[Finito Pipo] Un p'tit verre... ? [Feat. Jazronnad Adams]

PoV Kvasir, dans un établissement de sources thermales :

La montagne, l’hiver, le froid, la blancheur du paysage… Voilà des choses qui ravivent mes yeux. Contrairement à énormément de monde, j’aime énormément cette saison. Je ne déteste pas pour autant l’été mais je me sens plus dans mon élément, sans mauvais jeu de mot. Alors, il n’y a rien d’étonnant à ce que je me sois offert un petit séjour, loin de la ville, dans un établissement en altitude, comme pour me resourcer. Mais il y a un petit plus à cet établissement qui fait que je l’ai choisi lui et pas un autre : des sources thermales. Si je cherche à me resourcer, ces points d’eaux sont tout ce qu’il y a de plus favorable à cela.

Alors je ne me fais pas prier pour laisser mon corps glisser à l’intérieur de l’eau, profitant d’un moment intime entre moi, la chaleur réconfortante de l’eau et la blancheur des lieux. L’endroit est mixte mais étrangement bien surveillé, empêchant tout comportement déplacé d’avoir lieu, ce qui n’est pas sans me soulager. Je ne suis pas du genre frêle femme mais si je peux éviter d’avoir à faire comprendre à quelqu’un de stupide que ses agissements sont osés, ça m’arrange. Je ne suis pas de celle qui font dans la diplomatie avec ce genre de choses.

Lorsque je finis de profiter de ce moment de relaxation, je me dirige vers la chambre que j’ai louée, habillée d’un kimono qui se veut assez traditionnel et confortable. Je m’allonge, me prélassant. Je souris, me disant que je dois ressembler à Tharja ou bien Lucina à lézarder autant. Mais, après tout, n’est-ce pas là le but de ces vacances improvisées ? Si je ne me le permets pas maintenant, quand le ferais-je ? Je finis même par m’assoupir pendant quelques dizaines de minutes.

Lorsque je me réveille, à moitié dénudée du fait que je bouge un peu dans mon sommeil, je constate qu’une petite enveloppe a été glissée à l’intérieur de ma chambre, déposée sur un meuble. Elle a sûrement dû être mise ici pendant que j’étais dans les bains tout à l’heure, je doute que ce soit le genre de la maison d’importuner les gens dans leur chambre sans leur accord. Je l’ouvre et constate que je suis invitée à une petite fête qui aura lieu… ce soir. L’heure de rendez-vous est dans à peine une petite heure. Mince, me suis-je assoupie plus que je ne le pensais ? Je suis un peu gênée de n’avoir rien amené qui se veut festif dans ma valise. Ainsi vais-je opter pour ce dont j’ai l’habitude de me vêtir en général, ce qui ne sera pas sans élégance pour autant.

J’enfile donc une robe dans le style chinois que je porte assez souvent, des gants dans la même teinte ainsi que des collants majoritairement blancs pour habiller mes jambes élancées. Quant à ma coiffure, j’arrange un petit quelque chose qui ne donne pas l’air d’un laisser-aller. Disons que je fais avec ce que j’ai dans le laps de temps qui m’est donné mais ça fera l’affaire, je ne suis pas non plus à un grand gala. Puis, une fois le moment venu, je descends, me dirigeant vers le lieu de rendez-vous de cette petite fête improvisée. Je ne sais d’ailleurs toujours pas en quel honneur mais soit, autant en profiter un peu. Et par profiter, je veux dire que je m’offrirais bien une petite boisson, puisqu’elles sont au compte de la maison ce soir apparemment. Je prends un simple petit cocktail très léger en alcool, qui se veut peut-être même un peu plus proche de la limonade. Mais si je peux éviter de finir ivre trop rapidement, ce n’est pas un mal non plus.

Cet établissement avait un côté bien traditionnel. Le personnel était constitué d’ancien Yakuza pour diverses raisons. L’entente entre eux était primordial, cela faisait d’ailleurs parti des conditions d’engagement. Ils ne faisaient pas tous parti du même clan. Libre à eux de rester lié à leur ancienne organisation et de dévoiler des informations aux chefs de ces factions. Ils savaient tous ce qu’ils risquaient s’ils le faisaient. La réputation de Jazronnad était faite depuis maintenant quelques années. Il est autant admiré que craint et il a gagné le respect des plus forts en imposant d’une main ferme la résolution de quelques affaires. Il peut donc exercer une certaine influence sur les Yakuzas. C’est pourquoi les forces de l’ordre tolère son activité qui ne leur est pas inutile non plus. Il est souvent pratique d’avoir un intermédiaire pour ne pas envoyer un agent au casse-pipe.

L’établissement fêtait désormais ses cinq ans. Il y avait quelques invités de marques du côté obscur de ce pays. Mais aujourd’hui, ils n’étaient que des hommes comme les autres. C’est la règle ici pour ceux qui viennent de l’autre côté de la ligne. Ainsi, les clients normaux n’avaient rien à craindre. Malheur à celui qui oserait perturber le calme de ce lieu. Jazronnad ne rigolait pas avec ça, il ne tolérait aucun dérapage de ce genre envers la pègre.

Bien, les invités arrivaient à la petite fête. Pour le moment tout semblait bien se dérouler. Personne n’avait encore assez bu pour être escorter hors de la pièce afin d’être placé en dégrisement. Certains avaient connaissance de la raison de cette fête. Mais pour d’autres, cela pouvait paraitre plus obscur. Jazronnad s’avançait donc de sa carrure imposante avant de prendre un micro et de l’allumer afin de prendre la parole comme le ferait tout bon patron. L’image était importante.

-Ahem ? Hm … Ca fonctionne ! Bonsoir ! Bien et bien … Je vois que beaucoup d’entre vous sont déjà prêt à me dépouiller les poches ! Eh bien vous avez bien raison ! Nous fêtons aujourd’hui les cinq ans de cet établissement. Je tenais donc par cette petite soirée remercier mon personnel qui me supporte tous les jours. Mes directives sont strictes et souvent exigeante, je le concède. Mais que voulez-vous ? Je souhaite simplement offrir le meilleur des séjours pour ceux qui cherchent la paix, ici en ces lieux que je dis souvent … Magique ! Surtout en cette période. Je tenais aussi à remercier notre clientèle d’avoir choisi cet établissement. C’est aussi grâce à vous que nous pouvons continuer à vivre dans cet environnement. Alors … Buvez, profitez. C’est la maison qui offre !

