Crème glacée [libre]

Cette femme était vraiment particulière pour un Kamui qui avait l'habitude des femmes soumises ou, dans le cas de Fiela, qui aimaient faire savoir qu'elles avaient de la valeur dans tous les domaines. Alors qu'elle prenait littéralement son pied, ou du moins en avait-elle l'air, elle s'était arraché à ses caresses. Cette belle demoiselle était plutôt sensible, ce qui avait grandement excité le jeune homme dont l'esprit trop longtemps resté sans abandon. Il sursauta lorsqu'elle s'arracha à sa portée. Il la dévisagea avec un air surpris puis, en la voyant aussi joueuse et sensuelle, il lui adressa un beau sourire. "Viens-là, chaton" l'appela-t-il intérieurement, le désir grimpant en lui tel un magma brûlant dans un volcan. Lorsqu'elle sauta sur lui, se rendant compte qu'il se faisait prendre en proie par la belle femme, il la réceptionna d'un baiser sur les lèvres. Ainsi installée sur lui, il se sentait plutôt dominé, ce qui était vraiment la première fois qu'il le ressentait. Il fit alors glisser ses mains sur les cuisses de la belle femme avant qu'elle les saisisse des siennes et les ramène au dessus de sa tête pour les attacher. Elle lui ordonna de ne pas bouger. D'un naturel docile et obéissant, il se laissa faire, tentant de se détendre. C'est alors qu'il sentit les caresses de la demoiselle sur son membre et il étouffa un râle.

Il n'avait même pas eu le temps de se rendre compte que son pantalon était détaché qu'il se fit déshabiller à toute vitesse. Il la regarda faire. Il n'y a pas si longtemps, un tel traitement l'aurait fâché et il l'aurait alors repoussée, mais avec ce siècle passé où la pornographie remplacait la tendresse de l'amour, il fallait croire que sa vision des choses étaient fortement différentes et qu'il fallait qu'il s'adapte. Il avait l'ordre de ne pas bouger, mais rester immobile n'était pas dans ses habitudes de vie. Cependant, la jeune femme semblait plutôt sérieuse dans sa volonté et Kamui ne tenait pas à finir cette journée dans une froideur mélancolique. Son sexe durcissait dans la bouche de la demoiselle dont les caresses étaient des plus agréables et expertes. Sans crier gare, alors qu'il aurait pu se laisser aller dans la bouche de cette demoiselle, il la repoussa d'un geste de ses jambes. Il se retint alors un moment et la jouissance ne vint pas. Kamui était un expert pour faire languir ses compagnes et il entendait bien faire de magie cette douce période. Magiquement, il détacha le ruban, plaça ses mains dans son dos puis le renoua. Il poussa tendrement la jeune femme jusqu'à ce qu'elle céde et se laisse aller sur le dos et il monta sur elle pour l'embrasser sur les lèvres.

- "Je te ferai atteindre l'extase les mains attachée derrière le dos." Lui dit-il sur un air aguicheur et terriblement provocateur entre deux baisers.

Elle fut un peu surprise lorsque Kamui la repoussa. Il n’aimait pas ? Mais lorsqu’elle vit sa tête, elle ne pu s’empêcher de pouffer discrètement. Elle y avait peut être été avec un peu trop de vigueur ; cependant ça ne l’aurait pas dérangé s’il s’était laissé aller dans sa bouche. Elle lui aurait simplement laissé dix minutes de répit, montre en main puis serait repartie à l’assaut. Pas de pitié jusqu'à ce qu’elle soit satisfaite.

Il la poussa gentiment sur le dos et l’embrassait. Son corps nu était sur elle et l’odeur musquée de sa peau était enivrante…

"Je te ferai atteindre l'extase les mains attachée derrière le dos."

Cette bravade la fit sourire et l’excita terriblement. Pour elle c’était le signal que les préliminaires étaient finit. Place aux choses sérieuses….

Je tiens le pari, répondit-elle dans un murmure. Mais j’espère perdre.

Elle passa sa main le long de sa hanche et défit au passage le mince lacet de satin qui reliait les deux morceaux de sa petite culotte. Elle tira sur celle-ci qui glissa sous ses fesses sans résistance. Elle fit passer le sous-vêtement autour du cou du garçon qui était occupé à l’embrassé et serra doucement. Elle prit d’une seule main les deux bouts et se servit de sa nouvelle prise pour plaquer sa bouche contre la sienne dans une embrassade furieuse et sauvage. De son autre main, elle planta ses ongles dans le dos musclé du jeune homme et poussa un soupir de contentement.

Elle enroula ses jambes autour de ses hanches et caressa doucement son sexe contre le membre raidit de son partenaire. Elle lâcha soudainement sa prise au niveau de cou du garçon et écarta les bras. Les yeux clos et la respiration saccadée ; elle était là, offerte à l’homme qu’elle avait choisie et il était libre de disposer d’elle comme il l’entendait.

Être ainsi repoussée par le jeune homme sembla avoir surprise la jeune femme, mais bon. Kamui n'était pas vraiment disposé à prolonger ces petites caresses dorénavant. Il en voulait encore plus, il voulait la posséder entièrement. Selene avait réveillé son côté plus animal et sauvage et maintenant, il la désirait encore plus qu'au départ. Kamui était un loup, sauvage et dominant comme ce canin et surtout dangereux. Être ainsi collé à elle, les cuisses fermes et douces de son amante contre ses hanches car elle avait enroulé ses jambes autour de ses reins, ses beaux yeux fermés, ses bras écartés, tout cela l'excitait car elle se soumettait à ses désirs. Un sourire pervers étira à nouveau les lèvres de l'alchimiste démoniaque et il s'approcha de son oreille, duquel il lécha et suçota le lobe.

