Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre > Complexe d'études secondaires et supérieures

Maladresse...[PV Andrea]

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Aichiro Oku:
Les pions avançaient sur l'échiquier, le cavalier passaient au dessus des défenses adverses, la tour avançaient et la reine se mettait en place...Le plan était prêt, il se déroula comme prévu et encore une fois, l'étudiant Aichiro Oku remporta une énième partie d'échec. En effet, le jeune étudiant était un élève assez brillant, le corps enseignant ne tarissait pas d'éloges sur lui, et en plus, il était le chef et le champion du club d'échec de l'établissement scolaire. Bon bien sur, être champion d'échec au niveau du lycée...ce n'était pas comme être le meilleur quaterback de l'équipe local de football américain. Monsieur Oku n'était pas populaire, il n'attirait pas les filles, on ne faisait pas de fête en son honneur...Mais dans un sens, le jeune homme n'était pas peu fier de sa qualité de champion d'échec. Même si il n'était pas populaire, pas connu de tous, cela le plaçait un peu au dessus du lot des communs des mortels...Bon, il faut l'avouer Aichiro Oku avait un tout petit peu pris la grosse tête.

Ainsi, il venait encore de remporter une partie...Son adversaire n'avait pas vraiment été un joueur exemplaire, en fait, c'était un peu une victoire facile pour l'étudiant. Aichiro Oku quitta alors la pièce, une petite classe dans le lycée, qui servait de local pour le club d'échec. Il avait laissé là les quelques joueurs restants...Il avait assez jouer pour la journée. Il faisait tard...La fin des cours étaient proches et la nuit avait déjà commencé à tomber. Nous étions en plein hiver, il faisait surement froid dehors et Aichiro n'avait pas envie de s'attarder dans l'établissement. A toute hâte, il marchait dans les couloirs du lycée en direction de la sortie. Tout en marchant, l'esprit du jeune homme vagabondait et fourmillait de milles et unes idées...Pensif, Aichiro pensait à de nouvelles stratégies...Il remémorait dans sa tête les grandes manœuvre de ce jeux complexes et essayait de se rappelait quelques grands principes de la stratégie. Les parties d'aujourd'hui n'avaient été que des entrainements, un championnat inter-établissement se préparait et le jeune étudiant se devait d'être prêt, d'être encore une fois le meilleur, de remporter la victoire. Mais bon, on n'en était pas là...Et perdu dans ses pensées, le jeune homme ne se rendit pas compte...qu'il s'était trompé de couloir. Au lieu de se diriger vers la sortie, il s'enfonçait encore plus profondément dans les couloirs. La sonnerie venait de sonner, la fin des cours...les classes sortaient en désordre et les couloirs se remplissaient rapidement. Monsieur Oku fit alors demi-tour.

- Zut !

Non seulement, il s'était trompé de couloir mais en plus, il n'aimait pas la foule...Tout en marchant, il dénoua la cravate, une des pièces de son uniforme réglementaire. Sur sa poitrine, sur un revers de sa veste, il portait le badge de son club d'échec...Il l'enleva aussi. L'étudiant parvenait enfin à la sortie de l'établissement scolaire...quand, de plein fouet, il percuta une personne. En effet, il ne regardait pas devant lui...Aussi ne vit il pas qu'une personne était présente dans son chemin. Décidément, ces couloirs étaient trop étroit...En percutant cette personne, le badge vola des mains du jeune homme et tomba, avec fracas, sur le sol du couloir. Lui même trébucha et s'écroula par terre...ce genre de maladresse était typique du jeune homme. Il se releva, un peu mécontent, la journée avait été dur et ennuyante...Il était de mauvais poil.

- Vous auriez put faire attention...

Mais il ne s'était pas rendu compte...Il venait de percuter une personne particulière. Non pas un gros bras, un gros balourd qui aurait put ne pas apprécier cette remarque, qui aurait put lui mettre un superbe crochet du droit...Non, une jeune femme. Immédiatement, les joues du jeune homme devinrent un peu rouge...Le visage de l'étudiant vira au cramoisi. Non pas qu'il était coincé, mais il avait été jamais vraiment doué avec la gente féminine. Bien que sur de lui, en règle générale, ces discussions avec les femmes tournaient rapidement court...Souvent, il finissait par prendre une baffe.