Il y avait du mensonge dans ce qui venait d’être dit. Mais la clientèle avait quand même son rôle à jouer. Le plus gros revenu était effectivement lié aux modalités de médiateur. Mais comme c’était un métier avec des hauts et des bas, l’établissement assurait donc une deuxième source de revenue qui comblait parfaitement les creux. Enfin, pour le moment ce n’était que du bonus. Avec les gangs de rues qui augmentent, le travail augmentait aussi. Le rapport de force avec les Yakuzas avait bien changé ces dernières années.

Jazronnad éteignit donc le micro et le posait sur une table en coin de pièce. Il était habillé d’un kimono traditionnel. Il était plus épais que les autres, étant fait pour supporter les chaleurs externes du moment. Il se dirigeait vers l’une des tables pour profiter lui aussi de la boisson. Il se servait alors une coupe de saké, du Shirayuki Banzaimon Junmai Daiginjo Genshu. Il est corsé, aromatique et rond, assez réputé et sortant d’une brasserie centenaire. Après s’être servi et avoir regardé la couleur du liquide, il se décidait carrément à prendre la bouteille avec lui et se diriger vers une fenêtre proche d’une porte coulissante. Derrière la porte coulissante se trouvait un balcon. Il comptait bien y aller mais restait encore un peu visible au cas ou on voudrait lui adresser la parole. La vue depuis cette fenêtre était prenante … Il savait se contenter de peu de chose pour se satisfaire. Quand tout le monde aura la tête qui tourne à cause de quelques verres en trop, il s’éclipsera.

PoV Kvasir, dans un établissement de sources thermales :

Le salon tend à se remplir petit à petit. Différents profils de personnes arrivent, de quoi rendre la soirée agréable, bien qu’une partie du groupe semble être assez sérieux quand même. Je continue de boire ma boisson, la sirotant quelque peu quand un homme, habillé d’un kimono traditionnel, vint faire son entrée, accompagné de quelques hommes mais surtout d’un micro dont il ne tarde pas à user pour prendre la parole. Je l’écoute, ne serait-ce que par respect et apprend qu’il est le gérant de cet endroit. Un discours se voulant simple mais d’une positivité galvanisante et ce n’est pas les quelques expressions de joie de quelques personnes dans la salle qui dira le contraire. Je reconnais que cela m’a même arraché un petit sourire, à moins que ce soit la confirmation que je peux boire à l’œil ce soir qui entraîne cela.

Je regarde cet inconnu s’éloigner en tout cas et constate, maintenant que je fais un peu plus attention à ce qui m’entoure, que beaucoup sont en kimono. Je soupire. Je n’avais pas besoin de me changer au final, je me suis ennuyée à me préparer pour rien. Je remarque que je dénote un peu plus que je ne le pensais avec cet environnement qui se veut, par ailleurs, majoritairement masculin. J’entends des bribes de conversations, discutant d’affaires, d’échanges et bien d’autres choses qui ne m’intéressent pas. Tous semblent se tenir compagnie et pourtant, c’est le patron qui vient de provoquer l’enthousiasme qui se retrouve quelque peu esseulé. Souffrirais-tu de ce problème que beaucoup de gens qui réussissent connaissent ? Une solitude provoquée par un sommet avec quasiment personne à partager ? Je ne ressens pas ce souci, étant associée avec quelques-uns de mes proches de façon professionnelle, mais j’aurais très bien pu avec ce côté peu avenant qui peut parfois me définir. Alors, peut-être prise d’un soupçon d’empathie, excuse me servant sûrement à justifier ma curiosité, je me lève du bar, emmenant mon verre avec moi. Je me dirige vers l’homme, le rejoignant près d’une fenêtre coulissante et admire la vue avec lui.

La vue ici est fascinante. Vous avez vraiment bien choisi votre emplacement pour bâtir cet endroit.

Je lui offre un doux sourire, amical, sans trop en faire pour autant, mes yeux toujours rivés vers l’extérieur. Je ne peux détacher mon regard de ce genre de spectacle que la nature aime à nous offrir et dont trop peu de gens savent profiter malheureusement. Mais je finis par porter mes yeux sur lui, reprenant :

Votre discours était agréable à entendre et il semblerait qu’il ait enjoué une partie de la salle. Et pourtant, vous êtes là, à simplement profiter de la vue, seul. Si un peu de compagnie vous intéresse, puis-je me porter volontaire ?

Bien que je m’impose quelque peu, il est préférable de ne pas trop le faire et demander son autorisation, peut-être qu’il préférera rester seul.

Les autres profitaient d’approfondir leur lien s’ils en avaient autour de quelques verres d’alcool et quelques discussions qui montraient qu’ils n’étaient pas de simple touriste. Mais tout le monde avait le droit de prendre du temps et se relaxer dans un tel milieu. Les seules fois ou Jazronnad était entouré de gens, c’était lors de ses entrainements intensifs et lorsqu’il faisait le médiateur. C’était donc d’un pas naturel qu’il s’était écarté de la foule, n’étant pas vraiment à l’aise avec le nombre de personne dans cette salle. Il avait appris à apprécier les choses simples. Echapper à la mort offre parfois l’occasion d’ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure, ce qui est important et ce qu’on ne voyait pas jusqu’ici. La nature est à observer. Elle est justement faite pour être comprise de la plus simple des manières et pourtant, l’être humain a oublié comment l’observer. S’étant plongé dans ses pensées ou ses rêveries, il ne prêtait aucune attention à la jeune femme qui s’approchait jusqu’à ce qu’elle s’adresse à lui. Il tourna légèrement son regard vers elle, l’observant. Elle n’était pas une menace. Habillé d’une manière différente qu’un grand nombre d’individu rassemblé ici, elle se démarquait. Mais cela lui donnait un certain charme.

Elle semblait comprendre la beauté que pouvait offrir la Terre. Elle s’étonnait qu’il reste seul après un discours de la sorte. Malgré les apparences, il pensait aux autres avant lui. Cette fête était pour eux, ses employés et les clients. Mais comme elle s’était donné la peine de venir lui adresser la parole, il allait lui offrir la compagnie qu’il pourrait bien lui donner. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas discuter normalement avec une personne normale et sans attache au monde de l’ombre.

-Cet endroit à le don pour faire en sorte de faire comprendre que le monde a des paysages qui peuvent être … magique. Si l’espace de quelques minutes il peut le rappeler à quelqu’un alors … C’est que le monde n’est pas perdu ?