- "N'hésite pas à gémir." Lui souffla-t-il au creux de l'oreille d'une voix mêlant perversion, sensualité et désir.

Sur ces paroles, il approcha lentement son bassin de celui de la belle Selene et endossa la tâche de lui donner une bonne raison de gémir de plaisir. Il voulait qu'elle ait envie de lui, que son esprit soit fixé sur sa personne et qu'elle aille jusqu'à pousser des couinements d'impatience, mais comme on dit, on ne peut avoir envie d'une chose que nous n'avons jamais expérimentée. Très lentement, il entra en elle. Bien que la chair pâle de l'extérieur lui donne un air glacial, l'intérieur de sa belle amante était tout ce qui a de plus chaud, pour le plus grand plaisir du jeune homme. Le défi qu'il s'était lui-même lancé le torturait; il avait une envie folle de la serrer dans ses bras. Faute de moyens pour lui démontrer cet adoration que les femmes adoraient, il plongea ses yeux saphires dans l'améthyste de ceux de sa partenaire, déversant un flot d'amour pratiquement sincère dans ce simple contact visuel. Ses pupilles s'élargissaient un peu, formant un espèce d'ovale comprimé, alors qu'il se perdait dans les yeux de son amante. Il approcha alors son visage du sien, toujours avec la plus grande douceur. Il posa un premier baiser sur les lèvres de Selene, puis un autre et encore un dernier encore plus passionné, commençant à bouger tout doucement en elle, accélérant un peu par moment, puis ralentissant pour la faire languir et lui donner envie d'en avoir davantage. Lèvres contre lèvres, corps contre corps, ils dansaient tout deux sur le rythme d'une musique imaginaire dont les gémissements de Selene, le bruit de froissement des draps, la friction de leur corps et le bruit mouillé de la pénétration étaient les instruments. Quelle douce mélopée.

Elle gloussa joyeusement lorsque Kamui lui glissa à l’oreille : « N’hésite pas à gémir ».
Lorsqu’il s’immisça en elle, elle eut l’impression qu’un brasier ardent prenait ses quartiers en son sein. Elle rouvrit les yeux et fut capturée par le regard saphir du garçon. Elle était comme une brindille emportée dans des flots déchainés ; subissant le rythme du jeune homme qui alternait entre de douces accalmis et de violents assauts. Elle sentait qu’elle n’était plus maitresse de son corps, elle se laissa emporter sans opposer de résistance devant se combat déjà perdu. Elle commençait déjà à pousser de longs gémissements qui suivaient docilement le rythme des va-et-vient que lui imposait Kamui. Parfois des baisers la faisaient taire et elle les subissait sans les rendre, totalement concentrer sur la tempête qui se déchainait en elle.

Ne pouvant plus soutenir le regard de fauve de son amant, elle plongea sa tête dans le creux de son épaule, le serrant dans ses bras de toutes ses forces. Lorsqu’elle l’entoura elle sentie le ruban qui entravait les bras du jeune homme. Elle l’avait complètement oubliée, d’ailleurs elle avait tout oubliée; elle était juste une petite parcelle d’âme qui était en train de se noyer dans une mer de délice. Sans trop savoir pourquoi elle commença à défaire fébrilement le nœud qui retenait le fauve. Lorsque celui-ci fut enfin défait, elle tenta de lui dire quelque chose mais les mots ne venaient pas. Seul ses cris et ses gémissements pouvaient passer sa bouche ; il n’y avait plus de place pour la cohérence dans son esprit balloté par l’extase qui montait en elle.

J’ai… perdu, furent les seuls mots qu’elle réussi à prononcer lorsqu’elle retira le ruban enroulé autour des poignets de l’homme qui la possédait.

Elle sentie un frémissement dans son entre-jambe. Comme si l’extase qui la parcourait de long en large s’y concentrait lentement. Elle savait d’instinct ce que cela signifiait mais elle n’y pouvait absolument rien. La sensation était tellement intense qu’elle commença à saturer jusqu'à ce qu’elle devienne insoutenable ; puis comme si la pression emmagasinée était trop grande, elle se libéra en une immense explosion de plaisir qui foudroya tout son corps. Elle fut parcourue de spasmes incontrôlables et laissa échapper un cri qu’elle n’entendit pas vraiment mais qui devait être puissant car sa gorge la brulait comme si on y avait introduit un tison. La sensation se dissipa lentement pour faire place à une nouvelle vague de plaisir lui laissait entrevoir le cycle sans fin d’orgasmes qui l’attendait.

Les bras de Selene qui avait enlacé le corps de Kamui fit davantage monter la fougue chez lui. Cette marque de tendresse, une demande de support dans l'ébat ne le fit pas sourire, car ce que les deux immortels faisaient, c'était sérieux et elle pourrait prendre un tel geste comme une moquerie. Le ruban qui maintenait ses bras se relâcha peu à peu, puis elle le lui retira en avouant sa défaite. Cela signifiait donc qu'elle avait atteint l'orgasme. Fort heureusement, car Kamui ne tint pas davantage et relâcha les muscles de son sexe qui empêchait la jouissance de s'échapper et se déversa en elle. De toutes façons, de nos jours, les moyens pour ne pas tomber enceinte sont tellement évolués qu'elle pourrait en trouver un tout de suite après cette nuit. Libéré du ruban, il enlaça à son tour le corps nu de son amante pour l'embrasser avec amour et passion alors qu'il sortait d'elle, tout doucement. Il bascula alors pour se retrouver sous elle, inversant les positions, sans perdre le contact de ses lèvres chaudes et délicieuses. Il la fit ensuite reculer, brisant le baiser pour respirer. Il descendit alors ses mains sur le fessier bien ferme pour le pétrir tout doucement. Son regard s'adoucit davantage et il l'embrassa encore deux trois fois.

