Une fete tranquille ( ? ) [ Elemhunt ] [terminé ]

Permission

En voilà un mot qui fait rêver bien du monde, un mot simple, rapide et que tout le monde entend, même les sourds. Un mot que moi aussi, j'aime entendre. Bon, au vu de tout le bazar que j'ai eu droit pour ces dernières semaines, je n'avais pas le droit à beaucoup de jours, mais au moins, j'en avais.

Les affaires rangées au baraquement, il était temps de prendre la route pour rallier la ville la plus proche et laisser la place à la relève pendant quelque temps. Et ça tombait bien, parce que notre permission tombait en début de fête alors on allait pouvoir vite se détendre un peu.

Niveau vêtements, j'avais pris le strict nécessaire, j'étais de repos, pas là pour bosser, mais histoire de ne pas me faire avoir au premier tournant, j'avais tout de même pris ma dague à ma ceinture, parce que au bout d'un moment, je me connaissais, ma chance n'était pas du genre à être des plus élevé concernant le fait d’être tranquille. J'avais donc des chausses marrons des plus basiques, mes bottes bien entretenues, des chemises de diverse couleurs, d’on une verte sur moi, ma houppelande courte rouge qui me suis depuis dans d'année en plus de ça et cela m'allait bien.

On était hébergé dans la caserne à quelques dizaines de minutes à pied du ville, donc pour sortir, c'était plutôt tranquille. En arrivant dans ce coin d'un petit millier d'âme, tout cela commençait déjà à bien se passer et je dois dire que le contraste avec ma vie habituel faisait tout de même un peu du bien. De la musique, des gens qui danse, un peu de joie et de vie dans tout ça, des banderoles et des fanons coloré ornaient les rues, c'était agréable, cela me changeait vraiment du marron, gris vert et du moisi habituel de mon poste de garde. Bien-sur, je ne me faisais pas non plus remarquer, je n'avais pas trop le teint du coin et juste avec quelques questions, je savais comment cela pouvait tourner, j'en avais déjà fais l’expérience.

Donc, mon plan pour les fêtes ? Faire profil bas, boire des coups au lieu d'en prendre et me reposer, un bon planning non ? Donc je m'étais installé à l'extérieur d'une taverne locale, les saltimbanques et les musiciens jouant tranquillement de l'autre côté de la place sous les rires et les danses des gens du coin, je m'étais pris une chope de bière et un gars chauve du coin m'avais attiré dans une partie de dés. J'avais un peu d'argent à perdre, alors pourquoi ne pas profiter un peu ?

C'est bien n'empêche quand la vie est calme par moment.

PoV Celica, en pleine fête dans le royaume Terranide :

Ah… Je me sens super bien aujourd’hui ! C’est sûrement dû à la nuit dernière tout ça. Il faut dire que j’étais bien accompagnée avec tout ces vilains terranides qui m’ont fait plein de vilaines choses ! Je les entends encore me supplier de les laisser tranquille. Ahah, la prochaine fois, il faudra y réfléchir à deux fois avant de s’attaquer à moi ! Sorcière, Monstre, tant de qualificatifs pour décrire qu’ils n’ont pas assumé ! J’ai même eu le droit à Succube, ce que j’ai pris comme un compliment bien entendu ! Enfin bref, je me suis bien amusée en tout cas ! J’ai entendu dire qu’il y avait une fête dans la ville, ça m’intéresse beaucoup ça !

Je sors dehors, logique, je ne vais pas sortir dedans après tout, et profite déjà de l’atmosphère bien festive des lieux. Je ne sais pas ce qu’on fête mais s’il y a moyen de s’amuser encore un peu dans le coin, ça me va ! Je me promène donc sur la place principale où chantonnent déjà instruments et autres euh… comment on appelle ça déjà ? Des troubadours j’crois. Les rues aussi sont décorées de plusieurs banderoles et d’autres trucs, tout est mise en œuvre pour que l’endroit transpire la joie de vivre !

Je continue ma petite promenade, sans trop savoir où je vais aller en fait, sentant quelques regards se poser sur moi, certains étant lubriques. Il faut dire que bien que je porte un petit kimono assez simple et joli, il possède un petit décolleté mettant bien en valeur ma poitrine dont certains, ou même peut-être certaines, rêvent sûrement déjà de jouer avec. Mais désolée, je suis indisponible pour le moment. Là, tout ce que je veux, c’est m’amuser !

J’arrive dans une rue un peu plus festive et m’y faufile. Je regarde autour de moi. Une taverne, parfait comme point de départ ça ! Il y a toujours moyen de festoyer dans ce genre d’endroit ! Mais sur la route, je remarque des gens qui semblent jouer à un jeu avec des dés. Intéressant, je veux en être !

Bonjour Messieurs, je peux jouer avec vous ?!

Ils me regardent faire irruption dans leur partie et l’un d’eux, un chauve, me répond :

Bien sûr m’dame, vous savez comment on joue ? Vous avez de l’argent à perdre ?

J’connais pas les règles mais j’apprendrais en jouant, on s’en fiche ! On est là pour s’amuser non ? Et pour ce qui est de l’argent… Je dois avoir une bourse sur moi, à moins que je l’ai laissé avec toutes les autres vides d’hier soir ahah !

Oui, sous-entendu subtil, j’avoue que je me fais rire moi-même.

Vous êtes bien téméraire pour une donzelle. Mais j’aime votre état d’esprit. Vous avez raison, amusons-nous !

Je regarde les hommes jouer et lancer leurs dés, misant chacun sur ce jeu de hasard. Je mise à mon tour quelques pièces et… SURPRISE ! J’ai gagné !

Cool ! Victoire ! Je crois que c’est ce qu’on appelle la chance du débutant ! Ou bien… de la débutante non ?! J’adore ce jeu !

Je souris, toute fière, alors que je vois bien que les hommes qui m’entourent sont déçus. Je sais ! Pour les réconforter, je vais les patpat ! Ainsi, j’en réalise un à chacun d’entre eux, faisant preuve de beaucoup de douceur !

Vous gagnerez la prochaine fois, j’en suis sûre !

Ca se passait bien, j'avais gagné une manche ou je n'avais pas parié grand chose et je buvais ma biere. J'en étais même venu à me dire que ma chance allait enfin arriver, sauf que mon sens de poissard se mit à sonner. En me relevant de ma place, c'est là que je l'ai vu, une jeune femme, cheveux coloré, teint pâle, mais surtout, surtout, des cornes sur la tête.

