Comme on se retrouve ! (X)

En tant qu'Ambassadrice étrangère, Circé -Faith- avait le droit d'assister à des réunions plus ou moins secrètes. Elle venait d'assister à une espèce de réunion pour décider si, oui ou non, le gouvernement japonais avait le droit d'exporter une nouvelle drogue dans les autres pays du monde. Ennuyant à souhait. Au beau milieu de meeting, la rousse s'était levée avec emportement et avait décrété que, de toutes manières, il y avait une bien grande diversité de drogues dans le monde et qu'une de plus ou une de moins ne serait pas un bien grand mal dans ce monde déjà décadent.

Et elle était parti, claquant la porte avec humeur. A présent, elle erre dans le centre commercial. La réunion ayant eu lieu dans les sous-sols du centre, elle faisait à présent le tour des rayons, essayant quelques fringues, en achetant certaines avec une joie enfantine. Surtout les robes, courtes et dont le haut est bustier. Elle porte d'ailleurs un joli bustier couleur rubis, accompagnant une jupe mi-courte, à volant, tressaillant à chacun de ses pas. Le bruit de ses talons aiguille était amplifié sur le parquet du rayon lingerie. Elle sourit en voyant l'ensemble qu'elle portait en dessous, et s'intéressa à d'autres types.

Elle se cogna par accident dans un homme assez large, qui ne prit même pas la peine de s'excuser et qui la compara à une poule de luxe vulgaire et maladroite. Son regard, vert pour aller avec cette forme humaine adoptée, reprit la teinte pareille aux yeux des aveugles. Sa chevelure, noire, reprit sa couleur flamboyante. Sa peau, qu'elle avait bronzé, reprit sa teinte légèrement hâlée. Tout son corps reprit sa forme originelle. Elle héla l'odieux homme, et le transforma, avec un plaisir sadique, en un gros porc grassouillet. Les quelques personnes autour d'elle poussèrent des cris de panique. D'un geste, elle effaça ce dernier instant des souvenirs de ces individus. Et elle continua son shopping l'air de rien, le porc la suivant en poussant des "Grouik Grouik" mécontents. Elle avait également reprit sa forme du 21ème siècle.

Des nouilles instantanées. C'étaient des foutues nouilles qui avaient attiré X au centre commercial le plus proche alors qu'il était animé par une petite fringale. Comme souvent, l'Agent avait peu d'argent en poche et avait jetté son dévolu sur ce qui était le plus simple à acheter et à consommer sur le pouce. Il avait donc trouvé refuge au Noodle Coffee, un petit magasin qui proposait les fameux pots ainsi que l'eau chaude et les baguettes destinées à la consommation. Quelques mange-debout étaient aussi à disposition et c'était là qu'X était placé, dos à la salle et face au allées et venues du couloir du centre commercial et à moitié affalé sur la tablée haute, ses éternelles lunettes noires baissées sur les yeux afin de pouvoir reluquer tranquillement toutes les filles qui allaient et venaient... Et parfois les garçons, parce que le turbulent agent avait toujours été du genre à manger à tout les râteliers.

Tout absorbé dans la dégustation de sa plâtrée de nouilles, il leva l'oreille quand quelques cris de panique s'était fait entendre. X n'avait pas bougé. L'agent n'avait rien d'un héros quelconque et ne se sentait pas concerné par les remues-ménage du quotidien des gens normaux, aussi ces cris l'indifféraient purement et simplement. Au mieux les dérangeaient ils, troublant son frugal repas.
Jusqu'au porc qui passa devant le Noodle Coffee. Un gros porc gras et sale, qui n'avait pas grand'chose à foutre là et qui attirait toute l'attention des badauds, dont celle de X qui avait levé un sourcil un peu dubitatif avant qu'il n'entende au vol une discussion entre agent de sécurité.

- Je t'assure que c'est vrai !
- Arrête le shit, Kentaro... Une bonne femme qui change un type en cochon ? Non mais N'IMPORTE QUOI !
- La vidéo confirme, la vidéo confirme !

