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De l'écran à la réalité (PV Alice Makai)

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Camille l'ambigu(e)

Humain(e)

De l'écran à la réalité (PV Alice Makai)

lundi 08 avril 2024, 23:20:33

Ca y est ; plus aucun doute n’est permis.
Il aura fallu des semaines à Camille pour y parvenir.

D’abord, ce fut au hasard d’un de ses nombreux errements sur la toile, en quête d’il ne sait plus quoi. Il y a les soirées où il cherche un plan drague, au masculin comme au féminin. Il y a les soirées où il ne cherche qu’à se contenter manuellement. Il y a les soirées où il ne cherche rien de particulier.

Oui, ce devait être là, à aller d’un site à l’autre, abreuvé de photos de toutes sortes, des plus subtiles aux plus crues. Ce soir-là, sa féminité ne trouvait nul beau membre à son goût ; trop de bad boys persuadés de détenir l’arme absolue, et le récent souvenir de l’amant d’un soir qui l’avait laissé meurtri. Oui, ce soir-là, sa masculinité cherchait la beauté au féminin, pas de ces appâts exposés sans subtilité, mais plutôt un minimum de sensualité ; hélas, dans cette ultra concurrence, les femmes s’exposaient au seul but de séduire par ce petit détail à nul autre pareil.

C’est au milieu de ça qu’elle était apparue, elle, Sakura. Hélas le visage caché, et cependant le corps exposé, mais tout en tact. De la suggestion, de la sensualité, elle dénotait du reste. Comme aimanté, Camille s’était pris au jeu, fouillant d’abord sur le site, reprenant son historique, découvrant d’autres photos, certaines très romantiques finalement, d’autres très osées également.

Mais tout a un prix ! Pour télécharger, il faut payer, et le site semble très sécurisé pour éviter les plaisantins et les roublards. Maugréant au début, davantage séduit ensuite, Camille téléchargea une photo moyennant paiement, photo aussitôt imprimée et affichée au mur. Bientôt rejointe par une autre, payée aussi, et même une troisième. Ce soir-là, Camille s’endormit face à ces trois photos, après s’être masturbé pour la première fois pour cette Sakura tout juste découverte.

Les jours suivants, cette obsession grandit ; d’autres photos achetées, certaines en grand format au mur, d’autres en petit format ou en fond d’écran. Cette jeune femme était un canon, la perfection. Qu’elle soit suggérée ou dénudée, sa poitrine le captivait. Qu’elles soient cachées ou offertes, ses fesses offraient un galbe parfait. Et que dire de son sexe qu’elle se plaisait à dissimuler ou révéler au jeu des tissus ?

Sakura métamorphose Camille ; il ne sortait quasiment plus, se plaisait dans son studio, parcourait la toile à la recherche de toute photo, de tout indice même. Car, sournoisement, l’envie de passer du rêve à la réalité s’insinuait. Camille se mit à enregistrer le moindre détail qui l’aiderait, ne serait-ce qu’une infime portion de fenêtre donnant une idée du paysage environnant. Bien que connaissant, de par son métier, un grand nombre de studios photo et vidéo locaux, Camille ne parvenait pas à identifier les lieux où posait Sakura. Son corps crevait l’écran, tel un vibrant appel au sexe, mais rien de rien ne disait où aller !

Camille sombrait, sans s’en rendre compte ; des soirées à se branler, devant les photos d’une inconnue qui l’obsédait, il n’en pouvait plus. Enfermé dans son studio, il en devenait fou, malade de cette obsession. Lui qui avait pourtant goûté aux deux sexes, se contenter chaque soir de voir jaillir le foutre de son membre meurtri et solitaire, pour une inconnue de papier qu’il rêvait de posséder.

Jusqu’à un soir où, le site étant planté, Camille n’eut plus ses nouveautés en photo. Le manque, atroce, qui vous tenaille, vous arrache les tripes ! Il tournait comme un lion en cage. Il devait sortir, prendre l’air. Seikusu était calme à cette heure tardive, hormis quelques fêtards tardifs. Camille errait, dans ces rues qu’il connaissait mais ne reconnaissait plus. “Sakura, où es-tu ? Derrière quelle fenêtre te caches-tu ?” ; son esprit divaguait, tandis qu’il observait les rares fenêtres encore allumées.

