La chute [Alice Korvander]

Roi de Sylvandell était un titre qui lui suffisait amplement, mais Tywill, effectivement, en avait d’autres. Il était aussi un général ashnardien, et c’était à peu près les seuls titres qu’il reconnaissait. Le reste n’était que surnom. Tyran d’Or était un surnom que certains insurgés lui donnaient, en référence aux dragons dorés. Le Roi se moquait bien de cela, et ne se soucia donc pas de répondre à la femme. Il n’était pas venu pour causer ; il laissait ça à sa fille. Sur un champ de bataille, on ne causait pas. Ou alors, simplement pour insulter le salaud d’en face. Le marteau tremblait entre les mains du massif roi, tandis que les archers, nerveux, hésitaient sur la conduite à tenir. C’était visiblement un duel, mais il ne répondait pas à l’honneur. Ishtar était une prisonnière de guerre, le code de l’honneur lors des duels ashnardiens ne s’appliquait donc pas. Tywill s’avançait vers elle, lorsqu’il sentit des espèces de vagues le repousser. Léviathan grogna en s’écartant.

*Je sens la magie infernale de Nav brûler en elle. Tu risques de t’en mordre les doigts, petit Roi...
Ne te fous pas de ma gueule.*

Tywill n’était pas idiot ; la peau d’Ishtar constituait à elle seule une solide armure, presque impénétrable. Elle cicatrisait extrêmement vide, ce qui la rendait encore plus forte. L’épée n’était là que pour la forme ; ce n’était clairement pas elle qui était la plus menaçante. Le Roi ne pouvait que difficilement avancer, et attendit, tandis qu’Ishtar continuait à lui parler, l’excédant. Quelle était donc cette tendance à actuelle à jacqueter en plein combat ? On était pas dans un foutu salon de thé, bordel ! Le Roi ne disait rien, se préparant à passer en force, quand le sort se termina. Il s’agissait visiblement d’un sort de nécromancie élevé, et des espèces de morts-vivants s’avancèrent vers lui. Ils avaient des uniformes et des armes infernoises, et étaient un mélange de lave en fusion et de roche. Ils jaillissaient depuis une espèce de faille, et Tywill ne disait toujours rien, tandis que les soldats s’avançaient vers lui, par avance rapide.

« Des caves... Elle m’attaque avec des putains de caves ! Est-ce une forme de plaisanterie ?! »

La rage le gagna, et Tywill mit un pied en arrière, un devant. Le marteau luisit à nouveau, et des arcs électriques dansèrent le long de cette massive arme. Tywill allait offrir sa spécialité : charger. Le Roi rugit, et se mit à courir rapidement, ses pieds faisant trembler le sol. Un Infernois tenta de se dresser face à lui, mais d’un coup d’épaule, Tywill l’envoya se briser sur le sol.

« RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHH !!!! » hurla-t-il.

Son cri était renforcé par son heaume, et il s’arrêta alors, devant les Infernois ressuscités. Son pied gauche partit en avant, comme un appui, le marteau en arrière, et Tywill se retourna alors, offrant son dos et sa cape aux ennemis, avant de se retourner d’un bloc, levant le marteau. Ce dernier se dressa en l’air, et les éclairs s’illuminèrent furieusement, avant qu’il ne s’écrase sur la tête d’un Infernois, le faisant littéralement exploser avant que le marteau ne heurte avec fracas le sol. C’était la célèbre Charge de Tywill Korvander !

BRRAAAAAAAAAAAAAAAAMMMMMMMMMM

Le sol explosa au contact du marteau de Sylvandell, provoquant de violentes lézardes, et toute une zone se mit à vibrer, le scorps se trouvant dessus se démembrant sous l’impact. De la poussière s’envola massivement, et des éclairs se mirent à danser sur les Infernois pris dans les arcs électriques terrifiants. Comme ils n’étaient pas vivants, ils ignoraient la douleur. Tywill n’attendit pas bien longtemps. Sa main gauche frappa violemment la tête d’un Infernois, lui brisant la mâchoire. Il tomba au sol, et le pied de Tywill s‘écrasa ensuite sur sa tête. Le Roi profitait du désordre qu’il avait semé avec sa Charge pour tuer les morts-vivants. Son marteau frappa un Infernois se protégeant derrière un bouclier. Le bouclier s’enfonça, et l’Infernois décolla du sol, se mettant à s’envoler pour retomber dans la faille. Rien ne semblait pouvoir s’opposer à ce terrifiant marteau.

Un Infernois réussit à planter sa lame sur le torse de Tywill. C’était une lame en feu, mais les flammes rebondirent sur l’armure. Grognant, le Roi attrapa la lame entre son gantelet. Il eut un peu chaud, et tira un coup pour attraper l’épée. Le soldat s’y accrocha toutefois, et Tywill lui planta son coude dans la tête. Il y avait, à l’extrémité de chacun de ses coudes, des griffes tranchantes. Elles se plantèrent dans la tête du soldat, et il lâcha son épée. Tywill l’attrapa, tenant le marteau avec une seule main, et la lança sur un autre Infernois, l’embrochant. Ce geste n’arrêta toutefois nullement l’Infernois, et les Infernois remontaient sans cesse de la faille.