Et tandis qu'ils débattaient, X se releva d'un bond en envoyant valser ses nouilles sur le sol avant de filer dans les couloirs. Des femmes qui s'amusaient à faire ce genre de tours étaient généralement des filles qui pensaient judicieux de copier cette salope de Circé, des sorcières de bas étages qu'X mettait au pas à grands coups de ceinturons dans un coin tranquille, histoire de leur apprendre qu'on ne copiait pas Circé, qu'on utilisait pas des sorts en pleine rue en vertu de l'article 24.2 alinéa B du code de l'Agence et qu'on ne se foutait pas l'Agent X sur le dos au risque de l'avoir partout dedans ensuite.
Arrivé sur les lieux supposés, X ne vit rien. Personne ne semblait se souvenir du porc ni de la personne l'ayant transformé ainsi, ce qui mit d'autant plus la puce à l'oreille de l'Agent. Ca puait la magie à plein nez, cette façon de faire. Mais impossible de trouver une trace... Agacé, il attrapa son téléphone et composa rapidement un numéro de l'Agence. Il entendit un simple "Clic", signal disant qu'il était entendu.

► X. Je veux les images du couloir 3 du centre commercial de Seikusu, H moins dix minutes.

Il raccrocha et attendit un instant, avant que son portable ne vibre, lui offrant l'icône d'un nouveau message qu'il ouvrit rapidement, découvrant les images demandées. Et il vit. La rousse. ELLE. Ou peut-être pas, en fait. Juste une chevelure flamboyante, mais l'angle de la caméra était à chier, lui délivrant une vue plongeante de biais. Mais au moins, il savait qui chercher ! Rangeant le portable dans la poche de sa veste de costume, il s'enfonça dans le couloir, attentif à tout les magasins, toutes les devantures jusqu'a trouver la silhouette qui évoluait tranquillement devant un sex-shop de luxe dans lequel elle entra. Sans hésiter, X lui emboîta le pas et colla une fausse carte de flic sous le nez de la caissière.

► Inspecteur Derrick, police de Seikusu. Je vais procéder à une arrestation, sortez d'ici. Dégagez. Vite.

Son ton impérieux et son regard de fou furieux ne laissa pas le choix à la gérante, qui fila plus vite que Bip Bip sur du macadam propre. Le sex-shop était vide, à part la brune. Dégainant son imposant revolver, X referma la porte sur lui et prit une voix forte qui résonna dans les rayonnages.

► Mains sur les godes, pétasse. Je t'arrête pour infraction à l'article 24.2 alinéa B du code de l'Agence sur les sorts utilisés en public. Et pour l'article 56.9, attaque sur humain. Et pour atteinte à la moralité, la coupe dégueulasse que tu te trimballe est une insulte au bon goût.

Le canon du Pacificateur de X se pointa sur la présumée sorcière. Si elle était maligne, elle comprendrait que le type qui la braquait d'un air si assuré n'allait pas se laisser avoir bêtement et qu'il valait mieux éviter de lui baver sur les rouleaux.

A force de déambuler dans le magasin, Circé commençait à s'ennuyer ferme. Le porc l'avait perdue de vue et c'était tant mieux. Cet animal l'horripilait. Elle l'aurait bien emmené à la charcuterie, juste pour le plaisir de faire amèrement regretté sa grossièreté au type. Mais bon, tant pis. Elle acheta (ou persuada par magie l'hôtesse de caisse qu'elle avait payé) encore trois paires de chaussures, deux robes, une dizaines de débardeurs, trois ensembles de sous-vêtements, quatre bustiers, un nombre égal de jupe, six jean moulants et deux tailleurs noirs, strictes.

Ses achats empaquetées, elle s'arrêta au premier café qu'elle croisa et se fit servir un chocolat chaud dans un gobelet en plastique taille Magnum à emporter. Elle avait toujours eu une petite faiblesse pour le chocolat, en tout temps (oui, oui, même dans l'antiquité. C'est une sorcière, rappelez-vous), et ne s'en lassait jamais.

Armée de son chocolat, de ses pouvoirs magiques et de ses précédents achats, la sorcière passa les portes d'un sex-shop d luxe qui lui faisait de l'oeil. Le néon clignotant, là, c'est pas du gringue ça ? Bref. Sans un regard pour la vendeuse, Circé -Faith plutôt-, se déplaça parmi les rayons, observant les nouveautés et les bons vieux classiques. Elle fut dérangée dans son magasinage par une voix forte, masculine. Un grossier bonhomme, encore une fois. Sans se soucier de l'arme pour le moment, elle se retourna lentement, les mains sur les hanches, et dévisagea l'inconnu.

‘ D'où tu tiens que ma coupe est dégueulasse ducon ? T'aimes pas les brunes, c'est ça ? T'es raciste ? Tu préfères les blondes peut-être ? ’

Sa chevelure passa au blond doré.

‘ A moins que ça soit les rousse ton genre... ’

Et la flamboyante crinière de la magicienne refit son apparition.

