Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Ce que disent les mauvaises langues (One-Shot - PV)

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Takezo O. Mamoru

Humain(e)

Aaah… Eunyee.

Il est 15h20 et les cours vont bientôt se terminer. Tant mieux pour moi, ça fait déjà bien longtemps que j’ai la tête pleine et que je n’écoute plus rien à notre cours de japonais avancé. Dans un coin de la classe, l’air à moitié endormi, je finis presque par sombrer, avachi, le menton posé sur une main, à ne plus regarder qu’elle. Cette jolie brune, discrète, mais sur qui tous les regards sont braqués, jour après jour… C’est Eunyee.

Arrivée en cours d’année, il y a quelques mois de ça, elle n’est, comme moi, pas d’ici. Pour tout le monde, c’est encore une nouvelle, comme moi. Enfin, pas comme moi. On doit avoir le même âge, mais il paraît qu’elle a déjà tant vu. Originaire de Corée, elle est ici pour un échange scolaire, censé durer jusqu’à la fin de l’année, au moins.

J’aimerais bien qu’elle reste. Mais il paraît aussi qu’elle a fait ça souvent, et plusieurs fois. Les États-Unis, l’Europe… elle vient à peine de fêter ses 18 ans et elle a déjà fait le tour du monde. Ça semble incroyable. C’est peut-être ça qui la rend si… « mature ». J’sais pas.

J’saurais pas mettre de mot là-dessus. C’est sûrement la plus belle fille du lycée, peut-être même du monde, mais à la différence de toutes les autres pestes d’ici, jamais elle n’en fait cas. Discrète je disais, elle l’est. Jamais un mot plus haut que l’autre, jamais elle ne se moque, comme le font les autres. Au contraire, même, il lui est même arrivé de me sourire en me saluant… je crois. Enfin j’suis pas sûr qu’elle s’adressait à moi. Mais elle a un beau sourire. Et… elle a l’air gentille. Elle est incroyable. Et très intelligente, aussi. Elle ne joue pas les madame je-sais-tout, mais tout le monde sait qu’elle a les meilleures notes presque partout, tout le temps. En langue, surtout. C’est fou, tous nos cours, sauf l’anglais bien sûr, sont dispensés en japonais… dans une langue qui n’est pas la sienne, et pourtant, elle cartonne quand même.

Pour toutes ces raisons, Eunyee est incroyable.
Et forcément, ça attise la jalousie. Aussi populaire soit-elle, c’est pas compliqué de remarquer comme la plupart des filles la regardent, quand bien même elle ne leur dit rien, ou ne leur a rien fait. Si elle le voulait, elle pourrait avoir tous les garçons à ses pieds et ça, elles le savent bien. C’est sans doute pour ça qu’elles lui en veulent. Et c’est peut-être pour ça qu’on raconte toute ces choses sur elle.

C’est pas facile d’être l’outsider. Et encore, elle, elle n’est jamais seule.

J’saurais pas dire quand ça avait commencé, de toute façon, on n’me dit jamais rien, à moi… mais si j’avais fini par en entendre parler, c’est sans doute que ça faisait un moment que le bruit courait.

Moi, je l’avais appris par Minoru, du club d’informatique, quand il était venu nous voir, très fier de lui. J’ignore comment la rumeur s’était propagée jusqu’à ce petit bonhomme grassouillet que j’avais dû tirer des griffes des loubards du bahut à de trop nombreuses reprises, mais c’était arrivé, et il nous avait tout raconté.

Celui-là même qui, un peu comme moi, désespérait de ne jamais perdre sa virginité, était venu à nous tout sourire, essoufflé et tout rouge, en sueur, pour nous raconter que, contre quelques billets, Eunyee avait fait sauter les boutons de son pantalon taille XXL pour lui tailler une pipe. Les garçons avaient fini par lui faire avouer que cela n’avait pas duré aussi longtemps qu’il avait voulu nous le faire croire, mais quand bien même les jours, puis les semaines passaient, il continuait de maintenir que c’était arrivé, qu’elle avait refusé qu’il enfile une capote et, qu’une fois fini, elle avait tout avalé.

