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La faim justifie les moyens...[Abandonné]

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Lana Dubravka

Créature

La faim justifie les moyens...[Abandonné]

mercredi 25 avril 2012, 17:00:16

Elle avait beau se regarder dans le miroir, Lana n’y voyait plus son reflet. Du moins, elle n’y voyait plus le reflet de celle qu’elle était avant. Elle avait cette impression bizarre que le temps s’était accéléré, qu’elle avait vécue milles vies pour en arriver à celle-ci. De là en découlait une certaine fatigue, un état las permanent. La mort s’était refusée à elle l’obligeant à survivre d’une bien triste manière. Elle n’aimait pas vraiment ce qu’elle était devenue car cela allait à l’encontre de l’humanité qu’il restait en elle. Pourtant, elle s’y pliait. Elle ne pouvait nier que lorsqu’elle plantait ses dents blanches dans les chairs tendres et fraîches d’un de ses congénères cela lui procurait un plaisir qu’on pouvait comparer au plaisir charnel. Et puis la faim était impérieuse, régnant sur sa vie.

C’est donc forte de savoir qu’elle ne pouvait résister à l’appel de ses crocs qu’elle avait dû faire un choix. Elle pouvait laisser faire, laisser la faim s’amonceler en elle jusqu’à ce qu’elle perde le contrôle d’elle-même. Lorsque cela arrivait, une sorte de seconde elle prenait les rênes et se sustentait de la première vie passant  à côté d’elle. Autant dire que cela était dangereux car elle pouvait très bien se trouver en plein milieu d’une place bondée et fondre sur l’un des passants à la vue de tous. Rendez-vous en prison sans passer par la case départ. Merci. Non, Lana n’avait pas envie de finir ses jours dans une prison et encore moins dans un laboratoire à être disséquée.

Elle avait donc trouvée  une autre solution. Cette solution n’était autre que Terra. Une évidence pour la jeune femme. Un lieu encore dans un temps reculé où un meurtre n’était considéré que comme un accident de plus dans un monde particulièrement hostile. Malgré tout, Lana choisissait les endroits où elle allait sévir, jamais le même, évitant le coté tueur en série, cela restant un simple épisode. Dans le hasard d’une faille elle tomba dans un désert sec et chaud. Seule au milieu de nulle part, elle s’inquiéta un peu, espérant ne pas être dans un endroit trop reculé où la civilisation n’aurait pas encore pu percer. Elle se mit donc à marcher foulant le sable de ses bottes de cuirs. Une heure passa et Lana commença à désespérer suant sous l’effet de la chaleur. Heureusement c’était le seul effet négatif qu’elle pouvait redouter. La soif, la faim, ça c’est une chose qu’elle ne connaît plus bien qu’elle soit capable de se nourrir de façon humaine c’était surtout pour un plaisir personnel que par nécessité.

C’est au bout de trois bonnes heures qu’elle finit par trouver ce qui ressemblait à un village. Elle y entra et chercha une auberge pour aller y prendre une chambre pour la nuit. La seule et unique nuit qu’elle passerait dans ce coin. Quand elle pénétra dans la gargote qu’elle venait de trouver, les regards convergèrent sur elle. Visiblement, les femmes seules qui passent ici devaient se faire rares. Elle alla directement au comptoir pour demander une clé qu’on lui remit prestement en main avant de lui indiquer l’escalier pour monter à l’étage. Elle balança son sac sur le lit qui s’éventra sur celui-ci rependant ses affaires. La première idée de Lana était de se décrasser et au vue d son état actuel, ce n’était pas du luxe. Elle avait dû apprendre  à se servir de ses baignoires en bois dans lesquelles on doit mettre, à l’aide de seau, de l’eau…froide bien entendu. Elle s’y prélassa tout de même dans cette eau glacée car mine de rien, ses muscles avaient besoin d’être  un peu détendus.

Propre et de nouveau fraiche, Lana sort du bain et va s’habiller après avoir sommairement séché son corps ruisselant. Un pantalon de cuir fait sur mesure par un artisan de Terra, moulant ses jambes comme une seconde peau. Une sorte de T-shirt en lin que Lana n’hésite pas à déchirer au niveau de la naissance de sa poitrine, le ton est donné, la dame n’est pas là pour affaires…Elle remet ses bottes qu’elle a nettoyé de la poussière et elle descend dans l’antre du diable.