- "Si tu as un désir, tu peux m'en faire part." Lui murmura-t-il d'une voix mielleuse.

Son ton n'était pas habituel et il ne l'avait pas utilisé depuis un fort long moment. Il caressa tout doucement le visage de son amante puis frotta lentement son nez sur le sien dans un geste des plus affectifs. Mais Kamui gardait toujours son visage glacé, jouant doucement dans les cheveux de Selene. Elle ressemblait vraiment beaucoup à sa défunte femme lorsqu'il l'a rencontrée pour la première fois. Ses beaux cheveux noirs, ses yeux absolument envoûtant, le grain de sa peau et même son goût corporel, elle était presque sa soeur. Mais, contrairement à Fiela, elle était plus agressive au lit et certainement plus sensible qu'elle, peut-être par manque de pratique ces derniers temps. Elle devait être un peu épuisée, mais Kamui avait faim, faim de ce corps remplit de volupté et faim de ses gémissements. Ses crocs se virent alors qu'il lui faisait un sourire séducteur. Il se laissa glisser sur elle et embrassa son ventre, massant maintenant ses cuisses fermes.

- "Tu veux peut-être aller prendre un bain?" proposa-t-il dans un murmure.

(Pardonne-moi, j'ai fait un peu court...)

Le rythme de Kamui s’accéléra puis elle le sentie tressaillir dans ses bras. La vie coulait en elle, son vagin se contracta pour aspirer toute la semence puis elle vit Kamui se retirer. C’était toujours un moment embarrassant pour Selene ; elle se demandait toujours si le garçon allait la repousser maintenant qu’il s’était satisfait d’elle. Elle ne pouvait pas se débarrasser de cette hantise qui lui serrait le cœur à chaque fois que l’acte était fini. Allait-il la considérer avec mépris ? Comme un objet usagé ? Ou encore pire, comme un gêne. Elle se sentait si faible dans cette situation.

Perdu dans ses pensés moroses, elle fut débarrassée de ses appréhensions lorsque Kamui lui donna un baisé plein d’amour. C’était le plus beau baiser qu’il lui ait jamais donné car il transmettait de la tendresse et un remède à toutes ses angoisses.
Il la fit passer au-dessus de lui sans pour autant rompre ce baisé qui comptait tant pour elle mais qui ne devait être pour Kamui qu’un baisé parmi tant d’autres. Elle poussa un hoquet de surprise et de contentement lorsque celui-ci posa une main sur ses fesses et commença à les masser avec envie.

Il lui demandait de faire un vœu…
Sûr qu’elle avait un désir. Comme toutes les femmes qui ont été aimées de cette façon ; elle voulait l’entendre dire qu’il l’aimait et qu’il ne la quitterait jamais. Cependant Selene n’était pas une ado naïve et elle savait bien qu’un garçon à qui elle offrait ses charmes quelques minutes après l’avoir rencontré, ne voudrait jamais la revoir. C’était dans la nature des hommes de mesurer la valeur de leurs « proies » en fonction du temps qu’ils mettaient à les mettre dans leur lit. Dans le cas de Selene, elle n’avait pas été chassé mais plutôt « ramassé ».

Tandis que Selene réfléchissait à ce qu’elle oserait lui demander, Kamui avait l’air de s’amuser avec ses formes ; touchant, caressant et pétrissant son corps, le couvrant de baisés. Ce qu’il dit ensuite lui fit froncer les sourcils ; il voulait qu’elle prenne un bain afin d’être fraiche pour le deuxième service ? … Pour une fois elle ignora sa susceptibilité et fit comme si elle n’avait rien entendu.

Tu m’aimes ? , demanda-t-elle d’un ton implorant.

Aussitôt avait-elle prononcée ces mots qu’elle les regrettait. Pourquoi avait-elle dit ça ? Elle ne voulait pas voir le sourire de Kamui fondre comme neige au soleil et le voir embarrassé devant sa question idiote. Elle colla vivement ses lèvres contre les siennes pour l’empêcher de répondre et ferma les yeux pour ne pas affronter ses iris d’azur.

Excuse moi tu n’as pas à répondre à ça. Je… vais me laver.

Le rouge aux joues, elle se leva et détourna la tête pour ne pas croiser le regard de Kamui.

Ce qu'elle lui demanda fit frissonner Kamui devant l'importance de ce qu'elle demandait. Son esprit se mit à réfléchir très vite, cherchant la réponse la plus juste et la plus convenable. Surtout, elle semblait avoir été blessée par sa demande à lui. Il la regarda alors et se remémora tout ce qu'il ressentait. Cette femme l'intriguait et il ressentait une forte affection pour elle, et il ne voulait pas qu'un autre ne pose ses sales pattes sur elle. Une forte possessivité l'animait à son encontre, une possessivité jalouse, violente et surprotectrice. Mais pour elle, il devra oublier Fiela pour se consacrer totalement à elle. "Oh, Fiela, que faire...?" Supplia-t-il mentalement. Il avait tellement peur de commettre une erreur et de blesser cette fleur déjà maltraitée par la vie. Mais Kamui se rappela d'une chose, Fiela ne reviendra jamais et il avait devant lui une femme prête à l'aimer et à accepter son amour en retour. Il se redressa d'un coup et enlaça la jeune femme pour l'immobiliser et l'empêcher d'aller plus loin. Le corps du jeune homme tremblait un peu car il était assaillit de remords à devoir effacer sa défunte épouse de son esprit. D'un mouvement de la main, il obligea la belle demoiselle à lui faire face. Il l'obligea à la regarder dans les yeux, déterminé comme il ne l'a rarement réellement été.

