Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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De la chair à l'esprit... (Grace)

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Archangel

De la chair à l'esprit... (Grace)

mardi 09 juillet 2013, 05:47:49

C'est d'abord une petite brise, un souffle léger, qui frôle le visage de l'endormi au bord du lac. Dans la moiteur ambiance, ce léger souffle de fraîcheur a quelque chose d'imprévu voire d'inespéré.
Je suis tout engourdi, comme si j'avais dormi depuis des heures. Pourtant, quelque chose ne va pas ! Impossible de savoir ce qui m'a mené là, juste un flash, un peu comme si j'avais rêvé, une maison, une maison aux lumières tamisées, un immense salon avec des canapés de taffetas pourpre, des bouteilles vides et encore des tintements de verre, des rires cristallins pour certains et gras pour d'autres, et puis un escalier,:pas tout seul mais à la suite d'une femme, ses yeux oui ses yeux je ne peux m'en détacher, comme s'il ne restait qu'eux tandis que mon corps semblait me quitter.
Et me voilà là... Pourquoi ? Comment ? Je ne sais, mais j'y suis.
« Monsieur, Monsieur, le parc va fermer, il est six heures », la voix d'un homme déchire ma méditation. Cette fois, j'ouvre les yeux ; un homme avec une casquette bleue est comme penché sur moi, presque inquiet que je ne réagisse pas. Le parc ? Quel parc ? Quel au-delà ai-je encore traversé pour venir ici ? Je me relève, m'appuyant sur les coudes, sentant le froid de ma dague contre ma cuisse. Pourvu que l'autre ne la remarque pas ! Je n'ai même pas le temps de savoir ce que je fais là, qu'il faut que je m'en aille. Le garde ne semble rassuré de la mission accomplie que lorsque je suis enfin debout.
Opportunité pour moi de découvrir ce lieu où je ne sais par quelle magie je suis arrivé. A peine au loin du parc que je dois quitter, des arbres, une forêt, quelque chose d'intemporel. Le garde finit enfin sa « mission » en me voyant quitter son enclos ; c'est là-bas que je serai en sécurité, que je pourrai réfléchir, du moins essayer de rassembler les pièces d'un puzzle temporel...
Et là, au milieu des arbres, comme si je retrouvais quelque souvenir solide, comme si je retrouvais un univers familier – qu'y a-t-il de plus semblable que deux arbres ? -, je peux enfin réfléchir, essayer de retracer mon passé, mon chemin, mes dernières heures. Le jour décroit, j'avance sur le chemin ombragé, je vérifie ma dague d'un geste discret, rien ne peut m'arriver, physiquement du moins. Le chemin se resserre, très étroit même et plus sombre bien que la nuit ne soit pas encore tombée. C'est étrange cette impression d'être comme dans un étau !
Et soudain, sans que je n'ai pu deviner l'attaque, sans même que j'aie ressenti quelque main me toucher, comme si une force invisible jouait de moi, je me trouve saisi et projeté à travers ce chemin, comme un boyau presque trop étroit ; rien pour m'accrocher, incapable de saisir ma dague, et contre quel ennemi d'ailleurs ? Je viens à peine d'arriver dans un univers que je ne connais pas, que m'en voilà happé, extrait, blackboulé, éjecté même... projeté à terre, dans un endroit comme la copie d'avant ! Oui, avant, mais dans l'ordre inverse, le chemin, les sous-bois, le parc, et même des maisons au loin. Une ville comme le miroir d'où j'étais ?
« Modifié: mardi 09 juillet 2013, 22:22:53 par Archangel »

Grace

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Re : De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 1 mardi 09 juillet 2013, 23:43:32

La ville était une sorte de reflet, à la fois différente par certains aspects, mais néanmoins familière. Cela dit, toutes les villes avaient des points communs et étaient conçues selon des principes proches, en règle générale. L'architecture était tout de même différente dans cette ville d'un autre monde, tout comme la population, autrement plus étrange que sur Terre. Ici, les êtres ne semblaient pas obéir aux mêmes règles ou à la même logique, mais il ne fallait pas s'attendre à retrouver exactement la même chose quand on changeait de monde, de dimension ou de plan. Les choses étaient ainsi...

Au loin se détachait une maison en particulier, une maison ronde aux lumières tamisées dont s'échappait une musique d'ambiance à la fois douce et agréable. De loin, la maison ressemblait à une jolie maison de plaisirs, décorée avec beaucoup de goût et bien entretenue. L'aspect extérieur donnait envie de pénétrer à l'intérieur afin de la visiter. En fait, la maison semblait même appeler ceux qui la regardaient. Telle une charmante sirène, elle les attirait et les invitait à entrer. Cet endroit semblait rempli de délicieuses promesses...

