Le siège d'Heaumeroc. [PV]

Le siège d'Heaumeroc.

Heaumeroc n'était pas qu'une simple cité-état des contrées du chaos de Terra. Nichée dans le désert, au centre de voies commerciales caravanières importante, cette cité était un cœur névralgique de l'économie. Lieu de villégiature de nombreux marchands, de nomades, d'esclavagistes et d'esclaves en fuite. Un lieu d'aventure, avec sa garde, ses aventuriers et les nombreux donjons, ruines d'anciennes civilisations et autres trésors qui se cachaient dans le désert, juste derrière les grandes portes de la citadelle du désert. Depuis plus de dix ans, un ancien mage s'était réfugié dans cette ville avec un trésor inestimable pour lui, Maitre Ménélag, puissant mage s'était caché dans cette ville marchande pour élever son « fils », objet, principal acteur et clef essentiel d'une ancienne prophétie. Il avait maintenu son protégé dans l'ignorance et se terrait désormais dans un monastère au cœur de la ville. Le mage sentait que la puissance des nécromanciens étaient proche, ils allaient venir pour chercher, Sareth et il devait les en empêcher, il sentait leur avancée dans le désert, le vieux mage avait attendu ce moment depuis longtemps, tout allait se jouer aujourd'hui. Mais où était donc passé ce jouvenceau ? Il était parti faire une course pour son ancien mentor au marché d'épices sur la place centrale ? Il n'était surement pas aller seulement au marché !

Le jouvenceau, Sareth, avait, en effet, passé une heure à l'extérieure de la ville, écumant le désert en quête d'action. Une action qu'il allait bientôt avoir et qu'il regretterait toute sa vie. Après une heure de cavale dans le désert, il avait trouvé un repaire de gobelin. Rien de bien surprenant et il ne lui pas difficile d'utiliser ton talent de bretteur pour mettre en pièce ces créatures. Il avait récupéré un petit butin, une bourse d'or et surtout un cristaux magique. Fier de son exploits et de sa découverte, ce jeune jouvenceau rentrait en ville, sur le dos de son destrier, Epona, se dirigeant d'abord vers le marché, il devait acheter un sac de Safran et de Cumin pour son maitre, épice orientale dont Ménélag raffolait. Le marché était bondée et son cheval avait du mal à avancer, il cherchait la bergère du coin de l'œil mais ne la voyait pas, déçue, il continua son chemin tout en sentant la délicate odeur des épices. Il y avait du bruit mais un se fit clairement entendre, le clairon de la garde. Il y avait un problème. Le jeune homme se tourna et vit  les grandes portes qui se fermaient...Un siège mais qui ? Un garde arriva alors.

- Citoyens d'Heaumeroc rentrait chez vous ! Les morts  vivants sont là !

Les morts vivants ! Le dernier raids de ces créatures remontaient à plus ce cents ans !  Quel étrangeté pensa le jeune homme, il devait atteindre Ménélag ! La panique s'était emparé du marché, les gens couraient dans tous les sens et ils criaient. Sareth n'arrivait plus à faire avancé son cheval quand un bruit sifflant se fit entendre dans le ciel...Un projectile de catapulte ! Il s'écrasa dans la facade d'une habitation ! Le cheval prit peur et se cabra violemment, le jouvenceau tomba et s'écrasa lourdement sur le sol. Il se releva lentement, il s'était ouvert à l'arcade sourcilière et du sang perlait déjà...tandis que les morts vivants venaient de faire une percée dans la grande porte. Le port était la seule issue, le combat était vain face à une armée aussi rapide, mais il ne partirai pas sans son maitre. Le jeune homme dégaina une épée longue à la lame d'argent, cherchant du regard de l'aide, des alliés dans sa quête.

- J'ai besoin d'aide...

Dit il, voir implora t'il.