Et puis, merde ! Y’a pas que toi… Je vais m’éclater, je m’en fous de toi” hurla-t-il soudain, alors qu’au loin le panneau lumineux “Au Paradis” trouait la noirceur de la nuit et de ses pensées. Payer pour une prestation, il l’avait déjà fait, avec un homme comme avec une femme. Mais là, il était décidé à payer pour se sortir Sakura de la tête. Il fallait un truc violent, radical.

“Au Paradis”, les tarifs étaient affichés dès l’entrée, pas besoin de demander, hormis pour une prestation “spéciale” ou “complémentaire”. Camille n’avait pas besoin de finasser. “Je veux la pire maîtresse, celle qui me rappellera que je suis qu’une fiotte”, se contenta-t-il de dire à la réception, tendant sa carte bancaire.

A cette heure tardive où le client se faisait rare, c’était une aubaine pour le gérant. Que se passa-t-il ensuite ? Camille ne saurait le dire, tant ses souvenirs étaient brouillés, quand il redescendit l’escalier ; tout au juste se souvenait-il d’une brune aux yeux de jais,et de traces corporelles faites de pointes de talons et de zébrures de lanières, mais surtout d’un sexe endolori, comme s’il avait été écrasé.

Il faut dire que le choc qu’il reçut, au pied de l’’escalier, fut d’une violence insoupçonnée. Tandis qu’il remettait sa veste, il regarda le couple monter l’escalier. Sakura ! Dans un lieu et une tenue qui ne laissaient planer aucun doute sur ce qu’elle s’apprêtait à faire. Impossible ! Après tout ce qu’il venait de subir d’une “maîtresse” fort experte dans son art, voilà que l’obsession surgissait à nouveau. Traitement de choc pour rien ! Il regarda ces fesses onduler au fil des marches, oui c’était Sakura. Il regarda cette poitrine mise en valeur et si légèrement dissimulée se dresser fièrement face à la porte de la chambre, oui c’était Sakura. Il n’avait jamais vu son visage, toujours masqué sur les clichés, mais il était sûr que c’était elle qui allait entrer avec ce vieux barbon pour ce qui ne laissait aucun doute.

Camille était partagé entre dépit et colère, mais le gérant lui fit signe qu’il était temps de partir. Le froid de la rue le ramena brutalement à la réalité. Il rentra illico au studio ; si son corps meurtri lui faisait mal, son esprit perturbé fonctionnait en surrégime. Etait-ce elle ou pas ? Il passa des heures à chercher la moindre info sur le Paradis, mais quasiment aucune photo ne lui donna d’indice avéré, hormis une seule où il pensa identifier un lieu de pose de Sakura.
Camille dormit peu et mal ; si Sakura passait de l’écran à la réalité, c’était sous le pire jour qu’il ait pu imaginer. Il fallait savoir ! Ainsi les soirées suivantes alternèrent l’écran en quête de nouvelles photos, et les veilles devant le “Paradis”. Ce n’est qu’au troisième soir qu’il l’aperçut, dans un long manteau très sobre ; mais, même au travers de cet épais vêtement, Camille n’avait aucun doute, persuadé que les formes ainsi dissimulées étaient celles de sa Sakura enfin matérialisée.

Pas seule, visiblement, car un individu l’attendait au dehors. Un individu dont la lumière des réverbères révéla des traits du visage très proches de la supposée Sakura. Un chaste baiser, un joli sourire. Son mec ? Son mac ? Un ami ? Camille la douceur devenait Camille la haine. Le couple semblait si insouciant que la filature fut néanmoins facile. Camille avait enfin l’adresse ! Mais Sakura ou pas ?

En rentrant, il compara les photos avec ses souvenirs de la nuit. Pas facile ! Il en fallait davantage. Dès le lendemain, il s’installa en terrasse, face à l’immeuble où la supposée Sakura s’était engouffrée avec il ne sait qui. Il fallut plusieurs jours de filature encore, pour obtenir la pièce manquante du puzzle. Quand la supposée Sakura entra dans un immeuble où se louaient des studios photo, Camille compris qu’il avait vu juste : la femme qu’il espionne depuis des jours est celle qui le hante sur la toite et qui arrondit ses fins de mois au “Paradis”. Il n’y a plus qu’à…
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Aujourd’hui, c’est le jour J. Camille a longtemps mûri tous les scenarii possibles : utiliser la messagerie du site, demander ses prestations au Paradis, l’accoster au pied de son immeuble, plutôt amoureux transi ou maître-chanteur ? Seule hypothèse inenvisageable : qu’il se soit trompé, que celle qui travaille au “Paradis” ne soit pas celle dont il connaît le corps, mais pas le visage, via son écran. Impossible ! Il en est sûr, il est prêt...

