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Parce que les espions, c'est mal. [Malk] (Fini)

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Cindy Terreur

Dieu

Parce que les espions, c'est mal. [Malk] (Fini)

vendredi 09 mai 2014, 11:26:20

Trois pas en dehors des Enfers d'Hadès, et déjà, j'entends le pas pressé d'un des lieutenants de mon père.


« Qu'y a-t-il, Borg ? A moins que ce ne soit Torg ? Ou Morg ? »

C'est des triplés. Je ne sais jamais duquel il s'agit.

« Morg. »

Je soupire. Je continue, cependant. Ma robe noire volète avec le vent, et se colle contre mon corps. Les voiles moulent ma personne, mais je n'en ai cure.

« Ecoute, Morg. Je n'ai pas l'intention de rentrer. Je déteste rester enfermée. Alors tu diras à Hadès qu'il se comporte exactement comme mes précédents geôliers, et que ça m'épuise. Maintenant, tu peux rentrer, sans moi.
Si vous sortez, je sors aussi. Je dois veiller sur vous. C'est ce que m'a ordonné le dieu des Enfers.
— Oh, fais comme tu veux.
»

Je me pinçais l'arrête du nez, incapable de comprendre les motivations du cadavre vivant. Et je secouais la tête, avant de repartir de l'avant. J'avais envie de faire un petit safari dans les terres sauvages du coin, et ce n'est pas Morg qui m'en empêchera. D'ailleurs, tout en parlant, mes cheveux s'étaient enflammés. Il ne se sont toujours pas calmés. Tant pis. Je dois cependant ressembler à une vraie torche au milieu du désert...

De temps à autres, je tournais la tête, et apercevais les gencives dénudés de Morg, ses dents blanches et très longues, sa peau cadavériques, son regard où brillait la flamme bleue de la réanimation de mon père... Je ne savais pas qui était Morg au juste. Un ancien soldat, selon lui, mais je n'ai pas d'autres informations.

« Alors, Morg. Avant de te retrouver aux Enfers, avec toutes les âmes des autres défunts... Tu faisais quoi dans ta vie de soldat ? »

Il me jette un regard, mais ne me réponds pas. J'entends sa respiration sifflante, et les grognements que font habituellement les zombies. Mais rien d'autre.

« Oh, fais comme tu veux si tu ne veux pas parler. J'essayais juste de détendre l'atmosphère, et d'oublier que tu exhales une vraie puanteur de cadavre. C'est infect, par ailleurs. »

Toujours pas de réaction. Su-per...
« Modifié: mercredi 02 juillet 2014, 18:47:20 par Cindy Terreur »

Urgogot

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Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 1 vendredi 09 mai 2014, 17:56:40

Ils étaient deux, donc avec une vingtaine de doigts occupés à travailler. L’eau de la Coupe des murmures frémissait sous leurs caresses, et le remous venait s’écraser sur les rebords mais ne les éclaboussait pas. Les deux méphites étaient installés en tailleur sur les hanses rondes de la coupe et leurs petites mains effleuraient sans cesse la surface de l’eau qui ondulait en tous sens.
Cette coupe était une porte ouverte sur le monde qu’ils étaient venu envahir, captant une série d’image, d’information, de mot, de visage que les méphites visualisaient consciencieusement. Cherchant des renseignements susceptibles d’intéresser leur seigneur. Mais les images étaient souvent floues, inutilisables et fuyantes. Aussi, ils leur faillaient souvent des heures d’acharnements ou un coup de chance inouïe… ou parfois un peu des deux.

Bien que chétif et relativement faibles, leur perception de la magie était nettement plus aiguisé que la norme, et leur yeux était un outil de travail perfectionné et sur développé. Si bien qu’il avait perdu l’usage de la parole, s’exprimant par le regard. Plongeant ceux qu’ils contemplaient dans une brusque méditation et leur transmettant une série d’information traitée, classée et pleine de sens.
Ces démons n’avaient rien de bien effrayant, évoquant la silhouette d’un petit singe arboricole. Mais ils œuvraient dans l’ombre et faisaient bien souvent le bonheur de leur seigneur qui se vantait d’avoir un œil ouvert sur le monde.

Ce matin n’était pas différent d’un autre… la grotte dans laquelle la Coupe se trouvait, était rempli de méphites amorphes, méditant ou attendant le signal des fouilleurs.
Voilà des heures que les deux méphites effleuraient l’eau, visualisant des centaines d’image à la minute. Leur geste était lent, ample et calme… puis subitement, l’un d’entre eux se stoppa. Contemplant avec plus d’attention une image captée entre deux remous…

Avant … retrouver aux Enfers...

Le méphite s’excita… une piste peut être ! L’image était floue… des flammes bleus. Il agita l’eau de la paume de sa main… Pour tenter d’avoir une image plus nette.

… les âmes des autres défunts... Tu faisais quoi dans ta vie…

Le méphite s’excita d’avantage, il se pencha au-dessus de l’eau, campé sur ses deux petites jambes frémissantes. Ses mains plongèrent dans l’eau et il tenta de creuser, comme un chien cherchant à dénicher un os… Il lui fallait une image plus précise, un lieu, un visage… un visage séduisant, nimbé de flamme bleue… voilà, il l’avait !

Il se redressa comme un suricate et contempla le reste de sa tribu qui le fixait avec toute l’attention du monde. Il croisa le regard de deux d’entre eux, et les informations s’échangèrent en un éclair.
Deux petits singes démoniaques se mirent sur leur quatre patte pour s’élancer à toute allure avant de disparaître dans un « pouf » de fumée grise.



Bien plus loin, dans les terres sauvages… entre deux fourrés, un autre « pouf » retenti quasi immédiatement. Les deux méphites en mission se tassèrent pour se rapprocher au plus près du sol. Afin de ramper sans faire de bruit, pour surprendre, écouter et rester invisible.

Ils marchèrent quelques temps, comme des chiens sur une piste. Se glissant habillement entre les pierres, les buissons et autre couvert permettant de masquer leur approche… elle n’était plus très loin, ils le savaient, ils l’avaient vu !
Elle fut localisée sans peine, la dame aux cheveux de feu qui s’entourait de mort… Les méphites s’en rapprochèrent d’avantage, tassé derrière un buisson et dans une souche d’arbre. Leurs yeux globuleux et flamboyants se concentrèrent sur la jeune femme… belle jeune femme, empli de magie… une magie forte, proche de leur seigneur. Et derrière elle, un être faite de chair morte, animé par la magie dans son cas. Un mort, qui marchait…

Intéressant…

Cindy Terreur

Dieu

Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 2 lundi 12 mai 2014, 22:15:05

J'avance d'un bon pas. Morg me suit sans difficulté, tranchant ainsi avec le stéréotype des zombies. Je n'étais plus très loin du village qui fêtait leurs morts. Le soir tombait rapidement, à mesure que la lumière du jour déclinait. J'entendais déjà les accords des musiciens, et les rires des habitants. Malgré le thème funèbre, c'était une fête joyeuse, célébrant la mémoire des disparus.

« Tu vas me coller aux basques toute la soirée, Morg ? »

Il acquiesça rapidement.

« Alors, tu ferais mieux de savoir danser, parce que je n'ai pas l'intention de rester en dehors de la foule. »

Un grognement s'échappe de la gorge du zombie. Si bref, que j'ai eu l'impression d'avoir rêvé. Mais c'était sans doute la façon qu'il avait de rire.

