Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre > Centre-ville de Seikusu

Rencontre du troisième type -- Jack, Rubis

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Jack Marston:
Acte 1
Perdu sur Terre

▪ ▪ ▪
C’était arrivé soudainement.

Jack regagnait le point de rendez-vous prévu après une mission en solo remplie et avec la récompense dans la soute quand les instruments s’étaient emballés. Toutes les alarmes possibles avaient sonné en même temps et l’avaient désorienté au moment crucial, quand une lueur subite avait inondé le petit cockpit et quand l’espace s’était troublé droit devant lui.

C’était vraiment un manque de bol absolu. Au mauvais endroit, au moment moment : voilà ce qu’on écrirait sur son épitaphe. Lui qui avait préféré ignoré ces foutues failles et le genre de secrets qu’elles pouvaient cachées, le voilà face à l’une d’elles, et, pire encore, face à une faille sauvage. Destination spatiale et temporelle inconnue. Et il fonçait dessus à toute vitesse. Sans les mains sur les commandes, aucune chance de l’éviter.

Il avait passé la faille sans pouvoir réagir.

Une lumière aveuglante remplaça brutalement la nuit noire perpétuelle de l’espace et il avait réussi à rouvrir les yeux pour voir le sommet d’un immeuble. Ses mains trouvèrent les commandes et il vira brutalement, évitant la bâtisse de peu, son appareil hurlant en survolant la quartier de la Toussaint en rase-mottes dans une violente décélération. Réagissant à l’instinct, Jack avait trouvé un espace à peine suffisant au fond de ce qui ressemblait à une friche urbaine, et il s’y posa sans attendre, coupant moteur et voyants en soufflant et cherchant tout de suite à déterminer sa position ou à capter un signal. Il ne trouva aucune coordonnée connue et ne détecta que divers signaux à bande radio moyenne diffusant divers types de contenus, de discussions sans intérêt à de la musique. Il arrêta tout et souffla encore avant de taper le tableau de bord.

« Merde ! Merde ! Putain ! Merde ! »

Un coup de malchance et le voilà perdu, sans savoir ni où, ni quand. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir faire ? Dans son esprit, c’était la panique, mais il devait trouver un objectif, réagir de manière appropriée. Il finit par sortir pour trouver de quoi couvrir et cacher son vaisseau. Il le fit glisser dans un des vastes bâtiments industriels désaffectés à côté desquels il s’était posé et trouva de vieilles bâches et des pièces de maçonnerie pour faire poids.

Puis, il essaya de dormir.

Il avait de longs jours devant lui.

▪ ▪ ▪
Le lendemain, après avoir mal dormi, il était sorti avec une idée fixe : comprendre où il était et trouver un chemin vers son coin de l’espace, pour peu que ce soit possible. Il avait essayé d’observer des gens dans les rues alentours et avait abandonné tout son attirail tactique pour garder son pantalon de treillis noir, un débardeur blanc et un bomber anthracite hérité de son service militaire. L’insigne dans son dos pourrait passer pour celui d’une unité militaire de la planète sans éveiller les soupçons, avec de la chance.

Il s’était aventuré dehors sans éveiller trop de curiosité, même si son apparence tranchait avec la tendance locale. Il remarqua une relative homogénéité physique, avec des traits récurrents, des yeux fins, une peau légèrement bronzée, des cheveux noirs et fins. Bizarrement, il comprenait les locaux, ce qui lui rendrait service. Il ne dit rien et fit profil bas, et il passa la journée sans se faire déranger.

Plongé dans un monde étranger et mystérieux, il détermina vite que, malgré son apparence évoluée, il était en net retard technique et technologique sur la société interstellaire. C’était un problème. Il aurait probablement pu trouver de l’aide sur un monde plus développé. A la place, il allait devoir rester discret et chercher seul. Il avait sûrement bien fait de cacher son vaisseau, les autorités locales voudraient mettre la main dessus. Déjà, il avait pu voir les titres de certains médias d’informations parlant d’un avion militaire ayant eu des difficultés et ayant dérangé la petite localité de Seikusu dans la soirée, mais il avait aussi vu deux camions remplis de militaires passer et il n’était pas dupe : on le cherchait.

Profil bas, donc.

