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Redrum [Dwight Lazarus]

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Félicia Hardy

Humain(e)

Redrum [Dwight Lazarus]

mercredi 28 janvier 2015, 02:06:41


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« LA TUERIE DU PIC : UN SUSPECT POTENTIEL »

« Communiquée aujourd’hui par le Ministère de l’Intérieur, l’information judiciaire évoquée hier par le Premier Ministre, Fukuda-sama, lors de son discours, mentionne qu’un individu a été appréhendé par les forces de l’ordre, et est depuis lors placé en garde-à-vue. Les forces de police ont appréhendé hier matin un individu vivant reclus dans une cabane, et qui, d’après nos sources, serait un chasseur. ‘‘Il nous est pour l’heure impossible de faire la moindre déclaration officielle, a nuancé le capitaine de police Kuruma-sama. Tout ce que l’on peut vous dire, c’est que nous avons de forts soupçons sur la présence de cet individu au sein des locaux de l’Hôtel du Pic lors de cette triste agression’’. Nos sources mentionnent l’existence d’empreintes de sang relevées près de la cabane du chasseur, dont l’identité ne nous a pas encore été divulguée... »

[...]

« Le Directeur de l’établissement a par ailleurs affirmé, lors de ses vœux en l’honneur des victimes de ce sinistre crime, qu’il se battrait pour empêcher la fermeture de l’Hôtel du Pic, dans laquelle il a tout mis en œuvre. ‘‘J’ai fondé cet hôtel en étant un parfait étranger, et je pense qu’il sera à même de surmonter cet évènement sinistre, nous a-t-il indiqué, sans toutefois vouloir s’expliquer davantage sur l’ampleur du chantier à venir. ‘‘Je suis venu au Japon avec ma famille par goût du risque, pour relever un défi personnel, et dans le but de rapprocher davantage nos civilisations. Je pense que nous pourrons surmonter cet évènement tragique, et, encore une fois, je tiens à rappeler que, à aucun moment, la direction de l’hôtel ne peut être tenue pour responsable des sinistres évènements qui ont eu lieu’’. Par cette phrase, le Directeur entendait peut-être réagir à certaines critiques émises contre les mesures de sécurité établies au sein de l’Hôtel du Pic, qui se seraient révélées insuffisantes. Il est bon de signaler, à ce sujet, qu’une information judiciaire a également été ouverte, mais, après avoir pris contact avec les forces de police en charge de cet aspect-ci de l’enquête, ils n’ont pas daigné nous communiquer la moindre information... »



Dans les années 1960’s, Hans Moreau, un Anglais qui vivait à Berlin, avait réussi à prendre la tangente, avant que les Russes ne choisissent de mettre un mur autour de la ville pour empêcher les réfugiés de fuir par wagons entiers dans le bloc ouest. Il n’avait, de fait, dû son salut qu’à la grossesse de sa sœur, à Londres. Il était parti le 11 Août 1961. Le lendemain, les Soviétiques transformaient une ville entière en prison. Hans y avait vu comme un signe, et avait utilisé l’argent de la famille pour aller au Japon, et avait acheté plusieurs hectares de terre dans les profondeurs du Japon, afin d’y implanter un hôtel. L’Hôtel du Pic était ainsi né. Coupé du monde, de style occidental, il avait tout pour plaire, et, en seulement quelques années, son chiffre d’affaires avait explosé. L’histoire glorieuse d’une success story qui avait dégénéré au cauchemar, quand, en 1973, un individu avait massacré la majeure partie des clients et du personnel, profitant alors d’une forte tempête qui avait rendu les routes impraticables. Un massacre sinistre... On avait retrouvé des hommes décapités, des servantes découpées en morceaux et jetés dans les lave-vaisselles. Un état de siège qui avait duré plusieurs jours, avant que plusieurs personnes ne parviennent à s’enfuir, et ne préviennent les autorités.

Le résultat final avait été affreux. Des familles entières avaient été tuées, incluant les enfants. Le crime le plus atroce avait été celui d’un jeune couple qui était venu ici pour profiter de la sérénité de la nature, afin de célébrer la naissance de leur nouveau-né. Il n’avait même pas un mois avant d’être transpercé par un couteau de cuisine. Le carnage avait rapidement emmené des milliers de policiers dans la région. L’Hôtel de Pic avait été ratiboisé de fond en comble, et on avait relevé des traces de sperme sur certains cadavres, les autopsies ayant permis de montrer que les dépôts avaient été réalisés après la mort. Malheureusement, quand la police était arrivée, le tueur s’était enfui, et une immense battue avait été lancée dans la forêt. Le seul suspect avait été un braconnier de la forêt, un chasseur japonais qui avait déjà été condamné pour escroquerie en vendant à prix prohibitif du lapin avarié, Takashi Jujö. On avait retrouvé chez lui des bottes avec des semelles ensanglantées. Le chasseur avait toujours certifié être innocent, et les expertises psychiatriques avaient réalisé un sujet désœuvré, asocial, et désaxé. On avait retrouvé dans la cabane de nombreux mangas, incluant des mangas pornographiques violents, que Jujö achetait au marché du proche village à proximité. Jamais marié, et sans aucun parent connu (son père était mort durant la guerre, et sa mère n’était pas connue), son attirance pour les mangas avait lancé un débat de société sur la nocivité de ces produits culturels, similaire à celui qui avait animé le pays lors de l’arrestation de Tsutomu Miyazaki, un tueur en série fan de mangas, ou sur l’impact des jeux vidéos lors du massacre du lycée Columbine. Très rapidement, la question de la culpabilité de Takashi avait été noyée à travers des débats connexes, mais l’homme avait toujours proclamé son innocence. Ses avocats avaient tenté de soulever l’irrecevabilité de plusieurs expertises psychiatriques, en vain. Condamné, Jujö avait été exécuté, et l’enquête avait été officiellement résolue. Il sortait encore régulièrement des livres sur l’Hôtel du Pic, ainsi que sur le « Boucher du Pic », surnom donné par les médias, puis repris par tous, pour désigner le psychopathe ayant massacré tout l’hôtel.

Suite à ce désastre, Hans n’avait jamais réussi à relancer l’activité de l’hôtel, et l’avait mis en vente. Le reste se perdait dans les méandres d’une procédure interminable entre acheteurs et potentiels acquéreurs. La procédure était d’autant plus difficile à suivre qu’elle n’était même pas officiellement terminée, se poursuivant par le biais de négociations secrètes et de transactions. En attendant, l’Hôtel du Pic avait progressivement dépéri, et n’était maintenant plus qu’un hôtel abandonné, désaffecté depuis des années. Il appartenait toujours à la famille Moreau, aux héritiers d’Hans, et leur coûtait de plus en plus cher.

Cinquante ans après, l’Hôtel du Pic revenait à nouveau dans l’actualité. L’OVNI, un petit journal spécialisé dans l’ufologie, organisait chaque année un tirage spécial de photographies à l’occasion de la fête des morts. Ils avaient réussi, cette année, à organiser un concours, dont la finale aurait lieu dans l’Hôtel du Pic. Deux femmes avaient réussi à remporter ce concours.

Félicia Hardy et Natalia Romanov.



« En 1992, Rummel a écrit un ouvrage sur un phénomène qu’il appelait la ‘‘mort gouvernementale’’. Par ce biais, il essayait de livrer une étude consistant à déterminer le nombre total de personnes qui avaient été tuées à l’occasion d’une décision gouvernementale de guerre. Bien qu’il soit difficile d’établir un chiffre précis, et que le chiffre final puisse toujours être contesté, Rummel a établi, entre 1900 et 1989, un chiffre d’approximativement 200 millions de morts. »

La visite du Docteur Stephen Strange était rarement une visite de bonne augure, et avait été à l’origine de la décision d’envoyer la Chatte Noire et Black Widow participer à un concours de photographies érotiques. Versé dans les arts mystiques, ancien Sorcier Suprême avant de donner son titre au Docteur Vaudou, Strange restait un spécialiste des arts occultes.

« Il y a eu trop de morts en trop peu de temps. Tous ces morts sur un seul siècle ont fragilisé les barrières de notre monde. Les frontières sont devenues poreuses, trouées, sensibles... Sensibles à d’autres forces. Seikusu est un point d’orgue dans ces failles, un point d’inquiétude et de perturbation de la réalité. Et, en m’intéressant à cette ville, j’ai repéré d’autres failles, d’autres perturbations qui sont sur le point de s’aggraver. Des endroits où les morts ne sont pas totalement morts, et où ils sont en colère. »

Strange leur avait désigné un endroit...

L’Hôtel du Pic.



C’est ce qui faisait que Félicia et Natalia attendaient, ensemble, la venue de leur chauffeur. Elles avaient été les deux finalistes du concours, sans savoir si elles avaient gagné pour les photos qu’elles avaient proposé, ou parce que les informaticiens de l’agence avaient agi pour leur permettre de gagner. Quoiqu’il en soit, la Rousse et la femme aux longs cheveux blancs avaient toutes les deux gagné, et attendaient leurs chauffeurs, dans de simples tenues civiles, chacune arborant des lunettes de soleil.

« Je suis inquiète... Et nerveuse. Je n’ai jamais appris à battre des fantômes... Nous aurions dû demander à Valkyrie de participer. »

Félicia se contenta d’hausser les épaules.

« Si j’avais pu invité mes proches, je l’aurais fait. Honnêtement, je ne crois pas à toutes ces conneries mystiques. Ça passionne les Japonais. Mes élèves tiraient des têtes pas possibles quand je leur ai dit que j’allais à l’Hôtel du Pic. Certains pensent que je ne reviendrais jamais... Je ne sais pas si ça les ravit ou non...
 -  Ça ferait moins de visites impromptues aux toilettes en pleine séance de basket...
 -  Hum... Pour ça, il aurait fallu que ce soit Pamela qui participe à ce concours.
 -  Deux Rousses dans un van... Je n’ai pas envie que ça finisse en orgie au bout d’une heure... Surtout avec un ficus. »

Félicia acquiesça lentement. Le soleil était levé, c’était le matin, une agréable bise fraîche venait de la mer, faisant virevolter leurs longs cheveux.

Dans quelle histoire de dingue est-ce que Félicia s’embarquait encore ? Voilà ce qu’elle se demandait...

DC d’Alice Korvander.

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Dwight Lazarus

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 1 jeudi 29 janvier 2015, 11:50:28

- On arrivera pas à en tirer une seule, dans ce van miteux ! T'entends ça, Laz' ? Pas UNE !
- C'est marrant, Hiro, tu parles comme si t'avais seulement une chance de mettre la main dessus.
- Les p'tits gros reviennent à la mode, mon pote !
- Même ceux qui se grattent les couilles en bouffant leur KFC et en rotant leur coca ?

Hiro se contenta d'un bon gros fuck en agitant un majeur sur lequel avait coulé un peu de Ketchup pendant que Dwight se contentait de rire, lançant son Van à travers les rues de Seikusu en direction du point de rendez-vous vers lequel lui et son équipe (Hiro, le gros otaku aux cheveux gras responsable des lumières et des costumes ainsi que Taka, un stagiaire qu'il avait bien fallu emmener pour faire les café et aider à la mise en place) allaient retrouver les gagnantes du concours d'Halloween, Félicia et Natalia. En temps normal, ce shooting érotique destiné à booster les ventes de l'OVNI sous prétexte de la fête des morts et d'une jolie paire de nichons à foutre dans un cosplay n'attirait pas Dwight plus que cela; regarder les photos lui suffisait largement. Mais quand le directeur avait déclaré que ce serait l'Hôtel du Pic qui servirait de décor, le journaliste avait fait des pieds et des mains pour s'y rendre. Il n'avait jamais trouvé le bon prétexte pour aller enquêter là-bas et l'occasion s'était présentée d'elle-même, avec à la clé deux bombasses qui allaient se trémousser devant son objectif. Lazarus avait estimé que tout cela serait parfait et avait même daigné appeler lui-même les filles pour arranger avec elles les dernières modalités, ne manquant pour autant pas de leur rappeler ce qu'était l'Hôtel du Pic et quelles rumeurs couraient encore sur son "activité"... Mais elles ne s'étaient pas débinées et le rendez-vous avait été bien pris. Lui, Taka et Hiro avaient chargé le matos dans le vieux van de Dwight (un ancien modèle que Lazarus gardait très propre et entretenu, au demeurant plutôt confortable) et étaient partis à la rencontre des deux superbes modèles -de véritables bombes, on ne pouvait pas en douter, que Sybille avait prit soin d'emblée de considérer comme "de vulgaires pétasses", au point de se montrer tout à fait silencieuse depuis le lever du jour.

- Putain, elles sont bonnes au naturel ! Vas y c'est bon, arrête ton tank, je vais leur sortir le sourire qui va me faire récupérer au moins un cul sur deux !

Hiro avait rapidement repéré Natalia et Félicia, qui étaient au demeurant dures à rater. Même Taka, installé à l'arrière et d'ordinaire plus sage avait lâché un "Waaaw..." discret et soufflé. Dwight devait bien admettre qu'il comprenait les deux réactions. Les jeunes femmes étaient aussi jolies que sur leurs photos. Il freina à côté d'elle, la fenêtre d'Hiro qui se trouvait à la place passager se trouvant à leur hauteur. Et sourire, il fit ! Avec des restes de panures et de salade sur les dents, pour témoigner de son terriiiiiible sens du style.

- Saaaaaalut les filles, j'suis Hiro et je dirige l'expédition. Montez les poulettes et ouvrez un peu vos hauts, il fait chaud à crever dans le van de mon assistant.

