Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre > Complexe d'études secondaires et supérieures

Beuverie Héroïque [Pv: Travis]

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Adelheid Friedrich:
   La jeune fille tourna son regard vers le bâtiment où se trouvent les dortoirs, légèrement déçue, et poussa un soupir intérieur. « Tant pis, une prochaine fois, alors... ». Elle se demandait quand est-ce qu'elle allait bien pouvoir l'entendre... De plus, elle ne côtoyait jamais les dortoirs. Elle n'habitait pas loin du lycée, et elle pensait qu'avoir une chambre dans le dortoir serait inutile. Ses parents ne sont jamais à la maison, c'était un peu comme si sa maison était sa chambre... Une très très très grande chambre dans ce cas. Cette pensée l'agaça et elle se retourna vers Travis, lui rendant son sourire.
   Frig avait hâte d'arriver, quitte à accélérer la marche, malgré ses talons et ses pieds en feu. Elle pensait au moment où elle pourrait s'allonger, se détendre, boire... Puis continuer à parler, aussi. Ce n'était pas souvent qu'elle avait de la compagnie, alors autant en profiter, même si elle n'en connaissait rien en matière de « relations amicales ». Elle fini par se décider à accélérer le pas. Elle était d'humeur euphorique, mais elle ne savait pas comment l'exprimer. Elle se contenta de sourire et de fredonner l'air d'une chanson qu'elle avait en tête.

- J'ai vraiment hâte de t'entendre, et pour être franche...

   Elle déglutit avec difficulté, appréhendant que ses paroles soient un peu stupides.

- Je n'ai jamais entendu quelqu'un jouer de l'harmonica. Et oui...

   La jeune nordique détourna les yeux vers le paysage et pinça les lèvres autant que son anneau lui permettait (c'est à dire, pas beaucoup). Ils continuèrent leur marche vers leur destination, qui approche... qui approche... Toujours fredonnant, Frig se demandait où était cette destination. Elle était vraiment mauvaise pour se repérer à l'extérieur, mais pas assez pour ne plus retrouver le chemin de chez elle. Encore, ça c'est quand elle est sobre... Quand elle a trop bu, il n'est pas rare de la voir errer en ville, dans les plus grandes rues ou dans les coins les plus sombres des rues les plus mal famées... C'était une chance qu'il ne lui soit rien arrivé jusqu'à maintenant. Dieu sait ce qui aurait pu se passer...
   Il y eut un silence de quelques minutes. Maintenant que les deux jeunes gens avaient trouvé un sujet de conversation... pourquoi ne pas continuer dans la même lignée? Mais le sujet était tellement vaste...

- Alors... qu'est-ce que tu comptes me jouer?

   Ne sachant trop comment réagir à sa propre question, ses joues rougirent et elle détourna la tête à nouveau. « Mais qu'est-ce que tu es bête... c'était vraiment nul... »

Travis:
Ils faisaient leur chemin gentiment mais malgré tout, la jeune femme pressa un peu le pas, effectivement ils n'allaient pas trainer sur les routes. Quoique ça ne dérangeait nullement Travis. [HJ: Effectivement on pas y passer trois semaines] Le duo pressa donc un peu le pas, le bruit des talons sur le sol était plus rapide, ça l'amusait assez d'ailleurs. Il s'était souvent demandé à quoi bon mettre des talons mais bon il faut dire que le sens de l'esthétique, de la mode et du paraître lui étaient complètement étranger, comprenez que quand on a presque grandis dans la forêt, on a tendance à être légèrement dépassé par ce qui représente la culture contemporaine.
Elle chantonnait un morceau. Certainement issus de la culture gothique mais on y ressentait presque une sous influence très bluesy. C'était agréable à entendre dans tous les cas. Il faut dire que Frig avait vraiment du goût question musique (bien que l'on ne puisse se faire une réelle idée en écoutant quelqu'un chantonner). Dans tous les cas, Travis avait hâte de poursuivre la soirée en compagnie de cette jeune fille, il pourrait lui montrer un peu son univers. Enfin bien que son univers ne soit pas forcément des plus intéressants, en tout cas il était d'une grande simplicité. Il n'avait jamais connu que vagabondages, cette école était la première fois qu'il se posait depuis bien longtemps. D'ailleurs il finissait enfin par s'acclimater. Enfin il avait toujours cette furieuse envie de repartir, ou du moins de pouvoir faire quelque chose, vivre sa vie comme il l'entend, on est trop limité quand on vit dans un pensionnat. Mais l'expérience avait du bon au fond.

