Une fete tranquille ( ? ) [ Elemhunt ] [terminé ]

J'étais ravi d'entendre qu'elle aussi avait passé une bonne soirée, gardant un sourire en l'écoutant. J'avais un peu de toute sur la véracité de ses mots, mais je m'en gardais. Elle devait croiser pas mal de monde dans ses voyages, donc le fait que je sois la meilleure compagnie qu'elle ait eut depuis un bon moment me laissait un peu perplexe, ou alors, elle n'allait pas forcément dans les coins les plus agréables, sans mauvais jeu de mots hein.

"Je suis ravi de l'entendre."

Ensuite, elle se souvint de sa promesse de me montrer comment elle faisait pour voyager entre les mondes, et ça, j'avais hâte de voir. Mais elle avait raison, si elle le faisait devant les gardes, j'allais certainement passer un temps incalculable à répondre à un paquet de questions, si ce n'est plus. Je hochais donc la tête sous ses paroles en lui répondant en riant légèrement.

"Je pense que ce serait plus judicieux en effet."

Et déjà dans ses mots, j'avais un petit indice sur ce qui allait se passer. Un portail était donc par où elle voyageait, cela voulait dire que c'était sûrement quelque chose de visible, mais bref, sur mes mots, je l'invitais à me suivre dans une contre-allée non loin de la caserne, là où il n'y aurait pas ou presque, de chance que l'on soit observé à ce moment-là. Je me tournais donc de nouveau vers elle, la regardant tranquillement, finissant par dire.

" Et bien, je pense que l'endroit devrait être adapté, a part si vous avez besoin de beaucoup d'espace pour ça."

Maintenant, j'avais hâte de voir comment cela allait se dérouler, si c'était plein d'effet magique, de paroles ésotérique ou si c'était fait d'un simple geste silencieux.

PoV Celica :

Einrich est d’accord avec mon idée de faire nos affaires à l’abri des regards, plutôt logique en soit. Comment ça, hors contexte, ça peut paraître bizarre comme phrase ? Ahah ! Que je suis drôle ! Et une forceuse aussi, un tout petit peu. Alors, nous nous éloignons, nous retrouvons dans une sorte de ruelle ou un truc du genre, nous isolant normalement parfaitement. Qui sait, il suffirait d’un petit manque de chance pour qu’on se fasse surprendre. Les deux gardes doivent se demander ce qu’on fiche à venir vers eux pour filer ailleurs finalement. Mon compagnon de soirée me demande quand même si ça suffira comme endroit ou si j’ai besoin de plus d’espace, ce à quoi je réponds :

- Ça suffira, je vais juste franchir une porte après tout !

Puis, je passe ma main dans mon kimono, venant fouiller un peu pour en sortir une sorte de petit miroir qui, une fois lâché dans le vide, se suspend finalement dans les airs avant de grandir et devenir légèrement plus grand que moi. Ensuite, la partie réfléchissante s’illumine légèrement avant de laisser place à une lumière étrange, presqu’irréelle, teintée de bleu et de violet et semblant se mouvoir. Puis, après quelques petites secondes, une image s’affiche. La jonction est terminée. Et ce qu’Einrich voit à travers le miroir n’est nul autre que l’endroit où je me rends. Il peut apercevoir quelques meubles plus modernes, une lampe électrique et un lit. En gros, c’est ma chambre quoi. Je me tourne vers lui, souriante :

- Et voilà ! Je n’ai plus qu’à traverser ce portail et je serais chez moi !

Je m’approche ensuite de lui et vient le prendre dans mes bras, me blottissant contre lui, dans un acte tout ce qu’il y a de mignon et tendre, un peu comme si une petite fille faisait un câlin à son grand-père en fait. Puis, je lève la tête vers lui, reprenant :

- Encore merci pour aujourd’hui, c’était vraiment génial ! Si vous voulez me dire un dernier petit quelque chose, c’est le moment car une fois que je serais de l’autre côté, tout ça va disparaître avec moi !

Et il se retrouvera seul, au milieu de cet endroit, comme si rien ne s’était passé.

Juste une porte, c'était donc bien dans ce gabarit-là que son portail était. Je hochais donc la tête en l'écoutant me dire ça, la regardant ensuite se mettre à fouiller dans son vêtement. Quelques secondes plus tard, la voilà à sortir un miroir, enfin quelque chose qui y ressemblait en tout cas avant de le lâcher.

Déjà, premier point intrigant, ce fichu miroir n'était pas tombé par terre, mais flotté tout seul dans les airs, deuxième fait intrigant, il se mit à s'agrandir pour être un peu plus grand que Celica, autant en taille qu'en largeur. Après ça, j'avais dû plisser un moment les yeux sous la lumière qui se mit à en sortir, venant sacrément contraster avec la pénombre de la nuit. Le temps que je m'habitue et que je déplisse les yeux, baissant ma main que j'avais relevé pour atténuer la lumière, je pouvais voir quelque chose dans ce miroir. Vu que j'y voyais un lit, je me disais que ça devait être sa chambre.

