Une fete tranquille ( ? ) [ Elemhunt ] [terminé ]

PoV Celica, profitant de plus en plus de la compagnie d'Einrich :

Suite à mon analyse de l’endroit, Einrich me fait part de quelques justifications possibles du comportement des résidents du coin. Encore cette histoire de forêt noire… J’avoue que ça me donne plus envie d’aller y jeter un œil que de la fuir. D’autant plus que si je suis censée être une bestialis, je ne risque pas grand-chose, non ? Mais il me surprend de nouveau en m’annonçant que nous sommes tout deux dans ce qu’il dit être le même bateau. Est-il un bestialis mais de façon plus dissimulée ? Je ne pense pas, il a l’air bien accepté par les gens alentours, ce doit être autre chose du coup.

Je lui demande ensuite s’il n’a jamais rêvé d’évasion et j’ai l’air d’avoir visé dans le mille, m’avouant qu’il en a eu envie plus d’une fois et qu’il l’a sûrement déjà fait par la même occasion. Cependant, le bilan de ses rêves de voyage semble lourd à porter puisque le prix à payer fut un peu trop élevé. Le sourire que j’arrivais à lui arracher finit même pas disparaître pour laisser place à une mine plus sombre. J’ai peut-être un peu trop visé dans le mille finalement. Il se redresse d’un coup, riant en lâchant quelque chose de totalement idiot. Je connais ce genre de comportement. J’aimerais bien dire un truc, et quand je dis un truc, je veux dire quelque chose de rassurant, de sérieux mais… Ce n’est pas trop dans mes habitudes ça.

- Quatre cicatrices… Une pour le charme, une pour le charisme, une pour l’intimidation et une pour… la sympathie ! Vous êtes un homme complet !

Ce n’est pas sérieux du tout au final mais je ne suis douée que pour faire du Celica moi. J’espère au moins que ça le fera sourire un peu. Soudain, Einrich se lève et propose de m’apporter quelque chose à boire pendant qu’il part se chercher de la boisson. Je le regarde, souriant avec malice :

- Vous voulez dire que vous m’invitez ? Est-ce une proposition de rendez-vous ? J’accepte dans ce cas !

Je ris à ma bêtise, reprenant :

- Je ne suis pas encore au fait des boissons du coin, je prendrais la même chose que vous !

Je le laisse partir, finissant seule et ma boisson par la même occasion, cul sec ! À peine Einrich s’est-il absenté que deux jeunes hommes s’approchent de moi et je ne vous fais pas un dessin sur leurs motivations.

- Salut beauté. Ça ne te dirait pas de laisser ce vieux et venir passer du temps avec nous plutôt ? J’suis sûr qu’on pourra s’amuser.

Quelle lourdeur…

- Non merci, je l’aime bien mon petit vieux ! Peut-être pour une autre fois !

- Allez ! Tu vas pas nous faire croire que tu préfères la compagnie de ce balafré plutôt que la nôtre ! À moins qu’il te paie pour que tu lui tiennes compagnie ?! On peut aussi mettre quelques pièces sur la table si tu veux !

Vous savez… Le souci avec les abrutis, c’est qu’ils ne savent jamais quand abandonner. Là, j’ai deux choix, les rembarrer et espérer qu’ils comprennent que non signifie non ou… Je vous ai déjà parlé de ce que j’aurais pu faire à l’autre idiot de tout à l’heure ?

- Hum… J’ai le choix entre… la compagnie d’un vieil homme sympathique, respectueux, serviable ou celle de deux abrutis qui ne comprennent pas la notion de refus… Hum… Laissez-moi deviner. J’ai une idée ! On pourrait aller s’amuser dans la forêt noire, vous en pensez quoi les garçons ?

L’un d’eux est devenu pale juste en énonçant cet endroit. Et beh…

- Espèce de bestialis ! Tu veux faire la maligne ?! Tu vas voir !

Alors que le plus téméraire des deux s’apprête à en découvre, le pale attrape son bras et, dans un échange de regard, lui montre qu’ils ne font que se montrer en spectacle, ce qui semble mal vu en jour de fête. Le violent se résigne, me lance un regard noir et file avec son ami, me laissant de nouveau seule. J’espère qu’Einrich ne va pas s’absenter trop longtemps, j’ai un peu la flemme de supporter ce genre d’abrutis aujourd’hui.

Facile à voir que j'avais pris un coup de souvenir en plein dans la gueule avec notre conversation, elle avait bien tenté de me sortir de cela avec une petite phrase du genre flatterie et je ne vais pas mentir, ça avait un peu fonctionné. Je tirais un fin sourire sous cette remarque avant de lui répondre, riant doucement.

" Des flatteries ? Faite attention à ce que vous faire ou il va se mettre à neiger dans peu de temps ! Et bien, je vous accorde au moins deux point vrai sur quatre."

Non parce que bon, le charisme et le charme, à mes yeux, on repassera, l'intimidation oui, la sympathie ... au vu de la conversation, je voulais bien lui accorder le bénéfice du doute, ce qui équilibrait ses flatteries. Mais sur ce, j'avais remarqué que ma chope était vide, donc j'avais choisi cet instant pour changer de sujet et lui proposer de continuer la conversation un peu plus tard le temps que j'aille me prendre à boire, mais aussi lui proposer de lui offre un verre.

Franchement, je ne m'étais pas vraiment rendu compte du contexte, donc j'étais un peu resté stupide sous sa réponse, restant un court instant sans rien dire avant de rire, finissant par lui répondre toujours avec franchise.

" Une invitation pour sûr, un rendez-vous, je n'y avais pas vraiment pensé, mais si cela vous intéresse, pourquoi pas."

Un rendez-vous, mais qu'est ce que je racontais ? J'étais plus rouillé sur ce genre de chose qu'un essieu de charrette abandonné. Sur sa dernière réponse, je hochais simplement la tête avant de partir en direction de la taverne, réfléchissant à quoi prendre. Il y avait bien des boissons existantes dans le coin, mais il ne fallait pas que je lui donne de la pisse de brebis, ça c'était sûr. Je reflechissait en chemin, arrivant rapidement jusqu'au comptoir, la fete battait son plein, je remarquais quelques tete connu, d'autre soldat en permission en meme temps que moi, bien ennivré et sacrément accompagné, j'en connaissais qui allaient finir les bourses vides, en esperant pour eux que ce ne soit qu'une seul entre les deux qui leur pendait en dessous de la ceinture. Mais bref, je revenais à mon choix de boisson et j'avais fini par me décider à prendre quelque chose de léger, je n'étais pas là pour la saouler ni pour profiter d'elle, donc je partais pour une boisson qui était plutôt légère, qui n'était pas une bière et qui avait du gout.

Deux choppe bien remplis et des pièces posées sur le comptoir plus tard, je repartais donc en direction de notre table, manquant par moment de renverser les boissons à cause de gus déjà bien rond. Arrivé à quelques mètres, j'avais remarqué que deux gars éméchés regardaient salement Celica et qu'elle, n'avait pas l'air très ravis de leur présence. Je pressais donc un peu le pas histoire de ne pas la laisser trop longtemps au milieu de tout ça et j'espérais que ces de gars se fassent rapidement la malle, parce que je n'avais pas vraiment, ni l'envie de gâcher de bonnes boissons, ni celle de lancer une bagarre général.