Revenons en à nos moutons, après avoir terminé de fredonner, Adelheid s'adressa à Travis lui faisant part de son envie de l'écouter. Elle n'avait jamais entendu d'harmonica. Ma foi, il faut un début à tout il n'y avait pas de quoi être gêné au fond. Ce n'est pas parce qu'on a pas découvert quelque chose dans les dix premières années de sa vie que l'on est un looser.  Travis ne répondit pas immédiatement, à vrai dire il ne savait pas trop ce qu'il pouvait bien dire. Pour le moment il se contentait de sourire non sans une certaine douceur dans le regard. Il porta sa main à ses cheveux remettant une mèche qui lui gênait les yeux en place, déposant ensuite sa main sur sa nuque. Il cherchait toujours un peu ses mots. En attendant, le paysage défilait, ils se rapprochaient toujours un peu plus, l'école n'était plus visible, ils n'auraient guère plus de cinq minutes à marcher.
La jeune femme continua dans le sujet demandant à Travis ce qu'il allait jouer. Vaste question à vrai dire, il y avait tant de morceaux et en même temps l'harmonica permettait de donner libre court à son imagination car au fond c'est un instrument qui donne une grande liberté d'improvisation. TIl avait tourné la tête du côté de son interlocutrice, elle semblait ennuyée par la question qu'elle avait posé. Travis eut un sourire amusé, il n'y avait pas de quoi en faire un plat après tout.

- Pourquoi t'es toute rouge?

Il déposa son pouce contre la joue de sa voisine comme pour effacer un peu la couleur qui s'y trouvait, rigolant doucement. Puis repris:

- Faut pas être gênée des questions que tu peux poser, elles sont légitimes au fond.

Il détourna son regard pour poser ses yeux sur leur destination qui approchait gentiment puis regarda au ciel un instant avant de continuer.

- Je ne sais pas ce que je vais jouer, tu sais à l'harmonica j'improvise pas mal. Mais il y a un morceau qui me tient à cœur, j'aime le jouer quand je suis sur le toit d'un bâtiment et que je regarde le ciel. Ça me rappelle un peu mon ancienne vie.

Il regardait le ciel, comme pour rechercher ce dont il venait de parler. Mais enfin c'était le passé et il fallait le laisser là où il était, savoir qu'il existe sans le regretter puisque de toute façon on ne peut le changer.

Adelheid Friedrich:
   Ils étaient bientôt arrivés à destination. La jeune fille avait hâte de se poser: le coucher du soleil promettait beaucoup de choses. Marcher n'a jamais été son truc, même marcher un peu. Elle n'a pas les jambes pour, ni les chaussures « adaptées ». En même temps, quelle idée de marcher en talon... C'était ça, les inconvénients d'être petite et de ne pas assumer...
   Frig ne s'attendait pas à ce que sa réaction amuse Travis. Ce qui la fit rire à son tour, ne savant trop comment réagir.

- Je rougis quand je veux...

   Elle montra un sourire espiègle. Elle s'amusait à sa façon, mais elle s'amusait quand même.

- C'est juste que je trouvait la question un peu stupide... C'est tout...

   Elle pouvait attendre quelques minutes, au lieu de poser cette question. Mais non, c'était sortit tout seul, bien évidemment... La bêtise est vraiment une caractéristique humaine, et Adelheid est l'une de ses plus grande représentante. Autant, seule, elle n'éprouve pas le besoin d'avoir de la compagnie, qu'accompagnée elle en fait peut-être un peu trop. Mais cela partait d'un bon sentiment... En présence d'autre individus, mal faire les choses était une crainte chez la jeune fille. Mais une fois les choses faites, on ne peut pas revenir en arrière... Et puis revenir en arrière est inutile, parce que cela ne nous apporte rien.
   Aujourd'hui, c'était une bonne journée pour Frig. Elle avait fait une bonne rencontre à la sortie des cours. Une rencontre avec qui elle s'entendait bien, et qu'elle espérait que c'était réciproque. Peut-être que pour la première fois de sa vie, elle s'était fait un ami avec qui elle partageait des centres d'intérêts communs. Ses dernières « amitiés » pouvait se résumer à « Je peux m'assoir? » « Oui. » « Merci. » « De rien. ». Des « amitiés » éphémères qui ne sont pas prêtes de refaire surface. Rien de très passionnant, à vrai dire...
   Leur terminus approchait, et Frig l'aperçu à son tour. Dans moins d'une minute, elle pourrait enfin se débarrasser de ces saletés de pompes, pour enfin s'allonger. Il faut croire qu'avoir regarder à la fenêtre toute la journée en cours avait grandement fatigué la jeune fille.

- Il n'y a rien de plus mélancolique que de s'extérioriser par le biais d'un instrument, ou bien par le biais d'un autre art...

   Elle se retourna vers Travis avant d'ajouter en souriant:

- J'espère que c'est ici, notre destination.