Heureusement, il avait vite découvert l’existence d’un planétarium, un établissement dédié à l’étude des étoiles et à la transmission du savoir existant sur celles-ci. S’il avait une chance de trouver une trace de son coin d’espace, c’était là-bas. Il s’était procuré un peu de devises locales trouvées abandonnées sur la table d’un café et avait pris un transport communal à roues jusqu’à l’établissement avant d’y payer une visite guidée. Le contenu avait été décevant, lui révélant la pauvreté des connaissances de ce monde sur l’espace en général et lui confirmant qu’il allait avoir du travail à faire pour retrouver la trace de sa maison dans ce ciel complètement étranger et bidimensionnel qui lui était présenté.

Après la visite, il était resté pour consulter la vaste base de données accessible au public, et il se mit au travail. Il commença par retracer ce qu’il connaissait de sa région de l’espace sur quelques feuilles avec un crayon. Etait-il seulement dans la bonne galaxie ? Ou se trouvait-il seulement à la bonne époque ? L’espace interstellaire changeait beaucoup au fil des âges.

Il valait mieux ne pas trop y penser et se mettre au travail, étudier la voûte céleste en espérant tomber sur ce qu’il espérait y trouver.

Il ne vit pas le temps passer, pas plus qu’il n’avait conscience des horaires de cet endroit. Fourbu, il s’étirait devant son poste informatique préhistorique en bâillant nonchalamment, abattu mais pas désespéré, et s’apprêtait à sortir une énième fiche d’étude sur une région de l’espace connu de cette planète, sans savoir qu’il était observé.

Rubis Starling:
La jeune femme albinos avait travaillé toute la journée comme une acharnée à cause du premier jour d’ouverture des soldes dans la librairie où elle travaillait. Il n’était pas courant de solder ce genre d’articles en général donc quand cela arrivait, ça provoquait des assauts de clients prêt à s’emparer des livres tels des lions sur une carcasse (ou des femmes qui se battent pour la dernière petite robe rouge du rayon, chose qui au passage n’intéresse absolument notre mignonnette ici présente). Et dans la majorité des cas ce n’était pas pour l’amour des livres que ce genre de spectacles voire de combats se passaient, ho non, ça n’avait absolument rien à voir.

La cause sous-jacente à cette soudaine passion n’étaient autre que l’achat de manuels scolaires ou livres pour les études supérieures qui coûtaient bien moins chers en cette période de solde chez «  Hon for everyone », la librairie où travailler la jeune femme depuis plusieurs années, dont les propriétaires avaient eu l’idée formidable pour se démarquer de leurs concurrents de participer aux périodes des soldes afin de pouvoir attirer un plus grand nombre de clients dans leur établissement. Et leurs produits phares étaient donc les ouvrages à destination de tout niveau d’études, car ce genre de produits représente un certains coûts pour les parents et les étudiants et ils sont souvent nécessaire en quantité assez importante. Donc quoi de mieux afin d’attirer beaucoup de clients que de mettre en promotion des produits coûteux de nature et qui en plus sont renouvelés chaque année, permettant ainsi une boucle perpétuelle d’achats de ce type d’ouvrages et assurant des clients pour chaque saison.

Il fallait le reconnaître, les propriétaires Monsieur et Madame Fuku qui sont à l’origine de la création de cette librairie (qui compter une cinquantaine d’année d’existence), étaient de véritables visionnaires dans leur secteur et savaient comment faire pour s’adapter à chaque période et ils ont su avec brio savoir comment continuer à faire tourner la boutique dans notre époque aujourd’hui très digitalisée et technologique où les livres sont de plus en plus délaissés, sauf les ouvrages pour les études qui ont encore de beaux jours devant eux.

Mais revenons-en à nos moutons ! La jeune femme albinos d’où ses magnifiques cheveux blancs aux reflets lavandes très claires et ses yeux rouges écarlates scintillants tels des rubis (d’où son prénom) avait passé une journée de folie à la libraire à cause de la prise d’assaut par les clients qui, comme chaque année à cette période, surtout au premier jour, se jetaient comme des charognards sur un cadavre fraîchement mort dans les rayons de l’établissement à la recherche des ouvrages scolaires et livres spécialisées pour les études supérieures. C’était toujours une journée sportive cette première journée de solde et la jolie demoiselle courrait partout entre les rayons, le stockage et la caisse, et ce malgré le renfort de son patron (qui était le fils des propriétaires).

Ça avait été une journée éreintante et extrêmement fatiguante. Et heureusement pour la demoiselle, ce soir elle n’avait pas à travailler à son second emploi au bar, celui-ci étant fermé exceptionnellement à cause d’un problème électrique dans les installations ne permettant pas d’ouvrir l’établissement ce soir car il fallait attendre que les techniciens passent le lendemain pour réparer tout ça. Ce petit incident était presque une bénédiction tombé du ciel après cette journée intense. Mais cela poser un autre problème à notre mignonne demoiselle : comment elle allait passer la soirée afin de ne pas succomber au sommeil et encore faire une nuit horrible tourmentée par les cauchemars de sa vie passée ?