- Désolé, je ne regardais pas devant moi...C'est ma faute. J'espère que vous m'en voulez pas ?

C'était bien la première fois qu'il voyait cette étudiante. Du moins, si elle était vraiment une élève de cet établissement. Aussi, il déclara.

- Hmm...C'est la première fois que je vous voit. Et vous me semblez pas être une lycéenne...ni une membre du personnel, aurais je raison ?

Aichiro Oku était d'une nature assez curieuse.

Andrea Leevi:
Cette journée s’était écoulée comme un grain de sable dans son existence, comme une goutte d’eau dans la mer. Andrea avait vu passer les heures sans se rendre compte qu’une fois de plus, et comme toutes les journées de sa vie, elle les perdait. Tentant de se convaincre qu’elle n’avait pas à faire quoi que ce soit pour répondre à ses besoins, grâce à son père qui la gâtait sans limites, la jeune fille se contentait de passer les jours dans l’inactivité la plus totale. Une promenade dans un parc, une après-midi de flannage nonchalant devant les boutiques du centre commercial le plus proche, des approches discrètes dans le quartier de la Toussaint … Elle ne s’accrochait à rien en particulier, ne retenait aucune activité plus qu’une autre. Ce qui faisait d’elle en cette fin d’après midi une jeune femme désemparée, ses pas la menant inconsciemment au gré de ses envies à travers les rues de la ville de Seikusu. Elle observait tour à tour les immeubles qui se paraient au fur et à mesure que la journée avançait de délicates ombres, les plus grands écrasant de leur suprématie les plus frêles. Et voilà qu’une boutique de vêtements perdait tout le bénéfice du soleil timide de fin d’année pour se retrouver enrobée dans une obscurité peu avenante, qui ferait très certainement fuir les rares badauds qui se promenaient dehors à cette heure-ci.

Rares étaient en effet les promeneurs, qui se trouvaient au travail ou en cours, chez eux ou dans une salle avenante. Au chaud. Seule Andrea exposait sa gorge au froid, à travers les espaces que son écharpe ne couvrait pas. Sans doute était-elle trop peu habillée pour la saison, mais elle ne pouvait se résoudre à quitter cet uniforme qu’elle aimait tant. Ses cheveux tombaient alors sur une grande chemise blanche, trop large pour elle et largement ouverte sur le devant, de quelques boutons qui mériteraient d'être attachés. Celle-ci lui donnait l’air encore plus mince qu’elle ne l’était, avec un petit air fragile rapidement contrasté par son regard volontaire. Les pans du tissu fin venaient couvrir le début d’une jupe plissée qui descendait jusqu’à la naissance des genoux. Le contraste était flagrant entre le haut et le bas, puisque la chemise la faisait flotter dans un océan de coton tandis que sa jupe comme les chaussettes montantes semblaient un peu trop courte, comme si l’une avait été empruntée à son frère et le reste témoignait de son passage dans le lycée de quartier. Il y avait de cela deux ans qu’elle avait quitté l’établissement, sans se préoccuper d’un avenir qu’elle continuait pour l’instant de voir oisif et semblable d’heure en heure. Peut être la faute à son accoutrement, toujours est-il que les frissons qui la prirent en cette fin de journée la conduisirent sans qu’elle sache bien pourquoi à son ancien lycée. D’un coup, elle se retrouva face aux grilles qui seraient bientôt envahies par une meute d’élèves pressés de rentrer chez eux. Tant de souvenirs ressurgissaient chez la jeune fille.

