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Joyeuse compagnie au Dragon Saoul [ Einrich & Marguerite]

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Marguerite Clairbois:
La taverne du Dragon Saoul est agitée ce soir. Elle vibre au rythme des rires bruyants et des chopes de bière qui s'entrechoquent. Toute une troupe de soldats et de mercenaires en permission ont envahi l'endroit, assoiffés de boisson et de compagnie féminine. Olaf, le tavernier rusé, a saisi cette opportunité en embauchant les jeunes femmes du village les moins farouches qu'il connaisse pour servir et divertir ses clients. Il sait que leur présence plait à la soldatesque et que les quelques sous qu'il les payera pour la soirée compensera largement le chiffre d'affaire que leur présence apportera. De leur côté les jeunes femmes ne sont que trop heureuses de pouvoir gagner quelques sous bienvenus tout en pouvant voir "d'un peu plus près" les solides gaillards dont les uniformes et attirails guerriers ne manquent pas de créer l'admiration chez les campagnardes un peu sottes qu'elles sont.

Aucune d'elles ne semble trimer bien fort ce soir et le patron laisse volontiers les filles libres de leurs mouvements tant qu'elles participent à l'ambiance des lieux et qu'aucun client n'attend trop longtemps sa boisson. Certaines, moins timides que d'autres, se laissent conter fleurette, effleurer les fesses de petites flatteries amicales voire acceptent de partager la tablée de gaillards assises sur les genoux d'un d'entre eux. C'est bon pour les affaires. C'est bon pour le moral. Tout le monde est content.

Parmi elles, Marguerite se démarque par sa vivacité et sa beauté éclatante. Dans sa robe plus courte que d'habitude, laissant entrevoir la naissance de ses genoux avec une audace presque indécente, elle déambule gracieusement entre les tables. Elle attire les regards avec son décolleté généreux et ses cheveux châtains soigneusement coiffés et tressés pour l'occasion d'un joli ruban coloré. Elle sait que ce soir est une occasion de gagner quelques pièces d'argent supplémentaires et elle a mis tous les atouts de son côté pour attirer l'attention des clients.

Alors qu'elle se faufile entre les tables, distribuant sourires et boissons avec une grâce candide naturelle, ses yeux finissent par se poser sur un homme un peu à l'écart. Un militaire un peu plus âgé, presque grisonnant, qui observe la scène avec un mélange de mélancolie et de désintérêt. Marguerite sent un frisson d'excitation lui parcourir l'échine à l'idée de réussir à réchauffer un peu ce cœur solitaire.

Elle s'approche de lui avec assurance, avec un pas et léger et avec son plus beau sourire aux lèvres.

- B'jour, m'ssire !

Du messire, toujours traiter en chevalier l'humble homme d'arme, c'est la règle.

- On dirait qu'vous semblez bien seul c'soir ! J'peux vous t'nir compagnie ? Vous apporter un verre ?

Lance-t-elle d'une voix douce et enjôleuse, espérant capturer son attention et peut-être même un peu de son cœur.

Einrich Schätze:
Du calme ? Du calme. Enfin, enfin un peu de calme, ça ne pouvait que me faire du bien. J'avais l'impression que mes derniers instants loin du régiment remontaient à une éternité alors que ça ne faisait qu'un ou deux mois. J'avais décidé d'aller prendre l'air dans un autre village en bordure de zone contesté, changer un peu d'air et de vue en somme. Cette fois, j'avais posé mes affaires autres par que dans une caserne, histoire de décanter un peu de tout ça, de me sortir l'esprit et d'avoir un moment à moi.

Mes affaires installées dans une petite chambre d'une auberge, j'avais pris la direction d'une taverne non loin, le dragon saoul, le nom ne payais pas de mine, mais bon, je n'allais pas non plus cracher dessus. Il y avait déjà du monde de présent, et vu le bruit, l'ambiance avait l'air au beau fixe, pas de prise de tête en vue, pour le moment en tout cas. Je m'étais installé dans un coin de la taverne, non loin d'une des poutre de soutènement et d'une fenêtre, une rare petite table s'y trouvant, je ne risquais pas de me faire emmerder d'avoir pris quelque chose ou plusieurs personnes pourrait y être facilement.