Je franchis les limites du village. Mes cheveux s'étaient éteints peu avant, et je passais pour une jeune femme tout à fait normale. Très vite, je me mêle aux groupes. Je discute, je ris, je flirte, je danse. Je bois, aussi. Et je mange. Morg à mes côtés fait tout ce qu'il peut pour me suivre. Pour ne pas me perdre. Il joue bien son rôle, pour le moment.

Je m'écarte un moment de la foule, quand je sens que mes émotions s'emballent. Ces chants adressés aux morts, au dieu des morts... Ça remue quelque chose en moi. Et je sens que je risque de me trahir avec mes cheveux.

Je me faufile dans une ruelle. M'adossant au mur, j'ouvre ma conscience à cette litanie qui monte, je la laisse m'enivrer. Je ne vois même plus Morg à mes côtés, je ne sens même pas mes cheveux redevenir une masse de flammes bleues. Tout ce pouvoir que les habitants offrent... C'est grisant. Je ne suis que la fille du dieu des morts, mais je suis apte à recevoir ces offrandes. Elles se divisent et une grande partie va à mon père. Les fragments qui viennent en moi comblent le vide que je ressentais parfois.

Mes yeux doivent être blancs, tandis que mon pouls s'emballe et que ma respiration se fait haletante. C'est la première fois que je reçois du pouvoir venant de disciples de mon père. C'est... Indescriptible. Inimaginable. Tellement bon ! Je suis à la merci du premier venu qui réussirait à vaincre le zombie-garde du corps. Mais peu m'imorte, à cet instant.

Urgogot

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Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 3 mardi 13 mai 2014, 22:10:00

La petite garce, pensèrent en cœur les deux méphites tapis dans l'ombres de la végétation. Leur filature allait sérieusement être entravé par la visite de ce petit village.
Aussi, décidèrent ils de grimper sur les toits. Une opération quelque peut délicate et risqué mais l'information semblait trop intéressante et juteuse pour être abandonner.

Tant qu'ils le pouvaient, ils se déplacèrent de cachette en cachette. Glissant à quatre patte comme des lézards, leur ventre très proche du sol. Ensuite vient le moment où il fallait la jouer serrer.
Certes les gens étaient fort occupé à festoyer, s'amusant de leur costume et rendant hommage à leur mort... mais la vu d'un singe démoniaque n'aurait tout de même pas été très bien digérer.
Aussi, décidèrent ils d'user de vitesse, ne devant plus spécialement être discret mais aussi furtif qu'un courant d'air.
Le premier sauta sur le toit d'une maison à droite de leur cible, et l'autre se plaça sur celle de droite.

Ils la suivirent ainsi comme des chats guettant une proie du haut de leur perchoir. La foule était épaisse mais cela ne leur posa pas de problème, et quand bien même, l'aura si particulière luisait de mille éclat pour les démons qu'ils étaient. Attirant leur attention comme des insectes avec la lumière.

Voilà qu'ils se séparèrent ! Les deux démons se fixèrent du regard quelques secondes, afin d'établir un plan rapidement... ils allaient se séparer aussi.
Celui qui suivait Morg n'eut pas trop de mal, car celui ci ne cherchait pas à se dérober au yeux de tout. Cindy par contre se glissait furtivement entre les ruelles pour finir par se perdre dans l'une d'entre elle.

Le méphite se glissa sur la maison contre laquelle elle se reposait ! Et il constata une important variation dans son aura... celle ci semblait comme attaqué par des flux d'énergie jusqu'alors inconnu. Le démon, sans en prendre peur se méfiait, se ratatinant comme pour être à l'abri de la créature.
De se fait, il appuya l'ensemble de son poids sur le rebord de la masure qui céda... emportant quelques bric-aillons dans sa chute fortuite. Il parvient cependant à se rattraper du bout des doigts mais sans avoir de prise pour regrimper aisément, grattant nerveusement le rebord lisse et glissant de la maison afin de ne pas plus dévoiler sa position.

Cindy Terreur

Dieu

Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 4 mercredi 21 mai 2014, 14:47:12

Trop absorbée par l'afflux de pouvoir qui m'emplissait de sa douce chaleur, je ne remarquais pas les bruits alentours. La fête même semblait être à des lieues de moi. Mais Morg, qui m'avait retrouvée, s'en avisa tout de suite. Il bondit à l'endroit où il avait vu le petit singe grisâtre, et tenta de l'attraper. Malheureusement, il glissa sur une plaque de bois qui traînait par terre et essaya de se raccrocher à moi pour ne pas tomber, dans un geste désespéré.

Ce faisant, il partagea mon pouvoir. Il accusa le coup d'un grognement bestial, à la limite du craintif, mais lui aussi se fit submerger. Il vacilla, et finit par prendre appui sur le mur. Comme moi. Oubliant la créature espionne. Oubliant la fête. Comme moi.

J'ignorais combien de temps ça avait duré. Pourtant, quand ça s'arrêta, ça me paru trop court. Mais au loin, on pouvait voir le ciel s'éclaircir. Le jour ne tarderait plus. Je jetais un regard à Morg, sonné contre le mur, et je le secouais légèrement du bout du pied.

« Debout Morg. Il faut rentrer. »

Il gronda, et se redressa difficilement. Je sentis qu'il était fatigué. Fatigué d'être ramené à la vie, et d'obéir comme un bon chienchien. Fatigué de ne pas pouvoir avoir droit à son repos, même en Enfer.

Mais pourquoi est-ce que je pouvais sentir ça ? Se pourrait-il que.. Que le pouvoir de cette nuit l'ait lié à moi ? Je le sondais, et je ne découvris nulle autre attache que celle qui reliait son âme à la mienne. Et nul autre sentiment que cette lassitude éternelle.

« Oh, Morg... Je ne savais pas...

Il ne répondit même pas, se contentant de me fixer d'un regard vide.

« Eh vieux... Trouves ton repos. Je te libères. »

Je en savais pas absolument pas comment faire, mais le pouvoir emmagasiné cette nuit agit tout seul et défit lesl iens retenant l'âme du zombie dans le corps en décrépitude. Un soulagement intense parcourut Morg, et il eut tout juste le temps de me remercier que la vie quitta son corps. Un immense souffle de gratitude réchauffa mon être, et je souris, tandis que le corps se décomposa rapidement jusqu'à devenir poussière.

« Sacré Morg... »

Par contre, je devrais me magner le cul à rentrer. Hadès doit déjà avoir senti ça. Et je doute qu'il soit ravi...

Urgogot

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Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 5 jeudi 22 mai 2014, 21:40:34

Le temps c’était écoulé… assez longtemps pour que des habitants qui rentraient chez eux ou festoyaient, aient aperçu la belle aux cheveux de feu et aux yeux d’or. Assez longtemps pour enfin réaliser que Morg ne portait pas maquillage particulièrement bien fait mais était fait de chair en décomposition.
Pourtant, il n’en fut rien ! Nul ne vain à sa rencontre ou s’inquiéter de cette divine apparition.