*Ce sort de nécromancien est une variante des Cris ; c’est de la magie dragonique. La faille vomira sans cesse des Infernois.
Ces zombies sont des minables ! Ils leur manquent la férocité des vivants, cette rage que chaque soldat ressent dans son cœur quand sa vie est en jeu !*

Mais Léviathan avait raison. Tywill ne pouvait pas s’éterniser. Rejoindre la faille était impossible, car les Infernois étaient sans cesse de plus en plus nombreux. Leurs corps tombaient en poussière, avant de revenir, escaladant la faille. Il allait falloir la fermer, et Tywill savait précisément comment faire. Pour cela, il lui fallait juste attendre la faille. Il tint à nouveau son marteau à deux mains, alors qu’il avait frappé sur trois soldats, les repoussant sans difficulté en broyant leurs corps. Un autre Infernois l’atteignit avec un fléau, à la tempe. Le cou surprit Tywill, le faisant chanceler, donnant l’occasion à un autre Infernois de tenter de l’embrocher avec une lame rougeoyante. Le Roi réagit rapidement, déviant la lame avec sa main, puis offrit à l’Infernois un uppercut qui explosa ses os frontaux, envoyant des bouts d’os perforer sa cervelle.

Le Roi était trop prêt des ennemis pour une Charge, mais il avait d’autres techniques, dont une qui lui permettrait de se rapprocher de la faille. Mais, pour cela, il fallait qu’il boive un Élixir. Il commença par gagner un peu de temps, et leva son marteau d’une main, avant d’hurler. Jaillissant du ciel, un éclair fendit la zone pour frapper le marteau, et former une espèce d’onde de choc qui repoussa les Infernois. Ce fut nécessaire pour que Tywill sorte de son armure un flacon, et l’approche de ses lèvres. La visière protégeant ses lèvres s’abaissa, et il but le contenu de la fiole, avant de la balancer au sol, et de sentir ses sens évoluer. Il avait besoin de cet élixir pour réussir l’un de ses coups spéciaux.

Tywill se mit alors à tourner sur lui-même. Il ferma les yeux, et laissa le marteau le guider, l’élixir permettant à son corps se de déplacer suffisamment vite pour que la force centrifuge agisse. Le marteau se releva à chaque tour, et se mit alors à se guider lui-même, tournant de plus en plus vite. C’était la technique de la Toupie, et Tywill l’utilisa pour avancer au milieu des Infernois. Il tournoyait sur lui-même à une vitesse folle, son marteau fauchant les Infernois sans relâche. L’inconvénient de cette tactique, c’est qu’elle était épuisante, et de courte durée, mais ce fut suffisant pour que Tywill se rapprocha de la faille. Il perdit néanmoins le compte, et chancela, après avoir bien du renverser et balayer une quinzaine de soldats. Il tituba, et posa un genou à terre, avant de sentir un fléau exploser sa tête, l’envoyant s’écraser sur le sol. Il se retourna, tenant son marteau, et l’envoya frapper entre ses jambes, déclenchant une onde de choc qui permit de repousser quelques Infernois. Soupirant, le Roi se retourna, et s’approcha de la faille, avant que plusieurs soldats ne lui sautent dessus, leurs corps enflammés le faisant grincer des dents. Il chancela à nouveau, mais réussit à lâcher son marteau, qui heurta le sol, vacilla, et tomba dans la faille, alors que Tywill se mit à tomber sous le poids des Infernois, sa tête apercevant les flammes infernales en contrebas. Les Infernois grimpaient le long du mur, tels des espèces d’abominables araignées, remontant ainsi vers lui.

Le marteau tomba dans la lave, et émit une puissante impulsion magique, alors que le Roi commençait à être submergé. Un torrent de lave jaillit entre les deux, faisant remonter le marteau, tandis que tous les Infernois invoqués par Ishtar disparurent. Le marteau se mit à voler en l’air, et envoya une série d’éclairs heurter puissamment le sol. Il y avait des vibrations sismiques intenses, et, peu, à peu, la faille se referma, tandis que le marteau retombait dans la main de Tywill. Tywill regarda Ishtar, puis se rua vers elle. Le marteau frappa avec rage. Tywill ne put pas dire s’il avait touché Ishtar, ou si elle avait esquivé, mais, dans les deux cas de figure, l’onde de choc envoya cette dernière contre le mur d’enceinte du fort.

« Ce que la magie fait, la magie peut le défaire ! hurla-t-il en s’avançant lourdement. Il n’y a rien de personnel dans ce que je fais, Naviento. Si c’était personnel, je t’aurais déjà tué. Je me contente d’accomplir les ordres. Alors, tu auras beau me haïr de toutes mes forces... Ta haine, tu peux te la foutre au cul ! »

Tywill avait subi quelques importantes brûlures, malgré son armure, et les impacts des fléaux avaient ouvert sa peau. Il pouvait sentir un liquide chaud et poisseux glisser le long de sa tempe. Tywill, toutefois, était un soldat, soit quelqu’un habitué à recevoir les coups. Et, comme il l’avait dit à Ishtar, il se contentait d’exécuter les ordres.