J'avais pris une bière douce en entrant bien sûr, puis je m'étais tranquillement installé. J'avais gardé mon gambison sur moi, mais je m'étais débarrassé de ma maille à l'auberge où je dormais. Il était presque aussi vieux que moi, taché de rouille, raccommodé et effiloché par endroit, mais il tenait bon, donc je ne voyais pas l'intérêt d'en changer. Adossé à ma chaise, j'avais jeté un coup d'œil autour de moi, je regardais tout ce petit monde. Des mercenaires, des soldats et quelques villageois et villageoises du coin. Personne que je ne reconnaissais, mais en même temps, j'avais choisi un village assez éloigné de l'endroit où j'étais stationné, donc les chances étaient vraiment minces pour que ça arrive.

Cet endroit me donnait un avant-goût de déjà vu, l'ambiance me rappeler de vieux souvenir, de bon souvenir, m'arrachant un très fin sourire pendant que je buvais, repensant au bon vieux temps, à mes vieux amis. J'en avais perdu le fil du temps d'ailleurs, parce que j'avais vidé ma chope sans m'en rendre compte, seulement sorti de mes pensées en entendant une voix non loin de moi. Un petit coup de clignements de paupières et je tournais ma tête en me redressant, regardant qui me parlait. Une jeune femme, plutôt mignonne, très jeune et habillée plutôt cours pour la saison.

Elle se mit à me demander si j'avais besoin de compagnie ou d'un verre, ayant remarqué que j'étais seul. J'avais soufflé un petit rire à ce moment là tout en regardant machinalement dans ma choppe alors que je savais pertinemment qu'elle était vide. Je n'étais pas né de la dernière pluie, ce n'était pas la première taverne dans laquelle j'avais été et je voyais bien tout ce qui se passais autour. Bon j'avoue aussi que mon pessimisme légendaire était là lui aussi, donc ça n'aidait pas non plus, alors je me disais que oui, ça n'était pas moi qui pouvais l'intéresser, surtout vu l'écart d'âge, mais plutôt les pièces qui pouvaient sortir de ma bourse.

Mais bref, ça ne m'empêchais pas de pouvoir rester courtois et poli, venant lui répondre tranquillement en la regardant

" Il y a des compagnies bien plus adapté que la mienne dans cette taverne ce soir, mais si le cœur vous en dit, je ne vais pas vous en empêcher."

Je la regardais un instant avant de jeter un œil autour de la table, où il y avait un pauvre tabouret peu reluisant à côté de moi, venant à me dire que je n'allais pas la laisser s'asseoir là-dessus, alors j'ai simplement changé de place pour laisser la bonne chaise vacante si cela l'intéressait vraiment de tailler un bout de gras avec moi.

Marguerite Clairbois:
L'homme semble accueillir avec un enthousiasme mitigé l'arrivée de la serveuse. Il lui répond avec politesse et ne décline pas la compagnie, ce qui est le seul encouragement don Marguerite ait besoin !

- Gardez vot' siège m'ssire ! J'serai bien triste d'obliger un client à rester si mal installé.

Elle lui sourit avec chaleur alors qu'elle pose le plateau et s'asseoit sur le rebord de la table, une main posée à côté d'elle et les jambes croisées. Une posture qui, par chance ou par calcul, offre une vue sans pareille sur les courbes de son corps galbé et sur les mollets qu'elle exhibe ce soir sans pudeur.

- Quelque chose m'dit qu'vous êtes d'bien meilleure compagnie qu'vous voulez bien l'admettre

Murmure t'elle avec douceur et bienveillance.

- Vous n'voulez pas qu'je vous remplisse vot' verre ... ? Ca vous donn'rait l'occasion d'me raconter qui qu'vous êtes. A voir vot' allure vous avez déjà du vivre des tas aventures incroyables !

Son enthousiasme semble sincère en prononcant ces mots, son regard brille d'un éclat d'admiration qui pourrait difficilement être feint. On pourrait facilement imaginer que l'intérêt qu'elle porte à l'homme est purement commercial et est le fruit d'une technique d'approche bien ficelée.  Il y a du vrai. Mais la vérité est aussi que Marguerite possède une véritable fascination pour les hommes en armes. On pourrait même dire qu'elle est du genre "fille à soldats". Les cicatrices, les récits glorieux de batailles et les démonstrations de virilités exacerbées, c'est son truc.  Grands, forts, barraqués et affrontant quotidiennement de grands et terribles dangers. Quelle prestige et quelle gloire pour la jeune oie campagnarde qu'elle est !