- "Oui, je t'aime, Selene." Lui affirma-t-il en plaçant une main contre la joue de la belle immortelle pour l'empêcher de se détourner.

Ses yeux azurés  restèrent plantés dans ceux de la jeune demoiselle un moment et il posa tout doucement son front contre le sien, caressant de la main qui y était son visage sans imperfection, comme si un artiste l'avait travaillée, travaillée et retravaillée. Il ne voulait plus qu'elle soit triste et il ne voulait plus qu'elle doute de lui, il la voulait heureuse et la voir rayonnante. Tout son être laissait échapper cette sincérité qu'était celle de Kamui. Les mots d'amour étaient sacrés pour le jeune homme et il ne les prononçais pas à la légère. S'il s'engageait à aimer quelqu'un, il ne le faisait pas pour simplement la rassurer, mais parce que ses sentiments étaient vrais. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, ils ne savaient même pas la couleur préférée l'un de l'autre, mais il émanait de la jeune femme une aura qui lui plaisait énormément, une aura à la fois noire et blanche, conflictuelle, dangereuse, attirante. Pour lui prouver ses sentiments, il leva sa main libre puis se concentra jusqu'à ce qu'un beau collier y apparaisse. La demande trop importante d'énergie corporelle d'un sortilège de création fit couler une larme de sang à l'oeil droit de Kamui. Il prit le collier et le passa tout doucement au cou de Selene avec la douceur que seule une reine pourrait espérer avoir, ainsi que la déférence. Le collier était doté d'une belle chaine argentée avec un petit disque doré sur lequel était écrit des phrases d'amour en Éden en plus de plusieurs sortilèges et bénédictions. Il l'avait autrefois fait pour Fiela, il était donc légitime qu'il l'accorde aussi à sa nouvelle bien-aimée.

Le vertige de la dépense d'énergie le prit et il en eut le souffle court. Certains sorts étaient très demandant et s'il poussait trop loin, il pouvait mourir, il était donc normal qu'il soit épuisé. Quand on lance un sort, il faut prendre en compte la taille, la masse et l'énergie requise. Si notre corps n'est pas capable de produire l'énergie nécessaire au sortilège, on meurt. Kamui le savait et maintes fois il avait manqué de mourir en voulant lancer un sortilège. Et aujourd'hui, il avait dépensé énormément, il fallait donc qu'il se repose... plus tard. Il usa de sa capacité de drainage pour arracher de l'énergie aux plantes environnant la maison ainsi que de certains passants qui perdirent connaissances. Kamui se doutait qu'on verrait cela comme une crise de surmenage, mais bon. Il posa à nouveau son regard sur Selene puis l'embrassa tendrement, ayant reprit assez de force pour tenir encore un long moment.

- "Peut-être ne me croiras-tu jamais, mais je dis la vérité. Je t'aime, Selene, même si, il y a peu de temps, nous ne savions même pas le nom l'un de l'autre. Suis-je ridicule? Peut-être. Mais c'est la pure vérité."

Kamui la saisit et l’obligea à lui faire face, il put voir alors les larmes qu’elle avait voulu lui cacher et éprouva de la honte. Il était déterminé, prêt à lui expliquer pourquoi il ne l’aimait pas et pourquoi il ne l’aimerait jamais. Oh bien sur, Selene était sur que Kamui y mettrait les formes car la gentillesse imprégnait ce garçon mais au final ca ne changerait rien. Résigné, elle attendit que vienne l’impacte de la douleur lorsqu’il lui dirait mais ce fut un tout autre sentiment qui la frappa de plein fouet…

Il lui avait dit qu’il l’aimait. Elle écarquilla ses grands yeux violets et chercha dans ceux de Kamui le mensonge. Ca ne pouvait être qu’un mensonge, cruel et destructeur car plus elle regardait ses yeux azur plus elle était convaincu que ce mensonge était vrai. Il mentait… Cette pourriture ne cherchait qu’à la blesser et il alla éclater de rire d’un moment à l’autre, se moquant d’elle et de sa stupidité.

Elle le vit lever une main et un magnifique collier apparu. Un tour de passepasse grotesque dont il se servait pour capturer le cœur d’adolescentes candide. Son regard devint haineux et elle reporta son attention sur Kamui ; elle vit alors la larme de sang qui coulait le long de sa joue et la colère qui grondait en elle fut soufflé comme on éteint une chandelle. Ses yeux exprimèrent la détresse lorsqu’elle vit Kamui défaillir ; elle se mentait à elle-même en prétendant le haïr ou ne serait-ce qu’être en colère contre lui et sa réaction en était la preuve. Kamui trouva cependant la force d’attacher le collier autour du cou gracile de la femme qui lui faisait face.
Cependant, lorsqu’il tituba le souffle cours, elle ne put s’empêcher de se précipiter pour le soutenir même s’il n’en avait, en réalité, pas besoin.

