Vernissage peu emballant [ Pv ]

Ce genre d’endroits étaient généralement lassants, ennuyeux … bref, tout sauf amusant. Elle n’aimait pas les peintres cubistes, mais la moitié des filles de la pension étaient totalement saoules, et elle n’aimait pas rester dans un lieu bruyant, où les vapeurs d’alcool l’attisait. Cela lui donnait envie de boire, et généralement, la bouteille était vide.

Ainsi, elle était sortie, avait mis une robe digne de ce nom, avec beaucoup de jupons, un corset, un long collier de perles, pour rester digne de ce vernissage public d’artistes cubistes. Mais elle s’ennuyait. Elle cherchait des yeux, désespérément, quelqu’un pour égayer sa soirée, elle en avait tellement envie … l’abstinence, l‘ennui, le confinement, elle détestait. Or, c’était le programme de ses trente derniers jours. Elle souffla, longuement, puis refit, pour la quinzième fois, le tour de la salle, scrutant toujours du regard la moindre personne qui pourrait l’intéresser.
Finalement, elle opta pour se poser sur un siège, le regard las, le verre entre les mains, à soupirer sans cesse d’ennui.

- Foutue vie …

- Elle n'est foutue que si l'on n'en profite pas...

La voix vint d'à coté du siège, un homme, vêtu d'une robe noire était appuyé contre un mur.

- C'est toujours intéressant de voir ce que l'esprit humain peut sortir de son imagination... Et leur fantasme de déformer l'image de la réalité pour en faire... ça...

Vous semblez vous ennuyer, très chère. Vous n'aimez donc pas ce vernissage?

Nergal se redressa, et fit face à la jeune femme.

- Puis-je au moins vous offrir un verre? Je me nomme Nergal.

Ses yeux tombèrent dans ceux de la femme en robe, a la fois intenses, et calmes. Visiblement, il semblait porter un intérêt a la jeune femme.

- Si je n’aime pas ? Mais non, évidemment ! Je n’aimerais pas qu’on me représente ainsi !

Elle pointa du doigt un tableau, sous les regards outrés de quelques personnes, puis se calma aussitôt, vidant son verre d’une traite. Allons, qui était cet homme si curieux ? Peut-être allait-il rendre la soirée de la jeune femme moins pénible … elle le souhaitait de tout cœur, en tout cas. Elle se recoiffa doucement, avec un air un peu pudique, presque, pour ne pas se montrer trop exubérante. Mais voilà, un homme lui parlait, elle ne se contrôlait plus. Surtout après tant de jours ennuyeux … elle eut un immense sourire.

- Un verre, évidemment, j’accepte. Et, pour tout vous dire, si vous avez un autre programme que celui de regarder ces horreurs pendant trois heures, je vous suis !

Allons, impulsive ! Elle aimait beaucoup cette idée de s’enfuir, c’était dans sa nature, elle n’était pas si prévisible, si … Non, elle, c’était une femme au caractère changeant, aux envies étranges, aux «  Là, tout de suite, maintenant, ne me tiens pas tête ou je te casse la tienne ».
Alors, s’enfuir, là … Le rêve.

Nergal sourit légèrement, et répliqua.

Bien, dans ce cas, si vous n'avez pas peur des lieux "chauds", j'allais par la suite aller dans une petite boite non loin d'ici, dans le quartier. Une boite assez particulière, si vous voyez ce que je veux dire.

Bien sur, j'aime autant vous prévenir, là bas, mieux vaut oublier sa pudeur, car dans ce genre d'endroit, le libertinage est de mise.

Alors, qu'en dites-vous? Avez-vous envie de vous amuser un coup et de tenter de nouvelles expériences, ou préférez-vous admirer ces jolis tableaux?

La jeune femme éclata de rire, conquise. Elle posa son verre sur la table du buffet, et secoua encore une fois sa crinière noire - sa fierté, elle adorait ses cheveux - et lui rendit un sourire.

- Et vous posez encore la question ? Evidemment, j'accepte !