« Cet artefact est d’une puissance légendaire, et ne répond qu’aux héritiers d’Erwan Korvander. Tu as le choix : soit tu te rends, et on ne t’abîmera pas trop, soit tu t’entêtes... Et tu risques de faire plus ample connaissance avec ceci », fit-il en soulevant rapidement son arme.

Ishtar laissa Korvander défoncer les zombies infernois qui n'étaient que des projections et des âmes perdues et damnées. La plupart regagnaient leur droit d'entrer dans le Château de Nav, un lieu mystique que l'on peut assimiler au paradis. Ceux qui y entraient se voyaient offert son apparence idéal, et une partie du château poussait afin de coller à sa personnalité. Ce château avait une taille démentiel maintenant ! Plus on faisait d'actions notables dans sa vie, plus la partie offert augmentait de taille de façon drastique. Mais pas tout le monde était admis... Les moins chanceux devaient traverser les onze cercles de Nav et parvenir enfin à ce lieu. Mais ces créatures squelettiques faites de magma n'étaient que des coquilles vides, Ishtar laissait les âmes damnés les occuper pour combattre et avancer dans les cercles plus vite. Pendant le combat de Tywill face à cette armée embrasée, Ishtar termina son préparatif. Plongeant ses mains dans la faille, ses doigts s'enfoncèrent dans la lave profondément. Elle recula son bras, tenant la hampe de son katana Alocer. C'était une sorte de magie de téléportation car peu importe l'arme pouvait se trouver, d'ici elle reviendrait à son propriétaire. Le guerrier se rapprocha un peu trop vite et Ishtar eut à peine le temps de voir le marteau tomber qu'elle attrapa un autre équipement et se recula vivement avant que la faille ne se referme. La créature à la peau écailleuse tourna son regard irisé d'énergie vers l'humain avant d'être furieusement repoussée.

« Ce que la magie fait, la magie peut le défaire ! Il n’y a rien de personnel dans ce que je fais, Naviento. Si c’était personnel, je t’aurais déjà tué. Je me contente d’accomplir les ordres. Alors, tu auras beau me haïr de toutes mes forces... Ta haine, tu peux te la foutre au cul ! Cet artefact est d’une puissance légendaire, et ne répond qu’aux héritiers d’Erwan Korvander. Tu as le choix : soit tu te rends, et on ne t’abîmera pas trop, soit tu t’entêtes... Et tu risques de faire plus ample connaissance avec ceci »

Voila que cet humain se mettait à parler durant le combat ? Elle ria, posant la main devant son museau, cherchant à peine à dissimuler son rire moqueur avant de se redresser plus noblement. L'état de Korvander ne passait pas inaperçu à Ishtar. Son armure était recouverte par endroit de magma rougeoyant, des failles avaient été créée et enfin la présence de sang indiqua à la dragonne que son adversaire était blessé. Et contrairement à son maréchal, celui-ci ne se régénérait pas. De plus, elle avait eut le temps de voir le mécanisme du casque de Korvander qui protégeait sa bouche. L'écart de force était déjà correctement rétablis.

"Allons... Korvander... Roi de ces cochons roses... Et cochon rose toi-même... Penses-tu que ce marteau barbare te protégera éternellement ? Je prédis pour toi une fin... Une fin proche. Peut être dans mois d'un an ou un peu plus. Certainement pas de ma main, mais...Votre décès surviendra. Votre seule chance de survie est de stopper les conflits et de changer pour une vie paisible. Votre fil du destin est faible et s'amenuise. Il n'y a pas de paradis pour vous, nulle part où aller. Le néant..."

Ishtar voyait en lui un être faible désormais, se cachant derrière la barbarie. Il n'avait jamais cru bon de penser à la mort car il l'avait trompée si longtemps... Il avait tord. La faucheuse réclamerait son âme tôt ou tard. Le dieu des hommes les avait abandonnés, surtout un meurtrier tel que lui. Faisant un geste rapide de l'épée pour se mettre en garde, elle serra sa poigne autour de son katana. L'oeil à la base de la lame fixait intensément Korvander.

"Mais si vous désirez tant que cela revenir au néant, je peux vous y aider !"

Chargeant à son tour, Ishtar fit preuve d'une incroyable rapidité. Ses ailes l'y aidant, elle se catapulta sur Tywill bien avant qu'il n'ai le temps de lever son marteau. Elle avait bien vu son jeu, ainsi que sa position avant de frapper. Il avait besoin de prendre appuis pour frapper quand il ne chargeait pas. En combat extrêmement rapproché, il n'aurait jamais l'initiative du coup. Juste avant de foncer sur lui, elle battit ses imposantes ailes et retomba dans son dos. Tywill se sentit obligé de ne pas bouger car il sentit quelque chose s'appuyer entre ses deux omoplates. Ce n'était pas la lame du katana... Et un petit bruit strident de charge eut de quoi le statufier sur place.

