Toujours aux aguets à guetter avec impatience l’arrivé de la compagnie de celui qui faisait battre son coeur, son sourire s’agrandit et ses yeux se mirent à pétiller de milles feux quand elle aperçut enfin leur charrette au loin, sautillant légèrement sur place en redressant ses oreilles sur sa tête, heureuse comme une puce. En voyant cela, ses frères et sœurs se mirent à rire de nouveau à ses dépens, amusé par le comportement de la petite demoiselle qui transpirait le bonheur et la hâte, tandis qu’elle faisait de son mieux pour se contenir en arrêtant de sautiller d’impatience ainsi que de joie.
Une fois la charrette bien arrivée, Margaliti resta sagement à sa place en regardant tout ce beau monde s'agiter et se mettre en place, admirant au passage le jeune mercenaire qui guidait avec sérieux la charrette pour qu’elle se gare au mieux pour le chargement. Et quand elle le vit s’approchait d’elle et lui faire face, elle resta tout aussi silencieuse que lui un instant, l’admirant en souriant tendrement, son cœur tambourinant à tout rompre dans sa poitrine. Puis quand il brisa le silence pour la complimenter, elle se mit doucement à rougir et sourire de plus belle, venant passer une de ses mains dans ses cheveux qu’elle avait lâchés pour l'occasion, remettant quelques mèches en arrière en le regardant avec des yeux tout aussi pétillants que lui.
« M-m-merci… Tu… Toi aussi, tu es… Magnifique… »
Ayant elle aussi remarqué qu’il avait changé de tenue, le trouvant trop beau ainsi. De toute manière, elle le trouvait tout aussi beau en armure et avec ses autres vêtements, peu importe comment il était, à ses yeux Otto était tout simplement merveilleux et elle aimait tout de lui. Tout ce qu’elle connaissait, tout ce qu’elle découvrait et apprenait avec le temps, cela sera sûrement le même traitement pour le reste à venir, amoureuse comme elle était. Tandis qu’elle l’admirait après ce petit échange de compliments respectifs, elle dressa une de ses oreilles en entendant l’un des compagnons du jeune homme l’appelait pour se mettre au travail, étouffant un petit rire en esquissant un petit sourire gênée, le saluant dans un mouvement de tête avec douceur avant qu’il ne sauve mettre la main à la pâte.
Pendant que le chargement de la commande se faisait sans encombre, quelques uns des frères de la lapinette venait se proposer à aider si besoin, tandis que celle-ci se faisait taquiner par ses soeurs qui profitèrent de la situation, voyant bien leur petite soeur zieuter assez régulièrement le jeune mercenaire qui travaillait sans relâche.
« Dit donc, c’est pas ce que l’on appelle faire du matage ça Zasriel? »
« Ho si si si ma chère Keresh, et en toute impudence en plus ! Qu’en penses-tu Esmeralda ? »
« Et bien… J’en pense qu’on a une petite matteuse parmi nous ! »
« … Tsss ! Laissez moi tranquille, ouste ! »
Chuchotta la petite demoiselle le visage tout rouge en fusillant du regard ses soeurs aînées, venant les chasser avec ses mains comme on chasse des animaux qui vous collent de trop près, voulant autant qu’elles arrêtent de l’embêter qu’elles se taisent, ne voulant pas se faire repérer dans son zieutage qui se voulait discret. De grands éclats retentirent dans les airs à cause de ce petit spectacle, faisant croiser les bras de la lapinette qui ignora ses frangines en s’éloignant d’elle, allant se rapprocher de son père sans le déranger, pendant qu’il était dans son éternel jeu de marchandage et contre-proposition avec le chef de la compagnie.
C’est donc discrètement qu’elle écouta d’une oreille leur conversation, sans vraiment l’écouter, recommençant à admirer le chargement qui suivait son cours, jetant des regards par-ci et là vers le jeune mercenaire qui s’activait sans s’arrêter. Puis, quand tout cela fut fini, les négociations comme le chargement de la commande, chaque membre de chacun des groupes alla retrouvait le sien, faisant chacun leurs aurevoirs pour la soirée à venir, certains en taquinant d’autres comme d’habitude, notamment la fratrie de la demoiselle qui plissa des yeux aux remarques de sa famille alors que son père vint caresser affectueusement sa tête, faisant signe du regard à ses frères et soeurs d'arrêter de l’embêter.
Des regards rieurs furent échangés entre eux, avant d’opiner du chef et se montrer « sages » ou plutôt calmes tout en étant de très bonne humeur, sifflotant pour certains et souriants pour d’autres. Puis les regards se tournèrent tous vers la charrette qui partirent, chacun saluant tous ce beau monde qui s’éloignait au loin avant que leurs regards ne tombent sur le jeune homme qui restait, le voyant se rapprocher d’eux, ou plutôt du chef de famille. Faisant une petite salutation de la tête au mercenaire devant lui, l’écoutant attentivement en croisant les bras, le paternel hocha vivement de la tête avant de lui répondre avec sérieux.
« J’y compte bien mon petiot ! T’es le seule autorisé à me kidnapper ma fille, donc tu as intérêt à y faire attention… Comme à la prunelle de tes yeux. »
Termina Toméo avec un sourire amusé en haussant un sourcil, prenant une voix plus taquine sur la fin pour s’amuser avec le jeune homme, voulant voir s’il pouvoir réussir à le déstabiliser, juste pour s’amuser et sans méchanceté bien entendu, car il adorait se jouer de ces deux jeunes gens amoureux qui se tournaient autour depuis des années. Regardant ensuite Otto s’éloignait, qu’il est réagit ou non en lui donnant ou pas une réponse, le père retourna à ses affaires, commençant à rassembler les membres de la famille qui devait rentrer avec lui, pendant que les autres qui devaient sortir se sauvaient chacun de leur côtés, impatients d’aller s’amuser enfin un peu. Quant à Margaliti, elle regarda de ses yeux pétillants le beau brun face à elle, esquissant un sourire aux anges de pouvoir enfin le retrouver et l’avoir pour elle toute seule, se retenant de sautiller sur place heureuse comme une puce en l’écoutant.
« O-oui, je pense aussi ! Je… Je n’ai pas vraiment d’idées à vrai dire, je… Tant que je suis avec toi, ça me convient, peu importe où on va… »
Dit-elle en le regardant tout en souriant, ses joues rougissants très légèrement en venant dire ça, repassant une main dans ses cheveux un peu timide, reprenant d’une petite voix un peu hésitante.
« Je… Heu… Mmmmh… Qu’est-ce que tu dirais de déjà partir d’ici et quitter la zone des entrepôts ? Comme ça, on… On pourrait papoter sur le chemin et réfléchir ensemble où aller ? À moins que tu aies déjà des idées, on… Tu pourrais m’en faire part et on discutait quand même ! »
S’exclama-t-elle en élevant un peu la voix, rougissant un peu de voir sa famille au loin qui s'apprêtait à partir la regarder en souriant amusé. Toussant doucement en continuant de jouer avec ses cheveux, Margaliti reprit d’une petite voix en reportant ses yeux sur Otto, lui adressant un doux sourire.
« On… On y va alors ? »