Sur le chemin de son domicile, la demoiselle réfléchisa à la question tandis que les gens autour d’elle étaient un peu agitée comme à l’habitude, entendant des bribes de conversation sur le crash possible d’un vaisseau militaire. En même temps qu’elle songeait au programme potentiel de sa soirée, la petite amoureuse des étoiles et des mystères de l’univers qu’elle était ne pouvait s’empêcher de penser que c’était dommage que ce ne soit pas une météorite qui est atterrit, ça lui aurait beaucoup plu de pouvoir admirer ça au planétarium de la ville qui avait tendance à organiser des petites soirées lors de ce type d’événement. Et c’est là que l’idée du planétarium lui vint en tête, un sourire aux lèvres et la tête déjà pleins d’étoiles séduite par l’optique de passer la soirée là-bas, car le planétarium fermait tard en général puis les gérants n’étant pas très à cheval sur les horaires, il y avait toujours moyen de rester après la fermeture pour regarder les expositions en cours, consulter les ouvrages, etc. Voir des gens passionnées et travaillaient là-bas leur faisait tant plaisir qu’ils laissaient certains visiteurs trainaient en les lieux sous l’œil des personnes de la sécurité qui veillaient au grain tout de même.

Arrivée chez elle, la demoiselle alla prendre une douche afin de se sentir mieux après cette journée mouvementée puis elle enfila de nouveaux vêtements, portant comme à son habitude des vêtements prêt du corps qui se constituaient d’une chemise blanche cintrée, une jupe noire, des collants foncées un peu transparents et une paire de talons aiguilles de couleur noir. Une fois prête, elle pris son porte carte très fin avec sa carte, un peu de liquide et la clé de son domicile dedans et le mit dans la poche de sa jupe. Il était tellement fin qu’on ne voyait même pas qu’elle avait quelque chose dans sa poche et ni qu’elle avait une poche sur sa jupe d’ailleurs, car cette dernière se fondait dans le tissus de celle-ci. Maintenant qu’elle était parée, elle pouvait filer au planétarium en toute tranquillité et enthousiasme de pouvoir passer la soirée là-bas, un peu la tête dans les étoiles.

Arrivée là-bas vers les 20h, elle salua les employés comme à son habitude qui étaient habituée à la voir souvent ici, que s’en était au point de connaître son petit nom et prénom aussi (certains ont essayer de flirter avec elle mais se sont fait gentiment rembarré par son joli sourire), comme si elle faisait presque partie des meubles si on pouvait dire. Rubis avait commencé par visiter la dernière exposition en cours sur les météorites justement en se rappelant de ce qu’elle avait entendu dans les rues un peu plus tôt, ne pouvant s’empêcher de penser que c’était vraiment dommage que ce n’était pas une météorite qui avait atterris au lieu d’un appareil militaire, la faisant discrètement rire amusée par ses pensées un peu loufoques.

Puis la soirée se poursuivit, elle fit le tour du planeterarium, en tout cas d’une partie car il était vraiment énorme et cela lui plaisait de pouvoir se perdre dans cette immensité bercée par l’histoire des étoiles, de l’univers et l’espace, pour son plus grand bonheur. Doucement elle arriva à la salle des consultations où l’on pouvait consulter des ouvrages, certaines archives en accès libre (et d’autres sur demandes) ainsi que faire des recherches sur les postes informatiques. Son regard fut attiré dans un premier temps par une carte du ciel qui représentaient toutes les constellations autour de la planète puis doucement son regard se porta vers un homme, plutôt grand, bien battit et qui n’avait pas la dégaine d’un scientifique ou employé de sécurité du planétarium. Ça devait être sûrement un visiteur comme elle mais à le voir il n’était pas de la région tout comme elle et elle se fit la réflexion qu’elle ne l’avait jamais vu ici (vu sa fréquentation assidue de ce lieu), peut-être que c’était un touriste ?