"Comment on appel celui qui sort une arme à feu dans un duel à l'épée, Korvander ?..."

Dit-elle en pressant d'avantage le bout de son pistolet plasma contre le dos du roi. Elle l'avait gardé serré dans sa queue après avoir récupéré son katana. De cet angle de vu, Tywill ne l'aurait jamais remarqué.

"... Le gagnant ! On peut finir ça maintenant, avec une pression de mon index qui vous explosera la poitrine. Un dixième de seconde de vie. Ou alors, vous me relâchez et je laisserais le destin se charger de vous, un an de vie. Dans les deux cas, vous décidez de votre sort... Je veux un sauf-conduit et mille âmes pour rebâtir ma cité que vous avez partiellement détruite. Vous comprenez que même si vous aviez détruit ce volcan et sa cité... un autre aurait réapparu, avec la même cité et le même peuple ? L'histoire des Infernois est éternelle... En diriez vous de même pour Sylvandell ?... Avez-vous pensés que vos actuels alliés pourraient bien... voir en vous une brebis blessée à abattre alors que vous vous éternisez à prendre une pitoyable cité ? Rappelez vos troupes à Inferis et offrez-moi ces âmes... En échange je vous offrirais un métal d'une qualité exceptionnelle pour triompher... Même des démons... Voila qui doit vous allécher, non ? Voir même... l'immortalité..."

Tywill tenait à éviter que ce combat ne se prolonge inutilement. Les cartes étaient jouées, Ishtar était perdue. Mais la dragonne ne l’entendait pas de cette manière, et, alors que le Roi se rapprochait, elle bondit sur lui, le surprenant par son agilité. Au corps-à-corps, Tywill restait tout aussi redoutable, mais le Roi n’eut pas le temps de réagir qu’Ishtar se trouva dans son dos, pointant contre lui un pistolet à plasma. Il avait effectivement vu cette femme se battre avec cette arme, et elle vint le narguer, lui affirmant, non seulement, que sa lutte était inutile, mais qu’Infernis renaîtrait toujours de ses cendres. Elle en vint même, culottée, à poser des exigences, tout en lui promettant l’immortalité. Une hérésie pour ce croyant, qui sentit sa colère s’emparer de lui, le faisant serrer les poings. De tels propos séditieux méritaient au mieux la mort, et des tourments éternels.

« Les Dieux eux-mêmes ne sont pas éternels, et votre pathétique cité n’est qu’une poussière face à la machine de guerre impériale. Quant à vos conditions, j’ai déjà replié mes dragons. Les Ashnardiens qui sont sur votre volcan appartiennent à Coehoorn. Vous vous trompez de personnes à menacer. Nous sommes donc dans une impasse, mais, si je peux vous faire une confidence... »

Tywill laissa sa phrase en suspens. Il n’était nullement nerveux, et Ishtar allait rapidement comprendre pourquoi affronter Tywill Korvander au corps-à-corps était une grave erreur. Son armure était énorme, mais également très sophistiquée. Il fallait être un colosse comme lui pour la porter sur les épaules.

« ...J’ai moi aussi une petite surprise pour vous. »

Et, immédiatement, des pointes acérées jaillirent de son dos, suivant sa colonne vertébrale, ses cotes, ses omoplates, ses bras, ses poignets, ses épaules. Personne n’attaquait un dragon dans le dos, à cause des pointes qui sortaient de son corps. Les pointes jaillirent instantanément, et une se planta dans le poignet d’Ishtar tenant le pistolet, déviant légèrement le canon de l’arme. Lorsque le tir jaillit, le rayon loupa de peu Tywill, fendant une partie de son armure, exposant une plaie, mais le combat était fini. Les pointes s’étaient solidement plantées dans le corps d’Ishtar, et le pistolet tomba mollement au sol, le sang ruisselant le long du dos de Tywill, alors que les pointes se rétractèrent. Tywill se retourna alors, et attrapa Ishtar à la gorge, la soulevant. Certaines pointes avaient traversé son corps d’un bout à l’autre, laissant des trous dont le sang s‘échappait à profusion.  Serrant son autre poing, Tywill frappa Ishtar à la tête, et fit jaillir ensuite de ses deux gants des espèces de pointes noirâtres.

« Vous défiez le Roi d’un peuple vénérant les dragons, pas un vulgaire guerrier des plaines, Ishtar Naviento. Vous devez le sentir ? Ces pointes sont recouvertes d’un poison sophistiqué à base de sang de dragon doré. Et, d’après ce que j’ai cru comprendre, votre putain de dragon, Nav, n’a pas l’air de bien aimer le nôtre. »

Il eut un léger sourire, puis se retourna.

« Vous retiendrez la leçon pour la prochaine fois : on ne se met jamais dans le dos d’un Commandeur en armure. »

Les Commandeurs n’étaient pas des guerriers réputés pour rien. Leurs armures étaient autant défensives qu’offensives, et celle de Tywill était la plus performante. Avisant la présence du pistolet-plasma, il se rappela sa blessure. A quelques centimètres près, une partie de son corps aurait disparu, et il allait rapidement devoir se faire soigner, car le tir de plasma l’avait quand même bien éraflé. Il eut néanmoins juste le temps de lever à nouveau son marteau, et de l’abattre sur le pistolet, le faisant exploser. Ileut alors un vertige, et chancela, manquant tomber sur le sol. Les gardes choisirent ce moment pour intervenir.

