Afin de renforcer les effectifs, Suzumebachi a été transférée à une unité qui se charge des prises d’otages. Ce matin-là, elle écoute la radio dans son véhicule de fonction. Une ligue de terroristes a kidnappé un groupe de personnes dans une banque. Sa partenaire, une fille nommée Natsumi, lui dit que les terroristes exigent que le gouvernement libère un groupe de prisonniers politiques.
Les terroristes avaient déjà tué un flic qui tentait de les arrêter et le quartier était dans le chaos. Les stations de télévision et de radio se sont rapidement emparées de l’affaire et l’évènement fut surmédiatisé rendant l’approche encore plus difficile. Lorsqu'elle arriva sur les lieux, Suzu fut invitée à se rendre au briefing de la manœuvre à suivre pour libérer les otages et neutraliser les forcenés. Le briefing a eu lieu dans un grand bâtiment, à côté de la banque où les terroristes avaient retenu leurs otages.
Il y avait d'autres flics là-bas, mais le briefing était dirigé par la meilleure flic, qui s'est présenté comme l'inspectrice Tyler. Les jeunes femmes furent dispatchées et Suzu se retrouva avec Natsumi à l’avant. L’assaut fut enfin donné. La police a chargé avec des tirs de pistolets paralysants. Les terroristes ont été neutralisés et les otages ont tous été secourus.
La police trouva un petit arsenal d'armes. Les terroristes avaient prévu de se défendre avec des grenades mais ils n'eurent pas le temps de s'en servir tant l'assaut fut rapide. Suzumebachi émit un avis sur le fait que tout c’était un peu trop bien passé. On balaya son idée rapidement, l’action avait été mené par des « hommes » et cela justifiait leur défaite. Pourtant, Suzumebachi ne partageait pas cette philosophie mais ne souhaitant pas se montrer anormale par rapport à ses collègues dut taire sa vision.
Ce fut bien plus tard, alors que Suzu et Natsumi rentraient au poste que les choses se compliquèrent. Cette dernière s’effondra au sol. Suzu se chargea de l’emmener à l’hôpital où sa collègue fut prise en charge. Après quelques heures à patienter dans la salle d’attente, on lui annonça que Natsumi était transférée ailleurs sans pour autant lui révéler où. Evidemment, ce n’était pas ça qui allait arrêter la jeune femme qui se servit de son nav-ordinateur qu’elle avait conservé de son monde natal pour pirater les données de l’hôpital. Elle apprit que sa collègue avait été transférée dans un laboratoire.
Les laboratoires EVO avaient été connus par le passé. Cela avait été une station de recherche du gouvernement Tehkan et ils avaient effectués des recherches sur l'évolution de la vie, mais avaient perdu tout intérêt (et investisseurs) et avaient laissé l'endroit tomber en ruine. Intriguée, elle décida de mener une enquête en solitaire et se rendit audit labo. Elle infiltra le building et avec la discrétion qui sied à un agent secret elle progressa dans le bâtiment jusqu’à se retrouver dans une pièce où Natsumi était allongée. Sanglée et intubée la pauvre fille était dans un état qui semblait comateux.
Les lieux qui pourtant auraient dû être vide étaient bien équipés. Suzu n’y connaissaient pas grand-chose en médecine mais lorsqu’elle voyait du beau matos, elle ne pouvait pas le nier et ce qu’elle avait sous les yeux était du très beau matos.
- Nous nous doutions que vous ne métriez pas trop de temps pour nous trouver, félicitation !
Suzumebachi se retourna surprise. Rien n’allait dans ce qu’il se passait. S’était-elle fait piéger ? A n’en point douter. Suzumebachi dégaina son arme et la pointa sur la laborantine.
- Qui êtes-vous et surtout, que faite vous ici avec Natsumi ?
La jeune scientifique ne se démonta pas pour autant et avança tranquillement vers son bureau.
- Mon nom est Docteur Stéphanie Harding. Je suis le…médecin de votre amie. Lorsqu’elle est arrivée à l’hôpital, ses analyses de sang ont révélés une anomalie et un protocole a été déclenché. Votre amie à été infectée par du sang de Formiens. Il semblerait que les gènes donnés par ces créatures aliens essayent de fusionner avec les siens.
- Qu’est-ce que vous racontez ! Comment Natsumi aurait elle été infectée, elle n’a jamais été sur le terrain…
- Une injection au niveau du cou, elle a une marque typique. Quand et par qui…nous ne savons pas. Ce que nous savons cependant, c’est que votre amie à besoin d’être traitée si on ne veut pas qu’elle se transforme en ces choses. Et on ne veut pas ça, n’est-ce pas ?
Suzu nia de la tête et baissa son arme invitant la scientifique à reprendre son discours.
- Nous savons comment faire mais il nous faut un spécimen Formiens vivant afin de créer un antidote à partir de ses cellules souches. Malheureusement…nous n’en n’avons plus. C’est pourquoi vous tombé à pique. De ce que je connais du dossier de votre collègue, vous êtes sa partenaire et vous avez un palmarès impressionnant. Vous êtes donc parfaite pour nous trouver un joli Formien.
- Je vous demande pardon ? C’est…ridicule ! Premièrement, je ne sais pas comment en trouver un et deuxièmement…je ne vois pas comment ramener une de ses choses ici vivantes sans m’attirer les foudres de l’armée.
- Sachez que les Formiens prennent différentes formes. Ceux que vous connaissez et qui font peur à la population sont des guerriers. Ils sont gros, grands et très forts. Mais il y a aussi de tout petits spécimens, à peine plus gros que votre poing. Ils ont les mêmes cellules que les gros mais ont l’avantage d’être discrets et idiots. Ce sont des genres de majordomes de fourmilières. Quant à savoir où les trouver ce n’est pas de votre expertise mais de la sienne !
Avant même que Suzu ne proteste, la scientifique utilisa son oreillette et demanda à quelqu’un de faire venir une autre jeune femme. Quand celle-ci entra, Suzu l’observa un peu. Elle était assez grande et mince mais la musculature qu’elle arborait ne trompait pas et montra qu’elle était loin d’être le genre à faire de la broderie à longueur de journée.
- Je vous présente votre nouvelle amie. Elle sera votre guide pour cette mission. C’est une chasseuse expérimenté si on en croit son CV. Je suis certaine que vous vous en sortirez à merveille.
Suzumebachi resta cois un moment. Tout était trop lisse, trop parfais. Les pièces du puzzle s’emboitaient parfaitement les unes après les autres. La jeune femme restait sur ses gardes et avait envie de les envoyer balader pour simplement dénoncer tout ce petit monde. Mais quelque chose dans son instinct lui disait qu’il fallait jouer le jeu, ne serait-ce que pour Natsumi.
