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Chaperon

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mardi 18 avril 2023, 01:19:05

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« Modifié: jeudi 04 janvier 2024, 15:26:23 par Chaperon »

Serenos I Aeslingr

Humain(e)

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Le froid de la guerre. - feat Serenos Sombrechant

Réponse 1 mardi 18 avril 2023, 04:15:19

La nuit était l’un des meilleurs avantages qu’un guerrier pouvait avoir lorsque, contrairement à son ennemi, il était préparé à un combat.

Serenos I Aeslingr, dit le Sombrechant, Roi de Meisa, était, depuis la chute de la Dynastie des Ivory de Nexus, le principal opposant aux armées d’Ashnard en tant que principal chef militaire de l’Alliance des Royaumes Indépendants. Le souverain de Meisa avait depuis concentré les efforts de l’Alliance sur le supercontinent pour forcer l’Empire à se retirer sur ses terres, mais il y avait toujours un général ou un commandant militaire qui cherchait à profiter d’un relâchement pour narguer les troupes, et c’était là que Serenos entrait en jeu.

Avec les vestiges de l’Armée de Nexus, désormais sans commandant depuis la disparition d’Elena Ivory, Serenos avait pris le chemin de la campagne pour couper l’avancée du Lieutenant-Général Saurèche, un homme dont la réputation était aussi répandue que la violence qu’il propageait. Pour se faire, le Roi de Meisa mena les troupes de Nexus sur les Plaines d’Argent, tout au sud de la Cité-État et les positionna en amont des collines qui les ceinturaient, attendant l’arrivée de leur ennemi. Sur un tel promontoire, le vent était sans merci, soufflant violemment sur les troupes stationnées comme si la nature elle-même cherchait à les décourager et les renvoyer chez eux. Et pour être franc, le sentiment de désespoir ne leur était que trop familier ; depuis la perte de la grande dynastie qui les avait vu prospérer, beaucoup de Nexusiens voyaient le conflit contre les Ashnardiens comme n’étant rien d’autre qu’une défaite tardive, peu ayant encore le feu et la conviction de devoir tenir le coup contre l’Empire, certains même militant pour que les nobles de Nexus soumettent une reddition à l’Empereur d’Ashnard, chose impensable du temps des Ivory.

Une heure passa.

Certains soldats commençaient déjà à s’assoir et à se couvrir avec leur bouclier pour s’épargner la colère des éléments. Serenos avait lui-même posé le pied à terre, et rabattu son capuchon sur sa tête pour se protéger des intempéries. Il jeta un coup d’œil vers le capitaine Modregal, lui-même tremblotant contre sa monture.

« Modregal ! cria Serenos pour être entendu au travers du rugissement venteux. Modregal ! Répondez-moi !
- Quoi ?! répliqua le capitaine.
- Êtes-vous certains que les Ashnardiens passeront par ici ?
- Les éclaireurs sont formels ! Il n’y a pas d’autre chemin ! Ils ont tout brûlé jusqu’ici, ils ne vont pas s’arrêter sans au moins piller le Fort Sainte-Hélène ! »

Stratégiquement, c’est vrai qu’ils n’avaient pas vraiment d’autres options, sinon rentrer bredouille après une campagne qui durait depuis plusieurs mois et à peine quelques villages pillés comme preuve de leur passage. Accordé, cela aurait pu être une excellente provocation, mais cela allait à l’encontre de l’esprit militaire d’Ashnard, surtout pour un Lieutenant-Général.

C’est alors que quelque chose attira l’attention de Serenos.

Une corne d’appel, provenant du sud-ouest. Deux fois. Une alerte. Le cor venait de loin, mais les vents avaient porté le son sur une grande distance.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda le Roi, à l’attention du capitaine.
- Hein ?
- J’ai dit ; qu’est-ce que c’est que ça ?
- Je ne vous entends pas !
- Mais ce n’est pas possible d’être bouché à ce point-là ! Vous êtes sourd !?
- Qui ça, qui est sourd ?!
- Oh, merde, à la fin ! »

Le Roi monta immédiatement en selle et agrippa sa corne et souffla bien fort pour essayer de percer le vent et forcer ses troupes à bouger. Selon les cartes, il n’y avait rien au sud-ouest, et aucune raison pour qu’une force militaire ne s’y trouve, mais si quelqu’un avait user d’un cor, cela ne voulait dire qu’une chose, c’est qu’il y avait, contrairement à sa théorie initial, quelque chose qui pouvait être d’intérêt pour les Ashnardiens. Trois unités de cavalerie s’élancèrent à sa suite, bientôt suivit par les fantassins, les chevalier-capitaines et les archers. Bien que la cavalerie arriverait rapidement à destination, les autres unités n’arriveraient qu’en décalé.

