Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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L'entretien d'embauche [PV]

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Ekko

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L'entretien d'embauche [PV]

lundi 20 mai 2024, 15:52:19

Darius ôte son casque, avant de le ranger dans le top-case de son antique scooter avant de lever les lieux vers le bâtiment devant lequel il vient de se garer. Un de ces nombreux immeubles sans âme construit dans les années 2000. Il renfile, consulte sa montre à son poignet. 15h20. Il a un peu d’avance, comme d’habitude. Il dézippe la fermeture éclair de son blouson de cuir pour offrir son torse à la caresse du soleil printanier en se demandant, sourire aux lèvres, à quoi peut bien ressembler son éventuel futur employeur. Il s’est imaginé un quadra blanc, bien propre sur lui, avec une petite paire de lunettes carrées immaculées et une paire de richelieus cirées, mais ça colle pas complètement. Un mec qui écrit des saloperies pareilles doit porter le vice sur lui, quelque part. Une paire de pompes en croco ? Une calvitie précoce ? Hmm…

Il consulte rapidement ses mails, pour constater que son directeur de thèse a encore une fois reporté leur RDV du lendemain et soupire de dépit. Cinq putain d’années qu’il bosse dessus et il n’en voit décidément pas le bout. Contre toute attente et contrairement aux apparences, Darius avec ses cheveux crépus, ses sneakers et son blouson n’est pas un influenceur branché ou un producteur de rap, mais un étudiant en droit parmi les plus brillant, qui ambitionne de devenir professeur des universités. En attendant… Il vit de petits jobs alimentaires des plus ordinaires aux plus pittoresques, puisqu’il apparaît depuis peu dans de petites productions pornographiques, ou encore dans une pub pour des croquettes pour chien.

“Bonjour heu… j’viens pour le rendez-vous avec Charlie...”

La jolie standardiste l’observe avec un mélange d’amusement et de curiosité, mais sans hostilité. Elle est mignonne, avec une grosse paire de lunettes qui bouffe la moitié de son visage et de longs doigts manucurés. Il lui sourit. Il en ferait bien son quatre heures. Fais pas l'innocente princesse, je parie que t'as un exemplaire du dernier bouquin planqué à côté de ton womanizer dans ta table de chevet...

“Oui bien sûr… Vous êtes Darius Williams ? L’auteur va vous reçevoir dans une dizaine de minutes…”

La brunette se retourne, désigne les ascenseurs chromés derrière elle.

“Ce sera au cinquième étage, rentrez directement dans le petit salon en face de vous lorsque vous sortez de l'ascenseur. “

L'intéressé hoche la tête, trop préoccupé pour lui compter fleurette. L’entretien d’aujourd’hui est d’importance. A la clé, un contrat à durée indéterminé et un salaire stable et plus que satisfaisant. Il se dirige vers les portes chromées en révisant mentalement ce qu’il a prévu de dire à Charlie. Votre style, très vivant, presque charnel a stimulé mon imagination. Un peu chelou de balancer à un mec non ? Même si ce n'est pas complètement faux… Ding. Les portes se referment sur lui. Il s’observe dans le miroir qui lui fait face, s’efforce d’ajuster les épis de ses cheveux noirs. Peut-être qu’il aurait dû se raser le crâne avant de venir. C’est une de mes aman…Amies, qui m’a parlé de vos bouquins. Ça lui a donné envie d’expérimenter quelques-uns de ses fantasmes les plus indicibles. Dans le dos de son mec et avec lui, mais il fallait peut-être éviter de le préciser.

Ding ding.

Avec un sourire Darius sort de l’ascenseur pour se diriger vers la pièce octogonale et impersonnelle qu’on lui a indiqué. Il se demande ce que l’auteur aura pensé du test littéraire qu’il lui a envoyé. Il s’agissait de produire cinq pages de littérature érotique impliquant plus de deux personnages. A vrai dire, si le style concis, explicite et incisif du texte est indéniable, Darius n’a pas vraiment cherché à faire fonctionner son imagination. Il s’est contenté de décrire sa rencontre avec un couple d’âge mur, dont le mari, partageur, souhaitait faire un cadeau d’anniversaire à sa femme en lui offrant deux jeunes mâles athlétiques. Plutôt habile de sa plume, Darius a pris le soin d’adopter le point de vue de l’épouse - renommée caroline, dans le texte - pour davantage d’immersion, même s’il avait eu un peu de mal à décrire son propre personnage, qu’il s’est contenté de brosser à gros traits.

