Une Flamboyante façon de faire ses preuves [Sentinel]

Ici bas, l'Enfer...

Le lieutenant Heller, surnommé Maverick, avait l'habitude des situations les plus extrêmes. Habituellement ses affectations étaient choisies par ses supérieurs pour leur difficultés ou leurs circonstances sortant de l'ordinaire, assez pour déboussoler des soldats moins expérimentés ou moins tenaces que lui.
Mais là il se sentait comme les autres hommes courant à ses cotés, totalement dépassé. Il refluait avec la masse des fantassins, dans un fracas d'explosions et le ronronnement des flammes. Putain même  la fois où un bombardement de napalm lui était presque tombé dessus il n'avait jamais sentit l'air vrombir aussi fort autour de lui, ni la température du feu l'entourant l'oppresser aussi matériellement. Il avait l'impression qu'une main géante et brûlante le serrait et que ses yeux allaient dégorger à tout instant.

"-Mais bordel qu'est ce que vous foutez contrôle ?!? On crève ici on a besoin de vos supports bordel !" éructa Heller dans son micro-oreillette à ondes courtes.
"-Les renforts ont déjà été envoyés lieutenant, les hélicos arrivent et un passage de chasseurs va balayer la zone, dégagez du périmètre au plus vite." répondit un voix anonyme dans son oreille.

Dégager d'ici, plus facile à dire qu'à faire... le feu remontait la rue où Heller s'était réfugié, les flammes se propageaient de véhicules en véhicules, sautant au rythme des voitures encore stationnée ici après l'avis d'évacuation du quartier de Seikusu où "la cible" avait été repérée. La seule chose positive c'était que la Cible était un peu plus loin, dans une avenue parallèle, et s'éloignait de sa position...

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"-Ici Delta 2 ; Nous avons la Cible en visuel, Larguons les missiles."
"-Bien reçu Delta 2."

Le pilote s'assura que le viseur holographique apparaissant sur la vitre de son casque s'alignait bien avec le système de visée de son avion puis pressa un bouton sur son manche à balais, libérant deux missiles Air/Sol. Cette démarche fut imité par deux autres jets qui formaient avec le premier un triangle parfait fendant les airs au dessus de Seikusu.
Six missiles se mirent à siffler à travers le ciel avec une synchronicité presque parfaite. Ils avaient bien accrochés la Cible et vinrent la heurter avec toute la méchanceté propre à leurs ogives qui libérèrent de quoi fendre en deux un mur de béton armé de 30 centimètres d'épaisseur.

"-Delta 2 ; Cible touchée mais pas à terre, je répète, cible touchée mais...
"-...Repassez et recommencez Delta 2!" s'énerva une voix dans le casque du leader de la formation. Une vois subitement nerveuse.
"-Roger !"

L’affirmation de l'ordre reçut fut la dernière émission de Delta 2, prit dans un air vibrant de chaleur pure les turbines des moteurs des 3 jets de la force de frappe aérienne s'enflammèrent et obligèrent les pilotes à s'éjecter, de justesse, avant de finir en torche comme leurs appareils.

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"-Général, nous venons de perdre Delta 2."

Le sous officier de liaison venait de lancer ces mots devant le Général Hamond qui, encore une fois en cette heure sombre, regrettait d'avoir promis à sa femme d'arrêter de fumer.
L'ennemi avançait inexorablement dans Seikusu et si pour le moment il était cantonné à un quartier déjà évacué il risquait fort de passer ailleurs dans les prochaines 30 minutes si rien de ce que lui et ses hommes tentaient pour se stopper n'aboutissait. Et là ce serait vraiment un massacre, si la menace atteignait les civils.

"-Où en sont les chars de combat ?" Demanda Hamond à son interlocuteur.
"-Ils sont en route général mais les flammes les obligent à changer d'itinéraire, ils seront sur la cible d'ici dix minutes.

C'était trop long et Hamond le savait, il sentit la sueur lui couler dans la nuque et se dit qu'il vendrait ses grades pour une cigarette.

"-Lancez tout ce que nous avons sur la cible, il faut l'occuper jusqu'à l'arrivée des chars !"

Il espéra que le sous-officier de liaison n'avait pas perçu le désespoir  dans sa voix. Il en était réduit à ça : gagner du temps en espérant un miracle.

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Dagon était noyé dans la joie primitive qui lui emplissait le cœur et dans la rage que nourrissait la douleur lui vrillant le dos.
Le feu l'entourait et consumait lentement les building se dressant de part et d'autre de lui, dans la large artère de la ville où il se trouvait. Au loins les Avions qu'il avait soufflé soulevaient trois départ de feu depuis qu'ils s'étaient écrasés. La seule vision qui l'entourait était celel d'un chaos de feu et de destruction et rien ne pouvait plus le satisfaire pour fêter un de ses trop rares éveils.

Il avait eu une chance dingue en trouvant des gens assez fous et cupides pour vouloir lui voler son argent, il en avait peu d'ici, mais aussi ses bijoux d'argent. Les malfrats avaient forcés Dagon à les laisser tout lui retirer alors même qu'il hurlait et se débattait sous la douleur de l'opération. Puis ils avaient filés quant il s'étaient rendus compte qu'ils avaient détroussés la mauvaise personne et qu'en lieu et place d'un homme était apparu un dragon aussi noir que furieux.
Dagon les avait vaporisé, brûlé si totalement qu'en ce moment il ne restait d'eux que de la poussière de carbone, pas même des cendres conventionnelles, puis il s'était mis en marche pour trouver une faille et repasser dans le plan de Terra.