C’est alors qu’un son explosif parvint aux oreilles du Roi, ainsi que celles des autres unités.

« Qu’est-ce que c’était ? »

« Un tir de fusil, seigneur ! »

Les fusils, Serenos connaissait surtout de nom. En raison des matériaux volatiles et du manque de fiabilité des armes, et le peu d’artisans capable de les produire, elles n'étaient pas bien répandu. Les rumeurs colportaient même que ce genre d’armes rendait la plupart des armures obsolètes, pouvant perforer même une armure lourde à bout portant. C’était une arme qui, sur le long terme, pourrait changer le monde, mettant entre les mains du commun des mortels une capacité létale égale voire même supérieure à celles des mages.

Serenos savait que les Ashnardiens méprisaient ce genre d’armes au niveau militaire, préférant de loin la mêlée. Il se dit que quoi que ce soit qui utilise cette arme, les chances étaient relativement bonnes que cela ne soit pas un ennemi. Une fois arrivé à l’orée de la forêt, Serenos et ses cavaliers mirent pied à terre et s’enfoncèrent dans les bois, armes tirées. Le Roi, plus rapide que ses semblables, ne tarda pas à les distancer, s’enfonçant de plus en plus profondément en direction des coups de feu, jusqu’à apercevoir des lumières de torches et une jeune femme, seule, armée et faisant face à un groupe de trente hommes en armure noire. Il ne perdit pas de temps et s’élança rapidement, concentrant sa magie sur ses pieds avant de bondir, tirant un grappin et le lançant devant lui pour se balancer au-dessus des troupes armées, au centre desquels il atterrit, entrainant avec lui un grand gaillard en armure armé d’un marteau de guerre.

Le Roi de Meisa se redressa, faisant face aux hommes armés. Ceux-ci, surpris, jetèrent un coup d’œil au nouveau venu, puis aux alentours, comme s’ils s’attendaient à voir débarquer d’autres soldats volants, avant de ramener les yeux vers cet intrus.

Serenos tira son épée.

Les hommes éclatèrent de rire, pointant l’imprudent qui semblait les défier, tout seul contre trente hommes plus les renforts qui ne tarderaient sûrement pas à suivre. Alors qu’ils commençaient à s’approcher, Serenos agrippa une poignée de neige poudreuse et la lança dans les airs ; la neige émit alors une forte lumière, celle-ci aveuglant alors le groupe.

Le Roi profita à nouveau de la surprise pour démarrer son assaut. Sans attendre, il enfonça sa lame dans le casque du premier soldat venu, l’acier enchanté perforant la protection comme si elle n’était qu’une simple calotte de tissus, et flanqua un coup de pieds dans son torse, avant de bondir de l’autre côté du cercle qui le séparait de la jeune femme. Il lui prit alors fermement la main et la tira à sa suite.

« Venez ! » lui intima-t-il.

Alors que le Roi la tirait avec lui, les vingt-neuf soldats se remettaient de leur surprise et le commandant de la troupe pointa vers les fuyards.

« Rattrapez-les ! Ils ne doivent pas sortir de cette forêt vivant ! Grouillez-vous ou Saurèche aura votre peau ! »

Au moins, fit une voix dans son esprit. Je suis rassuré ; je ne me suis pas trompé, ce sont bien des Ashnardiens.

Alors que le duo prenait la fuite, un son leur vint ; des aboiements. Des chiens. Sachant qu’à ce rythme, il ne pourrait pas distancer des animaux entraînés, le Roi poussa la femme en rouge devant lui.