Il s’approche de la table pour s’emparer d’une bouteille d’eau, laissée à l’intention des visiteurs et retire sa veste, qu’il pose sur le dossier d’une chaise avant de s’approcher de la baie vitrée pour observer l'effervescence de la ville. Si la perspective de l'entretien l'angoisse un peu, sa thématique ne le dérange pas vraiment; Darius est à l'aise avec sa sexualité et la place prépondérante qu'elle occupe dans sa vie, y compris avec les échanges épistolaires licencieux qu'il entretien sur internet avec plusieurs jeunes femmes, pour se changer les idées les jours où passe la plupart de son temps à la bibliothèque universitaire.

Mona Duval

Humain(e)

Re : L'entretien d'embauche [PV]

Réponse 1 mardi 21 mai 2024, 18:52:46

«Mona, il serait peut-être temps d’envisager d’avoir ton propre assistant. Ou assistante d’ailleurs tu ne crois pas ? Cela allégerais considérablement ton travail...»
«Et le tien ? »
«...et le mien. J’avoue.»

Danny. Le beau Danny. Son grand nez...sa belle bouche, ses grandes mains. J’aimerais tellement qu’il accepte de...mais je l’entends me dire «Ce ne serait pas professionnel...je suis ton agent.» Et c’est vrai. Il a raison. Ce ne serait pas professionnel. Il est mon agent. Merde. J’aurais dû rester la petite écrivaillonne de pacotille qui remplissait des forums et noyait les autres de mes écrits. Je ne gagnais rien, mais au moins je n’avais pas d’obligation de travail et encore moins de me tenir à carreau pour respecter les codes de déontologie professionnel. Nyanyanya.

«Alors ?»
«...Est-ce que j’ai le choix ?»
«Oui. C’est dans ton contrat. Tu as le droit d’accepter ou refuser ce qu’on essaie de te suggérer.»
«Ah oui ! Je vous ai coincé ! En acceptant de signer chez vous qu’à la condition que je reste libre de mes mouvements...»

Cela me fait rire, mais pas Danny, qui savait pertinemment que j’avais joué de mes charmes pour obtenir gain de cause.

«D’ailleurs...il est prêt bientôt mon bureau personnel ?»
«Oui. Encore en travaux, mais ça ne saurait tarder.»

Appuyé contre le chambranle de la porte du bureau que je partage avec un autre écrivain dont le nom m’échappe, il a l’air fatigué. Depuis que mon livre est sorti, sous le pseudonyme de «Charlie», que les ventes sont montées en flèche, Danny n’arrête pas. Répondre à des coups de fil, accepter ou non des interviews tout en cherchant une personne qui pourrait jouer les faux Charlie pour la télévision. Parce qu’il ne faut pas croire. Les gens sont curieux de savoir à quoi ressemble l’écrivain qui dérange. Je ne sais pas si j’ai du talent. Je sais seulement que j’ai des idées. Et elles se vendent mieux que ce que je craignais en débutant et que ce qu’espérait la maison d’édition en me faisant signer un contrat. Sans gêne, je fixe Danny de la tête aux pieds. J’ai la dalle et j’aimerais qu’il se laisse aller. Mais cette foutue règle à la con plane dans les yeux qu’il ose pourtant dans mon décolleté. Je le sens et je fais exprès de me pencher sur mon bureau, afin qu’il n’ait une meilleure vue sur mes orbes charnus.
«En vérité...on a trouvé quelqu’un Mona.»
«Pardon ? Je pensais que tu avais besoin de mon aval pour...»
«Tu es arrogante de penser que tu as le droit de décider de tout ma jolie. J’ai besoin de temps, de vacance et...toi d’un assistant. Tu es la seule dans ces foutus bureaux à ne pas vouloir quelqu’un pour t’aider...répondre a tes courriers...te faire du café ou je ne sais pas.»
«Tu ne veux plus me faire le café ?»
«Mona...je ne suis pas payé pour ça. Bordel.»

Son ton durcit, il a une voix sexy. Mais je sens que c’est du sérieux cette fois. Danny m’apprécie-t-il ? Parfois j’ai l’impression qu’il me déteste et déteste ce que je représente. Une jeune femme qui fait du porno son art littéraire. Je pense qu’il faut que j’arrête de jouer avec ses nerfs, car aussi patient soit-il, il me semble voir que c’est bientôt la fin du gentil Danny si je continue comme ça. Je me redresse donc et soupir, essayant de m’adoucir…

«Pardon. D’accord Danny. Et c’est qui ? L’heureuse élue ?»
«Heureux élu...»