Une semaine. Cela faisait une semaine que Caim avait quitté la monotone ville de Nexus, après avoir provoqué un massacre des plus sanglants avec son nouveau compagnon Sandji. Une semaine que Caim errait dans les contrées du chaos, tuant tout ce qui passait à sa portée, que ça soit humain, monstres ou même animaux. Sandji quand à lui avait été envoyé ailleurs, car il était plus simple pour le moment de se séparer pour couvrir plus de terrain, et donc plus de victimes. S'étant nourri des corps des diverses choses qu'il avait tué au cours de la semaine, l'homme avait faim, en plus de s'ennuyer fermement. Quelle idée avait il eu de venir se paumer dans un coin comme celui ci, sans âme qui vive. Mais Skeith lui avait assuré qu'il ne le regretterait pas, au final. Il avait senti que quelquechose se préparait, quelquechose d'énorme, dans une petite ville perdue au cœur de ces contrées chaotiques. C'est motivé par cette seule idée que Caim avait décidé de partir pour Heaumeroc, future ville sinistrée. Il avait d'abord tué un marchand de carte à Nexus, avant de lui piquer la carte correspondant à son trajet. Malheureusement, son sens de l'orientation n'était pas aussi aiguisé que son envie de tuer, et au final il avait parcouru beaucoup de distance inutilement, faisant des détours dès qu'une grosse créature intéressante se trouvait quelquepart non loin.

Puis, enfin, il arriva à la dite ville d'Heaumeroc. Une ville somme toute assez banale, pleine de victimes potentielles. Si Skeith ne l'avait pas retenu, un massacre serait survenu cette soirée là. Au lieu de ça, il n'y eut que quelques séries de meurtres classés sans suite dans la soirée. Les corps avaient été retrouvés dans un sale état, et cela avait donné lieu à quelques rumeurs à propos d'une attaque de brigands ou d'une percée de créatures. Rien de bien préoccupant. La nuit se passa donc assez rapidement, nuit durant laquelle il ne dormit pas beaucoup. Le sommeil le rendait nerveux, de toute façon. Aujourd'hui était jour de marché, et la place était pleine à craquer. De nombreuses fois, Caim faillit succomber à ses pulsions, mais se retint. Skeith lui soufflait qu'il n'avait qu'à attendre un tout petit peu pour finalement pouvoir se défouler. Il ne savait pas à quel point il avait raison.. un bruit énorme retentit alors, provoquant la panique partout autour de l'homme. Le visage de ce dernier commença à changer, se déformer lentement, tandis qu'un énorme sourire y apparaissait.

-"Pas trop tôt."

Admirant les projectiles s'abattre sur les bâtiments alentours, Caim se sentait finalement à l'aise. Tout cela avait quelquechose de familier. Il ne pouvait pas vraiment dire comment ni pourquoi, mais il était certain d'avoir déjà assisté à ce genre d'évènement. Lorsqu'il entendit quelqu'un crier à l'attaque de mort-vivant, le sourire de Caim ne fit que grandir d'avantage. Il avait eu raison de faire confiance à son partenaire de pacte, comme toujours. Se saisissant lentement du manche de son épée, l'être commença à marcher à contre courant de la foule, bousculant sans ménagement les fuyards, accélérant le pas , pour finir par courir complètement. Avec la vitesse, les visages se mélangeaient. Puis il en eut assez. Personne ne ferait la différence entre un tué par lui et un tué par mort vivant, de toute façon. Plutôt que de bousculer les passants, c'était maintenant à violents coups de lame qu'il se taillait un passage en direction de la vague morte vivante.

-"YEEEEEEEEEEEEEEEEEHA!"

 Les vêtements totalement couverts de sang, c'est dans un énorme cri de folie que Caim sortit de la foule, passa au devant de Sareth, et effectua un ample coup de lame horizontal dans la vague ennemi, broyant les corps sous la force du coup et propulsant les ennemis alentours sur plusieurs mètres. Le massacre venait de débuter.

La jeune sorcière était désorientée. C'était fabuleux pour la populace attendrie, mais assez indigeste pour elle. Non pas que son balai faisait des siennes et qu'elle ne le contrôlait plus mais ... Si, en fait si. Elle allait violemment, manquant de rentrer dans milles et unes maisons, risquant de percer des toitures et des murs. Elle sentait le vent, violent, qui la frappait avec une ardeur qu'elle ne lui connaissait pas jusqu'à aujourd'hui. Elle se laissa donc porter - contre son gré - clouée à son balai, dents serrés et yeux écarquillés, cherchant le moindre refuge de ses yeux perdus. Elle n'avait aucune raison d'être là, il fallait le dire. Elle n'était, après tout, qu'une jeune apprentie sorcière. Et le mot apprenti, en ces instants, se faisait bien ressentir, tandis qu'elle n'osait pas crier de peur en sentant son estomac secoué par toutes ces cavalcades. Elle ferma les yeux, un moment, les doigts crispés autour de son balai, et, quand elle les rouvrit, elle put admirer le spectacle qui s'offrait à elle.