Pour tout vous dire, j’avais vu rouge. J’avais vu rouge et je crois bien que j’avais failli lui sauter au cou. À lui, comme aux autres, qui s’étaient vite laissés convaincre et qui se demandaient déjà comment réunir les 20 000 yens qu’elle réclamait soi-disant en échange. Mais je ne l’avais pas fait.

Je ne l’avais pas fait et, évidemment, il y a trois jours, Sato et Maru étaient venus m’asticoter, tout aussi contents l’un que l’autre, pour m’annoncer que tout ça était vrai, qu’ils avaient beau être de véritables losers, obèses et mal-aimés de tous, ça ne les avait pas empêchés d’aller faire la queue comme les autres après les cours, dans la remise du gymnase. J’étais encore une fois en colère, furieux de les entendre dire des trucs pareils, alors qu’ils semblaient prendre un malin plaisir à me dire qu’elle avait pris une quinzaine de garçons dans sa bouche, tour à tour jusqu’à 18h environ, qu’ils avaient attendu en file indienne, mais que ça avait valu le coup, rien que pour voir l’état dans lequel elle était quand le dernier s’était pointé, dans ce qui ressemblait plus à un bukkake qu’autre chose…

Mais le problème, c’est qu’ils n’étaient pas les seuls à en parler. Peut-être que j’y prêtais plus attention depuis que j’étais au courant, mais ces derniers temps, j’avais l’impression que tous les garçons ne parlaient que de ça. Les mecs se cotisaient, parlaient d’emprunter de l’argent à leurs parents… d’aller la voir -enfin, je supposais que c’est d’elle qu’ils parlaient- tous les jours pendant une semaine après leur anniversaire…

J’étais furieux. En classe, rien ne semblait avoir changé. Peut-être Eunyee n’était-elle pas au courant de toutes ces rumeurs à son propos… ou peut-être qu’elle le savait, et le cachait. Si c’était le cas… Je ne pouvais imaginer comme ça devait être dur pour elle. J’étais en colère. Et pourtant… pourtant, il y avait aussi cette autre part de moi, le « moi » seul et encore novice, aux abonnés absents des plaisirs de la chair.

Tapant tout seul du pied, nerveusement dans mon coin, je ne pouvais la quitter des yeux, à ne savoir que faire. Cette fille était géniale, belle et gentille, juste incroyable. Ç’aurait été mentir que de dire qu’elle ne me plaisait pas… et que je n’avais pas envie d’elle, d’essayer. Mais rien de tout ça n’était vraiment moral. Pire encore, si tout ça n’était que d’immondes mensonges de racontars et de gens jaloux de cette fille si solaire, ce serait horrible pour elle. Et je m’en voudrais de faire ce que je m’apprêtais à faire.

La sonnerie retentit et je sortis comme d’un coup de ma torpeur, me levant brusquement, déjà sur le départ, mes affaires ramassées et déjà dans mon sac depuis quelques minutes. Dans une petite enveloppe que je serrais fortement de mes mains, tenaient non pas 20 000, mais 50 000 yens, que j’avais déduits de ma bourse pour le sport, sans rien dire à personne. C’était idiot, débile, nul… mais j’avais mis plus d’argent qu’il n’en fallait. Moi-même effrayé par mes… mensurations, j’avais toujours eu peur que… ça ne rentre nulle part, ou que, lorsqu’enfin j’aurais l’occasion de sauter le pas, une telle chose ferait aussitôt fuir l’élue du moment. C’était bête, mais je m’étais dit que… enfin, si c’était vrai, doubler la somme serait sans doute justifié.

Si tout cela était vrai, d’après les autres, les règles étaient simples : Eunyee nous touche, mais on ne la touche pas, elle ne fait pas de ristourne, ni de branlette pour moins cher. Elle suce, et c’est tout. 20 000 yens, elle pompe, avale et se prend en photo à côté du sexe vidé, pour ajouter le cliché à sa collection. Elle ne partage pas ses photos et il est interdit d’en prendre. Il faut lui remettre son téléphone avant.