En arrivant, j'avais aussi eu droit à des regards noirs alors qu'ils partaient au loin, je les gardais un instant du regard pour savoir où il se dirigeait ou alors s'ils allaient s'installer dans le coin, puis je m'assieds de nouveau à table en lui demandant calmement.

" Vous avez eu des problèmes avec ces deux-là ? "

J'espérais que ça en soi resté juste à de la drague lourde plutôt qu'à des menaces, mais vu la tête qu'il tirait, je n'y misais pas beaucoup. La laissant répondre, je faisais ensuite glisser une des chope pleine vers elle en la regardant

" Voilà donc votre boisson découverte, J'espère que ça vous plaira. "

Je souriais doucement, j'espérais quand même que ça lui plaise, ajouter un nouveau bon point à mon royaume, la boisson en question était faite avec du miel et des plantes sauvages fermenté et sûrement de l'eau comme la majorité des boissons.

PoV Celica, continuant ses découvertes :

Plus le temps passe, plus je sens une sorte de connexion entre Einrich et moi. On s’entend vraiment bien et j’arrive à lui arracher quelques sourires. Et puis, s’il m’a proposé de me payer une boisson, c’est qu’il doit bien m’apprécier non ? J’aime bien ce genre de camaraderie qui naît entre nous !

Les deux idiots qui semblaient sûrs de pouvoir m’emmener avec eux ce soir s’éloignent après notre petit différent et mon petit garde finit par revenir, les mains chargées de deux nouvelles chopes. Ayant sûrement bien remarqué qu’il s’est passé quelque chose, il me demande si tout va bien, ce à quoi je réponds sans trop de souci :

- Rien de grave, juste deux abrutis qui n’aiment pas quand une femme leur dit non, comme pour pas mal d’hommes en fait.

Je lui souris ensuite :

- Mais je sais bien que vous n’en faîte pas parti ! Fort heureusement pour eux, l’un des deux semblait encore assez lucide pour comprendre qu’il valait mieux ne pas déclencher d’affrontement au milieu de cette foule. Et aussi heureusement pour moi en fait, j’aime me donner en spectacle mais… pas comme ça !

Je lui fais un petit clin d’œil complice et il me donne l’une des deux chopes qu’il tenait. C’est apparemment une boisson qu’il a choisie spécialement pour que je découvre une spécialité du coin ! Je regarde le liquide moussant et prend son récipient en main.

- On trinque ?!

Puis, je tends ma chope pour qu’il en fasse de même. Sans me faire prier, je prends une première gorgée que je garde quelques secondes en bouche pour en sentir les différents arômes. Le goût est plus doux, plus léger que la bonne bière d’avant. C’est quelque chose qui pourrait se boire comme de l’eau. C’est frais et sympathique et je crois même détecter un petit quelque chose de sucré, bien qu’à peine perceptible, comme une sorte de petit bonus. Pour une découverte, elle est sympa, ça me plaît ! Et ce n’est pas la bonne gorgée que je prends ensuite qui dira le contraire. C’est comme tout ici, simple, mais efficace. Et je n’en demandais pas plus !

- Pas mal du tout ! On dirait une sorte de bière un peu traître. Le genre qui se sent à peine et dont on croit pouvoir enchaîner les litres jusqu’à ce que l’alcool nous ramène à la réalité ! En tout cas, c’est bien frais, un réel plaisir !

Puis, pour en revenir à tout à l’heure, je reprends :

- Ça vous dirait qu’on parte à l’aventure ensemble ?!

Ouais, aucune subtilité, du Celica pure souche ! Mais c’est que ça me plairait bien de voyager avec lui, quoique je serais sûrement insupportable pour lui, surtout si… ma nature reprend le dessus on va dire.

Au moins, elle était plutôt franche, au lieu de me dire comme beaucoup un classique " Non rien, ne vous en faite pas " Elle me confirmais bien que les deux loustiques partie étaient des fauteurs de troubles, j'espérais que l'alcool n'allait pas les ramener ici trop rapidement et leur faire gagner plus de stupidité.

C'était mignon aussi son envie de me rassurer sur le fait que je n'étais pas comme eux, m'arrachant un souffle de rire par les narines en lui donnant sa boisson, l'écoutant qui cherchait à titiller ma curiosité de nouveau.

" Les gardes de la ville ont plutôt la main lourde en cette période, donc soi, ils sont du coin et le savent, soi ils ont un bon instinct."

Après cela, je pus la voir attraper rapidement sa chope et elle me proposait de trinquer, mais à quoi, c'était une bonne question. Je levais donc moi aussi ma boisson pour venir faire s'entrechoquer les récipients, en la regardant dans les yeux bien sur, comme le voulait la tradition.

" A votre voyage alors !"

Ouai, je ne voyais pas quoi d'autre trinquer, si j'avais dit à nous deux, ça aurait put passer pour de la drague, le reste aurait été plutôt bateau, donc lui souhaiter chance et bonne chose dans son voyage, je pense que c'était pas mal. En même temps qu'elle, je prenais une bonne gorgée d'amacé, la regardant du coin de l'œil pour voir si j'avais bien choisi ou non. Elle avait laissé un petit temps de suspens comme par hasard, me laissant attendre le verdict avant de la voir en reprendre une avec plus d'enthousiasme, ce qui m'arracha un rire de satisfaction, un rire que je ne pouvais que répéter en l'écoutant me dire que c'était un alcool traître.

" On appelle ça de l'amacé, un mélange de plantes local et de miel. Là c'est une cuvée nouvelle, elle n'a pas eu trop le temps de fermenté, donc c'est pour ça qu'elle est légère."

Après mon explication, je pris une nouvelle gorgée moi aussi, enfin, je tentais, parce que la question toute chaude sortie du four de la demoiselle me manqua de me faire m'étouffer, hoquetant un peu en posant ma chope. Ça lui était venu comme ça, une proposition qui paraissait comme demandé si je voulais manger un bout. Je posais ma chope en commençant par répondre.

" Eh bien ! On peux dire que vous n'allez pas par quatre-chemins."

Et vu que je n'étais pas vraiment comme elle, en tout cas plus depuis un paquet d'années, je me mis à y réfléchir. C'était toujours quelque chose qui me tentait, mais j'avais toujours des responsabilités ici, mon devoir envers mon royaume.

" C'est une invitation intéressante, ça, je ne vais pas vous mentir, mais ... pourquoi moi ? "

C'est vrai, pourquoi moi ? J'étais un gars quelconque, j'avais bien roulé ma bosse, mais j'étais loin d'être une machine de guerre, ou meme d'avoir des dons, à part pour m'attirer des ennuis. Mais malgré ça, elle me le demandais tout de même, alors, en prenant une inspiration, me grattant la joue droite couverte à moitié par ma barbe

" J'ai encore mon devoir envers mon royaume, mais ..... le temps que finisse mon service, si cela vous dit, j'accepte de me joindre à vous au moins pendant mes permissions."