Sauf qu'un Dragon ça ne passe pas inaperçu même quant il prend soin de ne pas trop abimer son environnement direct. l'alerte avait été déclenchée dans les minutes suivant sa libération des sceaux et l'évacuation de toute cette partie de la ville avait été conclue avant même que l'armée n'approche l'immense Dragon et ne commence à lui tirer dessus. Au départ bales et grenades avaient énervée Dagon et poussé à souffler ses flammes pour chasser ses importuns parasites qui tentaient de grouiller à ses pattes mais les missiles des avions, eux, l'avaient blessés et poussé à rester moins passif face aux efforts humains pour le chasserd'ici, ou plus clairement le supprimer de Seikusu.

Là il continuait à chercher une faille mais n'hésitait plus à tout vitrifier sur sa route, jeeps, véhicules blindés légers, troupes de fantassins. Après tout ils avaient ouvert les hostilités en premiers...

Là haut, le paradis.

Ciara volait, dos à la terre, les bras étendus en croix. Elle se plaisait à croire que c'était le vent qui la portait, qui décidait de la direction à prendre. Elle n'était pas complètement dupe, et même si elle volait un peu au hasard, la jeune femme faisait attention autant à son altitude qu'au fait de ne pas être vue des avions qui pouvaient traverser la zone. Aah, le ciel, les nuages et le vent. Cette sensation de liberté absolue, de calme enivrant, c'était sa drogue à elle, et quand elle pouvait - enfin, quand elle se l'autorisait - Ciara fonçait parcourir le ciel, profitant du couvert des nuages. Là haut, elle avait l'impression de ne plus être un danger pour qui que ce soit. Elle pouvait s'étendre, se détendre, sans penser à rien d'autre qu'à son bien être. Un petit plaisir coupable, en somme...


Mais, comme on dit, toutes les bonnes choses ont une fin. Il y eut le bruit d'une explosion, et d'une déflagration. Les yeux grand ouverts, Ciara mit un instant ce que se oreilles avaient perçu, mais décida pourtant, sans état d'âme, de quitter son petit nuage pour repartir, au plus vite, là où on avait besoin d'elle - enfin, si on avait besoin d'elle, elle se ferait un plaisir de filer un coup de main. Le lieu fut rapidement trouvé, tout du moins était-il facilement repérable. Sentinel fit un rapide tour du lieu de désastre, encore en hauteur, avant de regagner la terre ferme, près des unités militaires. Elle avait bien entendu les derniers mots du général en chef, et n'avait pas osé, avec un petit sourire, lancer un "Me voilààà." Non, elle n'était pas un miracle, elle ne le prétendait pas du tout, et ne voulait surement pas partir sur de mauvaises bases avec le militaire - surtout que les militaires et les "supers", ça ne faisait pas forcément bon ménage...

Mais ils avaient besoin d'un miracle, non ? Alors Ciara ferait de son mieux.

- Excusez-moi... ?"

On l'ignora superbement. Elle se racla la gorge, et carra les épaules : il fallait qu'elle y mette un peu plus de confiance en elle si elle voulait être entendue, lui dirait Sakuragi-sensei.

- Excusez MOI.

Hou la la. Il n'avait pas l'air commode du tout, le général en chef. Ses yeux lançaient des roquettes sur la blondinette, qui esquissa un sourire timide, coincé, et franchement pas à l'aise. Pourtant, elle ne laissa pas le temps à l'homme de dire quoi que ce soit, prenant à nouveau la parole :

- Ecoutez, le plus urgent, c'est d'évacuer les civils. Je vous laisse vous occuper de cette partie, je m'occupe du... du... Heu, dragon ?

Dragon ? Ciara ne s'était pas vraiment attendue à ça. Bouche bée, elle avança, dépassant Hamond, les yeux rivés sur ce qu'elle allait devoir affronter. Et ce ne serait pas de la tarte, ça. Elle s'était attendue à beaucoup de choses, mais pas à un vrai dragon. Un frisson lui parcourut tout le corps, mais elle n'allait pas se dégonfler. Sentinel lança donc une dernière fois un ""Sauvez les civils, ils sont votre priorité absolue !" avant de décoller.
L'air, rempli de fumée épaisse et d'odeurs désagréables, aurait pu faire tousser l'américaine, mais elle n'en fit rien ; elle agita la main comme si elle chassait une mouche devant son visage, et cela lui suffit amplement pour chasser la fumée qui la gênait. Là, en hauteur, elle avait une vue d'ensemble de ce qu'elle allait devoir affronter.

Comme qui dirait... Quand faut y aller, faut y'aller. Sentinel inspira profondément, et fonça en piqué droit vers le sol, avant de remonter d'un coup pour décrocher un coup de poing dans la machoire du dragon. Histoire que ses flammes se dirigent vers le ciel et non plus vers les habitations.

Car c'était le but premier de Ciara : éviter les morts, et... tenter de limiter la casse, si c'était encore possible.