Il s’approche du bureau et presse sur le bouton du téléphone. La voix agréable de la secrétaire s’élève entre nous deux.

«Oui ?»
«Montez le dossier de Darius s’il-vous-plaît Camille.»
«Oui monsieur...»
«Merci.»

Je me demande s’il couche avec elle. Il devrait. Elle est plutôt jolie malgré ses grosses lunettes...mais il paraît que ça excite les hommes...femme à lunettes, femme à...Tais toi Mona. Danny me regarde, puis se détourne pour aller vers la porte qu’il ouvre au moment où au bout du couloir, arrive Camille, un dossier contre sa jolie poitrine. Elle lui tend le dossier, me sourit et s’en va sans un mot, tandis que Danny revient avec le document qu’il laisse tomber sur mon bureau. Je l’ouvre de deux doigts, curieuse de voir à quoi ressemble ce fameux Darius.

«Attends...» Danny arrête son mouvement de quitter le bureau et se tourne, la main sur la poignée de la porte. «Il n’y a pas de photo !»
«Pourquoi faire ?»
«Savoir si je suis d’accord...»
«Mais Mona. Je te l’ai dit. On l’a trouvé. On lui a fait passé un premier entretien et on pense qu’il sera parfait.»
«Et moi ?»
«Tu vas devoir faire avec. Tu pourras toujours nous dire s’il te convient après l’avoir rencontré...»
«Quand ?»
«Dans deux heures.»
«Pardon?!»

La porte claque sur Danny, tandis que je reste interdite, mon doigt sur le dossier de Darius. Je suis peut-être aller trop loin en lui faisant du rentre dedans à Danny. Et c’est potentiellement pour ça qu’il délègue de son travail à quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui devra supporter mes humeurs, mes hormones et tout le tintouin. Je décide de tuer le temps en lisant un peu le dossier de mon potentiel futur assistant, mais il n’y a pas grand-chose sur lui, si ce n’est qu’il est plutôt brillant dans ses études, qu’il veut devenir professeur d’université...encore un type propret en costume, chiant comme un comptable, j’en suis certaine. Avec un costume de tweed avec les coudes renforcés par des carrés de cuir.

Je ne termine pas ma lecture et lance le dossier sur le grand bureau, le regardant glisser pour tomber sur le sol dans un bruit de feuilles volantes. Si au moins ils m’avaient laissés choisir ? Mais ils ont sûrement peur que je ne cherche un ou une partenaire sexuel plus qu’une personne qui sache faire son travail correctement. Le pire ? C’est qu’ils ont raison. Je me fais craquer la nuque, observe la vue en tournant dans mon siège lentement. Deux heures. Je vais faire quoi pendant deux heures moi ? Je ne suis pas douée, dans mes phases hypomaniaques, pour tuer le temps. Surtout seule dans ce grand bureau. Je pourrais appeler Camille...je suis certaine qu’avec les bons mots...non. Bien sûr que non. Cette fille pue l’hétérosexualité à plein nez. Je me lève, m’étire, encore courbatue de ma séance de sport de ce matin, tôt. J’aime mieux faire ma muscu le matin, afin d’éviter de me retrouver avec des plans cul potentiels à la salle où je vais.

«Camille ? Pouvez-vous m’apporter un café s’il-vous-plaît ?»
«Oui, bien sûr !»

Et votre petit cul sur un plateau...je me demande comment elle aurait réagit, mais j’ai raccroché avant de sortir la phrase de trop. Je suis peut-être une écrivaine qui a la cote, je suis remplaçable, comme tout artiste dans ce milieu de vautour. En attendant que Camille n’apporte ma boisson, je vais ramasser le dossier, ramasse les feuilles qui ont volées et les rassemble. Mon regard accroche alors des bouts de phrase...attendez. Oh mais c’est intéressant ça ! Des écrits érotiques ? Plus qu’intéressant. Je m’assied sur le fauteuil dos à la porte, prenant la place de la visiteuse, puis commence à lire, sans entendre Camille frapper.

«Mona ? Votre café...»
«Oh...oui bien sûr. Pardon.»