Il sourit un peu avant de regarder son verre. Il n’était qu’a moitié rempli. Ce n’était donc pas à cause de l’alcool qu’il disait un chose pareil. Il se redressait un peu, afin d’être un peu plus présentable, et se tournait légèrement vers la demoiselle.

-Je vous remercie. Eh bien … j’ai connu un homme âgé qui disait qu’on était le reflet du chemin parcouru. Je ne sais pas encore ce que je dois en penser … Mais je n’aime juste pas trop la foule. Je n’ai cependant rien contre de la compagnie. Je ne vous proposerai cependant pas d’aller sur le balcon par la porte coulissante … A moins que vous me disiez que malgré votre tenue, la température extérieure ne vous fasse pas froid aux yeux.

Il sourit un peu avant de tendre son verre vers la jeune femme afin de le faire claquer contre le sien.

-A la vôtre ! Si votre verre se vide, j’ai la une bouteille encore pleine. Vous devez être une cliente n’est-ce pas ? Est-ce que l’établissement vous plait ? Vous n’avez pas rencontré de désagrément ? Vous avez prévu de rester encore quelque temps ?

Il ne connaissait pas le livre des réservations. Il ne le regardait jamais à vrai dire. Les affaires de cet établissement étaient gérées par ceux qui en avait les connaissances. Il trempait ensuite ses lèvres dans son alcool avant de replonger son regard vers la jeune femme.

-Oh … J’oubliais ! Jazronnad Adams. Je suis originaire des montagnes froides du pays.

PoV Kvasir, dans un établissement de sources thermales :

Les mots qui sortent de la bouche de cette homme sont empreints d’une certaine poésie, d’une certaine sensibilité. Je trouve ça étrange mais pas déplaisant. Il a l’air d’être le genre à savoir regarder en bas alors qu’il se trouve au sommet, en somme, il est loin d’être un idiot. Je lui réponds, le regard toujours vers l’extérieur :

Le monde a-t-il tant l’être d’être perdu que cela ? Je trouve qu’il se porte à merveille, même s’il n’est pas exempt de défauts. Mais la perfection n’étant qu’un mythe, peut-on lui en vouloir ?

Des paroles pouvant s’avérer mystérieuses mais lourdes de sens. Je ne suis dans cette dimension que depuis peu mais j’ai eu maintes occasions d’en découvrir quelques subtilités, bien que je ne connaisse pas encore tout. Je suis loin d’être omnisciente. Il me remercie pour mes compliments et je dois reconnaître qu’un petit sourire se dessine sur mon visage lorsque je l’écoute. Il serait donc le reflet du chemin qu’il a parcouru ? Dois-je en déduire qu’il s’est fait seul ? Qu’il n’a pas pour habitude de coopérer avec des gens ? La solitude semble autant lui correspondre qu’à moi, ce qui explique peut-être pourquoi je me suis sentie attirée par lui, non pas physiquement, bien qu’il soit bel homme, et encore moins sexuellement, mais une attirance menée par la curiosité, de sentir un point commun. Il me tend son verre et nous finissons par trinquer, me posant quelques questions sur mon appréciation de l’endroit, avant de se présenter. Il est un homme du froid. Finalement, nous avons peut-être plus en commun qu’il n’y paraît.

Kvasir. Juste, Kvasir, rien d’autre. Si je devais en dire plus sur mes origines, cela serait complexe. Notez juste que je ne suis pas du coin.

Expliquer que je viens d’une autre dimension pourrait être laborieux. Comme pour répondre à ses mots plus tôt, je me permets de pousser la porte coulissante pour me rendre sur le balcon, je lui souris doucement, reprenant :

J’ai une connexion avec le froid, je peux l’endurer avec aisance. Ce serait dommage de devoir renoncer à cette vue, vous ne trouvez pas ?

J’attends qu’il me rejoigne tandis que mes yeux se portent de nouveau sur le paysage, bien plus voyant maintenant que nous sommes à l’extérieur. J’inspire longuement. Sentir l’air frais sur mon corps me faisant beaucoup de bien. Mon élément étant la glace, je me sens plus moi-même dans ce type d’environnement. Étant un peu plus bavarde qu’à l’accoutumé, et aussi car j’ai laissé ses questions en suspens, je prends de nouveau la parole :

Votre établissement est très sympathique. Les bains sont une parfaite occasion de se ressourcer, la vue n’est plus à décrire, l’emplacement lui donne un côté magique, loin, isolé de quasiment tout. Le service est tout ce qu’on peut attendre d’un endroit comme celui-ci.

S’il y a bien une chose qui m’a surprise, c’est la sécurité appliquée. J’ai pu observer pendant mon bain que l’endroit est particulièrement surveillé. C’est particulier mais pas dérangeant, on se sent en sûreté au moins. Je ne peux que vous félicitez pour ce que vous avez créé Monsieur Adams.

Je me tourne de nouveau vers lui, faisant une petite révérence en signe de respect. Je porte ensuite mon verre à mes lèvres, profitant du liquide à l’intérieur. Puis, prise possiblement d’un soupçon de folie, je me fais joueuse en lui demandant :

Toute à l’heure, vous avez dit que nous pouvions être le reflet du chemin parcouru. C’est une idée que je trouve intéressante. À votre avis, à quoi pourrait donc ressembler le chemin qui se trouve derrière moi ?

Oui, la perfection était une utopie qu’on essayait d’atteindre. Mais paradoxalement, plus on essayait de l’atteindre et plus on creusait l’écart. Du moins, c’était son point de vue. On est loin d’avoir un résultat convenable depuis des années, voir même des décennies. Mais comment exprimer son point de vue sans trop en dire ? Histoire de ne pas froisser la demoiselle ?

-Hmm … Si nous devions prendre en compte la vision de tous les êtres vivants habitant sur cette planète et bien … Il y aurait tout autant de vision du monde parfait. Mais si vous voulez mon point de vue, du moment qu’il y aura des êtres dotés d’intelligences capable de changer la surface du monde, il y aura toujours des conflits d’intérêts et des discriminations.

Les forts s’approprient autant de pouvoir car ils le doivent aux autres. Ce n’est pas vraiment un système pyramidal très juste si on le compare à la nature. Il suffit de prendre exemple sur une meute de loup et leur organisation lorsqu’ils se déplace … chacun à un rôle, certes, mais il est pensé pour que la communauté vive. C’est pourquoi, de son point de vue les animaux ont bien plus de respect à avoir sur ce point.