Et, en effet, l'intérieur était tout à fait conforme à l'idée que l'on pouvait s'en faire : il y avait du mobilier luxueux et confortable, de charmantes demoiselles et des clients qui discutaient, voire même débattaient, avec les filles en question, toutes très belles et vêtues de robes qui mettaient en valeur leurs formes et leurs charmes.

Une créature accueillait les clients dès l'entrée : une jeune femme blonde et ailée dont la beauté était aussi envoûtante que les lieux. Il s'agissait visiblement de la maîtresse de maison. Elle souriait avec tendresse en saluant les clients. Son décolleté généreux et ses jambes en partie nues à cause de sa tunique moyennement longue étaient de véritables invitations aux caresses, appelant des mains fermes et viriles.

Grace - car c'était elle - observa le jeune homme avec curiosité et se courba poliment devant lui, lui offrant une vue plongeante et donc agréable par la même occasion, avant de prendre la parole d'une voix douce, tout à fait courtoise et on ne pouvait plus charmante :

"Bienvenue dans ma maison de plaisirs, l'ami ! C'est la première fois que l'on vous voit ici, non ? C'est un plaisir d'accueillir un nouveau client en ces lieux."

Archangel

De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 2 jeudi 11 juillet 2013, 13:10:13

Pareils et différents, je ne sais ce qu'était ce boyau, mais, là où il m'a conduit, il y a comme un mélange des genres, ce que je connaissais et ce qui me paraît incongru. Les formes, les couleurs, les allures, il y à la fois de mon passé, et d'un autre monde. Mais plus rien ne doit m'étonner...
pourtant, au creux de ce qui aurait pu être ailleurs, une maison retient mon attention, bâtie comme si elle était une alchimie entre une maison « boîte à bonbons » et une maison de poupées. Pas d'angles droits si violents, mais des courbes comme sait en avoir le corps des femmes. Pas de teintes délavées ni criardes, mais une harmonie de pastels subtilement mis en valeurs par des lumières douces. Ces lumières, tamisées même, comme celles d'une maison des plaisirs. Et cette musique, cette mélopée même, qui traversait les chemins et les gens pour venir jusqu'à mes oreilles, me susurrer « Viens, pénètre en moi, laisse-moi te happer ».
Une maison des plaisirs ! Une autre ! Comme celle où j'étais passé de vie à trépas ! Le même piège ! On ne m'aura pas une deuxième fois ! Et pourtant... Pourquoi cette beauté m'appelle ? Pourquoi cette musique m'envoûte ? Pourtant, la méfiance demeure, heureusement. Et, même si je m'en approche, je prends le temps de regarder par la fenêtre, une baie ouverte aux regards, une vitrine des plaisirs dispensés. Et, s'ils sont aussi envoûtants que les belles demoiselles que j'y aperçois, et aussi enjoués que les rires des messieurs qui s'y tiennent, ce serait dommage de ne pas s'y rendre...
Des demoiselles envoûtantes certes, mais dont le charme n'est rien comparé à la beauté magnétique de celle qui, sur le seuil, semble m'attendre ! Jamais, même au gré de plusieurs vies, il ne me semble avoir vu pareille grâce, ni ressenti pareille fascination. Elle est si belle avec sa crinière dorée, mais... Euh, il y a quelque chose qui me perturbe : elle a des ailes ! De mes souvenirs, seuls les anges ont des ailes ; mais, vu comme ce monde semble étrange, je ne vais pas me formaliser, d'autant plus que  sa silhouette, de sa poitrine à ses jambes fuselées, est garante de plaisirs eux aussi fascinants.

"Bienvenue dans ma maison de plaisirs, l'ami ! C'est la première fois que l'on vous voit ici, non ? C'est un plaisir d'accueillir un nouveau client en ces lieux."

Même sa voix est un enchantement ; je ne sais quel est ce monde mais, par certains côtés, il ressemble au Paradis qui m'a toujours été refusé. Un ange dans une maison de plaisirs au Paradis, je dois rêver...

« Bonjour, belle dame, vous êtes d'une grâce à nulle autre pareille. »

Mes paroles me paraissent bien fades, comparées au battement de mon cœur, quand je me perds dans ses yeux. Ses yeux ! Attention ! C'est en me perdant dans les yeux d'une autre tenancière que je me suis perdu moi-même de la vie.