J'avais loupé le coche avec mes amis et cela faisait plus de vingt ans que j'y pensais, plus de vingt ans que je me demandais s'ils étaient toujours vivant et à m'imaginer que non, à m'imaginer que si cela se trouvait, ils seraient vivant et en bonne santé si je l'ais avait accompagné et aidé, alors, je me dis que pour ce coche là, il fallait tout de même que je tente.

PoV Celica, j’ai plus d’idée de quoi mettre ici :

Lorsque je propose de trinquer à Einrich, après qu’il m’ait précisé que je suis de toute façon en sécurité, il trinque pour une occasion précise, qu’il a sûrement cherché à trouver, et celle-ci est mon voyage. Je ris et trinque de bon cœur avec lui et ça tombe bien qu’il en parle car j’avais quelque chose en tête depuis tout à l’heure. Et c’est sans subtilité que je lui propose de voyager ensemble. Et il est clair que ça l’a surpris, il aurait bien pu avaler de travers si je lui en avais laissé le temps. Et il ne tarde pas à mettre des mots sur cette surprise, ce qui me fait sourire, pleine de fierté ! Si j’attends une réponse, c’est finalement une autre question qui sort de sa bouche. Pourquoi lui et pas un autre ? Ah… Les gens… Toujours à avoir besoin d’une raison, une motivation pour faire quelque chose.

- La spontanéité, ça vous dit un truc ?

Car après tout, ce n’était que ça, une proposition spontanée, une occasion de foncer dans le tas sans réfléchir comme le ferait Freyja. On a parlé de voyage. Il a l’air d’être intéressé par la chose. Je voyage. Je propose, hop, rien de plus. Mais soit, si je dois donner une raison… Je reprends une gorgée et lui donne réponse.

- J’en sais rien. Vous êtes sympathique, on s’entend bien, j’apprécie ce petit temps qu’on passe ensemble, vous avez toujours souhaité voyager, ça tombe bien, voyager, c’est un peu toute ma vie alors… Pourquoi pas ? C’est tout !

Au final, c’est lui car… bah il est lui justement. Je n’ai pas besoin d’autres raisons. C’est comme quand je couche avec quelqu’un, je le fais car j’en ai envie et qu’il ou elle, pour ne pas dire ça au pluriel, me plaît. Il me donne finalement une réponse et bien qu’elle ne soit pas un Oui, partons de suite ! chose plutôt normale, nous avons une vie, on ne peut pas tant partir sur un coup de tête, enfin surtout lui, ça reste un oui pour plus tard et ça suffit à me rendre heureuse de l’entendre !

- C’est vrai ? Pour de vrai ? Genre… Promis ?! Trop cool ! Je peux vous attendre autant que vous le voulez ! Bon… avant que vous soyez trop vieux pour ça quand même !

Je lui tire la langue. Une petite taquinerie innocente et on repart.

- Je verrais pour vous emmener dans un endroit incroyable ! Ou, si votre cœur peut le supporter, je pourrais vous emmener dans mon univers, mais pas sûre que vous en sortiez indemne, pas physiquement mais… je dirais… spirituellement ?

Avec ça, je sous-entend pas mal de choses qui pourrait lui faire comprendre quelque part de mystère sur moi… tout en amenant une multitude de questions.

La spontanéité, je dois avouer que c'est quelque chose que j'avais préféré mettre au placard le plus possible au vu de tout ce que ça m'avait amené. Mais ce n'était pas ce point de la conversation le plus important, j'étais bien curieux de savoir pourquoi elle voulait que je l'accompagne. Et ce furent des raisons plutôt simples qu'elle finit par me donner. Je fis une petite moue d'approbation en l'écoutant et en réfléchissant à tout cela, hésitant entre la voix qui me disait que ça allait mal finir pour moi et l'autre qui me disait que cela arriverait d'une façon ou d'une autre, alors autant choisir comment, pour une fois.

J'avais donc accepté sa demande, même si j'avais mis une simple condition. Je ne me voyais pas rompre mon serment envers mon royaume, à qui j'avais donné tant d'années pour m'assurer que mon peuple soit en sécurité au péril de ma propre vie, en tout cas, pas pour le moment, mais au moins pendant mes permissions, quand j'étais censé me reposer.

Je crois que cela faisait longtemps que je n'avais pas vu quelqu'un d'aussi joyeux sous une réponse de ma part, je ne me souvenais même plus quand, la seule personne qui me revenais en tête était kali, plus de trente ans en somme, mais ça c'était une autre histoire. Là elle se mit à vouloir s'assurer que je ne disais pas cela pour rigoler ou autre, me demandant de promettre en venant de nouveau me lancer une pique sur mon âge.

Je riais de bon cœur devant ses enfantillages, puis je tendis ma main vers elle, me disant qu'elle comprendrait sûrement que je voulais serrer la sienne pour sceller cet accord.

" Eh ! J'ai beau avoir quelques années derrière moi, j'ai hérité de la santé de ma mère. Et oui, promis, je ne suis pas du genre à revenir sur ma parole."

J'avais hérité de l'apparence nordique du coté de mon père, qui ici était vu comme des traits plutôt barbare, mais merci maman, j'avais au moins hérité de ses gêne pour tenir la route, malgré mon age, je n'avais que très peu de douleur, juste l'équivalent de ce que n’importe qui aurait après des guerres et des guerre civil sur le dos. Après cette promesse, elle se mit de nouveau à me titiller, mais cette fois, c'était de nouveau ma curiosité, venant dire qu'elle m’emmènerait dans un endroit incroyable voir même dans son univers, venant me prévenir que ne serait pas une mince à faire pour moi. Encore une fois elle arrivait à me faire rire, je pense que ses mimiques y étaient aussi pour beaucoup ou que j'étais trop habitué soi à parler à un mur, soi à moi-même.

" Et bien, pour rester dans votre réponse, je vous suivrez ou le cœur vous en dira, mais faite attention à trop aiguiser ma curiosité je finirais peut-être par être déçu."

Cette fois, c'était moi qui la taquinait, venant prendre une nouvelle gorgée de boisson. J'allais lui poser une question d'ailleurs en parlant de tout ça, une question sur son monde, sauf que, une personne vint me couper l'herbe sous le pied et quelque peu changer l'ambiance

" Oohh Einriiiich !!!"

Je fronçais le regard en entendant cette voix déformée par l'alcool que je ne connaissais que trop, Je tournais ma tête vers cette voix et oui, c'était lui. Abel, un soldat en permission de la même garnison que moi arrivait avec son verre en main, en renversant la moitié par terre, se posant sur une chaise à coté de moi venant passer son bras sur mon épaule. Je pense qu'il aurait pu me faire tomber dans un coma tant son haleine était chargé d'alcool, mais je tenais le coup en devant supporter ses paroles.

" Bah aloors, qu'est ce que tu fais là hein ? Tu voulais pas boiiire avec nous ? AOoooh, mais qui ui c'est cette demoiselle laaa ? "

La, je me dis et merde, il n'était pas assez bourré pour ne voir que ce qui se trouvait devant son nez, mais en même temps, si ça avait été le cas, il ne m'aurait pas vu de si loin.