‘ Et puis c'est quoi cette histoire d'article et d'alinéas ? J'ai de comptes à rendre à personne moi.. ’

Le tempérament volcanique de la magicienne n'était plus à faire. Aussi, alors que la colère prenait le dessus, ses yeux reprirent leur teinte originelle.

‘ Tu veux que je te transforme en porc aussi, c'est ça ? De toutes façon, les hommes sont tous les mêmes... ’

FORCEMENT. Il fallait qu'elle se la joue. FORCEMENT. C'était trop demander que d'obtempérer poliment et de fermer sa grande gueule, il fallait que la sorcière se la raconte pétasse péteuse "à qui on ne la faisait pas", ce qui avait le don d'agacer sévèrement X qui n'était de base pas très patient. Mauvaise idée en soi donc, que l'Agent nota dans son calepin mental avant de soupirer en levant les yeux au ciel derrière ses verres fumés. Il l'écouta, la regarda alors qu'elle changeait de couleur de cheveux comme lui de boxer. Son passage préféré fût celui de la chevelure rousse qui, couplé à la perte de teinte occulaire, fît bondir son coeur dans sa poitrine.
X s'était souvent demandé comment il réagirait une fois qu'il retrouverait Circé (parce que dans son esprit, il était CERTAIN de lui remettre la main dessus d'un siècle à l'autre) et avait envisagé de l'abattre froidement, de lui casser les membres à coup de marteau et de la baiser sauvagement, le tout pas forcément dans le bon ordre. Il avait considéré la légendaire lanceuse de sort comme responsable de ses malheurs et s'était focalisé sur elle, traquant ses consoeurs comme pour s'entraîner à lui faire face le jour venu. Peut-être pour l'attirer à lui, aussi. Et voilà que le hasard la lui servait sur un plateau et que son doigt se crispait sur la gâchette comme dans un reflexe primaire.
Cette foutue pouffiasse était agaçante, en plus. Elle n'avait pas changé en 70 ans et n'avait pas reconnu celui avec qui elle avait été balancée dans cette époque. Okay. X allait jouer un peu.

► Agence. Organisme de régulation des êtres extra-humains dans ton genre, quoique généralement plus classes. Quand on débarque d'une autre époque ou d'un autre monde, c'est à nous qu'il faut rendre des comptes. Tu vas aimer ça trésor, ça se passe dans un local cradingue avec des chaînes aux poignets et généralement rien sur le cul.

Un petit sourire en coin pervers vint éclairer son visage l'espace d'un instant. Circé l'obsédait depuis toujours et sa tenue affolante lui rappellait pourquoi. L'endroit était assez interessant aussi, stimulant son imagination.

► En porc, hein. Je vois le genre, madame fait un complexe de supériorité sur la gente masculine tout en appréciant sentir un mandrin lui passer dedans... Ta dépendance phallique t'emmerde, hm ? C'est toi, l'animal. Une petite chienne soumise à des pulsions qu'elle refuse.

Un coup d'oeil à gauche, puis à droite. Elle pouvait bien essayer de le transformer, oui... X était prêt à l'enventualité mais se garderait bien de lui dire, préférant garder l'effet de surprise.

► Ta licorne n'est pas dans le coin ? C'est moche, je me serais bien payé un bon steack de cheval, tiens. Allez, fini de jouer. Soit tu me suis gentiment, soit on règle ça à l'ancienne.

La sécurité de l'imposant revolver fût ramenée en arrière dans un bruit caractéristique avant que le premier coup de feu ne parte aux pieds de la rousse, emportant un bon morceau d'un des dalles du carrelage à l'impact.

Un sourire narquois sur les lèvres, la sorcière croit remarquer qu'elle l'agace. Parfait. Agacer les gens, c'est son dada. Mais, mine de rien, elle est intéressée par ce qu'il bave le type en costard. La dernière partie, elle s'en fout comme de son dernier amant. Non, ce qui l'intéresse, c'est la partie sur l'agence. Goguenarde, elle réplique :

‘ Encore faudrait-il être au courant de cette obligation mon chou. Vous avez distribué des tracts récemment ? ’

Elle ne bouge pas d'un poil, se contentant de le dévisager. De détailler son corps dans son intégralité. Il lui rappelle quelqu'un, mais impossible de savoir qui. Bah, sans importance. Elle ricane à ses provocation, passant volontairement sa langue sur ses lèvres en le fixant d'un regard de défi. Cependant, quand il parla de Riva, elle perdit son sourire le temps d'un bref instant. Et elle le retrouva tout aussi vite, se souvenant d'un coup pourquoi ce type lui rappelait quelqu'un, et elle s'accouda contre le rayon des vibormasseurs qu'elle observait peu avant.