Rien de bien compliqué, si ?
Debout devant mon bureau, j’inspire fort, tentant de trouver du courage, là où je ne savais même pas qu’il m’en manquait.

Nerveux, mais d’un pas rapide pour rester le plus discret possible, je m’empresse de contourner les tables, les unes après les autres, pour vite arriver jusqu’au bureau d’Eunyee. Je ne m’arrête qu’un instant à peine, tout hésitant, tandis qu’elle s’affaire à ranger son sac.

« Euuuh… »

Vivement, je dépose l’enveloppe sur son bureau. Sa tête remonte à peine que j’ai déjà peur de croiser son regard. Je me dérobe, fuyant, hésitant une autre seconde à peine… puis je tourne les talons.
Il est 15h30. Les cours sont finis. Je prends la fuite à toute allure, accélérant le pas dans les couloirs.

Merde ! Bon… et… et si tout cela était faux ?
Si tout cela était faux, alors tant pis. 50 000 yens, c’est pas grand-chose, à côté d’ô combien les gens d’ici auraient ruiné sa réputation. Je devrais même donner plus… ou… ou faire autre chose. Mais quoi ?

Ce soir-là, rentré chez moi bien plus rapidement que d’habitude, je ne pense plus qu’à ça, à elle, et à l’air con que j’aurais lorsqu’elle me demandera pourquoi je lui avait donné une telle somme. Étrangement, je bande. Beaucoup, et ça fait mal. Mais j’en fais rien, je suis bien trop préoccupé.

Je peine à m’endormir… et le lendemain, le réveil n’est pas plus simple.

Une bonne partie de la matinée, j’avance à tâtons, me fais discret, tout petit, si tant est que ce soit possible pour quelqu’un de ma taille. Je remercie les cieux, ou je ne sais quoi d’autre, pour ne pas avoir eu de cours en commun avec elle ce matin, toutefois, je sais déjà qu’il n’en sera pas de même toute la journée.

La boule au ventre, j’ai encore la tête ailleurs toute la journée durant, appréhendant la fin d’après-midi, et les nouveaux cours de langue.

14h, en salle d’anglais, je me presse encore pour passer entre tout le monde, croisant les doigts pour trouver un endroit où personne ne me remarquera.

Je m’assois dans le fond de la classe, sur une table pour deux restée libre. Je pose quand même mes affaires sur la seconde chaise, pour faire comprendre à quiconque que je souhaite rester seul. Le professeur entre.

Le cours va démarrer et… je souffle, soulagé de voir que je suis seul, dans mon coin de la classe. Dans le doute, je me dresse un peu pour regarder parmi toutes ces têtes qui dépassent… Je ne sais pas où est Eunyee.
« Modifié: samedi 01 avril 2023, 03:46:12 par Takezo O. Mamoru »
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Takezo O. Mamoru

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Re : Ce que disent les mauvaises langues (One-Shot - PV)

Réponse 1 dimanche 02 avril 2023, 15:46:46

Comme le reste de mes camarades, je me lève pour saluer quand entre Madame Kim, notre professeure d’anglais. Mais quand bien même celle-ci nous salue en retour, mon attention reste ailleurs, tandis que je balaye la pièce du regard.

Même si voir Eunyee avait toujours été un plaisir jusqu’ici, je devais bien m’avouer soulagé de ne pas la trouver aujourd’hui. J’aurais été bien trop gêné de devoir lui faire face comme de devoir répondre à ses interrogations. Toutefois, je ne pouvais m’empêcher d’imaginer le pire, finissant même par me demander si mon geste d’hier après-midi n’était pas à l’origine de son absence du jour.

Et si je l’avais déçue ? Et si elle était au courant de ces rumeurs à son propos, mais qu’elle n’en faisait rien, supportant encore tout ça tant bien que mal tant qu’elle était convaincue qu’il restait quelques personnes, comme moi peut-être, qui n’en croyaient pas un mot ? Et si j’avais tout fait foirer ?