" Bonzoir mademoiselle ! Qu'esse ce qui vous amène à cette fête ? Ça vous dirais de venir avec nouuus on sais faire la fête nous ."

Je le regardais et en vrai, en dehors de l'alcool, il ne changeait pas vraiment, un peu plus de la vingtaine, un casse-pieds de premier ordre, un peu fils à papa, il avait connu ses premiers combats dans une patrouille il y a quelques mois et depuis, il se sentait encore moins pisser.

" Dit voir Abel, tu n'étais pas avec deux ou trois femmes tout à l'heure ? Pourquoi elles ne sont pas avec toi ? "

Je sentais déjà la réponse arriver aussi fort que son haleine, le voyant me regarder avant de jeter un regard à sa chope avant de répondre en bredouillant

" Elle soont parti avec d'autres alooors que je leur avais payé plein à boire, les saalopes."

Il se mit à se relever, renversant un peu de sa boisson sur la table prenant une position digne d'une pièce de théâtre en regardant de nouveau Celica

" Maaiis ma jolie demoiselle, sa vous direz alors de venir avec moi ? C'est mieuuu qu'avec lui vous savez, moi je sais mieu me battre et puiiisss, Einrich il est métisse, je suis un pure Meisaen moi et puiiiissss regardez !"

Il se mit alors à se battre avec sa propre chemise, cherchant à se mettre torse nu en titubant, manquant de frapper ou de tomber sur d'autre personne, puis une fois après avoir réussi à le faire, il tendait les bras comme pour bien se montrer.

" Je suis bien battiii hein ? Moi j'ai peur de personne et surtout pas des galeux."

Je ne savais pas vraiment comment réagir à ce moment là, si je devais m'énerver et le recaler, mais au final, je me dis que ne rien faire était le mieux, tout le monde le regarder se montrer en publique, si ça se trouve il allait même se faire dessus et puis, tant qu'il n'en venait pas a en venir au main, je n'allais pas le toucher.

PoV Celica, qui attire visiblement trop les crétins :

Il me suivra où le cœur me le dira, voilà une idée qui est intéressante. Il me fait de nouveau rire avec la fin de sa phrase qui trouve rapidement réponse :

- Je suis bien trop merveilleuse pour créer de la déception chez vous !

Je crois que je commence à sentir mes chevilles gonfler. À moins que ce ne soit l’homme qui arrive qui est sacrément gonflé tant dans son comportement que par l’alcool. Alors que j’avais réussi à me débarrasser des deux idiots de tout à l’heure, en voilà un autre qui tente sa chance avec moi, enfin quand je dis tente sa chance, c’est relatif. Cependant, cette fois-ci, l’inconnu a l’air de connaître Einrich et ce dernier ne semble pas très heureux de le voir dans le coin. Je l’écoute me parler malgré moi, l’homme étant complètement bourré, et je soupire, ennuyée. Si par savoir faire la fête, il veut dire se bourrer à ne plus pouvoir tenir debout, alors il sait faire la fête mais que pour lui.

Je les écoute parler avec Einrich, silencieuse. Je sens bien que mon nouvel ami est saoulé par son arrivée. En tout cas, une chose est sûre, je n’aime pas cet homme. Il a un défaut de plus que tous les idiots de la journée, il est arrogant. Et le problème avec l’arrogance, c’est que ça ne pousse que très rarement à se remettre en question. Ce qui explique qu’il n’y ait rien d’étonnant au fait que les autres filles soient parties plutôt que de continuer à supporter un blaireau pareil. Plus les secondes passent, plus il se met en spectacle, prenant des airs théâtraux qui, contrairement aux miens, ne lui vont pas du tout. Il vantait ses mérites, ses compétences, à quel point il est viril. Bref, un boulet quoi. Tout le monde nous regarde et une petite idée germe dans mon esprit : un défi qu’il ne pourra pas refuser. Il a l’air de tenir à sa réputation et je vais lui donner l’occasion de la ternir par lui-même. Avec un grand sourire qui ne cache nullement mes intentions, je sors enfin de mon silence.

- Comment pourrais-je résister à un tel homme ? Beau, charmant, musclé… Bien, j’accepte de venir avec vous mais à une seule condition ! Vous devez m’affronter. Si je perds, je suis à vous pour le reste des festivités et quand je dis à vous… je parle aussi de la nuit.

Je l’allume un peu, jouant de mes charmes en faisant passer ma main le long de mes flancs, remontant sur ma poitrine, mes lèvres et finissant sur un clin d’œil.

- Mais si vous perdez, vous me remettez votre bourse et vous me laissez avec Einrich ! Alors, marché conclu ?

Il rit. Je m’attendais à ce genre de réaction. À ça ou à se dégonfler.

- Je suis on ne peut plus sérieuse vous savez. À moins que vous n’ayez peur d’une frêle jeune femme comme moi ?

Il rit encore un peu et accepte finalement. Je me lève et fais un grand sourire plein de fierté à Einrich. Les gens se rassemblent et nous regarde, l’information d’un petit combat amical se répandant rapidement.

- Bien. Je vous propose quelque chose de simple. Nous allons tracer un cercle et le but sera de faire sortir l’opposant à l’extérieur. En gros, vous me sortez de la zone et je suis à vous.

Je demande à quelqu’un de tracer un grand cercle au sol autour de nous, suffisamment grand pour pouvoir nous mouvoir et, lorsque le signal de départ est annoncé, l’homme se jette immédiatement sur moi. Je dois reconnaître être surprise, pour un homme ivre, il garde une certaine agilité. J’esquive ses attaques, ce dernier cherchant simplement à faire poids de son corps pour me bousculer. Je le sens s’agacer à ne pas réussir à me toucher et ses attaques deviennent de plus en plus nerveuses, plus agressives mais manquent encore plus précision, si bien que je lui laisse un maigre espoir de me toucher et me pousser. Il reste un combattant et cherche à profiter de cette ouverture cependant… c’était un piège. Je l’ai seulement rapproché volontairement du bord et, passant derrière lui dans une petite pirouette pendant qu’il retrouve son équilibre, je lui botte les fesses et le repousse, le faisant tomber hors du cercle.

- Victoire !

Le souci avec les mecs arrogants, c’est qu’ils n’acceptent pas la défaite et cet homme ne fait pas exception. Il se redresse, un peu sali par la boue et est très énervé.

- Comment oses-tu ?! Comment oses-tu me salir ?! Tu sais qui je suis ?! Je vais te le faire regretter.

C’est si prévisible que ça en est barbant… Il semble vouloir en découdre et pour de vrai cette fois. Tout le monde nous regarde et j’aimerais éviter de réellement me battre.

La dernière réponse de Celica m'avait bien fait rire, me laissant avoir assez hâte de savoir ce qu'elle allait nous préparer comme aventure, mais, malheureusement nous furent quelque peu sortie de cette conversation à cause d'un crétin alcoolisé.