Bim ! Hiro se retrouva avec le crâne calotté séchèment tandis qu'un Dwight agacé demandait à Taka de refermer la bouche et de lui passer les papiers. Le gamin, qui était aussi émerveillé que bien organisé, lui donna deux supports sur lesquels reposaient les documents que les filles avaient à signer ainsi qu'un stylo. Lazarus sortit du Van qu'il contourna, pour se présenter à Félicia et Natalia un peu plus convenablement. Il leur tendit la main dans un sourire, veillant à ne pas les détailler, ce qui fut une sacrée épreuve en soi. Mais bon, reluquer, hein... Il aurait trois fois le temps pendant le shooting. Autant se montrer un peu courtois pour commencer.

- Bonjour ! Dwight Lazarus. N'en déplaise à certains petits gros que vous êtes autorisées à baffer si ils deviennent encore plus lourds que maintenant, c'est moi qui ait en charge notre petite expédition. Et c'est moi qui serait le photographe du shooting, aussi. Bon, si je ne m'abuse, c'est Natalia la rousse et Félicia la...euh...blanche ? Il leur tendit les documents à remplir. Voilà pour les formalités : le droit pour le journal d'utiliser votre image, les papiers pour l'assurance et tout ça.

Il leur laissa parapher le tout pendant qu'Hiro continuait de sourire bêtement en tentant de bander les muscles qu'il n'avait pas, avant de continuer.

- Au risque de me répéter, je vous rappelle que nous allons à l'Hôtel du Pic. Vous connaissez les bruits qui courent sur l'endroit, je vous ai déjà prévenues... C'est encore le moment de refuser. On sera à plus de deux heures de Seikusu, si il se passe quelque chose. Si c'est toujours bon pour vous, on est partis !

Et le journaliste de leur ouvrir la porte latérale du Van afin qu'elles puissent s'y installer tranquillement, Dwight refermant derrière elles pour rejoindre sa place. Il passa derrière le volant et démarra, tandis que Taka évitait soigneusement de retrouver coller aux filles par timidité et qu'Hiro, lui, se retournait sur son siège pour les mater en enfournant un bout de KFC avant de leur en proposer, à même son propre sandwich. Dwight leva les yeux aux ciel et se décida à faire les présentations.

- A coté de vous, c'est Taka. Il fera office d'assistant et est chargé de veiller à ce que tout se passe bien pour vous pendant le shooting. Et le gentleman à côté, c'est Hiro. Il est chargé des lumières, des décors et des costumes. Et vous pouvez toujours le cartonner si il vous embête.

Le Van se mit en branle pour remonter le long d'une longue avenue en direction de la sortie de la ville. Destination ? Le fameux hôtel dans les bois, où personne ne se rendait plus que pour se faire peur... Et, pour cette fois, pour se faire plaisir. Dwight espérait, lui, que les photos seraient probantes. Si il ne doutaient pas que Félicia et Natalia seraient de parfaits modèles -il avait observé leur cul quand elles étaient montées dans le Van et s'en était avéré très satisfait- c'était un tout autre shooting de qualité qu'il comptait bien réaliser. Celui des derniers occupants de l'Hôtel du Pic, dont on prétendait qu'ils parcouraient toujours les couloirs abandonnés...
[Les paroles de Sybille, la voix intérieure de Dwight] ne sont audibles que par ce dernier ! Toutefois, il répond, lui, à voix haute.

Fiche de personnage
Le p'tit bureau, demandes et registre RP

Félicia Hardy

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 2 samedi 31 janvier 2015, 02:21:42

Le concours interne s’était résumé à analyser les dossiers, et à des entretiens individuels. Sans être agente du SHIELD, le fait que Félicia Hardy se soit retrouvée au sein du concours signifiait que l’agence avait dû avoir du mal à trouver d’autres agentes, puisqu’elle avait dû se tourner vers les externes. Au moins, ils n’étaient pas remontés jusqu’à Kara ou Laura... Ce que Félicia n’aurait pas accepté, de toute manière... Et, fort heureusement, Pamela Isley avait refusé. Faire plusieurs centaines de kilomètres avec elle et ses phéromones, dans ce van miteux... Félicia préféra ne pas y penser.

Leur carrosse, qui n’avait rien à voir avec une limousine flamboyante ou une BMW, s’arrêta devant elles, et Félicia fut presque surprise de voir que ce tas de boue semblait encore rouler... C’était typiquement le genre de véhicule que ses parents auraient pu utiliser pendant leur jeunesse, en pleine période hippie, à cette époque où les hommes se laissaient pousser des cheveux longs comme Tarzan, fumant de la weed à outrance en écoutant Bob et Jimi Hendrix sur les routes de l’Amérique profonde... Une autre époque.

Hiro, le chauffeur, leur parla en premier, et les deux femmes le regardèrent... Elles n’eurent pas le temps de dire quoi que ce soit qu’une claque fit taire l’homme, tandis qu’un autre homme débarqua. Dwight Lazarus... Bref regard des deux femmes.

*Au moins, ce n’est pas totalement un canular...
Il est sexy...*

Mettre ensemble Félicia Hardy et Natalia Romanov était un pari risqué. La première était une femme sulfureuse, extravertie et provocante, tandis que la seconde était une femme très solitaire, et qui peinait encore à comprendre les rapports sociaux... Natalia jouait toujours un rôle. En tant que caméléon, elle était excellente... En tant que personne, c’était différent. Sa personnalité propre avait été noyée sous son amnésie et sous un passé qui, apparemment, n’était guère rêveur.

« Bien visé, Dwight... C’est moi, Félicia...
 -  Et je suis Natalia. Salut, les garçons ! »

Dwight leur remit d’emblée un petit dossier à chacune. C’était le contrat, dans lequel l’OVNI avait un droit exclusif pour utiliser, à des fins commerciales, les clichés photographiques pris durant la période d’exécution dudit contrat. Félicia fit semblant de lire. Très rapidement, la lecture barbante l’ennuya, et elle signa la première. Natalia, elle, lut un peu plus, même si les deux femmes n’y accordaient pas une grande importance. En cas de problème, le SHIELD disposait des moyens légaux d’empêcher l’exécution du contrat. C’était un organisme disposant des pouvoirs exorbitants de droit public qui, juridiquement, caractérisaient l’administration. Si la diffusion des clichés présentait un risque quelconque, la diffusion pouvait être interdite, monnayant une juste indemnité... Mais cela, Lazarus l’ignorait, puisque Natalia et Félicia avaient une fausse identité.

Suivant cette identité fictive, elles étaient deux colocataires qui s’étaient connus sur Internet, et avaient choisi d’emménager ensemble à Seikusu. Félicia venait des États-Unis, et Natalia de Russie.

Dwight les avertit du risque qu’il y avait à aller à l’Hôtel du Pic, et Félicia ne tarda pas à sourire, en haussant les épaules.

« Ne t’en fais pas, sugar, je suis cartésienne.
 -  De toute manière, on compte sur vos muscles pour nous protéger. »

Elles rentrèrent ainsi dans le van, et Dwight présenta un peu mieux l’équipe, qui se composait de trois hommes : lui, Hiro, et Taka, qui avait la tête du larbin de service. Hiro, quant à lui, était le responsable de la scène, s’occupant du décor, de la lumière, et des costumes...

« Okay... Je ne doute pas que tu as ajusté les costumes à notre taille, Hiro, j’ai senti que tu avais l’œil d’un expert en ce qui concerne l’anatomie féminine. »

Libre à loi d’interpréter ce que Félicia venait de dire. La Chatte Noire avait l’habitude des remarques sexistes. Elle ne portait pas une catsuit moulante sans raison, et avait déjà croisé son lot de pervers en tout genre. L’humour et l’ironie étaient souvent une manière efficace de voir si la personne en face était juste un simple pervers, ou un taré ne supportant pas que les femmes le prennent de haut.

Natalia, de son côté, regardait Dwight.

« Et c’est toi qui va te charger de nous photographier ? J’espère que tu ne vas pas m’enlaidir... »

DC d’Alice Korvander.

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Dwight Lazarus

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 3 samedi 31 janvier 2015, 03:43:03

Quand Dwight récupéra les contrats paraphés en y jetant un coup d'oeil purement formel -comme si il avait eu une quelconque notion juridique pour seulement dire si les papiers valaient quelque chose- la petite voix haut perchée de Sybille résonna dans un coin de sa tête après avoir amorcé sa tirade avec un [Hmpf !] tout à fait dédaigneux, son dont elle s'était fait une spécialité dès les débuts de sa cohabitation avec le gratte-papier.

[Nous voilà donc à embarquer les Pif et Hercule de la catégorie "pétasse insipides". Coincée entre trois crétins et deux pouffiasses, il ne manquait rien d'autre à ma journée.]

Lazarus esquissa un sourire pour lui-même, qui avait le bon goût de faire écho au petit compliment de Natalia et à la remarque tout à fait terre-à-terre de Félicia. A cette dernière, Dwight aurait voulu assurer qu'elle aurait bien assez tôt l'occasion de revoir ses positions mais préféra se taire : il ne doutait pas qu'à l'Hôtel du Pic, les choses parlent d'elle-même. Et si aucun revenant ne devait venir à se manifester, nul doute que la seule ambiance lourde qui planait naturellement sur l'endroit saurait ébranler la belle confiance de la mannequin d'un soir. Ce fut donc directement à la rousse qu'il répondit, en haussant les épaules.

- J'aurai beau être branlé comme King Kong que ça n'aiderait pas des masses à te protéger. Il lui fit un clin d'oeil. Mais promis, si on voit des choses, je battrais des poings contre ma poitrine pour que tu te sentes en sécurité.

Elles prenaient l'Hôtel du Pic par-dessus la jambe, visiblement. Cela n'avait rien de très étonnant en soi, mais Dwight aurait pensé que de probables lectrices de l'OVNI auraient eu un peu plus la foi. Lui ne doutait pas une seconde de la puissance du lieu, nourri qu'il était à ce genre d'histoire. Le fameux établissement au toit rouge perdu dans les montagnes avait attisé la curiosité de Dwight dès l'enfance et avait plus ou moins motivé ses choix professionnels ainsi que ses passions. Curieusement, il n'avait jamais trouvé le prétexte pour s'y rendre et y passer le temps nécessaire à se faire une opinion sur le lieu. Tout avait toujours été mis à l'eau lorsqu'il avait projeté d'y aller et il avait craint que le shooting final du concours d'Halloween ne lui échappe. Autant dire qu'il avait soufflé de soulagement en se glissant derrière le volant du Van pour lui faire prendre la route vers les montagnes, trop heureux de constater que rien ne l'empêcherait cette fois de se rendre vers sa Mecque.
Derrière, l'ambiance se mettait en place et Félicia prenait Hiro à part une fois les présentations faites, pendant que le pauvre Taka n'osait pas proposer aux deux filles la boîte de beignets fourrés à la confiture qu'il avait farouchement défendus de ses deux collègues pour être sûr que les modèles en auraient au moins un à se mettre sous la dent. Évoquant Forrest Gump sur son banc, le stagiaire se demandait comment attaquer sa proposition tandis qu'Hiro ne se sentait plus pisser en écoutant Félicia s'adresser à lui.

- Ah ben tu m'étonnes ! T'sais, mon ex était gaulée un peu comme toi et je l'ai tout de suite vu en matant les tof' ! L'oeil lubrique, il lécha presque de la rétine les renflements mammaires de son interlocutrice. J'suis un expert, poupée. Je travaillais pour Victoria's Secret, avant. T'sais, je pourrais m'arranger pour te faire rencontrer du monde, si tu sais bien bien parler à l'appareil.
- Ce qui serait surnaturel, Hiro, ce serait qu'elle te prenne au sérieux. N'empêche que ça ferait un putain d'article !

Le petit grassouillet s'empourpra et décida de s'en prendre à Taka qui, si il ne fit pas spécialement d'éclat, se défendit quand même. Le Van avait quitté la ville et s'engageait déjà dans sa périphérie directe, sur un petit tronçon d'autoroute qui l’emmènerait bientôt aux pieds des montagnes. De là, le chemin serait un peu plus chaotique, mais Dwight avait bon espoir que son vieux (et très bien entretenu, non mais !) Van accepte de les mener à bon port dans le temps déjà annoncé.

- Et c’est toi qui va te charger de nous photographier ? J’espère que tu ne vas pas m’enlaidir...

Il jeta un oeil dans le rétro, croisant le regard de Natalia en souriant légèrement, ses yeux revenant rapidement à la route.

- T'inquiète, au pire je touche bien ma bille sur Photoshop.

Lazarus avait un souci d'égo. Il n'était pas de ces mecs sûrs de leurs charmes ou seulement de leur expérience avec les femmes; il estimait en outre être tout à fait ordinaire. D'accord, Veronica lui avait glissé une fois ou deux qu'il avait une belle petite gueule mais ça restait très peu probant pour lui. Au moins savait-il ne pas être ce qu'on pouvait qualifier de laid, assurance qui suffisait à son bonheur et à l'aider à ramener une fille ou deux quand il sortait avec quelques potes, de temps en temps. Pour lui, des filles foutues comme Félicia et son incendiaire copine rousse n'évoluaient pas dans la même sphère que les types dans son genre et il y avait peu de chances en soi qu'une des deux ne s'intéresse à lui pour davantage que passer le temps du shooting, sans oublier qu'il était quand même moins gonflant qu'Hiro. Jouer le bouche-trou de circonstance ne lui plaisait pas plus que ça, mais il consentit à rattraper un peu le tir en entrant du bout du pied dans le jeu de Natalia. Pour la remercier d'avoir un cul si confortable à l'oeil, aurait-il justifié.