Elle se tourna de nouveau vers moi, et m'annonça donc que tout était prêt pour qu'elle ne rentre chez elle, ayant simplement besoin de marcher à travers son miroir. Ca ressemblait à un tour de magie, c'était plutôt classe et esthétique, ce qui lui correspondait bien. Puis, encore une fois, elle se mit à me surprendre, venant à me serrer dans ses bras. Encore une fois, je ne me souvenais pas de la dernière fois que j'avais serré quelqu'un dans mes bras. J'avais eu un temps de latence de quelques secondes, les bras ouverts, avant de venir tapoter doucement son dos en signe d'affection, puis, elle se mit à me regarder de nouveau, venant me remercier de nouveau, ce qui me fit bien sourire, puis, m'annonça que, si j'avais quelque chose à dire, c'était maintenant ou jamais.

Je soufflais un peu du nez d'amusement après cette phrase, puis, je finis par lui répondre.

" Ne faites pas trop de bêtise et n'oubliez pas votre promesse."

Moi, je n'avais pas oublié en tout cas. Je n'avais pas grand-chose d'autre à dire, à part souhaiter qu'elle se porte bien et tout ce qui va avec.

" Portez-vous bien Celica."

Dis-je donc doucement, prêt à la voir partir, à retourner à mon monde en même temps qu'elle retournait au sien, ma vision du monde changé à jamais.

PoV Celica :

Et bien ça y est, nous y sommes. Le temps des séparations est venu. Je fais mon petit tour au près d’Einrich et je comprends bien facilement que ce que je lui révèle va sûrement le marquer pour pas mal de temps. Après tout, ce matin encore, il vivait tranquillement sa vie de garde et maintenant, il sait qu’il existe d’autres mondes aux siens et que des gens sont capables de voyager entre ces mondes comme s’ils changeaient simplement de pièce dans une maison. Ses mots me font rire lorsqu’il me demande de ne pas faire trop de bêtise et surtout de tenir ma promesse. J’ai un énième petit rire amusé.

- Vous me connaissez bien maintenant ! Vous savez que je ne fais jamais de bêtise !

Puis, il me souhaite simplement de bien me porter le ferait simplement un ami. Après tout, c’est un peu ce que nous sommes devenus, des amis, non ?! Je tapote alors ses épaules, répondant :

- Portez-vous bien aussi ! Et n’en faîte pas trop ! Après tout, je dois revenir vous faire coucou dans l’coin !

Puis, pour de bon cette fois, je lâche ce vieil homme et franchi le portail, arrivant en un instant dans ma chambre. Je lui fais un dernier au revoir de la main avant que le portail ne se referme sous ses yeux, disparaissant avec moi, comme prévu. Je dépose le miroir sur un meuble et regarde mon lit sur lequel je me laisse tomber net d’un coup dans sa longueur. Flemme de me changer ou quoi que ce soit, je suis KO. Bonne nuit Celica. Et surtout, bonne nuit Einrich.

Je fronçais le regard en la regardant, me retenant de rire sous sa réponse, la fixant du regard, parce que certes, on ne se connaissait que depuis une seule soirée, mais j'avais assez bien compris son caractère pour savoir qu'elle n'allait pas se retenir de se mettre dans des situations pas possibles. Après une tape de sa part sur mon épaule, elle me renvoyait un au revoir, tandis qu'elle traversait son portail. Je la saluais calmement encore un instant avant que, d'un coup, tout ne disparaisse, Celica, le portail et la lumière qui allait avec.

Est-ce que j'avais l'air d'un con qui n'y voyais plus rien dans une ruelle vide en pleine nuit ? Totalement, je me retrouvais à tendre les mains comme un crétin pour ne pas me prendre un mur le temps que ma vue ne s'habitue de nouveau à l'obscurité. Franchement, je me disais pendant ce moment de solitude, que la prochaine fois, soi elle reparte de jours, soi je lui demanderais de baisser la lumière de son portail.

Mais bref, quelques minutes plus tard, je pouvais rentrer à la caserne, les gardes me regardant bizarrement et vu la tête qu'ils faisaient, j'étais sûre qu'ils allaient s'imaginer un paquet de choses stupides. Est-ce que les jours après cette soirée se sont bien passé ? Pas vraiment. Vous vous rappelez d'Abel ? l'idiot fini que j'avais arrosé pour lui faire reprendre ses esprits, et bien rancunier comme prévu, j'avais eu droit à un paquet d'emmerdes et de corvées suite à ça. Est-ce que la soirée en avait valu le coup malgré tout ça ? Bien sûr que oui, ça avait été un vent de fraîcheur des plus bienvenue, et puis, j'avais de nouveau rêve en tête maintenant en connaissant désormais la vérité sur notre monde.