Ça ne passait pas inaperçu par ici, on était plutôt éloigné de zone où l'on peut trouver ceux que certains appelle des terranides, mais dans notre royaume, on les appelle des bestialis. Donc une personne d'une espèce rare à croiser, au beau milieu d'une fête de village, j'aurais dû écouter mon instinct en me disant que ça sentait forcément le bouc. Mais bon, la demoiselle vint rapidement montrer son caractère au gens de la taverne, amadouant les regards inquisiteur et mateur au vu de sa tenue quelque peu révélatrice, mais ça, c'était le genre de technique qu'ils auraient dû voir venir.

Le chauve à lui expliquer au pas-à-pas les règles du jeu. la partie se déroula sous les regards des gens, moi y compris et ce fut la nouvelle qui gagna cette manche, il n'y avait que trois explications à la victoire éclatante de la jeune femme. La première, elle jouait de son joli minois pour amadouer son adversaire, la deuxième, elle savait jouer, mais l'avait embobiné et la troisième, mais un peu moins susceptible d'être la bonne, les deux se connaissait et c'était un coup pour faire racler les autres personnes qui joueraient après. Vous savez, la personne qui se fait dépouiller par la première débutante venue, ce qui donne du courage aux hésitant à venir jouer, et là hop, il se font dépouiller de leur argent et de leur ego en deux temps trois mouvements. Pourquoi je décris ça si bien ? J'ai été jeune et je me suis déjà fais dépouiller une fois ou deux comme ça ah ah.

Mais bref, la demoiselle se mettait à l'aise sous toute la bande, ça marchait chez certains, d'autre moins, moi ? Meh .... on va dire que ça met tout de même une bonne ambiance. Par contre, il y en avait un en bout de table qui n'avait pas l'air ravis de tout ça. Des cheveux court, une mâchoire plus carré qu'une brique et le regard d'une chèvre qui aurait foncé un peu trop souvent contre un mur, mais qui n'avait toujours pas compris que ce n'était pas une bonne idée.

Lui n'avait pas l'air d'aimer cette nouvelle, on pouvait voir dans son regard qu'il cherchait la petite bête, tandis qu'une nouvelle manche se jouait. Je posais encore quelques pièces, d'autre misèrent beaucoup plus, sûrement en se sentant confiant que le vent aller tourner pour eux. Mon vent à moi, il ne tourne que très rarement dans le bon sens, ça je l'avais bien appris, alors me ruiner ma solde sur un jeu d'une soirée, ça n'allait pas le faire.

" Et donc, tu viens d'où comme ça, la bestialis ? On en vois rarement dans ton genre par ici. "

Les regards se levèrent tandis que les dés étaient jeté sur la table, l'autre affreux ayant décidé de la questionner, peut être pour la distraire, peut être pour chercher la petite bête, voir les deux, mais en tout cas, tout le monde se mit à la regarder en attendant d'en savoir plus, moi y compris, même si je gardais un œil sur le jet de dés.

PoV Celica, s’amusant avec des passants dans la fête :

Je crois que je vais me plaire ici, les gens sont amusants, sympas et puis, j’adore les fêtes ! Ma soudaine victoire a fait surprise dans le groupe et je les comprends, je suis moi-même surprise ! Nous jouons encore, je ne mise pas trop non plus, j’ai bien conscience que j’ai juste eu de la chance sur ce coup, je ne veux pas perdre tout mon argent non plus ! Lorsque les dés sont jetés pour cette deuxième partie, j’entends la voix d’un type que j’ignore au début, ne comprenant pas que c’est à moi qu’il parle. C’est lorsque les dés s’arrêtent et que personne ne réagit que je lève la tête et constate que tout le monde semble attendre une réponse de ma part. Je pose mes yeux sur un type qui a l’air un poil énervé et qui me fusille du regard. Pas intimidée pour un sou, je réponds :

Euh… Désolé Monsieur mais j’avais mieux à faire que vous écouter, vous pouvez répéter ?

Mais elle se fout de moi en plus ?! T’es sourde ou quoi ?! Je t’ai demandé, d’où une bestialis dans ton genre peut s’pointer ?

Je ne suis pas du genre à toujours tout capter dans les relations sociales mais là, je suis sûre à 100% qu’il perd patience et qu’il est vraiment remontée contre moi. Je ne lui ai pourtant rien fait, enfin de ce que je crois. Une tête aussi moche que la sienne, je m’en serais souvenue ! Il faut croire qu’il y a toujours un abruti prêt à gâcher une fête et l’abruti de celle-ci, c’est ce type. Je soupire… J’ai bien une idée de ce que je peux répondre mais ça ferait que l’énerver encore plus, non pas que j’en ai quelque chose à faire mais je suis là pour m’amuser, pas me battre !

Hum… Visiblement, je ne viens pas de ton lit, sinon tu serais beaucoup plus docile !

Oups… Faut croire que j’ai tronqué le Je viens de ton cul pour une autre provocation, c’est plus fort que moi ! Vite, je dois corriger le tir euh… Je ne peux pas vraiment lui dire d’où je viens, il ne comprendrait pas trop. Improvisation time !

Je viens d’un endroit un peu loin d’ici. Je suis arrivée ici par curiosité ! Je suis bien contente qu’on en voit rarement des comme moi ici, ça veut dire que je suis unique héhé !

L’art d’esquiver une question ou comment donner une réponse qui ne va sûrement pas lui plaire. Et, en même temps, je ne suis pas sûre qu’il y ait une bonne réponse à sa question, il a juste envie de jouer l’emmerdeur quoi ! Et il faut croire que j’ai raison puisqu’il a l’air de voir encore plus rouge. Sur le coup, je n’arrive pas à savoir s’il va me sauter dessus ou bien faire une syncope. En tout cas, je me prépare à devoir l’esquiver si jamais la première solution est la bonne.

La réponse de la demoiselle n'avait vraiment pas été dans le sens de désamorcer la stupidité de son interlocuteur. S'il avait eu des sabots, j'étais sûr que l'on aurait pu l'entendre les racler au sol, prêt à charger à la prochaine réponse qui ne lui plairait pas, enfin, la prochaine réponse quoi.