« Et vos yeux, ils sont comme magnétiques, eux aussi me disent d'entrer en votre maison. »

Histoire de lui montrer que je ne serai pas dupe, au cas où elle me tendrait le même piège que sa consoeur. Mais, s'il n'y avait que ses yeux... Ses seins, que je ne pus que deviner, lorsqu'elle se pencha pour me saluer, me disaient aussi « Entre, découvrir des plaisirs inconnus »...

Grace

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Re : De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 3 jeudi 11 juillet 2013, 18:27:53

Les ailes de la jeune femme étaient d'autant plus étranges qu'elles ne ressemblaient pas à des ailes d'oiseau, comme celles des anges ou d'autres créatures mythiques, mais bel et bien à des ailes de chauve-souris, à savoir de grandes membranes. Bien sûr, cela n'entachait en rien sa beauté exceptionnelle, voire même surhumaine, mais ça surprenait malgré tout ceux qui posaient les yeux sur elle pour contempler son corps magnifique.

La demoiselle ailée rougit comme une jeune fille en entendant les compliments de l'homme et rit légèrement en détournant le regard, gênée. Comme tout le reste de sa personne, son rire était charmant : à la fois chantant, clair et agréable. On pouvait croire qu'on ne savait quelle divinité avait conçu cette jeune femme afin d'être un pur concentré de charme et de séduction. D'ailleurs, c'était peut-être la réalité, mais dans ce cas, quel dieu avait pu être aussi vicieux pour créer une jeune femme d'une telle beauté et avec des attributs féminins aussi généreux ? Il fallait être assez pervers pour avoir une telle idée en tête... Mais, au fond, connaissant certains, c'était possible.

Au bout d'un moment, après avoir rapidement manifesté sa gêne en se mordillant un peu la lèvre inférieure, la délicate Grace sourit doucement, puis répondit en susurrant assez sensuellement (ce dont elle n'avait pas pleinement conscience) :

"Vos mots sont ceux d'un poète, non ? C'est un honneur d'accueillir l'un des maîtres des vers en ces lieux, monsieur ! Nous apprécions ce genre de plaisirs. Je me nomme Grace et je suis la maîtresse de maison, toujours prête à satisfaire nos clients. Que dis-je... Client est un bien vilain mot. Nos convives, nous dirons plutôt. C'est un mot bien plus agréable. Que puis-je faire pour vous ?"

Elle le regarda fixement en attendant sa réponse, sa poitrine en partie révélée par son décolleté se dressant fièrement sous ses yeux et appelant ses mains de ses vœux. La jeune femme qu'il admirait était visiblement la tentation incarnée...
« Modifié: jeudi 11 juillet 2013, 18:33:31 par Grace »

Archangel

Re : De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 4 jeudi 11 juillet 2013, 20:04:37

Si l'au-delà me rejette chaque fois pour m'offrir la renaissance face à une telle beauté, je veux bien vivre mille vies ! Par comparaison, la maison des plaisirs où je mourus n'était qu'un sordide bouge, et sa patronne une hideuse matrone.
Je n'arrive pas à trouver la moindre imperfection à celle qui me fait face, et dont je ne connais rien, ou si peu, mais elle m'inviterait en enfer que je l'y suivrais volontiers. Pourtant, tout être un tant soit peu réfléchi pourrait s'inquiéter de ses ailes qui, vues de près, sont certes diaphanes, mais peut-être cachant des crochets comme ceux des chauves-souris, et dont la moindre piqûre m'enverrait ad patres. Ou encore se demander comment une belle femme de bonne éducation, maniant fort à propos le verbe avec une intonation qui convaincrait même le plus incrédule, était ainsi à accueillir le chaland à l'entrée d'une maison de débauche qui en taisait le nom.
Chaland, que nenni ! Elle a elle-même dit que je suis son convive... et, finalement, en tant que convive, je ferais bien festin de son corps. Mais nous verrons cela plus tard ; savourons déjà le plaisir d'être flatté en tant qu'homme de lettres, par celle qui est donc la maîtresse de maison, ce qui a de quoi surdimensionner mon ego.

« Le chemin qui m'a mené jusqu'à vous, gente dame, serait bien trop long à expliquer, et peut-être même me trouveriez-vous alors juste bon à finir au fond d'un asile, mais je le reparcourerais volontiers si j'avais la certitude d'à nouveau voir vos joues délicatement rosir. »

Certes, j'ai envie de lui dire que, l'apercevant de loin, je lui avais trouvé une silhouette euh disons troublante pour rester convenable, ou encore que je vais finir par lui sauter dessus si elle continue à me suggérer autant de voir ce qui se cache sus son décolleté ; mais je risquerais de rompre le charme, et ce serait dommage.