Un siège et des morts-vivants.

Elle bégaya, étonnée, et ordonna à son balai de se poser. Ce qu'il ne fit - évidemment - pas. Il se contenta de se ruer droit devant, vers la foule. Aussitôt, elle agita ses doigts en l'air, et une poussière blanche apparut au bout de ses fins doigts.

- Immobilité induite ! récita t'elle d'une voix encore begayante.

Le sort qui permettait de figer la scène ne fonctionna pas, pour des raisons techniques que je ne préfère pas énoncer, au risque d'y consacrer un chapitre entier. Elle n'était pas assez puissante, ni concentrée, on va dire. Ainsi, elle se contenta de rentrer violemment dans Caim, en poussant une sorte de beuglement assez glauque - en tout cas pas digne d'une jeune fille - s'éjectant pour atterrir sur le sol, violemment, face à Sareth. Ses fins vêtements ne lui offrirent aucune protection, et sa tenue se retrouva couverte de poussière, tandis qu'elle relevait la tête, affolée comme un chat dans l'eau, guettant les alentours. Elle chercha des yeux son balai, béante, sans pour autant se relever.

         Une véritable scène d'horreur, une cohue sans précédente tandis que les échos des affrontements au niveau de la porte faisait rage. De loin, on entendait le bruit des fracas des épées, des lances et des boucliers. On entendait aussi le cri des soldats et les hurlements rauque des morts vivants. Les morts vivants avaient fait une percée, la grande et majestueuse porte en bois de la citadelle d'Heaumeroc était désormais ouverte et un flot massif d'adversaires se déversaient dans l'enceinte même de la cité du désert. L'étendard de la cité, un aigle blanc sur un fond jaune poussin, présent normalement sur les remparts, n'étaient plus là, délogés surement par les morts vivants. Mais pourquoi donc une telle attaque ? Une telle invasion sans précédent ? Dans cette contrée, les sectes et autres mages noirs sont légion mais les nécromanciens, c'était autre chose. La dernière attaque sur cette puissante forteresse remontait à plus de mille ans...Peut être que maitre Ménélag savait, connaissait les raisons de cette invasion. En plus d'être un excellent bretteur et mage, ce vieux moine et mentor de Sareth, était un grand sage et avait réponse à tout. Le jeune homme espérait juste qu'il soit en vie, le maitre vivait dans l'église dans le centre ville, non loin du marché.

Les morts vivants arrivaient vers le marché ! La foule paniquée fuyait rapidement, renversant les étales des marchands, renversant les produits sur le sol, piétinant les draps raffinés de soie et brisant la céramique...Les vagues des armées nécromancienne s'approchaient de ce lieu de commerce et de vie, Sareth pouvait bien les voir, apercevant dans les rangs des ennemis, des simples squelettes armés d'épées mais aussi des zombies et des goules.  Le jeune guerrier avait déjà dégainé son épée à lame d'argent, les enseignements de son mentor allait servir et si il survivait, Sareth remercierais encore une fois son maitre pour l'avoir pris sous son aile bien des années auparavant. Le guerrier leva les yeux vers le ciel, cherchant l'aide d'une divinité, il murmura quelques prières.

- Guide ma main, Grande Déesse...

Murmura t'il. Qui sait la grande déesse orientale viendrait peut être en son aide ? Le combat allait commencer, les assaillants s'approchaient rapidement...C'est alors qu'un jeune homme, déjà couvert de sang le devança et entra dans la mêlée. Le jouvenceau surpris, regarda cette personne, cet homme qui déjà criait comme un forcené et décimait l'avant garde ennemi à grand coup de moulinet. Décidément, cette enclave du désert n'abritait que des cinglés...

Puis une sorcière sur son balai fini par s'écraser violemment face contre le sol...Une sorcière ? Mauvais signe pensa le jeune homme. Les sorcières n'étaient pas forcément les bienvenue dans cette citadelle. Mais bon, dans une occasion pareille, Sareth n'allait pas chipoter et peut être que cette sorcière serait utile. D'ailleurs, elle était charmante. Elle ne se relevait pas tandis que les morts vivants remplissaient le marché, un squelette avec un casque et une épée s'avancait. Allait il attaquer cette proie sans défense ? Le jouvenceau n'attendit pas et courra vers le premier adversaire, donnant un violent coup de pied dans le mort vivant et l'envoyant valser contre l'étal d'un marchand de vases en argile. Il s'approcha de la sorcière.