Il se pencha sur elle pour l’embrassé, ce qui lui déclencha un nouveau flot de larmes qui inondèrent ses joues. Il lui avoua de nouveau son amour et elle resta silencieuse. Elle ne savait pas ce qu’il voulait mais il s’était affaibli pour elle ; Le spectre du doute vint s’immiscer dans ses réflexions, lui soufflant qu’il était peut-être sincère. Elle repoussa immédiatement cette idée. Ce n’était pas vraie et elle se faisait du mal en le croyant ; ne pouvait-il pas la laisser tranquille ? Quelle gloire y avait-il à la faire souffrir ainsi ? La douleur des émotions qui se battaient dans sa tête était tel qu’elle posa sa main sur sa poitrine et elle sentie le métal précieux sous ses doigts. Ils se crispèrent sur le bijou et elle détourna le regard une nouvelle fois pour dissimuler ses larmes et l’état pathétique dans lequel Kamui l’avait plongé.

Pourquoi ? , demanda-t-elle d’une voix que les sanglots faisaient trembler. Qu’est-ce que je t’ai fait ?
Qu’est-ce que je t’ai fait ? répéta-t-elle d’une voix plus nette et plus aigue.

Elle leva les yeux vers Kamui et ignora la sincérité et la détermination que transmettaient ses iris féline. Sa main se dirigea instinctivement vers ses rubans attachés au bras mais elle arrêta son geste lorsqu’elle fut secouée par une nouvelle vague de larmes. Elle leva son poing comme pour le frapper mais finalement se détourna et fit mine de s’enfuir.

Elle n'a pas cru Kamui. Elle ne lui faisait pas confiance et croyait qu'il ne voulait que la faire souffrir. Le semi-démon sentit son coeur se broyer douloureusement dans sa poitrine. Elle voyait en lui un homme mauvais. Il dévisagea la jeune femme dans les yeux, son visage décomposé dans un air de tristesse infinie; il voulait qu'elle le croit. Il voulait l'aimer, lui montrer qu'il était sincère. Il la voulait pour lui et il sentait qu'elle allait s'enfuir. Elle lui demandait ce qu'elle lui avait fait, il déduit donc qu'elle croyait qu'il avait pour but de lui faire du mal, de lui accorder en cadeau la souffrance et le désespoir alors qu'il voulait lui donner tout le contraire. Il était incapable de pleurer depuis fort longtemps, peu importe la tristesse qu'il avait sur le coeur, il ne pouvait pas lui démontrer à quel point il voulait qu'elle le croit, à quel point il aimerait tant qu'elle lui fasse confiance. Il l'aimait. Vraiment. Sincèrement. Il n'avait pas envie de continuer sa solitude, il y a un siècle déjà qu'il a perdu sa femme, il était jeune pour toujours, amer et seul. Il désirait que Selene soit celle qui le tirerait de cette situation. Il voulait être avec elle, pour longtemps. Il a depuis longtemps compris que les hommes et les femmes n'étaient pas fait pour être fidèle, mais pour une fois, il avait vraiment envie de n'appartenir qu'à elle, à elle seule. Elle échappa à ses mains et il s'attendait à ce qu'elle tente de lui faire un mauvais sort, le dévisageant. Elle se détourna alors, prête à fuir.

Mais il refusait.

Il étendit le bras et la saisit en la ramenant brutalement contre lui, refermant ses bras sur elle pour la serrer avec force. Il ne la laissera pas partir aussi facilement, non. Il voulait qu'elle soit sienne, dusse-t-il rester des jours et des jours à la poursuivre à travers le monde. Il la ramena d'un coup contre un canapé et la coinça là de son corps contre le sien, les yeux brillants d'une ferveur et d'un amour brûlant. En lui brûlait à nouveau la volonté d'une vie avec une femme qu'il aime. Il caressa tout doucement les cheveux de la belle Selene. Il savoura le contact chaud et doux de sa peau contre la sienne. Il se servit alors d'un sortilège pour neutraliser les fonctions motrices de son cerveau, la prenant doucement contre lui pour ne pas qu'elle s'effondre sur le sol de tout son long. Délicatement, il la ramena vers le, leur, lit et l'y allongea avant de relâcher le sortilège. Il glissa doucement sa main sur le corps de l'Immortelle en murmurant quelques nouvelles paroles magiques. Les vêtements de la belle demoiselle lui couvrirent sa nudité et il en fit de même pour lui pour ne pas l'embarrasser.

- "Je ne mens pas. Je ne mens jamais." lui dit-il, sérieusement. "sauf pour protéger quelqu'un. Je t'aime, Selene." Ajouta-t-il pour ensuite poser ses lèvres sur les siennes en laissant couler en la belle femme tout son amour.

Certes, cette femme était bizarre et peut-être même complètement cinglée, mais elle était aussi passionnée et chaude quand elle le voulait, il le savait. Il avait connu de nombreux dérangés durant sa longue vie et, bien qu'elle soit nettement plus vieille que lui, elle avait besoin d'être aimée, elle le voulait autant que lui. Il savait qu'elle éprouvait quelque chose pour lui car sinon elle n'aurait pas posé cette question. Elle était douce, belle et folle, comme si elle avait été envoyée par une certaine entité qui dirige le destin. Elle était exactement ce qu'il désirait au plus profond de lui.