Je ne lève pas mes yeux des documents, tout juste pour regarder la croupe de Camille lorsqu’elle dépose la tasse devant moi. J’ai envie de lui demander si elle a lu les essais de Darius Williams, mais je me mord l’intérieur de la joue. Harcèlement sexuel, il ne manquerait plus que ça dans mon dossier à scandale. Je la remercie de mon plus beau sourire et l’observe du coin de l’oeil tandis qu’elle retourne à son étage, reprenant la lecture tout en sirotant le café, crémeux et sucré, pile comme je l’aime. Est-ce la boisson où les mots que Darius emploient ? En tous les cas, j’ai chaud...mais je me retiens de me masturber, mon collègue pouvant débarquer à tout moment. Et ce dernier à la fâcheuse habitude d’entrer sans frapper, sans faire de bruit même. Une fantôme, pâle comme la mort, petit et bedonnant, chauve comme un œuf. Doué, il paraît, dans ses récits d’aventure, mais je ne lis pas ce genre de trucs. Je lis même rarement des livres en fait. Je ne le dis jamais, car les gens trouveraient à critiquer une écrivaine qui ne prend pas le temps de lire plus que ça. Pas que je n’aime pas, mais en dépression, je n’ai pas la force et en phase haute, je suis occupée ailleurs.

Le temps passe plus vite lorsqu’on lit. Je m’en rends compte lorsque je termine les essais de Darius, ce type a louper sa vocation. Bien sûr, tout ça demanderait une relecture, quelques ajouts et retraits de détails qui ne font qu’alourdir le texte, mais la base est là. Et bonne. C’est si difficile de trouver des histoires excitantes. Souvent les personnages sont creux, sans envergures. Les femmes sont toujours d’affreuses nunuches ou des vierges effarouchées et les mecs...enfin…

Mon café a refroidi, mais je continue de le siroter en lisant la fin du récit, me sentant humide, ce qui n’est pas une bonne idée vu que j’ai un rendez-vous et que…

«Mona ? ah. Je ne savais pas que tu serais là aujourd’hui...»
«Oh...heu...» Comment c’est son nom déjà ? «Oui. Disons que j’ai rendez-vous avec mon futur potentiel assistant» Je rosit. L’écrivain est là, à me regarder. Il a le front luisant, probablement a-t-il prit l’escalier, comme il le fait souvent, contrairement à Camille. Mais je la comprends. Cinq étage pour du café, aller et cinq retour, cinq à nouveau pour un dossier...on me tanne pour que je prenne un assistant, alors qu’on ne propose pas d’engager une secrétaire pour cet étage. Celui où mon bureau est en construction, au dernier étage du building, possède sa propre secrétaire, une assistante de secrétaire et tout le confort qu’ici, il n’y a pas. Le bureau est aussi impersonnel que la salle d’attente. D’ailleurs, pourquoi est-ce que ce type me fixe ? J’ai fait une tâche sur ma robe ?

«Un...assistant ?»
«Eh bien oui, comme toi j’imagine ?»
«Je n’ai pas d’assistant...»
«...»

Oups. Oups pardon. C’est vrai que tous les écrivains qui travaillent avec la maison d’édition n’a pas d’assistante. Je pense qu’il faut rapporter une certaine somme par vente pour avoir ce droit.

«Ah...haha. Oui, mais tu sais...he...ce n’est pas vraiment un choix de ma part hein. On me l’impose parce que...» J’ai beaucoup de demande et...je...ouhla. J’ai l’impression que quoi que je dise, je vais m’enfoncer et donner envie à mon collègue de m’enfoncer le coupe papier dans la gorge. «Enfin. Cela ne te dérange pas de nous laisser le bureau ? Mon rendez-vous ne va pas tarder et...»

«Mona ?»
«Oh...» Je me rue sur le téléphone et appuie sur le bouton qui clignote. «Oui Camille ?» Merci si tu savais ma belle comme tu me sauves les miches. «Il y a un Darius William pour Charlie.» Je la remercie et raccroche, vais m’asseoir dans le siège derrière le bureau, prête à accueillir Darius. Mais mon collègue ne semble pas bouger d’un poil. Je me racle la gorge, il me fixe et fini par s’éloigner, ses affaires sous le bras.

«Monsieur Williams ? On vous pouvez y aller.»