- Debout ! vite !

Dit il tout en lui tendant la main. D'autres morts vivants arrivaient dans le marché, quelques citoyens et gardes se battaient, mais ils ne tiendraient pas longtemps face à un si grand nombre d'ennemis. Tandis qu'un drole de guerrier, couvert de sang se battait contre les assaillants.

Les coups pleuvaient, les crânes se fracassaient, les os volaient en éclats... et il était le plus heureux des hommes en cet instant, au beau milieu de tout ce chaos. Sautant pour fracasser ses ennemis, martelant même ceux à qui il avait déjà ôté leur non-vie, Caim était en pleine forme, en pleine extase. Il n'avait d'ailleurs même pas remarqué la jeune sorcière qui depuis quelques secondes déjà volait maladroitement de bout en bout de la cité, et qui se retrouvait à lui foncer dessus. Rien vu venir. Tandis qu'il s'amusait joyeusement, le visage déformé par un sourire, la langue pendue, Caim fut brutalement stoppé par quelque-chose qui le heurta de plein fouet, au niveau de son armure de torse. Quelque-chose qu'il n'avait absolument pas vu venir, lui qui ne manquait pourtant aucun ennemi. Il y eut un léger craquement, une sorte de grognement glauque qui lui rappela l'espace d'un instant Liirzyn, et l'instant d'après l'homme était de dos, sur le sol, son épée ayant volé quelques mètres plus loin.

Relevant la tête en grognant, Caim regarda derrière lui, apercevant alors ce qui devait être la cause de cette chute. Une jeune femme, étendue sur le sol. Il voulut aller lui apprendre qu'on ne gênait pas quelqu'un qui s'amuse, mais fut rapidement ramené à la réalité par un cliquetis dans son dos. L'armée de morts était toujours là, et il en était un d'eux qui n'avait pas froid aux yeux qu'il n'avait plus, d'ailleurs, puisqu'il se trouvait à seulement quelques centimètres de l'homme, glaive levé. Caim lui fit son plus beau sourire, et chercha son épée de la main. Il saisit alors ce qui semblait en être le manche, et en flanqua un coup d'une violence énorme dans le tibia du squelette. Fort heureusement  le coup fut assez puissant pour faire valser le dit tibia et faire chuter le dit squelette, car l'arme en elle même se trouvait n'être qu'un vieux balai cassé. Voyant cela, Caim pesta avant de se relever. Il avait aperçu son épée, à quelques mètres de là, derrière l'homme qu'il avait dépassé tout à l'heure.

L'être voulut courir jusqu'à elle et revenir, mais fut interrompu par une autre vague ennemie. C'était le problème des attaques massives, pas moyen d'avoir la paix trente secondes. Se servant de ses poings, pieds et de son arme de fortune, l'être vint rapidement à bout  de ses adversaires. Mais déjà il sentit que quelquechose n'allait pas. Lorsqu'il re tourna sa tête vers son épée, elle était entre les mains osseuses d'un de ces maudits squelettes, dans le dos de Sareth, prêt à le trancher en deux d'un seul coup de la puissante lame. Très irrité par le vol de son arme, Caim lança violemment le balai à la façon d'un boomerang, heurtant le crâne du squelette de plein fouet et le faisant chuter à terre, évitant ainsi le pire pour Sareth, en guise de conséquence collatérale. L'être se mit ensuite à courir comme un forcené vers sa lame, ignorant totalement les morts-vivants, Sareth et la sorcière tandis qu'il ramassait sa lame en l'embrassant et en souriant.

Aussitôt dit, aussitôt fait. La jeune sorcière se releva violemment, laissant la poussière et le sol rugueux abîmer son pantalon sans plus de questions. Sa longue capuche lui était retombée sur le visage, et elle ne distinguait pas grand-chose en vérité. Son ultime réflexe fut d’agripper de manière peu convenable et peu distingué le bras de Sareth, comme une pauvre femme totalement saoule qui n’a de cesse de glisser sur le sol. Elle se releva donc, non sans lâcher le bras de l’homme, et pus admirer le trajet de son balai dans le visage du mort-vivant. Elle poussa un cri aigu, les yeux écarquillés, visiblement choquée par toute cette agitation. Elle regarda la personne qui avait jetée ainsi son cher et tendre balai, et lui jeta un regard colérique. Il ne va pas bien ? On ne maltraite pas ainsi les compagnons des sorcières !