Très intéressé par elle, Abel avait un peu lancé tout son jeu sur la table pour l'impressionner, bombant le torse et se vantant en manquant de tomber plusieurs fois. Mon regard se posait alors sur la demoiselle pour voir sa réaction, et, je ne savais pas pourquoi à ce moment-là, je n'avais pas très confiance en ce qui s'annonçait.

Elle fit d'abord croire qu'elle était séduite par ses avances, mais après quelques secondes et la suite de ses paroles, je sentais qu'elle avait surtout l'air de vouloir s'amuser un peu. Elle voulait lancer un pari en commençant d'abord par lancer un bon gros appât à l'autre tout en jouant de son physique pour qu'il tombe dans son piège.

La suite était plus marrante, le fait qu'il devait donner tout son argent et partir la queue entre les jambes s'il perdait. Ça n'avait pas l'air de lui plaire du tout, mais l'alcool avait bien gonflé son ego déjà bien présent et le monde autour avait très envie de voir ce qu'elle préparait comme défi.

L'affaire dans la poche, l'autre idiot avait accepté et Celica en avait l'air très très fier au vu du sourire qu'elle m'avait balancé. Moi ? J'avais hâte de savoir aussi comment ça allait se passer, c'était un peu qui allait quelque peu assouvir ma curiosité sur elle et en plus de ça, voir Abel se prendre une déculottée.

Chope en main, je me tournais donc pour les regarder faire, des gens beaucoup trop intéresser pour voir de l'action déplaçant des tables avant qu'un gars ne vienne mettre un coup de craie pour délimiter la zone de leur lutte. Abel jubilait déjà sur place en venant rejoindre la lice en titubant, puis, le combat fut lancer. On peut dire qu'Abel en surpris plus d'un pour son départ, mais en même temps avec une belle jeune femme en récompense, l'afflux de sang dans son second cerveau avait du bien aider à ce qu'il se concentre ahaha. Tout le monde autour de la taverne commençait à se tenir autour du cercle pour regarder et sûrement deux ou trois gars se lançait dans des paries sur qui gagnerait. Moi, j'étais toujours assis à ma table pour profiter de tout ça le plus confortablement possible. Ils se tournèrent autour un moment, puis l'autre ne cherchait plus à faire dans la dentelle, lui laissant le moins d'espace possible, puis, ont put voir une feinte de la part de la demoiselle qui fit rire bien du monde autour d'eux.

Un esquive, un coup de pied aux fesses bien placé et avec l'alcool dans son sang, c'était suffisant pour le faire tomber en dehors du cercle sous des rires, des râles de mécontentement et des encouragement pour Celica. Problème, notre cher non-ami ici présent n'était pas du genre bon perdant, alors il se releva rapidement et commença à faire ce que tous les gens dans son genre faisaient, la menacer.

Là ça me plaisait moins, et cela se voyait qu'il voulait en découdre, personnellement, je n'en avais pas envie, que ce soit qu'elle se retrouve dans la mouise à cause de ce gosse à la mord moi le nœud. Je soupirais donc en me levant, regardant autour de moi, cherchant un truc intéressant à faire pour empêcher ça sans me retrouver trop dans le crottin. Là, j'avais ce qu'il me paraissait le mieux pour lui, alors je marchais rapidement vers les abords de la taverne ou une bassine d'eau remplie de chope et de vaisselle sale traînée, puis je la soulevais pour l'emmener. C'était lourd, ça je n'allais pas vous mentir, mais il fallait ce qu'il fallait hein. Arrivé derrière lui, alors qu'il brandissait son poing vers Celica, je soufflais un peu pour pousser mes bras en l'air et venir en verser le contenant sur lui.

Trempée jusqu'au os d'une eau bien sale, l’humiliation que la demoiselle lui avait donnée était passée à autre chose, car déjà, il avait sûrement un peu dé saoulé de la douche froide qu'il venait de prendre, mais maintenant, c'était moi la cible de son mépris.

" Quoi ? Tu ... tu oses me faire ça ? Tu te prends pour qui ?"

Là, je pense avoir sorti une belle connerie, mais je trouvais ça amusant sur le moment.

" Tu me paraissais bien sale après ta chute, j'ai voulu t'aider à te laver. Et puis, ça fera peut-être partir ton coté mauvais perdant avec ça."

Oh j'avais déjà bien deviné ce qu'il allait me dire et ce qui se passerait ensuite. Un peu plus présent dans le monde des gens sobre, il avait enfin remarqué tout le monde qui le regardait se donner en spectacle et que s'il faisait l'idiot, il serait rapidement réprimandé et son cher papa n'aimerait sûrement pas ça. Il pointa son index vers moi, bien énervé, puis dit

" C'est pas fini mon gars, tu vas voir quand tu vas rentrer à la caserne, c'est pas fini."

Ah ça, je savais qu'il allait en parler à son père, donner sa version de l'histoire, chercher à me pourrir la vie, mais ça, j'avais accepté ce fait avant d'intervenir. Je haussais simplement les épaules en réponse, ce qui l'énerva encore plus, venant à rapidement partir en grommelant, trempé, tandis que la foule se mettait à se disperser. Enfin de retour dans le calme, je ramassais les chopes tombées au sol, ainsi que les bouts de vaisselle cassée, que j'allais devoir rembourser, mais bon, à mes yeux, ça coûtais moins cher que de mettre une droite à l'autre idiot pour le sonner, même si cela m'avait un peu démangé quand même. Une fois rangé dans le bac, je le posais sur une chaise à proximité avant de regarder Celica

" Je suis ravi d'avoir eu l'occasion de voir un échantillon de votre agilité."

Je m'en étais douté tout de même un peu vu qu'elle était censé être une aventurière, ou en tout cas une voyageuse, mais au moins, là, j'en avais eu un exemple, même si c'était face à un poivrot.

PoV Celica, toute fière de sa performance :

C’était bien marrant jusque là mais là, ça devient la cata. Cet abruti a l’air vraiment très remonté et j’aimerais éviter de me montrer encore plus en spectacle en le gelant sur place. Je m’apprête à devoir me défendre, restant sur mes gardes, attendant la moindre de ses attaques. Il bondit presque sur moi, poing armé pour m’en coller une quand mon sauveur interrompt toute action de sa part, lui renversant une bassine d’eau sur la tronche. La petite douche semble lui avoir fait reprendre un peu en lucidité, bien que la cible de sa colère ne soit plus moi mais Einrich maintenant. Je ne peux retenir un petit rire moqueur à la remarque de ce dernier. Ça aurait pu continuer mais l’idiot semble avoir compris la leçon et surtout sa situation. Après une énième menace, le voilà parti et le calme reprend.

J’approche d’Einrich, l’aidant quand même à ramasser tout ce bazar qu’il a mit au sol, ayant cassé pas mal de vaisselle avec tout ça. Une fois que tout est ramassé, Einrich prend quand même le temps de me complimenter pour mon agilité. Je souris, toute fière, et réponds :

- Merci encore de m’avoir sauvé. Vous êtes vraiment mon chevalier blanc venant sauver la princesse en détresse ahah ! Pour ce qui est de mon agilité, vous n’avez encore rien vu !