- Mais avec des canons comme vous, j'aurai quand même du mal à foirer les photos.

Une réponse aussi téléscopée que la question. Toujours est-il que le journaliste ne mentait pas : Natalia et sa coloc' feraient fureur une fois sur papier glacé et si le tirage s'avérait mauvais, cela serait très certainement imputable à ses talents de photographe.
Tandis que Taka osait enfin du bout des lèvres s'adresser à la russe en lui proposant un savoureux beignet qui contribuerait un jour à lui coller de la graisse malvenue sur les hanches et que Hiro proposait comme il le pouvait à Félicia son numéro de téléphone puis un rencard Mc Do - ciné (si si, l'incroyable et honteux classique qui devait paraître au gros lard un argument de poids quand même), Dwight se décida à continuer un peu la conversation, sans finalement s'adresser spécialement à Natalia.

- Pourquoi avoir posé pour le journal, alors ? Pas que je m'en plaindrais, mais j'suis curieux. Vous n'avez pas l'air de croire aux histoires sur l'Hôtel du Pic, alors de là à imaginer que vous faites partie du lectorat de base, hein...

Le Van quitta d'abord l'autoroute pour emprunter une route plus modeste qui traversait deux-trois petites villes assez représentatives de l'image rurale qu'on pouvait se faire du Japon, avant que la route ne devienne un chemin largement plus boueux qu'autre chose quand Dwight vira de bord. Voilà que la petite troupe se retrouvait à rouler entre les pins et les bosquets, l'engin bleu bringuebalants au gré des cahots. Bientôt, ils seraient comme des naufragés entre les troncs. La forêt, silencieuse et dense, semblait les avaler et déjà la civilisation avait un accent inexplicablement lointain, qui n'irait certainement pas en s'améliorant une fois qu'ils débarqueraient sur le plateau où se dressait le projet déchu d'un allemand malchanceux.
[Les paroles de Sybille, la voix intérieure de Dwight] ne sont audibles que par ce dernier ! Toutefois, il répond, lui, à voix haute.

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Félicia Hardy

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 4 dimanche 01 février 2015, 02:02:45

La remarque d’Hiro fit sourire Félicia, qui hocha la tête devant la remarque de Lazarus. Ils formaient un drôle de trio : le pervers, le type cool... Et le timide dans son coin. À côté des deux femmes, Taka semblait avoir quelque chose à leur dire, mais il fallut attendre que le van s’engage sur l’autoroute pour qu’il finisse par parler, et par tendre, sur une petite voix douce, si douce qu’on l’entendait à peine. Dwight, depuis le côté passager, leur assura qu’il était impossible de les louper, ce qui fit sourire Félicia. Natalia se retourna donc ensuite vers Taka, en le voyant tendre un beignet vers elle.

« La vue de mes seins a avalé ta langue, Taka ? C’est pour moi, ça ? » lâcha-t-elle, espiègle.

Voir Natalia parler de ses seins était si exceptionnel que, si Félicia l’avait su, elle l’aurait filmé auparavant. Elle remercia Taka en récupérant le beignet.

« Tu peux en proposer un à Félicia, aussi, elle ne va pas te manger... Et elle a besoin de prendre des forces... C’est une spécialiste d’activités physiques épuisantes, comme...
 -  ...Le jogging, compléta rapidement Félicia. Il faut bien garder la forme. »

Voir Natalia, qui avait en général un sens de l’humour aussi développé que celui de Vladimir Poutine, se mettre à la tancer et à manier l’ironie était une surprise. C’était bien la preuve de ce qu’on disait sur elle. Avant d’être Natalia Romanov, Natalia était Black Widow, une super-espionne avec un CV qui lui aurait permis de rejoindre n’importe quelle agence d’espionnage du monde, et un caméléon magnifique... C’était sans doute lié. En n’ayant jamais vraiment songé à développer sa vie privée, Natalia pouvait davantage remplir et varier son activité professionnelle, en endossant plus facilement des rôles. Félicia coupa court à ses propres réflexions en prenant à son tour un beignet, enveloppé dans une serviette, et remercia Taka avec un clin d’œil.

« Merci, mon mignon. »

On aurait dit un clone de Peter... Avant que Peter ne soit mordu par une araignée radioactive. Le van filait le long de l’autoroute, à côté de camions, de voitures de sport, et d’autres véhicules. Ils s’engageaient vers l’intérieur des terres. Malgré un littoral magnifique, le Japon était aussi un pays excessivement montagneux... L’un des paradoxes de ce pays, et qui en faisait sa plus grande beauté. Les paysages japonais étaient magnifiques, car on pouvait skier le matin aux Alpes japonaises, et se retrouver l’après-midi à barboter le long du Pacifique, sur une plage qui vous faisait penser aux Caraïbes. En étant proche d’un massif, montagneux, Seikusu en était un bel exemple. Le van s’engagea sur une sortie menant à une route nationale, afin de rejoindre ce massif, s’éloignant progressivement de la ville.

Décidé à faire la conversation, Dwight interrogea alors les deux femmes sur leurs raisons de rejoindre ce concours.

« Pour l’une des plus vieilles raisons du monde, mon chou... L’argent.
 -  Gérer une colocation n’est pas gratuit, et, depuis que Félicia s’est faite renvoyer pour harcèlement sexuel par son ancien patron, nous y avons vu un bon moyen, non seulement de toucher quelques deniers, mais aussi de nous éclater, et de profiter un peu du pays. »

Renvoyer par son ancien patron pour harcèlement sexuel ? D’où est-ce que cette histoire sortait ?! Félicia enchaîna très vite, sans laisser le temps à son trouble de s’installer.

« Ce mec était un connard qui voulait me serrer en permanence... Et me sous-payait. Je suis en procès contre lui actuellement.. Mais, en attendant qu’il me verse mes indemnités, on s’est dit que se faire photographier par vous serait un bon moyen de faire autre chose que manger des rāmen devant des émissions télévisées insipides...
 -  On a vu votre concours dans une annonce du journal local, et on s’est dits que ça serait cool d’y participer... J’en ai profité pour lire quelques-uns de vos magazines, histoire de me faire une idée. »

En réalité, le SHIELD avait acheté l’intégralité des numéros, et avait lancé une recherche biographique sur chacun des membres composant l’OVNI... Une mesure de routine, comme à chaque fois que l’organisation devait se rapprocher de civils, la preuve que le SHIELD tenait à sa réputation d’organisation orwellienne. Les investigations n’avaient cependant pas été poussées, se limitant globalement juste à une vérification du casier judiciaire des individus, et à consulter quelques fichiers et quelques registres, pour voir si les noms des membres de la rédaction figuraient dedans. L’OVNI était un « ramassis de conneries », pour reprendre l’expression de Lloyd. Un magazine qui se vendait pour les jeunes, avec des titres éloquents annonçant des scoops formidables, pour des articles de piètre qualité. Parfois, l’OVNI tapait dans le mille, mais il leur manquait des preuves, et le ton parfois exagéré des journalistes dénaturait le propos.

Le van continuait à rouler.

« Et vous, alors ? Pourquoi organiser un concours de beauté ? À moins que vous ne considériez que les femmes viennent effectivement de Vénus, et que les étudier soit aussi difficile que de comprendre les extra-terrestres... »

Natalia se retourna alors vers Taka, et lui sourit.

« Tes beignets sont délicieux, Taka... »

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Dwight Lazarus

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 5 dimanche 01 février 2015, 21:40:44

Colocs, alors. Dwight imaginait sans peine quel feu les deux filles devaient allumer dans les esprits de leurs voisins et esquissa un sourire en se figurant une seconde que c'était avec elles deux qu'il partageait son palier. La très séduisante image l'invita à reconsidérer les comparses qu'il trouvait jusque là assez superficielles et le journaliste les fit passer dans la case "fantasmes à garder en tête", au grand dam de Sybille qui soupira longuement et profondément quelque part derrière sa tempe droite. L'attitude de la voix l'amusa davantage et son sourire alla en s'élargissant tandis que Natalia parlait des soucis de Félicia avec son boss et, par ricochet, de la raison qui les poussaient à poser pour l'OVNI. La réponse eut l'eur de satisfaire Lazarus, qui fila un coup à un Hiro décidément très lourd, puisqu'il passait déjà sur les sous-entendus graveleux à l'attention de Félicia en lui disant grosso-modo que lui aurait harcelé de façon à ce qu'elle adore se faire traquer toute la journée par un pervers.

- Le concours ? Pour le blé aussi, ni plus ni moins. Dwight haussa les épaules. Les ventes du journal ne sont franchement pas mirobolantes et se maintiennent juste assez pour payer ceux qui y bossent. Le hors-série d'Halloween mise sur des jolis culs en cosplay ambiance gothique et sombre pour vendre une paire de numéros supplémentaires et le fait est que ça, ça fonctionne correctement. On peut s'acheter du matos et garder le notre en bon état, en plus de parfois se trouver de nouveaux lecteurs. Au final, tout le monde s'y retrouve plus ou moins.

Pas très glorieux ni très commercial, mais l'explication avait le mérite d'être franche. L'OVNI n'était pas un canard a très gros tirage et le concours Ecchi-Ween mettait du beurre dans les épinards. Recevoir les photos des candidates était un grand moment pour la rédaction essentiellement masculine et choisir celles à mettre en valeur (où celles pour qui fausser le prétendu tirage au sort des gagnantes, mais chut) était un évènement pris très très au sérieux par l'ensemble des mâles du magazine. Cela permettait d'oublier les menaces de suppressions de postes, voire de fermeture définitive du journal certains mois.
A l'arrière, Taka guettait chaque bouchée de Natalia sur le beignet, n'attendant de voir que ses lèvres pulpeuses se refermer sur la pâtisserie. Côté gros lard insistant, une autre technique était tentée et Hiro cherchait à jouer à l'affectif avec Félicia, n'hésitant pas à se prétendre romantique et plus ou moins déjà amoureux. Même Taka cherchait à se rapprocher de la rousse à sa façon, soit en lui proposant de lui ramener d'autres beignets chez elle une fois de retour à Seikusu. Dwight se contenta lui de lancer la radio sur la première station venue pour se donner du courage, la route se faisant un peu plus difficile alors que le van évoluait vers les hauteurs de la montagne.

*
*     *

L'ambiance s'était comme alourdie quand la grande toiture rouge avait commencé à percer entre les arbres, annonçant l'arrivée imminente à destination. La flaque d'un carmin délavé par le temps était soulignée par les petites tâches blanc-gris que faisait la peinture de la façade entre les frondaisons et l'Hôtel du Pic avait commencé à se découper peu à peu, forme vague qui s'était précisée alors que le van avait emprunté un tronçon macadamé qui n'avait pas été entretenu depuis longtemps. Taka et Hiro avait fini par cesser leurs bavardages pour ne plus parler que peu et plus gravement, incapables de détacher leurs yeux de la grande silhouette qui emplissait toujours un peu plus leur horizon. Comme la plupart des membres de l'OVNI, les assistants de Lazarus étaient fermement convaincus du pouvoir mystique et ectoplasmique du lieu et le prenait tout à fait au sérieux. Ils avaient accepté de venir en toute connaissance de cause, motivés pour beaucoup par la beauté des deux modèles.... Mais même Natalia et Félicia n'additionnaient pas assez d'attraits pour détourner les garçons du magnétisme glauque qu'excerçait sur eux le sinistrement célèbre édifice. Dwight n'était pas différent d'eux; seulement était-il plus mesuré dans ses réactions.

Le van fini par sortir de la forêt pour arriver sur une grande cour, ses pneus écrasant les graviers jaunâtres tandis que le chauffeur ralentissait drastiquement pour prendre toute la mesure de l'Hôtel. Il se dressait là devant eux, de nombreuses fenêtres du premier étage brisées depuis longtemps. Certains volets pendaient lamentablement à leur encadrement de fenêtre, d'autres claquaient mollement au gré du vent qui agitait la cime des arbres qui entouraient encore le domaine. Le temps, qui n'avait cessé de se couvrir depuis leur départ de la ville, était passé à l'orageux et avait obscurcit prématurément cette fin d'après-midi.
La facade avait conservé un certain style, bien que sa couleur fut passée depuis longtemps et que la peinture se fut craquelée et moisie par plaques à certains endroits. Sur le parking sur lequel Dwight arrêta le van face au large perron qui symbolisait l'entrée principale du bâtiment, on trouvait des déchets divers. Des restes de pique-nique d'ado en quête de sensations fortes, comme l'expliqua Hiro pour se redonner un peu plus de courage. Lazarus arrêta le moteur et se tourna sur son siège, faisant face aux deux filles et à Taka.

- Voilà comment ça va se passer. On va rentrer et s'installer, Taka restera avec vous pour vous aménager une petite loge dans une pièce pas loin de l'entrée. Vous enfilerez les premiers costumes pendant que je partirai avec Hiro pour repérer les coins les plus sympas. Ensuite on installe l'éclairage et les éventuels accessoires, je vous shoote. Une fois les clichés en boîte vous vous rhabillez, on remballe et je vous ramène à la maison en vous proposant de prendre un verre. Pour vous remercier et pour tenter de vous serrer, bien sûr.