Elle à son premier jour d’école ici, sur une photo que son frère avait prise avec beaucoup de soin. Seiji qui était venu plus d’une fois entre ces murs à la place de son père pour régler des différents qu’elle avait immanquablement attiré. Une période plutôt heureuse, du moins sur les premières années. Andrea avança encore, sans se soucier de se faire rabrouer malgré l’heure insolite à laquelle une élève pouvait rentrer en ce lieu. Elle se dirigea en direction de la porte d’entrée quand la sonnerie retentit. Un son qui la tira de ses réflexions, l’arrachant brutalement à des préoccupations ancrée dans un passé qu’elle devait oublier pour avancer. Ce bruit strident la prévenait de la future cavalcade, aussi se dépêcha-t-elle d'entrer avant de se décaler sur le côté d’un couloir, et grand bien lui en prit puisque quelques instants plus tard un flot de têtes brunes se précipita vers la pauvre Andy qui, collée contre le mur, se faisait le plus plate possible. Invisible aux yeux de tous dans un accoutrement qui n’avait ici rien de déplacé, la jeune femme ne paraissait pas détonner tant que cela dans le décor, au vu de sa grande taille contrebalancée par des membres très fins qui lui enlevaient quelques années, facilement.

Mais, alors qu’Andrea pensait avoir laissé passer tout le monde et qu’elle se décollait du mur en regardant en direction de la sortie, admirant toute cette uniformité de couleurs qui courait vers leur libération, elle sentit un choc la cueillir dans le dos, lui coupant un instant la respiration. Elle put cependant se retenir au mur placé juste à côté d’elle, aussi évita-t-elle la chute, ce qui ne fut pas le cas de l’élève l’ayant percuté. Baissant les yeux, Andrea découvrit un jeune homme à terre, qui se relevait tant bien que mal alors qu’un objet lui appartenant avait apparemment volé un peu plus loin. Elle faillit s’excuser, plus par habitude que par réelle préoccupation, mais les quelques paroles de remontrance de ce lycéen lui coupèrent l’herbe sous le pied. D’un coup, elle changea radicalement d’idée et préféra adopter un comportement plus hautain, une lueur de mépris dans le regard. Attitude qui passa elle aussi immédiatement lorsque son interlocuteur improvisé se redressa et la regarda furtivement, des roues brutalement colorée de rouge. Ce comportement un peu puéril et timide brisa d’un coup toute la morgue qui l’avait habitée en première intention, et elle écouta avec bienveillance ses excuses, avant de lui répondre d’un ton plus posé.

- Les tords son partagés, et puis vous aurez sûrement eu plus de mal que moi en tombant, non ?

Une fois les formalités accomplies, elle sentit un regard d’avantage inquisiteur se fixer sur elle. Ce fut à son tour de se sentir un peu dérangée, ainsi passée au crible. D’autant plus lorsque le lycéen s’adressa de nouveau à elle.

- Hmm...C'est la première fois que je vous vois. Et vous me semblez pas être une lycéenne...ni un membre du personnel, aurais je raison ?

Elle faillit lui mentir, son uniforme faisant plus foi que le reste. Après tout, elle avait tout l’air d’être une élève, elle aurait pu prétexter une arrivée toute récente, ou bien d’autres choses lui venant à l’esprit. Mais que lui coûtait la vérité, si ce n’était le risque de se faire mettre dehors, elle qui allait de toute façon devoir partir pour ne pas se retrouver enfermée en ces murs, et surtout par obligation de retrouver Seiji. C’est donc tout naturellement qu’elle annonça :

- Je suis une ancienne élève. Séquence nostalgie, ça fait parfois du bien de retrouver des souvenirs importants.

Ou pas, d'ailleurs. Mais ça il n'avait pas besoin de le savoir.

Aichiro Oku:
- Je suis une ancienne élève. Séquence nostalgie, ça fait parfois du bien de retrouver des souvenirs importants.