Les rues semblaient désertes, absentes de cette débordante agitation à laquelle ils avaient pu assister. Certes, la fête aurait dû doucement prendre fin, mais pas un bruit ne venait laisser croire qu’il y avait eu un jour des festivités. D’ailleurs, après le soupir de soulagement de Morg et sa transformation à l’état de poussière, pas un bruit n’avait saisi le village. Ni bête, ni oiseau, ni crie, ni aucun signe qui attestait d’une présence vivante en général.
Un volet sur une façade situé non loin claqua, visiblement secoué par le vent qui venait de s’engouffrer entre les masures, mais toujours pas d’habitant. Nulles traces non plus des créatures qui avaient surprise Cindy et son défunt garde du corps.

La ruelle était assez large, s’ouvrant des deux côtés sur d’autre ruelle pour finir par se perdre dans les méandres du village. Village devenu anormalement angoissant, une atmosphère vraiment lourde planait dans l’air. Et la bonne humeur de la veille avait cédé sa place à des ombres oppressantes. Des formes fugitives et silencieuses, glissant sur les murs pour disparaître au regard de Cindy. Ne laissant qu’un mauvais pressentiment et une drôle d’impression dans son esprit.

Pouf

Le regard sera attiré par ce bruit soudain, et tombera sur une petite créature aux yeux d’or. L’apparence est proche de celle d’un ouistiti, mais sa peau est grise et luisante. Il n’a pas de bouche et ses yeux sont anormalement grands en travers de sa figure. Le méphite fixera alors la déesse dans les yeux, inondant son esprit d’image. Des visions pleines de démons massacrant sans retenu les habitants du village, découpant et arrachant les chairs.
Ces visions semblaient tellement réelles, tout y était. Le sentiment désagréable de reconnaître le village dans lequel ils se trouvaient… le frisson d’horreur face à cette macabre fête et l’angoisse de ne comprendre d’où provenaient ces images.
Et cette voix… cette voix qui résonnait dans la tête de Cindy. Probablement le méphite, au timbre de voix strident et agaçant !

- Trouvé… trouvé, je l’ai trouvé ! Je l’ai trouvé… trouvééééééé…

Ses yeux de perle se détournèrent, rompant ce lien invisible que le méphite avait tissé entre eux. Il se mit à courir hors de la vue de Cindy. Il ne fallut qu’une poignée de seconde pour faire naître des cris de créature bien plus grande. Les bruits de pas qui se pressèrent dans sa direction faisaient frémir le sol. Et les beuglements ne laissaient à aucun moment deviner de la nature de ce qui se rapprochait.
De rapide et animal silhouette se tassèrent aux deux abords de la ruelle, s’arrêtant pour faire barrage, avant de se redresser de toute leur hauteur. Exposant leur visage sauvage et malveillant. Une série de croc irrégulier et deux cornes de bouc bourré aux amphet. Des bererkers, la piétaille démoniaque du terrifiant seigneur pourpre.

Celui-ci n’était pas loin. Confondu dans la foule de démon pourtant plus petit que lui… il en poussa quelques un sans douceur pour émerger de la masse, attirant toute l’attention de Cindy sur lui.
Sa démarche était lourde mais assurée, il gardait les épaules droites alors que ses larbins avaient le dos vouté. Son cou était dressé comme un humain, seule sa taille et son apparence différait. Et il y avait une lueur d’intelligence absente dans les yeux des berserkers… il souriait d’ailleurs, visiblement très amusé par cette situation.

- Tu es celle que l’on prénomme Cindy ?

La voix du seigneur démon faisait frémir l’air et résonnait dans l’ensemble du village, faisant frémir porte et fenêtre. Il croisa ses mains dans le dos et vient se placer exactement devant elle.

- Je suis le seigneur Arsl’ath Malk, et tu sembles posséder quelque chose… qui te garde en vie !

Il se tourna vers ses serviteurs et pointa un gros doigt devant lui.

- Apportez des corps…

Deux macchabées furent balancés sans douceur au pied du seigneur démon, sous une hilarité générale. C’était probablement le coup du lapin que l’un des corps se fit en retombant, croquant sa nuque dans un sens improbable. Leur visage plein de sang, leur chair atrocement mutilé. Une femme, et un enfant.
L’enfant interpela l’œil avisé, car sa cage thoracique se soulevait encore… il était en vie. Mais les démons ne semblaient l’avoir remarqué.

- Montre-moi ton pouvoir… fille d’Hadès !

La coupe des murmures, omnisciente avait été longuement sondée par ses serviteurs, afin de recueillir le plus d’information concernant ce qu’elle pouvait être et ce qu’elle représentait dans ce monde. Malk n’était encore sûr de rien… Mais ce mort qui la suivait et les conversations écoutées entre elle et son serviteur semblaient indiqué d’une certaine forme de nécromancie, ou d’un pouvoir plus grand encore. Apparemment, Hadès était une sorte de Démon Supérieur capable de jongler avec l’âme des morts. Un moyen intéressant pour grossir ses rangs pensa le seigneur démon… Et attisé la colère du dieu des enfers ne sembla pas lui poser le moindre problème.

Cindy Terreur

Dieu

Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 6 vendredi 23 mai 2014, 14:53:58

Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Un espèce de singe gris venait de se faufiler devant moi. Il n'a pas fait un grand bruit, mais j'ai l'ouïe plutôt fine. Je le dévisage, plongeant mon regard dans le sien. Je jurerais qu'il partage une vision avec moi. Le village dans lequel je suis est reconnaissable, mais c'était le chaos. Du sang, du combat... Des démons. Un vrai massacre. Par-dessus la vision, une petite voix grinçante, désagréable.

Dès que la créature tourna le regard, le lien se rompit. Je n'ai pas le temps de parler que déjà il déguerpis. Et je reste, au milieu de la grande rue, immobile, les bras ballants. Peu après, des créatures différentes arrivent. Je n'ai aucun mal à les associer à des démons, étant donné leur apparence. Mais ils sont nombreux. Et au milieu, rompant les rangs pour se rapprocher, un bestiau encore plus massif, plus grand, plus imposant.

« Tu es celle que l’on prénomme Cindy ? »

Il semblait trouver la situation amusante. Mais en quoi ? Je dois avouer être plutôt surprise. Je hoche donc la tête, curieuse de savoir comment il me connaît, de qui il s'agit et ce qu'il me veut.

« Je suis le seigneur Arsl’ath Malk, et tu sembles posséder quelque chose… qui te garde en vie ! »

Et d'une réponse, une. Sans même demander quoi que ce soit. Mais la fin de sa phrase me surprend. Qu'est-ce qu'il me veut ? De quoi il parle ?

« Apportez des corps… »

Et aussitôt, les autres démons balancèrent deux corps inanimés devant leur chef. J'entendis nettement le craquement du cou que fit l'un des corps en tombant. Une femme. Une mère, à en juger par l'enfant à ses côtés, recroquevillé. Ils avaient été torturés, à en juger les marques de leurs corps. Mais je ne pense pas que ce soit pour quelques réponses que ce soit. Juste pour un macabre plaisir.

Je notais une trace de vie chez l'enfant, mais ça semblait passer inaperçu pour les démons. Pauvre gamin.

« Montre-moi ton pouvoir… fille d’Hadès ! »

Euh... Quoi ? Quel pouvoir ? Ah, le rapport avec sa phrase précédente... Il veut quoi. Que je ressuscite la femme ? Mais je n'ai pas ce pouvoir moi. Seul Hadès peut le faire. Si je m'y essaie, ce ne sera qu'un zombie amorphe. Il n'y aura pas l'âme. Mon père garde jalousement son droit de rendre la vie. Si je tentais quelque chose... Il pèterais un câble.

