Le gout de l'aventure [ Pv Elemhunt ]

J'étais dans ma tour, à observer encore et toujours l'horizon et à m'ennuyer aussi sec qu'une momie. Ma chaise grinçait pendant que je me balançais pour m'occuper et le seul truc de marrant, c'était le fait que la chaise de mon camarade d'ennui qui observait de l'autre côté de la tour donnait l'impression qu'elle lui répondait. Pourquoi est ce que l'on ne se tapait pas la causette ? C'est simple, un, on n'avait pas vraiment trop d'atome crochu et deux, putain, à passer des jours et des jours comme ça, les sujets de conversation, et ben il n'y en a plus vraiment en réserve.

C'est là que j'ai entendu un bruit bizarre, vraiment étrange et pas vraiment descriptible. J'avais failli tomber de ma chaise à ce moment-là en me tournant et mon collègue aussi, me retenant au bord de ma fenêtre et lui à la table à côté de lui. C'est là que j'ai vu, comme un mini miroir, venant alors cracher une lettre avant de disparaître.

" C'est quoi ça ? "

Dit-il d'ailleurs en tirant une tête de trois pieds de long

" T'occupes, rien d'important."

Bon, mes mots disaient ça, mais vu comme je m'étais jeté par terre pour ramasser la lettre, ça trahissait totalement que ce n'était pas le cas.

" Roh allé, on se fait chier comme des rat mort, raconte."

Me supplia-t-il presque, les bras ballants sur sa chaise

" Bon, j'ai promis un repas à quelqu'un et ça, c'est le signe que je ne vais pas tarder à devoir remplir cette promesse."

La, je l'ai vue croiser les bras, me filant un regard en s'appuyant contre le dossier de la chaise, la position qui disait clairement, je ne vais pas te lâcher, t'en as trop dit et je m'emmerde clairement trop pour passer outre. J'avais donc dévoiler un peu la soirée que j'avais passé avec Celica, sans trop non plus taper dans les détails, surtout lorsqu'il se mettait à s'imaginer des choses ou à me poser des questions plus détaillées sur elle.

Donc, a la fin de mon service, j'avais rapidement quitté cette tour, la lettre dans la poche. En gros, elle me disait qu'elle n'avait pas oublié ma promesse et qu'elle passerait pour avoir droit à cela dans quatre jours. Sauf que, il y avait un hic, quatre jours par rapport à où ? Non parce que j'y avais réfléchis un moment sur le fait qu'il y est plein de monde différent et je m'étais dit que, si ça se trouvait, il y avait des endroits où les journées étaient plus longues ou plus courtes. Donc, si ça se trouvait, quatre jours, et bien c'était trois, ou deux ou même quelques heures ici, je n'en savais rien. Bref, ça faisait qu'il fallait que je me bouge un peu l'arrière train, le plus simple serait sûrement de louer une cabane pas loin d'ici, au moins on serait tranquille, pas de militaire dans tous les sens pour jouer les pies affamées et où je pourrais cuisiner tranquillement.

C'était donc ce que j'avais fait sur mes heures de repos, trouver une petite cabane pas trop loin de là où j'étais stationné, faire les marchés pour avoir les ingrédients nécessaires pour le repas, ainsi que la boisson et ensuite couper du bois autant pour le foyer que pour la cuisine. N'empêche, tout ça avait sacrément bien fait passer le temps d'ailleurs, donc les quatre jours était bien passé.

J'attendais donc là, assis dans cette maisonnette à alimenter le feu en commençant à préparer les ingrédients. Ça ne cassait pas trois pattes à un canard hein, une cabane avec une seul pièce, les murs en bois et en torchis, le toit en bois et pailles, un mobilier rudimentaire, le strict minimum pour être confortable, mais c'est sûr que ce n'était pas le palais du roi.

PoV Celica :

Ça doit bien faire un bon petit mois depuis que j’ai quitté Einrich et je n’ai pas oublié ma promesse de revenir. Mais je reconnais que j’ai été pas mal occupée ces derniers temps. L’ElemHunt a prit pas mal de mon temps. Enfin ça et… pas mal de choses. Mais c’est décidé, cette semaine, je retourne voir mon garde favori ! C’est qu’il me manque quand même mon petit papy ! Je ris intérieurement à cela, s’il entendait mes pensées, il me ferait remarquer qu’il n’est pas si vieux que ça.