C’est tout ce que le petit bedonnant dont le nom m’échappe sort à Darius en passant. Je l’entends et me lève tiens prête, un calepin devant moi. Je n’aime pas prendre de note sur un ordinateur lorsque je discute avec les gens. Je trouve que cela donne l’impression que nous ne sommes pas intéressés. Je remet de l’ordre dans mes vêtements, fait mine d’être occupée à lire le dossier de Darius Williams en attendant que ce dernier ne vienne. Mais l’angoisse de cette rencontre (J’ai toujours eu en horreur de faire des choses auxquels je ne suis pas préparée plusieurs jours à l’avance…) me donne envie de faire pipi. Je me lève et au moment où il passe la porte, je referme celle du petit toilette à droite de la pièce.

«Pardonnez-moi, monsieur Williams, j’arrive tout de suite. Installez-vous seulement.»

J’espère qu’il m’a entendue et me dépêche de faire ce que j’ai à faire, les besoins de la nature étant les plus importants, avant de me laver les mains et ressortir pour me diriger vers mon futur assistant. Je suis plutôt agréablement surprise de ne pas me retrouver face à un futur prof en pantalon de velours côtelé et veste de tweed...je lui tend une main parfaitement manucurée.

«Bonjour, bienvenue ! Je suis Mona Duval...enfin. Charlie !» Je pense qu’il est au courant. Non ? Il semble surpris de me voir...

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Ekko

Créature

Re : L'entretien d'embauche [PV]

Réponse 2 mercredi 22 mai 2024, 17:27:56

Le bruit d’une porte claquée a couvert la voix de Mona lorsqu’elle s’est éclipsée de la pièce, mais le bruit de la chasse d’eau sur sa droite attire l’attention de Darius qui hausse un sourcil et plaque un sourire poli sur ses lèvres charnues en se retournant vers la porte des sanitaires qui ne tarde pas à s’ouvrir sur… Un sacré petit lot. Involontairement, son sourire s’accentue. Une secrétaire probablement. Elle a une tenue de secrétaire, non ?

« Heu. Bonjour. »

La nana est jeune, même si elle porte une robe plutôt sage qui la vieillit un peu. Petite, brune, sacrément bien foutue, maquillée avec soin mais sans outrance. Il saisit dans sa paluche un peu calleuse, la petite main qu’elle lui tend, encore fraiche d’être passée sous l’eau froide du robinet. Les doigts sont fins, manucurés et il les imagine sans peine s’enrouler autour de sa grosse queue. Reste pro, imbécile.

« Bonjour Mona », répète-il, en accusant le coup. « Darius, enchanté. » A regret, il laisse la main de Mona/Charlie s’échapper d’entre ses doigts. Il relève automatiquement l’absence d’alliance sur son annulaire. Pour éviter qu’un silence trop pesant ne s’installe, il choisit la franchise. « Je pensais que vous étiez un homme, pour être honnête… » Les mots licencieux, parfois vulgaires de la plume de Mona lui reviennent en tête, prenant désormais une dimension très différente. « Ce n’est bien évidemment pas un problème, bien sûr. », ajoute-il rapidement, en s’efforçant de ne pas baisser les yeux vers l’insolente poitrine de l’écrivaine qui semble le narguer.

Il l’interroge brièvement du regard, pour solliciter sa permission avant de s’asseoir sur l’une des petits fauteuils en cuir qui entourent une table basse parfaitement quelconque. Darius n’est pas très à l’aise. L’environnement est froid, rationalisé. Il se demande si Mona est une écrivaine passionnée, ou une commerciale qui a flairé le bon filon. Leurs regards se croisent et il croit y déceler une séduisante fragilité qui lui plaît au moins autant que ses formes scandaleuses.

« Vous… Vous avez lu mon texte test ? » L’ombre d’un sourire sur ses lèvres closes. Là, c'est lui qui la teste. Il remarque seulement le petit calepin qu’elle tient dans sa main gauche. A l’ancienne. Ça aussi, il apprécie. Ça l’emmerde de tutoyer une nana qui a probablement le même âge que lui mais il passe un entretien d’embauche, il n’est pas là pour lui conter fleurette, ni pour trousser sa robe et la baiser brutalement contre la baie vitrée.

Il se demande quel type de dessous elle porte. Du noir, probablement. Dentelle ou satin. 

« Je me suis vraiment inspiré de votre style en adoptant un point de vue féminin, c’était pas évident. Il y a une certaine sensibilité dans votre plume dans la description des sensations du personnage principal à laquelle je ne suis pas certain d’avoir rendu honneur ».