Mais... Mais je pense pouvoir faire illusion. Je peux guérir le petit. Et faire semblant de le réanimer. Ça pourrait marcher oui... Ça pourrait. Je n'ai pas trente mille solutions, en même temps. Autant ce jeter à l'eau.

« Euh... Ouais. »

Je m'agenouille, face aux corps. L'enfant lève de grands yeux vers moi, terrifié. Du regard, je lui envoie une onde apaisante. C'est cool d'être une déesse, parfois. Je pose mes mains sur les deux corps, en fermant les yeux. L'air concentré, j'attends quelques secondes.

« Je ne pourrais rien pour la femme. Elle... Elle est sous la protection d'une autre divinité. Son âme est intouchable. Mais le petit... »

Je déplace ma seconde main sur le môme, et je fait marcher mon pouvoir. J'ai converti mon énergie en un flux réparateur. L'enfant se retrouve guéri, peu à peu, et même plus sain qu'il ne devait l'être au départ. J'ai un peu forcé la dose je crois. Son teint est plus que frais, et il semble incroyablement parfait. Ses organes internes sont comme neufs, et la maladie qu'il développait a été éradiquée.

« C'est bon, gamin. Tu peux te lever. Tu es... Vivant. »

Je me relève, et il m'imite. Il se colle à moi, cherchant un réconfort dans mon giron.

« Mais... Je n'ai pas bien saisi ce que vous me voulez, Arsl'ath Malk. Pardonnez-moi si j'écorche votre nom. »

Je pose une main sur l'épaule du gamin, avant de continuer.

« Quelqu'un m'a recommandé ? Je n'ai pourtant pas fait de pub... Hm... Minute. Vous ne venez pas pour Leur compte ? »

Je ne voulais pas les nommer. Si jamais il venait de leur part... J'étais mal. J'avais appris à maîtriser mes pouvoirs, mais je ne savais pas s'ils possédaient quelque chose pour les neutraliser. J'espérais qu'il n'avait rien avoir avec eux...

Urgogot

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Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 7 samedi 24 mai 2014, 17:27:07

Un silence religieux s’empara de la troupe. Certes ce n’était pas commun pour des démons, mais il n’y avait pas d’autre mot, à en croire leur grand yeux extatique et l’intérêt qui y pétillait.
La fillette venait de se redresser, ce qui ne semblait pas gagner vu les plaies qui ornaient son corps quelque instant auparavant. Tous sourirent, entre admiration et amusement. Comme des enfants devant un tour de passe-passe rudement bien mené. Si ils savaient…
Seul le seigneur pourpre resta sceptique. Non pour la performance qu’il ne remit pas une seule seconde en doute, mais pour la portée de sa puissance.
Ses méphites avaient découvert qu’elle était fille du dieu Hadès. Un démon supérieur que les humains semblaient vénérer… de ce qu’il en avait compris. Et celui-ci avait le pouvoir de ramener à la vie les âmes des tomber. Les ramener et les soumettre… et c’était cette partie qui intéressait le seigneur démon toujours en recherche de nouvelles troupes pour grossir ses rangs.

Il en avait conclu que comme son père, elle était affublée du même don ! Don qui lui serait sans aucun doute fort utile… si cette petite parvenait à ressusciter autre chose que de chétif gamin apeuré. Il fronça les sourcils, réfléchissant à ce qu’elle venait de lui sortir comme excuse.
Un autre dieu protégeait certaine âme ? Pour les garder pour lui sans doute… il n’était pas le seul à avoir cette idée apparemment. Mais qu’importe, il tuerait le nombre de divinité qu’il faudrait pour disposer de cette science occulte que la magie brutal et primitive des siens ne contrôlaient pas.
Certes, certains d’entre eux étaient capables de lever certaine dépouille ou de manipulé les âmes des mortels. Mais les enfers aperçus par ses méphites étaient gorgé de million d’âme… sous l’autorité d’un seul dieu. Une puissance que Malk n’avait encore jamais vue. S’attaquer à Hadès sur ses terres était… peu raisonnable, même pour la folie du roi pourpre. Il ne le craignait pas mais ce savait dans l’incapacité de le faire. Mais sa fille pourrait lui être utile, lui apprendre peut être, ou le servir malgré elle…

- Mmmmmh… vivant ! Alors qu’il avait trépassé par la folie de mes troupes…

La dite troupe se mit à rire, fière et sauvage qu’on lui associe pareil bassesse. Malk ne put s’empêcher de sourire, le moral de sa horde était bon. Et rien de tel que le pillage et l’horreur pour annoncer une bonne journée.
Il releva ensuite une main, pour leur ordonner de se taire, bien décidé à écouter ce que cette déesse avait à dire d’autre.
Il l’écouta donc, mais ne fut pas content de ce qu’elle lui demanda…

- Non ! Je ne travail pour le compte de personne… au mieux, je leur rendrait un fier service mais c’est tout !

Le démon ne savait absolument pas de quoi elle pouvait bien parler… mais l’idée qu’elle puisse le croire soumis à une autorité supérieure piqua son égo surdimensionné. Il grogne, comme un chien défendant son  os, se sentant obligé de déployé son arsenal de guerre, roulant des épaules et laissant sa musculature prendre de l’ampleur.

- JE SUIS… celui que l’on nomme le Seigneur Pourpre !

On vient lui tirer l’épaule… il se pencha vers un berserker qui chuchota quelques mots dans son oreille. Le fameux seigneur pourpre souris avant de s’approcher d’avantage de Cindy.
Sa main attrapa le gamin et de l’autre il repoussa la déesse.
Sa petite proie gesticulante et bruyante l’amusa d’avantage. Il la ramena devant son visage…

- On m’informe… qu’une milice civile marche vers nous ! Probablement un avorton que mes démons n’ont pas tué les auront informé de ma présence ici…

Il inspira profondément…

- Tes… esclaves ! Sont-ils combatif ? Combien sais-tu en contrôlé en même temps… je t’imagine plus faible que ton père, mais pas trop tout de même… si tu veux représenter un quelconque intérêt pour moi.

Il explosa de rire…

- Qu’on apporte une épée à ce garçon… il combattra au côté de vous ! Car sa maîtresse le lui ordonnera… n’est-ce pas ?

Cindy Terreur

Dieu

Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 8 dimanche 25 mai 2014, 18:32:25

Apparemment, le démon semblait convaincu par mon tour de passe-passe. Et sa troupe aussi. C'est un silence de mort qui régnait, pendant ma prestation.

Par contre, il prit la mouche quand je demandais s'il était pour leur compte. Susceptible la grosse bête. Il était un peu comme cerbère. Quand je lui disais qu'il était doux comme un agneau, le chien à trois tête grognait et montrait les dents. Mais je doute que ce démon soit aussi coopératif que le gros chien qui gardait les âmes.

« JE SUIS… celui que l’on nomme le Seigneur Pourpre ! »

Contente de le savoir. Mais je n'ai absolument aucune idée de qui il peut bien être. Je ne me tiens pas vraiment au courant de tous les grands méchants de Terra.

Je grimaçais quand il me repoussa, et le gamin hurla quand les grosses mains du démon l'empoignèrent. Je n'aimais pas trop les manières qu'il avait. Mes cheveux s'enflammèrent alors que je réprimais une exclamation de protestation.