- "Je ne te laisserai pas partir. Je veux que tu restes avec moi, même si tu décides de me couper en pièce, je te retiendrai ici." Lui annonça-t-il en la serrant contre lui. "Je t'aime"

Selene voulait fuir cette maison. Elle voulait courir, mettre le plus de distance entre elle et l’objet de sa souffrance, courir jusqu'à ce que la fatigue lui fasse oublier son chagrin. Elle l’aurait bien tuée mais elle ne le pouvait pas ; la femme brisée qu’elle était devenue ne pouvait éprouver la moindre pulsion meurtrière lorsqu’elle regardait dans les yeux bleus de Kamui.
Elle fut saisi par des bras puissant qui la ramena violement en arrière. Elle se débattit faiblement contre l’étreinte de l’homme et soudain plus rien. Elle ne pouvait pas bouger, comme un pantin à qui on aurait coupé les fils. C’était une expérience terrifiante ; elle sentait qu’on la transportait sur un lit et la sensation s’évanouit. Elle plia et déplia ses doigts comme pour s’assurer de leur bon fonctionnement et elle vit des vêtements masquer sa nudité dont elle se fichait éperdument à cet instant…
En effet, elle se serait enfui totalement nue et en pleur de la maison puis aurait couru à travers toute la ville.

Il le lui disait encore…

A force, elle allait finir par le croire vraiment. Et si c’était vrai ? Et si pour une fois sa vie n’était pas une succession de déception, de tristesse et de solitude ? Elle se força à revenir à la réalité. Même si tous ses espoirs étaient comblés et que Kamui l’aimait vraiment, il ne la connaissait pas. Il ne savait rien des horreurs qu’elle avait commit durant des siècles. Quel genre d’homme voudrait d’elle ? Les atrocités qu’elle avait commit sous le coup de la terreur, de la haine et de la passion étaient impardonnable. Un tel rebus ne pouvait être aimé par ce garçon si bon et si gentil.
Il l’embrassa encore et cette fois-ci elle répondit profitant de ce rêve avant qu’il ne prenne fin. Comme lorsque l’on fait un rêve merveilleux et que l’on sent qu’on va bientôt se réveiller.

Il le lui disait encore…

Cette fois les mots glissaient sur elle comme une caresse. Il la serra dans ses bras et elle ferma les yeux, profitant au maximum de l’instant présent. Kamui la voyait comme une femme douce et passionnée, pas comme un monstre. Mais il fallait qu’elle mette fin au rêve immédiatement car si on doit vivre ses rêves, on ne peut rêver sa vie.

Toujours dans les bras de Kamui, elle rouvrit les yeux et ceux-ci se posèrent sur ses rubans de soies noirs. Elle ne pleurait plus, ses traits étaient figés en un masque de chagrin infini ; elle repoussa Kamui et le regarda dans les yeux d’un air déterminé.

Ces rubans sont là pour que je me souvienne de ceux que j’aimais. Ils représentent tous un être aimé.  Amants, époux, amis et … enfants, lui annonça-t-elle d’une voix qui ne flanchait pas, ses yeux violine toujours rivé sur ceux de son amour. Amour qu’elle était en train de détruire.
Tous morts. Tous sans exception … de ma propre main.

Elle lâcha Kamui et recula de quelques pas. Elle craignait de se faire rouer de coup ou même pire … qu’il ne fasse rien.

Après un doux moment d'étreinte, calme, teintée de petits sanglots périodiques. Le jeune homme humait par moment les cheveux d'ébène de sa belle, laissant une main masseuse caresser le dos de celle-ci, imprégnant une douceur infinie dans ce simple geste qui se voulait réconfortant pour la femme à laquelle il a accepté de céder son coeur endolori en espérant qu'elle puisse guérir ses meurtrissures. Il y avait un siècle et demi de cela, il était en train de trancher des cous, mettre à mort des paladins, réduire à néant des familles entières pour atteindre son but. Il n'a suffit que d'une femme pour le ramener sur le droit chemin. Cette fois, il avait le coeur en miette, l'esprit fatigué et le corps, bien que résistant, très faible. Selene ne savait même pas qu'en étant, juste là, avec lui, elle l'aidait à récupérer, peu à peu, de ses douleurs mentales, spirituelles et physiques. C'est alors que tout allait bien qu'elle lui révéla la triste vérité sur elle-même. Elle avait tué. Pas que des hommes, pas que des ennemis, mais des enfants également. Le jeune homme fut légèrement ébranlé par la nouvelle mais, après un moment, son visage redevint serein. Tout doucement, il prit une main de son adorée et la guida sur son corps, contre chacune des cicatrices que celui-ci avait collectionné durant sa longue vie.

- "Celle-là vient d'un jeune garçon qui m'a poignardé en voulant sauver son père. Puis, j'ai anéantit le reste de la famille. Incluant cette petite fille qui hurlait de frayeur en me voyant." expliqua-t-il en montrant une cicatrice au niveau du ventre. "Celle-ci provient d'un vieil homme qui m'a attaqué pendant que j'anéantissais un temple dédié à la déesse Freyja." Ajouta-t-il en la guidant vers une côte de droite. "J'ai tué, massacré et anéanti des gens simplement pour réaliser mon propre souhait; revoir celle que j'aimais. Selene, ton corps et ton âme sont moins souillés que les miens."

Il la regarda. Maintenant, elle pouvait faire ce qu'elle voulait. Il lui avait dit toute la vérité, ils étaient sur un pied d'égalité. Si Selene le méprise, il abandonnera toute idée de retrouver l'amour et si elle l'accepte comme il est, il sera le plus heureux des hommes. Tout doucement, il posa ses lèvres sur les siennes pour les savourer cette fois qui pourrait bien être la dernière selon sa décision. Il ne brisa le baiser qu'une fois à bout de souffle, plantant son regard dans le siens. Selene, si seulement elle voulait bien être sienne, il en serait tellement heureux. L'avoir pour ne plus jamais la laisser partir comme il a laissé partir toutes les autres. "Finalement, ce n'est pas le fait d'être méfiant qui fait mal, mais c'est d'être séparé des êtres que nous aimons." remarqua-t-il en son for intérieur. Il avait été séparé de Yume par ce salopard d'alchimiste, séparé d'Izuna par ce même connard, puis il a perdu maintes fois Fiela aux mains du destin. Il espérait vivre vraiment l'amour auprès de Selene, la chérir et lui faire goûter à la douce saveur d'une vie comblée dont elle semblait avoir été privée.