*Le venin ne la tuera pas, mais l’affaiblira, l’avertit Léviathan dans sa tête.
Au moins, elle sera calme jusqu’à ce qu’on soit à Sylvandell...
Tes pointes sont enduites à partir d’un sang de dragon doré âgé. Elles sont extrêmement efficaces Ishtar est suffisamment forte pour y survivre le temps qu’on arrive à destination, mais il faudra nettoyer ses blessures, et éviter des hémorragies.
Mouais... Ça, on avisera en temps voulu...*

Tywill grogna, et retira son heaume, tandis qu’Ishtar baignait dans son propre sang. La régénération fonctionnerait, mais, avec le poison dans son corps, elle n’allait pas pouvoir survivre indéfiniment, et il était probable que ses cellules régénéreraient bien plus difficilement. Le Roi tint à ajouter.

« Vous pouvez toujours tenter de vous enfuir, mais les seuls antidotes véritablement efficace contre ce poison sont à Sylvandell. »

La dragonne eut à peine le temps de reculer son bras qu'une pointe acérée traversa son poignet, la désarmant. Son poignet droit transpercé saignait avec abondance. Elle ne savait plus quoi faire quand soudain elle se sentit un poison pénétrer son organisme. Ce salaud avait été jusque là, jusqu'à employer des poisons et des toxines ! Mais son corps de dragonne allait encaisser ce mal, elle pouvait y survivre. Saisit par la gorge, le roi pouvait croire à sa réussite... Il pouvait y croire car il avait gagné cette manche. C'est avec dédain qu'il la rejeta et écrasa son pistolet plasma. Un peu plus à gauche et elle l'aurait défoncé. Les cochons roses commençaient sérieusement à l'énerver... Sa frustration et sa colère fit passer son aura au rouge alors qu'elle se redressa, regardant sa plaie dans son poignet droit.

"Ce poison... Je saurais le soigner... J'ai assez perdu de temps comme ça, Tyran d'Or. J'ai peut être manqué d'honnêteté avec vous. Jamais un cochon rose aussi infect que vous aurait put gagner le cadeau de l'immortalité. J'ai certainement connus vos arrière-grand-parents. Je connaîtrais vos petits petits petits fils avant d'avoir un cheveux blanc. Et vous, d'ici là, je vous aurais complètement oublié."

Elle gonfla ses ailes et envoya un soudaine bourrasque d'énergie malsaine qui, malgré le gabarit de Tywill, l'envoya au sol. En même temps, elle lâcha un cri de dragon que seul Leviathan ici présent comprit. C'était un cri de haine et de malédiction.

"Je te maudis, Korvander ! Je lance sur toi mon pire sort ! Désormais, tu auras un karma si négatif que tu attireras la malchance et la maladie. Que les énergies négatives t'entourent et fassent de toi un épouvantail aux ondes positives. Roi Maudit d'Or sera ton nom parmi nous ! Je n'avais qu'une malédiction du genre par vie d'homme et je la lance sur toi !"

Chancelante, véritablement épuisée par ce cri de haine, elle tomba à genoux. Couverte de boue par endroit, son aura s'amenuisant, elle haleta.  Mais des rires remplacèrent ses gémissements de douleur. Posant la main au sol, elle souria de plus belle. Elle les sentait... Levant le regard sur Tywill, elle lui rira au nez. La malchance qui l'entourait provoqua la chance d'Ishtar. Le sol explosa par endroit alors que d'antiques char d'assaut à la facture grossière et à la conception rustique émergea du sol, sortant d'un soudain mur de vapeur émanant du sol. Les tanks avaient tous une grande foreuse les permettant d'émerger du sol. Ishtar vit sortir d'eux des centaines de soldats jeunes et athlétiques de son monde. La surprise fut totale ! Les gardes de ce bastillon, dépassés par une telle technologie, se retrouvèrent dans un corps à corps d'Infernois enragés. Ishtar se redressa difficilement avant de voir arriver un dragon bleu sortir. Le regard d'Ishtar s'emplit de surprise... Un mâle venait la sauver...

"Oh... Mon beau Muertam... Tu es venus ?"

La bataille était terminée. Tywill récupéra son marteau, et le remit à sa ceinture, avant d’observer sa plaie. Il y avait un peu de sang, et il grommela. Il allait devoir se faire soigner, car la blessure était un peu plus profonde que ce qu’il pensait. La femme-dragonne, toujours aussi infatigable, et un peu lassante pour Tywill, relança ses malédictions. Elle poussa un Cri qui renversa Tywill, mais qui manquait de puissance. Léviathan ne dit rien, et Tywill eut droit à un florilège de malédictions. Il soupira, et fit signe aux gardes de la ramener en cellule, avant de se retourner... Le sol se mit alors à trembler sous ses pieds, et Tywill baissa la tête.