Elle avait dit ça d'un ton enjoué, mais il demeurait dans son esprit certaines craintes. Cet homme n'avait pas l'air des plus "normal", il était même d'une singularité qui n'exprimait rien de bon à Sibylle ... Mais elle avait déjà assez perdue son temps en regardant ces tableaux, et restait convaincue qu'une sortie, même louche, serait assez merveilleux pour elle.
En tout cas , un changement.
Elle se dirigea précipitamment vers la porte, regardant le ciel étoilé, toute enjouée à l'idée de s'amuser enfin un peu ce soir ...

- Mais promettez-moi de ne pas m'abandonner entre de mauvaises mains, lui demanda t'elle d'une voix légérement suppliante.

Nergal acquiesca.

N'ayez crainte, je veillerais sur vous. Vous ne risquerez rien tant que vous serez avec moi.

Il posa son verre, et se dirigeant aussi vers la porte, il prit la main de la jeune femme d'un geste galant.

Très bien, donc, allons-y.

Le chemin ne fut pas très long. Evidemment, il s'agissait du quartier de la Toussaint, et comme toutes les nuits, dans ce quartier, il y avait par-ci par-là, quelqu'individu louche. Mais ils firent mine de ne pas voir les deux personnes voyageant. Sans doute connaissaient-ils Nergal.

Ils arrivèrent finalement devant ce qui semblait une maison bien entretenue, rien n'indiquait qu'il s'agissait d'une boite si ce n'était le videur a l'entrée.

Bonjour, monsieur Nergal, bienvenue a vous.

Sans aucun soucis, ils purent entrer dans le batiment. Ils étaient désormais dans un vestibule, et un rideau les séparait de la salle principale.

J'aime autant vous prévenir, ici, ne soyez pas choquée par ce que vous voyez. Dans ce lieu, nous laissons de coté notre pudeur et toute question morale. Seul importe le respect de l'autre.

Etes-vous prète a y entrer?

Les yeux brillants, Sibylle croisa les doigts, et remit un peu sa robe, rattachant ses cheveux avec sa pince pour les garder présentables. Et elle toussa légérement, regardant l'homme dans les yeux. Elle ne voulait pas parler de conditions, elle voulait s'amuser, et ce, à tout prix. Elle entreprit de se faire présentable, et d'une voix fine :

- Peu de choses peuvent me choquer, mon ami, assura t'elle.

Elle se posta, intriguée, curieuse, les sourcils froncés, devant le rideau, et d'un geste instinctif, attrapa la main de l'inconnu. Son seul repére. Sa seule connaissance. Et, si elle pouvait assouvir certaines envies, elle ne s'en priverait pas.

Il sourit

Bien. Alors, je vous souhaite la bienvenue au "plaisirs terrestres"!

Dit-il dévoilant le rideau, et entrainant donc sa compagne du soir dans une grande salle. Une musique plutôt enivrante passait, un vaste bar avec tous types de cocktails, mais surtout,  des couples qui copulaient sans la moindre gène sur les divers sofa disposés un peu partout tantôt une personne faisant une fellation a une autre, et plus loin, deux gays occupés dans une sodomie...

Sur un des murs, plusieurs rideaux étaient visibles, et les sons et mouvements derrière laissaient supposer qu'il devait s'agit de petites salles pour les couples qui désireraient un peu plus d'intimité.

- Bienvenue aux plaisirs terrestres. Que désirez-vous a boire?

Le jeune éphèbe, nu, avec pour seul accessoire un noeud papillon, comme tous les serveurs, était venu prendre la commande des nouveaux arrivés.

Sibylle porta sa main à sa bouche, choquée un instant.
Puis eut un sourire, et se gratta la nuque. Ah, elle n'avait pas l'habitude de pénétrer dans de tels lieux, et sa curiosité la forçait à jeter des coups d'oeil ici et là. Elle dévisagea le serveur, se recoiffa, les joues un peu rougies, puis finalement passa sa commande d'une voix pudique, un peu gênée. Le serveur leur indiqua, non loin, un sofa vide et confortable où s'installer, et elle y prie place sagement.
Tout en continuant de jeter des regards vifs autour d'elle.

- Je ne pense pas réussir à me tenir tranquille ici, mon ami ... taquina t'elle, avec un sourire.