« Continuez à courir. Vous devriez rencontrer des troupes si vous allez dans cette direction et… Merde. »

Les aboiements étaient juste derrière eux. Il eut tout juste le temps de lever le bras et l’une des bêtes lui sauta dessus, plantant ses crocs dans son avant-bras. Le Roi tomba, mais dans sa chute, il remarqua le second chien qui tentait d’attaquer la femme, et il parvint à l’agripper par la peau du cou et l’entraîner dans sa chute. Le second chien heurta le sol et se débattit pour se déprendre de la main du Roi alors que l’autre enfonçait ses crocs toujours plus profondément dans son bras. Serenos hurla de douleur alors qu’il sentait le muscle se déchirer sous les canines du chien. Il banda le bras et, dans un réflexe qui relevait plus du désespoir que d’un entraînement militaire, se servit du second chien pour frapper le premier. L’impact fut assez brutal pour le désarçonner et le forcer à reculer, relâchant le bras du Roi, qui saignait abondamment.

Le Roi haleta de douleur, tenant son bras droit contre lui, avant de se pencher et de reprendre son épée dans la n… ah, non, c’était une branche. Mais une bonne branche. Mais pas assez bonne pour tuer un chien.

« Va chercher ! » dit-il en lançant la branche plus loin.

Les chiens regardèrent la branche s’envoler, mais ne fit aucun geste pour aller la récupérer, avant de le regarder avec ce qui devait être un regard d’incrédulité, version canine.

« Non, moi non plus, je n’y croyais pas. »
« Modifié: mardi 18 avril 2023, 17:45:20 par Serenos Sombrechant »

Serenos I Aeslingr

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Re : Le froid de la guerre. - feat Serenos Sombrechant

Réponse 2 jeudi 20 avril 2023, 20:39:50

Quand les anomalies tombent, elles n’arrivent jamais une par une. Non, toujours en groupe. Une leçon fort importante que Serenos, malgré ses longues années de vie, n’aurait jamais dû oublier et qui se prêtait fort bien à la situation actuelle. Les chiens n’avaient même pas eu le temps de se remettre de leur surprise qu’une forme sombre et énorme, là où se trouvait précédemment une femme vulnérable et à la chair tendre, leur fonça dessus et en éjecta un dans les air.

Si Serenos n’avait pas combattu des créatures plus massives, il aurait probablement été transi de terreur devant la bête, mais malgré ses instincts qui lui hurlaient de prendre la fuite, il parvint à conserver un certain calme. Il se rendit compte qu’il s’était effondré sur les genoux seulement lorsque le monstre l’intima de se lever, une première fois puis une seconde fois lorsqu’elle se rendit compte qu’il ne lui avait pas obéit. Pour être franc, à voir les chiens être balancés dans toutes les directions, il croyait qu’elle s’adressait à eux, et non à lui. Usant de son bon bras, il se força de nouveau sur les jambes, titubant légèrement.

« Prenez mon fusil avant de partir. »

Le ton de la voix était ferme, mais mesuré. Il chercha du regard le bâton de tonnerre quand il aperçut, à quelques mètres de lui, un autre chien, qui tenait dans sa gueule la sangle de l’arme. Serenos le regarda, et la bête le dévisagea. Lorsque le Roi fit un pas vers lui, le chien releva le derrière en tirant l’arme. N’ayant pas l’intention de pourchasser un canin dans la forêt, le Roi prit la décision qui s’imposait et leva une main. La magie qu’il invoqua combina la neige environnante et un pieu de neige glacée se forma et fila droit dans le poitrail du chien, le soulevant de terre et l’empalant en travers du tronc. Serenos s’avança et récupéra l’arme. Il passa la bandoulière à son épaule, puis il se tourna vers l’énorme bête, qui tenait les chiens à l’écart.

Derrière les chiens, les troupes ennemies s’avancaient de plus en plus, peinant à gravir la colline couverte de poudreuse. Certains parvinrent à réduire la distance, mais nombre d’entre eux, en raison de leur lourd équipement et de leur armure lisse, glissèrent sur la glace sous la neige et d’une façon un peu cocasse glissèrent dans la direction opposé, certains gagnants même de la vitesse et, incapable de contrôler leur descente, percutèrent des arbres en bas de l’inclinaison. Le Roi eut un petit rire moqueur, avant de s’approcher du monstre que la jeune femme était devenue.