« Et, maintenant que je suis ici, envoûté par votre charme, je n'aspire plus à en repartir, tant je me sens soudain impatient de connaître des plaisirs dont je n'aurais jamais imaginé l'intensité auparavant. »

Grace

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Re : De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 5 jeudi 11 juillet 2013, 20:35:33

La succube sourit après avoir écouté ce que l'inconnu avait à dire. Décidément, ce dernier n'était pas avare en compliments et en distribuait sans qu'on ait eu besoin de le lui demander. C'était tellement rare quand elle y pensait... Tous les gentilshommes étaient très loin d'être aussi galants que ce nouveau convive. Elle comptait bien le garder un long moment chez elle. Quand on tombait sur ce genre d'individu, il fallait tout faire pour le conserver : les hommes de son genre étaient rares et donc d'autant plus précieux...

Elle s'avança lentement et prit tendrement ses mains en le regardant dans les yeux. Après un court instant, elle prit la parole d'une voix rassurante et toujours aussi plaisante :

"Monsieur, je vous crois sur parole. Il n'y a rien de fou en ce monde ou dans les autres. Je suis moi-même un être d'ailleurs, comme vous avez pu le deviner par mon apparence. Je suis ce que l'on appelle une succube, un démon de la luxure... Du moins, en théorie. Il serait insultant de me résumer à cela. Nous sommes tous bien plus que ce que nous paraissons, n'est-ce pas ?"

Elle ne lui laissa même pas le temps de répondre et poursuivit en souriant :

"Je pense que nous pouvons offrir des plaisirs dont vous ne soupçonnez pas l'intensité, monsieur. Notre maison des plaisirs intellectuels permet à chacun de stimuler son esprit et de jouir d'une grande extase spirituelle. Nous tenons à permettre à l'esprit de chacun de s'élever vers de plus hautes sphères. Cette idée n'est-elle pas séduisante ?"

Elle se pencha en se fendant d'un plus grand sourire, offrant de nouveau une magnifique vue plongeante sur les "hautes sphères" vers lesquelles de nombreuses mains avaient sans doute rêver de s'élever, et attendit sa réponse en le fixant du regard, non sans une certaine impatience.

Archangel

Re : De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 6 jeudi 11 juillet 2013, 23:13:27

Comment ai-je fait pour débarquer ici, et quasi aussitôt me trouver face à une femme décidément hors du commun ? Quel être malicieux a filé cette trame ? Ma mère se serait-elle enfin souvenu de moi, au point de me mener à LA femme de mes vies ? A moins que ce ne soit mon aïeul qui n'ait mis sur ma route une adversaire à ma hauteur ? Quelles que soient les raisons, je suis déjà prisonnier de ses yeux.
Et pas que de ses yeux, même ! La luxure dans une maison des plaisirs, ça a de quoi me rendre définitivement fou.

« Une succube, j'ignorais que cela existât, jusqu'à ce nos chemins se croisent. Pour moi, vous êtes d'abord le raffinement, l'élégance, le charme, et pas qu'en apparence j'en suis certain. J'avoue que, pour moi, la luxure est avant tout l'étreinte sans limites entre un homme et une femme, et je ne vous cacherai pas que j'apprécie. Je voudrais bien vous croire sur ces hautes sphères mais, m'étant permis de regarder par la fenêtre en arrivant, il m'a semblé que les hommes présents n'étaient pas en quête d'extase intellectuelle ».

Si elle pouvait savoir à quel point, en fait, je me moque de ces imposteurs qui traînaient avachis dans des fauteuils, faisant mine de discuter, tout en lorgnant vers quelque dessous de la demoiselle qui leur faisait conversation ! Tandis que moi... Justement moi... Moi qui suis avec la plus exquise des femmes, ou plutôt des succubes... Moi qui suis prêt à tout pour aller au sommet de « ses » hautes sphères ou en parcourir de plus secrètes intimités encore... Mais, même avec la poésie, je ne peux lui dire ainsi !
Les yeux dans les yeux, parce que je ne saurais rien lui refuser, à moins que ce ne soit pour mieux donner l'illusion :

« Avec vous, je ne vois nul obstacle insurmontable pour m'élever vers toutes les hautes sphères que vous m'offrirez. »

A défaut de lui dire, je puis manifester mon intérêt pour toutes les luxures dans lesquelles elle m'entraînerait, et Dieu, ou plutôt Satan, seul sait combien doit être riche cet éventail.