Longue chevelure blonde, une peau de marbre et deux grandes prunelles azur ainsi qu'un corps attirant. Cette jeune femme avait beau être une ancienne élève, il était certain qu'a l'époque de sa scolarité, elle avait dut faire tourner bien des têtes et chavirer bien des cœurs. En quelque sorte, on aurait dit une divinité du panthéon nordique. Bref, pour ne pas non plus se livrer à une description physique ultra détaillé de cette ancienne élève, elle était incroyablement charmante...et pas vraiment le genre de femme qu'Aichiro Oku fréquentait normalement. Bon, en même temps, l'étudiant ne fréquentait pas beaucoup la gente féminine...sauf au sein, du club d'échec, chacun d''un coté de l'équipier et ne parlant pas...et ces relations avec les femmes se contentaient principalement à cela. Pas vraiment habitué à voir ce genre de femme fatal, le jeune homme détailla un peu cette dernière. Elle portait un uniforme réglementaire mais ce dernier semblait soit trop grand soit trop petit...La chemise était trop ample, non noué par une cravate et quelques boutons défaits (qui aurait fait hurlé le conseiller principal d'éducation) tandis que le bas semblait trop petit...Aichiro Oku était assez observateur et avait un esprit avec une logique implacable...remarquant les petits détails et réfléchissant rapidement. Mais c'était un esprit un peu trop fermé, laissant peu de place à la nouveauté.

Nostalgie quand tu nous tiens...En fait, c'était compréhensible. Et ce n'était pas la première fois ni la dernière qu'un ancien élève venait rendre visite à ces professeurs. Voir comment avait évoluer l'établissement scolaire, voir si il y avait eut des changements. Monsieur Oku s'avança et alla ramasser son badge en métal...Dans la chute, ce dernier était tombé sur le sol ciré du couloir. Il le ramassa donc et le remis en place, sur le revers de sa veste.

- La nostalgie....

Il marqua une pause. Il refaisait son nœud de cravate. Oku était le genre de type qui donnait une grande attention à l'apparence. L'étudiant appréciait la perfection et l'élégance.

- Il est bien de se souvenir du passé...Mais il faut aussi avancer dans la vie.

Dit il tranquilement. En plus, il y avait un certain nombre de souvenirs qu'on ne voulait pas forcément se rappeler, genre les souvenirs mauvais, les accidents, etc. Non, Aichiro était plutôt du genre à marcher droit, sans se retourner, en direction de l'avenir. Le passé...Il était déjà assez encombrant comme ça.

- Excusez moi, j'en oublie les principes de politesse. Aichiro Oku pour vous servir, champion du club d'échec local...

Oki, il se la racontait un tout petit peu...mais pour une fois qu'il pouvait caser "champion du club d'échec local" dans une phrase.

- Je peut peu être vous aider, le lycée à surement bien changé depuis votre dernière visite, non ?

Bien que curieux, l'étudiant espérait ne pas être trop indiscret...mais bon, il ne pouvait pas forcément s'en empêcher.

Andrea Leevi:
Dire qu’Andrea n’avait pas l’habitude d’être regardée d’un air appréciateur n’aurait été que mensonge. Dire que les hommes qui la détaillaient le faisaient avec retenue et une timidité latente était encore moins plausible. Et pourtant c’est que faisait le lycéen en face d’elle. A l’époque de sa scolarité, Andy en avait connu des bien plus entreprenants et bien moins retenus. Surtout qu’à y réfléchir quelques secondes, elle n’était pas spécialement en position de faire fuir l’attention des gens qui la croisaient. Cet accoutrement pour le moins singulier la faisait comme briller, telle une lanterne dans la nuit, qui signifierait à la fois bienveillance et danger. Mais ceux qui réduiraient Andrea à ses vêtements ne feraient que lui prouver qu’il n’y avait aucune raison de s’impliquer dans quelque chose avec ses congénères. Ils ne faisaient que se croiser, se défaire, dans un grand ballet artistique qu’on appelle la Vie. Ceux qui s’attachent aux apparences, ceux qui se limitent à ce que leurs yeux peuvent observer n’avaient même pas le mérite d’être considéré comme un être supérieur dans ce bas monde. Andrea aimait rencontrer des gens, se sentir utile, admirée ou détestée. Elle voulait marquer les gens, sans que personne ne la marque réellement elle-même. Percer l’esprit et la mémoire de ses rencontres d’un doux sentiment d’amertume sucrée, d’une pensée un peu particulière. S’il fallait que cela passe par ses attitudes étranges, soit.