Elle parcours la salle pour y repérer quelqu’un de précis mais personne ne retient vraiment son attention. Elle se dirige vers le comptoir et cette fois ci, elle s’assoit sur un tabouret haut. Elle croise avec lenteur ses jambes. Elle sent les regards se poser sur elle une nouvelle fois. C’est une intruse et elle provoque un peu avec sa tenue, qui n’est pourtant pas si méchante comparé au style qu’elle pourrait aborder à Seikusu. Elle est la seule femme présente en ce lieu et bientôt, un verre qu’elle n’a pas commandé est posé devant elle. N’ayant pas senti de nouvelles présences, elle refuse et se commande un verre d’un alcool fort. Peut-être que l’autre sera vexé, elle s’en moque…elle attend un être qui saura faire frémir son corps d’envie et c’est vrai qu’ici, c’est pas gagné !
« Modifié: dimanche 17 juin 2012, 18:42:41 par Lana Dubravka »

Cahir

Humain(e)

Re : La faim justifie les moyens...

Réponse 1 mercredi 25 avril 2012, 19:42:36

Nexus avait été une brève parenthèse dans l’errance de Cahir. Agréable et troublante. Il y avait croisé une nécromancienne, et il ne savait pas trop s’il avait envie de la recroiser un jour ou non. Quoiqu’il en soit, ce séjour lui avait permis de comprendre que l’ancien Ashnardien n’avait rien à faire dans cette région. Ou presque... En réalité, il avait repris sa marche vers Nexus, à la recherche d’informations qui pourraient permettre de le réhabiliter auprès de l’Empereur et du Conseil Impérial. Sans trop s’attarder sur les détails, il avait fini par apprendre à un marché qu’il y avait une « chose de valeur » dans la « Mer de Sables », aux limites de Nexus. Passant alors ses journées à traquer des malfrats et des ivrognes en faisant le videur dans une taverne pourrie, Cahir était parti pour la « Mer de Sables », surnom donné à un vaste désert. On l’appelait aussi la « Fournaise ». Il avait commencé par rejoindre une grande cité marchande plantée dans le désert, autour d’une grande faille, Vaes Climpsack. Sur place, il avait rapidement compris que l’autorité de Nexus n’était ici que virtuelle. La ville était dirigée par un Conseil de marchands et par un sultan, le second ayant en charge le pouvoir exécutif.

*Le désert... Il fait chaud, les grains de sable sont aussi chiants à enlever que des furoncles dans le cul, et il fait chaud !*

Ayant un cheval, Cahir avait mené ses investigations, cherchant cette « chose de valeur ». On avait fini par lui parler, dans un harem faisant office de taverne, d’un « ancien château au sud », un château recouvert par les poussières, et qui, selon la légende, renfermait aussi des « trésors dépassant l’imagination ».

« Si fait, étranger, avait dit l’homme, des trésors qui feraient pâlir  un Nexusien pure souche, mais garde à l’esprit qu’une légende s’accompagne toujours d’un monstre. »

Aucune carte ne mentionnait un tel château, mais Cahir était bien placé pour savoir que les cartes étaient imparfaites. Par rapport à Nexus, la différence qu’il y avait ici avec les gens du coin est qu’on ne les payait pas en alcool, mais directement en pièces d’or. Au moins, on évitait des cuites et des gueules de bois interminables. Tout ce que Cahir espérait, c’était de ne pas tomber sur des Draugr, des nécromanciens, des zombies, ou des morts-vivants. Il en avait sa claque, des revenants. Et un château abandonné, ça ne lui rappelait que trop celui qu’il avait quitté il y a plusieurs semaines.

Portant un turban sur la tête pour se protéger du soleil, Cahir s’était enfoncé dans le désert. Il y avait des dunes partout. Les quelques bourrasques de vents faisaient remuer la poussière. Il eut la chance de ne tomber sur aucun pillard, sur aucune bête comme les scorpions des sables, et, en ce sens, ce voyage de plusieurs heures fut assez sympathique, même s’il était terriblement monotone. Cahir finit par tomber sur des cavaliers. S’il avait été sur Terre, Cahir aurait pu voir en eux des espèces de cow-boys, qui se mirent à lui parler, lui désignant d’un doigt un point au loin.