Mais ils passèrent aux présentations. Kvasir ? C’est un nom plutôt étrange et qui n’est pas vraiment du coin, comme elle le fait entendre. Difficile de trouver également un pays dont la sonorité pourrait correspondre. Cette fille dissimulait également sa provenance. Décidément, il n’était peut-être pas le seul à avoir des secrets là-dessus dans cette pièce.

-Enchanté Kvasir … Voilà un nom qu’on n’entend pas souvent. Le mystère qui plane sur vous vous offre un certain charme !

Contre toute attente, la voila qui ouvrait la porte coulissante pour aller sur le balcon. La surprise pouvait se lire sur son visage, avant d’y laisser paraitre un petit sourire. Elle l’avait donc bien eu ! Il suivait donc le pas, emportant son verre et sa bouteille qu’il comptait bien consommer. D’ailleurs, en passant le pas de la porte, il finit son verre comme pour faire en sorte que la chaleur de l’alcool lui réchauffe un peu le corps. Il fermait ensuite la porte derrière lui et allait poser son verre sur la barrière, laissant le fort saké le remplir à nouveau.

-Rare son les occasions de partager une telle vue alors je ne refuserai pas !

Il ne se lassait pas de ce paysage. Il sentait le froid venir attaquer son visage et le reste de son corps malgré le kimono qui était renforcé pour lutter contre. Mais il le supportait que très bien. C’était aussi agréable. Le froid avait parfois l’aptitude de guérir quelques maux.

-Vous m’en voyez ravi. A la base, je voulais créer un endroit où on pouvait oublier tout nos tracas, loin de nos problèmes, loin des odeurs de la ville. Ce coin me paraissait être idéal. Offrir une expérience qui permettait d’offrir la réflexion qu’un tel calme puisse également exister. Bref ! Le but était de faire découvrir ou redécouvrir une multitude de sentiment à ceux qui oseraient venir.

Concernant la sécurité … plusieurs facteurs sont à prendre en compte. Premièrement, le premier hôpital est loin. Certains touristes n’ont pas conscience que les sources chaudes peuvent être dangereux en y restant longtemps. Deuxièmement, ce sont des bains mixtes … Etant un homme, je sais très bien ce qui peut se passer dans la tête de ceux-ci et je ne tiens pas à ce qu’une histoire aussi dégradante ait lieu ici, au milieu de cette nature si pure. Malheureusement, certains restent des animaux et des prédateurs au fond d’eux.

Elle lui faisait une révérence … Elle réussit à le mettre mal à l’aise, rougissant un peu ! Et ce n’était pas l’effet de son alcool, ayant la corpulence de tenir beaucoup plus qu’un simple verre malgré le fort liquide à l’intérieur. Elle profitait aussi de son verre. Il posait alors la bouteille sur la barrière, la laissant donc libre d’être consommée par cette dernière. Mais elle semblait vouloir jouer à un petit jeu ! Deviner ce qu’elle reflétait. Il ricana un peu.

-Si votre verre est vide … Votre chemin ? Difficile à dire vous savez, nous nous connaissons à peine. Tout ce que je sais de vous c’est que vous venez visiblement d’un endroit que je ne connais pas et que vous aimez le froid, avec un contact particulier. Je pourrai donc facilement penser à la Russie ou au Canada … enfin, a tous les pays froids même. Mais votre beauté me dit que c’est bien plus complexe que ça. Mais … Si vous voulez vraiment une réponse encore plus complète … il faudrait passer plus de temps ensemble, que je vous vois confronter à différentes situations … J’en serai ravi ! Et vous ? Vous voulez jouer sur mon chemin également ?

PoV Kvasir, dans un établissement de sources thermales :

Jazronnad se livre un peu plus, expliquant ses ambitions et volontés lorsqu’il a crée cet endroit. Un endroit à part, un idéal pour se couper de la réalité… Encore une fois, il a parfaitement réussi son coup, mais nul besoin de s’éterniser de la sorte sur la chose. Malgré son côté intimidant, je peux constater que cet homme n’est pas de marbre, puisque j’arrive à le faire rougir, ce que je trouve quelque peu… adorable je dirais. Il n’est pas dépourvu de sentiment, c’est une bonne chose. Converser avec un mur de glace est d’un ennuyeux… et je m’y connais en glace.

Lorsque je lui pose ma petite question, un petit rire s’échappe de ses lèvres. Ayant fini mon verre, je prends la bouteille qu’il a amené en main. Je regarde l’étiquette. Du saké. Un alcool particulièrement fort mais non moins sympathique. Le souci étant… Ma capacité à le tenir. Mais soit, profitons de cette rencontre comme il se doit. Je me sers un fond de la boisson dans mon verre et l’écoute me répondre tout en me délectant du breuvage qui vient réchauffer mes entrailles. Sa réponse est simple mais un minimum recherché. Une russe ou une canadienne ? Bien entendu, il en lui vient pas directement en tête que je puisse venir d’un autre monde, c’est tout ce qu’il y a de plus logique. Il se base sur ses connaissances de base. Je lui offre un petit sourire lorsqu’il parle de ma beauté, chose qu’il a déjà énoncé auparavant. Je ne suis pas superficielle mais je n’ai rien contre un petit compliment innocent de temps en temps. Il termine en laissant une certaine ouverte, une porte entrouverte par laquelle je peux possiblement me faufiler à tout moment. Je porte de nouveau mon verre à mes lèvres avant de lui répondre, mes yeux se portant plus sur lui que sur le paysage pour une fois :

Confronter à différentes situations ? Vous me voyez curieuse quant aux situations en question. Vous me faîtes là une proposition bien amusante en me proposant de jouer sur votre chemin qui, je le devine, doit bien être semé d’embûches. Proposer une telle compagnie à une parfaite inconnue ne vous fait pas peur ? Je pourrais être l’une de ces dames qui n’est là que pour attiser votre sympathie et vous soutirez des informations. Comme vous l’avez dit, les conflits d’intérêts n’ont jamais de fin.

Je souffle du nez, amusée, avant de reprendre :

Vous voyez, je me vois telle une pion, une pièce sur un plateau. Je suis telle l’élément clé d’un instant, d’une situation. J’apparais de nulle part et je disparais tout aussitôt. Je ne suis qu’un hasard, un simple événement sur le chemin de votre vie qui, je vous le souhaite, sera le plus long qu’il vous sera possible. Alors, votre avis, l’événement ponctuel de ma présence dans votre existence, combien de temps pourrait-il durer ? Peut-être pourrions-nous lui trouver une réponse, le temps de cette soirée magique dont vous êtes le personnage principal.