Imaginer tout ça m’énerve déjà. J’ai l’impression d’être trop con… et je le suis sans doute. Sans un mot, je serre les poings, gardant pour moi cet horrible sentiment que j’ai d’être un parfait idiot.

Mais l’inattendu se produisant souvent, comme son nom l’indique, lorsque l’on s’y attend le moins, c’est évidemment lorsque je baisse totalement ma garde que l’on vient à frapper à la porte de la classe. Tout le monde s’est déjà rassît et la porte coulisse pour laisser entrevoir la tête désolée de celle que l’on n’attendait plus, Eunyee, accompagnée de Monsieur Yamato, venu s’excuser pour elle.

Comme c’est le cas souvent, son entrée fait sensation, déchaînant déjà les passions quand les yeux de tous viennent quitter Madame Kim pour se greffer à l’étonnante plastique de notre camarade, qui, au vu de ce qu’elle nous dévoile en ce décolleté plongeant qu’elle nous sert à tous en se baissant respectueusement, a sûrement dû être bénie par on-ne-sait quel dieu. Ou peut-être que c’est nous qui sommes bénis, pour la chance qu’on a de pouvoir voir ça. Eunyee est jeune, mais de toutes les femmes ici, c’est sûrement elle qui a les plus gros. Même parmi les professeures, il n’y en a pas une pour rivaliser avec ses décolletés. Bien sûr, beaucoup de filles racontent qu’elle rembourre ses soutien-gorges, qu’il est impossible qu’une asiatique en ait d’aussi gros, ou bien qu’ils sont faux, puisqu’il paraît que les coréens sont très friands de chirurgie esthétique, mais… sans être un expert, je serais prêt à mettre ma main à couper qu’ils sont tout ce qu’il y a de plus vrais. De ce que j’en sais en tout cas, quand ils ne le sont pas, ça se voit.

Sans doute ai-je rougi à cette simple idée, mais c’est pire encore quand Eunyee redresse subitement la tête, autorisée par Madame Kim à prendre place. Je fuis du regard pour ne pas avouer que, comme tous les autres, j’en ai encore profité pour mater ses seins, mais je vois bien que sa tête se tourne dans ma direction, et qu’elle s’approche, passant entre toutes ces autres tables déjà occupées.

Quel idiot je suis. Quitte à la fuir, j’aurais mieux fait d’aller me poser sur une table déjà prise, quand bien même il m’aurait fallu passer tout le cours à côté de quelqu’un que je ne supporte pas. La voilà de plus en plus  près et je n’ai plus vraiment le choix, je ne peux pas non plus faire semblant de ne pas l’avoir vue. Me tournant timidement vers elle, j’esquive du mieux possible ce magnifique sourire qu’elle m’assène. Au moins, je me rassure à cette idée : elle n’est pas fâchée après moi ?

Détournant le regard pour le porter sur mon sac qui prend toute la place sur cette chaise à côté de moi, je débarrasse le tout, fuyant tout eye contact qui pourrait m’être fatal.

« Ah ! Eu- Eunyee… salut ! »

Regardant droit devant moi et tentant de rester le plus stoïque possible, je dois avoir l’air d’avoir un balai dans le cul, c’est sûr. Quand bien même ça ne m’intéresse pas plus que ça, je fais mine d’être emballé plus qu’il n’en faut par ce que nous raconte Madame Kim pour ne pas avoir à la regarder. Rien que sentir son parfum est un supplice… Mon dieu ce qu’elle sent bon…

Encore pire ! Encore et toujours pire… elle m’adresse la parole. Bien sûr, elle est gentille, Eunyee… mais ça n’était jamais arrivé très souvent. Ce serait même un jour à marquer d’une pierre blanche ! Mais… qu’est-ce que je fais, du coup ? Je lui réponds ? J-j’évite la question ? Nerveusement, mon poignet, comme mes jambes, se met à trembler. Elle me cherchait hier ?

Je me tourne un peu, mais sans la regarder.