Je sors de sous mon kimono une bourse bien pleine de pièces, la montrant comme un trophée à Einrich :

- J’allais quand même pas laissé l’autre idiot partir sans ma récompense ! Le deal était qu’il me donne sa bourse en cas de défaite après tout.

Je lui tire la langue alors que je lui donne la bourse, n’en ayant que faire de la monnaie du coin, ce n’est pas comme si je venais souvent par ici après tout.

- Je pense qu’elle vous sera plus utile qu’à moi. Après tout, il va bien falloir rembourser tous les dégâts que vous venez de causer non ?

Je ne suis pas stupide, je sais bien que toute cette vaisselle cassée par notre faute a un prix. Et quitte à devoir la rembourser, autant que ce soit avec l’argent de celui qui a tout provoqué.

- Je crois bien qu’avec tout ça, la fête semble battre son plein. Tout le monde a l’air bien alcoolisé !

Je ne sais pas trop à quel moment Einrich doit rentrer d’où il vient ou si on va pouvoir passer encore un peu de temps ensemble. Moi, personnellement, j’ai tout mon temps mais je n’ai pas les mêmes obligations que lui !

Ses remerciements me firent rire après que l'on ait ramassé le bazar que j'avais mis pour calmer l'autre, venant lui répondre en levant la main au-dessus de mon épaule, mon pouce en direction de derrière moi.

" Je pense que c'est plutôt les deux ou trois gardes qui observaient la scène derrière moi qui ont eu le plus d'effet."

Ah ça oui, je les avait vu tout à l'heure, ils avaient observé comme tout le monde la petite lutte entre eux deux et avait observé ce qui allait se passer, heureusement ou malheureusement pour eux, ils n'auront pas à intervenir pour le moment. Sous mes compliments envers elle, je fus d'autant plus agréablement surpris lorsqu'elle se mis à me montrer un autre de ses talents. Je ne pouvais pas vraiment m'empêcher de rire et j'en étais même venu à l'applaudir pour ce qui pourrait s'apparenter à un méfait, mais soyons réaliste, c'était un bon retour des choses. J'avais donc pris la bourse qu'elle me tendait pour la sous peser, grimaçant légèrement

" Et bien ! Notre cher Abel n'a pas été de main morte avec sa solde, on ne pourra pas boire à sa santé sur le dos de son malheur avec ce qui a l'air d'en rester. "

Il avait dû soi tout dépenser en alcool pour lui vu son état, mais je pensais plus qu'il avait dû offrir des vers à pas mal de femme pour au final se retrouver bredouille, comme pouvait dire certain, c'était une façon de vider sa bourse comme une autre, mais sûrement pas de la façon qu'il l'aurait souhaité. Tout mon bazar rangé et posé, je pouvais retourner à notre table tout en l'écoutant, venant sourire en l'entendant me dire que tout le monde commençait à être plutôt bien arroser les uns les autres. Elle n'avait pas tort et je pense que le meilleur moment de la soirée n'allait pas tarder.

Venant m'asseoir de nouveau, je lui dis

" Oh oui et je pense que le meilleur ne devrait pas trop tarder à arriver, il y a deux choses qui vont se passer dans les prochaines minutes."

Je jetais un œil autour de nous, observant le monde qui profitait joyeusement de la tranquillité de cette ville loin de tout conflit, puis je repris la parole.

" Nous allons bientôt pouvoir apprécier l'efficacité de la garde de la ville et découvrir qui seront les premiers à se faire arrêter pour trouble à l'ordre public."

Mais alors que je finissais à peine de dire cela, un fort sifflement sorti de quelques centaines de mètres plus loin dans la ville, partant haut dans les airs, diminuant petit à petit avant de ne plus être entendu, ce qui attira les regards de tous.

" Et voilà la deuxième chose."

Sur mes mots, une explosion retenti dans le ciel, faisant jaillir de nombreuses couleur flamboyante et éphémère, venant être suivi par un balai d'autre sifflements et explosion de couleur. Pendant ce temps, je reprenais ma chope, venant m'hydrater un peu en jetant un œil au spectacle.

PoV Celica, émerveillée :

Einrich semble déçu de la bourse, cette dernière étant plus vide que prévu, bien que suffisamment pleine quand même, enfin je l’espère en tout cas ! C’est qu’il le mérite amplement ! Lorsque je lui fais part de mon ressenti quant à la fête qui touche à sa fin, il m’annonce de son côté qu’au contraire, nous n’avons pas encore vu le meilleur, ce qui attise grandement ma curiosité. Si avec tout ça, nous n’avons pas encore tout vu, c’est incroyable ! Mais c’est vrai qu’en y repensant, nous avons surtout supporté des idiots qui auraient pu nous gâcher les festivités sans notre optimisme, enfin surtout le mien héhé.

Nous retournons nous installer à table, profitant de nouveau de notre boisson. Heureusement qu’il ne fait pas trop chaud, ça évite à la bière de tourner en ayant été délaissée. Je prends une gorgée et la savoure pleinement. Ah… Toujours aussi fraîche ! Et bonne aussi ! J’écoute attentivement Einrich qui est prêt à se divertir face aux travaux de la garde de la ville. J’avoue ne pas totalement saisir la subtilité de ce qu’il y a d’amusant à cela, sûrement un truc de garde.

Soudain, un bruit fort de sifflement se fait entendre, ce qui ne manque pas d’attirer mon regard en sa direction, ainsi que celui de tout le monde en fait. Et s’il y a bien un son reconnaissable malgré l’aspect moyenâgeux du coin, c’est celui d’un feu d’artifice que nous envoyons éclater dans le ciel. Comme le dit si bien mon compagnon, voilà la seconde chose qui était attendue. Cette fois-ci, j’en comprends toutes les subtilités. C’est beau, c’est apaisant, c’est parfait pour finir cette journée ! Même les plus ivres d’entre nous semblent comme hypnotisés par le spectacle aérien. Les sifflements continus et le ciel n’a de cesse d’être colorés de plusieurs façons et couleurs différentes. J’affiche un grand sourire, heureuse de pouvoir profiter de ce moment aussi simple soit-il.

Le spectacle dure ainsi pendant de longues minutes, sans trop savoir combien exactement. Et pendant ce laps de temps, tout le monde est silencieux. C’est comme si toutes les péripéties de tout à l’heure n’avaient jamais eu lieu. Face au ciel, nous sommes tous si petits après tout. Voilà que je me la joue poète moi, Celica, ça ne va plus ahah. Je pousse un long soupir, totalement apaisée, quand le petit spectacle finit. Je me tourne ensuite vers Einrich, vraiment heureuse.

- Merci pour tout ça, pour cette journée, pour ce moment passé avec toi ! Tu n’es pas la compagnie à laquelle je pouvais m’attendre en venant ici mais tu es de loin celle qu’il me fallait, je ne pouvais pas rêver mieux ! Tu as réussi à supporter la tempête que je suis, même si j’avoue que je suis quand même restée sage aujourd’hui ! Encore merci Einrich, vraiment.