Je pourrais passer à l’improviste, apparaître limite juste devant lui, pouf, d’un coup, maintenant qu’il est au courant de nos pouvoirs mais… bon déjà, j’ai une chance sur mille de tomber pile sur lui mais surtout, j’ai envie de le prévenir de mon arrivée. Mais comment faire et comment être sûre que ça arrive à lui ? Je ne connais même pas son nom, juste son prénom, et encore moins son adresse. Le souci en est un véritable pour le coup. Enfin ça, c’est ce que je pensais jusqu’à ce que Tharja me parle d’un système qu’on a au ElemHunt qui permet d’envoyer assez aisément un message à une personne. À croire qu’ils ont réponse à toujours tout ici ! En gros, c’est comme pour se déplacer, on a des sortes de miroir servant de pigeons voyageurs. Je n’arrive même pas à savoir si je trouve ça incroyable ou… ultra incroyable ! On a des miroirs messagers ! C’est quoi cette dinguerie ?!

Je ne me fais pas prier pour tester le système et décide d’envoyer un petit message à Einrich pour le prévenir de mon arrivée dans quelques jours. J’espère que ça marche vraiment bien ce truc ! Mais si Tharja me l’a recommandé, je ne me fais pas tant de souci que ça. D’après ses propres mots, elle utilise cette même technologie pour envoyer des colis inter dimensionnels. Elle m’a dit ça comme si elle parlait d’envoyer un petit paquet par la poste. J’ai beau être comme tous les autres membres, je me sens parfois à la ramasse ici. La gameuse du groupe me donne une sorte de balise qui m’indiquera si le message a bien été délivré et je file. Je dois bien passer quelques heures, allongée dans mon lit, à attendre que cette foutue balise valide mon message. Il n’y a pas de code erreur en tout cas. Puis, alors que je commence à m’assoupir, un petit bip me réveille d’un coup. Message reçu ! Et le miroir apparaît instantanément aux côtés de la balise. Let’s go ! J’ai trop hâte maintenant !


Quatre jours passent et c’est enfin le jour J ! Je vais retrouver Einrich aujourd’hui ! En plus, je sais maintenant où le localiser. Enfin l’ElemHunt le sait pour moi ! En délivrant le message, le miroir a aussi débloqué une sorte de fonction GPS permettant de trouver Einrich n’importe où, n’importe quand. C’est un peu flippant quand même ce machin, c’est limite du stalking ! Mais du coup, je suis fin prête et je franchis le portail pour me retrouver… dans un salon. Le plancher grince un peu sous mes pas et Einrich se trouve devant moi. Quand on me disait que le portail allait me permettre de l’atteindre, je ne pensais pas que c’était pour littéralement me retrouver face à lui ! Je souris grandement à mon ami alors que le portail se referme, comme à son habitude. Je me jette ensuite directement sur lui et le prend dans mes bras :

- Je suis trop contente de te retrouver !

J'étais tranquillement en train de peler des oignons lorsque d'un coup, sans prévenir, la miss débarqua. Bon, j'avais sursauté sous l'ouverture de son portail, manquant de jeter l'oignon au feu, mais chut, il n'était pas assez ouvert pour qu'elle puisse me voir faire, donc ça restera entre nous. Je me relevais donc en me dépoussiérant un peu, j'espérais être un minimum présentable, j'avais à peu de chose près la même tenue que la dernière fois, la barbe grossierement taillé, un peu comme la dernier fois, donc ça devrais aller, tout mon équipement était dans un coin de la pièce, armures et armures compris.

Lorsqu'elle apparut enfin, je ne vais pas vous cacher que j'avais un sourire franc. Ça me faisait plaisir de la revoir, de voir qu'elle avait l'air en bonne santé et de me dire que j'allais passer une bonne soirée en sa compagnie.