« Suivez le chemin, et vous atteindrez Point’s Landing. C’est un p’tit comptoir, blanc-bec. »

Essayant de comprendre dans quel endroit il avait débarqué, Cahir avait fini par rejoindre Point’s Landing. Un minuscule village, qui était bâti le long d’une rivière. Un petit affluent qui rejoignait la Dorsure, l’un des plus grands fleuves de Nexus. Cahir comprit que Point’s Landing était le coin où les fermiers et autres miniers du coin réunissaient leurs provisions, les faisant passer sur des bateaux pour rejoindre la Dorsure. Point’s Landing était ainsi l’extrémité, ou le point de départ, d’une longue route commerciale remontant jusqu’à Nexus. Officiellement, on n’était plus à Nexus ici, mais, pour autant, signe de modernité, on trouvait une église de l’Ordre Immaculé, et une auberge.

Point’s Landing comprenait une rue principale et quelques autres ruelles. La rue principale présentait, à sa gauche, l’auberge, et, à droite, les embarcadères. Au fond de la rue principale, on trouvait l’église de l’Ordre. De ce que Cahir pouvait en voir, il y avait surtout des entrepôts de stockage et des écuries. Un vrai trou... Mais c’était bien par là qu’on accédait au château dont on lui avait parlé. L’apatride délaissa son cheval dans une écurie, et rejoignit rapidement l’auberge. De la poussière en venait, et il portait un long manteau pour le protéger du sable. Quelques individus jouant aux cartes levèrent la tête en le voyant, rigolant entre eux :

« V’là un ‘turbanné, les mecs... »

L’apatride ne leur dit rien. Il y avait surtout des miniers et des fermiers ici. L’auberge était assez bien remplie, et Cahir s’avança. Un brouhaha ambiant régnait dans la pièce, et l’apatride n’y fit pas attention, s’avançant vers le comptoir, afin d’essayer d’en savoir plus sur l’emplacement du château... Quand il vit une femme dont le bas du ventre était nu avec un pantalon de cuir superbe moulant ses formes. Qu’est-ce qu’une femme comme ça faisait là, par les Dieux ?!

*Hum...*

Voir une représentante du beau sexe lui rappela cruellement qu’il n’avait pas vraiment eu l’occasion de voir une femme depuis... Et bien, depuis la nécromancienne, en fait. Soit plusieurs semaines... Et celle-ci s’était mise en valeur. Sûrement la fille d’un des propriétaires terriens du coin, ou quelque chose comme ça... Lentement, l’apatride se rapprocha du comptoir, fixant désormais le dos de cette dernière, devinant ses belles fesses. Il ne la voyait que de dos, attendant qu’elle se retourne, quand un homme s’approcha d’elle, lui proposant un verre d’alcool, qu’elle déclina pour en commander un autre.

Aswez mécontent, l’homme contempla son alcool, et frappa du poing sur la table.

« Où qu’tu t’crois, la morue ?! M’dame se prend pour une ‘tite Princesse, hey ?! T’sais comment qu’on les trait’, ‘ci, les ‘cesses ? »

Pour Cahir, ce fut une occasion parfaite pour intervenir. Il s’avança vers l’homme, et se présenta par un magistral direct. Son poing, renforcé par le gantelet en ébonite, heurta la joue de l’homme. Un coup violent, qui envoya l’homme passer par-dessus le comptoir dans un cri de douleur.

« Chérie ! scanda alors l’aubergiste, paniqué. Range les bouteilles, vite ! »

Cahir se retourna vers la mystérieuse femme à la longue chevelure, mais, avant qu’il n’ait le temps d’en parler, un fouet l’atteignit dans le dos. Se retournant, il vit un autre individu :

« T’aurais jamais du faire ça, blanc-bec. »

L’homme leva à nouveau son fouet, et Cahir en profita pour attraper le verre d’alcool que le précédent individu avait payé à la femme, pour le balancer au visage de l’autre. L’homme avec le fouet poussa un hurlement, tomba en arrière, et s’écrasa sur une table de joueurs. Il se reçut un coup de poing formidable, ses amis répliquèrent, et c’en fut assez pour déclencher une rixe. Souriant légèrement, l’apatride tourna sa tête vers la mystérieuse femme, dos contre le comptoir, épaules en arrière :

« Qu’est-ce qu’une femme avec des goûts vestimentaires si intéressants peut bien faire dans ce trou ? » lui demanda-t-il simplement.
DC d’Alice Korvander.