« On m’informe… qu’une milice civile marche vers nous ! Probablement un avorton que mes démons n’ont pas tué les auront informé de ma présence ici… »

Ah, super. Manquait plus que ça. Je n'aimais pas non plus la lueur qui brilla dans le regard du démon à l'entente de cette information.

« Tes… esclaves ! Sont-ils combatif ? Combien sais-tu en contrôlé en même temps… je t’imagine plus faible que ton père, mais pas trop tout de même… si tu veux représenter un quelconque intérêt pour moi. »

Et voilà. Je suis dans la merde. Pas qu'un peu, en plus.

« Qu’on apporte une épée à ce garçon… il combattra au côté de vous ! Car sa maîtresse le lui ordonnera… n’est-ce pas ? »

Je fermais les yeux, brièvement. Je n'aimais pas du tout la tournure que prenait la rencontre. Pas du tout.

« Hem. J'ai l'impression d'avoir mal compris. Vous voulez... Des esclaves ? Mais, ce n'est pas le but, vous savez ? »

J'inspirais profondément, avant de carrer les épaules et de hausser la tête.

« Il faut aussi savoir qu'une âme ressucitée ne change pas la force intrinsèque de la personne. Cette fillette ne pourra jamais rivaliser avec un homme de taille adulte. Si vous me demandez de l'envoyer à la mort, c'est hors de question. Zigouillez-la vous-même cette milice, puisque vous êtes si fort. »

Je croisais les bras sous ma poitrine, butée et mécontente.

« Laissez-donc ce pauvre petit, et portez vos couilles un peu. »

Je suis bien consciente qu'énerver un démon n'est pas la meilleure des choses à faire. C'est même la pire idée que je n'ai jamais eu. Mais, qu'il aille se faire voir. Il n'a pas assez avec son armée d'abrutis cornus ?

Je me prépare, instinctivement, à riposter à la moindre attaque.

« Et menacer une déesse n'est pas vraiment la meilleure chose à faire pour une alliance, Seigneur Pourpre. »

Je sens que je vais prendre cher s'il décide de me dégommer. Je suis peut-être une déesse, mais je maîtrise à peine mes pouvoirs. Et niveau force physique, je ne rivaliserais pas du tout avec cette brute.

Urgogot

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Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 9 lundi 26 mai 2014, 16:26:22

Le seigneur pourpre tenait sans la moindre peine le pauvre enfant qui gesticulait à pleurait de terreur. Il s’en amusait très sincèrement, tout en écoutant ce que Cindy avait à lui dire. Et il n’était pas très satisfait de cette réponse, à en croire les gémissements plus violents de l’enfant qui subissait l’étreinte de sa gigantesque main. On put entendre quelques articulations craquées sous la pression et les os grincèrent tristement.
La petite bougresse ne semblait décidément pas enclin à lui offrir son aide de gré… rien d’étonnant, il ne lui avait pas réellement proposé grand-chose en échange. Misant sur le fait que sa troupe et sa stature l’impressionnerait assez. Mais elle devait en avoir vu d’autre.

La jeune déesse se comportait donc comme une femme mécontente et très franchement agacé par son comportement. Le seigneur démon ne s’en offusquant pas, mais tiqua lorsqu’elle lui refusa sa requête… une fois de plus elle le remballait, d’une façon qui ne lui plaisait pas.
Peut-être devrait-il montré à cet enfant qu’il n’avait pas de peine à « porter ses couillles », et peut être que ça lui plairait ! Même si son membre risquait plus de l’embrocher comme un goret.

Arsl’ath Malk réfléchit... menacé cet enfant n’était nullement un moyen de pression ! Elle pourrait le ramener à la vie aussi souvent qu’elle le voudrait, et il s’agissait de ne pas la toucher. Même si l’envie de l’offrir à ses démons ne lui en aurait pas déplu. La plastique de la déesse était mortellement parfaite… une véritable horreur a ces yeux pervers et fourbe. L’esthétique de son corps devait avoir une importance pour elle, et c’est ce qui paradoxalement l’excitait. Arracher la beauté d’une femme, plus que l’humiliation, marqué son corps à vie et l’enlaidir aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.
Quelques mutilations et distorsion physique la rendrait plus agréable qui plus est. Mais ses troupes avaient été créées à l’image des hommes… partageant leur désir, leur sentiment plus primaire, afin de se fondre au mieux dans leurs peurs intestinales. Être soumise aux pulsions d’un démon ivre de désir… un épouvantable cauchemar pour les jeunes femmes. Surtout lorsque ces démons étaient plus répugnant et vicieux les uns que les autres. Mais pour l’heure, aucun d’entre eux ne la toucheraient. La consigne avait été très claire et sa seule présence suffisait à contenir l’étendue de leur fougue.

Le démon soupira lourdement, observant le garçon qu’elle ne souhaitait soumettre à sa volonté… ce jeune freluquet était en effet incapable de tenir une épée, mais Malk optait pour une tactique de masse, sacrifiant la moitié de ses hordes en les envoyant s’écraser contre l’ennemi. Un gamin même incapable de combattre pourrait remplir ce rôle… mais visiblement pas celui-là.

Il ouvrit grand la bouche, passa la tête de l’enfant dans sa gueule et arracha d’un coup sec sa tête, sans autre forme de procès. Ce fut net et rapide, le môme avait à peine réalisé ce qu’il se passait et la souffrance fut brève. Le démon recracha la tête qui alla rouler jusqu’au pied de Cindy et il balança le corps dans la foule de démon qui prit un malin plaisir à défouler leur pulsion sur ce corps sans vie et sans tête.

- Ta compassion à leur égard n’a pas de sens… ils sont Esclaves de ta volonté ! Utilises les…

Il marqua une légère pause. Le sang chaud de l’enfant coulait à présent de sa gueule et une longue langue serpentine glissa sur l’ourlet de ses lèvres pour se saisir de ce délicieux nectar. Extase… le sang de l’innocence et de la pureté.

- Que désir tu ? Je ne t’effraie pas. Tu ne m’effraies pas. Et user de force envers toi serait peu… judicieux !

Il croisa ses mains dans son dos et s’approcha de Cindy, l’observant de toute sa hauteur avant de rapprocher doucement une main de sa tête. Cherchant à caresser cette flamme bleue absolument splendide.

- Il est vrai qu’entre voir une alliance serait peut-être plus intelligente après tout. Je veux tes pouvoirs, je veux une armée d’humain servile ! Offre moi cela… et tu obtiendras ce que tu veux : Le pouvoir, la puissance… tu pourrais être commandante de mes légions ! Ou reine des enfers… nous renverserons le trône d’Hadès… et sa couronne te reviendrait. Tu serais libre ! Je Peux, t’offrir cela.

Des mensonges ou de simples paroles cherchant à stimuler une hypothétique soif démoniaque en elle… jamais une pareille femme serait chef de ses troupes. Elle puait la compassion et l’amour de la vie, elle qui était princesse de la mort.
Mais égal à lui-même, le démon se devait de tenter un petit numéro de charme.

Cindy Terreur

Dieu

Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 10 lundi 26 mai 2014, 19:45:50

Dès qu'il arracha la tête du gamin, je me raidis. Pauvre petit. Au moins n'a-t-il pas souffert. Est-il mort à cause de moi ? Sans doute en partie, mais la culpabilité ne doit pas m'empêcher de vivre. Ce n'est pas de ma faute si ces bêtes sont arrivées.

Ou peut-être que si. Si jamais je n'étais pas sortie cette nuit...