Mais encore une fois, je n'étais vraiment pas habitué, me figeant presque quand elle me sauta dessus pour me serrer dans ses bras. J'avais encore mis quelques secondes à me décoincer, venant alors tapoter son dos en signe d'affection, puis, l'écoutant me partager son ressenti.

" Plaisir partagé Mademoiselle, mais fait attention de ne pas te brûler."

Bah oui, elle s'était téléportée près du feu où je commençais à cuisiner, donc bon, un faux mouvement et elle aurait fini avec des braises sous les chaussures. Je venais donc la relâcher, puis je me tournais de nouveau pour continuer de préparer le repas de ce soir, donc certaines odeur commençait déjà à se faire sentir, tel que le lard fumé dans la poêle qui cuisait très lentement en hauteur du feu.
 
" Alors ? Comment vas-tu depuis la dernière fois ? "

Oui, je commençais à jongler entre les ingrédients à cet instant, donc moi, je n'arriverais sûrement pas à dire grand-chose, par contre elle, elle le pouvait et j'espère qu'elle avait des choses intéressantes à raconter.

PoV Celica :

Je garde Einrich dans mes bras pendant quelques longues secondes, toute heureuse. Il se montre prévenant à sa façon comme d’habitude en me conseillant tout de même de faire attention à ne pas me brûler, ce qui me fait rire.

- Je ne suis pas toujours très attentive mais t’en fais pas, je fais assez attention pour pas me jeter sur le feu.

Nous nous lâchons finalement et il continue ce qu’il avait commencé avant que je le coupe. C’est alors que je prends conscience de la bonne odeur de viande qui embaume peu à peu la petite bâtisse où nous sommes. Je me demande si on est chez lui. Ça ne paie pas trop de mine mais ça fait le travail et puis, c’est un peu ce que je m’imaginais d’une habitation plus ancienne et rurale. De toute façon, tant que je passe un bon moment avec mon garde favori, je m’en fous bien d’où nous pouvons être. J’ai parfois l’air d’une petite princesse mais je suis loin de chercher le luxe à tout prix, bien au contraire. Il demande de mes nouvelles. Je me place à ses côtés, appuyée contre un mur en le regardant cuisiner, cherchant à deviner ce qu’il peut nous préparer de bon ce soir !

- Oh tu sais, la vie d’une voyageuse dimensionnelle, la routine quoi ! Je ris, me doutant bien que même le truc le plus commun de mon existence étant quelque chose d’extraordinaire pour lui. J’essaie de faire plus attention comme je te l’avais dit mais bon, tu me connais, j’aime trop m’amuser pour être totalement sage ! J’ai rencontré une terranide vraiment charmante dans un autre village, je m’entends bien avec. Je me suis mise un peu au sport et quand je dis ça, je parle d’un autre sport que celui de chambre.

Sinon bah… j’ai un peu voyagé, cherchant à découvrir toujours un peu plus ce monde, je fais toujours mon petit travail à l’auberge. J’ai des journées bien remplies quoi ! Et toi, il t’est arrivé des trucs croustillants ? Je m’étire un peu, reprenant ensuite : Si je peux te filer un coup de main, n’hésite pas au passage, je vais pas me contenter de te regarder tout faire !

Je hochais simplement la tête en écoutant sa réponse à mon inquiétude. La fougue de la jeunesse, ça pouvait faire faire bien des erreurs sans qu'on le veuille ou que l'on s'en rende compte, et franchement, ça m'embêterais grandement qu'elle se brûle en venant me voir. Après ça, je l'avais relâché et j'avais repris ma cuisine, finissant de couper ces fichus oignons qui commençait à me piquer les yeux bien comme il faut.

Vu que cela faisait un moment que je ne l'avais pas vu et histoire qu'elle ne s'ennuie pas trop le temps que le plat soi près, je m'étais dit que prendre de ses nouvelles était une bonne idée. Je ne pus m'empêcher de souffler un rire de mes narines sous sa première réponse, parce que franchement, c'était la phrase la plus vague qu'il devait pouvoir exister dans cet univers et dans les autres. Je déposais les oignons coupés dans la poêle où se trouvait le lard, puis, c'était au tour des pommes de terre d'être coupé, mon oreille continuant de suivre les paroles de Celica sans perdre une miette. Apparemment, elle avait encore eu des aventures agitées, rencontrées de nouvelles personnes. Là, j'eut droit à un mot assez nouveau. Sport. Je m'étais demandé ce que cela voulait dire, mais apparemment, juste en l'écoutant, j'avais plutôt un indice, c'était de l'entretien physique en somme.