Merci Tenshi

Alice Makai

Humain(e)

Re : De l'écran à la réalité (PV Alice Makai)

Réponse 1 jeudi 11 avril 2024, 21:54:28

C’était un soir comme un autre. Alice, en compagnie de Takeda, faisait un debrief de leur dernier shooting. Passant chaque photographie en revue, ils essayaient de voir ce qui pourrait être amélioré, ou ce qu’ils pourraient tenter de nouveau une prochaine fois. Quand leur discussion fut interrompue par une notification sur l’ordinateur indiquant qu’un nouvel utilisateur venait de s’enregistrer sur le site où ils publiaient le fruit de leurs séances photos, suivi d’une seconde annonçant l’achat de plusieurs photographies par ce même utilisateur. Le blond se fendit d’un sourire en regardant son modèle.

”Je crois que Sakura a un nouveau fan."

Les jours suivants, cet inconnu acheta encore de nouvelles photographies à “Sakura”, ravissant les personnes derrière ce compte, bien qu’Alice se sentit comme souvent étrange à cette idée. Elle ne savait pas alors que cette simple vente allait déclencher une véritable obsession  chez cet inconnu…

¤¤¤¤¤

”Takeda ? Pourquoi tu appelles ? Tu sais que je commence bientôt”
”Ouaiiiis je sais justement. Je voulais te prévenir que le site avait lâché. Je vais voir si c’est un souci d’hébergeur ou autre chose, mais tu risques de te faire spammer donc tu devrais couper ton portable. Je m’occuperais des notifications, ne t’inquiète pas.”
”Merci t’es le meilleur ! Désolée de te laisser gérer ça.”
”Pas de souci ! Bon courage !”
”Merci, à toi aussi ! ”

Alice raccrocha et, suivant le conseil de son ami, passa son portable en veille avant de le ranger dans son casier. Elle devait finir de se préparer. Ajustant son maquillage, sa coiffure, sa robe, elle finit enfin par se diriger vers l’entrée du Paradis. Elle croisa une de ses collègues, une brune en tenue moulante qui donnait principalement dans la domination, l’antithèse de la jeune femme en terme de prestation, et au vu du sourire qu’elle affichait, elle avait pris beaucoup de plaisir lors de sa dernière séance. Le client devait encore être en train de s’en remettre.

D’ailleurs, en parlant de client, en voilà un nouveau qui arrivait. Un habitué qui avait demandé à la voir elle en particulier. Evidemment, Alice lui offrit son plus grand sourire avant de le conduire en direction de la chambre où elle allait le satisfaire, se déhanchant sur le chemin. Elle ne savait pas alors que ces courbes venaient d’être remarquées par ce garçon qu’elle croisait près de l’escalier…

¤¤¤¤¤

Un autre soir, une autre fin de service. Alice se posa nue face au miroir des vestiaires et grimaça en voyant les marques rouges sur sa poitrine. Son dernier client n’y avait pas été de main morte, heureusement que sa peau ne marquait pas tant que ça. Soupirant, elle se rhabilla, repris ses affaires, son manteau, et sortit par l’arrière du bâtiment qui avait fermé ses portes au public. Elle marchait, la tête rentrée dans son col pour se protéger du froid, quand elle entendit la voix de son adelphe appeler son nom. Elle accéléra légèrement le pas dans sa direction. Une étreinte, un baiser, un sourire.

”Qu’est-ce que tu fais là ?”
”A ton avis petite maligne ? J’attends ta collègue, la petite blonde là.. Nan j’ai fini il y a vingt minutes, je me suis dis qu’on pouvait rentrer ensemble”
”Volontiers très cher !”

La plus jeune pouffa légèrement avant de marcher à ses côtés, posant par moment sa tête sur son bras, alors qu’ils se racontaient l’un et l’autre leurs journées respectives, dans une certaine insouciance. Elle ne savait pas alors qu’une personne était en train de suivre leurs pas...