« A-ah ? Oui, ça va… et toi ? Je veux dire, tu vas bien ? Comme euh… comme t’était pas là, j’ai cru que t’étais malade, ou… hum… un truc comme ça. »

Sauvé par le gong, je ne réponds pas de suite à sa véritable question, interrompu par l’annonce bienvenue de Madame Kim, haussant le ton pour faire taire les chahuts habituels. À propos d’Eunyee et de ce qu’elle pouvait bien faire avec Monsieur Yamato, pour la plupart, si l’on tend l’oreille. Tss.

J’ai quand même un petit mouvement de recul, surpris, me trouvant bien embêté par ce que je crois avoir entendu. Un… travail en groupe ? Avec Eunyee ? De mieux en mieux… Et ça, comment j’allais bien pouvoir y échapper, hein ? Peut-être que Madame Kim accepterait que je fasse ce travail seul ? Non, impossible. J’suis bien trop nul en anglais, et Eunyee, elle, est trop forte… à tous les coups, elle me dirait que c’est une occasion parfaite pour progresser. C’est même sûr, je sens le coup venir.

Ou bien… je fais semblant d’être malade ?
Raaah, c’est l’enfer ! Eunyee est vraiment gentille, en plus d’être intelligente et super canon. C’est pas comme si on avait tous les jours une occasion de passer un peu de temps avec elle. Elle m’avait rien fait en plus… au contraire, et c’est bien la seule. Ce serait pas cool de la planter comme ça. Elle devait se donner tellement de mal pour avoir des notes comme ça dans toutes les matières…

Pfioouuuuuu… Si j’étais un train à vapeur, je serais sûrement sur le point d’exploser, à force de faire fumer à fond toutes les turbines. C’est un calvaire.

Mais vite, le silence se fait et… j’ai pas trop d’autre choix. C’est pas comme si je pouvais faire semblant de ne pas l’avoir entendue, elle est… plus près de moi qu’elle ne l’a jamais été.

Madame Kim commence à donner les réponses des exercices de la veille et j’peux pas non plus faire semblant de trop m’y intéresser. J’écoute, mais ça doit bien se voir sur ma feuille que pas la moitié de mes réponses ne sont bonnes et que j’y comprends finalement pas grand-chose… J’aurais eu envie de pousser un grand soupir, là maintenant…

« Hum… tu me cherchais ? Hier ? »

L’air embêté, je fuyais encore son regard, qui posé sur moi, me semblait peser une tonne. Mes yeux virevoltaient sur l’exercice d’anglais, c’était la panique.

« J-j’ai rien fait… enfin, j’ai rien dit. De… de c’que tu penses, euh… enfin… de quoi on parle, déjà ? »
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Takezo O. Mamoru

Humain(e)

Re : Ce que disent les mauvaises langues (One-Shot - PV)

Réponse 2 mardi 04 avril 2023, 02:11:34

J’étais nerveux. Vraiment, vraiment nerveux.
Eunyee m’intimidait un peu. Elle était si près !

Il ne lui faut pas longtemps pour s’installer et disposer très proprement toutes ses affaires : trousse, cahiers, stylos, tout est parfaitement aligné, méticuleusement. Rien ne dépasse. Elle fait vraiment tout bien, Eunyee.

Alors qu’elle gigote à droite à gauche pour tout sortir de son sac, je n’ose même plus me tourner vers elle, de peur de lui faire face de nouveau. Et… pourtant j’en ai envie. Le sucre de son parfum m’enivre comme ces rebonds incessants que capte le coin de mon œil, dans sa vision périphérique. Mince alors, aujourd’hui… elle avait vraiment fait fort.

Bien sûr, Eunyee portait souvent des décolletés, mais aujourd’hui, aujourd’hui…

Je me redresse d’un coup sur ma chaise, l’échine comme prise d’un énorme frisson dès lors qu’elle rouvre la bouche. Elle me raconte ce qui l’avait retardée et fait vite fuir ces images qui me traversaient l’esprit et qui me minaient le moral, la mettant en scène avec le vieux Yamato. Dieu merci, c’était un cauchemar !