Mais elle fut sortit de ses réflexions tandis qu’elle le regardait baillait à tout va et s’étirer, pouvant voir au passage qu’il était plutôt musclé donc valait mieux pas s’attirer la bagarre avec lui, par un gars de la sécurité qui vint l’accoster. La jolie demoiselle retourna son regard vers lui et soupira désespérée intérieurement car s’en était un qui la draguer et qui visiblement était plutôt persévérant malgré qu’elle lui ait dit gentiment plusieurs fois qu’elle n’était pas intéressée. Elle se demandait bien comment elle allait pouvoir s’en départir et réussir à s’échapper de lui cette fois encore, ne se doutant pas qu’il n’allait pas la lâcher aussi vite que les fois précédentes cette fois et qu’il serait peut être même un peu trop insistant à son égard, et ce malgré qu’il puisse y avoir du monde autour d’eux.

Jack Marston:
Jack n’était pas un idiot, mais il fallait bien dire qu’il n’était pas le plus brillant du lot en général. Bosseur et malin, il n’en était pas moins peu friand d’études. Passer des heures et des heures d’affilée collé au moniteur d’un vieil engin informatique ne lui donnant que des données très limitées à tourner et retourner en tous sens pour en tirer quelque chose lui donnait la migraine et se révélait compliqué. S’il n’avait pas été dans une situation si grave, il aurait lâché l’affaire pour aujourd’hui et serait rentré, mais il savait que les autorités locales cherchaient son vaisseau et qu’elles finiraient probablement par le trouver tôt ou tard. Il devait trouver le chemin de la maison et partir au plus vite.

Le fait d’être dans un lieu public ne l’avait évidemment pas aidé. Il avait été dans des conditions très peu optimales mais les choses s’étaient arrangées au fil du temps. Il était maintenant dans des conditions acceptables et il ne remarquait pas la curieuse et pulpeuse albinos qui l’observait. En revanche, il remarqua bien l’intervention de l’agent de sécurité, qui brisa le silence enfin acquis de la salle pour commencer à flirter avec elle, ou plutôt espérait-il engager un flirt aux forceps. L’extraterrestre incognito n’aurait même pas pris acte de la discussion ou de son ton si elle n’avait pas été une source de gêne et d’irritation. Car, plus la demoiselle le remerciait et lui demandait de la laisser, plus le type se faisait insistant et bruyant.

« Allez, Ru-chan, on s’connaît depuis quoi ? Un moment ! Accepte de sortir avec moi au moins une fois, tu verras bien que j’suis un type génial ! »

Disent tous les tocards. Jack avait fini par s’arrêter en soupirant et il s’était étiré et craqué la nuit avec lassitude pendant que la pauvre victime de ses avances tentait une énième fois de le repousser avec politesse et amabilité. Mais, cette fois, la patience de l’initiateur était à bout et son masque de gentillesse s’envola sous le coup de sa frustration cumulée. Et le chasseur de primes interstellaire grinça des dents et bouillit en l’entendant à nouveau.

« Ah ! D’accord ! J’suis pas assez bien, c’est ça ?! Rappelle-moi t’es qui, déjà, pour faire ton importante ? Tu crois que tu vas trouver beaucoup mieux ?! J’te signale que j’ai de l’ancienneté et que je touche facile ¥450k par… »

« Ahm… Excusez-moi. »

L’agent interrompu grinça des dents et se retourna avec hostilité.

« Quoi ?! Qu’est-ce qu’y a~aaaaah… ? »

Jack avait fini par se lever et par les rejoindre et entre sa taille et sa carrure, sa silhouette dominait nettement celle du Japonais gringalet et d’âge moyen qui avait levé le ton avant de vite s’étrangler en levant la tête jusqu’à ses yeux fixes et durs. Même sans faire preuve de la moindre agressivité, l’étranger en imposait, et la dureté et de son ton et sa fatigue donnaient une tonalité sinistre et menaçante à sa soudaine intrusion dans leur discussion.

« Madame vous a demandé de la laisser tranquille, à plusieurs reprises. Vous gênez ce lieu de travail. Et votre attitude ne me plaît pas. »

Le Japonais s’offusqua par réflexe et par orgueil.

«  Mais qu… de quoi j’me… tsk… Et tu vas faire quoi, gaijin ?! »

Jack ne connaissait pas ce mot mais, à en juger par la réaction inquiète de la jolie jeune femme aux cheveux blancs et aux yeux rouges qu’il importunait, ça n’avait rien d’amical. Il ne la dévisagea pas en passant, concentré sur sa confrontation avec l’agent de sécurité importun et venant d’un espace où on voyait plus étrange qu’une humaine albinos de manière quotidienne.