¤¤¤¤¤

”Bonjour, j’aimerais vous prendre deux frappuccinos et un chaï latté s’il vous plait. Oh et mettez moi trois croissants si ça ne dérange pas.”
”Bien sûr mademoiselle, je vous prépare ça de suite. Par contre vous savez, vous pouvez retirer vos lunettes de soleil à l’intérieur.
”Oh euh, oui ahah, désolée l’habitude.”

Alice remonta ses lunettes sur ses cheveux, esquivant les regards alentour. Elle n’aimait pas avoir le visage découvert quand elle s'apprêtait à se rendre dans un studio photo. Une habitude, d’autres diraient une paranoía pour le moins légitime. Elle attendit patiemment sa commande avant de quitter l’établissement en remerciant le serveur. Elle n’avait pas encore redescendu ses lunettes quand elle percuta légèrement un jeune homme aux cheveux clairs.

”Oh désolée, je suis maladroite !”

Fort heureusement, il n’y eut pas de casse, pas de boisson renversée ou autre, aussi Alice souhaita-t-elle une bonne journée à l’inconnu avant de retrouver son frère et leur ami pour se rendre au studio photo qu’ils avaient réservé ce jour-là. Elle ne savait pas alors qu’elle avait croisé ce garçon qu’elle obsédait, et lui avait donné la réponse qu’il cherchait depuis des semaines…

¤¤¤¤¤

"A deux heures de l'heure prévue, non, impossible que j'annule la réservation. Désolé."

La situation était compliqué… Takeda était au téléphone avec le propriétaire du studio qu'il avait réservé pour leur prochain shooting avec Alice. Il venait de recevoir un appel du travail pour un événement à couvrir en urgence, et devait à tout prix réussir à faire annuler la réservation.

"Ecoutez, ce que je peux vous proposer, c'est de voir si je n'ai pas un photographe disponible dans mes contacts. Ça vous irait ?"

Une petite hésitation, un échange de regard, une petite grimace, mais ça passe.

"Euh oui d'accord. Dans le pire des cas on pourra toujours réserver une prochaine fois chez vous."
"Très bien, je vais voir ce que je peux vous trouver dans un délai aussi court."
"Précisez au photographe que la modèle ne montrera pas son visage."

Takeda raccrocha tandis qu’Alice grimaçait un peu.

"On avait pas trop le choix, il ne nous aurait plus fait confiance."
"Je sais… Je vais me grimer et tu me déposes ?"
"Entendu. Désolé de te faire faux bond. Et puis qui sait, ce sera peut-être une bonne rencontre."
"Hm, j'en doute."

Quelques minutes plus tard, la jeune femme ressortait de sa chambre. Un masque médical sur le bas du visage, des lunettes de soleil et une perruque blonde sur la tête surmontée d'un châle, bien malin qui la reconnaîtrait au premier coup d'oeil. Ainsi camouflée, elle monta dans la voiture aux côtés de Takeda qui la déposa rapidement au studio avec son sac de change avant de filer à sa mission. Hésitante, elle entreprit de monter les escaliers qui montaient au studio. Le propriétaire les avait appelé entre temps pour dire qu'il avait trouvé quelqu'un, à savoir maintenant qui du photographe ou de la modèle était arrivé en premier.
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Merci Tenshi ♡

Camille l'ambigu(e)

Humain(e)

De l'écran à la réalité (PV Alice Makai)

Réponse 2 vendredi 12 avril 2024, 16:29:50

Camille, j’ai une urgence. Il faut que tu me dépannes. Rappelle-moi !

Il déteste qu’on le dérange, quand il est en pleines recherches, en l’occurence sur Sakura. Cette jeune femme l’obsède § N’est-il pas en train de se monter un scénario bidon ?
Sakura, en photos, n’est seulement qu’un corps offert, du plus soft au plus hard.
Et voilà qu’il lui attribue la tête d’une fille du Paradis, qui se donne aux clients !
Certes, il y a de fortes présomptions, mais de là à ce que…
Malgré sa maîtrise des réseaux, Camille n’en trouve pas davantage, ni sur celle des photos, ni sur celle du Paradis, pour valider que c’est une seule et même personne.
Il était certain, et voilà qu’il doute !