Il sourit, sa pointe d'humour n'ayant que pour but de désamorcer un peu la tension qu'on pouvait sentir. Hiro trouva assez de courage pour entraîner Taka à sortir du van afin qu'ils puissent en décharger le matériel pour la séance photo et Dwight se retrouva seul avec les filles. Allant pour imiter ses collègues, il se ravisa avant d'ouvrir sa portière et se retourna une fois encore vers Natalia et Félicia, l'air le plus sérieux du monde.

- Vous n'avez pas l'air de prendre l'Hôtel au sérieux et ce n'est peut-être pas plus mal, mais je vous demanderai quand même d'être prudente. Parce que c'est un vieux bâtiment, déjà, et que je ne voudrais pas que vous vous blessiez si vous décidiez d'explorer un peu. Seulement, si vous voulez visiter, ne le faites surtout pas seules ou juste ensemble. Restez avec l'un de nous ou mieux, ne nous quittez pas. Je sais que ce que je vous dis vous paraît peut-être con, ou juste un prétexte pour qu'on ai le cul collé sur vos superbes culs en permanence : il se trouve pourtant que je suis tout à fait sérieux. Si vous déconnez, je vous colle de force dans le van et j'annule tout, ce qui veut dire que vous ferez une croix sur le chèque. Il chercha à rendre la chose un peu moins autoritaire d'un sourire un peu gêné. J'ai envie que ça se passe bien, c'est tout. Désolé si je parle comme ça. On y va ?

Comme pour s'excuser, Dwight sorti pour aller leur ouvrir la porte à la manière d'un chauffeur, poussant la petite comédie jusqu'à s'incliner légèrement. Ceci fait, il invita les filles à rejoindre Taka et Hiro qui poussaient la porte d'entrée et semblaient les attendre. Lui prit le temps d'aller chercher son appareil photo et ses accessoires dans le coffre, y prenant le temps d'y souffler un grand coup. Le doute l'avait saisi après son petit speech. Etait-ce une bonne idée d'avoir emmené là tout ce petit monde ? Les faits divers rapportaient de temps à autres les déboires d'aventuriers des légendes urbaines qui s'étaient frottés à l'Hôtel du Pic et y avaient perdu des copains ou même la vie. Sous forme d'accidents dûs à l'état de délabrement des étages, certes... Mais selon les récits, c'était autre chose qui avait causé leurs premiers soucis. Dwight s'estimait expérimenté face aux phénomènes surnaturels et autres apparitions inexpliquées, ce qui ne l'assurait pourtant pas d'être de taille face à la puissance de l'Hôtel. Un instant durant, il eut la furieuse envie de rebrousser chemin et refusa de s'y tenir. Refermant le coffre du van, le journaliste embrassa du regard l'édifice avant de prendre quelques photos de la façade et du parking.

Ayant rejoint le petit groupe, il débarqua dans le hall. L'endroit avait été grand et chaleureux par le passé; il ne restait plus grand-chose de cette époque. Le dallage était poussièreux, fissuré voire éclatés à certains endroits. Les fauteuils éventrés qui avaient dut un jour former un agréable salon étaient éparpillés partout, comme après avoir été balancés rageusement. Sur leur droite, le grand comptoir de bois qui courait sur tout un angle de mur était brisé, couvert de papiers et de feuilles mortes. Les casiers à clés qui meublaient le fond se retrouvaient tous vides, et Taka avait déjà ouvert la porte de la petite porte qui donnait sur les bureaux de la conciergerie, décrétant qu'ils seraient parfaits pour que les filles puissent s'y changer. Non sans une certaine vaillance au vu de la crainte manifeste qu'il éprouvait pour l'Hôtel, il entreprit son ménage rapide sans demander d'aide.
Pourtant, l'ambiance était lourde. Le silence qui régnait avait quelque chose de dérangeant, sentiment exacerbés par les grincements de bois étouffés par la distance qu'on percevait de loin sans en saisir l'origine exacte ou encore les battements secs des volets animés par le vent. De chaque côté du hall partaient deux grands couloirs qui disparaissaient à la faveur d'un angle de mur dans le lointain, alors qu'en face montaient les escaliers qui menaient aux niveaux supérieurs. Des portes discrètes mais pour certaines entrouvertes menaient vers les parties réservées au personnel.
L'Hôtel du Pic était un bâtiment en U, dont les ailes étaient agencées de façon similaire. Au centre se trouvait à l'époque une piscine entourées de petits jardinets adossées à la forêt, à la lisière de laquelle avaient été construits trois petites chambres de luxe sous forme de châlets qui semblaient faussement indépendants du reste. Assurément, il y avait là de quoi explorer... Et se perdre, comme Dwight s'en fit la remarque.

- Hiro, on va aller voir les premières chambres. On verra si ça vaut le coup d'aller vers la piscine, aussi. Tu viens ?

Le petit gros, qui avait commencé à sortir les costumes pour les montrer aux deux concernées qui allaient les porter, bafouilla en tendant de répondre avant d'arriver finalement à articuler quelques mots sans trop d'assurance dans la voix.

- C'est que...euh...j'ai dis aux filles que j'allais rester avec elles, tu vois... Sont pas trop rassurées ici, pis y'a...les...les costumes à leur donner.

Il chercha un peu de soutien dans le regarde de Félicia, mais Dwight ne prit pas le temps d'assister à la scène. Hochant simplement la tête, il désigna l'aile de gauche d'un geste de la main tout en passant la sangle de son appareil autour de son cou.

- Je vais aller par là. Je reviens dans dix minutes, un quart d'heure à tout casser.

Et il tourna les talons, s'humectant les lèvres pour conjurer ce pressentiment qui n'avait de cesser de lui étreindre le coeur. Dwight n'était pas spécialement peureux, en temps normal. L'Hôtel et tout ce qu'il avait put lire sur ce qui s'y était déroulé lui pesaient et faisaient tourner son cerveau à plein régime, ce qu'il savait être des dispositions propices à vite d'imaginer des choses. Conscient que c'était un mauvais état d'esprit, il mit tout en oeuvre pour se ressaisir et aborder sa rapide exploration des lieux dans les meilleurs conditions possibles.
Dans sa tête, Sybille restait obstinément silencieuse. Mais -il le sentait sans pouvoir l'expliquer vraiment- son inquiétude à elle sourdait discrètement dans un recoin de ses neurones. Décidé pourtant à trouver l'endroit idéal pour ses photos et poussé par la curiosité, l'homme se mit en marche.
[Les paroles de Sybille, la voix intérieure de Dwight] ne sont audibles que par ce dernier ! Toutefois, il répond, lui, à voix haute.

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Félicia Hardy

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 6 mercredi 04 février 2015, 01:51:11

Ce Dwight semblait être, des trois, le moins motivé. C’est la conclusion à laquelle Félicia arriva en l’entendant dire que ce concours n’était rien de plus qu’un défilé de culs et de tenues gothiques uniquement destiné à fournir à leur journal de quoi payer les fournisseurs et continuer à vendre. Félicia était au courant de la crise que la presse écrite traversait. Les gens lisaient de moins en moins les tirages papiers, amenant au développement croissant du tirage numérique... L’OVNI finirait sûrement par y passer, tôt ou tard. La Chatte Noire fut ensuite happée par Hiro, qui continua les sous-entendus lascifs, avec la lourdeur d’un geek pur jus issu d’un film des années 1990’s... Comme une sorte de Cyprien japonais avec un fort embonpoint.

Ces trois types formaient une sacrée paire de dégénérés et de cas sociaux. Entre Hiro, pervers qui peinait à masquer le fait que son expérience sexuelle devait se résumer à des films pornographiques, Taka, qui regardait Natalia manger son beignet comme si c’était une sculpture grecque, et Dwight, qui avait l’air aussi motivé à faire ce boulot qu’un condamné à mort, Félicia avait l’intime conviction qu’elle n’était pas tombée sur des exemples criants de la méritocratie sociale. Mais Dwight était mignon. Et son nom... Ce n’était pas japonais. Quel était son parcours ? Un Occidental venu à Seikusu en étant attiré par les rumeurs circulant sur cette ville ? On en faisait le « nouveau Roswell », les conspirationnistes transformant Seikusu Base Camp en « Zone-52 », par référence à la célèbre base de recherche américaine ultrasecrète perdue dans le Nevada. Ou alors était-il né au Japon ? Félicia ne le savait pas. On ne lui avait pas donné le soin de consulter son dossier, simplement certaines copies de l’OVNI. Il ne fallait pas oublier que Félicia était une externe au sein du SHIELD. Natalia en savait sûrement plus qu’elle, mais la rouquine évitait de trop en parler.

Dwight finit par mettre la radio, et tomba sur une chaîne proposant des morceaux de rock US. C’est ainsi que Spirit In The Sky déferla dans l’habitacle du van. Il ne manquait plus que Taka sorte des joints pour parfaire le cliché.



C’est en explorant les profondes forêts japonaises qu’on comprenait mieux pourquoi ce peuple était tant superstitieux. Rien à voir avec les forêts européennes qui avaient été reboisées par la main de l’homme, et qui, le long de l’autoroute, formaient des arbres bien sagement alignés au garde-à-vous. Le Japon avait su conserver ses traditions. Les routes de campagne étaient vieilles, serpentées, escarpées, avec des nids-de-poule et des crevasses. Les forêts étaient profondes, épaisses, touffues, et Félicia imaginait facilement des paysans impressionnés, poussant leurs caravanes, au milieu de ces forêts ancestrales et millénaires. L’esprit humain avait tellement tendance à imaginer... Et Félicia ne pouvait que le croire quand ils voyaient de hautes montagnes. Un véritable dépaysement, expliquant volontiers pourquoi certains adolescents américains partaient pendant tout l’été au Japon. Jadis, elle-même aurait pu le faire... Mais la vie en avait décidé autrement. Au lieu de passer deux mois à faire des randonnées dans le Japon et des séances de repos à Okinawa, elle était devenue la Chatte Noire.

La silhouette de l’Hôtel du Pic ne tarda pas à apparaître, au pied d’une montagne, et, en le voyant, Félicia crut revoir ce bon vieil Overlook. Shining était un film qu’elle avait vu quand elle était adolescente, et un livre qu’elle avait lu par la suite. Elle se rappelait encore de ces plans de l’Overlook, de ces autres points de vue dans des couloirs de vide, de l’impression de claustrophobie et d’étouffement qui ressortait du film, formant un paradoxe avec cet immense immeuble... Un sentiment que toute personne ressentait en se retrouvant dans un espace vide, là où il y avait habituellement du monde... Une université vide après les cours, une station de métro déserte... Il suffisait d’un son inattendu pour que l’esprit humain se mette à paniquer.

L’Hôtel du Pic avait eu son Jack Nicholson, un boucher monstrueux... Félicia et Natalia s’étaient brièvement regardées. Un monstre vivait-il toujours ici ? Ou est-ce que les morts n’étaient pas totalement morts ? Le van s’arrêta sur la cour d’entrée, devant un hôtel triste, dont la façade aurait bien besoin d’un sérieux ravalement. La propriété de cet hôtel était actuellement sujette à discussion, entre les Moreau, les héritiers du constructeur, et les acquéreurs potentiels. Ce faisant, personne n’avait envoyé de pelleteuses et ouvert de chantiers pour réaménager l’Hôtel. Il avait lentement dépéri, et continuait à dépérir. Un peu de vie allait souffler entre les murs de l’Hôtel... Juste un peu.

Dwight leur expliqua alors ce qui allait se passer, et les deux femmes acquiescèrent.

« Okay... »

Natalia se retourna vers Taka en souriant.

« Tu vas nous aider à nous habiller, donc ? Évite de trop trembler des mains... »

Visiblement, Taka préférait les Rousses aux femmes à la longue chevelure blanche. Tandis qu’il sortait, avec Hiro, Dwight en profita pour leur parler, revenant sur le caractère hanté de l’Hôtel. Suite à sa tirade, Félicia haussa les épaules.

« Je viens des États-Unis, Monsieur Lazarus... Je me suis promenée dans l’Amérique profonde. J’ai vu quantité d’hôtels prétendument hantés. Je ne dis pas être totalement fermée au mysticisme ou aux phénomènes paranormaux... C’est juste que je n’en ai jamais vu. Je pense que certains hôteliers ayant perdu de l’argent suite à des tronçons d’autoroute préfèrent jouer la carte du Poltergeist pour attirer à eux des gogos et leur vendre leurs grigris.
 -  Comme à Roswell... Mais rassurez-vous, Dwight, nous serons prudentes... Nous tenons trop à nos belles fesses pour les blesser. Inutile de nous sortir le grand numéro. »

Les deux femmes sortirent du van, et entrèrent dans l’Hôtel.

Il y avait un grand salon principal, le centre de l’hôtel, avec deux ailes, à gauche et à droite. Un lustre pendait au plafond, avec des toiles d’araignée, et il y avait énormément de poussière... Ainsi que des courants d’air.

« Et ben... Heureusement qu’on est là pour rajouter un peu de sexy à cet endroit... »

L’hôtel était vraiment lugubre, autant d’un point de vue externe qu’interne. Le plancher craquait, et on pouvait accéder à la cour intérieure. Il y avait une piscine, d’anciens jardins en friche, et quelques petits chalets faisant office de suites luxueuses. L’Hôtel du Pic avait été conçu pour être un hôtel luxueux, et c’était tout à fait ce qu’il était, et ce à quoi il avait aspiré être. Dwight proposa à Hiro d’aller visiter les premières chambres, mais ce dernier, semblant un peu plus nerveux, suggéra alors de rester ici, sous prétexte qu’il fallait rassurer les femmes.

« Bon... »

Félicia s’approcha d’un interrupteur, et appuya dessus. Rien ne se produisit, et elle se pinça les lèvres.