Toujours est-il qu’Andy appréciait le regard dont elle était la cible, et laissa sans précaution son interlocuteur découvrir contre qui il s’était précipité au détour d’un couloir. Ceci ne prit cependant pas longtemps, puisqu’il se hâta d’aller ramasser ce qui était à lui, dommage collatéral d’une collision assez violente pour projeter ce … badge, à quelques mètres d’eux. Andrea le suivit des yeux et le laissa tranquillement reprendre la parole, dans un échange courtois de circonstance qui alternait les rebondissements de la part de chaque intervenant.

- La nostalgie... Il est bien de se souvenir du passé... Mais il faut aussi avancer dans la vie.

Entre temps, le jeune homme remit en place sa cravate, geste qui n’échappa pas à la surveillance d’Andy. La première chose qui prit possession de son esprit, avant même d’intégrer les paroles du garçon, fut l’idée de le voir la chemise froissée, la veste de travers et la cravate à moitié ouverte sur un col. Se retenant d’exploser de rire à cette vision qui ne convenait pas à cet adolescent apparemment très soucieux de son apparence, Andrea répliqua rapidement aux jolies phrases de ce jeune homme, qui avait une définition bien à lui des souvenirs.

- Encore faut-il pouvoir se détacher des fantômes dudit passé.

Sans insister pour autant, elle gardait pour elle de plus véhémentes réponses à quelqu’un qui proférait de si légères paroles sans se soucier de l’importance que le passé peut parfois avoir, par son omniprésence et son poids écrasant. Il y avait de ces images que l’on ne chasse pas si facilement, même avec la meilleure volonté du monde. Ceci dit, alors qu’Andrea se demandait qui il était pour juger un comportement tourné dans le mauvais sens, se sermonna mentalement. Lui-même pouvait avoir des circonstances atténuantes, peut être qu’elle ne pouvait à son tour pas se permettre de toucher un sujet aussi difficile que les secrets de famille ou les détails de la vie d’une personne qu’elle venait de rencontrer. Aussi se promit-elle de ne plus avancer en ce sens, d’autant plus qu’il serait stupide de venir à parler d’elle-même plus avant, certaines choses ne regardant qu’elle.

- Excusez-moi, j'en oublie les principes de politesse. Aichiro Oku pour vous servir, champion du club d'échec local...

La dénomination champion d’échec la fit sourire, au moins autant que la fierté qu'il y mit, et Andrea répondit du tac au tac sans même prendre le temps de réfléchir aux mots qui franchissaient des lèvres rieuses :

- Je dois alors mesurer l’honneur qu’il m’est fait … Ou bien dois-je privilégier la formule de politesse « pour vous servir » à mon avantage ? Il faut faire attention à ce que l’on peut proposer …

Ce fut à son tour de marquer une pause, sans rien ajouter de plus pour le moment. Puis, voyant qu’un détail avait échappé à son attention …

- Andrea Leevi, championne de rien du tout.

Au moins, elle pouvait à présent mettre un nom sur ce visage qui lui proposait à présent de visiter le lycée. Eh bien, en parfait petit gentlemen, il se débrouillait plutôt bien. Elle qui comptait rentrer rapidement pour mettre fin à une journée supplémentaire d’attente, Andrea fit mine de réfléchir avant de répondre dans un petit sourire :

- Eh bien je dois avouer que la bibliothèque m’a manquée, mais que je ne saurais plus m’y rendre. Je me souviens encore de quelques livres qui ont marqués mes quelques années de passage ici. Ceci-dit, je ne voudrais pas vous … t’empêcher de rentrer chez toi. Tu dois avoir mieux à faire.

Le tutoiement était finalement venu tout seul. Andrea n’avait jamais été une grande adepte des règles de politesse, et comme Aichiro était plus jeune qu’elle, la jeune femme trouvait assez logique de passer dans un autre registre.

Aichiro Oku:
- Encore faut-il pouvoir se détacher des fantômes dudit passé.