Il boit une second gorgée d’eau. Son regard glisse sur le visage de Mona. Quelque chose le dérange. Est-ce que ce ne serait pas cette fossette là, au coin des lèvres, ou ces deux petits grains de beauté prêt de l’arrête de son nez ? Darius a toujours été physionomiste et il se rend brusquement compte que cette jolie petite gueule d'ange là, il l’a déjà vue quelque part.

Oh putain de merde.

« Hmm. »

Il manque de se lever brusquement de son siège, alors que ses yeux s’écarquillent. Ouais. Cette bouche pulpeuse s’est déjà refermée sur sa trique, il en a la certitude maintenant. Merde merde, merde. S’il ne s’en est pas rendu compte plus tôt, c’est que Mona n’était clairement vêtue de la même manière, la dernière fois qu’il l’a vue. Ou ça, déjà ? Il se creuse la tête. Une soirée privée, probablement. Le genre de soirées dans lesquelles on ne rentre que par cooptation après un vetting très poussé. Il a un flash. Il se souvient de la petite main diaphane de Mona glissant sur ses bourses. C’était il y a moins de trois mois. Il y avait une douzaine de participants à cette soirée et la plupart d’entre eux portaient des masques vénitiens pour dissimuler la partie supérieure de leur visage.

Il y a une interrogation dans son regard, lorsqu’il croise de nouveau celui de la jolie brunette. Il comprend avec un mélange paradoxal de dépit et de soulagement qu’elle ne l’a pas reconnu. Il faut dire qu’elle avait été plutôt sollicitée ce soir-là. Visiblement, je ne suis pas si inoubliable, songe-il, avec une once d'amertume.

"Désolé, petit mal de crâne. A cause des embouteillages."

Mona Duval

Humain(e)

Re : L'entretien d'embauche [PV]

Réponse 3 jeudi 30 mai 2024, 21:17:36

Va-t-il me rendre ma main ? J’en profite pour le détailler sans grande gêne. Je n’ai jamais été du genre timide, alors...une peau caramel, un visage bien dessiné, carré...beau gosse. Je doute que la maison d’édition soit très contente que j’opte pour un assistant aussi comestible, mais tant pis. Ils veulent que je trouve quelqu’un ? Pourquoi pas lui...après tout. Cela pourrait être amusant.

«De même, Darius...»

C’est une presque caresse lorsque ma main quitte finalement la sienne. Ses mots me font sourire. J’ai l’habitude. Et je vais pour ajouter quelque chose, mais il me prend de vitesse par ses simples mots. Pas de problème ? Tant mieux alors...j’aurais trouvé cela triste de ne pouvoir avoir ce bel étalon à mes côtés sous prétexte que je ne suis pas celle qu’il s’attendait à rencontrer. Lorsqu’il s’éloigne vers les sièges en cuir, je souris pour lui signifier que oui, en effet, c’est ici que vous pouvez vous installer. De toute manière, ce bureau n’a pas réellement d’endroit où se poser. Je me suis jurée de mieux meubler celui que j’occuperai bientôt. Le confort est important, surtout lors de rendez-vous professionnels...entre autre chose.

«Oui. Oui bien évidemment, cela fait partie du jeu.» Je viens m’installer en face de lui, la table basse entre nous. Le calepin en équilibre sur mes cuisses jointes. Mon style ? C’est vrai que son texte était osé avec ce qu’il faut de description pour plaire… «Je suis flattée. Eh bien. Pour être honnête, ce serait certainement publiable. Après une petite relecture évidemment...mais non, vraiment, c’était un très bon texte, que j’ai beaucoup aimé lire...» Mon sourire s’agrandit, je ne baisse pas les yeux en rosissant en lui avouant cela. Je n’irai pas jusqu’à lui dire que la lecture m’a fait quelque chose, je dois rester professionnelle… «Non, j’ai aimé...»

Est-ce mon aveu qui a légèrement changé l’expression de son visage ? «Je vous ai choqué ? Pardon. Parfois j’ai tendance à dire les choses peut-être un peu trop franchement et ce n’est pas aux goûts de...» Mal de crâne ? Oh. Certes. Ce doit être ça, car il n’a pas l’air du genre timide, vu la facilité avec laquelle il s’exprime. J’ai déjà eu à faire à des entretiens bien moins confortables. «Nous pourrions nous tutoyer, je doute que nous soyons très éloigné au niveau de l’âge...» Je ne me rappelle plus de ce que disais son dossier à ce sujet. Je me souviens surtout de son texte… «Je comprends...désires-tu un anti-douleur ? Je dois en avoir qui traîne quelque part...»