Tous les gens autour étaient tels des vautours à regarder la scène sans dire grand-chose, voulant voir comment ça allait finir, oubliant presque le jeu d'argent qui se déroulait sous eux. Je dois bien avouer qu'elle me faisait sourire la petite dame, elle avait un sacré répondant, par contre, pas sûr que ce soit une bonne idée que de chercher la merde avec un malabar ayant moins de neurones que de doigts de pieds.

Les gens en avait pour leur argents, tous fixé pour voir quel réponse elle sortirait et la réaction du gros béta. Moi ? Ça me faisait chier, parce que je sentais que si ça dégénérait, j'allais forcément me retrouver dans les emmerdes et que le reste de ma permission allait me filer sous le nez plus vite qu'un carreau d'arbalète. Je jetais un coup d'œil aux dés et là, au vu que personne ne regardais, j'avais deux chois. Tricher à mon avantage et gagner le paquetole ? Mauvaise idée, je suis sûr que ça allait dégénérer. Par contre, avec un peu de chance, la deuxième solution suffirait à faire retomber la tension.

Je fis donc tourner discrètement certain dé pour donner un meilleur résultat, puis, après quelques secondes, je dis en regardant le gros balourd.

" Eh mec, regarde, t'a gagné !"

Il y eut un sacré flottement à ce moment là, vous savez, le genre de flottement où les gens ne savent plus ce qu'ils sont entrain de faire, où il clignote des yeux comme une poule devant une fourchette, avant de revenir à la réalité

" Oh ouai ! Genial ! Merci le Saffranois, t'a beau être du mélange de sauvages, t'es honnêtes au moins."

S'exclama-t-il en venant récupérer les gains. Fiouuu, je savourais cet instant d'une grande gorgée de bière en le saluant tandis que tout le monde revenait à la partie. Une manche allait recommencer, pour moi, ce serait la dernière, donc je posais une nouvelle mise, un tout petit peu plus grosse et j'attendais. Les autres faisaient de même, puis, je me tournais vers la demoiselle

" Et tu t'appelles comment ? "

Ouai, j'étais tout de même un peu curieux, une bestialis si loin de chez elle et avec un caractère bien trempé, ça ne courait pas les rues, voir comme elle le disait, c'était plutôt unique.

PoV Celica, toujours en plein jeu mais lequel ?

Je reste sur mes gardes, attendant la charge de cet idiot qui a plus de muscle que de cerveau. J’ai beau ne pas avoir peur de lui, je n’ai pas non plus envie de recevoir gratuitement un coup. La tension monte de plus en plus quand soudain, tout retombe. L’idiot aurait apparemment gagné et l’annonce de cette bonne nouvelle suffit à le calmer instantanément. Il remercie le vieux monsieur qui lui a déclaré sa victoire et mes yeux se portent sur les dés. Je remarque alors que quelque chose cloche. En effet, j’ai vu les dés lorsqu’ils se sont arrêtés quand le balourd m’a interpellé et je suis sûre d’une chose, ce n’était pas du tout ce résultat-là ! Ça ne peut signifier qu’une chose : il y a eu tricherie. Et je suis prête à parier que c’est ce même monsieur qui l’a fait, sûrement pour détendre l’atmosphère.

Mes yeux se portent sur lui, affichant un regard et un sourire plein de malice, comme pour lui dire que je sais. Mais je ne dirais rien, déjà car je m’en fiche de gagner ou perdre et aussi car j’aime l’ambiance mais la bonne, pas la mauvaise ! La partie reprend et tout le monde est de nouveau focalisé dessus, comme si la tension d’il y a à peine deux ou trois minutes n’avait pas eu lieu. Je mise, pas beaucoup plus que d’habitude, lorsque je suis interrogée par l’inconnu qui a tout désamorcé, de façon beaucoup plus douce cette fois.

Désolée mais ma maman m’a toujours dit de ne pas dire mon nom aux inconnus !

Je ris alors que les dés sont jetés une nouvelle fois.

Je rigole ! Moi, c’est Celica ! Et toi ?

Je lui demande mais ne le regarde plus dans les yeux, mon regard étant rivé sur le résultat qui va apparaître. Les dés s’arrêtent les uns après les autres jusqu’à ce que l’un d’entre eux décide de tourner un peu plus longtemps que les autres. Tout le monde ne le quitte plus des yeux. Je regarde vivement les autres dés et si j’ai bien compris les règles, il faudrait un cinq pour que le vieux monsieur gagne. Alors que le dé est sur le point d’afficher un quatre, je fais apparaître instantanément une micro bille de glace, pas plus grande qu’un tout petit caillou, pour faire pivoter le dé de sorte à obtenir un cinq.

Il faut croire que ton honnêteté a payé le Saffranois, tu remporte la mise !

L’autre abruti de tout à l’heure est heureux d’annoncer ça et tout le monde félicite le monsieur. Je n’avais pas prévu de tricher à la base, je l’ai fait uniquement comme pour remercier pour ce qu’il a fait plus tôt, et aussi car il a l’air sympa. En tout cas, personne ne semble l’avoir remarqué, enfin je crois. Pour le remarquer, il faudrait déjà capter que j’ai des pouvoirs et ce n’est déjà pas gagné dans les contrées du coin ça ! Je me contente de sourire, contente pour lui, et déclare :

Bravo ! S’il y a bien quelqu’un qui mérite sa victoire ici, c’est bien toi !

Tout le monde avait l'air d'avoir mordu à l'hameçon, tout le monde réellement ? Au vu de la tête que tirait la demoiselle en me regardant, j'en avais tout de même quelque doute. Vous savez bien, le regard et le sourire qui vous dit " je sais ce que tu as fait l'été dernier " ou un truc du genre, et je lui avais rendu un regard du genre, je sais que tu sais que je sais. Donc, maintenant, me venait la question du, est ce qu'elle allait en parler. Si elle m'avait bien vu trafiquer les dés, c'était un coup à ce qu'elle puisse le dire et faire partir en cacahuète toute la fête et surtout à ce que je m'en prenne plein la gueule. Après, ce ne serait peut être pas très judicieux de sa part, parce que c'était un coup à ce que notre ami le balourd se disent que l'on était de mèche juste par envie d'en découdre et par excuse.

Donc, tant qu'elle ne disait rien, tout cela restait tranquille et je préférais perdre un peu d'argent que de me retrouver au trou pour trouble à l'ordre public.