Elle lâcha Sareth, voulant se jeter sur cet inconnu pour lui faire comprendre qu’elle ne resterait pas de glace face à ce qu’elle nommait «  un acte affreux – Pauvre balai ! » mais elle réalisa aussitôt le pourquoi du comment. Son balai était planté dans le crâne d’une sorte de mort-vivant en sale état. Elle le retira aussitôt, regardant autour d’elle toute cette violence qui se manifestait. Son sang ne fit qu’un tour : elle fit aller ses doigts, et les tordit d’une manière incongrue. Aussitôt, des sortes de petites étoiles blanches en sortirent, se jetant sur les êtres qui lui inspiraient la nausée, et les brûlant sur place, tandis qu’elle marmonnait un acide « Aigre brûlure ». Elle referma ses doigts, se retournant vers Sareth.

-   Que se passe t’il, au juste ?

Puis, par pure rancœur et amusement, le balai se jeta à nouveau sur Caim, tandis qu’Engel restait interloquée, fixant Sareth et ne se doutant pas de la ténacité de son balai, qu’elle aurait dû ranger.

 
     Le combat faisait rage dans le marché de cette petite enclave humaine du désert et le jeune guerrier, bon bretteur certes mais manquant d'expériences pratiques, avait failli déjà perdre la vie. Un squelette avait failli mettre fin à la courte existence de Sareth en usant de sa lame, il serait mort, tué lâchement d'un coup d'épée dans le dos si une brute épaisse ne l'avait pas sauvé in extremis. En utilisant le balais de la sorcière comme un javelot. Décidément, cet homme surprenait beaucoup Sareth, un guerrier sanguinaire et expérimenté, qui était aussi très agile et très précis. Qu'est ce qu'un guerrier pareil faisait dans une enclave normalement tranquille ? Avait il flairé le sang ? Savait il qu'une invasion allait se déclencher ? Tant de questions et autres conjonctures qui étaient vaines...

Au passage de son sauveur, le jouvenceau put voir son sourire et le remercia d'un geste de la tête, un signe important de gratitude. Ce dernier s'était déjà jeté contre les morts vivants et décimaient les adversaires groupes par groupes. Sareth ricana...Si seulement, il avait une telle expérience dans le maniement de l'épée. Un zombie passa près de lui et d'un coup de taille avec son épée à lame d'argent, il mit fin définitivement à la vie misérable de ce serviteur de l'au delà. Il se tourna vers la sorcière, celle ci s'était enfin redressé...Le jeune guerrier, peu habitué à voir des femmes de ce genre, prit quelques secondes pour la détailler de haut en bas, tandis que des petites plaques rouges apparaissaient sur ses joues. Il secoua la tête..Que lui prenait il ? Il n'avait pas le temps d'observer les formes d'une sorcière  en pleine bataille ? En plus, son maitre était en danger...Celle ci se débarassa d'une poignée de mort vivant d'un simple geste des doigts, décidement la magie noire et la sorcellerie seraient utiles pendant ce siège.

- Que se passe t’il, au juste ?

- La ville est assiégé...Comme vous pouvez le voir, les armées des nécromanciens, ennemis naturels de Heaumeroc.

Il se tourna et vu qu'un balais, celui de la socière se battait avec le guerrier sanguinaire.

- Rappelez votre balai, je pense qu'on aura besoin de ce guerrier...

Il sortit une dague de sa ceinture et la lanca sur un mort vivant. Ce dernier l'esquiva aisément...Sareth n'était pas aussi habile dans l'art de l'attaque à distance que ce guerrier, couvert de sang.