C'était ensuite à moi de raconter mes " aventures " depuis la dernière fois, ce qui me fit tirer une certaine tête sous ses mots, mais avant de me laisser répondre, elle se mit à me demander ce qu'elle pouvait faire pour me donner un coup de main. Cela me faisait sourire, c'était gentil, mais je préférais faire cela tout seul, et puis, ça allait être rapide à faire, donc pas vraiment besoin d'aide, donc je répondis simplement.

" Et bien, tu peux aller au tonneau qui se trouve juste à côté du meuble garde mangé, et nous servir une chope à tous les deux. Les chopes sont sur le buffet."

Tandis que je disais ça, les tranches de pomme de terre tombaient tranquillement dans la casserole en dessous de la poêle, cuisant dans l'eau, puis je repris.

" Pour ce qui est de mes journées, tu sais, la vie d'un soldat, la routine quoi." Oui, la petite pique était bien intentionnelle, surtout avec mon sourire en coin bien visible " Un gros mélange d'ennui à surveiller la frontière, de risquer sa peau parce que des gens qui ne viennent pas de notre royaume ont choisi de passer par là et de se mettre en danger en même temps que moi, ou encore la fichue magie de ces lieux qui m'envoie me balader dans d'autre contrée et tomber face à des fanatiques. "

Ouais, j'avais bien risqué de casser ma pipe au moins deux ou trois fois depuis la dernière fois et j'aurais préféré que ce nombre soit bien plus proche de zéros que ça.

" Et que fais tu donc comme entretien physique maintenant ?"

PoV Celica :

Je propose à Einrich de l’aider et sa réponse me fait vite comprendre que je n’ai le droit qu’à une seule chose ce soir : profiter. Alors je m’exécute et vais nous chercher ce qu’il a demandé, ne tardant pas à bien remplir deux chopes d’une boisson avec une belle mousse. Une fois de retour, je l’écoute parler de son quotidien ou plutôt, sa routine à lui fortement guidée par l’ennui et le risque. Par contre, il y a un petit truc qui titille ma curiosité dans ce qu’il a dit là !

- La magie de ces lieux ?! Comment ça ? Il y a des endroits magiques connus des gens dans Terra ?

Soit ça, soit j’ai mal capté ce qu’il voulait dire par là, ce qui n’est pas du tout impossible. Alors autant lui demander pour être sûre du coup ! Taquine, j’en profite même pour renchérir.

- En tout cas, on peut dire que tu ne chômes pas ! C’est peut-être plus à toi qu’à moi de faire attention à ne pas casser ta pipe. Mais j’ose espérer que tu gères déjà le truc puisqu’on est ensemble ce soir.

Il a sûrement déjà pris l’habitude que je le charrie maintenant. Je profite même qu’il se pose quelques secondes dans sa préparation culinaire pour nous faire trinquer avant de prendre une bonne gorgée bien fraîche et bien grosse de bière, poussant un petit soupir de confort. Elle est parfaite ! Puis viens les interrogations sur ma reprise de sport. Je ne pensais pas que ça mériterait de s’attarder dessus mais bon, s'il me le demande !

- Oh et bien… principalement de la musculation et un peu de cardio pour le moment. C’est une amie qui m’y aide, elle connaît pas mal de choses dessus et c’est sympa de s’entraîner quand on est coaché par quelqu’un qu’on aime bien. Bon ça et les petits plus d’une amitié très ouverte quoi. Mais je tais ce passage sous silence ! Qui sait, la prochaine fois qu’on se verra, je serais devenue une machine de muscles ! T’oseras même plus me laisser te prendre dans mes bras de peur d’être broyé !

