Le soleil allait se coucher. Bientôt, dans quatre... trois... deux... un... Zéro. Avec l'avancée du printemps la nuit arrivait plus tard et là il ne devait être que 20h à tout casser. Le ciel restait encore un peu clair, avec quelques traînées nuageuses le zébrant çà et là. On voyait quelques étoiles pointer le bout de leur nez et la lune n'avait pas encore l'air d'être du spectacle. Pas encore tout du moins. Dehors, il faisait frais quand la brise se levait et doux quand il n'y avait pas un poil de vent. Néanmoins, sous les arbres, on est tellement plus à l'abri. Parmi quelques branchages, une légère fumée s'élevait jusque dans le ciel. C'était un détail qui pouvait attirer des ennuis, en particulier de la part de brigands et autres soudards, mais Maeda Keiji ne les craignaient pas.
- Qu'ils osent, mais à leur place je m'abstiendrais...
Il parlait à lui-même, les pensées un peu dans le flou. Assis en tailleur devant un bon feu de camp, ses yeux couleurs noisette observaient les flammes danser devant lui, avec lassitude.
- Merde...
Keiji était crevé. En réalité, il avait dû faire trois fois le tour de Nexus pour échapper à quelques malhonnêtes personnes qui lui ont causé du tort. Ça a commencé dans une taverne et ça s'est fini... heum non, ça ne s'est pas vraiment fini. Les trois gros lards qui suaient à le rattraper se sont trouvés au centre d'un conflit entre quelques terranides et conservateurs. Avec ses grandes jambes, il n'a pas eut beaucoup de mal à détaler... Le samouraï reposa maintenant ses yeux sur la lame qu'il portait tout le temps sur lui. Allongée sur le sol terreux, sa simple vision redonna le sourire à Keijirou.
Le jeune homme fouilla dans ses poches pour en sortir un petit canif assez vieillot mais qui tenait tout à fait la route. Il attrapa un morceau de bois qui venait sous sa main et il commença à tailler comme un aigle. Une fois sa mini-sculpture d'environ 5cm de haut terminée, il commença à tailler une chouette dans un autre bout de bois. Puis une tortue. Puis un chien. Puis un ours. Ce genre d'activité hyper simpliste le suffisait largement, du moment qu'il était tranquille. Keiji posa les figurines en ligne devant son feu de camp puis il alla chercher une vieille couverture dans ses affaires, couverture qu'il déposa sur le sol avant de presque se laisser tomber dessus. Allongé sur son flanc droit, il gardait un œil sur le feu qui réchauffait l'air se faisant de plus en plus froid. Sa tête était appuyée contre la paume de sa main droite, ce n'était pas vraiment confortable mais ça l'était plus que de la laisser reposer contre le sol terreux et quelque peu caillouteux.
Finalement, Keiji s'endorma rapidement, et un léger ronflement vint accompagner le crépitement du feu mourant peu à peu. S'il ronflait moins fort, p't'être que les grillons arriveraient à s'entendre... Quelle classe.