Mais aussitôt soulagé, aussitôt piqué au vif !
Je manque presque de m’étrangler à sa question, me mettant à rougir de gêne, avant qu’elle n’interrompe là encore mes pensées en me donnant un petit coup de coude. Les joues gonflées, j’évitais de lâcher ce souffle de surprise sur l’instant, de peur de trop attirer sur nous l’attention de madame Kim.

Puis doucement, j’expire. Je tente tant bien que mal d’esquisser un sourire amusé pour faire semblant de rien tandis qu’Eunyee ricane de sa petite voix claire. Je ne me tourne pas non plus… encore bien trop gêné. Est-ce qu’elle m’avait manqué ??! Aaaah ! Au secours.

« Haha… non non… d-du tout… c’est, c’est juste que… j’veux dire oui. Si tu en avais eu besoin, j’aurais pu prendre les devoirs et… les donner à notre délégué pour toi. »

Ma voix porte trop et je m’en rends sans doute compte qu’au dernier moment. Madame Kim n’arrête pas de nous surveiller du coin de l’œil, ça me met encore plus mal à l’aise. Je fais ce que je peux pour parler à voix basse, mais c’est pas si facile.

Je tourne légèrement la tête, mais à peine seulement, quand j’ai là l’impression que le temps s’arrête. Les sourcils froncés, Eunyee a sans doute remarqué comme madame Kim nous suit de près tous les deux. Enfin, moi surtout… Les yeux rivés sur ma copie, ses deux prunelles claires semblent afficher un air si profond, si concentré. Elle a l’air tellement sérieuse, d’un coup. C’est incroyable ce qu’elle est belle.

Je n’ose pas baisser les yeux. Malgré la toute puissance de la gravité, qui m’attire à regarder ce qui se devine un peu flou dans mon regard, là, juste en dessous de son cou… J’aurais trop peur qu’elle me voit faire, quand bien même, après l’avoir vu se pencher tout à l’heure… j’ai très envie de les regarder. Ils sont juste là.

J’ai la bouche sèche et du mal à avaler. Sa petite langue pend à peine tout contre la pointe de son crayon que je sens mon coeur battre la chamade. En plus de ça… j’ai peur de ce qu’elle va dire. Eunyee voulait me parler ?

D’un simple revers de la main, elle abandonne, me soulageant de ce poids qui m’écrase pour tracer un trait sur ma feuille. Heureusement pour moi, elle me tire de mes pensées comme des mes appréhensions, son geste me forçant à regarder ce qu’elle fait.

« Ah ! O-oui… t’as raison… »

Pour me changer les idées, je décide de la mimer et de tenter, au moins, de me concentrer un peu sur ce qu’elle me raconte. Elle ne cesse de barrer des choses dans un coin puis dans l’autre, mais c’est comme si je n’entendais rien à ce qu’elle pouvait bien me raconter. Je n’arrive pas à penser à autre chose qu’à cette fichue enveloppe que j’avais déposée sur son bureau hier…

Faussement, les yeux ancrés sur cette feuille, j’acquiesce seulement.

« H-hum hum. D’accord. Merci… »

Mais je me redresse presque d’un coup, les muscles de tout mon dos se serrant vivement. Eunyee s’était approchée, encore, doucement… mais avait fini plus brusquement, en posant son épaule contre la mienne. Je n’osais même plus respirer.

Doucement, tout doucement, elle penche, puis fait glisser la feuille dans sa direction. Je devine du coin de l’œil l’énorme masse qu’elle vient de presser sur mon coin de la table, mais n’ose regarder… La feuille se tire et la réponse qu’elle venait de barrer, sur laquelle mes yeux s’étaient posés, se tire avec elle, glisse lentement. J’essaye de me rattraper à autre chose. À… un autre mot, peut-être ?

Mes yeux s’écarquillent quand je comprends qu’il n’y a rien d’autre à quoi se raccrocher, sinon l’inévitable. M’étant tourné pour suivre le parcours de ma copie, je la regarde glisser longuement, jusqu’à ce que mes yeux se posent enfin sur ses seins. Écrasés sur la table, étirant le tissu de son petit top rose, ils ont l’air encore plus gros… c’est tellement…

Je déglutis, mais reste bien incapable d’en décrocher la seconde suivante.