Je lui avais demandé son nom par curiosité et au début, elle me sortit la phrase habituelle des enfants avant d'enfin donner son prénom. Je hochai la tête avant de lui répondre.

" Einrich "

Puis, je bus une nouvelle gorgée de bière en regardant le nouveau lancé de dés. On était tous les yeux rivés sur le dernier qui n'avait pas du tout l'air de vouloir s'arrêter, j'avais déjà de bons chiffres pour les premiers, si celui-là me faisait un cinq, je gagnais la manche. Je serrais les poings comme pas mal de monde, soupirant en le voyant prêt à s'arrêter sur un quatre, mais le destin avait apparemment envie d'autre chose, car finalement, j'avais gagné, en tout cas, c'est ce que je me disais à ce moment-là.

Je souriais sous cette victoire en hochant la tête sous les paroles des gens, récupérant ma mise. Je n'aimais pas trop être le centre de l'attention, ce n'était jamais une bonne chose et ça ne m'avait jamais apporté rien de bon, donc ça me mettait un peu mal à l'aise. Rangeant les pièces dans ma bourse, je leur dis donc.

" Bon mesdames et messieurs, sur cette victoire, je préfère partir, je n'ai pas envie de me retrouver à curer les latrines parce que j'ai dépensé toute ma solde sur un coup de dés."

Puis, je me levai en hochant la tête en direction de chaque participant, la demoiselle cornue y compris avant d'aller m'installer tranquillement à une table vide histoire de finir ma bière plus calmement.

PoV Celica, en fin de partie :

Tout le monde félicite le gagnant de cette manche, ce dernier remportant ses quelques pièces et les rangeant dans sa bourse avant d’annoncer une bien triste nouvelle : il quitte la partie. Mais non ! Qui va me protéger de l’autre abruti s’il s’en va ?! Je commençais tout juste à trouver tout ça amusant en plus ! Je le regarde partir, mourant d’envie de le rejoindre, et me trouve prise à devoir faire un choix entre continuer la partie ou me laisser guider par ma pulsion naissante.

La bestialis ? Tu mise ou tu te couches ?

C’est la voix qui se veut faussement sympathique de cet idiot qui me fait choisir, tant pis pour le jeu, je file aussi !

J’ai l’habitude de coucher après la fête habituellement mais j’vais faire une exception, si vous permettez Messieurs, je vous souhaite bonne chance !

Et sans demander mon reste, je file, cherchant maintenant mon nouvel ami du regard. Mince, j’aurais du restée focalisée sur lui, ça m’aurait évité de le perdre de vue. Je le cherche un peu, sans le trouver, et je me dis que finalement, je ferais bien un petit arrêt par la taverne juste à côté, c’est que ça donne soif toutes ces aventures ! J’entre donc, non sans me faire remarquer, comme j’en ai l’habitude et commande une bière pendant que quelques lourdauds tentent de me… je ne sais même pas ce qu’il tente car le but est de me faire la cour, franchement, qu’ils tentent d’aller séduire une poule dans la basse-cour, ils auront plus de chance ! Bref, je les ignore un bon coup, paie ma bière avec mes quelques sous gagnés auparavant et disparaît d’ici. Brrr… Les tavernes du coin, ce n’est pas mon truc.

Je me balade de nouveau, savourant ma bière fraîche, et cherche encore ce fichu garde. Et je finis par tomber sur lui, pas bien loin d’ici en réalité, tranquillement assis sur une table avec personne pour lui tenir compagnie. Mais c’est quelque chose que je compte changer rapidement ! J’approche de sa table avec à la base l’idée de le surprendre mais, dans un élan d’intelligence peut-être, je me dis qu’essayer de prendre un homme comme lui par surprise n’est pas une bonne idée. Alors je me contente de m’installer en face de lui, m’asseyant avec ma bière posée sur la table.

Et rebonjour Einrich !

Je lui fais un grand sourire tout mignon, reprenant :

Merci pour tout à l’heure, vous m’avez bien aidé. Vous étiez tel le chevalier venant sauver la jeune demoiselle en détresse d’un grand méchant mais… avec plus de subtilité ! Vous n’étiez pas obligé, vous auriez pu laisser ce balourd s’en prendre à moi…

Je me penche un peu vers lui, murmurant :

Après, mon petit doigt me dit que c’est plus lui que vous avez sauvé en faisant ça, j’ai l’habitude de ce genre d’idiot. Mais chhht ! Ce sera notre secret !

Puis me réinstalle et reprend :

Ça reste quand même très noble de votre part ! J’ai bien cru que mon cœur allait chavirer !

Je ris doucement, prenant une bonne gorgée de bière, c’est que j’avais vraiment soif en fait !

Je me souvenais de cette ville, je me souvenais de l'état dans lequel elle était il y a quelques décennies, de ses rues enflammé, de l'odeur du fer et du sang, les cries et les bruits de pas erratiques sur les pavés des rues. Cette ville avait eu des dégâts, mais aujourd'hui, il n'y en avait presque aucune trace, comme si rien ne s'était passé presque aussi oublier que mes compagnons et moi. Mais je partais un peu trop loin, je le sentais et ce n'était pas bon, alors autant noyer cette pensée stupide avec une bonne gorgée de bière fraîche.

Mais alors que je regardais autour de moi, je pus voir que la demoiselle de tout à l'heure, Celica si je n'avais pas oublié son prénom, se baladait, me disant qu'apparemment elle avait laissé tomber le jeu de dés elle aussi. Mais surprise surprise, elle n'avait pas fait que se balader. Se ramenant avec une chope, elle s'approchait de moi pour venir se poser à ma table. Qu'est-ce qu'elle voulait, ça, je me le demandais bien, est ce que c'était pour me faire chanter, juste pour tailler le bout de gras ou pour d'autres choses ? Je n'ai jamais été très fort pour ça, pour deviner les intentions des gens, à part quand c'était assez bien visible, j'étais d'une famille de paysan, pas d'une éducation supérieure et ce n'était pas dans l'armée royale que j'aurais pu apprendre quoi que ce soit d'utile à ce niveau-là.