D'autres morts vivants vinrent rapidement perturber les retrouvailles, ce qui décupla encore plus l'enthousiasme du tueur à les fracasser autant que possible. Il était reparti dans son habituelle furie,  détruisant tout à tour de bras. Ce n'était que lors de moments comme ceux là qu'il se sentait vivant, heureux. Le chaos perpétuel qu'était son esprit ne se satisfaisait qu'au milieu du chaos, li donnant ainsi l'illusion qu'il était tout à fait normal. Un mort vivant, deux morts vivant, trois mort vivant... vingt cinq morts vivants. Il avait arrêté de les compter à partir du quarante deuxième, de toute façon. Il avait totalement ignorer le balai depuis qu'il avait retrouvé son arme, mais celui ci vint se mettre une nouvelle fois en travers de sa route, le bousculant cette fois ci de lui même. L'homme se releva, pestant, et se retourna faisant ainsi face au balais. Son sourire s'était changé en expression de rage tandis qu'il dévisageait le balais, comme si il avait s'agit d'un être humain tout à fait normal.

Le temps sembla s'arrêter tout à coup, en même temps que la scène, tandis que Caim faisait face au balais, la main prêt à se saisir du manche de sa lame. Le suspens était énorme, presque insoutenable même. Un squelette eut alors l'audace de vouloir briser cela en arrivant dans le dos de Caim, mas son poing partit plus vite que l'éclair, fracassant le crâne de la créature en mille morceaux d'un seul coup, tandis que ses yeux eux n'avaient pas quitté le balais. Il fit un pas sur le côté, puis un autre, tournant autour du balais. Il s'arrêta à nouveau, tandis qu'un crâne de squelette passa au milieu, entre les deux êtres, tel un ballot de gui dans les westerns. Ce fut le signal. Caim empoigna alors sa lame qui changea brusquement de forme, pour prendre celle qui humilierait le plus le balais: un aspirateur. Le coup partit très vite et avec fracas, propulsant le balai sur plusieurs mètres en direction d'un autre groupe de squelettes, plus loin. Avec la force du choc il avait surement dû souffrir de quelques cassures dans l'action.

Rendant à son épée sa forme originelle, l'être remarqua alors une dague plantée dans le sol. Totalement insouciant des hordes de morts vivants qui l'encerclait, Caim avança et ramassa la dite dague, avant de planter sa lame dans le sol, visualisant son reflet dessus. Il prit alors la dague, et s'en servit pour enlever un morceau de chair qu'il avait de coincé entre les dents et qui commençait à le gêner depuis un moment. Il jeta ensuite la dague au hasard, dans un tas de zombie non loin, tandis qu'il empoignait à nouveau son arme, prêt à ravager tout ce qui passerait à sa portée.

Aussitôt dit, aussitôt fait ! La sorcière frappa dans ses mains, et le balai qui - plus tôt- avait envisagé de se battre contre Caim, revint dans les mains d’Engel. Elle le serra habilement entre ses doigts, et regarda autour d’elle. C’était réellement glauque, tout cet univers. Elle n’y connaissait rien en combat, et puis chacune de ses boules de feu devenait une goutte d’eau ou une météorite. En bref, elle n’était pas douée pour une sorcière. Elle jeta un sourire à Sareth, un sourire digne d’une adolescente ravie parce que vous venez de lui prêter un CD qu’elle adore, et tapota son balai. Aussitôt, il récupéra sa forme initiale : celle d’une bague. Oui, chaque partie de son matériel était une de ses bagues, et quand on voit le nombre, on peut s’inquiéter. Ainsi, elle arracha ensuite une de ses bagues, qui devint une belle épée tranchante et luisante.

Elle ne l’avait jamais utilisée et , grâce à la magie, cette épée n’était pas très lourde. La sorcière la posa sur son épaule, et remua ses doigts fins.

- Je veux bien vous aider, dit-elle d’un ton amusé. Mais cet être est-il avec vous ? Il me fait peur …

Elle montra Caim du pouce. Effectivement, il l’effrayait. A frapper ainsi tout le monde, il pourrait la blesser ! Elle eut une grimace rien qu’à cette idée. Un mort-vivant s’approcha d’eux, et elle pointa l’épée vers lui, le coupant en deux avec rapidité. Un «  Woah! » heureux sortit de sa bouche, tandis qu’elle mesurait la puissance de son épée. A coup sûr, elle allait faire une bêtise.

Elle se recula alors, pour montrer son exploit à Sareth, et vit une morte-vivante en sale état derrière lui. Aussitôt, elle leva les doigts et lança un sort vers elle. Une énorme pierre écrasa la pauvre femme, et Engel fut obligé de tirer Sareth vers elle afin qu’elle ne lui tombe pas dessus en roulant. La pierre continua donc de rouler, écrasant n’importe qui sur son passage, tandis qu’Engel se mordait la langue, gênée.