Oublie ça Cindy. Concentre-toi sur le moment présent.

Je ne montre presque aucune réaction alors que la tête du garçon vient rouler jusqu'à mes pieds. Je pince juste les lèvres. Mécontente.

« Ta compassion à leur égard n’a pas de sens… ils sont Esclaves de ta volonté ! Utilises les… »

Je renifle, peu convaincue. Décidément, il n'est pas très doué pour se faire des amis celui-là. Enfin, j'imagine qu'il ne doit pas être le genre de type à entretenir de grandes relations sincères avec les gens. C'est pas le type qui doit avoir des tas d'amis. Il doit préférer démembrer, ou que sais-je d'autre. Des trucs de démons quoi.

« Que désir tu ? Je ne t’effraie pas. Tu ne m’effraies pas. Et user de force envers toi serait peu… judicieux ! »

Je l'observais s'avancer, une expression peu amène sur le visage. Il ne m'effaie pas en effet. Ou plus maintenant, en tout cas. Je ne ressens qu'une grande colère qui monte, qui monte... Je n'en montre pas grand chose. Je suis comme les Icebergs à cet instant. La plus grande partie de ce que j'éprouve est cachée sous l'apparence.

Je frémis à peine quand il essaie de caresser les flammes de mes cheveux, me contentant de lui retourner un regard froid.

« Il est vrai qu’entre voir une alliance serait peut-être plus intelligente après tout. Je veux tes pouvoirs, je veux une armée d’humain servile ! Offre moi cela… et tu obtiendras ce que tu veux : Le pouvoir, la puissance… tu pourrais être commandante de mes légions ! Ou reine des enfers… nous renverserons le trône d’Hadès… et sa couronne te reviendrait. Tu serais libre ! Je Peux, t’offrir cela. »

Je soupire doucement, calmant la pulsion de rage qui monte. Je suis zen. Il faut.. Papoter.

« Le pouvoir ? Diriger ne m'intéresse pas. Et la Puissance ? A quoi sert-elle si on ne sait pas se maîtriser, si on ne peut la maîtriser ? J'acquièrerais cela naturellement, et sans l'aide de personne. Ce serait vexant pour mon égo de mendier. »

La liberté cependant... Mais non. Non. Je ne suis pas à proprement parler une prisonnière. Je peux évoluer librement, mais juste aux Enfer. Et puis c'est juste pour un temps, m'a assuré Hadès.

« Tu peux m'offrir pleins de choses, certes. Mais as-tu simplement pensé à le demander gentiment ? Je sais que c'est un concept abstrait, pour les démons, mais ça se fait. Je serais peut-être plus encline à t'aider si on bavardait gentiment, autour d'un verre de... Euh... De ce que vous buvez tous de là où vous venez. Je ne suis pas difficile. Et puis, ce serait plus intime. »

Non, pas intime synonyme de parties de jambes en l'air. Ce serait trop bizarre. Trop... Contraignant, j'imagine. Mais intime, genre ambiance conviviale.

« Enfin, si vous êtes capable de ne pas décapiter des gens toutes les trois secondes. »

Et puis, la milice arrivant, ce serait peut-être bien de se bouger le cul. Non ?

J'esquissais un sourire engageant envers le gigantesque démon, ignorant ses troupes comme s'ils étaient invisibles.

Urgogot

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Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 11 mardi 27 mai 2014, 19:00:40

Encore un échec et une nouvelle façon de se heurter à son esprit. Elle résistait, elle était forte, juste un peu trop… humaine !
Le seigneur pourpre croisa ses gros bras musclés, attentif à la contre-proposition de la déesse qu’il ne saisit pas bien. Les démons n’avaient pour habitude de… bavarder gentiment autour d’un verre. Dans l’esprit du démon, l’image en était grotesque à souhait.
Il s’imaginait, agglutiné autour d’un petit verre avec Cindy et d’autre démon, pour bavarder gentiment. Mais trop fier pour poser la question ou pour admettre ne pas comprendre, le démon prit un air faussement pensif et ricana doucement. Cela ressemblait plus à un grognement qu’à un rire.

Mais il y avait tout de même une réaction intéressant dans les propos de Cindy… elle laissait entrevoir l’idée de lui offrir son aide contre quelques rudiments de formalité humaine. Soit, cela était un bien piètre prix à payer contre de nouvelle troupe. Aussi décida-t-il définitivement de bien s’en occuper dans les limites de sa patience.
Ce ne serait pas la première fois qu’il explose une tête d’un allié par agacement… il lui faudrait être fort et contrer sa nature démoniaque. Autant que faire se peut !

- J’accepte ta proposition d’intimité… autour d’un verre ! Heum…

Cette phrase était complètement ridicule et sans aucun sens, mais soit. Il improviserait bien sur le moment. Car dans son repaire il n’y avait pas de verre, les démons ne buvaient rien hormis le sang encore chaud de leur victime.
Mais il fit bonne figure et l’invita de façon grossière à le suivre. Ses démons s’écartèrent sur leur passage, mais se resserrent derrière Cindy. Leur yeux pervers et lubriques dégoulinaient sur les courbes de la déesse et la plupart ses léchaient les babines. Mais aucun ne semblaient osé esquisser la moindre tentative, la laissant suivre leur maître tranquillement.

Tous deux traversèrent le village vidé de ses habitants, les marques de luttes étaient belles et bien présentes mais aucun corps, aucun cadavre. Dévoré ? Ou pire…
Ils virent à le quitter assez rapidement, tombant nez à nez avec Om’Jejir. Un démon surdimensionné, faisant de l’ombre au seigneur pourpre qui était déjà grand, mais là il s’agissait d’un géant.
De lourdes chaînes étaient fixées à ses énormes cornes, les reliant une lourde plateforme de pierre avec plusieurs trône disposé dessus. Un carrosse démoniaque semblait-il.
Le seigneur démon en semblait fier, son large sourire en témoignait. Il aida Cindy à escalader ce bloc massif et y grimpa d’un bond agile.

- Prend place je t’en prie… j’espère que tu as le cul solide, Om’Jejir ne fait pas dans la dentelle, mais au moins c’est du rapide.

La déesse n’était même pas encore assit que Om’Jejir s’élança en poussant un beuglement primitif, repassant sur de large traîné qu’il avait fait en arrivant. Et Arsl’ath Malk n’avait pas menti, ça secouait vachement.

Cindy Terreur

Dieu

Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 12 mercredi 28 mai 2014, 15:34:20

Il n'avait pas l'air convaincu, en acceptant ma proposition. Néanmoins, je mettais ça sur le compte de la nouveauté. Il devait se demander ce que ça impliquait. J'imagine bien qu'il n'est pas le genre à discuter avec tous. Je l'accompagnais donc, fière et presque arrogante. Je sentais bien le regard de ses démons sur moi. Je devinais la bave aux lèvres, les yeux lubriques et le vît en train de se réveiller. Mais, rien à battre. Ils ne me faisaient pas peur. Je suis la fille du dieu des morts, après tout. J'ai vu pire. Et ce, avant même de découvrir cet héritage paternel.

En arrivant près du carosse, la première chose visible, c'était un gigantesque démon. Une bête, écumante de rage et de colère. Ou en tout cas, c'est l'image que ça m'évoquait. Il était harnaché aux sièges de pierre, semblant être le destrier de cet équipage démoniaque. J'hochais la tête à son intention, polie, mais je doute qu'il en tienne compte. Ce genre de formalités, ça doit surtout lui broyer les valseuses. Comme au Seigneur Pourpre, ici présent. Dont je reconnaissais donc l'effort fourni pour se montrer poli avec moi.

