Et oui. Naoya n'était pas du genre à se confier aux autres. Pourquoi ? Disons que c'était comme ça, qu'elle n'avait pas de raison particulière. Il était vrai que, plus jeune, avant son drame familial, elle était plus joyeuse, moins froide. Mais tout ça avait fini par disparaître, quelques années plus tard. Ca remontait lors de son premier séjour imprévu sur Nexus. Elle s'était renfermée sur elle-même à ce moment là, du moins, c'était ce que sa mère avait constaté d'ailleurs. Dommage, n'empêche, que son pouvoir ne fonctionnait pas sur elle. Sinon, Naoya se serait volontairement grillée le cerveau, histoire d'oublier tout ce qui avait pu se passer par le passé. Peut-être qu'un jour, elle finirait par surmonter tout cela, peut-être ... Mais l'avenir est incertain, comme toujours.
Ce que voulait savoir Mik ? Ses loisirs, ses passions, ce qu'elle aimait et ce qu'elle n'aimait pas, le comment du pourquoi de son métier, pourquoi elle s'était dirigée vers le médical, et peut-être même quelques détails de son passé. Ca, malheureusement, il pouvait aller se gratter. Naoya voulait bien parler d'elle, mais de son passé. Non, jamais. Sur ce point là, elle ne se confierait pas. Non pas qu'elle ne le voulait, enfin, si, mais son passé ne concernait qu'elle, et personne d'autre. C'était peut-être un peu égoïste de sa part mais non, elle ne pouvait pas. Pourtant, Mik, lui, n'avait pas hésité à ouvrir son coeur. Un américain, mais il ne s'y était jamais rendu. Oh, ça arriverait peut-être un jour. Après tout, il était encore jeune. Peut-être qu'un jour ou l'autre, il acheterait un billet d'avion et qu'il s'envolerait bien loin de Seikusu. Bien loin de ses problèmes aussi. Car il avait perdu sa famille lors d'une rixe sur l'ambassade. Histoire un peu similaire à celle de Naoya, sauf qu'elle n'avait pas perdu toute la sienne.
"Oh, je suis désolée." répondit-elle d'un air plutôt affligé.
"Je sais ce que vous ressentez."Elle-même s'en voulait du fait de ne pas avoir été là quand son père, sa soeur et un de ses frères s'étaient faits attaqués, chez eux, alors qu'ils mangeaient tranquillement de la pizza. Mais si Naoya n'avait pas été à cette fête d'anniversaire, et bien, sûrement qu'elle serait morte à l'heure actuelle. Dans son malheur, on pouvait dire qu'elle avait eu un peu de chance. Du moins, d'une certaine manière.
"Je ne vais pas vous dire que cette blessure se fermera. Ca vous hantera toujours."Naoya en faisait encore, de temps en temps, des cauchemars la nuit. Mais bon, qui n'en ferait pas après la vision d'horreur qu'elle avait eu.
"M'enfin, parlons de choses plus gaies. Mes hobbies ? Je n'en ai pas vraiment du fait que je suis pas mal occupée. Mais quand j'ai un peu de temps, je fais de la peinture."Petite, elle s'amusait à faire des tableaux qu'elle achetait dans le commerce et qui avaient de petits numéros. Chaque numéro correspondait à une peinture bien précise. D'ailleurs, celui qu'elle avait aimé faire était le
Château de Neuschwanstein. Une merveille selon elle. D'ailleurs, elle s'était promise qu'un jour, elle irait en Allemagne, rien que pour le voir en vrai.
"Ce que j'aime ? Que mes patients s'en sortent vivants et qu'ils quittent rapidement l'hôpital sans montrer de séquelles durables."Bien évidemment, Mik pouvait en déduire que, de ce fait, elle n'aimait pas trop le fait que ses patients lui claquent entre les mains. Naoya n'aimait pas trop non plus que de jeunes adolescents se fassent tirer dessus ou bien soient blessés parce qu'ils s'étaient mis dans une situation malencontreuse.