L’alcool qui était devant elle semblait l’intéresser. Elle regarda l’étiquette et décida tout de même de se verser un fond de verre afin d’y gouter. Il n’allait pas la forcer à boire. Elle était libre de faire ce qu’elle voulait. Ce n’était pas lui qui allait lui priver de cette liberté. Elle pouvait certes s’envoler rapidement … Mais Jazronnad connait la valeur de ce mot et de sa signification. Il ne la retirera qu’à ceux qui le mérite.

Le petit compliment qu’il lui faisait semblait lui faire plaisir. Il n’y a rien de mal à dire à quelqu’un ce genre de chose. C’est même normalement plutôt plaisant. Aujourd’hui, la plupart de la population se concentre sur les points négatifs et n’expriment que ceux-ci. Prenons l’exemple d’un jeu vidéo. L’histoire et les graphismes peuvent être excellent. Mais dès qu’un bug empêcherait l’accomplissement d’une quête, on retiendra de lui que c’est une purge … simplement pour un petit point négatif. Il était donc, pour lui, plus important de faire remonter les bons points. C’était bien plus encourageant et motivant qu’une mauvaise critique. Ce n’est pas pour rien qu’il arrive à garder des employés ayant le sourire.

Elle exprimait ensuite sa vision sur son chemin. Hum, semés d’embuches ? Il ne savait pas si on pouvait appeler ça comme ça. Plutôt un mur qui n’avait pas pu être escalader avant un bon moment. Puis, elle parlait de la peur qu’une femme l’aborde. Un sourire se dessinait en coin sur son visage. Non pas pour se moquer, mais parce qu’elle ignorait ce dont il pouvait être capable. Mais pouvait-il noter une certaine inquiétude à ce sujet ? Mais elle semblait s’amuser un petit peu de la situation avant d’expliquer comment elle se considérait. Cela ne lui plaisait pas vraiment qu’elle se considère ainsi. Mais pouvait-il seulement changer sa vision des choses ? Il en doutait. Mais peut-être qu’exprimer un point de vue différent pourrait l’aider à voir la porte d’un autre chemin de pensée ?

-Eh bien … Cela dépend des situations. Comment réagiriez vous en cas de conflit si cela implique des personnes que vous connaissez ou pas. Quel est votre état d’esprit devant un incendie tout en sachant qu’il y a des personnes coincées à l’intérieur. La encore … Avec des personnes que vous connaissez ou pas. Quel serait votre réaction si votre enfant se faisait remonter les bretelles par un autre adulte, que ce soit par raison ou à tort. Les réactions que l’on exprime lors de ce genre de situations serait le reflet d’une partie de votre passé, ce qu’il vous aura apporté comme valeur. Certaines personnes, par exemple, sont capable de vriller par la simple entendre d’une insulte. C’est que dans un sens … cela touche profondément une blessure qui est réel.

Les choses étaient peut-être plus clairs maintenant quand il parlait de reflet. Le passé formait le futur. Même si certains n’apprenaient pas des erreurs du passé pour les répéter ensuite. L’histoire était d’ailleurs un très bon exemple sur ce point. Tout est écrit et pourtant, ça recommence. Nous connaissons parfois les revendications de certains pays et pourtant, nous osons y mettre notre grain de sel et on s’étonne que la situation explose par la suite. Le monde était une série d’engrenage.

-Hmm … Disons que j’ai beaucoup connu le bâton lors de ma jeunesse. Mais ne vous inquiétez pas au sujet des femmes. Les personnes avec de mauvaises intentions se sentent à des kilomètres. Il y a toujours un aspect physique qui trahit leur comportement. De plus, régler les conflits d’intérêt fait aussi parti de mon travail de temps en temps.

De la façon dont c’était dit, elle pourrait penser qu’il s’agit de ses employés et non d’un travail de médiateur. Mais il fallait maintenant venir sur un sujet plus délicat … elle. Comment faire passer un message sans pour autant faire naitre une graine d’hostilité ? Sachant que sur ce coup, il n’avait pas de dossier complet qu’il aurait pu étudier afin d’éviter les pièges d’ours. Il regardait son verre d’alcool qu’il amena à ses lèvres en le buvant presque cul sec. Il portait alors son regard sur elle.

-Je … Je trouve malheureux que vous voyez votre présence en un lieu avec si peu … d’estime. Je ne sais pas si le mot est juste. Mais à mes yeux, un pion n’est qu’un objet que l’on utilise comme bon nous semble, enchainé à un maitre. Hors … Je ne vous considère pas comme tel, ni aucun autre être vivant. Vous avez le droit de profiter des moments qui vous sont offert. De vous offrir plus de temps ave ce qui vous plait, avec des personnes qui vous plaisent. Vous avec le droit de construire quelque chose avec votre entourage. Vous n’êtes guère un hasard. Et pour preuve … Vous avez choisi de venir dans cet établissement. Le fait qu’il y ait une fête pour que l’on se croise n’est pas un hasard non plus. La date est fixée depuis sa création. Alors si vous voulez mon avis sur votre présence dans mon existence … Je souhaite qu’elle soit la plus longue possible, si bien sur, si cela vous convient à vous également. Il est rare de croisé des personnes avec qui l’on peut converser de manière sereine. C’est donc … à vous de voir si vous souhaitez rester plus longtemps que prévu. Ne pensez vous pas qu’un jour, vous puissiez faire le bonheur de quelqu’un ?

Il ne savait pas si le message était bien passé, ni s’il avait choisi les bons mots. Après tout, il était avec elle en terrain inconnu. Sans information sur elle, il était plus difficile de toucher le cœur des gens ou leur raison. Il attrapait la bouteille pour remplir une nouvelle fois son verre … portant celui-ci à ses lèvres sans le boire, humant simplement l’odeur de son alcool.

PoV Kvasir, discutant sur le balcon avec Jazronnad :

Les réponses que Jazronnad apportent à mes raisonnement ne sont pas dénuées de sens, j’arrive à comprendre facilement où il veut en venir. Cependant, nous ne nous connaissons pas. Ainsi n’a-t-il pas conscience de certaines choses, ce qui est totalement normal. D’ailleurs, nul doute que j’ai potentiellement déjà avancé des choses totalement fausses à son sujet, nous ne faisons que spéculer l’un sur l’autre. Je souris légèrement, donnant réponse à ses multiples situations énoncées :

J’ai souvent tendance à conserver une certaine indifférente sur bien des choses. Cela ne signifie pas pour autant que je laisserais des gens périr dans un incendie mais j’essaierais de trouver la meilleure solution à chaque situation. Je ne suis pas du genre à vriller pour une simple insulte.