‘ Rivendel est occupée à chasser le porc pour l'amener à la Charcuterie. Dommage pour toi. J'crois qu'elle aurait bien aimé croqué un bout de ton postérieur... Dommage pour elle. ’

Elle cilla lorsqu'il tira, mais n'esquissa pas un mouvement, imperturbable. En fait, elle reprit même son ancienne apparence. Celle qu'il lui avait connu. Et elle s'étendit un peu plus contre le rayonnage, lascivement.

‘ Alors quoi... Tout ce chemin, tous ces ennuis, juste pour ça ? T'as encore en tête ce que tu voulais faire en arrivant sur mon île, non ? Sauf que t'avais pas ce joujou là. ’

D'un claquement de doigt, les portes se verrouillèrent, et les vitres se teintèrent. La seule luminosité provenait des néons du magasin. Elle aurait pu le désarmer, mais à quoi bon ? Elle était éternelle. La blessure, même mortelle, guérirait par le sang divin d'Hélios qui coulait dans ses veines.

‘ J'ignore comment tu t'y es pris ce jour-là, mais court-circuiter mes pouvoirs pour nous envoyer dans le futur, c'était pas la meilleure idée que tu aies eu. ’

Elle lissa sa jupe, ôtant la poussière que la dalle endommagée avait projeté sur elle, et elle s'avança en enjambant le trou. Ses doigts glissèrent sans aucune agressivité sur les divers jouets qui passaient à sa porter avant qu'ils ne s'agrippent au manche d'une cravache trop molle pour être réellement efficace. A l'aide de cette cravache, elle écarta gentiment l'engin qui tenait au bout du bras, et susurra :

‘ J'suis de l'ancien monde, comme toi. Alors, réglons-ça à l'ancienne, veux-tu ? Parce que je n'irais nulle part sans l désirer réellement... ’

► On est sûrement pas passés par chez toi, on ne fait pas les bars à putes.

La réponse avait fusé rapidement, dans la foulée. La répartie était aussi cinglante que le ton qui l'avait faite décoller de la bouche de X, peu décidé qu'il était à céder une once de terrain à son adversaire du moment qu'il ne lâchait pas plus du regard qu'elle ne le faisait. Forcément, ça allait être un rapport de force intense entre eux, fortes têtes opposées. Ce n'était pas pour déplaire à l'Agent qui allait se mettre en devoir de faire plier la magicienne afin de déguster ses cris et supplications. Les plus têtues étaient les plus délicieuses, après tout. Le plaisir de les briser valait biens les efforts engagés dans l'action.
Il ne daigna pas répondre pour la licorne, se disant intérieurement qu'il la foutrait dans un haras pour reproducteurs. Ca et la corne sciée, ça devrait la calmer. Le coup de feu n'avait pas vraiment impressionné Circé mais X ne comptait pas dessus. Tout les gens qu'il avait rencontré dans sa carrière ne croyaient pas au potentiel d'une balle bien placée et sous-estimaient les capacités de l'arme phare des Agents, avant que ça ne finisse à grand coup de micro-missiles en travers de la tronche. Les explosions violentes avaient ça de bien qu'elles savaient convaincre et mettre un point final à une discussion épineuse.
Ah... Elle tapait là ou ça faisait mal, là. X ne répondit pas, trop occupés à ruminer sa colère ravivée par l'évocation de leur rencontre précédente. Il n'en fallut pas plus à la magicienne pour changer l'ambiance, fermant les portes et teintant les vitres. D'accord.... On passait à l'étalage de pouvoirs.

► Ah ? C'est con, j'avais trouvé l'idée lumineuse, moi. Voir ta gueule se décomposer parce que tes tours ne fonctionnaient pas était assez jouissif, miss Crache-magie.

X ne perdait rien d'elle, de ses mouvements. Il avait braqué son regard sur chaque parcelle du corps de Circé, l'observant parcourir les jouets et en choisir un. Bien, un bon point pour elle, la cravache. Elle utilisa l'accessoire coquin pour changer la trajectoire de la gueule du flingue prêt à hurler et l'Agent sembla s'y plier, baissant même le bras.
Il avança sa main libre, un de ses doigts s'aggripant au bustier de la divine rousse, pile entre ses seins, pour la faire s'approcher de lui alors qu'il employait le même ton qu'elle pour lui glisser quelques mots, ses lèvres frôlant les siennes tandis qu'elles s'activaient.

