre-elles pour les contraindre à la laisser passer. Il avait envie de sentir celle de Yoru, à laquelle il n'avait jamais tellement prêté attention jusqu'ici, mélanger leurs salives, quelque-chose d'intime. C'est bien la meilleure chose à faire après tout, lui donner de l'amour. Il n'a pas l'air d'en avoir beaucoup eu. Son autre bras passa lui aussi derrière l'adolescent, frottant doucement l'épiderme de son dos, et remontant jusqu'à sa nuque.