Quant au type désagréable, justement, Jack aurait pu le menacer de conséquences violentes. Il se jugeait largement capable de l’écraser en quelques coups et de l’envoyer en soins intensifs sans devoir craindre pour sa propre santé. Mais il devait rester discret et il ignorait comment les choses fonctionnaient ici exactement, alors il tenta une méthode qui marchait souvent dans les sociétés dites évoluées, et plus largement dans les sociétés bureaucratiques.

« Vous me verriez contraint de rapporter votre attitude aux autorités compétentes. »

Il vit le gardien flancher et douter.

« C’est ta parole contre la mienne. »

« Pas avec l’enregistrement que j’ai fait. »

Il n’avait rien enregistré, mais il tentait le coup. Il avait vu que la plupart des gens étaient équipés d’appareils informatiques portables dotés d’objectifs et il avait déjà été sur des mondes où il était coutumier d’enregistrer toute situation inhabituelle, problématique ou incongrue, par réflexe et par nécessité légale. Visiblement, il avait eu raison, car l’homme finit enfin par voûter les épaules et par s’avouer vaincu, brisant la lutte en baissant le regard et en s’écartant en grognant et en grommelant, vociférant entre ses lèvres en quittant la pièce pour retourner à ses devoirs.

Une fois l’individu parti, Jack tourna enfin son regard plus longuement sur la jeune femme. Il n’avait aucune idée des coutumes locales ou des répercussions à attendre de cette confrontation. Dans certaines sociétés, le gars serait en droit d’affronter Jack en combat singulier ou de laver son honneur dans le sang de la femelle effrontée. Sur quel genre de société était-il tombé ? Il n’en avait aucune idée et il préférait être prudent par peur d’avoir déclenché une situation dangereuse par sa simple présence.

« Je suis désolé pour ce qu’il s’est passé. J’espère ne pas vous avoir causé des ennuis, Madame. »

Rubis Starling:
La jeune femme se trouvait bien embêté avec cet employé de sécurité qui ne la lâchait pas et était bien insistant ce soir, pire que d’habitude même. Elle ne voulait pas être blessante envers lui ni le vexer, donc, comme elle le faisait avec beaucoup d’autres hommes, elle refusa ses avances avec douceur et politesse. Des fois ça marchait et des fois non, certains hommes étaient insistants comme cet homme ce soir avec elle. Parfois certains en venaient même à être un peu trop virulent et en a devenir même tactile voir brutal, ce qui nécessitait souvent une intervention extérieure pour lui venir en aide quand elle ne parvenait pas à s’en débarrasser elle-même en levant le ton et montrant qu’elle n’était pas juste une mignonne poupée qui souriait et était naïve comme on pourrait le penser quand on la voit de son innocence écrite sur son visage.

Et ce soir, ce fut une de ces situations où une aide extérieure allait être nécessaire, car l’employé de la sécurité qui était à ses côtés étant vraiment très insistant.

« Allez, Ru-chan, on s’connaît depuis quoi ? Un moment ! Accepte de sortir avec moi au moins une fois, tu verras bien que j’suis un type génial ! »

« Monsieur Takada, je… Je vous remercie de… Votre proposition mais je me dois de refuser… Comme je vous l’ai déjà dit, je… Je.. C’est vraiment gentil mais… Je… Je ne suis pas intéressée, navrée…  »

« Ah ! D’accord ! J’suis pas assez bien, c’est ça ?! Rappelle-moi t’es qui, déjà, pour faire ton importante ? Tu crois que tu vas trouver beaucoup mieux ?! J’te signale que j’ai de l’ancienneté et que je touche facile ¥450k par… »

La jolie albinos voyait bien qu’il ne voulait rien entendre et en plus il se montrait d’une impolitesse sans nom, commençant doucement à la rabaisser même avant de mettre en avant son statut, chose futile selon ses valeurs car ça ne l’intéressait pas. Cela aurait peut-être marcher avec d’autres jeunes femmes mais elle, l’argent et tout ce qui allait avec n’était pas ce qui l’intéressait chez quelqu’un. Elle avait besoin d’autres choses à commencer par de la tendresse et de la douceur, faute de romance et d’amour.