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Lana Dubravka

Créature

Re : La faim justifie les moyens...

Réponse 2 mardi 22 mai 2012, 17:29:28

Voilà ! On y était ! Ce foutu ego masculin en pleine action. Il avait juste fallu qu’elle renvoi un malheureux verre pour mettre son ancien courtisan dans une rage démesurée. Lana leva les yeux au ciel en l’entendant parler. Voilà qu’il l’insultait en plus. Nan mais avez-vous déjà vu une femme faire ça ? Imaginez un peu la scène…Lana qui offre un verre à un bel homme et que celui-ci le lui retourne. Vous la voyez taper du poing sur le comptoir, dire à l’homme qu’il est un véritable salaud pour ensuite tenter de le rosser devant  les autres clients…glamour n’est-ce pas ? Simplement ridicule. Bon, malgré tout, Lana ne rêvais pas en secret de se faire tendrement frapper par un paysan un peu trop porté sur le grog local. Elle devait faire quelque chose pour ne serait-ce qu’éviter le coup. Elle n’avait pas envie de frapper. Elle risquait de faire germer une once de méfiance avec sa force qui devait paraître herculéenne en comparaison de ces pauvres bougres et cela ne lui apporterait que de vrais ennuis.

Ce fut finalement le dernier arrivant en ces lieux qui évita à la cannibale de faire le moindre mouvement. Un chevalier servant venant sauver une demoiselle en détresse…il envoya un magnifique poing dans la figure du séducteur qui alla voler au-dessus du comptoir alertant le tavernier qu’une bagarre s’annonçait. Et puis ce fut au chevalier de se faire surprendre par un fouet. La surprise passa rapidement du coté de notre ami qui flanqua le verre destiné à Lana sur son nouvel opposant. Et là, la suite des évènements donna raison à l’aubergiste et une bagarre généralisée débuta. Tout un coté de l’auberge était désormais un véritable ring. Le chevalier préféra décliner la non invitation afin de s’intéresser à la jeune femme.

Elle émit un rire quand il parla de sa tenue. Elle se retourna sur lui en pivotant sur son tabouret, examinant son sauveur ayant une conclusion simple.

- Vos gouts vestimentaires sont tout autant intéressants que les miens.

Au moins, elle n’avait pas eu de railleries quand elle était arrivée. Lui avait l’air de sortir tout droit du Sahara. Pourtant vu sa façon de faire avec ces hommes, on sentait une petite expérience dans le domaine du combat. Bien sûr il n’avait pas eu à faire avec des hommes forts et expérimentés mais ses réactions étaient précises et d’un élan très martial. Ah oui…peut-être devait elle le remercier pour son intervention ? C’est ce qu’une femme normale ferait non ? Du moins, c’est ce que l’ancienne Lana aurait fait.

- Je vous remercie pour votre intervention…maintenant pour vous dire ce que je fais ici…disons que je cherche  un petit trésor à me mettre sous la dent.

Le mot clé dans la dernière phrase était dent mais visiblement ce fut le mot trésor que l’ensemble de l’auberge retint. Lana avait du parler un peu fort pour couvrir les bruits de la rixe ce qui eut pour effet de rendre son discours audible par tous. Un grand silence s’abattit et ceux qui se battaient cessèrent immédiatement. Les regards convergèrent vers nos deux protagonistes, Lana pouvaient y déceler plusieurs choses, l’agacement, la peur, l’incompréhension…elle avait dit une connerie c’était certain.

- Vous aussi vous êtes là pour l’château ? Faut pas y’aller, s’dang’reux…s’pas fait pour les fillettes…

- Personne il en est revenu d’la bas, s’pas pour rien qu’le trésor on l’a jamais vu…la mort qu’on y trouve, qu’la mort et rien d’aut’ !

La mort, Lana en était une grande amie, elle ne la craignait pas, d’ailleurs elle failli en faire la réflexion, se retenant au dernier moment, laissant sa bouche en suspend comme si elle était surprise par les dires des hommes. Elle se recentre et finit par hausser les épaules. Elle se retourne faisant mine de ne pas s’intéresser à ce qui vient d’être dit, pourtant sa curiosité est titillée. Après tout, elle à le temps de parcourir un peu plus les terres Terranienne, elle a pris des vacances, autant en profiter et ce n’est pas cette mort qui peut lui faire peur…

- Mais dites-moi mon cher, hormis sauver les demoiselles en détresse, que faite-vous ici ?