Il releva le canon de l’arme, usant son bras amoché comme support, et fixa un point au loin. Bien qu’il n’ait jamais visé avec un de ces engins, il savait, de réputation, que ces armes faisaient non seulement un boucan monstre, mais qu’ils propulsaient des projectiles sur une bonne distance avant de devoir prendre en considération la chute du projectile. Il avait repéré un des commandants militaires pendant sa course, et il se dit qu’il n’y avait rien de tel qu’un peu de provocation pour s’assurer de garder les regards des troupes d’Ashnard sur eux. Il aligna l’arme vers l’homme qui portait un casque à plumes et inspira, retenant sa respiration avant de tirer sur la gâchette.

Un son explosive jaillit de l’arme et le Roi manqua presque de l’échapper sous le recul, mais s’y attendant déjà, bien qu’elle lui glissa de la main, il parvint à la rattraper alors qu’elle partait vers le haut. Au loin, le commandant ennemi avait non seulement perdu son casque, mais une bonne portion du contenu qu’il était chargé de protéger dans une image plutôt violente. Les Ashnardiens jurèrent et regardèrent les deux protagonistes, toujours campé sur leur position, alors que le Roi passait l’arme à son épaule avec un sourire moqueur, avant de doubler leur tentative d’ascension, réduisant tranquillement la distance entre eux.

Pourquoi le Roi semblait-il si satisfait ? Eh bien, parce que pendant que les Ashnardiens avaient les yeux rivés sur lui et le monstre, les troupes Nexusiennes commençaient à apparaître dans l’ombre de la nuit et de la neige. Pas de cris de charge, pas d’alerte, ils marchaient lentement et de façon résolue vers leurs opposants. Le Roi regarda dans la neige et fit quelques pas vers la droite, toujours sous les yeux de l’ennemi qui s’avançait vers eux, pour prendre son épée qui était tombée dans la neige un peu plus tôt. Il s’approcha du Loup et le regarda dans les yeux.

« Reculons lentement. Tuons les plus rapides et laissons les Nexusiens s’occuper de l’arrière-garde. »

Il commença donc à reculer, grimpant la montagne, ses bottes adhérant solidement à la neige et la glace alors qu’il gravissait la neige, s’assurant que la bête n’était pas en danger.

Bien sûr, il avait de nombreuses questions, et lorsqu’ils auront un moment tranquille, il n’hésiterait pas à la questionner, la questionner et la questionner un peu plus. Qui était-elle ? D’où tenait-elle ce pouvoir ? Où a-t-elle obtenu son arme ? Pourquoi les Ashnardiens viendraient s’attaquer à une femme solitaire en pleine forêt ? Était-elle humaine ou louve, au départ ? Beaucoup de questions à poser, en effet.

En moins de deux minutes, le premier Ashnardien parvint à les rattraper. Serenos étant le plus lent des deux fuyards, c’est lui qui eut l’honneur d’engager le premier. Trois hommes se suivaient de près, donc il poussa le premier d’un bon coup de pied, l’envoyant rouler dans la neige avant de parer le coup du second. La neige glissante le fit trébucher, ce qui lui permit d’éviter de se prendre un coup de masse dans la tête et, par la même occasion, de frapper bien fort le tibia exposé de l’ennemi, qui hurla alors que son os se ploya vers l’arrière, brisé en deux. Serenos fit un croche-pied au second avant qu’il n’ait le temps de frapper de son épée et profita de son manque d’équilibre pour l’envoyer au sol, et se redresser lui-même. Un quatrième soldat se joignit à la mêlé, mais devant enjamber ou contourner les corps de ses camarades blessées, Serenos put les garder à distance respectable de son arme.

« Je… » débuta-t-il, s’interrompant pour parer un coup d’épée, puis faisant un bond vers l’arrière pour éviter la massue de l’autre. « J’aurais besoin de votre assistance, très chère ! J’ai les mains pleines ! »

Et sans les signes de main, impossible de faire de la magie. Enfin, si, mais aucun sort d’évocation, du moins.