► Voilà, tu me parle comme j'aime. A l'ancienne.

La détonation résonna dans le sex-shop. Le Pacificateur avait craché son plomb, perforant la magicienne au ventre. X ne se démonta pas, en profitant pour la faire s'agenouiller en tirant sur le bustier qu'il déchira dans la foulée de son geste, trop pressé qu'il était de la voir ramper. Oh, il savait que ça ne la tuerait pas, bien sûr. Il n'y comptait pas, en fait. Mais il voulait mettre les points sur les i et des balles dans le cuir de Circé, pour le principe.
Le canon fût pointé sur le crâne de la sorcière, le doigt crispé sur la gâchette.

► Je t'explique rapidement. Mon corps est sensible aux émanations magiques et mon doigt est programmé pour presser la détente dès que tu en chargera trop l'air. T'es peut-être super douée trésor, mais tu n'iras pas plus vite qu'un signal nerveux. D'autant que les miens ne sont pas du genre classique. Une fois le sol repeint en gris cervelle, j'aurais assez de temps avant que tu te réveille pour prendre quelques mesures... On en sait pas mal sur la magie, de nos jours. Et l'Agence, surtout. Je vais t'en faire tellement baver que tu n'auras plus assez de salive pour avaler.

Le corps de X était parfaitement programmé, ses nerfs prêts à réagir une dizaine de fois plus vite que la moyenne. Les sorts de Circé étaient ils plus rapides encore ? C'était un pari à tenter, car il savait très bien qu'il morflerait si elle avait le temps d'user de ses talents. Sa colère allait faire très mal.... Si elle pouvait l'exprimer.

► On peut aussi remettre les compteurs à zéro et revenir à l'idée initiale que j'avais dans le temps. Te baiser, encore et encore. Y'a plein d'accessoires rigolos, dans ce siècle....

Elle n'avait pas soulevé la réplique assassine de l'agent, se fichant pas mal de l'insulte évidente. En fait, elle garda son sourire moqueur de bout en bout, jusqu'à être assez près de lui pour pouvoir le toucher. De lui-même, alors qu'elle n'y croyait pas, il changea la trajectoire de l'arme. Il devait sans doute avoir une idée derrière la tête pour agir ainsi. Ou alors, elle lui faisait sacrément de l'effet. Et même si elle était certaine de son charme, Circé penchait plutôt pour la première solution. Il profita de ces quelques secondes de réflexion pour l'attirer vers lui jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent presque. A peine avait-il fini de parler qu'une douleur foudroyante liquéfia les jambes de la magicienne, prenant son origine à son abdomen.

Soudain crispée, lâchant un grognement d'animal blessé, elle tomba facilement à genoux sans même l'aide de son tourmenteur. Elle serra les dents quand il déchira son bustier, mais encore plus lorsque son organisme rejeta les corps étrangers qui venaient de la blesser. Après que ce fut tombé au sol dans un "GLING" sonore, Circé releva la tête pour tenir tête au brun. Ses tissus se reconstituaient, et le sang perdu qui coulait toujours serait remplacé. Elle n'avait qu'à attendre jusqu'à ce que ce soit fini.

Haussant un sourcil, elle l'écouta finir sa tirade en sentant sa fureur enfler rapidement. Elle a toujours été réputé pour son tempérament impétueux et soupe-au-lait. et là.. Il venait de détruire un bustier qu'elle venait juste d'acquérir, quelques jours auparavant. Et ça l'énervait vraiment, qu'on dégrade des fringues de luxe.

Toutefois, elle modéra sa colère. Remettre les compteurs à zéro ? Pour elle, il n'y avait que Deimos qui était en faut (oui, elle connaissait son nom), pour les avoir envoyés dans le futur. Pour lui, ça devait sans doute être elle la coupable. Un dialogue de sourds quoi. Elle ferma les yeux et compta jusqu'à cinq, le temps que sa blessure finisse de cicatriser.

‘ Ma Foi... Ce dernier plan me paraît pas mal également... Même si cette étrange obsession pour moi pourrait m'effrayer... ’

En lui retournant un regard amusé, je me redresse doucement, remontant en me collant à lui.