Lana parle sur le ton de la confidence pour ne pas plus attirer les oreilles malvenues. Et puis, cet homme a un je ne sais quoi qui lui donne envie d’engager la conversation…qui sait, peut-être qu’elle l’aura pour diner...

Cahir

Humain(e)

Re : La faim justifie les moyens...

Réponse 3 mercredi 23 mai 2012, 03:11:21

L’ambiance était relativement festive dans cette joyeuse auberge. Cahir vit des bouteilles d’alcool se fracasser sur des crânes, entendit des insultes, des jurons, des  tables qui se fracassaient... Point’s Landing était une ville où on ne trouvait que peu de distractions. Mis à part l’élevage du bétail, les fermiers et autres autochtones s’occupaient comme ils le pouvaient. De loin, l’apatride observait la scène. Il y avait de nombreux individus en train de se battre, et Cahir se forçait à ne pas y participer, quand bien même c’était tentant. Il avançait depuis des jours et des jours à l’aveuglette, et se défouler un peu n’était pas pour lui déplaire. Néanmoins, la présence de cette belle femme avec la longue chevelure et le pantalon de cuir l’incitait à rester sur le comptoir. Elle salua également ses vêtements, ce qui lui arracha un léger sourire. Elle affirma rechercher un « trésor », ce qui, comme bien des hommes dans le coin, fit titiller la curiosité de Cahir. Il n’y avait pas cinquante mille trésors à Point’s Landing, et ce mot interrompit brièvement la bataille. Certains hommes se mirent à rire, mais d’autres baragouinèrent, affirmant que c’était là folie, et qu’il n’y avait que la mort qui rôdait dans le « château ».

*Si n’importe quel plouc connaît l’emplacement du château, le trouver sera moins difficile que ce que j’espérais... En théorie, je devrais y aller tout de suite, mais...*

L’apatride lorgna un regard vers la femme, regardant ses bottes, remontant, détaillant brièvement ses courbes. Elle était belle... Et il était loin de se douter qu’elle était une mort-vivante anthropophage. Il voyait plutôt en elle une aventurière, une chasseuse de trésors, ce qui était relativement courant sur Terra. La femme tourna sa tête vers le jeune guerrier, lui rendant la pareille. Cahir haussa les épaules :

« Je fais du tourisme... » répondit-il de manière évasive.

Inutile de lui dire qu’il recherchait aussi un trésor. Généralement, les chasseurs de trésors n’aimaient pas la concurrence, et il ne voulait pas se recevoir un couteau dans le dos de la part de cette femme, ni s’en faire une adversaire. Se retournant, il commanda à l’aubergiste une bouteille, tandis que la bagarre ne tarda pas à reprendre. Une bouteille d’alcool s’envola sur la droite de Cahir, s’écrasant contre le mur. L’aubergiste remplit le verre de Cahir, qui reprit :

« Je viens chercher du boulot dans les fermes... précisa-t-il, inventant le premier mensonge qui lui venait à l’esprit. Il paraît que les fermiers recherchent des mercenaires pour protéger le bétail des pillards et des monstres et des sables. Pas vrai ? demanda-t-il vers l’aubergiste.
 -  Ben... »

Il ne sut pas quoi répondre, car une autre bouteille explosa à proximité. L’apatride se retourna alors vers la femme, et tendit sa main vers elle avec un léger sourire.

« Cahir. »

Il était temps de se présenter, après tout, et il enchaîna assez rapidement :

« Si j’avais su qu’une aussi belle créature se terrait à Point’s Landing, je serais venu bien plus rapidement. Mais, dites-moi, une femme qui est prête à affronter un tombeau rempli de monstres et de tout un tas d’autres saloperies doit bien avoir d’autres as dans son jeu qu’une chevelure étincelante, non ? »

Cahir avait depuis longtemps perdu son talent de séduction, s’il en avait jamais eu un. Il espérait juste ne pas paraître trop ridicule par rapport à la femme. Naturellement, l’apatride était loin de se douter que la faim que la femme avait était bien différente de celle qu’il ressentait.
DC d’Alice Korvander.

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