« Qu’est-ce que... ?! »

A cet instant, plusieurs explosions livrèrent passage à des espèces de chars d’assauts équipés de grosses foreuses. Surpris, les gardes du château décochèrent leurs flèches, et se lancèrent au combat, mais sans réelle chance de victoire. Tywill ne comprit rien à ce qui se passait, si ce n’est que l’endroit commençait à devenir dangereux. Il était blessé, et avait beaucoup usé du Marteau. Son énergie magique avait besoin de se recharger.

*Il semblerait que les Impériaux se soient légèrement fourvoyés...*

Tywill haussa un sourcil. Plusieurs soldats ennemis s’approchèrent d’eux, mais Léviathan poussa un Cri qui les faucha comme des épis de blé, avant de déployer les ailes, et de décoller. Il se posa sur un muret, et poussa un autre cri, un appel rugissant.

« Raan’... Mirrr’... Taaaahh’ ! »

Léviathan décolla ensuite, tandis que le Marteau de Tywill se mit à frapper, atteignant un soldat rebelle au ventre pour l’envoyer s’écraser contre la carcasse d’un char d’assaut. Tywill ignorait qui était ces abrutis, mais ils allaient comprendre qu’il ne fallait pas lui casser les pieds. Un autre soldat le visa avec l’un de ses fusils plasma, mais il eut à peine le temps de le viser que le Marteau fila droit vers lui, et lui explosa le crâne. Le Marteau tournoya dans les airs, et revint dans la main de Tywill, qui s’en servit pour frapper un autre soldat, l’envoyant s’écraser contre le mur du fort. La forêt semblait s’agiter, et Léviathan revint attaquer, fondant sur les soldats infernois. Son souffle infernal jaillit tout seul, et brûla plusieurs Infernois, alors qu’il déployait ses ailes.

Le Cri qu’il avait lancé, « Allégeance animale », allait attirer les animaux sauvages de la région. Le pont-levis menant au château étant abaissé, des loups affamés ne tardèrent pas à déferler, rejoignant les forces des Impériaux contre les Infernois. Léviathan n’en avait toutefois pas fini, et poussa un autre Cri, en pensant à Tywill :

« Ood’… Ah’… Viiiing’ ! »

Sa voix caverneuse retentit alors dans la zone, et, autour de Tywill, des formes fantomatiques apparurent, tenant également des armes. Trois fantômes magiques qui représentaient trois des anciens Héros de Sylvandell, des Rois et des Commandeurs qui avaient tous chevauché Léviathan. Leurs âmes, même dans la mort, étaient reliés à Léviathan, et il avait donc pu les invoquer. Les fantômes aidèrent Tywill, plongeant sur les rebelles.

*Il est temps de partir, Roi…
Je ne suis pas un couard !
Cette dragonne est-elle si importante à tes yeux ? Ce volcan ridicule intéresse-t-il tant ton précieux Empire ?*

Tywill pesta, et écrasa la tête d’un soldat. La situation tournait en faveur des Infernois, et les Cris de Léviathan n’étaient pas éternels. Le dragon continuait à voler dans le ciel. Le Roi se fit une raison. Il ne pouvait pas se permettre de mourir, a fortiori pour une guerre qui ne le concernait pas. Le Roi se mit alors à courir, filant vers l’un des escaliers en pierre menant sur le rempart, enjamba les créneaux, et sauta dans le vide. Il atterrit sur le dos de Léviathan, et ce dernier se mit à décoller dans le ciel. Plusieurs Sylvandins avaient été tués, mais les Commandeurs qui accompagnaient Tywill s’en étaient sortis. C’était l’essentiel.

*Ramène-nous au royaume, Léviathan... J’ai une plaie à faire soigner... Et un volcan à oublier...
Les dragonnes sont rancunières, Roi. Elle ne t’oubliera pas.*

L’avertissement amusa le Roi, qui ironisa :

« J’ai toujours eu un putain de succès avec les femmes. »

La nouvelle de l'attaque d'Inferis ne lui étais en vérité jamais parvenue. Il n'était dû que par un hasard. Il avait pris congé de la dragonne un mois plus tôt, afin de continuer à chercher d'autres dragons ainsi que la légendaire épée Kusanagi, pour la première fois regrettant la compagnie de quelqu'un, mais la responsabilité d'Ishtar face à son royaume était trop importante pour qu'il la force dans sa quête égoïste. A charge de compromis, il avait fait la promesse de revenir régulièrement, et ainsi donc, au minimum une fois par mois il revenais à Inferis donner des nouvelles et combler son absence, qui en général était toujours très bien comblée dû à l'insatiable dragonne qui n'avait jusqu'ici jamais trouvé aucun partenaire digne de ce nom.

Il n'avait eu "vent" de cela que sur le chemin de retour... Le volcan fumait plus que d'habitude, et le vent avait porté des bruits de bataille. Il en fut persuadé.