Nous finissons naturellement par nous livrer un peu plus intimement sur quelques aspects de nos vies, ce qui peut être assez étrange pour de parfaits inconnus. Pourtant, tout se fait le plus naturellement et j’en apprend de nouveau sur Jazronnad. Il a l’habitude des conflits d’intérêts tout comme de côtoyer des personnes mal intentionnées. Quand on est quelqu’un d’important, cela doit sûrement faire parti du quotidien, ce qui est bien dommage. Mais les vautours tournent toujours autour de la possibilité de se repaitre de la chair d’une proie.

Il rebondit ensuite sur la vision que j’ai de moi-même et je me rends compte que sa compréhension est erronée, sûrement car j’ai montré un tableau plein de pessimisme jusque maintenant. Ma froideur naturelle n’aide pas trop à trouver de la positivité dans ce que je peux dire en général. Ainsi je l’écoute tout de même me faire part de son point de vue et de ses observations et, peut-être pour la première fois depuis ces minutes qui ont suivi notre rencontre, je ne suis pas en accord avec lui, même ne serait-ce qu’un peu. Je finis mon fond de verre, décidant de ne plus boire pendant quelques minutes, l’alcool me montant peut-être déjà à la tête.

Je vous prie de m’excuser, il semblerait que mes mots se soient éloignés de ma pensée. Vous n’avez pas à vous en faire pour l’estime que j’ai de ma propre personne, elle se porte bien. Lorsque je disais me voir comme un pion, je mettais plus en avant l’aspect indifférent de ma personne plutôt que l’aspect de l’objet manipulable. Il se trouve que j’ai peut-être fait preuve de maladresse dans la façon de m’exprimer. Je suis bien heureuse de ma vie telle qu’elle est. Je ne manque de rien, je suis entourée.

Cependant, vous semblez croire aux concepts étranges de destin et destinée, ou peut-être vous ai-je mal compris moi aussi. Je ne crois pas vraiment aux fils du destin, j’aime à me sentir libre de faire ce que je veux et je ne mettrais nullement en cause votre vision des choses, nos points de vue peuvent diverger sur bien des aspects, mais je mentirais en disant que j’y adhère.

Je lui offre un sourire doux, montrant que je n’ai aucune animosité à son égard, reprenant :

Je dois pourtant reconnaître que converser avec vous est quelque chose de plaisant. Ainsi puis-je envisager de vous tenir compagnie encore un peu, au moins le temps de cette soirée festive.

J’approche de lui, déposant ma main sur son visage, sûrement l’alcool qui me désinhibe un peu, et termine :

Je suppose que par faire le bonheur de quelqu’un, vous voulez dire être en couple et possiblement fonder quelque chose avec ce quelqu’un. C’est une question à laquelle je n’ai guère de réponse en cet instant présent mais qui sait ce que réserve l’avenir. Et vous, vous pensez pouvoir faire ce bonheur à quelqu’un un jour ou vous voyez-vous comme un éternel solitaire ?

Ma main retombe contre mon corps, lâchant son visage, mes yeux dans les siens, attendant de savoir quel genre de réponse il va avoir.

-Je vois … Il fut une période ou je ne posais même pas le regard sur un groupe d’individu en danger. Cependant, je ne le faisais pas par choix. Cela ne faisait pas parti du chemin que l’on avait décidé pour moi.

La formation d’assassin était tout simplement comme une rue entre deux bâtiments. Que l’on regard à gauche ou à droite, il n’y avait rien à percevoir. Seul l’unique objectif au bout de cette rue comptait. Jazronnad n’avait jamais été en accord avec ce principe. En cas de refus c’était l’exercice du bâton. Cette simple punition était assez encourageante pour oublier les sentiments que l’on pouvait avoir. Sans compter ce sang de démon à boire … C’était le liant final pour fortifier ces murs. Rien qu’en y repensant, il ne pouvait pas retenir un soupire lui échapper.

Loin d’imaginer qu’il n’avait pas réellement compris le récit de la demoiselle, il s’étonnait lorsqu’elle s’expliquait. Il est vrai que les mots, aussi simple soient-ils, pouvaient parfois être compris de la mauvaise manière. Il aurait bien aimé s’en excuser, mais elle ne semblait pas lui en tenir rigueur. D’ailleurs, n’est-ce pas ce qui leur permettait de discuter ainsi ? Des points de vue différents n’étaient pas forcément mauvais ! Cela permettait tout simplement de se comprendre. Il fallait juste être capable de respecter la pensée de l’autre.

-Je suis navré d’en être arrivé à cette mésentente alors et rassuré par la même occasion. Je comprends un peu mieux votre vision des choses. Je n’aurai jamais osé utiliser un tel mot pour mentionner une indifférence … C’est intéressant. Vous êtes décidément pleine de surprise … Ce qui est positif. On ne doit jamais s’ennuyer avec vous.

Je ne saurai dire si je crois à ces concepts. Mais j’ai quand même une préférence pour croire qu’on a quand même le dernier mot sur nos choix le chemin que l’on emprunte. On a décidé d’être bien ou mauvais parce qu’un jour, on a décidé de prendre ce chemin sans forcément s’en rendre compte. Quand on s’en rend compte, des années plus tard peut-être, on met surement ça sur le dos du destin pour s’enlever le poids des responsabilités. Mais … ayant déjà vu des choses qui sortent de l’ordinaire … J’ai bien des questions sans réponses.

Son sourire était rassurant. Il le lui rendait d’ailleurs, appréciant de voir la demoiselle être de bonne humeur. Ou alors, ce sourire était bêtement contagieux.

-Je serai donc ravi de vous avoir comme compagnie pour la suite de cette soirée. Alors sentez vous libre de faire ce choix. Je ne pense pas pouvoir avoir meilleurs compagnie …

Sa main qui se posait sur son visage le surpris un peu. Il posait son regard sur elle, se demandant ce qu’il était en train de se passer. Ce n’est pas qu’elle soit repoussante … Mais il n’avait pas l’habitude de ce genre de contact. C’était bien souvent des coups de poing qu’il encaissait … la c’était chaleureux et plutôt doux.