- Au fait, moi c'est Marguerite.

Einrich Schätze:
Resté assise sur la table pour faire la conversation ? Et puis quoi encore ? De toute façon, c'était trop tard, j'avais déjà changé de chaise, alors, maintenant c'était elle qui avait le choix entre rester perché sur la table où s'installer confortablement. Moi je trichais un peu, parce que grâce à la longueur de mon gambison et du fait qu'il soit ouvert sur la partie basse autant devant que derrière, et bien, je pouvais passer deux pans sous mes fesses rendre ma chaise bien plus confortable, sans vraiment que personne ne s'en rende compte, vieille technique de soldat.

Je lui avais bien dit qu'elle aurait meilleure compagnie avec d'autre personne dans cette taverne, mais apparemment elle n'était pas de cet avis. Pourquoi ? Bonne question, elle avait l'air d'avoir plus ou moins le même age que pas mal de monde ici, moi j'avais l'impression de faire l'effet d'un vieux meuble ahah. J'avais donc choisi de simplement hocher légèrement la tête sous ses mots.

Vint ensuite un petit lot de question, plutôt classique et normal, venant à me demander de nouveau si je voulais boire quelque chose, puis, elle voulut en savoir un peu plus sur moi. Vu la tête qu'elle faisait, je sentais bien qu'elle était en train de s'imaginer beaucoup trop de chose. Elle avait les yeux pétillants de la jeunesse, de la naïveté, c'était mignon, mais dangereux pour elle. Je me redressais un peu sur mon tabouret, puis je lui répondit tranquillement.

" Enchanté de vous connaître Marguerite. Et bien une bière blanche pour commencer m'irais bien. Pour ce qui est du reste, oui, j'ai vécu bien des choses, mais incroyable n'est pas vraiment le mot que j'aurais choisi."

Autant être plutôt clair tout de même, je n'étais pas du genre à faire miroiter les gens, alors ça n'allait pas être avec elle que ça allait commencer.

" Oh et, mon nom est Einrich, et si vous plaît, ne m'appelait pas messire."

Autant entre encore plus clair, je n'avais vraiment pas envie d'avoir des problèmes avec ça, et franchement, je n'avais vraiment pas la carrure d'un noble. J'avais aussi sortie quelques pièces de ma bourse pour payer la bière en question.

Marguerite Clairbois:
Le presque chevalier se réride un peu. C'est timide mais ca suffit pour que Marguerite paraisse rayonner.

- J'suis certaine qu'vous êtes trop modeste mess... Einrich.

Affirme t'elle, encore une fois visiblement sincère dans son compliment. Il faut dire, pour tout expliquer, que la pauvrette n'a jamais réellement vu de nobles de près. Le soldat en face d'elle, tout couture de cicatrices et vêtu d'une tenue d'homme d'armes possède un accoutrement qu'elle même serait incapable de se payer même en trimant toute une vie. Ceinturon de cuir, bottes solides. Rien que ces deux accessoires représentent des heures et des heures de fabrication pour un artisan qualifié et sont assurément une marque de distinction à ses yeux.

Avec un sourire lumineux, elle ramasse les pièces et claironne joyeusement.

- J'vous ramène ça tout d'suite !

Elle se redresse d'un petit bond de cabri et traverse la salle en direction du bar, trottinant avec l'energie de sa jeunesse. Elle se fait intercepter par plusieurs autres personnages assoifés qui lui passent également commande, dont un aux mains un peu trop balladeuses dont elle s'extirpe avec peine. Entre commande au comptoir, remplissage des choppes et tournée de service, il faut plusieurs minutes à l'energique serveuse pour qu'elle revienne enfin. Elle pose devant l'homme la bière demandée et avec un air espiègle, sort de sous son tablier un bretzel qu'elle venait de chipper dans une des corbeilles qu'Olaf n'avait pas surveillé pendant un bref instant. Elle l'avance et le pose sur la table et déclare sur un ton de conspiratrice.

- T'nez, je l'ai pris pour vous.

Espérant faire plaisir et peut être parvenir à amadouer le taciturne elle lui adresse un sourire de connivence alors qu'elle reprend sa posture, assise tout près de lui sur le rebord de la table. A quelques cheveux à peine de le toucher. Elle demande, de l'espoir dans les yeux.

- Vous r'ssemblez à quelqu'un qui a beaucoup voyagé. Vous avez vu des pays merveilleux ... ?

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