Je ris en douceur avant de lui tirer la langue, regardant les différents ingrédients de sa préparation, demandant ensuite :

- Et tu nous prépare quoi de bon du coup ?!

Ah là, j'avais bien titillé son intérêt apparemment. Vu sa réaction quand j'ai parlé de magie. J'avais donc tourné un court instant ma tête en venant opiner du chef avant de me remettre à la cuisine, prenant au passage une gorgée de la bière qu'elle m'avait apporté.

" Oui, il y a quelques coins connus, le mien pas trop, mais en même temps, c'est plutôt normal, c'est totalement hasardeux à cause de tous les conflits qu'il y a eu là. Je t'en avais parlé un peu l'autre soir, tu te souviens, mon histoire de téléportation."

Après, possible qu'avec l'alcool, elle est quelque peu oubliée tout ça, mais je ne lui en voudrais pas vraiment pour ça. Elle m'avait encore fait sourire sous sa réponse qui suivait. C'est vrai que patrouiller là où je me trouvais n'était pas de tout repos et je n'avais jamais vraiment hâte d'y retourner. Le risque de tomber sur des sapeurs ennemis, des bestioles étranges, ou simplement se faire sauter sur une mine arcanique oubliée ou mal répertorié. Je lui souriais doucement en venant simplement choisir une autre réponse que cela.

" J'ai déjà dépassé mon espérance de vie dans mon métier de plusieurs décennies, je peux bien continuer encore un peu."

Mais putain, je tirais sacrément sur la corde de ce côté-là, donc jusqu'à où elle allait tenir avant de me lâcher, ça je n'en savais rien. Après tout ça, j'avais été curieux de connaître sa routine de renforcement physique. Ça n'avais pas l'air d'entre des plus passionnants à ses yeux vu sa façon de répondre, mais cela restait intéressant, l'écoutant en finissant de couper les dernières rondelles de pommes de terre. Elle m'avait bien fait rire sous la fin de sa phrase, alors après avoir bu une nouvelle gorgée de bière, je lui répondis.

" Et bien j'ai hâte de voir le résultat alors."

Une Celica musclée, ça ne laissait présager qu'une chose, une Celica encore plus casse-cou. Mais voilà, avec tout ça, la question la plus importante de la soirée tomba enfin, LA question. Qu'est-ce que je faisais à manger. J'allais ouvrir ma bouche, mais je me suis vite ravisé, parce que, franchement, je m'étais dit que tous les ingrédients que j'allais lui parler n'allaient être que du charabia, des aliment locaux, à part si elle avait un peu plus traîné sur mon continent, elle ne risquait pas de les connaître. Je me grattais donc un instant l'arrière de la tête avant de lui dire.

" Quelque chose de bien consistant, quelque chose qui fait du bien l'hiver et fait avec plein de produit du coin. Un repas qui va bien tomber au fond de l'estomac. D'ailleurs, c'est bientôt pret."

Il ne restait que quelques minutes de cuissons à venir, donc, je me levais pour commencer à mettre la table. Des assiettes en bois, nos chopes, une carafe d'eau aussi au cas où. Puis, je posais mon vieux couteau tout droit sorti de ma ceinture, ainsi qu'un second plus petit et simple pour les poser sur la table. Après cela, l'odeur commençait à me signaler qu'il fallait que j'ajoute la touche final, donc je me mis à ouvrir le garde-manger pour en sortir la pièce maîtresse.

C'était un fromage emballé dans un linge, que je dépliais avant de venir le poser haut au-dessus du feu.

" Par contre, je te préviens, ça à quand même une odeur caractérielle, donc ne compte pas emballer quelqu'un en rentrant chez toi après avoir mangé ça sans te brosser les dents."

Un petit avertissement ne faisait jamais de mal non ? Mais voilà, il était maintenant tant de finir la préparation. Trancher en lamelle les part de lard fumé et les oignons, sortir les pommes de terre de la marmite, mélangée le tout avec le fromage fondu et mettre ça dans une assiette, puis répéter l'opération une seconde fois.

Bon, la présentation ne cassait pas trois pattes à un canard, mais c'était nourrissant, ça oui.

" Et bien j'espère que ça te plaira, mais en tout cas, bon appétit."