« Hm-hm… »

À ce moment-là, je n’écoute plus qu’à moitié.
L’enveloppe que je lui ai donnée hier…

« Qu-quoi ? »

Il me faut une seconde de plus pour rassembler dans ma tête les petites pièces du puzzle et pour comprendre qu’elle me faisait seulement faire mon exercice. Enfin… qu’elle faisait passer sa question pour ça, en tout cas.

« J-je… eh bien. I… I don’t know ? »

Quand bien même je donnerai le meilleur de moi-même, j’étais pas convaincu de pouvoir m’en sortir en anglais. Je l’étais déjà pas de le faire dans ma langue maternelle, alors… pourquoi essayer ?
Inspirant un grand coup, le regard de nouveau fuyant, je baissais encore un peu le ton, l’air quelque peu solennel.

« Eunyee, euh… je sais pas comment on dit. J-je sais pas. Je l’ai juste trouvée sous ton bureau alors j’ai… j’ai pensé que tu l’avais fait tomber en rangeant tes affaires. »

Crispé, les mains sur mes cuisses, je la guettait du coin de l’œil, attendant de voir sa réaction. C’était jamais bien beau de mentir, mais j’espérais quand même qu’elle me croirait.

Le son de la règle en bois de madame Kim frappant le tableau noir me fait sursauter tant je suis nerveux. Nos dix minutes de correction étant terminées, il est maintenant l’heure des travaux pratiques !
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Takezo O. Mamoru

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Re : Ce que disent les mauvaises langues (One-Shot - PV)

Réponse 3 mercredi 05 avril 2023, 14:34:40

« Bien, mettez-vous deux par deux avec votre voisin de table et choisissez un film. Vous avez jusqu’à la fin de l’heure pour imaginer une scène de votre choix et pour en imaginer les dialogues. Soyez créatifs. Et… en anglais, s’il vous plaît. N’en profitez pas pour bavarder. »

Après cette annonce, madame Kim était retournée s’asseoir à son bureau pour vaquer au reste de ses occupations. Sortant et allumant son ordi sur la table, tout laissait à croire que nous proposer un tel exercice l’arrangeait bien. Peut-être avait-elle beaucoup de travail en retard, des devoirs d’autres classes à corriger, ou bien avait-elle seulement envie d’un peu de calme et d’un moment pour elle… quoiqu’il en soit, les voix se haussèrent toutes d’un coup, comme le bruit des chaises qui bougeaient ça et là. Certains changeaient de place, d’autres, comme Eunyee et moi, ne bougeaient pas… mais surtout, le bruit emplit vite la profonde salle de classe. Tous, pour la plupart, avaient du mal à trouver un film sur lequel s’arrêter et se chamaillaient déjà, à propos du meilleur film qu’ils avaient vu récemment.

Mais bien derrière, par-delà de l’agitation chaotique qui régna quelques minutes durant, l’ambiance restait plus calme et… pesante. La petite voix interrogatrice d’Eunyee résonnait fort dans ma tête, tandis que, je le devinais… elle feignait complètement l’étonnement. À vrai dire, son ton ne trompait pas vraiment et je me pris même à craindre un instant qu’elle ne fasse tout ça que pour se moquer de moi.

Les mains toujours serrées, agrippées sur mes cuisses, je restais stoïque, droit comme un piquet alors que j’avais la sensation d’être soumis à un véritable interrogatoire.

« Ah… d-désolé… j’étais en retard. Pour mon cours de judo, tu sais… ? »

Faux.
Depuis l’obtention de mon dernier grade, à la saison dernière, j’étais passé aux cours pour adultes et n’avais désormais plus de cours le mercredi soir. Mais ça, à moins de s’y intéresser de près, Eunyee n’avait aucun moyen de le savoir, n’est-ce pas ?

