La déesse était sur Terra pour s'occuper d'un problème de bêtes mythiques. Le grand cerf blanc, animal magique vivant dans une lointaine forêt à l'ouest du continent, l'avait appelée à l'aide. Les siens étaient attaqués. Plusieurs escarmouches eurent lieu, et les cerfs n'étaient pas de taille à lutter contre des loup-garous.
Une meute s'était installée dans les parages, dévorant, tuant, et parfois même violant. Puissants, rapides et aptes à guérir des pires blessures avec un peu de temps, ils ne sont toutefois pas aussi résistants que dans les légendes. Pas besoin d'argent, n'importe quelle épée suffit. Le tout étant d'arriver à la planter.
Lorsque la déesse arriva, elle se mit aussitôt en chasse. Suivre une bande de sanguinaires, voilà bien une tâche peu ardue. Elle les trouva assoupis dans une clairière, digérant leurs derniers méfaits. Elle aurait pu les abattre à distance avec quelques flèches bien placées, ou les égorger dans leur sommeil, mais elle n'en avait rien fait. Aussi sauvages et cruels soient-ils, ils restaient des créatures de la forêt, sous la juridiction de sa mère bien-aimée.
Alors elle avança jusqu'au beau milieu de l'espace à découvert, sortit ses lames, et cria un grand coup pour les réveiller. Quelques secondes plus tard, une vingtaine d'hommes-loups fondirent sur elle. Et le massacre commença. Contre l'être divin, ils avaient bien peu de chances, mais au moins étaient-ils morts au combat.
A peine le dernier d'entre eux envoyé au royaume d'Hadès que quelqu'un d'autre quémandait son aide. C'est ainsi qu'elle se retrouva, après un long voyage de quelques minutes, dans un village des terres sauvages, à la limite des landes. Il était en feu et le temple érigé en son honneur -et celui de sa mère- en ruine. Elle était furieuse. Ceux qui avaient fait ça n'auraient pas la chance des loup-garous.
Alertée par un bruit de pas léger, elle banda son arc et s'apprêtait à tirer, mais retint son geste au dernier moment. Au coin d'une chaumière écroulée apparurent des amazones, ses protégées entre toutes. Elle ne s'attendait pas à les trouver par ici,et se doutait bien que se sacrilège n'était pas de leur fait.
Silencieusement, avec la grâce de la biche, elle s'avança vers elles, visiblement interloquées par la présence de la déesse en ce lieu. Du bout des doigts, elle effleura le menton d'une, puis la joue d'une autre, avant de se placer au centre du groupe.
« -Mes sœurs, mes très chères sœurs, dites-moi ce que vous faites en ce lieu de cauchemar, dites-moi qui est responsable de ces horreurs. »