- "Malgré les crimes que j'ai commis, malgré tout le mal que j'ai causé, j'aimerais vraiment, et sincèrement, te donner le bonheur que tu recherches. Tu as peut-être commit l'irréparable, toi aussi, mais à mes yeux, tu es Selene, pas une meurtrière." Lui dit-il avec un amour et une tendresse incomparable.

Selene caressa chacune des cicatrices pendant que Kamui lui racontait leur origine. Les histoires de meurtres d’enfants et de vieillards glissaient sur elle comme de l’eau sur de l’ardoise. Elle était fascinée par les cicatrices de Kamui bien qu’elle les ait déjà vu pendant qu’il lui faisait l’amour. Comment pouvait il garder une cicatrice alors qu’il guérissait aussi vite qu’elle ? Cette question fut bien vite chassée de son esprit lorsqu’il lui expliqua pourquoi il avait fait tout ça. Selene se dit que faire ça pour quelqu’un qu’on aime était une raison plus que suffisante. Elle raserait une ville juste pour que Kamui la prenne dans ses bras.

Au moins lui avait une raison valable. Elle n’en avait aucune. Elle se rappela de cette nuit il y a très longtemps où elle avait tuée son époux et son fils. Ce salopard qui l’avait violé l’avait bien mérité mais l’enfant n’avait rien fait. Ces souvenirs datant de plusieurs millénaires étaient flou dans sa tête, ils se mélangeaient avec d’autres, altérant totalement le souvenir d’origine. Elle avait du le tuer sur un coup de tête comme d’habitude, surement parce qu’elle trouvait cela amusant sur le moment.
En tout cas elle avait dit la vérité à Kamui. Insister n’était pas nécessaire ; il n’aurait peut-être plus envie d’elle s’il se rendait compte qu’elle était psychologiquement instable. Et ça c’était hors de question, pas besoin de compromettre sa vie pour une broutille.

Lorsqu’il lui promit de lui donner le bonheur, elle se jeta dans ses bras. Elle riait, c’était un rire sans acide et plein de vie. Le bonheur s’offrait à elle pour la première fois de sa vie et cela même si elle ne le méritait pas. Elle lui sourit ; il n’y avait pas d’arrière pensé dans ce sourire et pour une fois ses yeux de glace pétillaient.

Je t’aime, de toute mon âme, de toute mes forces. Je suis à toi, rien qu’à toi.

Elle l’avait dit. Et pour la première fois de sa vie ce n’était pas un mensonge. La première personne qu’elle aimait était un immortel qui passerait l’éternité à ses côtés. Elle ne sera plus jamais en danger, elle ne sera plus jamais seul. Plus de douleur, plus de tristesse, plus d’ennui.
Elle l’embrassa avec tout l’amour dont elle était capable et serra Kamui contre elle, murmurant inlassablement des « je t’aime » à son oreille.

Le bonheur. Kamui serrait tendrement la nouvelle femme qu'il aimait, son coeur se réchauffant d'une température qui devrait être prohibée. Il ne savait plus s'il était heureux ou tétanisé, mais il se sentait bien, terriblement bien. Il ne savait même plus s'il était éveillé et non assommé par le plaisir d'il y a quelques minutes. En fait, il avait encore l'esprit tout embrouillé, tenant à peine à rester éveiller. Le contre-coup de la magie faite auparavant allait bientôt le prendre et il sera forcé de s'endormir. Profiter du moment présent était son objectif de l'instant. Il avait du mal à garder les yeux ouverts après avoir simplement lancé un sort de téléportation, alors, rajoutez le collier pour Selene qu'il a créé à partir de rien du tout. La magie, c'est exactement la même chose que de créer quelque chose par soi-même. Ca demande autant d'énergie. Par exemple, si on veut extraire de l'or du sol sans toucher à une pioche, autant aller travailler dans une mine, c'est pas plus demandant énergiquement parlant.

Puis, sa vue se brouilla enfin. Il porta une main à son visage, essayant de ne pas sombrer dans l'inconscience devant la jeune femme. Disons qu'être en position de faiblesse devant une dingue, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus brillant à faire, mais alors pas du tout. Même s'il l'aimait, il devait un peu se méfier d'elle, comme elle devait se méfier de lui. Ils étaient un danger l'un pour l'autre de la même manière qu'ils s'aiment. Kamui aimait Selene, beaucoup, énormément même, mais c'était un risque qu'il ne pouvait pas prendre. En fait, la manière la plus sûre pour eux deux seraient de ne pas partager la couche de l'autre pour la nuit. De toute façon, ils venaient de se rencontrer et malgré qu'il l'aime beaucoup, il fallait y aller étape par étape, bien que coucher avec elle dès leur rencontre ne fut pas la meilleure de ses idées, mais qui sait, s'il ne l'avait pas fait, serait-elle tombée amoureuse de lui et inversement? Auraient-ils passé le temps nécessaire à l'amour qui est né entre eux? Tous deux savent qu'ils vont très vite, peut-être trop, mais ils veulent tous les deux être heureux. Et pour être heureux ensemble, Kamui savait qu'ils devraient apprendre à mieux se connaitre... mais enfin, depuis quand il réfléchissait autant, lui? Il n'avait jamais eu à se méfier de qui que ce soit, il n'a jamais craint pour sa vie. Il regarda alors la belle demoiselle et l,embrassa tendrement sur les lèvres, encore une fois.