Serenos I Aeslingr

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Re : Le froid de la guerre. - feat Serenos Sombrechant

Réponse 3 mardi 25 avril 2023, 17:14:44

« Bien visé. Un peu dévié, il faudra faire des progrès. »

Le Roi ne fit pas de répartie sur cette phrase, sentant qu’il aurait pu être perçu comme désobligeant, mais s’il avait joui de l’usage de ses deux bras, il aurait assurément pu faire mieux. Au moins, il avait fait mouche.

Heureusement, alors que Serenos tâchait de rester en vie avec les Ashnardiens qui lui fonçaient dessus, s’accumulant graduellement, jusqu’à ce qu’une énorme masse noire ne passe qu’à quelques centimètres de lui et s’empara de l’homme à la massue, le débarrassant de lui assez rapidement, soulevant cependant une forte bourrasque qui envoya de la poudreuse droit devant, aveuglant temporairement l’ennemi et permettant au Roi d’en décapiter un autre, flanquant un coup de botte dans le troisième, se donnant enfin un peu d’espace pour respirer et reprendre le rythme, avant de remarquer un mouvement près d’un arbre ; l’homme que la louve avait éjecté se redressait sur ses pieds, mais Serenos ne comptait pas lui laisser l’opportunité de revenir dans la mêlée. Plantant son épée dans le buste du soldat aveuglé, il tira un couteau de lancer à sa ceinture et, avec une force notable, le lança droit vers l’homme. Le projectile s’enfonca dans l’œil droit de l’homme et continua son chemin jusque dans sa cervelle, la force de projection entrainant le soldat vers l’arrière. Il s’effondra contre l’arbre.

Serenos souffla doucement, remarquant par la même occasion que sa partenaire de combat avait maintenant une excroissance qu’elle ne possédait pas auparavant. Serenos grogna et attendit que la garde de l’épée soit dans sa direction pour l’arracher d’un coup sec, libérant la jeune femme de cet épine avant de la planter dans la gorge d’un autre Ashnardien qui semblait avoir pris ce moment comme un d’inattention, et il tomba vers l’arrière, émettant des gargouillis.

Alors que les troupes commençaient à rejoindre le duo, un hurlement de panique s’éleva à l’arrière ; les Nexusiens étaient déjà sur eux ! Pris à revers et incapable de s’organiser, les forces Ashnardiennes étaient tranquillement dévorées par la troupe de choc, et Serenos se contenta de continuer sa retraite, lentement. Après un moment de combat, car il n’y avait qu’une trentaine d’hommes et le duo en avait déjà tués quelques-uns, il ne restait de leurs poursuivants qu’un groupe de cadavres sanguinolents au sol et quelques survivants qui, perforés et blessés, ne tarderaient pas à suivre leurs comparses dans les ténèbres.

« Vous en avez mis, du temps, » grommela le Roi en rengainant son épée.

« Pardon, sire, » s’excusa le capitaine. « Nous avons été ralentis par un autre groupe, plus gros. Le lieutenant-général, cependant, vous serez heureux de l’apprendre, a été vue en train de battre en retraite. Je crois que la tempête et le froid l’ont forcé à reconsidérer. »

Il indiqua alors la louve du menton.

« Un nouveau membre de votre ménagerie ? »

« Je suggère de contrôler vos élans d’esprit, capitaine, elle pourrait vous arracher la tête d’un coup de dents pour votre affront, et je ne crois pas que j’en ferai un cas de conscience. »

Devant l’intransigeance du Roi, le capitaine jugea plus prudent, heureusement pour lui, de faire demi-tour.

Le souverain de Meisa se tourna alors vers la louve et lui tendit son bras nouvellement guéri. Considérant qu’elle était sous cette forme depuis un moment, et supposant, peut-être à tort, qu’il n’était pas aisé de la conserver, il se prépara à l’accueillir dans ce cas. Se rappelant des vêtements qu’il avait vu au sol, le Roi débrocha sa cape de voyage de ses épaules et l’ouvrit bien grand pour l’accueillir. Le vêtement était très chaud, mais légèrement poisseux de sang. Au moins, il lui éviterait de se geler ces lieux.