Ma voix se fait maternante, tandis que pleine de sollicitude, je me lève déjà pour fouiller dans les tiroirs du bureau. Je le partage avec l’autre écrivain, mais il me semble que j’y ai laissé des cachets pour les gueules de bois. Cela devrait suffir...où est-ce qu’elle est cette foutue boîte… «Je les ai..tiens, ça va peut-être te soulager.» Je pose la boîte près de son verre d’eau.

«Je ne conduis pas à cause de ça. Les embouteillages...c’est trop...tellement trop.» Je souris en m’installant à nouveau confortablement, du moins autant que possible, reprenant mon calepin sur mes cuisses, un stylo dans la main. «Bien...alors...» Je soupire, car je ne me suis pas préparée du tout. «Je vais jouer carte sur table, je n’ai pas préparé de question ou...ce n’est pas très professionnel, mais je ne suis pas reconnue pour ça, tu le comprendras rapidement si tu viens à travailler pour moi...» Mon ton est plus ronronnant que ce que j’aurais voulu, mais je ne peux pas revenir en arrière. «Du coup, on va y aller à l’impro...» Je bois une gorgée avant de reprendre. «Qu’est-ce que tu penses être le métier d’assistant d’écrivain ? Histoire de savoir si tu as des attentes qui sont à la hauteur de ce qu’on attend ici. Enfin. De ce que j’attendrai de toi. La Maison d’Édition n’a pas vraiment de regard sur le travail des assistants personnels.»

Des esclaves modernes. C’est ce qu’a dit un jour une secrétaire des autres étages. Je ne sais plus laquelle, il y en a tellement et elles changent souvent. Elle parlait des assistants et assistantes d’écrivains. Et blablabla, je n’aimerais pas être à leur place, blablabla...mais je ne sais pas de qui elle parlait exactement et si elle avait quelqu’un en particulier en tête. Je sais de source sûr, que certains écrivains se comportent comme des divas et d’autres, de véritables tyrans. Je ne suis ni de la première race, ni de la seconde. Je crois même plutôt, sans me vanter, que je suis agréable à côtoyer, du moins dans mes phases hautes. Dans les phases basses, je peux être désagréable, mais j’évite de me pointer au boulot. Jour de congé pour l’assistant, l’assistante…

«Je te dirai ensuite ce que j’attends d’un assistant...» De la pointe de mon stylo, sans le quitter des yeux, je gribouille sans y penser sur la première feuille de mon calepin. Des tourbillons, des petits traits, comme on le fait quand on est au téléphone. «...et les avantages que la maison offre lorsqu’on occupe ce poste.»

 Je trouve qu’il a l’air perplexe. Peut-être que je suis trop délurée et éloignée de l’image que les gens se font des écrivains...peut-être que je ne suis pas assez pro et que cela ne va pas lui plaire...je me mords la lèvre inférieure et je prie pour qu’il ne soit pas effrayé par ma manière de procéder. Cela m’emmerderait. Non seulement il est à mon goût, mais en plus, il est jeune et j’ai royalement la flemme de devoir faire passer d’autres entretiens à des tas de gens sans intérêts. J’aime les choses vite fait, bien fait et n’ai pas le temps pour ces conneries. L’idée, de plus, que la maison d’édition finisse par m’imposer quelqu’un me mettrait dans une mauvaise posture. Ils ont le dont de choisir des gens qui colleraient mieux avec l’image de la maison, qui plus est, qui sont d’un chiants pas possible. Ce n’est pas de bon goût, il paraît, de coucher avec ses assistants ou ses collègues et ils savent que je ne crache pas sur une partie de jambe en l’air dés que l’occasion se présente. Voilà pourquoi ils avaient l’air dubitatifs lorsque Danny, mon agent, à proposer de trouver des candidats et candidates pour moi, me laissant carte blanche pour choisir…

«Est-ce que ça va aller ? Si ton mal de tête ne passe pas ou...s’accentue, nous pouvons repousser l’entretien. Je n’aimerais pas que tu sois mal à cause de moi...»