« Je vous suis, les yeux fermés... »

Grace

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Re : De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 7 jeudi 11 juillet 2013, 23:42:36

Grace écouta l'homme en souriant, mais perdit son sourire quand il évoqua l'idée que les hommes présents en ces lieux puissent être là pour autre chose que des plaisirs intellectuels et pleinement platoniques. Elle manifesta son indignation en répondant :

"Détrompez-vous, monsieur : tous les hommes présents en ces lieux sont des intellectuels, des érudits, des lettrés, des savants, des artistes... Je ne dis pas qu'ils sont dépourvus de tout vice, mais ce sont des hommes et aucun homme n'échappe au péché de luxure parce que c'est... Comment dire expliquer cela... C'est dans la nature des êtres vivants d'apprécier les plaisirs de la chair et de succomber à la tentation. Il est extrêmement difficile de lutter contre ces désirs et ces pulsions dont nous sommes les esclaves.

En tant que succube, je connais ce problème mieux que quiconque en ce monde. Je parais très bien me contrôler, mais c'est parce que je fais preuve d'une discipline exceptionnelle. Je suis certaine que tout le monde peut y parvenir et c'est la raison pour laquelle j'ai fondé cette maison de tolérance des plaisirs intellectuels il y a des années. Il est vrai que les femmes y sont toutes très belles et vêtues de tenues légères, mais c'est précisément pour pousser les hommes à mieux résister à leurs envies. C'est en quelque sorte une épreuve, mon ami."

Elle retrouva ensuite son sourire et répondit au reste en prenant ses mains entre les siennes, ses doigts caressant les siens avec la plus grande délicatesse, tout en arborant une expression chaleureuse et accueillante sur le visage :

"Exprimez vos désirs, mon ami, et cette maison exaucera tous vos souhaits. Je sens en vous des désirs enfouis qui attendent d'être révélés ! Libérez-les donc ! Je vois très bien qu'ils vous tourmentent et vous empêchent d'accéder à la sérénité. Allez..."

Après ces encouragements sincères, elle lâcha ses mains et attendit, les bras croisés sous sa poitrine qui menaçait presque de s'échapper du décolleté, exacerbant les désirs qu'elle pouvait provoquer chez les hommes, en particulier son interlocuteur.

Archangel

Re : De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 8 vendredi 12 juillet 2013, 13:06:20

Sa réponse me glace au point que, me rappelant que je suis face à un démon, fut-il celui de la luxure, et néanmoins un être pouvant prendre les plus belles apparences pour dissimuler les plus sombres desseins, je porte instinctivement la main à ma cuisse, là où est fixé l'étui contenant ma dague. Mais, si l'enchanteresse maîtresse blonde de ces lieux se transformait en un être difforme à la queue fourchue, je ne pense même pas que j'aurais le temps de réagir !
Fort heureusement, son emportement est aussi intense que fugace ; mais, passer du sourire au fiel puis de nouveau au sourire, ce n'est pas pour me rassurer. Autant, cependant, entrer dans sa ligne de pensée ; la luxure de l'esprit peut être agréable, même si la luxure de la chair serait...

« J'admire votre maîtrise, en tant que succube, de ne pas vous jeter sur tout homme qui troublerait vos sens, ou qui simplement servirait à satisfaire quelque désir passager. Mais je dois vous avouer que, derrière ma façon à jouer des mots, je n'affiche pas une telle sérénité. Non que vous pouvez craindre que je me jette sur vous tel un animal en rut, mais ce serait vous mentir que de prétendre que votre charme, tout comme l'élégance de vos habits, me laissent insensible. »

J'espère que je l'ai convaincue ; une fois dans cette maison de tolérance dédiée aux plaisirs de l'esprit, je verrai, quoique manier les mots pourrait peut-être...

« Je souhaiterais, Madame, avant de pénétrer en ce lieu, que vous me disiez dans quel monde nous sommes, et en quelle année de grâce nos chemins viennent-ils de se croiser. Et, après cela, j'aurai un autre vœu à formuler, celui d'y entrer à votre main. Ce serait un honneur. »

A ces mots, je sens le combat en moi, entre le Bien qui me voit enfin m'élever au dessus des vilenies que j'ai autrefois tant commises, et le Mal qui me pousse à saisir le moindre prétexte pour arriver enfin à abuser du corps de la maîtresse des lieux. Elle qui a parlé de mes « désirs enfouis » ne peut imaginer l'antagonisme entre le Bien qui y voit mon désir de manier les mots pour qu'ils deviennent caresses orgasmiques, et le Mal qui y voit mon désir charnel de culbuter mon hôtesse fut-ce malgré elle. Pourvu que je puisse préserver cet équilibre, et qu'elle ne décèle pas mon trouble...