‘ J'ai cru voir ça en effet... Des accessoires variés... C'est le progrès... ’

Le gémissement de douleur qu'elle avait poussé lorsque la balle l'avait traversée amena presque X à l'orgasme. Bon, d'accord... C'était un peu exagéré, mais la voix blessée de Circé lui avait provoqué un agréable début d'érection. Parce que ce grognement avait un petit côté très sexy, mais aussi parce savoir qu'il lui avait fait mal était une source de plaisir. La rousse flamboyante s'était retrouvée à genoux face à lui et bien que l'instant n'était destiné à durer qu'une poignée de secondes, il avait pour X une goût inestimable : celui de la victoire. Le côté éphémère n'arriverait pas à gâcher cette satisfaction personnelle.
Circé pourrait bien se venger, maintenant. Peu lui importerait, l'Agent X avait été comblé. Il entendit le petit bruit de la balle expulsée hors du corps de la rousse et s'étonna que çe fût si rapide mais n'en laissa rien paraître, attendant la réaction de sa proie qui prit enfin la parole, lui disant que la dernière proposition lui convenait. La sorcière souleva l'obsession de X pour elle et sembla s'en amuser plus qu'autre chose tandis qu'elle se relevait sensuellement, se collant contre le corps costumé de noir.

X esquissa un sourire avant d'abandonner son arme, qui tomba lourdement à terre. L'homme savait que le Pacificateur serait dorénavant inutile, tant parce que l'altercation prenant un tour plus "physique" que parce que la magicienne saurait passer outre les balles. Autant qu'il puisse profiter de la situation des deux mains pour les plaquer sur la chute de reins dévastatrice de sa némésis afin de s'approprier brutalement ces rondeurs fermes pour en remonter le tissu.... Rapidement, la petite jupe arriva à la taille de sa propriétaire qui dévoilait ses élégants dessous. Saisie à pleines mains, les fesses stringuées de la belle fûrent lever de terre et son corps fût collé contre le premier rayonnage. Un bac de DVD porno contre lequel les fesses hautes et bombées de l'antique magicienne vinrent se poser, l'agent se collant contre elle tout en passant entre ses jambes, ses lèvres s'approchant de celles de Circé pour l'embrasser vivement avant que sa langue ne prenne le relais, écartant l'ourlet pulpeux pour envahir son palais sans vergogne afin de trouver le contact suave et humide de sa jumelle avec laquelle elle se mit à jouer tandis qu'une main quittait sa place pour venir écarter brutalement le reste du bustier afin de se plaquer sur l'un de ses seins, ses doigts s'enfonçant sans attendre dans la chair généreuse du globe mammaire pour en pétrir la chair avant de jouer sur le téton qu'il tira et fît rouler furieusement, le baiser goulu et baveux ne cessant pas pour autant.
Au contraire, il gagnait en intensité, soulignant l'excitation montante de X qui s'arrêta un instant de l'embrasser (bien que lui "prendre la bouche" aurait été plus adapté) pour lui parler, un léger filet de salive les liant encore aux premières intonations.

► Je te fais peur, alors ?

Un léger sourire passa sur ses lèvres, ses mains exposant totalement la poitrine de la belle puisque X avait choisit d'écarter d'un geste les pans du bustier pour profiter de la vue de ces seins hauts et fiers. Un régal.

► Dis moi lesquels tu préfère, de jouets... En dédommagement du bustier...

Il revint à sa bouche, gourmand et bestial, insérant sa langue comme la première fois.

Elle voyait bien que sa douleur avait pour lui goût de Paradis. Qu'il en profite, ça n'allait pas durer. Le métabolisme de la sorcière était rapide, et bien vite la cicatrisation s'accéléra. Lorsqu'elle se releva, il n'y avait plus qu'un petite trace rosée. Elle ne s'en préoccupa pas, préférant étouffer un gémissement surpris alors qu'elle sentit les mains brutales de son adversaire sur elle. Pas désagréable du tout. Elle sourit de plus belle, faisant remonter ses mains dans le dos de l'homme en noir jusqu'à sa nuque qu'elle inclina vers elle alors qu'elle sentait sa jupe remonter pour laisser la place à ces mêmes mains brutales masculines.

Elle accepta de bon gré cette langue qui s'insinua entre ses lèvres alors qu'elle refermait l'étreinte de ses jambes dans le dos de l'homme. Elle y répondit avec plaisir, à ce baiser sans douceur, juste dominateur et plein d'une envie refoulée depuis longtemps. Elle gémit contre ses lèvres et lui mordilla légèrement la langue, jouant malicieusement avec la sienne. Face à cette intrusion, elle n'était pas démunie. Non. Elle y était préparée depuis longtemps même. Pas forcément avec lui, mais d'autre avant lui avaient eu l'audace de vouloir la soumettre. Même si elle se montrait conciliante au départ, ça finissait toujours mal. Cette fois, c'était légèrement différent. Ils n'étaient plus dans un monde où elle était isolée de tous. Elle était dans une ville pleine de curieux. Pleine de technologie.