" Rebonsoir. Vous n'aviez pas envie de pousser plus votre chance ? "

Fut ma demande en la voyant s'installer. Elle était jeune, un sourire mignon, à peine adulte en apparence pour la majorité des gens du coin. Après cela, elle se mit à me remercier, ce qui me fit froncer le regard, parce que, avouons le, ce n'était pas du tout le genre de chose que j'avais l'habitude d'entendre, surtout si c'était vrai. Elle avait donc bel et bien remarqué ma combine de tout à l'heure avec les dés pour éviter que cela ne dérape, avant de m'avouer qu'elle avait plus d'un tour dans son sac.

Cette phrase me fit relever un sourcil, parce que cela m'avait bien piqué ma curiosité, me demandant sa façon de se débarrasser de ce genre de benêt, puis, elle réussit à me tirer un sourire et un léger rire en la voyant se mettre à prendre un air plus théâtral. Elle me rappelait un ancien frère d'armes, Piotr, qui aimait bien en faire un peu trop quand il pouvait détendre l'atmosphère ou se foutre de la tête de nos supérieurs, donc elle gagnait facilement des point de sympathie.

Mais comme à ma stupide habitude, il fallait que je sois franc, je n'étais pas du genre à voler les lauriers de la gloire et c'était peut-être aussi pour ça que je n'en avais jamais eu d'ailleurs, mais je me sentais mieux comme ça.

" Ce n'était pas que pour vous que j'ai fait ça, mais un peu pour tout le monde, dont moi compris. Vu le caractère du gaillard, je pense qu'il se battra forcément durant cette soirée, alors si je pouvais retarder ça et ne pas en être mêlé, cela m'arrangeait grandement. Et puis ..... Même si vous avez vos petits secrets, je ne me sentais pas de le laisser jouer les malabars et frapper la premiere personne qui passait sous son nez."

Je m'étais battu la majorité de ma vie pour ça, pour proteger le royaume, pour proteger les miens, quoi qu'il arrive, alors je n'allais pas changer de si tot. Sur ce, je prenais une nouvelle gorgée fraîche, le liquide de ma chope venant scintillé sous l'éclairage des torches extérieur, la posant ensuite sur la table.

" Et je suis curieu de connaitre votre botte secrète pour ce genre d'énergumène ?"

Oui, j'étais bien curieux la dessus, une astuce de femme ? Une astuce de bestialis ? De la magie ? Ou juste une astuce tout court, en tout cas, j'avais bien envie de connaître cela.

PoV Celica, profitant ou forçant la compagnie d’Einrich :

Seuls les fous poussent la chose un peu trop longtemps. Et je suis bien des choses mais pas folle !

Je m’installe avec Einrich, sans lui demander son avis, et lui fait toute une scène pour le remercier de m’avoir sauvé la mise tout à l’heure. S’il se met un sourire un peu au début, pas beaucoup, mais c’est déjà ça, il aurait pu profiter de la gloire éphémère que je lui donne mais nop, nada. Il se la joue vieux monsieur honnête et m’avoue qu’il n’a pas vraiment fait ça pour moi mais pour tout le monde. Il n’avait pas besoin de me le préciser en réalité, je m’en doutais bien qu’il n’avait pas seulement voulu sauver une jouvencelle en détresse mais le voir avoir besoin de me le préciser me fait doucement rire, ce à quoi je réponds :

Vous ne devriez pas être aussi honnête en toutes circonstances. Mais à votre âge, vous devriez le savoir ! Ça a dû vous apporter pas mal d’ennui ! Je ne vous demande pas de mentir mais… détourner la vérité a parfois ses avantages !

Nous buvons tout deux une gorgée de notre bière, bien que la sienne soit tout de même plus entamée que la mienne, lorsqu’il me fait part de sa curiosité quant à ma fameuse botte secrète pour me débarrasser de l’énergumène de tout à l’heure. J’affiche un grand sourire et lui fait non avec mon index, répondant :

Monsieur ! Je ne vous savais pas si intrusif ! Vous cachez bien votre jeu ! Quelques minutes à discuter ensemble et voilà que vous voulez me connaître plus intimement ! Chaque femme a son petit jardin secret ! Ne vous a-t-on jamais appris à traiter une demoiselle avec respect ?!

Je ris de nouveau, me trouvant franchement amusante ! Et puis… Je l’aime bien ce Einrich. Contrairement à beaucoup d’hommes que je croise, il ne semble pas ressentir la moindre envie de m’emmener dans une chambre et me faire des choses bien plus intimes que connaître mes secrets. Non pas que ça me dérange, bien au contraire, qu’on veuille souvent coucher avec moi mais je dois reconnaître que ne pas être vue comme un bon morceau de chair, ça fait un bien fou parfois ! Juste pouvoir discuter et s’amuser, j’adore ça aussi !

Je vous taquine ! Et bien… Vu le gabarit et la cervelle atrophiée du type, il ne fait aucun doute qu’il manquait sûrement d’agilité, et moi, j’en ai beaucoup à revendre ! J’aurais pu aussi tenter de le charmer mais ça ne me faisait pas envie. J’aime plaire mais je ne veux pas plaire à n’importe qui ! Et très clairement, vous êtes bien plus charmant que lui ! Enfin bref… Je me serais sûrement arrangé pour refroidir ses ardeurs, d’une manière ou d’une autre !

Je lui fais un clin d’œil complice. Refroidir ses ardeurs ou l’art d’en dire peu pour dissimuler beaucoup ! En gros, s’il s’était montré trop agaçant, je l’aurais gelé sur place ce crétin ! Mais seulement en cas d’ultime recours ! Puis, je reprends :

Et si, par manque de chance, j’aurais été dans une mauvaise situation, vous m’auriez sauvé de là, non ?

Oui, je prends le risque de le titiller un peu mais que voulez-vous ? On ne se refait pas !

Seuls les fous poussent la chose un peu trop longtemps. Et je suis bien des choses, mais pas folle. Voilà une phrase sacrément sensée et qui me faisait acquiescer silencieusement, elle marquait encore des points de sympathie. Elle se mit ensuite à me dire que je devrais être moins honnête avec le monde, venant me faire réagir sous cette phrase en écarquillant les yeux, je me mis à frotter mes cheveux grisonnant, m'arrachant un rire franc.