Pour évacuer cette pression, il écoute le message téléphonique, qui vient de Monsieur Nisho, quelqu’un qu’il faut ménager, mais qu’il tient aussi d’une certaine manière. Car ce vieux monsieur grisonnant et élégant a un faible pour les jeunes femmes à la vingtaine débridée.
Plutôt que de faire oeuvre de charité sociale, en transformant tous les appartements qu’il possède en logements pour les familles sans toit, Monsieur Nisho a flairé le filon des jeunes femmes qui aiment se mettre en valeur sur les réseaux sociaux. Il leur propose soit un cadre de leur choix où elles se saturent de selfies, soit un photographe à disposition et en toute discrétion. Accessoirement, pour arrondir ses fins de mois, il loue aussi à des binômes déjà constitués de photographe et modèle.
C’est ainsi qu’il a croisé le chemin de Camille, photographe inconnu qu’il sollicite pour photographier des jeunes femmes peu farouches. Elles veulent se constituer un book, mais Monsieur Nisho reçoit secrètement une série des clichés dénudés, tandis que Camille les conserve aussi, bien entendu. Si l’un tombe, l’autre tombera ; le deal est clair.
Très professionnel en sus de sa timidité, Camille est régulièrement sollicité, et a ainsi pu découvrir l’étrange arsenal de Monsieur Nisho, du studio glamour au studio BDSM, au libre choix de celle qui définit le cadre de ses photos.

On ne fait pas attendre Monsieur Nisho ! Camille le rappelle :
“- Ah Camille, Merci. Il faut que tu me rendes un service.
- Encore une jeunette qui vous a tapé dans l’oeil, Monsieur Nisho ?
- Non, c’est vraiment sérieux là. J’ai un photographe qui s’est décommandé, et il faut que tu le remplaces. C’est dans moins de deux heures, alors il me faut ta réponse de suite.
- Et j’y gagne quoi, moi ?
- Ce sont des clients fidèles, dont je ne veux pas me passer, et je pense que tu aimeras le spectacle qui te sera offert. Bien sûr, comme à chaque fois, la suite ne me regarde pas”.
Camille réfléchit à grande vitesse ; il ne peut se fâcher avec un commanditaire qui lui offre en exclusivité tant de filles qui ne demandent qu’à poser nues, et dont les tirages ornent les murs de son studio, ou plutôt les ornaient, jusqu’à ce qu’une certaine Sakura…
Pas vraiment le choix, Camille donne son accord.
Ce sera sans doute une de ces pétasses qui se croient irrésistibles ; entre celles qui cherchent à faire pigeonner des seins plats, et celles qui se tripotent le minou sans engendrer la moindre excitation, il est rôdé.
Il shoote, il guide, il complimente, et basta !

Fort heureusement, le matériel est toujours prêt. Sait-on jamais.
Deux boîtiers et trois objectifs, ça suffit ; les studios photo de Monsieur Nisho sont bien équipés, côté éclairage, et le flash n’est pas forcément nécessaire.
Camille affectionne plutôt les ambiances peu lumineuses, gages d’un certain flou romantique, mais se plie toujours aux désidératas des clientes, dont certaines ne veulent qu’un éclairage cru et violent qui met parfois en avant une peau blanche et un maquillage raté.

Le studio photo est à quelques minutes à pieds. Camille s’y rend au plus tôt ; il aime être le premier au rendez-vous. Il aime vérifier l’installation seul, sans une nana qui se dandine autour de lui, en posant des questions techniques dont elle se fout.
Et encore ne sont-ce pas les pires ! Il a déjà été confronté à l’une, venue au shooting nue sous son manteau soi-disant pour ne pas avoir de traces de dessous, qui l’enleva sitôt rentrée, et ne cessait de tourner autour de nui alors qu’il faisait ses réglages. Camille a toujours en tête lorsqu’elle vint lui raconter un truc, lui agenouillé à fixer un pied lumineux, et elle la chatte nue au ras de son visage. Il n’avait qu’à sortir sa langue…