Il se hâta jusqu'à Inferis, grimpant les montagne comme un cabri et fonçant a travers les plaines comme le léopard, son armure clinquant a chaque pas, laissant juste la trace de ses pas derrière lui. Arrivé aux portes, il fut arrêté par des hommes en armure inconnue, qu'il eut tôt fait de se débarasser, sa maîtrise des épées étant bien supérieur à cette pauvre piétaille. Mais à sa venue, il était déjà bien tard...

Habituellement, Inferis était un endroit vivant où l'ordre règnait. Mais l'anxiété et le chaos étaient le nouveau présent d'Inferis. Les armées Inferoises repoussaient tant bien que mal les assauts des envahisseurs, leurs compétences martiale et leur discipline rivalisant, mais la superiorité technique et l'avantage du terrain des Inferois leur laissaient une avance considérable sur leur adversaires. Muertam eut le temps d'attraper un officier occupé a diriger ses troupes sur un flanc attaqué:

" Qui sont ces gens ? Où se trouve la tsarine ?"

L'officier se contenta d'aboyer ses ordres avant de reprendre ses armes.

" Notre matriarche aimée a été capturée par ces sauvages ! Une équipe d'expédition est en route, par là-bas. Si vous voulez aider dépêchez-vous ! "

Il avait beau être un dragon, il n'en restait pas moins qu'un étranger, et il ne pouvait pas vraiment leur en vouloir de ne pas vraiment lui accorder beaucoup de temps, il était déjà bien heureux que les Inferois l'avaient toléré aussi rapidement. La nouvelle de la capture de la tsarine fut comme un coup de poing; elle, capturée ? Il avait du mal de croire que ce peuple avait laissé échapper aussi facilement leur leader, il devait s'être passé quelque chose. Et pour mieux le savoir, il allait devoir y mettre son propre museau.

Il fonça vers les tanks prêt à partir, alors que les officiers allaient donner l'ordre de démarrer les moteurs.

" Attendez, je suis volontaire ! Laissez moi aider à secourir Naviento !"

Etant le seul dragon avec Naviento a connaitre l'endroit, les soldats n'eurent pas de mal à lui accorder leur confiance, malgré que leur yeux lisaient clairement la détermination, et avec ça le fait qu'ils n'hésiteraient pas à le neutraliser au moindre signe suspect. Il n'était pas l'un des leurs, encore moins un leader, il n'était après tout qu'un homme et Ishtar avait su mettre un point sur la superiorité féminine en Inferis. Mais il était aussi un de ses plus proches courtisans, et de ce fait recevait une marque de respect. Peu après, les foreuses se mirent à vrombir dans un vacarme assourdissant, tant bien que Muertam fut forcé de se couvrir les oreilles pour ne pas finir assourdi a la fin du voyage, qui lui sembla durer des semaines, se demandant dans quel état il allait retrouver Ishtar...

Ces tanks, clairement construit à la va-vite mais d'une efficacité tout simplement incroyable étant donné le temps spectaculairement court donné a leur conception, finirent enfin par émerger du sol. La chaleur a l'intérieur était devenue insoutenable, il avait eu l'impression de dormir au coeur du volcan pendant des semaines. Mais une fois à l'air libre, ce ne fut plus la chaleur extérieure qui le préoccupait, mais bien la vision d'une Ishtar brisée, étendue et faible, tout le contraire de ce qu'il avait vu d'elle. Cette vision fut comme un pique dans son coeur, ayant fini par apprécier cette facette d'Ishtar a son juste titre, la voir ainsi vaincue était a la fois un spectacle lamentable et révoltant, n'osant imaginer ce qui avait bien pu la mener à devenir ainsi. Alors que les soldats prirent comme priorité d'envahir la pièce pour empêcher l'ennemi d'approcher leur tsarine, Muertam fut le premier à la rejoindre et l'aider à se relever.

" Tsarine Naviento, la boue n'est pas un endroit qui vous conviens. "

Il sortit une épée en voyant un marteau voler... Ce fut son propriétaire, ou plutôt en fait sa monture, qui le choqua: un dragon d'or.

" Un autre dragon ? D'or ? Impossible, ils ont disparus avant même que je sois né !"

Depuis son enfance, les dragons d'or étaient resté une sorte de légende parmis eux, des dragons légendaires qui s'étaient éteint dans des circonstances obscures. Beaucoup avaient cherché a trouver des individus de leur lignée, en vain. Et il se trouvait que cette légende des légende, les dragons que tous avaient admirés fasse partie de cette armée ...d'humains?

Il les regarda décoller au loin, en fronçant les sourcils. Sa curiosité le piquait: pourquoi un dragon d'or avait-il prêté main-forte à des mortels hideux? Leur fierté était bien trop grande pour même daigner poser les yeux sur ces créatures... Alors pourquoi ?

Il regarda autour, et essaya de la mettre dans un coin plus à l'écart des combats, afin de la ménager.