J'appréciais l'aide qu'il me proposa pour grimper sur les sièges, et j'eus à peine le temps de m'asseoir que déjà, l'équipage tiré par l'impressionnant Om'Jejir s'élançait. Brutalement.

« Effectivement. C'est impressionnant qu'avec une masse aussi imposante, il aille aussi vite. »

Je dois reconnaître, qu'en effet, c'était rapide. Et que ça secouait.

J'adorais ça.

Maintenant, il y avait un autre problème. Comment faire croire que je pourrais lui procurer une armée de zombie serviles, alors que dans les faits, ce n'est pas en mon pouvoir... Ça méritait réflexion. Je ne pourrais pas faire illusion, s'il m'amenait des cadavres. Dire que l'âme est sous la protection d'une autre divinité, ça passera moyen s'il me balance six cents cadavres... Par contre, je pouvais peut-être servir d'intermédiaire pour Hadès. ... Non. D'après ce que j'ai compris, il n'aime pas tellement Hadès. Mais je garde cette option de côté.

Peut-être qu'il faudrait que j'étudie le manuel. Après tout, j'ai déjà fait une démonstration aujourd'hui, pas besoin qu'il y en ait une autre. D'ailleurs, j'ai encore du sang plein les pieds. Pieds nus, évidemment. C'est plus drôle. En regardant le sang qui séchait, il me vint une idée. Le pouvoir reçu la nuit dernière pouvait peut-être m'aider. Mais restait à voir comment l'utiliser. Je risquais de faire une bêtise. Je ne maîtrise absolument pas le réanimation de zombie. Ou sans l'âme en tout cas.

Urgogot

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Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 13 jeudi 29 mai 2014, 01:35:14

Om’Jejir était un bulldozer, avançant droit devant lui. Déracinant les arbres et fracassant la roche dans une symphonie de beuglement et de grognement de fureur.
Le colosse était aveugle au monde, guidé par son instinct et la volonté de son maître. Celui-ci orientait mollement son bras pour sensiblement faire changer de direction au démon à l’apparence d’un buffle bleu. Leur plateforme sautillait dans un fracas de tonnerre, faisant régulièrement sauté la jeune déesse de son siège, comme une montagne russe en plus violent.
L’expression amusée de Cindy arracha un sourire timide au seigneur pourpre. Nul attachement de la part du démon, mais un contentement de la voir… séduite ? Le terme était sans doute prématuré, mais la terreur ne fonctionnant pas, et la torture étant malheureusement à exclure, il comptait bien se la mettre dans la poche comme disait certain humain.

Leur avance fut rapide, secoué par autant de cahots que permit mais cela ne semblait pas gêner le moins du monde Om’Jejir.
En moins de temps qu’il n’en fallait pour causer un malaise, le géant conduisit son maître et leur invité à travers des landes dévastés, loin de la civilisation des hommes, loin de la vie, loin de la raison humaine. Le voyage sembla plus paisible… un caillou plat, glissant sur une terre plate, tiré par un attelage de muscle et de fureur.
A l’horizon, une silhouette torturée semblait déchirer les cieux. Se dressant comme seul repère visuel pour le voyageur isolé, attirant les âmes perdues comme une mouche près d’une torche.
Il s’agissait de Souffle-Mort, la citadelle noire du seigneur pourpre. Son antre du mal et de souffrance… ou plus simplement une montagne creuse maudite par sa magie ténébreuse.

Arrivé devant le col d’Ulg, le géant arracha les chaines de ses immenses cornes et marcha lentement vers l’entrée du canyon. Arsl’ath Malk descendit d’un bon et aida la déesse à en faire de même, avant de l’inviter encore une fois à la suivre.

- Voici Souffle-Mort… je l’ai faite creuser par mes troupes et des esclaves ! Tu aimeras… je l’espère.

Ils commencèrent donc une très longue marche à travers ce canyon qui se resserrait peu à peu sur eux, comme un goulot d’étranglement. Arriva d’ailleurs un moment ou les larges cornes d’Om’Jejir se coincèrent entre la paroi, provoquant un éboulement de grosse roche sur le démon et la déesse. Celui-ci n’esquissa aucun mouvement pour aider son hôte ou pour éviter. Une énorme pierre s’explosa sur son épaule dans un nuage de poussière, et il en balaya les restes du revers de sa main.
Le géant sembla s’énerver et força le passage, faisant aller ses cornes de droite à gauche, pivotant sa tête pour chercher à avancer.

- N’aies crainte, il s’obstine à vouloir passer par ici. Mais il est trop grand. Il va devoir passer par d’autre endroit… bougre d’imbécile. Continuons, avant qu’il te piétine dans sa fureur…

Ils continuèrent encore à avancer… encore et toujours, entrant enfin dans la terre, à travers une série de galerie sinueuse, faisant office de véritable labyrinthe. Mais le seigneur pourpre y progressait sans le moindre problème, d’un pas assuré et nonchalant.

- Si tu me perds… toute mon armée ne suffirait pas à te retrouver avant que tu ne meurs de faim.

Il n’en ajouta pas plus, la laissant le suivre à son rythme. S’arrêtant de temps en temps pour s’assurer de sa présence, et observer ce qu’elle observait.
Une légère forme d’intérêt naquit en lui, il chercha à savoir ce qu’elle pouvait ressentir. Serait-elle impressionnée par ces lieux ? Il n’en savait rien, mais il l’espérait.
Après encore un long moment, ils arrivèrent dans une sale circulaire avec en son fond, une porte faite de cadavre agglutiné. Des bras sanguinolent se balançaient lentement et des crânes grimaçant les observèrent s’approchés. Une voix sortie d’outre-tombe résonna de façon lugubre dans la pièce. Faisant trembler le sol, les murs et le plafond de la grotte.

- Quiiiiiiii…. Eeeeees… Tuuuuuu… ?

Le seigneur pourpre inspira et parla à son tour. Mais ce n’était pas la même voix, en réalité, il semblait aspiré de l’air pour provoquer un son. Un son sinistre, un son sans timbre, sans âme…
Sa réelle voix démoniaque apparemment, incompréhensible pour l’ouïe d’un mortel. Mais sans équivoque pour le démon gardien de la porte, qui l’ouvrit immédiatement.
Les deux énormes battants s’ouvrirent tout seul, laissant les deux arrivants pénétré dans Souffle-Mort, la citadelle démoniaque d’Arsl’ath Malk.

Du feu, de l’horreur, des cris de démon qui grouillait dans les entrailles de la montagne et de sinistre escalier qui longeait les parois rocheuses pour guidé Cindy et son hôte démoniaque au sommet de la montagne. Sous la pointe de celle-ci, une gigantesque plateforme avec un trône gigantesque s’imposait fièrement au regard. C’était là où le seigneur pourpre siégeait, et vu qu’il s’agissait du seul siège de ces lieux… et qu’elle avait parlé de s’assoir, c’est naturellement qu’il l’invita à s’assoir donc sur son trône. Mais la question de boire un verre était plus compliqué…

- Heum… je crois ne rien avoir à boire qui te conviendrait. J’espère que ça ne posera pas de problème à notre… discussion ?