Un grondement presque animal s'étouffa contre les lèvres de l'agent alors que sa poitrine était cible de ses attentions. Il se décolla légèrement de ses lèvres pour parler, et elle se mordit la lèvre avec un air de tigresse offensée.

‘ Peur, moi ? Même pas dans tes rêves mon chou. ’

Elle n'eut pas le temps de répondre que déjà, il reprenait l'échange buccal comme un affamé. Elle y répondit avec tout autant d'ardeur et ne mit pas longtemps à lui rendre la pareil en faisant glisser la veste noire à terre, déboutonnant la chemise avec talent alors que c'était la première fois qu'elle le faisait. Elle passa ses mains sur son torse qui n'était pas négligé comme bon nombre des mâles à cette époque. Elle le repoussa doucement, reprenant son souffle, et observant autour d'elle.

‘ Je n'y connais pas grand chose dans ces nouveau jouets... Ils sont sans doute performants... Mais j'crois que je préfère le tien, de jouet... ’

Elle ricana doucement et posa ses lèvres dans le cou du brun pour l'y mordiller, parfois un peu brutalement, mais toujours en auscultant son torse de ses doigts agiles.

‘ Et toi ? Quel jouet a ta préférence ? D'ailleurs.. ’

Elle s'interrompit, redressant sa tête pour que ses lèvres n'effleurent plus son cou.

‘ Depuis combien de temps es-tu là ? ’

Son ton, lascif depuis le début, avait un accent plus interrogateur et sérieux que le reste de ses paroles. Elle vrilla son regard dans celui de son vis à vis et attendait clairement une réponse, ses mains restant exploratrices et descendant vers la ceinture du pantalon...

X adorait quand elles fanfaronnaient, ces petites garces. C'était toujours un plaisir de finir par les briser et les laisser souillées et en pleurs, le cul débordant de foutre alors qu'elles hoquetaient sur le sol que leurs petites gueules s'étaient fait râclées pendant les "ébats". Lorsque Circé affirma qu'elle n'avait pas peur de lui, l'agent de répondit rien et se contenta d'enfourner sa langue plus avant de le palais de la magicienne. C'était bien simple : son appendice fouillait la bouche de ma lanceuse de sortilèges comme si elle avait voulu la découvrir tout en l'étouffant à moitié, tout en jouant avec sa langue contre la sienne. Heureusement, la rousse ne se contentait pas de subir cette parodie de baiser à la douceur inexistante et préférait y répondre tout aussi férocement. Un bon point pour elle qui lui valu une action  différente. En effet, la langue s'extraya d'elle un court instant pour passer sur ses lèvres afin de les dessiner et les humidifier de salive avant de revenir à l'embrassade plus perverse que passionnelle. Du désir à l'état primaire, du porno choc bien plus que du porno chic.

Elle les sépara au bout d'un instant pourtant et X se laissa entraîner sans abandonner les seins qu'il pétrissait à présent à deux mains tant et si bien qu'il en faisait rougir la chair sous ses assauts, la pression de ses doigts indélicats s'imprimant en blanc lorsqu'il se décidait à tester plus fort encore la fermeté de la pulpe. Quand elle se mit en tête de le dévêtir, X joua des épaules pour abandonner sa veste et la laisser ouvrir la chemise.
Circé/Faith parla et il ne l'écouta qu'à moitié, se concentrant sur les tétons qu'il étirait entre deux de ses doigts, sans vergogne.

Tu parles sans savoir, mais ça va venir. Ca va te plaire, un bon calibre bien chargé, juste ce qu'il te faut.

Que la sorcière s'interesse à son cou ne lui plut pas. L'action ne le dérangeait pas en soi, mais aux yeux de X c'était plus un geste de tendresse qui n'avait rien à foutre dans cette scène malgré certains coups de dents qu'il devina volontairement plus douloureux. D'un mouvement agacé, il dégagea sa nuque.

► Celui que je préfère, hein ? Celui qui te prendra le cul pendant que je m'occuperais du reste.