« Venez-là, » l’invita-t-il. « Et montrez-moi votre blessure, je vais la désinfecter. »

Il n’y avait pas beaucoup de méthodes pour désinfecter une plaie. Soit un magicien se contentait de purger le sang infecté et nettoyer la blessure à l’eau pure, ou alors un guérisseur pouvait utiliser des plantes dont la sève contenait de petits organismes qui lutteraient contre l’infection et les bactéries. Les armes des Ashnardiens faisaient beaucoup de victimes, et il le frapperait comme étonnant que celui ayant utilisé cette arme l’ait lavée entre deux victimes.

Alors que le Roi attendait qu’elle refuse ou coopère, il lui parla.

« Je suis Serenos I Aeslingr. Vous pouvez m’appeler Serenos. »

Il ne s’affubla pas du titre de ‘roi’, sachant que certaines personnes n’étaient pas nécessairement confortable avec les personnages de la noblesse et encore moins de la royauté. Bien qu’elle avait dû comprendre par le contexte, si elle avait écouté le capitaine parler.

Si elle lui permettait de désinfecter la plaie, le Roi se penchera derrière elle pour étudier la blessure, puis agrippera un peu de plante verte qu’il portait dans une besace, la portant à ses lèvres pour la mâchouiller et l’humidifier, la transformant en pâte molle dans sa bouche, avant de prendre la petite boule de pâte ainsi formée et de l’enfoncer dans la plaie, l’étendant sur toute l’ouverture histoire de l’empêcher de s’infecter. Si elle refusait le traitement, bien sûr, il ne l’y obligea pas, bien qu’il insistât pour qu’elle porte au moins la cape pour se garder au chaud. Sa cape rouge était bien jolie, mais elle ne pouvait sûrement pas la garder au chaud, bien qu’il n’en sache absolument rien.

« Si vous avez un village ou une maison dans les environs, je vous y raccompagne. Il est possible que d’autres Ashnardiens rôdent dans la forêt, et je ne crois pas qu’il soit bon pour vous de rentrer seule. »

Somme toute, il parlait logiquement, mais malgré le combat, elle n’avait pas vraiment de raisons de lui faire confiance. Rien ne lui disait que cet homme était honnête, après tout.

Serenos I Aeslingr

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Re : Le froid de la guerre. - feat Serenos Sombrechant

Réponse 4 lundi 22 mai 2023, 22:46:18

Alors la jeune femme se nommait Chaperon. Visiblement, elle avait également un esprit matériel nommé Loup. Comment elle l’avait acquis, il ne pouvait que l’imaginer, et ce n’était pas quelque chose qu’il s’attendait à ce qu’elle divulgue librement.

Elle lui expliqua alors que l’arrivée des Ashnardiens s’était déroulée beaucoup plus tôt que les éclaireurs nexusiens l’avaient laissé entendre. Foutue désorganisation. Mais depuis la disparition de la Reine de Nexus, il était normal que la plupart de la nobilité soit en émoi, car n’ayant personne pour les diriger, il fallait trouver des moyens de compenser ce vide dans la chaine de commandes. Cependant, ce processus prenait tellement de temps que, comme toujours, le peuple devait en souffrir. Le Roi aurait voulu la motiver, lui assurer que malgré les apparences, le gouvernement ne leur avait pas tourné le dos, mais il se ravisa ; d’une parce que cela n’était pas la vérité, bien qu’il ne doutât pas un instant que les nobles de Nexus trouveraient une excuse ou une autre pour justifier leur échec, et de deux parce que la jeune femme n’en avait visiblement pas besoin ; elle semblait s’être résignée au fait que les siens devaient simplement se reposer sur leur propre intelligence pour se sortir du pétrin.

« Nous avons convenu qu’on devrait se regrouper dans trois jours à un point collectif. Si je ne me présente pas ce soir, personne ne devrait s'inquiéter. »

Il ne savait pas si cela était par indifférence ou par confiance, mais étant pessimiste de nature, il ressentit un peu de mécontentement à cette déclaration. Les gens possédant un talent, qu’il soit naturel ou non, avaient, après tout, la fâcheuse tendance à se faire ostraciser par leurs pairs. N’y avait-il rien de plus naturel que de s’aliéner les personnes exceptionnelles ?