Il croisa ensuite les bras, se dressant de toute sa hauteur comme pour reprendre un ton moins sympathique.

- Et bien… discutons donc !

Mais il ne savait pas trop par où commencer… qu’entendait-elle par discuter. Négocier ? Ou cherchait elle a faire… connaissance ? Quelle horreur.

Cindy Terreur

Dieu

Re : Parce que les espions, c'est mal. [Malk]

Réponse 14 lundi 02 juin 2014, 22:34:10

Ce voyage était un vrai plaisir. Un réel délice. Tressautant régulièrement, j’admirais la dextérité de l’immense démon-destrier. J’en oubliais même la décapitation du gamin, précédemment, commençant à trouver ce Seigneur Pourpre bien sympathique. Mais une ombre passa, obscurcissant le tableau. C’était ma capacité à ressusciter des morts. Enfin, théoriquement, ranimer un cadavre, j’y arrivais. Mais quant à savoir si ces simulacre de vie auraient une âme, s’ils seraient capable d’obéir à des ordres et de s’y conformer… Je n’avais jamais essayé.

Ou si, une fois. Il y a un long moment. Je devais avoir douze ans. C’était quatre années après mon « enlèvement ». Un rat, dans ma cellule, avait bouffé un truc qui n’était pas passé. Il avait trépassé près de moi, après une agonie de plusieurs heures. Et comme j’étais enchaînée, je n’avais pas pu l’achever. Bon, en même temps, j’avais douze ans. Je n’avais sans doute pas cette notion de pitié. J’étais terrorisée. J’en avais fait des cauchemars des nuits durant. Et puis, quelques jours après, alors que le cadavre était toujours dans ma cellule, un gardien a oublié de me rattacher. J’ai voulu virer le rat par le soupirail de la pièce. Mais dès que je l’avais touché, ce corps froid, pourrissant, il y avait eu une étincelle. De peur, mes cheveux ont flambé comme jamais, éclairant la salle sombre et humide comme s’il y avait eu un grand brasier. Et le rat a bougé, il a couiné. Il a sauté de mes mains, et s’est dirigé mécaniquement vers le soupirail. Il s’est jeté dehors, sans que je n’aie fait un geste.

Depuis, je n’avais jamais réitéré. J’ignore si je réussirais. Et puis, j’ignore toujours si le rat a sauté de lui-même, ou s’il l’a fait parce que c’était mon intention.

Le convoi s’arrêta soudain. Si soudainement que, plongée dans mes pensées, je manquais de tomber la tête en avant. J’appréciais l’aide du démon pour descendre, et je le suivis alors comme il m’en faisait signe.

« Voici Souffle-Mort… je l’ai faite creuser par mes troupes et des esclaves ! Tu aimeras… je l’espère. »

Je levais les yeux, et admirais la structure. Creusé à même la montagne, Souffle-Mort était assez impressionnant. L’endroit pouvait facilement repousser les âmes faibles. Mais pas moi. Je sentais comme une vibration familière ici. La mort. J’aimais assez cette ambiance sinistre et terrifiante. Je me sentais dans mon élément.

Le gigantesque démon essayait de passer dans l’allée sinueuse, mais ses cornes bloquaient. Et plus ça lui résistait, plus il semblait furieux.

« N’aies crainte, il s’obstine à vouloir passer par ici. Mais il est trop grand. Il va devoir passer par d’autre endroit… bougre d’imbécile. Continuons, avant qu’il te piétine dans sa fureur… »

J’étouffais un rire, et je suivis prestement le Seigneur Pourpre, évitant de justesse un pied géant qui allait m’écraser. De même que des pierres, venant de l’éboulement provoqué par l’énorme démon.

« Si tu me perds… toute mon armée ne suffirait pas à te retrouver avant que tu ne meurs de faim.
― J’ai un bon sens de l’orientation, je devrais m’y retrouver toute seule.
»

Un sens de l’orientation magique, et oui. Ça a du bon d’être une déesse parfois. Souvent même.

Je le suivais tranquillement, admirant la façon dont ces galeries avaient été creusées.  C’était… Sympa. Obscur, menaçant, mais sympa. Pour moi, en tout cas. Un sourire sur les lèvres, je me déplaçais aisément. Puis le boyau dans lequel nous cheminions s’ouvrit sur une grande salle ronde à la décoration… Originale. Macabre. Sympathique. Je laissais le Seigneur des lieux répondre à la voix qui venait de parler, et j’en restais bouche bée. Je ne connaissais pas ce son qu’il produisait. Mais c’était impressionnant. Et, tout de suite après, la porte s’ouvrit. J’y entrais à la suite du Seigneur Pourpre. Tout en grimpant, j’admirais les lieux. C’était une nouveauté pour moi, et pourtant, je m’y sentais à l’aise. C’est presque comme si Arsl’ath Malk -quel nom compliqué, en passant- était un vieil ami m’invitant boire un coup.

En arrivant au sommet, le trône est la première chose qui m’attira le regard. Il était immense. Je me sentais vraiment, mais vraiment, toute petite à côté. Pourtant, il m’invita à m’y asseoir. Lentement, je m’y dirigeais, et je m’y hissais. J’étais, en effet, vraiment toute petite sur ce grand siège de pierre.

« Heum… je crois ne rien avoir à boire qui te conviendrait. J’espère que ça ne posera pas de problème à notre… discussion ? »

Je souris plus largement, croisant les jambes. Mes pieds nus étaient sales, et ma robe flottant avait de légers accrocs. Toutefois, je crois que je conservais encore ma dignité.

« C’est l’intention qui compte. Avoues que c’est tout de même mieux qu’un chantage ou que des menaces. C’est plus… Propices aux langues qui se délient.

Mon regard le fixa alors, bien moins hostile que tout à l’heure.

« Et bien… discutons donc ! »

Je croisais les bras à mon tour, et entamais cette discussion.

« Tu m’as dit avoir besoin de troupe. De chair à canon en quelque sorte. Je pourrais t’en procurer. Je ne garantis pas la fraîcheur, cependant. Mais en retour, il me faut bien quelque chose. Oh, je pourrais le faire gratuitement. Mais il me faut l’assurance que tu n’abuserais pas de ma générosité. »

Je m’installais plus confortablement, posant un bras sur l’accoudoir énorme, et repris.

« Toutefois, je dois te prévenir que je n’ai pas fait ce que tu me demandes depuis près de dix ans. Tout à l’heure, avec le gamin, ce n’était qu’un rappel d’âme dans un corps fraîchement décédé. Si tu veux une armée obéissante, je pense que l’âme n’est pas nécessaire. Il te faut juste des corps animés, prêts à se jeter dans la mêlée sans peur ni indiscipline, c’est ça ? »

J’essayais de biaiser. Parce que ranimer les corps, je pense pouvoir le faire. Je n’ai pas cessé d’y cogiter depuis tout à l’heure. La seule chose qui posait problème, c’était l’âme. Mais il était toujours possible d’animer un corps. C’était comme de la glaise en fait. Comme un golem. Oui, voilà. C’était le mot.

« En gros, ce que je te propose, c’est une armée de golem, insensible à la souffrance, et dont tu peux augmenter la puissance avec une rune. »

J’expirais bruyamment en m’étalant sur le siège. Il n’y avait pas à boire, mais peut-être y aurait-il à manger ?

« Y a-t-il quelque chose que je puisse manger ? »


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