" A mon âge ! Je fais si vieux que ça ? "

Je riais en lui disant cela, mais elle avait certainement raison, j'ai un métabolisme presque normal par rapport au reste du peuple du royaume, vu que mon pere était des tribus du nord, donc je vieillissait plus naturellement, mais aussi, avec la vie que j'ai mené, j'ai du vieillir prématurément et les balafre sur mon visage et ma barbe mal entretenue ne devais pas vraiment m'embellir.

" Ça m'a déjà apporté des ennuis oui, mais moins que si j'avais menti ou détourné la vérité."

Je gardais un léger sourire, me souvenant très bien de tout ce que cela m'avait amené et ce que cela m'avait évité, car pour beaucoup, une vérité déguisée revenait à un mensonge et donc la peine pouvait même être pire. Mais la conversation continuait et j'avais bien envie de connaître sa botte secrète. Sauf que j'avais apparemment fait une bourde, car cela devait toucher du privé au vu de sa réaction. Traiter les demoiselles avec respect oui, mais je dois bien avouer qu'avoir une vrai discussion était devenu rare au vu de mon affectation, donc je me mis facilement à me dire que j'étais bien à coté de la plaque, mais ça c'était jusqu'à ce qu'elle montre de nouveau qu'elle avait utilisé ses talents d'actrice pour me taquiner avant de parler de nouveau de la situation précédente.

Si l'autre balourd n'avait pas eu le visage ressemblant à une statue qui aurait pris un projectile, j'aurais pu prendre son compliment plus au sérieux, l'écoutant me parler qu'elle n'aurait pas hésité à régler le problème par elle-même. J'en apprenais encore un peu plus sur elle, en l'écoutant, j'apprenait donc qu'elle se qualifiait de très agile et qu'elle aurait put autant utiliser de ses charmes que de cela pour s'en sortir. Je pouvais bien la croire, elle avait l'air en bonne forme, elle était assez belle, jeune, donc ce n'était pas les prétendant qui devait lui manquer, même si le fait qu'elle soit une bestialis pouvait en freiner quelques-uns, il devait en rester pas mal.

Je repris une autre gorgée de bière en écoutant ses nouveaux mots, puis, quand je reposais ma chope, je lui répondis encore une fois franchement.

" J'aurais tout fait pour, ou au moins assez pour que vous puissiez vous enfuir, parce que croyez moi, il n'y en aurait pas eu qu'un seul à devoir gérer."

Mon expérience en bagarre de bar, mais surtout la guerre civile m'avait apporté quelques compétences là-dessus. Voir les intentions mauvaises, savoir quand la situation va dégénérer, savoir qui est prêt à la faire dégénérer et qui sauterais sur l'occasion pour s'en mêler. Le malabar était celui le plus pres à dégenerer, mais autour de lui, en jetant un coups d'oeil quand il n'attendait qu'une mot de travers de la part de Celica, il y en avait deux ou trois pret à sauter sur l'occasion pour se défouler et ça en aurait forcément attirer d'autre aux alentour, c'est toujours comme ça, surtout avec de l'alcool dans les veines. Si cela avait dégénéré entre eux deux, oui, je m'en serais mêlé pour l'aider, même si je savais très bien que j'en ressortirais très amoché et à perdre le reste de mes jours de permission. Je me suis toujours battu pour le bien des autres au détriment du mien, ce n'est pas après trente-six ans de service comme ça que j'allais changer.

" Mais au fait, quoi de beau vous amène dans cette petite ville ? "

Oui, encore ma curiosité, mais ça, je ne le changerais pas non plus, une bestialis, c'était rare d'en voir en dehors des bois sombre, certains anciens disais même que cela portait soi chance, soi malchance quand cela arrivait, donc en voir une dans un secteur aussi éloigné de chez eux, c'était plutôt intéressant, en espérant que les anciens est tort vu ma poisse habituel.

PoV Celica, taillant le bout de gras avec Einrich :

La conversation continue tout en légèreté et avec beaucoup de simplicité. Si Einrich a l’air d’être difficile d’approche en premier lieu, il est en fait loin de l’être ! On papote, on ne se dit pas grand-chose en vrai mais ça suffit à créer cette ambiance amicale entre nous. Je constate quand même que je l’intéresse pas mal, enfin que j’attise sa curiosité en tout cas ! J’ai l’habitude de ça mais, encore une fois, ce n’est pas la curiosité à laquelle je suis habituée. Dans son honnêteté à laquelle je commence déjà à m’habituer, il me répond avec sérieux qu’il aurait sûrement tout faire pour me permettre d’au moins m’enfuir si les choses avaient dégénéré. Je lui fais un grand sourire, quand même heureuse de l’apprendre, même si je n’en doutais pas une seule seconde !

- Je ne suis pas du genre à m’enfuir face au danger vous savez ! J’y fais face comme une grande fille !

Un besoin de préciser quelque chose de capital. Je ne suis ni folle, ni lâche ! Nous continuons de boire notre bière, profitant pleinement du fait que ce soit tout de même une sacrée chope que nous avons là, lorsqu’Einrich, toujours aussi curieux, souhaite maintenant en savoir plus sur la raison de ma présence ici. Si j’aurais pu répondre quelque chose du même genre qu’à l’autre idiot de tout à l’heure, je suis quand même plus docile avec ce bon vieux garde !

- Et bien… Je n’ai pas vraiment de raison particulière. J’aime voyager, j’ai avancé un peu au pif et pouf ! Me voilà dans cette ville ! Ça aurait pu très bien être une autre mais non, le hasard a fait que c’est celle-ci !

Maintenant que j’y pense, ça fait deux fois qu’on me demande ce qui peut m’amener ici, comme si c’était… étrange. Et ça avait clairement l’air de l’être d’après l’autre abruti. Alors, profitant de l’occasion, je questionne à mon tour Einrich, qui a l’air de quand même bien connaître les lieux :

- D’ailleurs, est-ce si inhabituel que ça de croiser quelqu’un comme moi ici ? J’ai l’impression d’être une étrangeté !

Je réfléchis encore un peu plus. C’est vrai qu’on n’a jamais trop cherché à savoir qui j’étais. On m’a directement catégorisée de bestialis et tout le monde a l’air de m’appeler comme ça. Je suppose que tout ce comportement étrange envers moi a quelque chose à faire avec ces bestialis. Alors, me faisant vraiment très curieuse d’un coup, je demande aussi :

- Au fait, c’est quoi une bestialis ? J’avais jamais entendu ce mot encore.