La jeune femme était belle et charmante, avait un corps assez agréable, si ce n'est pas divin, des prunelles splendides...mais surtout, elle avait un certain sens de la répartie. Que demander de plus ? Du moins, certains hommes n'aimaient pas les femmes d'esprit...mais Aichiro Oku...lui...Si ! Au contraire, l'intelligence était vraiment ce qui l'attirait le plus chez une personne. Bon, intelligence est un bien grand mot...Disons qu'il préfère une personne avec une certaine culture. Sans aucune difficulté, elle avait remis l'étudiant à sa place, elle avait répliqué aux belles paroles de ce dernier. Voilà qu'elle l'intéressait au plus haut point...Il rougit encore plus, conscient qu'il s'intéressait à cette femme, lui, qui normalement fuyait les contacts avec la gente féminine. Ils en vinrent aux présentations...et comme le jeune étudiant s'en doutait, la dénomination, l'appellation, le terme « champion d'échec de l'établissement » fit sourire cette inconnue. Bien qu'un peu fier de son titre, Aichiro était conscient que c'était un titre ridicule...Un titre qui ne le rendait pas populaire.

- Je dois alors mesurer l’honneur qu’il m’est fait … Ou bien dois-je privilégier la formule de politesse « pour vous servir » à mon avantage ? Il faut faire attention à ce que l’on peut proposer …

Un large sourire s'afficha sur le visage d'Aichiro Oku, il appréciait particulièrement la fin de la phrase...et le sous entendu qui était glissé en dessous.

- A votre avantage, mademoiselle...

Dit il en sur le ton de la plaisanterie. Andrea Leevi ? Charmant ! Andréa...Quel joli prénom ! Japonais pur souche, né en périphérie de cette grande ville, métropole nipponne, il était plutôt pas habitué à ce genre de prénom aux consonances non asiatiques. Il fallait avouer que les prénoms étrangers avaient un certain charme indéniable. Étrangère ? Non japonaise ? Hmm...Non, il n'allait pas se permettre une telle question. Il était déjà assez indiscret comme ça.

- Enchanté de vous connaitre, Andrea Leevi.

Le jeune homme espérait bien que cette rencontre allait durer longtemps...le plus longtemps possible. Ce n'était pas tous les jours qu'il se sentait un peu à l'aise en compagnie d'une femme. D'ailleurs, il lui ferait bien visiter tous l'établissement. Et il était de son devoir de parfait gentleman, d'aider cette demoiselle en détresse...Elle fit mine de réfléchir. Peut être avait elle autre chose de prévu. C'est sur qu'une si femme pareille devait avoir d'autre chose à faire que suivre un étudiant dans les couloirs d'un lycée...Surement un rendez vous amoureux déjà prévu. Mais non, rien de prévu.

- Eh bien je dois avouer que la bibliothèque m’a manquée, mais que je ne saurais plus m’y rendre. Je me souviens encore de quelques livres qui ont marqués mes quelques années de passage ici. Ceci-dit, je ne voudrais pas vous … t’empêcher de rentrer chez toi. Tu dois avoir mieux à faire.

Elle était passée au tutoiement. Bon, en même temps, ils étaient plutôt jeune donc le tutoiement était normal. Le jeune homme avait ses manières, que ce soit le vouvoiement ou le culte de l'élégance et de la perfection. Néanmoins, pour une fois, il ferait une exception.

- Je n'ai rien de mieux à faire que de t'aider. En plus, j'adore la bibliothèque, je connais assez bien les rayons, donc je pourrais t'aider à retrouver ces quelques livres...En plus, elle ne doit pas être encore fermée en plus à cette heure là.

Il fit signe à la jeune femme de le suivre et ils s'engagèrent alors dans un couloir. Des élèves quittaient encore le lycée, des retardataires et des professeurs étaient eux aussi présents dans les couloirs. Bien entendu, l'établissement se vidait et en quelque sorte, ces deux personnes devaient surement être les seuls qui ne quittaient pas le lycée...mais au contraire, s'engageait profondément dans les locaux scolaires. La bibliothèque était un des lieux préférés du jeune homme, fin amateur de littérature antique. Il y passait beaucoup de temps...Aussi, était il capable de se rendre rapidement dans ce sanctuaire...

- La bibliothèque n'est pas bien loin, on y sera dans quelques minutes. Le temps juste de traverser un ou deux couloirs...Sinon, cela fait longtemps que tu as quitté le lycée, Andréa ? Mais ma question est peut être un peu trop indiscrète...








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