S’apprêtant à le repousser de nouveau avec gentillesse, tentant tant bien que mal de se débarrasser de ce type lourdingue, la jeune femme ouvrit de grands yeux en entendant une voix venir d’à côté d’eux, la faisant cligner des yeux avant de reporter son regard en direction de la voix. Puis elle pu voir cet homme qu’elle avait remarqué en entrant dans la salle de consultation qui travaillait devant un poste informatique. Il était là entre eux et venait à la rescousse de la jolie albinos, ce qui toucha la demoiselle et la rassura aussi car peut être qu’ainsi l’employé de sécurité la laisserait tranquille, même si elle était un peu gêné d’avoir déranger encore quelqu’un à cause de ces nombreux accostages qui dégénéraient…

Quand l’employé de sécurité insulta l’homme qui venait de prendre sa défense, elle ouvrit de grands yeux, choquée qu’il le traite d’étranger alors qu’elle l’était tout autant que lui, ce qui ne semblait pas le déranger en revanche. Mais elle fut surprise par le calme de cet homme qui vint à son secour, ne se défilant pas et qui avait même réussit à faire fermer son clapet au gars de la sécurité avec la menace d’un potentiel enregistrement pour dénoncer son harcèlement envers la jeune femme, provoquant ainsi même sa fuite en en grognant avant de quitter la salle de consultation.

Rubis pencha doucement sa tête en regardant ce qui se passait, impressionné et soulager à la fois de voir enfin ce sale type la laisser tranquille. Puis la jeune femme redressa doucement sa tête en reportant son regard vers cet inconnu qui venait de la sauver, l’écoutant avec attention quand il prit la parole. Elle esquissa un doux sourire en le regardant avant de fermer les yeux et secouer la tête à la négative « Ne vous excusez pas je vous prie. Vous ne m’avez pas causé d’ennuis, bien au contraire. Vous venez de m’en éviter même. » dit-elle en rouvrant les yeux en le regardant avec douceur de ses jolis yeux écarlates « Et je vous en suis très reconnaissante, merci mille fois Monsieur… ? » termina t-elle par dire en hausant un sourcil, voulant savoir le nom de son sauveur pour le remercier comme il se doit.

Jack Marston:
Visiblement, l’intervention de Jack ne risquait pas d’attirer des ennuis à la petite demoiselle qui le remerciait maintenant avec retenue, mais de tout cœur. Soulagé, le fugitif d’un autre monde soupira doucement, mais sa tension remonta vite comme elle lui semblait lui demander son nom. Devait-il mentir et répondre par un autre nom ? Il n’avait pas penser à l’utilité d’une identité fictive. Après tout, il ne pensait pas rester si longtemps. Ce monde était vraiment arriéré sur certains aspects…

Mais, après quelques secondes d’un silence hésitant, il conclut qu’il n’avait pas à cacher son nom. Après tout, il n’était pas d’ici, personne ne pouvait tomber sur un dossier sur lui puisqu’il n’y en avait pas. Et si son nom semblait bizarre, il avait vu bien assez de noms variés et curieux sur leurs cartes stellaires pour juger que le sien ne ferait pas tâche.

« Mmmmarston. Jack Marston. »

Il lui sourit et hésita à lui tendre la main. On faisait comme ça, ici ? Il n’en avait aucune idée, alors sa main balla sans but à son côté un bref instant avant qu’il glisse son pouce dans sa poche et parvienne à l’arrêter ainsi.

« Et vous êtes Madame… ? »

Il la laissa répondre et sourit doucement à son nom. Son nom de famille était quelque peu familier mais son prénom avait quelque chose d’exotique à son oreille, même proche de sa propre langue.

« Enchanté, Rubis. »

Et maintenant ? Il se mettait à discuter avec une indigène alors que ce qu’il aurait dû faire, c’était retourner à ces cartes jusqu’à ce qu’il trouve ce qu’il cherchait. Mais il fallait bien l’avouer : il se sentait trop épuisé. Ses yeux avaient du mal à se concentrer sur quelque chose tant il avait fixé cet écran archaïque et, même s’il ne se sentait pas physiquement fatigué, son esprit révulsait et bataillait à chaque pensée tournée vers le travail. Il était clair qu’il n’avancerait plus beaucoup.

En tout cas, il n’avancerait pas seul. Une pensée lui venait comme il songeait à sa fatigue et à son manque de progrès, et il décida de sonder le potentiel de la jeune femme. Après tout, son agresseur semblait travailler ici et la connaître plutôt bien. Peut-être travaillait-elle ici ? Ou bien, elle était une habituée ? Normalement, le travail d’enquête, c’était plus le truc des autres. Jack était plus à l’aise dans l’action. Mais, dos au mur, il devait faire preuve de ressource et de créativité.

« Alors… Vous venez ici souvent ? Moi, c’est ma première visite. Il y a beaucoup de choses à voir ! Vous devez tout connaître d’ici. »

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