-Je ne sais pas vraiment si j’en suis … Mais oui, je parlais bien en ce sens. Vous avez tout pour rendre un homme fier d’avoir une femme comme vous à ses côtés. Et j’espère bien qu’il vous traitera tel un trésor national. Mais … si j’y avais le droit, j’espère bien que cette femme me fasse comprendre que j’en suis digne. Je saurai ainsi que mes efforts devront désormais se porter vers cette demoiselle … sans exception …

Il ne pouvait empêcher quelques rougeurs de monter à son visage. Ce n’était pas l’effet de l’alcool, mais le regard de la jeune femme le perturbait et sa main avait quitter son visage. De son côté, il levait la main doucement pour l’approche de son visage afin que ses doigt lui caresse le front doucement et se glisse jusqu’à son oreille, remettant ainsi une mèche de cheveux en place, ne la quittant pas du regard.

PoV Kvasir, profitant du climat sur le balcon :

Plus nous conversons, plus je pense pouvoir déduire que Jazronnad dissimule quelque chose de plus sombre en lui. Il a connu l’indifférence. Mais si, de mon côté, je le suis par envie, il l’était par nécessité. À l’entendre, il semblait bien plus proche du pion manipulable que moi. L’entendre en parler au passé est toutefois rassurant, démontrant que ce n’est plus le cas, comme s’il s’était libéré de ses chaînes. Aussi ne croit-il pas spécialement au destin, ou du moins, il croit à un destin que l’on peut changer, qui n’est pas immuable.

Il arrive à me surprendre dans son compliment, me trouvant pleine de surprise et pas du tout ennuyeuse. Pourtant, j’ai souvent l’impression qu’il y a bien plus de possibilité de s’ennuyer à me côtoyer. Des personnes comme Freyja, Tharja ou bien encore ma disciple Celica sont bien plus proches de ce qu’on pourrait considérer comme des personnes amusantes, chacune d’elle étant très propice aux joies des fêtes là où, de mon côté, j’aime à profiter d’une certaine tranquillité comme nous pouvons en ressentir une en cet instant présent. Peut-être est-ce cet aspect introverti qui semble nous définir mutuellement qui pousse l’homme qui me fait face à me trouver de bonne compagnie car nous arrivons à nous comprendre ne serait-ce qu’un peu.

Lorsque je me risque à un contact physique entre nous, la surprise se lit totalement dans son regard, ce que je peux pleinement comprendre. Il ne tarie décidément pas d’éloges sur ma personne. Je possède toutes les qualités pour rendre un homme fier de m’avoir à ses côtés comme femme ? Je mérite d’être traité telle un trésor ? Je ne peux retenir un petit rire, mélange d’amusement et peut-être d’une nuance de moquerie sans mauvais fond. Puis, je l’écoute m’en dire plus, notamment sur la possibilité qu’il puisse faire le bonheur d’une personne un jour. Si cela lui arrive un jour, il sera plus que déterminé à la combler, un grand romantique se cache derrière ce masque intimidant. Je m’apprête à lui répondre lorsque sa main vient à son tour toucher mon visage, repassant une mèche derrière mon oreille avec une certaine douceur, ses joues étant légèrement empourprées. On pourrait presque croire à une scène de film où deux amants se cherchent encore.

Vous semblez me porter en haute estime, ce qui est très gratifiant mais vous ne savez de moi que ce que j’ai accepté de vous dévoiler, comme être sûre que je puisse être ce trésor dont vous parlez ? Nous avons tous nos qualités et nos défauts après tout.

J’ai possiblement un peu plombé l’ambiance, je suis malheureusement douée pour cela. Alors, je reprends, poursuivant sur une note se voulant plus positive :

Je vous souhaite sincèrement de trouver votre trésor en tout cas. Si vos mots sont sincères, je n’ose doute que vous serez capable de rendre une personne heureuse.

Je lui souris sincèrement, pourtant de nouveau mon regard vers les vastes étendus enneigés qui nous entourent :

Aviez-vous quelque chose de prévu ce soir à l’origine ? Une activité ? Ou souhaitez-vous que nous restions simplement ici, sur ce balcon, pour la soirée ?

Ayant humer l’alcool dans son verre, il finit par le faire glisser entre ses lèvres, lui offrant un petit réconfort réchauffant lorsqu’il descendait le long de sa gorge. Il faut dire qu’il aidait un peu à supporter cette chaleur malgré le kimono renforcé. Elle riait un peu face à ses propos. Il ne le prenait pas vraiment mal. Après tout, il était bien libre de penser ce qu’il voulait. Se foutre de l’avis des autres était peut-être une qualité, cela permettait d’avancer sans chaines. Elle perturbait bien plus Jazronnad avec des gestes dont il n’avait pas l’habitude que des trucs qu’il pouvait entendre à longueur de journée, surtout en côtoyant des Yakuzas.

-Si quelque chose était parfait dans ce monde nous le saurions tous n’est-ce pas ? Et ce serait une raison de plus pour nous faire la guerre afin de l’acquérir. Le reste ne serait donc qu’une question de surprises, adaptations et acceptations. Si personne n’était capable de faire cela, il n’y aurait plus rien qui tienne debout à notre époque.

Peut-être pouvait elle se trouver surprise par une telle réponse. Mais dans les faits, on ne connait jamais quelqu’un dans le moindre détail, d’autant plus qu’un événement peut potentiellement influencer le caractère de certains. Dans tous les cas, il fallait avancer.

-La trouver est une autre paire de manche. Je ne me fais pas vraiment d’illusion.

Il savait se contenter de ce qu’il avait déjà. Il n’avait pas forcément besoin d’une femme pour être heureux. Ce serait un … bonus avec évidement une bulle entière et privée à développer. Son regard se glissait gentiment vers le ciel, sachant très bien qu’il y avait d’autres mondes derrière celui-ci. Et parmi toutes ces âmes errantes, il fallait trouver un bonus ? … La flemme. L’effort ne viendrait donc pas forcément de lui.

-A vrai dire j’avais prévu de m’éclipser une fois que tous les inviter auraient leur nez dans leur verre. Je peux facilement atteindre ma chambre depuis ce balcon. Tout était calculé sauf votre venue.

Il réfléchit un peu en ébouriffant alors ses cheveux …

-J’irai bien aux sources avant d’aller dormir … Et vous ? Aviez-vous quelque chose en tête ?