Effectivement, ce genre de spectacle avait une influence sur son corps, son organisme, son esprit ... Elle souffla un grand coup, se sentant toute chose.

Nergal suivit Sibylle et s'assit a ses côtés.

Je vous avais prévenu. Dit-il, un léger sourire aux lèvres.

Ce lieu est un complexe de liberté totale. Ne vous retenez pas, suivez vos envies, libérez vos fantasmes. C'est le but même de cet endroit.

Personne ne vous jugera ici.

Il posa une main sur les cuisses de la jeune femme

Profitez...

Oh, les jugements, les craintes, elle s’en moquait ! Sibylle était une fille vivante, qui osait, qui ne se cachait pas.
Du moment qu’elle pouvait assouvir ses désirs … Et elle eut une sorte de déclic quand il posa sa main sur elle. Cela activa sans doute certaines choses étranges chez elle, mais elle eut un sourire qui en disant long. Aussitôt, elle se leva, doucement, non pas pour sortir, mais pour venir se poser sur Nergal, l’enjambant avec douceur - elle n’était pas bien lourde - pour venir coller son ventre contre le sien.

- Mais vous savez que si vous me donnez une telle autorisation, je peux devenir incontrôlable … ? Lui glissa-t-elle à l’oreille, tandis que ses mains venaient glisser le long du torse de l’inconnu.

Elle ne connaissait pas son nom. Qu’importe. Ce qu’elle voulait, c’était tout autre chose … Elle vint doucement coller sa bouche dans le cou de l'homme. Elle se montrait directe, elle savait ce qu'elle voulait.

Nergal fixa intensément la jeune femme, qui semblait d'un coup devenir ardente.

Dans ce cas, devenez incontrôlable, très chère. Nous sommes ici pour ça.

Dit-il, alors que ses mains parcouraient le dos de la jeune femme, pour finalement descendre sur les cuisses, puis plus bas, sur les mollets, caressant ses jambes découvertes par sa robe.

Sibylle eut un délicieux soupir en sentant ses mains sur sa peau. Mais là, il fallait avouer qu'elle en avait trés envie, et qu'il faudrait beaucoup pour l'arrêter. Aussitôt, elle fit glisser ses mains sous le haut de l'inconnu, caressant sa peau avec chaleur, attrapant sa bouche pour lui souffler un long baiser.

Puis, toujours prise dans une spirale désirable, elle laissa glisser sa main sur le ventre, venant caresser son bas-ventre, pour l'exciter un peu, pour le moment, tandis qu'elle se collait davantage à lui?
Elle rompit le baiser, non sans cesser de la caresser doucement, pour l'attiser.

- Vous devez me prendre pour une folle, non ?

Nergal apprécia le baiser fougueux et le prolongea d'ailleurs, alors qu'elle caressa son bas ventre, elle put sentir une érection a travers ses vêtements, alors que les mains de Nergal parcouraient les jambes sous la robe, se dirigeant vers ses fesses.

Folle? Nous somme tous fous ici. Et c'est ce qui fait notre force!

Dit-il, avant de lécher le cou de sa partenaire, tandis qu'il avança une de ses mains vers son sexe, vérifiant au passage si une culotte barrait le chemin où non.

Volontairement, et avec une certaine délicatesse - en réalité une envie foudroyante - , la jeune femme frotta son entrejambe contre le sexe en érection, tandis que sa main taquine se décidait à ouvrir le pantalon pour venir le caresser. Elle adorait cette sensation, cette langue sur sa nuque, ses mains sur elle ...
Sa respiration se faisait courte, saccadée, brûlante ... Elle le voulait, et c'était violent. Aussitôt, elle laissa le sexe de l'homme sortir hors du pantalon, et continua à le caresser, doucement, tandis qu'elle abaissait sa tête sans violence pour venir jouer avec sa langue.

Ainsi, elle donna quelques coups de langue, puis attrapa le membre entre ses lèvres, activant des vas-et-viens avec sa bouche, sans aucune retenue. L'excitation, l'alcool, la pression ... Elle ne se contrôlait plus.