La sentimentale en moi a parlé, si bien que j’ai fini par le tutoyer. Mais je suis totalement honnête, je ne ressens que de la reconnaissance pour tout ça.

J'avais un avis très mitigé sur les feux d'artifice. Quand je savais qu'ils allaient arriver, ça allait, j'aimais bien les regarder, je trouvais que c'était quelque chose de joli et de sympas. Mais quand cela arrivait sans que je m'y attende, là je détestais, c'était un bruit trop proche de beaucoup de mauvais souvenir, ça me faisais monter palpitant au quart de tour et tout me paraissait si .... dangereux, si oppressant autour de moi pendant un bon moment.

Là j'étais au courant que cela arriverait dans la soirée, donc ça allait. C'était un moment amusant, un moment plutôt calme si on ne prenait pas en compte les explosions, parce que la majorité des gens, même complètement torché, s'amusait à regarder le feu d'artifice. Je jetais quelques coups d'œil sur notre chère voyageuse, je pouvais la voir complètement fixée sur ce spectacle pyromachin, je n'ai jamais réussi à retenir ce nom. J'étais content que cela lui plaise, alors je pouvais boire quelques bonnes gorgées bien méritées jusqu'à ce que le final arrive, un brouhaha de son et lumière intense qui fut des plus contrastés lorsqu'un calme dura pendant quelques secondes après cela, puis, la fête reprit sa vie habituelle.

Par contre, c'est là que la demoiselle me surprit le plus, sous un grand sourire de sa part, elle se mit à me remercier avec ce que j'appellerais une grande sincérité. J'écarquillais les yeux, puis je fronçais le regard sous ses mots, parce que, avouons le, ce n'était vraiment pas tous les jours que l'on me remerciait comme ça, et en vrai, cela me faisait un peu peur. Je me mis à rire un peu, sûrement parce que j'étais un peu gêné, puis je finis par lui dire.

" Il n'y a pas de quoi, mais je dois vous avouer que je ne suis pas du tout habituer à de tels remerciements. Vous n'avez pas prévu de faire quelque chose de dangereusement stupide pour votre sécurité, j'espère ?"

Oui parce que c'était le genre de remerciement qui me faisait un peu froid dans le dos, le genre que j'ai déjà entendu il y a fort longtemps, le genre qui me laisse penser que je ne reverrais jamais la personne en question pour de très mauvaises raisons. Otto, c'était le dernier nom en date qui me laissait penser à cela, il m'avait remercier pendant la derniere guerre du royaume, il m'avait meme dit qu'il m'avait considéré comme un vrai frere, ce qui m'avait touché, puis, il avait disparu jusqu'à ce que je le retrouve quelques jours plus tard, pendu à un arbre avec d'autre, un panneau deserteur attaché au cou. Et oui, j'avais bien remarqué qu'elle m'avait tutoyé, ce qui techniquement ne me dérangeait pas, mais collé à ces faits-là, ça ne me plaisait pas vraiment.

Mais alors que j'étais replongé dans cette pensée qui ne me plaisait pas, on pouvait entendre des cries sortir de la foule qui avait reprit sa vie normalement, attirant beaucoup de regard, dont le mien et là, je me remis à sourire. Sortant de la foule au pas de course, on pouvait voir deux gardes cote à cote, tenant bras et jambe d'un homme, le portant sans qu'il ne puisse toucher sol en traversant la rue en direction du poste de garde le plus proche.

" Maiiiis, j'ai rien fais, laiiiser moi, c'est pas mmobleuuu "

Fût les paroles du gars alors qu'il se mit à vomir, laissant une traîné sur le sol sous son passage. Je regardais de nouveau Celica, puis je lui dis, amusé.

" Voilà de quoi je parlais du côté de la garde."

PoV Celica, un poil moins émerveillée :

Je sens bien que ma vague chaleureuse de remerciement a choqué Einrich. Il rit, gêné, mais il rit, affirmant qu’il n’a pas pour habitude d’être autant remercié. Je ris à mon tour à sa question, répondant en gardant mon grand sourire :

- Du peu que vous me connaissez, vous connaissez déjà la réponse à cette question non ? Je ne peux pas vous promettre de ne rien faire de dangereusement stupide mais par contre, je peux vous promettre de m’en sortir dans tous les cas ! Je suis Celica après tout ! Bestialis dont l’agilité n’a d’égal que le mystère autour d’elle !

Je reprenais un air théâtral sur la fin, finissant le tout avec un clin d’œil.

- J’ai une promesse à vous faire tenir après tout !

Je sens bien que si de mon côté, je prends sa demande à la rigolade, il n’en est rien pour lui et qu’il s’inquiète vraiment pour moi. Je ne sais rien de son vécu mais je sais qu’il l’a marqué à vie et que cette question n’avait rien de quelque chose balancé dans l’air. Mais il n’a vraiment pas à s’en faire. J’aurais pu lui mentir mais ce n’est pas mon genre, sauf quand vraiment, ça m’arrange. Et puis, je suis sérieuse avec cette histoire de promesse !

Je termine les quelques gorgées restantes de ma boisson, vidant ma chope lorsque quelques cris se font entendre non loin de nous. Un type est porté par deux gardes qui l’emmène je ne sais où alors qu’il hurle son innocence. Enfin ça, c’était jusqu’à ce qu’il se vomisse complètement dessus. Einrich semble vraiment amusé par la situation. Comme je disais tout à l’heure, sûrement un truc de garde. De mon côté, même si le ridicule de la situation peut me faire souffler du nez, c’est le vomi qui marque mon esprit et le vomi, ça n’a rien de drôle. Fort heureusement, je n’y suis pas sensible au point de vomir moi aussi mais je reconnais ne pas trop m’amuser de tout ça.

- Vous avez de drôle de façon de vous amuser dans le coin. Je suppose que des hommes comme lui, il va y en avoir à l’appel et qu’il n’est que le premier d’une bonne série ?

Je regarde ma chope vide, puis reprend :

- Il y aura toujours des idiots incapables de se fixer des limites après tout. Pour être honnête, je trouve ça plus dommage qu’amusant. Mais libre à vous de profiter de ce moment, je dois juste subir un petit choc de culture ahah !

Je connaissais déjà sa réponse me disait elle ? Techniquement non, mais je devinais malheureusement ce qu'elle était. Je l'écoutais, cherchant à me rassurer avec tout son talent théâtrale qui je vois bien l'avouer, m'amusait bien. Je me mis ensuite à la fixer du regard sur son clin d'œil, venant lui répondre.

" Et je prends très au sérieux les promesses."

Oui, j'avais un peu envie de suivre sa légèreté sur tout ça, plissant un peu les yeux sous cette réponse pour appuyer mes propos. Sous nos paroles, le premier idiot à se faire porter par la garde passa devant nous, j'en souriais comme beaucoup en levant ma chope, mais cela n'avait pas trop l'air de plaire à la demoiselle, je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir, le vomi n'était pas la partie désirée de cet instant.

Et ses paroles suivaient cette indication, donc il allait de mon devoir de corriger cela pour lui expliquer ce qu'il se passait.