Fiche: ici

Ekko

Créature

Re : L'entretien d'embauche [PV]

Réponse 4 lundi 03 juin 2024, 22:24:46

Mona est étonnante. Darius n’a pas manqué de remarquer que sous des dehors plutôt sages, elle n’a pas manqué de lui rendre son examen attentif. Est-ce qu’il lui plaît autant que la réciproque ? En tout cas, il se souvient - avec un léger sourire - qu’elle n’a pas dédaigné le goûter, quelques mois plus tôt. Lorsqu'elle flatte son style, il se contente de sourire, flatté, avant de répondre, le plus simplement du monde :

“Ça me fait plaisir que vous ayez apprécié.”

Levant brièvement la main, le jeune homme secoue la tête. De toute évidence, il a dû tirer une sacrée tronche au moment où il l’a reconnue. “Choqué ? Non…Pas du tout. Ouais, ça me paraît plus simple également.” Il soupire, soulagé. Devoir tutoyer son éventuelle future patronne aurait chatouillé son ego. “Heuu…Ouais, pourquoi pas.” Empêtré dans son petit mensonge, il se voit mal refuser la proposition, d’autant plus qu’elle lui permet de voir l’envers du décor. Bordel, quel joli petit cul.

“Merci Mona.”

Le jeune homme libère un cachet, pour la forme, qu’il avale rapidement avec un verre d’eau, avant de se retourner vers son interlocutrice. “J’essaye d’éviter. En ville du moins. Sur la route, c’est autre chose.” Abrège mec, elle s’en cogne de ta passion beauf pour la moto…

“Heu ouais, pas de problème.” Il a envie de parler de tout, sauf de boulot. En fait, il voudrait juste pouvoir fourrer son nez entre ses cuisses diaphanes. D’autant plus que la question le prend un peu au dépourvu, même si elle est posée avec une certaine douceur.

“T’es certaine de n’avoir rien préparé ?”

Il sourit. Ca ressemble quand même carrément à une question de recruteur assez classique. “J’imagine que ça dépend des… Artistes concernés” Il marque une pause pour chercher ses mots. Là, c’est le moment où il vaudrait mieux ne pas se rater. “Je dirais que ça peut aller de la simple relecture à la… Rédaction de chapitres entiers sous la direction de l’auteur.” Ouais, il est parvenu à le dire de la manière la plus polie possible. Darius n’en est pas à son coup d’essai. Pour payer son loyer il a écrit des articles pour d’autres, sans jamais être cité nulle part. “Ma préférence va à un genre d’entre-deux.” Il se rend compte que Mona ne lui a pas vraiment posé la question, mais il embraye quand même, incapable de se retenir.

“C’est pas forcément passionnant de relire et de corriger bêtement un manuscrit et je ne pense pas que tu sois du genre à faire écrire tes bouquins par d’autres, donc je me dis qu’on devrait peut-être pouvoir s’entendre, réfléchir aux personnages et aux intrigues et…” Il s’interrompt.

“Mais je te laisse me dire ce que tu attends de ton assistant”, conclut-il, agacé par son propre comportement. Il secoue la tête en signe de dénégation. Il a l’air si mal en point que ça ? Il fronce les sourcils, constate que sa jambe droite est agitée par un tic nerveux. S’il parle trop, c’est pour essayer de sortir de la tête l’image des jolies lèvres de Mona autour de son gland ce fameux soir. Et pour ne pas poser une question qui risquerait de mettre en péril une future collaboration commerciale des plus fructueuses…

Mais il finit hélas (?) par craquer.

“Hm. Dis-moi Mona…” Il plonge ses yeux marrons dans le regard de Mona. “Dans le texte que je t’ai envoyé j’ai hésité entre deux prénoms, pour mon héroïne.” Il serre les dents. Il lui faut ménager son effet. “Vanessa, qui est celui que j’ai choisi ou… Abigaïl. Qu’est-ce que tu en penses ?”

Abigaïl n’est pas n’importe quel prénom. C’est le pseudonyme d’une quadra bien connue du milieu libertin de la région et l’organisatrice de nombreuses soirées privées chez elle, ou dans des hôtels de luxe. C’est à une soirée organisée par cette fameuse Abby que se trouvaient Mona et Darius, quelques semaines plus tôt à ceci près que Mona y était une invitée de marque et Darius, un des nombreux hommes tirés au sort pour y participer.

Le regard trouble et le souffle court, il la fixe. Peu probable qu’elle ne fasse pas le rapprochement. En revanche, elle peut tout à fait botter en touche.


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