Je l'invitais ensuite à s'asseoir à table pour manger tranquillement, attendant que cela se refroidisse un peu quand même tout en gardant un œil sur ses réactions.

PoV Celica :

Einrich remarque très bien qu’il a piqué ma curiosité avec son histoire de magie qui l’a envoyé baladé ailleurs et me rappelle m’en avoir déjà parlé. Je me sens un peu idiote d’avoir oublié quelque chose d’aussi important. Une magie qui téléporte… J’en prends note, je pense que ça intéressera fortement les autres au ElemHunt. Nous ne sommes donc pas les seuls à avoir cette capacité de transporter les gens. En tout cas, je suis bien contente qu’il soit revenu en un morceau de tout ça, sinon, je ne l’aurais jamais rencontré ! Il arrive même à ironiser et blaguer sur la chose.

Nous parlons ensuite un peu de tout et de rien et surtout de rien avec mes activités sportives. Nous rions ensemble face aux bêtises que j’aime dire pour détendre l’atmosphère. Une fois les quelques nouvelles prises l’un de l’autre, concentrons-nous sur le cœur du sujet : le repas de ce soir. Je le questionne, lui demandant ce qu’il peut bien avoir de prévu mais il se contente de dire que c’est quelque chose qui sera lourd sur la pense et qui est parfait en cette période hivernale, sans détailler plus que ça les ingrédients. Fort heureusement, je ne suis pas chiante et hoche de la tête avec un grand sourire, d’autant plus qu’il dit avoir bientôt fini sa préparation.

- Ok ! En tout cas, ça sent super bon ! J’ai hâte de goûter ça !

Il se lève ensuite pour aller mettre la table. Je ne lui propose pas de nouveau un coup de main, je sais qu’il refusera de toute façon. Je le suis continuellement du regard, le laissant vers ses va-et-vient entre la table et la cuisson en cours tandis qu’une odeur se met à sérieusement embaumer la pièce autant qu’elle m’ouvre horriblement l’appétit. Soudain, il sort un fromage d’un linge et l’ajoute au reste de mixture, me précisant que si je comptais m’amuser avec quelqu’un ce soir, c’est fichu tant mon haleine allait être désagréable pour la personne qui serait ma partenaire. Je ris à cela, c’est une mise en garde qui a son importance lorsqu’on me connaît !

- Ça va, à part profiter d’une superbe soirée en ta compagnie, j’ai rien de prévu ce soir ! Au moins, j’aurais une arme de plus si on vient m’embêter ! J’appellerais ça le souffle du dragon !

Puis je me mets à souffler un bon coup pour montrer ce que je veux dire par là, amusée. Il ne reste que quelques minutes à attendre avant que le tout soit prêt. Nous nous installons bien rapidement à table – enfin surtout moi en fait – et je hume l’odeur que dégage la fumée du plat. En effet, ça a une odeur bien prononcée mais une odeur de quelque chose de terriblement bon, terriblement gras et terriblement pas recommandé de consommer avec abus.

- Bon appétit !

Et, ne me faisant pas attendre, je prends une première bouchée du plat. Seulement, c’est surtout bien chaud et je me retrouve à cracher aussitôt la mixture. Je m’empresse de prendre une bonne gorgée de bière, regardant Einrich avec une mine un peu honteuse.

- Je m’attendais pas à ce que soit aussi chaud ! Je comprends mieux pourquoi tu attends !

Après quelques secondes, je me sers de nouveau, prenant bien le temps de souffler sur ma bouchée pour m’éviter un nouveau souci, avant de prendre en bouche ma fourchette. Je mâche lentement, prenant le temps d’apprécier les saveurs. Mais le grand sourire que j’ai sur le visage en dit déjà long sur mon appréciation du plat. Néanmoins, je n’hésite pas à le dire clairement !

- C’est super bon ce machin dis donc ! Me faudra la recette ! Je regarde Einrich droit dans les yeux, prenant une autre bouchée que je savoure tout aussi longuement, avant de reprendre : Et du coup, à part ce super repas, tu as prévu quelque chose d’autre pour la soirée ?