Travis:
Une petite minute de marche suffirait enfin à atteindre le petit lieu de repos secret à Travis. Ils allaient enfin pouvoir se poser et ne rien faire. Du moins décompresser de cette longue semaine fastidieuse de cours en tout genre. Eh oui il fallait l'avouer, Travis détestait par dessus tout l'école, ça n'avait rien d'attrayant et allez savoir pourquoi il avait une solide culture générale sans avoir mis les pieds dans une école jusqu'à son arrivée ici, c'est à dire jusqu'à ses 17 ans. Peut être cela expliquait-il l'ennui qu'il pouvait avoir en cours, jusque là il n'avait jamais dut rester en place et attendre que le temps passe sauf s'il le voulait et le cadre dans lequel il pratiquait ce genre d'exercices était souvent bien plus sympathique.
Il éclata de rire quand elle lui dit qu'elle avait la liberté de rougir quand il lui semblait bon. Mais de là à trouver la question stupide, à quoi bon? Une question est une question, le jeune homme ne s'amusait pas à y ajouter un adjectif qualificatif derrière, si une question est posée c'est qu'elle avait besoin de l'être. Travis se contenta de sourire pour toute réponse.
Mais ils arrivaient enfin, une petit chemin les avait conduit au lieu tant attendu. Un petit lac se présentait donc à eux entouré de collines plus ou moins grandes avec une certaine densité de végétation variant d'un point à l'autre. Le lac brillait de partout à cause de la lumière du soleil qui arrivait depuis l'ouest.

- Oui sans la mélancolie l'art perdrait un de ses sujets d'étude principal. Surtout la poésie et la musique je pense. Nous sommes arrivé effectivement.

Travis s'avança en direction du lac, déposant ses affaires et celles de Frig à ses pieds. Il se coucha ensuite dans l'herbe, mettant ses mains derrière sa tête pour contempler le ciel un instant. Le soleil était très bas et donc le bleu azur se transformait en bleu marine.

- Nous voila donc arrivé, je te laisse t'installer, fais comme chez toi. Par contre le frigo est un peu vide j'ai pas eu le temps de faire des courses.

Travis sortit encore son harmonica de sa poche pour le déposer dans l'herbe à côté de lui. Il regardait la jeune femme encore debout. Après quelques instant il reporta ses yeux en direction du ciel posant sa main sur son instrument de musique.

Adelheid Friedrich:
   Ô grand soulagement, ils étaient enfin arrivé. C'est vrai qu'ici, il n'y avait personne, sauf eux. C'était un endroit fort agréable à regarder, en effet. Frig n'avait jamais vu cet endroit auparavant, alors autant en profiter. Elle resta debout quelques temps pour mieux observer le paysage. C'est étrange qu'il n'y ai personne, maintenant qu'elle y pensait, un endroit pareil devrait normalement être un minimum côtoyé... mais non. Enfin, tant mieux pour eux. La nuit n'allait pas trop tarder à tomber.
   La jeune fille s'assit à côté de Travis, dans l'herbe en poussant un soupir de soulagement et de satisfaction. Ses jambes « martyrisée » allaient pouvoir se détendre dans l'herbe... Elle enleva précipitamment ses chaussures et les posa près de ses pieds. Elle s'immobilisa quelques secondes, dans un moment de réflexion. « Fais comme chez toi. » Bon eh bien d'accord... Et hop, elle enleva ses jambières pour finir jambes nues dans l'herbe. C'est plus agréable qu'avoir les orteils coincés... Frig se laissa tomber en arrière pour s'allonger enfin dans l'herbe. Son dos fut douloureux quelques secondes le temps de se détendre, et elle put enfin décontracter tous ses muscles. Elle poussa un autre soupir. Enfin au repos...
   Maintenant, il ne lui manquait plus que d'entendre Travis jouer. Et puis de l'alcool. Mais l'entendre jouer avant, dans un moment de lucidité... Le regard en l'air, elle fixait les derniers nuages de la journée, qui défilaient dans le ciel. La nuit allait déjà bientôt tomber... C'est fou ce que le temps passe vite, quand on ne fait rien de sa journée. Enfin... si, elle rêvait, ce n'est pas rien faire, ça. En plus, ça demande beaucoup d'effort et d'imagination, ce n'est pas rien. Allongée comme ça, Frig allait tomber en mode « veille » dans 5... 4... 3... 2... Mais elle secoua la tête, se réveillant un peu, ainsi l'empêchant d'être dans la lune à nouveau.
   Dans un élan d'entrain, elle finit par dire, le sourire aux lèvres:

- Je t'attends...

   Mmh, l'impatiente est un défaut.

- Hum... Désolée, prend ton temps...

   Et elle ferma les yeux, toute ouïe.

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