Grace

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Re : De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 9 vendredi 12 juillet 2013, 16:46:20

Après avoir écouté les confessions de son interlocuteur, la succube se contenta de hausser les épaules, visiblement peu surprise par la révélation. À dire vrai, elle semblait même carrément blasée, comme une personne qui en avait complètement l'habitude. Elle le confirma d'ailleurs quand elle lui répondit d'une voix qui exprimait sa lassitude :

"Oui, je suscite souvent ces envies chez les hommes. Je le sais parfaitement...  Je ne serais pas une succube réussie si j'étais incapable de tenter qui que ce soit avec mes charmes naturels, n'est-ce pas ? Malheureusement pour moi, ma beauté est telle que les hommes y résistent rarement et je ne compte plus tous ceux qui ont eu l'idée de glisser leur main dans mon décolleté ou sur mes cuisses... Ensuite, ils apprennent à se calmer. Vous voyez, ils finissent par comprendre qu'une femme est bien plus qu'une paire de lèvres, une paire de fesses et une paire de seins. C'est triste, mais bien des membres de la gent féminine résument les femmes à cela...

Oh, à propos de lèvres, et je parle bien de la bouche, non d'une autre partie de mon anatomie..."

Elle s'interrompit pour reprendre son souffle, puis reprit, le visage grave :

"Ne vous avisez jamais de m'embrasser ! Si jamais il vous en venait l'envie, oubliez cette idée ! Un simple baiser vous tuera sur le coup. Le contact de ma bouche est mortelle pour la plupart des êtres vivants. Seuls les démons et les êtres supérieurs peuvent espérer y survivre. Pour un homme mortel, c'est aussi létal que le pire des poisons. Je ne veux pas avoir votre mort sur la conscience, donc..."

Elle s'arrêta de nouveau, gênée et l'air triste, avant de continuer :

"Pelotez-moi, si vous êtes incapable de résister, mais de grâce, ne vous approchez jamais de mes lèvres, pas même pour les frôler ! Pas même avec les doigts... Jamais !"

Elle laissa un silence après avoir prononcé cet avertissement. Au bout de quelques secondes, elle répondit au reste des propos de l'homme :

"Nous sommes en 2013, dans un plan ou une dimension se nommant Terra, plus précisément dans la ville que l'on nomme Nexus. Quant à votre vœu, je ne vois aucune raison de ne pas l'exaucer, mon bon ami..."

Elle prit donc doucement sa main et avança avec lui afin de la conduire vers un divan, où elle l'invita à prendre place afin de lui offrir une coupe de vin. La boisson était particulièrement douce et fruitée. C'était un de délice au sein d'une maison qui pouvait en offrir bien plus...

Archangel

Re : De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 10 samedi 13 juillet 2013, 00:10:07

J’avais été provocateur dans mes mots, mais je ne m’attendais pas à une réaction aussi dépitée. Les yeux de la maîtresse de maison sont si différents, moins pétillants même, lorsqu’elle me répond par sa lassitude envers les hommes qui ne songent qu’à son corps. Elle est pourtant une succube, m’a-t-elle dit, dont le pouvoir voire la mission est de faire craquer tout homme vers le péché de chair. Et pourtant, ce semble être le contraire qu’elle désire, comme si elle voulait que les hommes comprennent enfin que, derrière un charme visant à la perfection, se cachait aussi un esprit érudit. Serai-je le premier à comprendre cela ?
J’ai envie de la connaître, je le sens au plus profond de moi ; mais je n’ai pas envie de la bousculer, il y a quelque chose, comme un surcroît de conscience, qui me dit d’être mesuré, de ne pas être outrancier, de savoir doser, de savoir apprécier. Cependant, il y a une petite voix insidieuse qui me pousse à oublier cette galanterie, et à passer tout de suite à l’acte charnel. Avec les mises en garde qu’elle m’a faites ? Avec son baiser dont je ne réchapperais pas ? Au mins cette vie aura-t-elle connu son apothéose, même si elle fut courte. Mais je veux davantage, sans la bousculer !

« Vous peloter ? Vous plaisantez ! Je laisse cela aux rustres et aux goujats, qui n’ont nul raffinement pour prendre soin d’une femme. Je déteste cette rapidité qui engendre une frustration. Epicurien même en ces moments-là, j’aime qu’ils soient infinis… »

Mais cela, c’était avant, en cette époque où la notion de chevalerie avait un sens. En 2013, dans cet endroit qui ne serait même pas sur terre, les mœurs ont peut-être changé. Ceci explique que je ne reconnaisse plus rien. Même ce qu’elle appelle vin semble différent. Avec un goût toutefois divin.