« Il va falloir rétablir le courant... »

Natalia s’était rapprochée d’un plan poussiéreux, l’essuyant de la main.

« Le générateur se trouve au sous-sol... Avec la chaudière. Et je n’ai pas envie de dormir ici sans chauffage, surtout si je dois porter des tenues courtes... »

Natalia et Félicia se regardèrent d’un air entendu, puis observèrent à nouveau Hiro.

« Puisque nous sommes obligés d’avoir un chaperon, autant rendre cette contrainte utile. Vous avez une lampe-torche, dans tout votre fatras ? »

DC d’Alice Korvander.

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Dwight Lazarus

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 7 jeudi 05 février 2015, 01:37:54

Les chambres n'avaient rien de particulier, pour les deux que Dwight avait visité depuis qu'il avait laissé le groupe en retrait. Elles étaient assez spacieuses, avec une grande pièce centrale où se trouvaient un lit, un bureau ainsi qu'un placard incrusté dans l'un des murs puis une salle de bains qui avait dût être assez confortable. Toutefois, hormis le bordel qu'avaient foutu les pilleurs successifs ainsi que les divers squatteurs, il ne restait plus grand-chose à découvrir et il n'y avait pas plus eu de manifestations d'une force quelconque. Le journaliste avait prit quelques clichés avant de passer à la chambre suivante, sans grande conviction mais toujours avec un sentiment de danger aussi poisseux que tenace. L'exploration de l'hôtel lui faisait oublier que les filles l'agaçaient. Comment avait-il put se laisser avoir et amener ici de telles cartésiennes, si peu respectueuses de ce que représentait cet endroit si particulier du folklore de la région ? Certes, Dwight accordait peut-être trop d'importance au Pic, lui. Etait-ce pour autant une raison que Félicia et Natalia le prenne si peu au sérieux ? Il ignorait si il valait mieux cela à deux filles totalement flippées qui auraient passé leur temps à gémir au moindre bruit un peu suspect, ce qui n'aurait pas été pour le satisfaire plus. Certes, les colocs étaient de furieuses bombes sexuelles dont la vue le ravissaient... ce qui ne faisait pas tout, à ses yeux. Elles le gonfleraient vite si elles continuaient à réagir de cette façon si dédaigneuse, mais il prendrait sur lui et irait au bout du shooting. L'occasion de rester si longtemps au coeur de l'Hôtel du Pic ne se représenterait certainement pas de si tôt et sa patience envers Natalia et sa copine serait -il l'espérait- payante.

Lazarus frotta un carreau dans une des chambres pour regarder à l'extérieur. Le temps se couvrait de plus en plus, sans compter que la nuit ne tarderait plus à tomber. Quoiqu'il puisse se passer dans la soirée, le petit groupe ne repartirait pas une fois le soleil couché. Trop dangereux de prendre une route aussi dégueulasse sous le mauvais temps... voilà qui ne lui plaisait pas, il faudrait prévenir les autres en revenant. En attendant, Dwight préféra continuer à s'enfoncer dans le couloir, au moins jusqu'à l'angle qui emmenait à la seconde partie de l'aile.

*
*        *

- Une...lampe torche ?

Hiro en avait une et le savait pertinemment. Il ne fit que mine de fouiller d'un de ses sacs du regard, plus pour gagner du temps qu'autre chose. Descendre jusqu'à la chaudière ? Non merci ! L'accès au sous-sol se trouvait dans l'aile opposée à celle dans laquelle se trouvait Dwight, sous l'un des escaliers de service qu'on découvrait en poussant une porte qui se trouvait entre deux chambres. Tout ça, le petit gros ne l'ignorait pas. Et pour cause : ceux qui connaissaient les détails sordides de la tuerie de l'Hôtel du Pic savaient que le Boucher avait démembré plusieurs des corps quelque part à côté de la chaudière, comme une pause immonde pendant ses oeuvres désaxée et la chasse à l'homme qu'il avait mené dans les couloirs. De là à dire que le sous-sol était devenu une bouche de l'Enfer plus béante que Sunnydale il n'y avait qu'un pas que beaucoup d'amateurs du fait divers avaient franchi sans trop d'hésitation. Hiro était de ceux là. Et il craignait bien plus la légende noire de l'Hôtel que ne l'attiraient les seins ronds et scandaleusement attirants de Félicia.
S'humectant les lèvres, il regarda la poitrine de la Chatte noire comme pour se donner du courage, avant de passer au sac où se trouvait sa MagLite. Une seconde durant, l'homme à l'enbonpoint pesa le plus sérieusement du monde le poids de ses peurs et celui du sex-appeal de Félicia. Finalement tout aussi incapable de refuser quelque chose à la jeune femme qu'il l'était de descendre au sous-sol, il essaya de se tirer d'une pirouette du mauvais pas.

- Dwight n'apprécierait pas qu'on parte sans le prévenir, commença t'il d'une voix mal assurée. On devrait attendre pour... pour voir ce qu'il dira. Vous n'avez qu'à mettre vos costumes pendant qu'il se promène.

Joignant le geste à la parole en veillant bien à ne pas croiser le regard de Félicia, Hiro farfouillant dans les cartons qui contenaient les tenues pour la séance photo. Dehors, le jour s'effaçait lentement. La luminosité qui baignait l'Hôtel baissait de plus en plus et bien qu'on y voyait encore assez correctement, les ombres s'étaient épaissies et allongées. Bientôt, ils risqueraient de se cogner dans chaque foutu meuble.
Taka sorti de la loge du concierge en geignant, apostrophant son collègue.

- Me faut de la lumière ! On y voit de moins en moins, comment je fais si y'a des retouches à faire, moi ? Et puis faut que les filles puissent se coiffer et se maquiller, pour les photos ! Hiro, fais quelque chose ! Dwight est pas là alors c'est toi le chef !

Tout ce que le gros lard redoutait d'entendre. On l'entendit déglutir tandis qu'il maudissait intérieurement Taka, cherchant sa lampe-torche d'une main tremblante. Si il affichait un sourire qu'il voulait cool, Hiro ne trompait absolument personne. Il sorti finalement la lampe et se tourna vers Félicia et Natalia, tordant nerveusement les doigts sur le manche de l'objet.

- O...okay, on va descendre. Vous me suivez bien et euh... ben... on remonte si vous ne vous sentez pas le courage !

Que n'aurait-il pas donné pour qu'elles se ravisent à cette seconde précise ! Sans conviction, le petit gros les contourna pour prendre la direction du couloir béant qui l'attendait. Tout autour de lui, l'Hôtel semblait à présent fichtrement menaçant et il n'en trouvait que davantage de difficultés à avaler sa salive. Courageux à sa façon, Hiro se fit violence pour avancer vers le milieu du couloir et la porte de service, se motivant en imaginant les poitrines des deux filles comprimées dans les tenues qu'il avait choisies pour elles. Oui, voilà. Ce shooting coquin serait sa récompense. Pataudement et à l'affût de n'importe quoi qui l'aurait fait détaler comme un lapin, Hiro mena ses deux compagnes vers la fameuse porte sans même qu'un craquement sec du parquet ne le fasse sursauter. Néanmoins, l'homme resta comme paralysé devant la porte à demi-ouverte sur laquelle une petite plaque décolorée par le temps annonçait "Basement". Se rendre en bas se retrouvait soudain bien au-dessus de ses forces et il resta là bêtement, ne sachant plus trop quoi faire.
[Les paroles de Sybille, la voix intérieure de Dwight] ne sont audibles que par ce dernier ! Toutefois, il répond, lui, à voix haute.

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Félicia Hardy

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 8 lundi 09 février 2015, 01:47:27

Jouer la carte de la cartésienne occidentale, du Long-Nez refusant de croire au folklore local en se retranchant derrière la science, la raison, et le cynisme, était facile à jouer, et Félicia avait donc sorti ce numéro, en sachant que cela éviterait à Dwight de se concentrer sur elles. Son a priori se confirmait : de cette bande de loosers, Dwight était le seul qui espérait vraiment faire quelque chose de sa vie. Le concours de filles en cosplay le laissait indifférent, et seul comptait, pour lui, la possibilité de pouvoir enfin prouver, aux yeux du monde, que le surnaturel existait. Il était comme une sorte d’Agent Mulder de la photographie, contrairement à Hiro et à Taka, dont le premier ne semblait être là que pour voir des nichons, et le second... En fait, Félicia avait le sentiment que, si on disait à Taka de chier dans un bol, il retirerait son caleçon immédiatement. Ce n’était pas, en soi, une remarque dédaigneuse, juste l’expression du fait qu’il semblait être le parfait larbin de service... Mais il était au moins préférable à Hiro, dont les regards pernicieux et les allusions perverses filaient à la vitesse d’une Formule 1 en pleine pointe.

Sans oser lui dire, Félicia et Natalia espéraient bien se rendre seules à la cave. Elles savaient en effet que le Boucher du Pic avait commis une partie importante de ses massacres ici, traînant ses victimes près de la chaudière, où il les avait réduits en bouillie. Les images prises par la police avaient été tellement choquantes qu’elles avaient été censurées, par égard au respect dû aux victimes, et aussi parce que les Moreau avaient considéré que publier de telles photographies aurait gravement porté atteinte à la réputation et à l’image de l’établissement. Les photos, toutefois, existaient toujours, soigneusement perdus dans un obscur dossier dans les archives judiciaires de Seikusu, et, au moment de se renseigner sur l’Hôtel du Pic, les agents du SHIELD avaient réussi à obtenir le dossier, et donc à voir les fameuses photographies... Et même une vidéo, faite par un policier, lors de leur arrivée sur les lieux. Certains des policiers de l’intervention avaient dû suivre une thérapie, ensuite, et, dans leurs rapports, tous attestaient de l’odeur asphyxiante qui les avait agrippés en approchant de la chaudière, une odeur de pourriture qui remontait progressivement... Pour finalement voir le carnage, digne d’un slasher moderne pour adolescents, avec une surenchère excessive de gore.

Être débarrassées d’Hiro leur permettrait de placer les espèces de runes que le Docteur Strange leur avait donnés, et qui avaient justement pour but de savoir s’il y avait une activité paranormale... Il fallait donc être seules, ce qui serait difficile, vu que Dwight avait explicitement précisé qu’il voulait agir en gardien de prison. Fort heureusement, l’homme se promenait dans les chambres, sans doute à la recherche de jumelles au regard sombre et vide en train de se tenir la main, et Hiro tremblait sur place à l’idée de se rendre dans la cave. Finalement, Taka arriva, et signala, bien involontairement, qu’ils disposaient d’une lampe-torche... Ce qui amena Hiro à devoir la sortir, et à conduire les deux femmes devant l’entrée de la cave, non sans quelques regards soutenus sur la poitrine de Félicia.

« Si j’étais toi, murmura Natalia dans le creux de son oreille, je vérifierais que la serrure de notre chambre fonctionne bien...
 -  Tu dis ça pour moi ? Ou pour lui ? »

Repousser physiquement quelqu’un comme Hiro ne serait pas trop dur. Elle était la Chatte Noire, après tout. Elles suivirent donc Hiro, qui avait une démarche raide, tendu comme un soldat londonien au garde-à-vous. On pouvait sentir sa nervosité, surtout quand le trio arriva devant la porte menant au sous-sol. Les piles alimentant le corps d’Hiro semblèrent se décharger instantanément, et il fixait l’escalier, sans rien dire, craignant que des tentacules noirs n’en jaillissent pour le saisir... mais il n’y avait rien. Rien d’autre qu’un silence lugubre. Félicia et Natalia se regardèrent à nouveau brièvement, comme pour s’assurer mutuellement de la marche à suivre, et un léger sourire de connivence perla sur leurs lèvres mutuelles... Puis Félicia s’approcha rapidement de l’homme, et attrapa sa lampe-torche.

« Très bien, Hiro ! Vous restez là pour monter la garde, et, nous deux, on descend en éclaireurs ! Okay ?
 -  Merci, Hiro, pensez à prévenir Dwight si on ne remonte pas au bout de cinq minutes. »

Elles avaient toutes les deux parlé rapidement, et descendirent tout aussi vite, laissant Hiro planté là. Le temps qu’il se décide, soit à les suivre, soit à filer voir Dwight, elles espéraient avoir le temps de se renseigner. Les marches de l’escalier de service étaient craquantes, branlantes, vieilles et poussiéreuses. Le duo les descendait lentement, les planches grinçant à chaque pas, jusqu’à atteindre le sol. Un couloir s’offrait à elles, sombre et poussiéreux, faisant presque penser à un couloir d’un vieil asile psychiatrique pour cas lourds.

« Okay... En piste... »

Félicia éclaira un plan d’évacuation du sous-sol, et elles purent ainsi voir la chaudière... Avec le générateur. Le duo s’aventura le long du couloir, la Chatte Noire s’imaginant les policiers avançant deux par deux, en file indienne, pointant leurs armes à feu devant eux... Puis elles atteignirent, au bout de quelques instants, la salle en question.

La chaudière était au centre de la pièce, grosse et silencieuse, et, en levant la torche, Félicia pouvait voir les anciens emplacements où le Boucher avait planté des crochets. Bien malgré elle, un frisson la traversa en approchant de la pièce... Et Natalia s’avança la première.

« N’aie pas peur, Félicia...
 -  Je frissonne parce que j’ai froid » mentit-elle.