La question qui suivit, l'agent aurait dû la poser en premier. Il comprenait que la réponse nécéssite toute l'attention de sa rivale et avant de lui répondre l'homme prit le temps de descendre une main entre leurs deux corps, ses doigts venant frôler avec insistance le tissu du string écarlate de la sorcière, dessinant ainsi contre le tissu les replis de sa fleur qu'il sentait s'imbiber doucement. L'humidité ne l'en excita que davantage et il se décida à faire monter la pression en élargissant le rayon de ses fouilles pour qu'elles se perdent sur son aine, le retour écartant toujours un peu plus l'étoffe pour que ses doigts viennent simplement saluer la peau précieuse et vierge de toute pilosité. Sans se presser, X prenait possession de ce domaine très couru.

► Soixante-dix putains d'années, environ. A t'attendre, pour te baiser et t'abattre. Pas forcément dans l'ordre. Et toi, tu as débarqué quand ?

Les impolitesses tactiles se précisaient et déjà le string était repoussé sur le côté pour laisser libre accès à la fente de Circé, qui n'en était pas encore fouillée pour autant. L'Agent préférait prendre son temps et ses doigts glissaient simplement sur les lèvres vaginales afin de les ouvrir un peu, de juger du passage de la cyprine avant de remonter sur le bourgeon de la rousse, qu'il espérait rapidement voir gonfler et réagir.
Tout en parlant, il redescendit la tête et passa vulgairement sa langue à la surface d'un des seins, y laissant un sillon baveux que le pervers réitéra allègrement comme si cette poitrine n'avait été qu'une crème glacée pour adultes. Peut-être que la garce pousserait le vice jusqu'à produire un peu de lait ?

► Plutôt que de parler, montre moi comment tu te sers de ta langue. On va voir si ta grande gueule tient ses promesses et pas mal de centimètres.

Sa réponse concernant les joujoux évolués de cette époque lui tira un rire. Elle griffa légèrement ses côtes en réponses à ça. Elle apprécia cependant le jeu de ses doigts contre son intimité moite. Il n'y a pas à dire. Malgré son obsession pour elle presque dérangeante, il avait des doigts agiles. Elle soupira de plus belle, attendant cependant qu'il réponde à sa seconde question. Ce qu'il ne tarda finalement pas à faire. Et sa réponses l'impressionna. Le début en tout cas. Le reste, elle s'en doutait un peu. Il était assez facile à cerner la concernant. Elle gémit lorsqu'il continua à agacer ses lèvres intimes de ses doigts habiles. Il attisait la chaleur en elle, et elle ne put qu'articuler difficilement sa réponse.

‘ Et bien... Mon coco... T'as dû ruminer... Ton projet... De nombreuses fois... Et t'as pas pris une ride... ’

Elle gémit à nouveau, griffant une fois encore la peau de l'Agent X mais au niveau du dos cette fois-ci. Et elle sourit de plus belle. Sans répondre à sa dernière provocation, ce n'était qu'un mâle après tout et donc de ce fait guidé par les mêmes instincts que les autres, elle finit de faire glisser pantalon et sous-vêtement aux chevilles du brun pour ensuite le pousser contre l'étagère d'en face, contenant diverses revues pornographiques.

Lui lançant un regard provocateur, elle commença par se saisir de sa virilité pour lui prodiguer quelques caresses manuelles, ses doigts enserrant la hampe de haut en bas. Elle pencha alors la tête et s'amusa à le faire languir en le gratifiant de coups de langues, comme il l'avait fait précédemment avec sa poitrine, sans jamais lui faire le plaisir de lui offrir la chaleur de sa bouche.

‘ J'espère que tu as de l'endurance alors.... ’

Et elle posa ses lèvres sur le gland turgescent, aspirant la peau sensible un instant, avant de progressivement faire pénétrer le membre entre ses lèvres. Sa langue reprenait le relais, s'enroulant autour de la chair palpitante. Elle garda la virilité au fond de sa gorge un instant, avant de démarrer un mouvement de coulissement, ses lèvres se resserrant sur la peau parcourue de veines. Elle laissa ses mains palper et masser les bourses pleines, et son regard se leva avec défi vers l'agent X.

Pour certaines, pratiquer la fellation était dégradant. Déshonorant même. Mais pour Circé, ça n'en était rien. Au contraire. Même à genoux, c'est la femme qui avait tout pouvoir sur l'homme. Elle détenait ce qu'il avait de plus précieux. Entre les mains ou entre les lèvres. Elle pouvait très bien mordre un bon coup si l'envie lui en prenait. Mais elle n'en ferait rien, s'il ne lui donnait pas de raisons de lui faire du mal. En fait, elle appréciait d'être à l'origine du plaisir d'un homme. De toutes les manières. Tout comme elle adorait être à l'origine de leurs malheurs s'ils se montraient grossiers ou brutaux.