« Ce nectar est une merveille, Madame ; il a été choisi avec goût, et servi avec élégance. Il fait, pour moi, partie des plaisirs non charnels, mais tout à fait à leur place dans une maison des plaisirs. »

Tout en portant la coupe à mes lèvres, je regarde les siennes. Le baiser mortel, comme celui de l’insecte. Combien de morts ces lèvres ont-elles à leur actif ?. C’est vrai que, si elle ne m’en avait pas avisé, j’aurais fini par craquer. Et je la voulais près de moi :

« Me ferez-vous le plaisir, Madame, de vous asseoir sur ce divan à mes côtés ? »

Peut-être ne m’a-t-elle accueilli que comme un convive parmi d’autres, et qu’elle allait retourner à la porte en quête de quelque autre. Mais, cela, je ne le veux pas ; son charme est magnétique, et je suis prêt à tout pour…

Grace

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Re : De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 11 samedi 13 juillet 2013, 12:53:57

La belle succube sourit au compliment sur le vin, puis répondit à sa question sans quitter ce joli petit sourire qu'elle arborait quasiment en permanence, sauf quand son humeur ne le lui permettait pas.

"Bien, je ne comptais pas m'en aller, monsieur. Quand une hôtesse accueille un convive, elle doit accompagner ce dernier jusqu'au bout et rester avec lui jusqu'à ce qu'il quitte les lieux. La maîtresse de maison ne fait pas exception à cette règle."

Elle joignit donc le geste à la parole et vint s'asseoir près de lui en l'observant. Elle devait avouer qu'il était de compagnie agréable et même plutôt séduisant dans son genre... Elle avait vu bien pire parmi les différents convives qui avaient mis les pieds en ces lieux. En général, elle s'abstenait de porter un jugement et restait toujours courtoise, mais les convives ne faisaient pas toujours preuve du même respect à son égard ou à l'égard des différentes hôtesses qui travaillaient ici...

Elle se contenta de sourire un moment, puis prit l'une de ses mains pour la masser délicatement. C'était un autre principe qu'elle avait enseigné à ses hôtesses, qui étaient également ses disciples : il fallait sourire le plus souvent possible et tout faire pour mettre son convive à l'aise. Il fallait apaiser l'ambiance et instaurer un climat de confiance. S'il y avait une chose que la succube maîtrisait d'ailleurs à la perfection, c'était bien cela.

Après quelques secondes de ce massage, elle demanda avec tendresse :

"Alors, de quoi voulez-vous donc parler ? D'arts et de lettres ? De poésie ? D'amour ? Aucun de ces sujets n'est tabou en ce lieux... Nous sommes toutes des passionnées de tous ces nobles domaines. Nous apprécions à leur juste valeur les vers d'un poète ou les notes d'un musicien. Nous sommes en extase quand nous lisons les écrits d'un grand écrivain. Nous aimons les savantes combinaisons de mots qui nous transmettent des idées et des concepts nous aidant à élever nos esprits... Et vous, aimez-vous tout cela ?"
« Modifié: samedi 13 juillet 2013, 13:00:41 par Grace »

Archangel

Re : De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 12 samedi 13 juillet 2013, 14:29:48

Son sourire est absolument exquis ; je l'ai fait fuir une fois, et je m'en veux encore. Mais je ne dois pas oublier qu'elle m'a elle-même avoué être une succube. Pourquoi, sous cette apparence « chaste » ne jouerait-elle pas un double jeu, pour mieux me prendre dans ses filets ? Savourons, tout en restant sur nos gardes ; j'espère sincèrement ne pas avoir à percer de ma dague une si jolie poitrine que, malgré sa « pudeur » elle met fort en avant.

« J'aimerais, Madame, que vous n'employiez plus ce terme d'hôtesse. Si, pour vous, il désigne à juste titre la maîtresse des lieux accueillant un invité, il me paraît presque trop simple eu égard à la grande classe qu vous dégagez, et il semble mettre comme une invisible frontière entre nous. »

La flatterie et le respect, deux armes pour demeurer près d'elle, et aussi pour assurer une distance suffisante. Mais suis-je réellement méfiant, ou suis-je en cours de tomber amoureux ? La réponse, je crains de la connaître, et la douceur de ses mains entourant la mienne fait battre mon cœur d'un élan que je reconnais immédiatement. Moi, le rustaud et le goujat, le voyageur et l'instable, voilà que je suis conquis par une femme toute en nuances, alors que d'ordinaire je me jette sur tout ce qui porte jupon.
Pour elle, je laisserais les armes et je ne serais que poète...