Je ne bouge plus, je tremble. C’est vraiment de la torture. Eunyee se colle davantage, pressant son épaule tout contre moi comme si elle allait me tomber dessus, de tout son poids. Bien sûr je reste solide et droit, mais pourtant je meurs d’envie de bondir vers l’arrière, avant que mon coeur n’explose en morceaux. Du coin de l’œil, quand bien même j’évite encore de lui faire face, je ne peux ne pas remarquer comme ses seins ne prennent désormais plus appui sur la table, mais se trouvent maintenant complètement posés dessus. Je ne regarde pas, mais je le vois bien, comme le tissu tire pour rendre son décolleté plus large et plus profond encore. Ces deux masses énormes et rondes qui roulent et bougent en direction de ma table alors qu’elle se rapproche…

Puis je frémis, me raidissant encore plus, si tant est que cela soit possible, quand je sens sa main passer derrière la mienne, bien au-dessus de mon genou. Ses ongles crissent et griffent doucement contre mon jean, montant très lentement alors que sa tête s’agite dans ma direction. Je n’ose même plus battre un cil, ni respirer là encore.

Sa petite voix se fait plus discrète, mais aussi plus mielleuse… plus… chaude. Je sens son souffle dans mon cou, vois son cahier se lever encore un peu plus pour nous cacher aux yeux du reste de la classe, comme de madame Kim…

Sur le point de devenir complètement fou, mort de trouille, je ne suis même pas capable d’aligner le moindre mot tant je ne sais pas quoi lui dire. La paume de sa main glisse, remonte lentement puis se relève, pour effleurer ma braguette. Je ne sais plus quoi penser. J’ai chaud. Peut-être que toutes ces rumeurs disent vrai… ou peut-être qu’elle se moque de moi et qu’elle s’apprête à déchaîner toute sa colère…

« Ben… »

Hésitant, mon visage se tourne timidement en direction du sien. De ma hauteur, j’ai une vue bien trop plongeante sur ses seins pour ne pas me perdre à les regarder. J’ai beaucoup trop de mal à la regarder dans les yeux…

« C’est que… tu… tu vois Minoru ? Du club d’informatique ? Et Sato… et Maru, aussi… »

Non. Non, non, non et non. Comment je pouvais lui dire ça ? Rien que d’y penser, j’en étais malade, les dents serrées. Je ne pouvais pas lui balancer ça de but en blanc et lui raconter ce que eux m’avaient raconté ! Ces trois-là auraient tout fait pour se faire mousser, surtout concernant un sujet comme celui-là. Ils ne pouvaient pas dire vrai ! Encore moins avec Eunyee !

Croisant malencontreusement son regard, je me tournais vivement pour croiser celui, désapprobateur, de madame Kim qui, fort heureusement, retourna vite à son ordinateur. Mes mains, elles, se serraient plus fort à mes genoux. Je ne savais vraiment pas quoi lui répondre, ni comment me sortir d’une situation pareille…

Baissant les yeux, je finissais par desserrer doucement la pression. Observant comme la petite main d’Eunyee se tenait tout près de ma braguette, je déglutissais difficilement. C’était… effrayant… mais pas si désagréable de la sentir ici. Mes narines s’emplissaient encore plus de son parfum… je crus défaillir.

« L-les… les autres racontent beaucoup de choses sur toi. Des choses pas sympas… e-et… et je pense pas ça, hein. C’est juste que… Tout le monde en parle et… je voulais prouver qu’ils avaient tort. »

Ému, mais surtout gêné d’avouer une part si importante de la vérité, je tournais mon regard vers l’autre côté, vers la fenêtre, l’extérieur. Je prenais une faible inspiration, puis me tournais de nouveau, vers elle, sans pour autant parvenir à la regarder droit dans les yeux.

« J’aurais pas dû… j’suis désolé. T’es une fille vachement cool et… t’es toujours gentille avec tout le monde… »

Derrière le cahier, je soufflais.
Je savais plus quoi dire, ou comment le dire.
Dans les vestiaires (NSFW)
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L = 38 ⌀ = 8
Aïe aïe äie


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