- Oups …

          Cette sorcière était quand même dès plus particulière...Mais bon, le jeune guerrier n'avait pas vraiment croisé de ce genre de créature auparavant. Si, il en avait croisé quand on les brulaient sur la place publique, dans une telle petite enclave, la magie noire et la sorcellerie n'étaient pas forcément dès plus appréciées. Une sorte de rivalité opposait les mages blancs et prêtres de la cité aux anciennes forces démoniaques du désert des contrées du chaos, dont les nécromanciens et quelques regroupement de sorcières. Le charme de cette jeune femme était à la fois physique et morale, on aurait dit une gamine maladroite. Sareth appréciait ce coté même si dans un sens, dans un tel contexte, il aurait préféré une sorcière adroite mais froide. Mais bon, il se débrouillait avec ce qu'il avait sous la main.

Le balais revint à la sorcière et se transforma en bague, la jeune femme possédait d'ailleurs un nombre massif de bagues sur ces mains. Le jouvenceau souri...Si toute ces bagues étaient un instrument magique, elle devait transporter tout son laboratoire sur ses mains douces et fines ! En tout cas, elle savait se servir correctement d'une lame, le jeune guerrier n'aurait pas besoin de lui apprendre les bases rudimentaires de l'escrime.

- - Je veux bien vous aider, dit-elle d’un ton amusé. Mais cet être est-il avec vous ? Il me fait peur …

Sareth jeta un oeil derrière son épaule. Le guerrier sanguinaire décimait rapidement des morts vivants, était couvert de sang et se servait de sa dague comme cure dent !! Oui, le jeune homme comprenait le sentiment de la jeune femme. Il faisait peur, plus que peur, il dégageait une certaine horreur. Un étrange chevalier noir, doté de pouvoir mystiques, qui s'étaient perdus dans cette petite cité du désert au moment de l'invasion des morts vivants.

- Il n'est pas avec moi...Mais avouez qu'il serait d'une aide précieuse.

Au même moment, la sorcière lui sauva la vie encore une fois...Plus ou moins. Elle usa d'un sort et invoqua une pierre assez conséquente qui écrasa une mort vivante derrière le jouvenceau. Cette sorcière avait de splendide pouvoir, dommage qu'elle ne savait pas les contrôler. Car la pierre ne se stoppa pas et se mit à rouler, écrasant tout sur son passage. Par Weya, déesse des ténèbres des orientaux, pourquoi donc se coltinait il une sorcière aussi peut habile dans l'art des arcanes ? La pierre si dirigeait maintenant vers Sareth. La sorcière le tira vers lui, le jouvenceau se retrouva près de cette jeune femme, très près avec une vue splendide sur sa poitrine. Le guerrier rougis tandis que la pierre continuait de rouler, en direction du sanguinaire maintenant, et que la sorcière murmurait, gênée :

- Oups...

Le guerrier détailla la mortelle puis s'écarata rapidement, un peu gênée par la situation.

- Excusez moi.

Il se tourna rapidement et fenda en deux un adversaire avant de crier au guerrier sanguinaire.

- Attention à la pierre !

Il ajouta.

- Une partie à trois, ca vous dit ?

Un peu d'humour dans un tel contexte n'était pas le bienvenu, mais tant pis, les paroles étaient sortis rapidement de la bouche du jeune homme. Ce guerrier avait beau faire peur, son aide et son talent dans l'art du combat seraient dès plus utiles.

Le combat. Entrechoquement d'os et de tendons, dans une chorégraphie à la finalité macabre dans la plupart des cas. Certains n'étaient pas taillés pour ça. D'autres étaient nés pour ça. Il y en avaient qui mourraient pour ça, et il y avait cette autre catégorie de gens, qui vivaient pour ça. On raconte qu'entre l'esprit saint et la folie, il n'y a qu'un pas à faire. Caim lui avait franchi ce pas depuis bien longtemps maintenant. Ne vivant plus que pour le sang qu'il pouvait faire couler. Que pour les os qu'il pouvait briser. Le chaos. A chacun de ses mouvements, les rangs ennemis diminuaient, petit à petit.  Les crânes se brisaient, les côtes se fracassaient, et les tibias volaient. Tandis que sur son visage, seule la joie était visible, traduite par un sourire. Un sourire malsain, qui déformait son visage fin, lui donnant un air plus monstrueux encore que ces morts-vivants. Un monstre oui, c'était ce qu'il était. Un monstre au milieu d'une foule d'autres monstres.