Comme Dwight, Félicia ressentait le mysticisme de ce lieu, et elle le ressentait d’autant plus qu’elle savait que les fantômes existaient réellement. La pièce était vide, tout avait été nettoyé, mais, dans sa tête, elle revoyait les bandes vidéos, les corps suspendus avec leurs viscères qui pendaient vers le sol, et le sang, le sang... Recouvrant les murs, le sol, formant de longues projections... Les instruments de torture sur les tables... Elle s’avança en secouant la tête, tout en s’approchant d’un coin, où il y avait plusieurs gros disjoncteurs. Natalia avait ouvert certains boîtiers, et commençait à tripatouiller les câbles, les fusibles, les ampères... Du chinois pour Félicia, mais, pour Natalia, c’était l’un de ses innombrables domaines de compétence. Maîtriser l’électricité pouvait être utile en cas d’infiltration... En sabotant un disjoncteur, on pouvait plonger toute une structure dans l’obscurité, et aussi désactiver les systèmes de surveillance... Et, contrairement à un film de James Bond, Natalia n’avait pas toujours avec elle un gadget magique pour tout désactiver. Parfois, il fallait mettre ses doigts dans le cambouis, et se prendre pour MacGyver.

« Il va falloir une boîte de fusibles pour les remettre en marche... Certains ont grillé.
 -  Hum... Je suis sûre qu’Hiro doit avoir ça. »

Natalia avait les runes, et sortit alors l’une d’entre elles de sa poche. Strange leur avait dit de les placer à différents endroits, afin de pouvoir recouvrir toute la surface de l’hôtel. Il n’y avait rien ici... Mais Félicia avait le sentiment que quelque chose les observait... Simple vision de l’esprit ? Ou un pressentiment inconscient ? La Chatte Noire n’était pas une experte du paranormal...

Natalia posa la rune sur le sol, et appuya sur cette dernière. Une lueur violette en émana, brillant pendant quelques secondes, et s’éteignit ensuite. Elle glissa la rune sous un meuble poussiéreux dans un coin, afin que personne ne le voit.

En tout, l’opération leur avait pris moins d’une minute.

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Dwight Lazarus

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 9 lundi 09 février 2015, 14:34:27

Même pour le pervers qu'était Hiro, qui s'était déjà monté une bonne dizaine de scénario menant à une baise furieuse avec au moins une des deux filles qui se serait prise de passion pour sa bite après quelques péripéties qu'il aurait vite géré afin de pouvoir enfiler la nana, suivre Félicia et Natalia à la cave était une idée impensable. Pourtant, ça aurait été une occasion de jouer les mâles et de se faire valoir aux yeux des deux copines. Seulement voilà, Hiro était purement et simplement terrorisé par les sous-sols de l'Hôtel du Pic et ce qui s'y était passé lors de la tuerie du Boucher. Le bâtiment n'était franchement pas engageant de nature, ainsi délabré et abandonné... Mais savoir qu'en plus il avait été le théâtre d'horribles meurtres puis d'histoires à faire froid dans le dos avait de quoi briser n'importe quelle volonté. Et ce froussard d'Hiro n'aurait défié à aucun prix les forces qui pesaient sur l'Hôtel du Pic, quand bien même Félicia se serait mise à miauler d'envie en se frottant les seins l'un contre l'autre en le regardant.
Le temps qu'il réalise que les filles étaient descendues à la cave sans lui, Hiro avait imbibé de sueur son t-shirt. Soudain, le bruit du tonnerre s'abattant avec violence à quelques kilomètres de là le fit sursauter. Absorbé par sa terreur, le petit gros avait à peine capté l'éclair qui avait précédé mais maintenant, l'orage qui se mit à tambouriner sur les fenêtres le faisait frémir. En rassemblant le peu de courage dont il était capable, Hiro se pencha dans l'encadrement de la porte qui menait au sous-sol et essaya de parler. La première fois, les mots restèrent coincés dans sa gorge. La seconde, quant à elle, fut à peine plus brillante.

- Fé-FéliciaAaaaAAAAaaa ? D-Dwight va se fâcher si vous r'montez p-

Il se stoppa, un bruit ayant attiré son oreille. Une cavalcade de pas au-dessus de sa tête, il en était sûr ! Tremblottant, Hiro leva la tête vers le plafond. Rien ne se produisit tandis qu'il scrutait le bois moisi et poussiéreux qui courait le long du couloir, mais un nouveau flash le fit sursauter et il ramena les yeux vers la cave. L'espace d'une seconde, se découpant dans la pénombre qui baignait l'accès emprunté par les filles, une large silhouette humaine sembla se dresser. L'image fut suffisante pour que Hiro ne décampe en oubliant jusqu'à l'idée même de revoir les nichons arrogants de Félicia et il retourna aussi vite que possible à l'entrée pour rejoindre Taka, abandonnant les mannequins à leur sort.

Quelque part au-dessus de la tête de la rouquine, une première marche se mit à grincer sinistrement comme si un pas faisait peser tout son poids contre le bois fatigué. Contre la nuque de Félicia, un souffle frais passa. Une arrivée d'air, peut-être... Seulement, elle ne pouvait capter aucune fenêtre dans les environs et il était clair qu'il n'y avait que très peu de chances qu'une éventuelle climatisation se trouva ici, à fortiori en état de marche.
Le souffle revint à alors, passant sur le vallon décolleté de ses seins fermes.
C'est alors que l'odeur de pourriture, très légère, se mit à embaumer la pièce.

*
*      *

Dwight était arrivé à l'angle du couloir, comme il se l'était promis. Sans rien voir de particulier mais en se laissant surprendre par le premier éclair et et frissonnant sans raison quand grondant au loin le tonnerre. Le journaliste avait passé la tête au coude que faisait le couloir pour contempler une longueur assez similaire à celle qu'il avait déjà parcourue et dans un état d'abandon somme toute très similaire à ce qu'il avait traversé. Eu égard au temps qui se dégradait sérieusement et à l'heure qui avançait vers la nuit, une bonne partie du corridor était plongée dans les ténèbres. Inutile donc d'aller explorer plus avant, au risque de se prendre les pieds dans Dieu seul savait quel foutu débris abandonné dans un coin. Tout aussi déçu de ce qu'il n'avait pas vu que résolu à rejoindre son petit groupe pour s'assurer que tout allait bien, Lazarus fit demi-tour et commença à revenir sur ses pas quand un bruit le fit se figer.
Un petit rire féminin à peine étouffé avait résonné à deux chambres de lui, à mi-chemin entre sa position actuelle et l'entrée de l'Hôtel qu'il envisageait de rejoindre. Sans trop savoir pourquoi, le journaliste eu l'impression de reconnaître Natalia dans la voix. Il scruta le couloir jusqu'à voir à l'entrée d'une des chambres une chevelure rousse disparaître dans une porte après un nouveau rire. Si il n'avait pas rêvé, il avait aussi aperçu une fesse parfaitement dénudée. Une invitation claire et nette, à n'en pas douter... Qui, loin de l'exciter, l'agaça.

- Elles me font chier avec leurs conneries, celles là... V'là que l'autre remue du cul alors que j'avais dis qu'ils ne devaient pas se séparer.

Dwight lui en voulait de s'être ainsi moqué de ses instructions et comptait bien le lui faire savoir. Bien sûr, l'idée de trouver une Natalia lascive et nue dans une chambre un peu à l'écart n'était pas sans lui déplaire pour autant. Il restait un homme, après tout. Que ferait-il, une fois devant elle ? Se laisserait-il aller à la baiser avant de lui faire la morale, ou après ? Le rire étouffé se fit entendre à nouveau et invita Dwight à accélérer l'allure. Il se retrouva à la porte en quelques pas et la passa d'un coup... Pour ne rien trouver qu'un lit parfaitement vide, à l'image du reste de la chambrée. Impossible que Natalia ait pu se dissimuler quelque part dans la poignée de secondes qui avait séparé leurs arrivées respectives dans la pièce ! Dwight s'approcha du lit, creusé comme si on venait de s'y coucher à l'instant. Il passa les doigts pour découvrir que les vieux draps froissés étaient proprement gelés.

[Dwight, je... je n'ai vu personne entrer ici, moi.]

Sybille semblait aussi inquiète que lui, à présent. Le journaliste s'humecta les lèvres en affectant d'ignorer le frisson qui le secouait, fouillant la chambre du regard. Aucun endroit où la rouquine aurait pu se cacher.
Un nouvel éclair illumina l'Hôtel du Pic et ses ombres. Dwight leva la tête sous la surprise et vit comme un dessin sur le mur, projetté par le flash lumineux. Un corps qui se balançait dans l'encadrement de la porte, au bout d'une porte. Il se retourna le plus rapidement possible, prêt à voir un pendu et ne tomba nez à nez qu'avec la porte ouverte. Et, quelque part à l'étage du dessus, des bruits nets de pas qui se mettaient à courir.

- Bon Dieu !
[Dwight ?]
- Tu... tu n'as pas vu non plus le pendu ?
[N-non. Mais j'ai entendu les pas. On... on devrait rejoindre les autres pour le moment, tu ne penses pas ?]
- Si. Si, tu as tout à fait raison.

Lazarus ne s'était pas attendu à ressentir un sentiment de panique aussi violent. Peut-être était-il amplifié par celle que Sybille pouvait ressentir, comme semblait en attester sa voix ? Le journaliste ne se fit toutefois pas prier pour quitter rapidement la chambre, filant à grandes enjambées rejoindre le hall d'entrée.
[Les paroles de Sybille, la voix intérieure de Dwight] ne sont audibles que par ce dernier ! Toutefois, il répond, lui, à voix haute.

Fiche de personnage
Le p'tit bureau, demandes et registre RP

Félicia Hardy

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 10 mercredi 11 février 2015, 01:20:38

Les deux femmes rebroussaient tranquillement chemin, la lampe-torche dans la main de Félicia formant leur halo de sécurité. Les caves de l’Hôtel étaient plutôt grandes. Outre la chaudière, il y avait aussi une multitude de couloirs menant à d’anciennes réserves, ainsi qu’aux fondations de l’hôtel... De là à imaginer la présence d’un complexe souterrain, il n’y avait qu’un pas à franchir. Parmi les légendes circulant autour de l’Hôtel du Pic, des internautes affirmaient, photos (truquées) à l’appui, que l’Hôtel avait été construit sur un ancien sanctuaire shinto, et qu’un shinigami s’y trouvait... Ce qui, dans la religion shinto, correspondait au kami de la Mort.  Des superstitions aussi durables que celle du vieux cimetière indien sur lequel un immeuble avait été construit. Les croyances avaient la vie dure, et, pourtant, Félicia, tout comme Natalia, savaient que, parfois, les superstitions étaient fondées. Était-ce le cas ici ? Elles l’ignoraient, pour le moment... Et, quand bien même à supposer qu’il y ait effectivement une manifestation paranormale, rien n’impliquait qu’elle soit dangereuse. Il pouvait s’agir de quelques hallucinations, ou encore de simples torpeurs. Les fantômes meurtriers étaient plus rares qu’on ne le croyait.

« Brrr... Il fait froid, d’un seul coup...
 -  Tu n’as pas entendu un bruit ? J’ai l’impression qu’il y a quelqu’un au-dessus... »

La Chatte Noire haussa les épaules.

« Sûrement Hiro en train de prier. Il est temps d’aller retrouver notre chaperon. »

Le duo se rapprocha de l’escalier menant à la sortie... Quand un éclair détonna violemment. Une tempête s’abattait dehors, et l’Hôtel était âgé, avec de multiples ouvertures et infiltrations ici et là. Félicia entendit la porte de la cave grincer, avant de se refermer sèchement, dans un claquement sonore.

« Merde ! »

Elle se dépêcha de grimper, et tenta d’ouvrir cette dernière... Mais la porte resta close. Quelques coups d’épaules furent insuffisants pour la forcer à s’ouvrir.

« Et merde, elle s’est coincée ! »

Natalia tourna alors la tête vers l’arrière... Comme si elle avait le sentiment d’avoir entendu un bruit... Mais peut-être n’était-ce que son imagination ? Il valait mieux éviter de se faire avoir par l’imagination débordante de leurs compagnons masculins... La porte était vieille, la serrure rouillée... Parfois, ce genre d’explications étaient insuffisantes.

« Il faut sortir par ailleurs, alors... Il doit y avoir une autre sortie.
 -  Explorer les caves... Je suis une chatte, moi, pas une araignée...
 -  Je voyais mal Spider-Man à un concours de mannequins... »

Félicia n’ajouta rien de plus, se contentant d’un soupir, puis éclaira le couloir. Les deux femmes rebroussèrent ainsi chemin, mais, en approchant de la chaudière, la lampe se mit à grésiller, à s’éteindre puis à se rallumer sporadiquement, avant de définitivement s’éteindre.

« Autant pour notre ligne de survie...
 -  Les piles doivent être usagées... Attends un peu, et... »

Une lumière vive s’alluma alors, rebondissant contre le mur du couloir, formant un rectangle orangé... Comme si la chaudière venait de s’allumer toute seule ! Natalia cligna des yeux sous l’effet de la surprise, et vit, sur le mur, dans ce rectangle lumineux constitué par le reflet des flammes de la chaudière, une silhouette noirâtre, massive et osseuse, déformée par le jeu des reflets, apparaître. Elle se dépêcha d’approcher, et tourna sa tête dans l’embrasure... Pour reculer rapidement, en ayant comme un flash, une vision subite et violente...

...Celle de corps attachés au plafond, suspendus au-dessus du sol par des crochets métalliques, celle d’une porte ouverte, celle de membres découpés jetés dans le feu, celle d’instruments de bricolage arrachés de leur destination originelle pour de quelconques et sinistres fin... Le spectacle de murs couverts de sang, de corps balancés sur le sol, d’un être inhumain s’avançant vers les corps pour s’abattre sur eux...