PoV Kvasir, sur le balcon de l’établissement :

Du point de vue d’une personne qui se trouverait en dehors de la bulle qui se créer entre nous, on pourrait dire que nous ne manquons pas de pessimisme tant dans notre vision des choses que dans nos paroles. Et pourtant, il n’en est rien. Être conscient de l’état actuel du monde ne fait pas de nous des personnes sujets aux idées noires, seulement des personnes lucides qui tendent à avancer et s’épanouir dans la facilité comme la difficulté.

Pourtant, il semblerait qu’il existe des choses pour lesquelles Jazronnad puisse faire preuve de pessimisme. Trouver la bonne personne ne semble pas l’intéresser, voire à un point où cela lui serait impossible. Peut-être estime-t-il que son train de vie ne convient pas à une vie de couple ou bien qu’il ne soit lui-même pas fait pour cela. Dans tous les cas, je ne m’attarde pas sur la chose, je pense que le sujet de toute romance est clos.

À ma question portant sur ses possibles activités prévues, il m’avoue qu’il avait seulement prévu de disparaître tout comme il était apparu, en un instant. En bref, profiter de la fête ne faisait pas parti de son programme et puis, comme il le disait lui-même, cette fête était surtout pour les siens plus que pour lui. Cependant, encore une fois, je suis le pion qui se trouve sur un chemin, l’imprévu, le facteur manquant à l’équation qui semblait si parfaite. Ainsi semble-t-il réfléchir avant qu’une réponse qui se veut relativement simple ne lui vienne à l’esprit : profiter une énième fois des sources chaudes pour se détendre avant d’aller dormir. Quant à si j’avais prévu quelque chose de mon côté…

Pas vraiment. Je vis dans la simplicité en général. Ainsi me serais-je sûrement contentée de me coucher ou bien de faire des choses simples comme lire, regarder une série ou peut-être bien jouer un peu de musique, douce, bien entendue, pour ne pas déranger les autres résidents de votre établissement.

Aussi, bien que j’en ai profité plus tôt déjà, puis-je peut-être envisager de vous accompagner aux sources, dans une optique purement platonique, bien entendu ?

J’attends sa réponse pour connaître la suite de la soirée.

Elle ne semblait avoir rien de prévu pour la fin de la soirée également. Elle était donc libre de faire ce qu’elle voulait. Il n’allait tout simplement pas l’influencer. Si, comme elle le disait, elle se prenait pour une sorte de pion … Et bien celui-ci allait devoir faire ses propres choix. Mais il note tout de même qu’elle semble apprécier les séries et la musique. Il n’avait pas vraiment le répertoire pour discuter de ce genre de choses malheureusement. Il ne pouvait guère faire rebondir la discussion.

-Navré ne de pas être assez instruit en la matière pour discuter de ces deux sujets qui semblent vous passionner. Je n’ai, habituellement, pas le temps de me consacrer à ce genre de hobbys.

Vous êtes libre de me rejoindre si vous le souhaitez. Je doute qu’il y ait du monde en ce moment. Ils doivent tous être à la fête. Il y a un passage au bout du balcon pour atteindre les sources. Je vous laisse y réfléchir.

Il attrapait sa bouteille et son verre pour passer à côté d’elle et démontrer ainsi ou était le passage par le balcon pour se rendre aux sources. Naturellement, il se dirigea vers le vestiaire des hommes. Il retirait son kimono avant de passer une serviette autour de sa taille. Comme elle avait insister sur l’optique purement platonique, autant être couvert pour ne pas tenter le diable. Il attrapait ensuite un plateau ou il posait sa bouteille et son verre et il se dirigea avant aux sources.

D’abord attaqué par le froid, il fit le tour du bassin avant de se faufiler dans l’eau, celle-ci ayant du mal à dissimuler sa carrure imposante, laissant ensuite le plateau flotter sur l’eau avec sa boisson. Il laissait son dos prendre position contre le bord, la pierre était un petit mélange de température entre le froid et le chaud. Mais c’était agréable. Il remplit ensuite son verre qu’il commençait à savourer, se demandant si la demoiselle allait finir par venir. Après tout, il ne lui avait pas fait par de son désir de continuer de converser avec elle. Même si elle finissait par ne pas venir, il avait la suite de sa soirée qui était dessinée.

PoV Kvasir, se rendant aux sources chaudes avec Jazronnad :

Jazronnad s’excuse de ne pouvoir discuter de sujets comme la musique avec moi, ne se consacrant pas à ce genre de hobby, comme il le dit lui-même. Je souris, répondant simplement :

Il n’y a aucune honte à avoir à cela, nous avons tous nos centres d’intérêts et autres occupations. Et puis, il semblerait que nous avons autre chose à faire.

Il entame le pas, me montrant par ailleurs comment se rendre aux sources depuis le balcon. Je trouve cela intriguant, à croire que tout est relié à ces fameuses sources, nous permettant d’y accéder par n’importe quel point de l’établissement. C’est aussi intriguant que fascinant. L’architecture de l’endroit a été finement pensée. Je copie les mouvements de mon guide improvisé, prenant aussi mon verre avec moi, et le suit de près jusqu’à ce que nous nous séparions pour rejoindre chacun les vestiaires de notre genre.

Je n’avais pas prévu de revenir ici mais, par chance, il y a tout ce qu’il faut en cet endroit pour se rendre aux sources sans avoir eu besoin de préparer quoi que ce soit, nous pouvons clairement venir ici les mains vides. Je me déshabille, poussant un petit soupir de relâchement, avant de me vêtir simplement d’une longue serviette. Enfin vêtir… Elle ne recouvre que l’avant de mon corps mais cela sera suffisant. Je finis par sortir des vestiaires et constate que mon compagnon de soirée se trouve déjà sur les lieux. Très bien, ça évitera tout potentiel moment un peu gênant à se demander qui entrera en premier dans l’eau.

J’approche du bassin, m’installant dans la douce chaleur de l’eau, conservant ma serviette qui devient rapidement totalement trempée, créant ainsi une meilleure adhésion à mon corps. J’approche ensuite du plateau et nous serrant un verre à chacun, tendant ensuite son verre à Jazronnad :

Trinquons à la douceur de cette soirée et de notre rencontre.

Une fois cela fait, je me positionne aussi contre une des parois rocheuses du bain, non loin de lui, ce qui m’arrache un frisson entre les écarts de température. Je prends une nouvelle gorgée de boisson, relançant la conversation :

Ainsi vous n’avez pas pour habitude d’être accompagné, à quand remonte la dernière fois que vous avez eu le plaisir d’être ainsi accompagné que vous l’êtes en cette soirée ? La solitude ne vous est-elle pas pesante par moment ?