Avec ce genre de question, je trahis complètement le fait que je ne viens pas du coin mais ça, y avait-il vraiment besoin que je l’annonce clairement pour le comprendre ?

Je me mis à doucement rire sous sa réponse, lèvres fermé, courageuse la petite en tout cas, c'était quelque chose que je ne pouvais que respecter.

" Je vous crois, je vous crois, mais parfois, il vaut mieux remettre son courage à un autre jour."

Où cela pourrait vous coûter de ne plus jamais pouvoir en avoir. C'est peut etre pour ça que j'étais toujours en vie, je n'étais pas un héro, avec une aura brillante, une épée magique et une gueule de porte bonheur, j'étais un gars normal, le luxe de pouvoir toujours survivre à toute les confrontation n'étais pas là pour moi, comme pour beaucoup de gens, donc je me doutais qu'elle aussi pouvait risquer sa vie assez facilement. J'avais déjà fuis auparavant, couru à ne plus réussir à respirer, parce que c'était la seule chose intelligente à faire, parce que rester planter là n'aurait donné qu'un bain de sang inutile.

Après ce passage de notre histoire commune, j'avais de nouveau posé la question que le balourd avait donné, sauf que de mon côté, c'était tout de même sur un ton beaucoup plus amicale et curieux que pour chercher la petite bête. Sa réponse n'eut rien de superbement nouveau ou d'impressionnant, elle était juste une personne qui souhaitait découvrir le monde, ce que je ne pouvais que comprendre, j'étais comme elle à son âge, un bout de moi l'était toujours d'ailleurs. Je souriais doucement sous sa réponse en continuant de l'écouter, quand elle se mit à son tour à m'interroger, venant me demander si c'était si rare que cela qu'une bestialis passe dans les parages.

Je hochais simplement la tête sous cette question, déglutissant pour prendre la parole et lui répondre.

" Vous savez, tout peut être une étrangeté, il suffit juste de se démarquer de la moyenne pour pouvoir en être qualifié."

Et je savais de quoi je parlais

" Mais oui, c'est assez rare de croiser des bestialis en dehors des bois sombre, mais bon, ont sait tout de même que ceux qui s'embête à en sortir sont rarement là pour faire du mal, malgré les histoires de grand mere qui tombe depuis des lunes sur vous, donc les chances de vous faire pourchasser par une bande de paysans éméché armé de torche et de fourche sont aussi élevé que pour le reste du monde."

Les méchants bestialis qui se cachent sous le lit des enfants pas sages, ou qui viendront les enlever s'ils ne finissent pas leurs potages, les histoires habituelles pour se faire obéir des gosses en somme. Mais tout cela, tel un casse-tête, s'assembla en entendant sa nouvelle question. Je relevais un sourcil en l'écoutant, me disant donc qu'en plus de ne pas être du coin, elle n'était donc pas du continent, enfin je l'espérais. Non, je disais ça parce que si elle était bien du continent, mais qu'elle ne connaissait pas les bestialis, cela voudrait dire qu'elle venait de la seule région qui n'était pas de notre royaume et si cela tombait dans la mauvaise oreille, là elle serait dans la merde.

Je jetais tout de même un œil discret autour de moi, vieux réflexe, puis je lui répondit sans faire de chichi

" Et bien pour faire simple, c'est un nom regroupant tous les peuples ayant des attributs animal et vivant dans le secteur du bois sombre, c'est un terme sacrément vague je vous l'accorde, parce que ça regroupe autant des personnes ayant juste des oreilles d'animaux à des reptiles de plusieurs mètres de haut qui savent parler."

Je vins me tapoter la tête a l'aide d'une de mes main au niveau de la zone où elle possédait des cornes pour ajouter du contexte à cette réponse, puis je repris.

" C'est un mot du coin, je crois avoir entendu que sur un autre continent les gens utilise le mot térranide, si cela vous parle plus."

Ouch, j'avais réussi à me souvenir de ce mot, je l'avais entendu une fois en discutant avec un marchand perdu, mais j'avais réussi à m'en souvenir. D'ailleurs, vu qu'elle n'était donc pas du continent, ou en tout cas je l'espérais, parce que je n'avais vraiment pas la tête à me battre avec une espionne, cela venait encore titiller ma curiosité.

" Et donc, vu que vous êtes en voyage par ici et que vous découvrez ce continent, qu'en pensez vous ? "

Oui, j'étais curieux de savoir si ça lui plaisait ou non, finissant ma chope à la suite de cette question.

PoV Celica, en apprenant plus sur la culture du coin :

Ma question tombe et sa réponse arrivent tout aussi vite. Einrich est vraiment quelqu’un de sympathique. J’en apprend donc un peu plus sur le pourquoi du comment de mon étrangeté. Je suis encore étiquetée comme une bestialis mais soit. Je viendrais donc apparemment d’un bois sombre et les miens auraient une mauvaise réputation par ici. Une histoire de légende et autres querelles d’antan qui sévissent encore aujourd’hui et qui me faut d’être traitée comme une monstruosité. Hey ! La tournure de cette phrase est pas mal ! Je parlerais presque comme Kvasir, elle serait fière de moi ! Je lui fais un grand sourire reconnaissant.

- Merci ! Je comprends un peu mieux ce traitement du coup.

Mais une question en amène forcément une autre et maintenant, je veux savoir ce qu’est réellement une bestialis étant donné que je suis supposé en être une. Ce qui me surprend, c’est le premier réflexe qu’a Einrich. Il regarde autour de lui, surveille les alentours et répond d’un ton un peu plus faible, comme s’il ne voulait pas être entendu. Je l’écoute attentivement de nouveau et je hoche de la tête, les pièces du puzzle se rassemblant dans mon esprit. Tout le monde pense que je suis une bestialis car je possède des cornes en fait ! C’est un qualificatif pour décrire des hybrides en gros ! Mais apparemment, il y a aussi une autre façon de décrire ce peuple ailleurs avec le terme terranide. J’écarquille un peu les yeux. Je connais ce mot par contre !

- Ah mais je vois ! J’en ai déjà croisé des…

Soudain, je me souviens de son comportement, de son besoin d’être discret et je le rejoins, murmurant :

- Des terranides. J’en vois assez souvent. Je n’ai jamais dû en croiser qui viennent d’ici par contre, enfin de ce continent.