Elle déclara qu’elle allait les guider jusqu’à sa maison, et que ce voyage allait prendre près d’une heure. Le Roi nota, en même temps qu’elle, que la jeune femme n’irait pas bien loin sans vêtements de plus, et à son regard, il devina qu’elle risquait de le frapper s’il osait lui proposer son assistance directe. Il opta donc pour la seconde meilleure idée, et se tourna vers les cadavres des soldats qui juchaient le sol, gisant dans leur sang qui gelait déjà. Le souverain de Meisa les examina un par un, avant de s’approcher d’un d’entre eux et de lui arracher une botte du pied gauche, avant de chercher le pied droit. Celui-ci était à quelques mètres plus loin, probablement entraîné par les combats. Il se pencha et, à son tour, retira la botte dans lequel il était toujours glissé, et jeta négligemment le pied au sol avant de revenir vers le Chaperon.

« Ne bougez pas, » lui intima-t-il d’un ton calme mais sans autorité ; il n’était pas son patron.

Il mit un genou en terre puis retira le gant couvrant sa main gauche et posa le bout de l’index sur le pied droit de la demoiselle et décrit de petits mouvements sur son pied, avant de refaire de même avec l’autre. Bien vite, les pieds de Chaperon cessèrent de s’engourdir et une chaleur bienveillante se répandit du bout de ses orteils jusqu’à ses genoux. Le Roi lui passa alors les bottes aux pieds. Heureusement, le cuir et la fourrure devrait suffire à lui éviter des blessures.

Il aurait pu lui proposer de prendre les vêtements des morts pour se couvrir, mais quelque chose lui disait qu’il valait mieux ne pas tenter le diable. Détrousser des morts était l’un des quelques tabous qui risquait d’attirer l’attention des esprits, et Serenos n’y tenait pas particulièrement. Les bottes étaient une absolue nécessité. Pour le reste, elle avait sa cape, qui avait été conçu pour les hivers des Terres du Nord d’Ayshanra, donc amplement suffisante pour la garder au chaud.

Le duo s’enfonça alors dans les bois, s’éloignant peu à peu des combats. Serenos aurait pû reprendre les commandes des opérations, mais dans son état, il craignait être plus encombrant qu’utile, et donc il ne ressentait aucune culpabilité à laisser les militaires Nexusiens faire leur boulot. Malgré qu’il soit comparativement plus fort et plus habile que le commun des mortels, en partie dû à son entraînement et, majoritairement, de la magie, il y avait un tel manque de forces telluriques sur le continent que ses capacités en pâtissaient, et donc il devenait plus vulnérable.

La marche était laborieuse, mais au moins, il semblait que le sort leur épargnait ses embûches, car rien ne se mit en travers de leur chemin. Le silence, cependant, devenait de plus en plus lourd à chaque minute qui passait, comme un malaise grandissant qui n’allait que s’aggraver.

Finalement, il prit la parole.

« Est-ce que vous êtes toujours seule comme ça ? Pas de parent, d’ami ou d’amant ? »

Question qui pouvait être un peu malvenue, considérant qu’ils ne se connaissaient que depuis quelques minutes, mais relativement pertinente ; les gens célibataires étaient relativement rares chez les gens de la campagne. Que ce soit en matière de mariage arrangé, de convenance ou de circonstances, le Roi avait ouï dire que les gens du peuple cherchaient à s’arranger entre eux pour leur survie, et que cette survie était incidemment plus aisée lorsqu’on partageait les tâches.

Il s’arrêta devant une petite rivière, jetant un coup d’œil à droite puis à gauche, cherchant une structure pour traverser, avant d’hausser des épaules, soupirer et lever une main. L’eau s’arrêta net de circuler sur la droite, comme si elle venait de se heurter à un barrage. Il fit signe à la jeune femme de passer d’abord, et de passer vite, car plus il retiendrait le court d’eau, plus celui-ci allait inonder les environs. Une fois passés, il baissa le bras et l’eau déferla de nouveau dans son lit, déferlant à toute vitesse vers le bas de la montagne glacée.

Le Roi ajusta sa veste sur son dos, avant de reprendre la route, suivant Chaperon comme une ombre, marquant au possible quelques points de repère. Après tout, s’il devait faire une retraite soudaine, ne serait-ce que parce que ses concitoyens se prenaient d’une envie soudaine de tirer fourches et torches à la vue d’un étranger, il préférait pouvoir retrouver aisément son chemin.


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