« Natalia ! »

Le reflet lumineux de la lampe-torche éblouit Natalia, qui cligna des yeux en secouant la tête, revenant subitement à elle. Elle était contre le mur, mais la chaudière était éteinte... Pas de corps suspendus, pas de silhouette massive, par de corps gesticulants, ou de mains tranchées qu’on jetait dans le haut-fourneau...

« Natalia, ça va ?! Qu’est-ce qui t’est arrivé ?
 -  Je... Euh... La lampe-torche remarche ? »

Félicia fronça les sourcils en s’écartant délicatement.

« Elle ne s’est jamais éteinte... Je crois que les histoires d’Hiro et de Dwight ont dû te remuer le cerveau, je ne te savais pas si superstitieuse... se moqua-t-elle gentiment.
 -  N-Noon... rétorqua Ntaalia en secouant la tête, et en se décollant du mur. Il... Il y a quelque chose... Il... Soyons prudentes, d’accord ? »

Félicia haussa les épaules.

« Tout ce que je demande, c’est sortir de cette cave. Les endroits sombres comme ça, c’est bon pour les araignées, pas pour les chattes. »

La Chatte Noire partit en avant, et fila sur la droite, s’avançant lentement dans un long couloir avec une série de portes fermées et cadenassées à gauche... Sauf certaines, qui donnaient alors sur des lieux puants et moribonds.

« Beurk... Et c’est ça, leur lieu hanté ?! » persifla-t-elle.

Quand on se rendait dans de vieux blockhaus désaffectés en France, héritage de la Seconde Guerre Mondiale, on pouvait voir ça... Un enfer de capotes et de bouteilles plastiques usagées sur le sol... Là, les restes d’un papier cellophane ayant abrité un sandwich. Il y avait même une culotte sur le plafond, d’autres capotes, et quelques inscriptions sur le mur : « Toshi was Here ! » était l’un des tags qu’on pouvait lire de la part de quelques courageux aventuriers des temps modernes s’étant risqués ici pour un trip’ amoureux dans la cave, à quelques pas de la chaudière.

Chacun son délire, après tout.

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Dwight Lazarus

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 11 mercredi 19 août 2015, 20:33:23

Dans l'entrée, les caisses de matériel reposaient sagement sur le dallage noir et blanc sur lequel roulaient tant les feuilles mortes que les moutons de poussière. Lazarus était revenu sans trop d'encombre à leur point d'arrivée, sursautant parfois quand le tonnerre s'abattait si puissamment qu'il en faisait trembler les quelques vitres encore intactes des couloirs et des chambres aux portes ouvertes. Le journaliste avait pour le moment abandonné l'exploration -il lui faudrait une foutue bonne raison pour s'y remettre, même si son esprit Mâle refusait de l'admettre- et se contentait surtout de regarder par-dessus son épaule plus frénétiquement qu'il ne l'aurait dû. Dwight était pourtant un homme rôdé à ce genre de situation : son goût pour ce genre de vieilles bâtisses laissées à l'abandon pour leurs ghoules et autres fantômes constituait presque son quotidien. L'homme en avait vécu, des situations à se chier dessus. Comme cette fois dans un vieux bunker labyrinthique quelque part en France, ou l'exploration toutes lumières éteintes de la Tour de Londre pour y aperçevoir les esprits des torturés. Oui, il avait eu peur : Dwight n'en avait d'ailleurs pas honte. Sans cette peur, sa foi solide dans le paranormale serait morte peu-à-peu, le dépossédant de ses seules (et fantasques) convictions.
Seulement là, c'était différent. Sa peur était poisseuse, vraiment désagréable. Prête à s'épaissir encore. Dwight était émotionnellement solide, oui... Mais pas inflexible non plus.

Le plus important était de retrouver les filles. Si elles faisaient les connes et qu'il leur arrivait malheur, il était tout bonnement foutu. D'un côté, Dwight espérait que Natalia ne serait pas là en arrivant mais qu'elle surgissait une minute plus tard avec le sourire agaçant de la fille ayant réussi sa blague dans la chambre. C'était forcément elle, non ? Ce cul délectable, cette chevelure enflammée... Ou alors, une squatteuse inopinée qui partageaient ses mensurations. Si deux corps foutus comme ça pouvaient exister sous la même couleur de cheveux, bien entendu.
Il aurait adoré ne faire que penser au cul de Natalia, en bon macho qui rêvait de mettre la main sur une pétasse sortie de ses pages en papier glacé. Seulement, le fait de ne pas trouver Taka dans la loge de concierge où il l'avait laissé ramena Dwight à de moins agréables sentiments. Le petit avait commencé son travail, c'était certain. Les costumes étaient soigneusement sortis et accrochés sur un porte-manteaux, le nécéssaire de couture étalé et prêt à l'emploi. De Taka en revanche, aucun signe.

[Dwight, regarde ! Par-terre !]

L'homme écouta la petite voix et baissa les yeux. A ses pieds se trouvait la trousse de maquillage, dont les éléments avaient roulé sous les chaises et les meubles. Une tâche rouge s'étendait dans un coin et Dwight fut soulagé de constater, après que son coeur eut manqué un battement, qu'il ne s'agissait en fait que d'un vernis à ongles écarlates et éclaté.

- Merde, le bad trip... Putain, il s'est passé quoi, ici ?
[On dirait qu'il a lâché la trousse. Peut-être qu'il a été surpris par la foudre ? J'aurai sursauté aussi, à votre place.]
- C'est sûrement ce qui s'est passé, mais Taka est un petit gars soigneux. Il aurait ramassé, il n'aurait rien laissé en plan comme ça. Putain, où est le gros lard ? Il devait garder un oeil sur les filles et le gosse !
[Tu as entendu ?]

Oui, il avait entendu. Un cri étouffé, de femme. Dwight s'était rué hors du bureau comme un diable de sa boîte, attrapant sa lampe torche pour balayer la pénombre que l'orage avait largement aidé à s'installer. Le crayon de lumière s'égara sur les murs dans toutes les directions jusqu'à se braquer d'un coup vers le couloir opposé à celui duquel il était arrivé. L'éclair vif l'avait surpris, mais c'était une forme humaine dans l'ombre qui l'avait poussé à se braquer vers cet endroit précis. Si Lazarus ne pouvait pas voir Sybille ou même l'imaginer en tant que personne à part entière, il se la représentait pour l'heure tout à fait entrain de scruter les lieux avec la même anxiété que lui. Le silence de la voix en disait long, mais ce qui inquiétait le plus Dwight c'était bel et bien la direction à laquelle il faisait face et la porte en particulier qu'il lui semblait être ouvert. Le journaliste écrasa un juron et se mit à avancer, les sens en alerte.

- Si ce connard les a laissés descendre à la chaudière, je le crève moi-même... putain, quel sale con. Tout ça pour deux chattes qu'il ne baisera jamais ! Nom de Dieu !

Pester à voix haute l'aidait un peu à garder la tête froide. La cave de la chaudière. Qu'on fut un mystique du dimanche comme Dwight ou un cartésien doté d'une logique froide, l'endroit était dangereux. Délabré avant toute chose puis...enfin...puissamment maléfique, vu la haine meutrière qui y avait été déversée et les massacres perpétrés. Dwight lui-même s'était promis de ne pas s'y aventurer. Pas avec deux femmes qui ne croyaient pas au pouvoir de l'Hôtel du Pic, qui risquaient en sus une mauvaise chute dans cette pièce sordide.
Arrivé à la porte, Lazarus laissa filer une nouvelle flopée d'insultes. Le bruit de l'orage couvrirait sa voix, si il tentait de crier pour les appeler. Alors, courageusement mais les genoux un peu tremblants, le journaliste s'engagea dans les escaliers plongés dans la nuit.

[Je n'aime pas cet endroit], fit Sybille d'une voix plus grave qu'à l'accoutumée. [Il ne peut pas s'y passer de bonnes choses. Et je sens...]
- Tu sens quoi ?
[Rien. Je dois me faire des idées. Sois sur tes gardes.]
- Mouais. FELICIAAAAAAAA ? NATALIAAAAAA ? HIROOOOOO ? TAKAAAAAA ?

Le mutisme de Sybille avait quelque chose de curieux, presque de malhonnête. Dwight ne se l'expliqua pas mais préféra laisser cette idée de côté, se concentrant sur l'exploration qui l'attendait. Quelque part dans un coin de sa tête, le journaliste priait pour retrouvait tout son petit monde sain et sauf. Mais quel dieu pouvait entendre ses prières dans une cave où l'Enfer avait déjà prit ses aises des années auparavant, grâce à la folie d'un Boucher immonde ? Préférant ne pas trancher la question, Dwight réprima un frisson puissant.
Ce sous-sol ne lui plaisait pas du tout.
[Les paroles de Sybille, la voix intérieure de Dwight] ne sont audibles que par ce dernier ! Toutefois, il répond, lui, à voix haute.

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Félicia Hardy

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 12 dimanche 23 août 2015, 08:44:53

« Il y a pas mal de lézardes... Ainsi que des champignons. »

Natalia venait de commenter le décor, la lampe-torche, éclairant le mur. L’endroit était vétuste, et n’était plus entretenu. Visiblement, l’Hôtel du Pic connaissait quelques problèmes d’infiltration d’eau. Plus personne n’était là pour l’entretenir, après tout, et, en conséquence, les installations venaient lentement à péricliter. Les deux femmes essayaient de ne plus penser à la sinistre vision qu’elles avaient vue là-dedans. Natalia restait Black Widow, une agente sur-entraînée, et elle ne comptait pas se laisser impressionner par de simples spectres ou de simples visions.

« La priorité est de sortir de là, Félicia. Évite de t’appuyer sur des poutres, elles pourraient s’effondrer...
 -  C’est une manière de dire que j’ai pris du poids ? Je rentre encore très bien dans ma combinaison...[/color]
 -  Elle ne serre pas un peu au niveau des hanches ? »

Les deux femmes continuèrent à avancer, le long de couloirs sombres et étroits. Parfois, Félicia croyait entendre des bruits, comme si des gens l’appelaient, mais, dans cet endroit profond, où les murs restaient épais et coupaient le son, il était difficile d’entendre quoi que ce soit. Et, même si Félicia et Natalia étaient des femmes ayant connu des menaces terrifiantes, elles ne pouvaient s’empêcher de ressentir un sentiment indicible d’angoisse les étreindre, comme si elles étaient intimement et inconsciemment convaincues qu’il y avait, ici, une menace silencieuse, froide et mortelle, surnaturelle. Était-il normal que ces souterrains soient aussi grands et aussi longs ? Ou est-ce que le duo se contentait de tourner en rond ? Difficile de se repérer dans un endroit aussi sombre, aussi nauséabond, infestant le moisi...

Félicia restait dans le dos de Natalia, quand elle entendit des murmures autour d’elle. Une sorte de torpeur l’envahissait, un vertige, comme un curieux état second. La femme secoua la tête en clignant des yeux, et s’essuya les tempes, ayant soudain mal au ventre... Comme si elle avait des sortes de démangeaisons dans le corps. La vision de ces corps pendus revenait la harceler, et elle s’appuya contre le mur, posant son autre main sur sa tête, secouant cette dernière.

« Hmmm... »

Elle grommela entre ses dents.

« Désolée, Natalia, je... »

La Chatte Noire releva la tête... Mais il n’y avait plus personne.

« Natalia ? Natalia ?! »

Où est-ce qu’elle était passée ? Le plus étonnant, c’est que Félicia n’avait entendu aucun bruit de pas, alors que Natalia était juste à côté d’elle. Elle regarda autour d’elle, et se mit à humer l’air ambiant, en fermant les yeux. Elle avait des propriétés félines, et, suivant ces propriétés, elle pouvait amplifier son odorat. C’est sûrement pour ça que l’odeur ambiante lui était assez insupportable. Néanmoins, elle ne perçut pas celle de Natalia, ce qui était... Anormal. En réalité, c’était comme si Natalia avait tout simplement disparu.

Félicia cligna des yeux, et continua à marcher, puis réalisa alors, en observant ses mains... Que sa combinaison était là. La combinaison noire et blanche, sa tenue de Chatte Noire. Et un affreux mauvais pressentiment la traversait.

*Oh non... Non, non, non !*

La femme s’avança, le décor évoluant peu à peu... Puis elle se mit à courir, comme si une forme sombre la poursuivait, une forme profondément malsaine. Elle s’élança donc, jusqu’à ouvrir une porte... Qui l’amena dans un endroit où elle n’aurait jamais voulu arriver. La porte disparut derrière elle, l’enfermant dans une immense cage, ressemblant à une cage à oiseaux. La panique explosa dans le cœur de Félicia quand, en se retournant, elle vit une silhouette noire, massive, comme une espèce de Troll plongé dans la pénombre.