Je viens de lui dire indirectement que je viens possiblement de cet autre continent, même si la vérité est plus compliquée étant donné qu’on pourrait dire que je viens de partout et de nulle part à la fois. C’est à son tour de me poser une question, comme si nous étions dans un jeu de question-réponse. Je réfléchis un instant à ma réponse qui ne tarde pas pour autant à tomber :

- Et bien… Je dirais que… certains courants de pensées sont vraiment très arriérés quand même. S’il suffit d’avoir l’air à moitié animal pour être discriminé, c’est que la culture du coin manque très clairement d’ouverture d’esprit. Heureusement qu’il existe des gens comme vous pour rendre le tableau terne de cette mentalité un peu plus beau en lui ajoutant des teintes plus joyeuses.

Le coin est sympa sinon, assez simple et un peu vieillot je dirais mais ça lui donne son charme je trouve. J’ai pu quand même faire de belles rencontres même si certaines ont fini dans le regret après m’avoir connu un peu plus intimement. En réalité, si je devais mettre en avant un point plus que les autres, c’est le sentiment de liberté que peut apporter l’aspect très rural de ce continent. Il y a des plaines et autres coins de nature à perte de vue, je trouve ça assez fascinant dans un sens !

Je termine mon analyse et me trouve de nouveau surprise par moi-même. J’aurais pu faire une blague, dire des choses qui manquent de sérieux et pourtant, j’ai donné un avis vraiment sincère et constructif. Décidément, ça ne me réussit pas de fréquenter autant Kvasir, je deviens aussi sérieuse qu’elle. Quoique non… J’ai quand même prit le temps de parler de mes rencontres de la veille, ça c’est du 100% Celica ! Soudain, une question me taraude l’esprit alors autant la poser.

- Et vous ? Vous n’avez jamais eu envie de voir un peu plus le monde au-delà de ces murs ? De voir ce que l’inconnu peut avoir à vous apporter ?

Je hochais la tete sous son remerciement, c'était normal apres tout, on se parlais plutôt bien et la question n'avait rien d'un secret d'état à dévoiler. Elle avait l'air de croire que parlais de bestialis était un tabou et se mettait à parler à voix basse, je m'étais retenu de rire en la voyant faire, surtout avec sa réaction au quart de tour, c'était amusant.

Elle avait donc souvent croisé des terranides, donc cela m'indiquait bien qu'elle ne mentait pas et ne venait en tout cas pas de notre royaume, a par si elle était une très bonne comédienne, puis elle me fit part du fait qu'elle ne venait sûrement pas de ce continent. Ça me rassurait un peu, parce qu'avec ma chance, elle aurait bien pu être comme je le disais plus tôt, une espionne des galeux et me faire la peau un peu plus tard pour l'avoir démasqué, personnellement, cela m'allait bien de ne pas me faire égorger dans un fond de ruelle sentant les latrines.

Je souriais donc doucement en lui demandant ce qu'elle pensait du coin vu qu'elle ne venait pas d'ici et elle me donna sans soucis et avec pas mal de détail son point de vue. Je ne pouvais pas lui jeter la pierre sur ce qu'elle disait, parce que c'est sûr qu'elle n'avait pas vraiment tort, même si pas mal de raison flottait derrière les jugements hâtifs des gens, il n'était pas forcément des plus ouvert par ici.

" Oui, nous avons beaucoup d'endroits plutôt jolis et divers, en dehors des villes en tout cas, après, non sans vouloir excuser l'autre idiot de tout à l'heure, certains ont parfois leur raison pour faire attention au bestialis. La forêt sombre d'ont je vous ai parlé et un endroit ou très peu peuvent y entrer et encore moins en sortir, donc cela renforce un peu la méfiance. Si jamais cela peux vous rassurer un peu, nous somme plutot dans le meme bateau vous et moi."

Je repensais à mes amis Jimmy et Jillian, j'étais sûre que ces deux-là étaient allés là-bas, mais sans plus aucune nouvelle ou trace de leur part, comment savoir ce qui leur est arrivé. Mais bref, je revenais à mon interlocutrice actuelle lorsqu'elle se mit à me demander si je n'avais pas eut envie de parcourir le monde et de découvrir ce qu'il avait à offrir. Ouch, corde sensible bien touchée, je me mis à regarder ailleurs un instant, un sourire gêné avant de rire un peu bêtement pour finalement lui répondre sans détour

" Oh si, plus d'une fois, c'est même d'ailleurs la raison qui fais que l'on peut se parler vous et moi ce soir ,ah ah. Mais cette idée m'a coûté cher, des années de vie, des amis et des nuits correcte."

Je me mettais à regarder bêtement le fond de ma chope, perdant quelque peu mon sourire sous cette idée de jeunesse qui s'était avéré être un piège. Je me mis alors mentalement une beigne parce que là, j'étais sacrément en train de plomber l'ambiance et le demoiselle n'était sûrement pas venue à une fête pour ça.

" Mais eh ! J'ai servi et protéger le royaume et j'ai eu ses quatre magnifiques cicatrices sur le visage pour faire chavirer le cœur des demoiselles ! "

Dis-je en riant, mais c'était totalement faux, c'était même plutôt le contraire, la majorité des gens finissait soi par détourner le regard, soi par les fixer et juger que je n'étais sûrement pas très fréquentable. Je ne leur en voulais pas vraiment, après la guerre civile, pas mal de survivant des différentes armé avait déserté et c'était mis à piller ou saccager autour d'eux, trop abrutis ou marqué par la guerre, et avec ma tête, on peut dire que pour eux, j'ai la gueule de l'emploi. Parfois, ça m'apportait des problèmes, comme par exemple avec les gardes des villes ou alors des avantages, cela effrayait les petites frappes facilement quand j'ajoutais un regard mauvais et m'évitais les conflits.

Je regardais de nouveau ma chope et je venais enfin à remarquer qu'elle était vide, je me relevais donc de ma chaise en regardant Celica avant de lui dire.

" Je vois que je suis à court de rafraîchissement, je reviens donc si cela vous intéresse toujours de discuter. Vous voulez que je vous ramène quelque chose à boire ? "

Ouai, je pouvais bien offrir ma tournée, elle était sympathique, je trouvais la conversation avec elle rafraîchissant, cela me changeait des sujets habituels de soldat et puis, j'avais gagné un peu d'argent, je pouvais bien faire ça.