- "Je crois que pour moi, c'est le moment de me laisser aller à ce qui me sert de sommeil. Avec la journée que tu as eu et ce qui vient de t'arriver, un peu de repos ne serait pas de trop." murmura-t-il à son oreille.

Effectivement, ses paupières s'étaient fermées d'elles-même alors qu'il serrait sa belle contre lui. Combien de temps depuis la dernière fois qu'il s'était retrouvé dans les bras d'une femme, amante ou non? une cinquantaine d'année, minimum. Il fit doucement pivoter la jeune femme pour qu'elle soit dos à lui et l'attira dans ses bras, l'enlacant juste sous la poitrine, entourant ses côtes de ses bras. Même s'il disait sommeil, il restait à peu près conscient de tout ce qui l'entourait, mais il avait du mal à figurer si c'était un rêve ou la réalité et franchement, il ne s'en préoccupait que très peu.

Selene était en train d’apprécier le câlin lorsque l’étreinte de Kamui se fit moins puissante. Elle jeta un coup d’œil à la chambre où ils étaient. Elle n’y avait pas prêtée attention jusqu'à maintenant ; le luxe était convenable sans plus mais elle espérait tout de même que ce n’était pas sa résidence principale.

Tu habites ici ? demanda-t-elle en jaugeant la pièce d’un œil critique.
Kamui ?

N’ayant aucun réponse elle se retourna et vit le jeune homme plongé dans un profond sommeil. Un sourire pervers fleurit sur le visage albâtre de Selene. Ce n’était pas correcte de profiter des gens pendant qu’il dormait ; elle décida donc de le réveiller et ensuite de profiter de lui. Elle se mit à quatre pattes sur le lit, la tête juste au dessus de Kamui ; elle lui tapota gentiment la joue sans grand succès. Irrité elle lui décocha une violente baffe qui fit tanguer sa tête sans le réveiller pour autant.

Tu es mignon quand tu dors, susurra-t-elle au dormeur.

Elle déposa sur ses lèvres entrouvertes un baisé plein de douceur puis ouvrit la veste de Kamui, laissant apparaître son torse plein de cicatrices. Elle ne souriait plus du tout, son air était des plus sérieux ; elle parvint à extraire une petite dague de la jungle de rubans qu’elle portait et sectionna la peau de Kamui à divers endroits qui semblaient choisis minutieusement. Elle regarda attentivement les blessures se refermer et elle rangea la dague dans son fourreau. Selene regarda le sang sur la poitrine de Kamui et se promit d’en prélever un peu pour le faire analyser plus tard.
Oui, elle l’aimait mais elle ne perdait pas le nord pour autant. Elle voulait savoir ce qu’il était exactement car c’était la première fois qu’elle voyait un immortel et cela pour l’aider à découvrir des informations sur elle-même. Or ces informations n’avaient pas de prix pour elle mais elle doutait que Kamui comprenne. « Ce qu’il ignore ne peut lui nuire » se dit-elle pendant qu’elle regardait chaque centimètres de son corps à la recherche d’une quelconque anormalité.

Une fois son examen finit, elle décida de lui faire les poches. Quitte à être sournoise autant le faire jusqu’au bout. Il n’avait ni argent, ni carte d’identité, ni rien de ce que les gens normaux portaient sur eux habituellement. Elle trouva juste un photo ; on aurait dit une photo de famille. Elle s’allongea sur le dos, la tête sur la poitrine ensanglanté de Kamui et regarda la photo sous tous les angles. Les enfants devaient être les siens ; elle se demanda s’ils étaient immortels eux aussi. Selene était sûr, quand à elle, que sa longévité ne se transmettait pas par le sang. En effet, tuer ses enfants avait toujours été d’une facilité déconcertante pour elle et heureusement. Si elle avait du se trimballer une armée de moutards immortels qui lui collaient aux basques elle serait devenue encore plus dingue qu’elle ne l’ait déjà. Elle voyait cela comme une sorte de contraception post-natale.

Selene remit la photo là où elle l’avait trouvée et regarda Kamui dormir. Elle ne pouvait pas s’empêcher de lui caresser le visage tant cette vision la faisait fondre. Elle tortilla un doigt dans ses cheveux qui s’enroulaient autour et elle tira d’un coup sec. Selene mit les quelques cheveux arrachés dans son décolleté à défaut d’avoir des poches.

Son travail finit, elle avait bien le droit de s’amuser un peu. Elle s’assura qu’il dormait profondément et déboutonna son pantalon. C’était un comportement de prostituer … non pire puisqu’elle le faisait gratuitement mais après tout elle s’en fichait puisqu’il dormait. Il n’avait qu’à s’occuper d’elle au lieu de pioncer.
Elle plaça le membre dans sa bouche et aspira jusqu’à ce qu’il devienne dur. Tout en prenant son temps elle lécha méticuleusement son jouet puis le prit dans sa bouche testant jusqu’où elle pouvait aller sans s’étouffer. Au bout d'un moment elle fit si bien qu’elle sentie le liquide, au gout âcre et salé, couler dans sa bouche ; elle avala le tout sans renverser et remit le pantalon de Kamui effaçant ainsi toutes traces de son crime.

Satisfaite de ses facéties, elle posa sa tête sur l’épaule de Kamui, un bras autour de son torse et s’endormit à son tour.