« Comme je vous l'ai dit, Madame, je viens de loin, de très loin même, en fait dans les siècles. Pour d'invraisemblables raisons, l'au-delà m'est refusé. Au fil des siècles, j'ai pourfendu et j'ai tué, mais j'ai aussi sauvé et construit. J'ai vu la beauté du monde et la laideur de l'immonde. Aujourd'hui, le paladin que je suis voudrait déposer les armes en votre demeure, et n'être plus qu'un poète louant l'amour, l'amour sous toutes ses formes car il peut être caresse d'un mot ou grain d'une peau, furtivité d'un regard ou intensité d'une étreinte. »

En disant cela, je réalise que je ne sais pas moi-même où j'en suis vraiment. Juste ici pour quelques instants, ou déjà avec le désir de ne plus m'éloigner de la maîtresse des lieux ?

Grace

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Re : De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 13 samedi 13 juillet 2013, 18:40:03

Grace sembla surprise par la requête de son client. Ce n'était après tout qu'un mot avec lequel elle n'avait strictement aucun problème, d'autant plus qu'elle le trouvait tout à fait innocent et respectable. Pour elle, cette demande était assez étrange... Comme à son habitude, elle le fit d'ailleurs savoir en exprimant librement et sans méchanceté ce qu'elle en pensait :

"Le terme d'hôtesse désigne toute femme travaillant ici dans le but d'accueillir les convives et de les aider à se sentir à l'aise. Monsieur, il ne faut pas oublier que la relation qui noue lie aux convives est avant tout professionnelle, en quelque sorte. Certes, vous désirez me complimenter et c'est tout à votre honneur, mais toujours est-il que le lien qui nous unit reste avant tout professionnel. Cette barrière vous dérange peut-être, mais elle ne me pose aucun problème parce qu'elle nous protège tous les deux.

Nous sommes là afin de procurer du plaisir intellectuel, voire un accomplissement spirituel, une chose que l'on ne peut acquérir aisément en temps normal, pas même dans les hauts lieux de la connaissance. Ici, les grands esprits peuvent se rencontrer et parler librement."

Le reste de ses paroles fit quelque peu rougir la succube. C'était très bien de déposer ses armes pour devenir paladin, mais ça l'était nettement moins de parler d'une étreinte, ce qui impliquait donc un acte charnel, une chose à bannir, comme la succube l'avait dit. Bref, "l'amour sous toutes ses formes", ce n'était pas quelque chose que la succube désirait franchement.

Une fois encore, elle ne cacha pas son opinion sur la question et bredouilla :

"Monsieur, ce que vous dites est tout... Tout à votre honneur, mais... Ce n'est pas correct de parler de l'amour comme ça. Nous ne célébrons que l'amour chaste. Le plaisir des sens, oui, mais autrement que par le... Enfin, ce que l'on appelle le sexe de nos jours. Sincèrement, vous... Vous vous imaginez pouvoir m'étreindre ? Vous le désirez ?"

Elle le regardait intensément, attendant sa réponse.

Archangel

Re : De la chair à l'esprit... (Grace)

Réponse 14 samedi 13 juillet 2013, 19:34:46

Décidément, cette femme a de la répartie ; elle réagit très vite sitôt piquée au vif, voire simplement contredite ou contrariée, mais elle est aussi très lettrée et son sourire est un vrai enchantement... tout comme sa poitrine d'ailleurs. Autant lui préciser, cependant :

« Madame, vous avez établi une barrière claire et infranchissable entre nous ; je n'en disconviens pas. Toujours est-il que, dans le monde d'où je viens, parler d'une hôtesse envers son hôte signifie que l'un est au service de l'autre. Or, moi, je tiens à ce que nous soyons sur un pied d'égalité. »

Au moins les choses sont claires ; je suis là parce que je le veux, aussi parce que j'ai craqué devant un regard, un sourire, une poitrine, je l'avoue. Mais à trop s'effacer devant moi, à trop insister sur sa disponibilité envers moi, elle va me laisser imaginer des choses qui vont la faire rougir, voire la fâcher ! Là aussi, une précision s'impose :

« Que vous le vouliez ou non, Madame, l'amour existe aussi par les étreintes, et il est source de ravissement pour bien des êtres. Si tant est que je vous eus désirée dès que je vous ai vue, que je vous désire en ce moment perdu dans votre regard, que je vous désirerai au fil de nos échanges verbaux, ces désirs resteront à tout jamais enfouis au royaume des illusions perdues. Et vous n'en saurez rien... »

En fait, j'avais tellement envie de lui murmurer : « Ben tiens oui que je désire t'étreindre, comme tu dis. Et pas que ça d'ailleurs... ». Mais très mauvaise suggestion de mon côté rustre, car c'est à coup sûr rompre le charme et me retrouver dehors à tout jamais...


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