" Oh oui il y en aura d'autres, mais, bien que lui soit un vrai poivrot, la majorité des gens qui vont passer dans les bras de la garde ne le seront pas forcément."

Je me mis à finir ma chope, puis je décidais de lui expliquer.

" C'est un peu une vieille histoire de cette ville, à la fin de la dernière guerre, elle avait subi énormément de dégats et pendant un bon moment les gens ont souffert de ne pas vraiment pouvoir manger à leur faim. Une fois cela passé, l'une des première fête apparue à cette saison, les gens se sont mis à trop boire et la garde les arrêtait donc à la pelle."

Je me mis à montrer de la main en direction de la rue que les garde avait emprunté et avait disparu, on pouvait bien voir que petit à petit, celle-ci prenait de la pente.

" Vous voyez, le poste de garde se trouve en haut de ce côté, lors de la première fête, plusieurs dizaines de personnes ont dû être emmenées par cette rue pour aller décuver derrière des barreaux, en une soirée. Un travail éprouvant, mais qui eut un bon succès pour la garde qui à l'époque était composé d'ancien soldat tres endurant, donc les habitants était content de leur rapidité à agir et de leur endurance."

Je posais ma chope sur la table, tandis que l'on pouvait voir les deux gardes revenir en descendant la rue, au pas de course en direction de la fête, ils étaient jeunes, cela se voyait bien facilement à la lueur des torches avant qu'ils ne disparaissent de nouveau dans la foule, applaudit par certains.

" Petit à petit, la criminalité descendit tandis que la ville retrouvait son état d'antan, les fêtes s'adoucissait en terme d'idiot, mais il y en avait toujours et, petit à petit, cet évènement était devenu en plus d'une fête de prospérité, une sorte de rite initiatique pour les jeunes gardes recruté depuis peu de temps, ça leur fait travailler leur endurance et leur cohésion."

On pouvait à nouveau entendre crier dans la foule, nous laissant deviner qu'ils avaient déjà trouvé un participant à cela. Quelques dizaines de seconde plus tard, on pouvait voir de nouveau quelqu'un se faire porter par les deux garde toujours au pas de course, mais celui-ci avait un grand sourire et se laissait totalement faire.

" Donc oui, je vous l'accorde, c'est une tradition assez spécial. "

Je riais un peu sous ma derniere réponse, tout en la regardant pour voir sa réaction, voir aussi si elle n'était pas trop fatiguée parce que bon, la soirée était déjà bien entamée, puis je pouvais voir que sa chope était bien vide, alors, je me disais que je pouvais bien lui dire tranquillement avec un léger sourire.

" Vous savez, si vous avez envie ou besoin de partir, je ne vous en voudrais pas, j'ai déjà passé un excellent moment en votre compagnie et moi aussi je vous remercie pour cette soirée. Je n'aimerais pas vous savoir vous ennuyer ou vous fatiguer inutilement."

Chacun avait sa vie, chacun avait ses envies, moi, j'avais mon temps, donc si elle souhaitait rester pour continuer de discuter, je n'en voyais aucun problème, bien au contraire, mais je n'abuserais pas non plus de son temps, ça avait déjà été une très surprenante et agréable rencontre. Je me penchais un peu vers elle pour appuyer la nouvelle connerie que j'allais sortir sur un ton amusé

" Et avant que vous ne le disiez, oui, j'ai beau ne plus être jeune, je tiens encore la route."

PoV Celica, en apprenant plus sur la culture de la ville :

Il ne faudra pas longtemps à Einrich pour remarquer que je m’amuse subitement beaucoup moins. Et quand bien même ne l’aurait-il pas remarqué, mon honnêteté me pousse à le dire. Il tente de me rassurer dans un premier temps, me signalant que l’individu que l’on vient de voir est un cas un peu à part, avant de me raconter un peu plus l’histoire de son village et de l’une de ses coutumes. Curieuse de nature, au cas où ça ne se serait pas remarqué, je l’écoute avec beaucoup d’attention m’en dire plus sur cet endroit, sur la guerre qui fit rage sur ce territoire et sur ce besoin d’avoir des festivités comme aujourd’hui pour retrouver un soupçon de bonheur dans la vie.

Il me montre ensuite une rue avec un pente assez raide, m’annonçant que le poste de garde se trouve en haut de cette pseudo colline, et continue de me raconter l’histoire de sa ville, de sa vie quelque part. Il finit en me disant que c’est sûrement une tradition spéciale que de profiter de ce genre de moment pour bosser la cohésion de groupe, enfin si j’ai bien compris tout ce qu’il a voulu dire par là.

À vrai dire, même avec ses explications, je n’arrive pas à totalement saisir l’essence du truc mais je ne lui en veux pas. Déjà, ce serait idiot de lui en vouloir mais aussi car, comme je le disais plus tôt, ce n’est qu’un choc de culture. Je n’ai pas vécu tout ce qu’il a pu vivre au travers de l’histoire de cet endroit, je ne suis qu’une voyageuse qui s’est égarée dans cette ville. Et en même temps, si je lui en disais ne serait-ce qu’un peu plus sur moi, ne serait-il pas aussi perdu ? Je suis une hybride entre alien et voyageur dimensionnel, élémentaliste, pouvant me transformer et me téléporter. Pour un endroit comme ici, je coche toutes les cases de la sorcière et on chercherait sûrement à me mettre au bûcher, d’où pourquoi je me retiens de trop me dévoiler. C’est pourquoi je l’ai d’ailleurs mis en garde pour ce qui est de voyager ensemble, je suis sûre que même ce qu’il peut imaginer de plus fou est loin de la réalité dans laquelle je vis.

- Tradition spéciale ou non, le plus important, c’est l’impact qu’elle a pour cet endroit. Nous avons tous nos us et coutumes et la logique de certaines peut échapper à nombre de personnes !

C’est un peu la conclusion que je peux tirer de tout ça. Il reprend la parole, m’annonçant que si jamais je souhaite partir d’ici, je peux le faire quand je veux, ce qui m’arrache un petit rire amusé.

- Ne pensez-vous pas que si je souhaitais m’en aller, je l’aurais déjà fait ?

Et, avant même que je songe une seule seconde à le taquiner sur son âge, il me coupe l’herbe sous le pied. Je ris de nouveau, de bon cœur, avant de reprendre :

- Je reconnais m’être surtout demandé quand est-ce que vous alliez devoir rentrer. Une histoire d’obligation qui vous empêcherait de rester plus longtemps mais soit !

Je regarde autour de nous, les gardes continuant de monter des types heureux de leur sort par moment, moins heureux par d’autres.

- Cela dit, la fête semble finir pour de bon maintenant, bien qu’il reste des gens pour festoyer autour d’un verre. On pourrait… Je sais pas en fait. Faire un petit tour pour se dégourdir les jambes ? S’envoyer encore une autre pinte au risque de finir en haut de cette vilaine pente ? Continuer de bavasser sans réel but ? Ou tout aussi bien profiter du reste de la soirée pour s’accorder un repos bien mérité ! Qu’est-ce qui vous tente le plus Mr le Garde ?