Il y a quelques semaines, Caelina avait fait la connaissance d'un homme étrange, mystérieux, alors qu'elle était en pleine crise. Elle avait replongé dans le massacre des gladiateurs échappés, et cet homme s'était présenté lorsqu'elle avait eu besoin de soutien pour ne pas sombrer dans la folie. Elle n'avait pas bien perçu ce qu'il avait fait. Elle avait juste eu une sensation de piqûre. Et puis, quelques minutes après, elle avait sentit son esprit s'éclaircir. Elle avait alors pu penser clairement, et surtout, apercevoir le visage de cette âme bienveillante. Sans un mot, il l'avait conduite chez lui. Sans protester, elle l'avait suivi. Et depuis, il lui fournissait ce calmant et elle pouvait vivre normalement.
Mais aujourd'hui, alors qu'elle était sortie se promener en ville, elle avait vu son ange gardien se faire tuer. Encore un mort. Elle s'était enfuie, car les meurtriers l'avaient vue. Elle avait couru au travers du dédale de rue, cherchant refuge dans une ruelle des bas-fonds, cachée dans un petit creux d'une impasse. Prostrée depuis, elle sentait les souvenirs atroces revenir. Elle serra ses poings contre ses temps, espérant apaiser le torrent de douleur. Elle était là depuis plus de cinq heures, et commençait a avoir faim. Elle ferma les yeux en refoulant un souvenir particulièrement pénible, et se décida à bouger.
Sa tunique immaculée était... maculée. La crasse de ces ruelles l'avaient ruinée. Marchant d'un pas hésitant au hasard des rues, elle constata que la nuit tomberait bientôt. Il fallait qu'elle se trouve un abris. Elle pensa bien à ce refuge des derniers jours, mais les assassins de son ange gardien y seraient sûrement. Fébrile, elle commença à trembler. La drogue de ces derniers jours avaient créé un effet d'accoutumance, et elle en ressentait le manque. Et par-dessus le marché, la faim la tenaillait et les souvenirs l'assaillaient. Elle gémit et trébucha. Et elle resta roulée en boule au milieu de la rue.