Mais la facilité l'ennuyait. Ils avaient beau être nombreux, ces morts vivants n'en restaient pas moins extrêmement fragiles. Le moindre coup les réduisait en miettes. Pas de sang, pas d'effusion. Rien de bien amusant. Son sourire disparaissait à vue d'œil, tandis qu'autour de lui s'amassaient les dépouilles squelettiques. Il avait besoin d'autre chose. Il y avait bien ces deux humains là... mais, deux c'était trop peu. Beaucoup trop peu. Qui plus est, ces deux là n'avaient pas dû tuer grand chose dans leur vie.. d'un point de vue purement technique, mieux valait leur laisser la vie sauve jusqu'à la fin de ce siège, une fois qu'ils auraient tués à plusieurs reprises.. avant de les tuer eux aussi et ainsi ajouter leur nombre de morts au sien. Un grand bruit vint perturber son raisonnement tandis qu'il tuait machinalement tout ce qui passait à sa portée. Un énorme rocher avait surgit de nul part, et semblait vouloir finir sa course sur l'homme.

Il entendit vaguement l'es paroles de l'humain, mais ne bougea pas. Au contraire même, Caim s'arrêta totalement, restant immobile face au rocher. Même les morts vivants n'étaient pas assez stupides pour rester, et reculèrent pour l'éviter. Le rocher finit par s'approcher suffisamment de l'homme, produisant alors un grand bruit, soulevant un nuage de poussière. Une seconde, deux secondes. Puis un grand fracas un peu plus loin. Un pan de bâtiment s'effondrait, emportant avec lui une bonne trentaine de ces créatures. Des bruits de pas purent se faire entendre, tandis que la silhouette de l'homme s'approchait alors lentement des deux humains, surgissant de la poussière en faisant tourner sa longue lame comme une hélice, tandis qu'il la tenait par une chaine qui n'était pas là quelques secondes auparavant. Au bout de quelques pas, il se retrouva au niveau des deux êtres, stoppant sa lame d'un seul coup au niveau de la gorge d'Engel.

Il ne dit rien, se contentant de la détailler du regard, sans aucune gêne, de bout en bout, tandis que le fil de sa lame suivait son regard. Son visage fit une sorte de moue de dégoût, avant que l'arme ne vienne se ranger simplement dans son étui situé à l'arrière de son bassin, d'un geste vif de la main. Il tourna ensuite la tête vers Sareth, le visage inexpressif. A cette distance, la différence de couleur entre ses deux yeux était clairement visible.

-"Pourquoi pas.."

Un léger sourire plus tard, et sa dentition fut elle aussi clairement visible, brisant les traits fins de son visage.

( Désolé pour ce retard ... Vraiment, je m'en veux ... )

La jeune fille poussa un long soupir, en regardant les environs.
Et eut du mal à avaler sa salive.

Il faisait peur, le nouveau. Mais s'il comptait faire le malin face à la jeune sorcière, il se trompait. Elle essayait d'avoir peur le moins possible, et comptait bien réussir à ne pas se planter, cette fois, afin de prouver à cet énerguméne qu'elle était tout à fait qualifiée pour assassiner toute cette bande de morts vivants. D'un geste vif, elle leva les mains en l'air, et ces mêmes mains s'enflammérent tandis qu'elle murmurait doucement quelques formules. Elle pointa toute une meute de zombie qui s'approchaient d'eux, et les visa. Ils s'enflammérent, et elle poussa un cri de joie.

- Ah, vous voyez, je suis capable de me battre ! s'exclama t'elle tandis que ses mains redevenaient normales.

Elle lança un vif sourire aux deux hommes, puis refit apparaître son balai, et sauta dessus, afin de se maintenir en hauteur, au dessus des deux hommes, scrutant l'horizon. Mauvaise nouvelle ... L'invasion commençait tout juste, et le pire n'allait pas tarder à arriver. Elle frissonna, puis se pinça vivement le bras pour reprendre ses esprits. La partie n'était pas terminée, non, loin de là ...

- Montrons leur ce qu'on vaut .... murmura t'elle.