" Viens, il faut qu'on aille te mettre à l'abri. Je ne voudrais pas qu'on te perde une seconde fois ! "

Ishtar s'endormit durant le trajet, épuisée et empoisonnée, couverte de boue et de sang. C'est dans les bras de Muertam, un mâle pourtant, qu'elle trouva le repos. Les ground pod retournèrent en sous-sol et se frayèrent un chemin jusqu'à Inferis. La suite, Ishtar fut menée aux sources au coeur du volcan d'Inferis. La chambre magmatique, aménagée en grande salle recouverte d'obsidienne, sous toutes les fondations de la ville, aux dimensions pharaoniques, fut ouverte. Cet endroit n'était accessible qu'à très peu d'Infernois assez puissants pour survivre à une température aussi excessive. Amené dans la lave spéciale de ce volcan, Ishtar fut déposée nue sur une plaque d'obsidienne et transférée dans cette substance chaude émanant en vérité d'une rune magique sous le volcan, donnant naissance à cette cheminée n'ayant pourtant aucune origine volcanique. De ce fait, le volcan pouvait pousser n'importe où... Mais c'était le plus grand secret des Naviento. Plongée dans le magma, elle émergea enfin du feu après onze jours. Il lui fallut tout ce temps pour remonter du magma, flambant neuve, magnifique, ses fidèles priant encore pour son réveil. Son corps avait été intégralement restauré, même sa virginité.

"D'entre les flammes, vous êtes revenu, Ô Maîtresse."

Ils s'inclinèrent tous et Ishtar leur souriait. Son regard était dur et en plus de ça, elle allait alimenter une rage peu commune envers les cochons roses. Elle remonta dans ses quartiers et une armada de serviteurs de son pays lui mirent ses plus beaux vêtements. Le conflit s'était calmé et devant une aussi sévère résistance de la part du peuple de ce volcan, les forces de l'empire s'étaient repliées. Ishtar ordonna le déblayage des décombres et, murée dans un étrange silence, elle se dirigea vers son miroir. De tout temps, les peuples en guerre font pousser une exubérance de moyens, une montée en flèche des symboles religieux, un message de propagande implicite pour truffer le moral des troupes. Ishtar avait montré sa faiblesse à quelques troupes... Le message se répandrait. Pour contre-carrer ça, elle se regarda dans le miroir et sortit ses trousses de maquillage.

"Vous avez connus mon visage, cochons roses... Vous connaîtrez ma colère ! Ma haine envers vous est sans limite ! Lorsque vous verrez mon visage maintenant, vous verrez mon message implicite de mort !"

Les peintures de guerre sont utilisées dans les société depuis des millénaires. Ishtar se maquilla de longues heures dans sa salle de bain. Les serviteurs présents se regardèrent quelques temps alors qu'Ishtar se recouvrit le visage avec de la peinture couleur os, produite justement avec les os humains. Mettant longtemps, exécutant le symbole de son pays avec talent, elle exécuta son marquage. Même si le noir était là, elle mit une grande jupe violet byzantin et une veste. Ishtar apparu enfin à la foule et provoqua une soudaine effusion de patriotisme qui leva toute la foule dans une ferveur peu commune. Ishtar avait incarné le drapeau de son pays et sa symbolique. Levant la main doucement, la foule se tus.

"Peuple d'Inferis, Fils de Nav, mes enfants... Les humains de l'empire, dont ceux de Sylvandell, nous ont fait la guerre. Ils pensaient que me faire signer de force notre reddition suffirait à exterminer notre peuple... Mais ils se trompaient. Ils n'ont pas réussit à nous faire chuter. L'histoire de notre race est éternelle ! Inferis ne chutera pas !"

Le regard d'Ishtar s'enflammait d'une rage digne de dictateurs la précédent. Ses messages de haine en infernois marquèrent, martelèrent les esprits. Appuyant ses dires, elle frappa du poing sur son pupitre au rythme de ses paroles. La foule était prise d'un délire des plus marquant. Deux heures de speech plus tard, plein de haine et de violence envers les humains, on fit réduire en esclavage les soldats humains capturés. La plupart furent crucifiés et furent laissés agonisants. Ceux jurant fidélité à Ishtar furent achetés et réduit à l'esclavage le plus immoral. Pas de pitié fut le maître mot de son monologue emplit de haine.

"Kein Mitleid !!"

Hurlait-elle pendant les exécutions. Cette guerre avait levé une sorte de colère bouillonnante. Être humain à Inferis devenait compliqué. Une perte totale de leurs droits fut une mentions directement nommée. Une guerre d'usure allait s'instaurer et plus jamais Ishtar ne laisserait un mâle humain la toucher. Les castrations publiques furent le spectacle des heures suivantes. On renvoya aux généraux les sexes tranchés et pendant les semaines qui suivraient, chaque nuit, un humain prisonnier de ce conflit serait torturé sous les yeux d'Ishtar. La dragonne s'était décidé à les haïr, à tout jamais ! Puis ça se calma... L'absence d'attaque stoppa d'alimenter les conflits et les exécutions. Des messagers de chaque clans discutèrent et Ashnard envoya même des démones discuter avec Ishtar d'une association plutôt qu'un conflit inutile... Mais Ishtar n'enleva pas ses peintures de guerre pour autant.