Le studio du premier étage, Camille le connaît par coeur ; c’est le plus élégant, le moins sulfureux diraient certains. Le canapé blanc permet bien des audaces, l’éclairage est adapté plutôt doux, et il y a également un classique fauteuil en rotin, sans oublier le placard qui recèle des trésors pour “pimenter” le trop conventionnel.
Tout est prêt, bien trop tôt même.
Appuyé à la fenêtre comme pour guetter la cliente, Camille parcourt son smartphone, et bien sûr la galerie photo dédiée à Sakura. Il essaie d’imaginer ce corps, parfois suggéré et parfois exposé, avec la tête de la fille de joie du Paradis. Ca pourrait vraiment coller.
Pourtant…
Il vient de trouver ce qui cloche ! En fait, ce qui lui déplaît, c’est qu’il ne supporte pas que celle qui pose pour la beauté du corps et dont il y a fort à parier qu’il est amoureux, soit aussi celle qui se fait sauter par tout mec ayant du fric et qu’il pourrait faire chanter.

Il verra, le moment venu. Négligemment, il regarde par la fenêtre. Une blonde descend de voiture, et se dirige vers l’immeuble.
Qu’est-ce que c’est que cette blondasse? Si Monsieur Nisho pensait à un after avec elle, c’est même pas en rêve !
Les talons dans l’escalier, les pas s’arrêtant devant la porte, la poignée qui tourne, ça se confirme, hélas.
Debout face à la porte, appareil photo en mains, Camille regarde celle qui entre.
C’est quoi cet accoutrement?” se dit-il, masquant la question par un “Bonjour”.
Juste avant qu’un violent flash ne l’éblouisse : la silhouette de Sakura, encore elle.
C’est impossible, et pourtant, il en reste coi, remerciant tous les dieux de l’univers.
Ce n'est plus de l'obsession, c'est pire : il la voit partout ! Et pourtant...
Dès cet instant, Camille décide d'utiliser tout ce qu'il sait d'elle, pour voir si c'est bien elle.

Il a presque toutes les cartes en mains, mais il ne peut pas abattre son jeu aussi simplement !
“Bonjour, je vous reconnais, malgré votre déguisement ; vous êtes celle qui pose dans des photos pornos, et qui se fait sauter au Paradis pour du fric”.
Pas terrible comme entrée en matière, et surtout le risque d’un clash avec Monsieur Nisho, une chose à éviter absolument, car ça le priverait d’une source de clichés copieuse.
Il va falloir être beaucoup plus subtil !

Il essaie de contenir toutes ses pensées, toutes ses questions, tous ses désirs aussi. Car, de l’avoir vue nue dans des clichés sans équivoque, ne le laisse pas indifférent… si tant est que ce soit Sakura.
Pour le moment, il faut rester neutre !

Il essaie de deviner si la perruque blonde pourrait cacher les cheveux de celle qu’il a vue au Paradis. Peut-être…
Il essaie de deviner si le masque chirurgical pourrait cacher le dessin des lèvres de celle qu’il a vue au Paradis. Peut-être…
Il essaie de deviner si les yeux, derrière les lunettes de soleil, pourraient être ceux qui l’ont fixé au Paradis. Peut-être…
Il essaie d’infirmer ou confirmer que ce pourrait être Sakura, celle dont il est tombé amoureux via ses clichés. Peut-être…

Ravi de travailler avec vous, Monsieur Nisho m’a beaucoup recommandé ce shooting”, dit-il, pour essayer de fondre la glace de celle qui reste sur le seuil de la porte.

Entrez, mettez-vous à l’aise, poser votre manteau sur la chaise au fond, mais peut-être connaissez-vous déjà ce studio.”, il faut réduire le round d’observation au plus bref.

Mais, quand le manteau est posé, quand elle se retourne vers lui, Camille reçoit de nouveau un flash violent. Cette tenue, il est sûr de l’avoir vue sur des clichés de Sakura. Plus aucun doute !
Etes-vous…”, Camille se ravise aussitôt car il allait prononcer son nom d’artiste, sans être sûr à 100%, et improvise “euh vous avez des souhaits sur la séance?”.
Il doit à tout prix réussir à fouiller les photos sur son portable, là où il a enregistré tous les clichés qu’il a achetés à Sakura. Si l’habit de cette modèle a aussi été porté par Sakura en séance de pose, ça renforce encore les certitudes déjà bien ancrées.

« Modifié: lundi 15 avril 2024, 15:53:06 par Camille l'ambigu(e) »

Merci Tenshi


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