« Non, pas toi... Non... »

Il y eut un sifflement métallique, et quatre tentacules argentés jaillirent alors de cette forme cauchemardesque, et la fouettèrent. Félicia poussa un hurlement de douleur en tombant sur le sol, et les quatre tentacules métalliques claquèrent avec leurs trois pattes à l’avant. Ils vinrent alors s’enrouler autour d’elle, et serrèrent fort, exerçant sur son corps une pression phénoménale, qui la fit hurler de douleur, serrant ses os, sur le point de les broyer. Quelle force ! Quelle horreur ! Puis les tentacules serrèrent encore, des points noirs dansèrent devant ses yeux, coupant sa respiration, et sa peur, sa peur, elle se muait en une panique féroce. Elle était piégée, comme un rat face à son chat, sans aucun espoir de sortie. La douleur s’insinuait dans tous ses membres, avant de peu à peu disparaître, se ponctuant en un ultime cri... Comme ce moment où, jadis, sa vie avait pris un virage. Ce jour où elle s’était retrouvée dans la volière du Hibou, avec Spider-Man, luttant ensemble contre le Hibou et Docteur Octopus, et où Docteur Octopus avait bien failli la tuer. Il l’avait broyé entre ses tentacules, l’avait brisé, et l’avait balancé contre un pilier, avant de se tourner vers elle... Et c’est ce que Félicia ressentit. Les tentacules l’envoyèrent heurter un mur, et, désarticulée, elle vit les quatre tentacules se rapprocher, comme de sinistres serpents dont les trois langues fourchues claquaient en l’air... Mais, cette fois, il n’y avait pas de Peter pour la sauver en broyant les tentacules d’Octopus...

...

...Et, si on débarquait dans cette section, on pourrait voir Félicia au sol, contre le mur, recroquevillée sur elle-même, avec des hématomes, des contusions, plusieurs bleus, comme si quelqu’un venait de la passer à tabac.

DC d’Alice Korvander.

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Dwight Lazarus

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 13 dimanche 23 août 2015, 14:34:25

Sa main caressait le mur et le lambris craquelé s'arrachait parfois sous ses doigts. Dwight sentait de temps à autre l'humidité qui suintait ou coulait depuis une lézarde menaçante, comme il sentait la mousse de ces années d'abandon lui chatouiller la peau. Il avait décidé de longer les murs et de garder avec eux un contact clair et continu pour parvenir à se retrouver et surtout, pour ne pas se retrouver dans le noir et se cogner quelque part. Son autre main tripotait l'objectif au repos de son appareil photo qu'il avait de passé autour du cou, pendant au bout de la lanière qui affichait le mot "Nikon" en lettres capitales et passées. Ses sens étaient en alerte, mais que fallait-il chercher ? Dwight n'avait pour lui qu'une voix dans la tête et l'habitude des lieux à la réputation plus noir qu'un fond de caleçon de routier. Ce n'était pas ça qui allait l'aider à évoluer dans une putain de cave dont la surface couvrait presque vingt fois celle de son pauvre appart' !

- Les fiiiiiilles ? Taka ? Hiro ?

Il avait crié, les premières minutes. Personne n'avait daigné lui répondre à part le lointain rugissement du tonnerre dans les montagnes et d'obsédants bruits de grincement. Un vasistas cassé qui gémissait quelque part, sûrement... Néanmoins, Dwight avait malgré lui baissé le volume. Si sa voix pouvait atteindre ses compagnons d'infortune, qui pouvait dire ce qu'elle attirerait d'autre ? Merde, merde, merde. Pour cette fois -juste cette fois !- le journaliste aurait donné cher pour avoir l'esprit imperméable de Natalia, qui ne croyait pas une seconde à la puissance maléfique de l'Hôtel du Pic. Ca lui aurait été sacrément utile pour arpenter ce sous-sol.

[Prend à droite !]
- Hein ?
[Fais ce que je te dis !]

Dwight ne tenta pas de discuter avec Sybille. Le couloir qu'il suivait partait tant à droite qu'à gauche et il emprunta la direction indiquée par sa petite voix intérieur. Comme un réflexe, il se cacha dans l'ombre de l'angle alors que les petits poils de sa nuque se hérissaient. Passant sa tête, le journaliste vit disparaître, vers la gauche, une forme aux épaules quatre fois plus larges que les siennes. Il entendit son pas traînant s'éloigner et dut se pincer pour ne pas crier. Le pas lent et la silhouette massive...

- Le... le Boucher... ?
[Allez, filons d'ici !]

L'homme s'essuya la bouche d'un revers de main et hocha la tête, avant de s'enfoncer dans les méandres du couloirs. Sybille venait peut-être bien de lui sauver la vie. Sans pouvoirs s'empêcher de jeter des coups d'oeil inquiets et réguliers par-dessus son épaule, Dwight continua d'avançer vers un nouveau segment du sous-sol. Le calme était presque oppressant, le manque de sons quelconque lui broyait l'estomac. Ce fut en arrivant dans la pièce que l'ambiance changea du tout au tout.
Pour devenir plus glaçiale.
Dwight aperçu d'abord le corps qui gisait là sans pouvoir l'identifier et s'arrêta net, comme un chien de chasse ayant repéré sa proie. Les muscles aussi tendus que les nerfs, l'homme guetta les marques sanglantes que la violence du Boucher ne devait pas manquer d'avoir laissées mais ne vit rien. A peine calmé, son esprit marcha toutefois assez correctement pour reconnaître la teinte singulière des cheveux étalés sur le sol.

- Félicia !

Il fonça vers elle et se laissa glisser à terre comme un rocker à la fin d'un riff de guitare pour arriver à son niveau, le coeur battant de l'angoisse de la découvrir morte, ou odieusement mutilée. Fort heureusement, la jeune femme semblait intacte. Le plus précautionneusement du monde, Lazarus posa ses mains sur le corps inanimé et fit se mettre Félicia sur le dos. Sa langue passait et repassait sur ses lèvres terriblement sèche tandis qu'il observait la jeune femme tout en portant à son cou deux doigts tremblants qui partirent à la recherche d'un pouls. Dwight manqua de craquer quand il pensa ne pas en sentir, mais s'aperçut heureusement que ce n'était que parce qu'il s'était mal placé. L'erreur rétablie, l'homme put constater que le coeur de la plantureuse mannequin d'un jour battait encore.

- Bon Dieu, bon Dieu... Félicia, fit-il d'une voix douce mais parfaitement audible. Félicia, si tu m'entends, serre moi la main.

Il avait glissé sa main dans l'une des siennes et attendait qu'elle réponde -ou pas. Répétant son invitation sur le même ton, Dwight parcourait le corps de la jeune femme des yeux. Sur les parties laissées dévoilées par sa tenue, il put constater des marques de violences : bleus et hématomes avaient fleuris sur sa peau tendre. Comme si un petit ami jaloux l'avait recadrée quant à ses idées d'aller enfiler des tenues sexy dans un hôtel pourri devant un photographe qui se permettait de relever un peu le bas de son t-shirt pour constater que son ventre était aussi constellé de marque de coups.

- Je t'en prie, ma jolie, réveille toi... Allez, Félicia, ne me lâche pas... Mais putain, qu'est-ce qui s'est passé ? Putainputainputain...
[Les paroles de Sybille, la voix intérieure de Dwight] ne sont audibles que par ce dernier ! Toutefois, il répond, lui, à voix haute.

Fiche de personnage
Le p'tit bureau, demandes et registre RP

Félicia Hardy

Humain(e)

Re : Redrum [Dwight Lazarus]

Réponse 14 lundi 24 août 2015, 08:46:50

Les tentacules l’encerclaient, froids, métalliques, inhumains, ignobles, et lourds, si lourds... Elle n’arrivait pas à se dire qu’une telle force pouvait exister sur ses maigres épaules, mais, alors que la douleur était en train de la traverser de part en part, elle ne pouvait que se sermonner elle-même. Peter lui avait dit de ne pas venir, qu’elle n’était pas à la hauteur. Elle n’était qu’une gamine en tenue de chatte pensant pouvoir jouer dans la cour des grands, juste parce qu’elle avait arrêté quelques criminels de bas étage, et joué quelques tours à Spider-Man. C’était là, à ce moment précis, que la Chatte Noire était vraiment venue au monde, face à ce sentiment d’impuissance qui l’avait envahi alors qu’elle sentait Octopus la broyer comme une poupée de chiffon. Il l’avait balancé contre un pilier, inerte, et elle s’était réveillée à l’hôpital, des jours après. Il lui avait fallu des semaines pour s’en remettre, et encore... Par « s’en remettre », il fallait comprendre : pouvoir marcher sans déambulateur, et respirer sans avoir l’impression que des couteaux étaient plongées dans ses côtes. Peter s’en était terriblement voulu, et il avait décidé de mettre fin à leur romance, à leur histoire, en lui interdisant d’enfiler à nouveau son costume. Mais elle, elle n’avait jamais oublié... La souffrance revenait chaque fois qu’elle devait courir pour rattraper le bus, chaque fois qu’elle devait faire le moindre effort physique. Octopus avait broyé ses poumons, et c’était un miracle si elle était toujours en vie. Mais on disait qu’un chat avait neuf vies, et, si Félicia avait perdu sa deuxième vie ce jour-là (la première vie était une autre histoire, un traumatisme plus profond encore), elle avait retrouvé sa troisième existence quand le passé des Hardy l’avait rattrapé, et qu’elle avait goûté à un sérum similaire à celui que Steve Rogers avait pris durant la Seconde Guerre Mondiale. Le sérum avait fait d’elle la Chatte Noire, renforçant ses muscles, et parvenant enfin à chasser les séquelles et les ultimes lésions des tentacules de Doc Ock... Des séquelles physiques, en tout cas. Tout comme la première fois, Félicia n’avait jamais été voir de psy’, et Spider-Man ne lui avait jamais pardonné d’avoir pris le sérum, d’avoir été le cobaye du Caïd. Mais elle voulait juste être forte... Elle voulait revenir dans le passé, elle voulait user de sa musculature pour repousser les tentacules d’Octopus, et le frapper, le serrer... Elle voulait changer ça, elle voulait être à la hauteur, ne plus être cette petite femme fragile qu’on se permettait de molester.

Ses griffes jaillirent alors, tandis que, sous les yeux de Dwight, le corps de Félicia sembla... Grossir un peu. Sa poitrine gonfla, des muscles apparurent, et, quand elle rouvrit les yeux, ce fut avec une lueur de haine dans les yeux. Ses griffes s’enfoncèrent dans la chair du malheureux, faisant couler son sang, et ce n’était plus elle qu’elle voyait, mais le visage affreusement laid d’Otto Octavius en train de la broyer comme une stupide poupée Barbie.

« Je te hais ! Je te hais ! Je vais te tuer, salopard, te tuer !! »

Elle hurla en bondissant sur lui, le renversant, se mettant à califourchon. Une position qui aurait pu être très sensuelle et très féline, si Félicia n’usait pas de sa force améliorée pour étrangler Dwight.  Elle serrait fort, visiblement en transe... Quand une voix retentit à côté d’elle :

« Hey, sugah ! »

Félicia tourna la tête, et une lampe-torche la frappa sur le front, l’envoyant s’étaler sur le sol, relâchant la gorge de Dwight. Natalia venait de revenir.

« Qu’est-ce qui t’arrive, mon chat ? On t’a marché sur la queue ? »

Pour toute réponse, Félicia se releva, et rugit, fonçant vers Black Widow. Cette dernière esquiva son attaque, et les griffes de la Chatte Noire glissèrent le long du mur, laissant quelques marques. Natalia bondit en arrière, et un coup de pied retourné frappa Félicia dans les seins. Félicia était comme possédée, comme si une rage indescriptible la traversait. Ce faisant, elle était beaucoup moins prudente et vigilante que quand elles s’affrontaient à l’entraînement. Natalia pouvait lire plus facilement son jeu, mais la fureur de Félicia n’empêchait pas cette dernière de rester la féline et souple femme qu’elle était.

Les deux femmes se battirent ainsi, jusqu’à ce que Natalia ne parvienne à la renverser. Elle évita une attaque, et frappa avec le plat de sa main le visage de Félicia, puis bondit en hauteur, genoux en avant, et ses jambes s’entortillèrent autour de son cou. Natalia glissa alors à côté de Félicia, et tomba vers le sol. Plutôt que de s’y écraser, elle tendit ses mains en arrière, dans une position athlétique, mais non moins sexy, puisqu’elle bandit ses muscles vers l’avant, avançant ainsi ses seins et son sexe, tout en tirant Félicia. La Chatte Noire passa ainsi par-dessus elle, et tomba lourdement sur le sol. Natalia s’était déjà relevée, prouvant en ce moment qu’elle se battait avec l’agilité d’une championne internationale en arts martiaux. Natalia posa une main sur le sol, et fit une roulade magistrale, terminant sa course par un coup de pied dans le dos de Félicia porté avec le talon, cette partie du pied où l’os ressortait. Le coup aurait pu briser le dos d’une personne de constitution fragile, mais il se contenta de faire mal à Félicia.

La Chatte Noire se battait comme une diablesse, car elle bondit malgré tout sur Natalia, et lui griffa le visage, en se mettant à califourchon sur elle. Natalia agit alors en frappant avec le plat de chacune de ses mains, en visant les côtes de la femme. Le coup sonna Félicia, puis Natalia la repoussa, et donna ensuite le coup final de cette attaque en deux temps visant à paralyser provisoirement la circulation respiratoire ; du plat de la main, elle frappa un espace entre les poumons, et Félicia hoqueta, avant de se tortiller faiblement sur le sol, remuant les bras, avant de sombrer dans le coma.

*La vache, songea Natalia, je ne l’ai jamais vu aussi... Dingue.*

Black Widow respirait profondément, en sueur, et se retourna vers Dwight. Le visage de Natalia était couvert de sang. Heureusement, la formule de Fisk n’avait jamais été aussi efficace que celle de Rogers. Autrement, les coups de Félicia auraient bien pu lui briser quelques os.

« Vous n’avez rien, Dwight ? »

DC d’Alice Korvander.

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