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Arc I. Sur la piste de la Bête. [PV : Mogak gra-Urog]

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Izar Myrrhe

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Arc I. Sur la piste de la Bête




Perdu au milieu d’un bosquet pittoresque, en face de moi se dressait une grande bête, hargneuse, verdâtre et solitaire, qui se nourrissait de notre gibier délicieux. Au-dessus des flammes brûlaient tendrement la chair de cette savoureuse venaison printanière ainsi que les fruits que nous avions récoltés au fil de notre cueillette. Nous étions assoiffés, affamés et nous désirions plus que tout être répus en prévision des nécessités de nos futures escapades dans cette toundra austère et, par nature, indomptable. En un mot, nous décidâmes de prendre des forces.

Je n’avais, en dehors des ululements nocturnes qui me parvenaient des hiboux, comme seul environnement sonore le bruit que produisait la fort délicate (sic) mastication de ma « partenaire », une grande orc robuste, un tantinet altière, mais dotée d’une impressionnante force physique qui achevait de la rendre attrayante à mes yeux. Quelques heures auparavant, je fis sa rencontre alors qu’elle hachait quelques rondins de bois afin de se préparer pour les exigences de l’hiver. Témoin de sa vigueur, mon premier réflexe fut de reculer de quelques pas, non pas par peur viscérale (quoique !), mais en raison de la menace que faisait courir sur ma vie une rencontre avec une femelle isolée en pleine nature, laquelle appartient à la race des Orcs. Si mes connaissances en la matière n’excédaient pas celui que daignait délivrer le manuel scolaire à destination des enfants au sujet des diverses races qui peuplaient ce monde, je savais que les femelles orcs étaient souvent la propriété d’un mâle dominant qui, quant à lui, prétendait diriger une horde. Si une horde avait élu domicile dans ce bosquet, si celle-ci s’ingéniait à infester les lieux afin de commettre de menues rapines et autres actes de destructions et de pillages, l’attitude la plus pragmatique aurait consisté à réaliser un recul stratégique temporaire afin d’apprécier la situation.

Il s’avérait que cette « femelle » n’était la propriété d’aucun mâle, à ce jour, et qu’elle vivait seule dans une complète liberté tant chérie : cela m’étonnait autant que j’en fus soulagé. Aussi surprenant que cela puisse paraître, elle communiquait dans une langue intelligible et compréhensible à mes oreilles pointues, me faisant part de ses interrogations au sujet de la raison de ma venue ici, auxquelles je répondis – à brûle-pourpoint – de la façon la plus franche qui soit. Manifestement plus agile que ses congénères en matière cérébrale, elle se révéla finalement réceptive à mes propos – et à la proposition que je lui fis, aux promesses de richesses qui nous attendaient. Ma nouvelle partenaire et moi, nous scellâmes ainsi une alliance opportune en échange d’un partage équivalent des gains espérés dans cette quête. Après quoi, nous fîmes les présentations ! Elle se nommait Mogak gra-Urog, je répondais au doux nom d’Izar Myrrhe.

Notons que cela me permit de faire d’une pierre trois coups : (i) cela me permettait de faire d’une ennemie potentielle dans ces bois une alliée relativement fiable, (ii) j’obtenais le concours d’une guide éprouvée et familière des lieux et (iii) sa force physique considérable fit d’elle une chasseresse remarquable et une garde de corps de première catégorie. En plus, elle se payait le luxe d’être on ne peut plus désirable pour une femme de sa race. Quelle chance ! La créature que nous devions abattre n’avait plus qu’à bien se tenir face à un tel duo de choc, n'est-ce pas ?
Soudain, je l’entendais, ma partenaire donc, s’acharner sur l’os d’une venaison. Elle grognait, s’ingéniait à dévorer la moelle de cet os. Je soufflais du nez ; je n’étais pas du tout un sainte nitouche et encore moins un adepte des bonnes manières à table ; à dire vrai, je préférais qu’elle garde un minimum de sauvagerie typique de ses semblables. C’était là la seule grande qualité des Orcs : leur opiniâtreté face aux obstacles rencontrés sur leur route. Ainsi que leur grande franchise.

« Ne t’étouffe pas surtout, Mogak. Reste en vie, lui dis-je d’une voix taquine. Il n’était peut-être pas sûr qu’elle saisisse les ressources de l’ironie, ceci dit. Au fait, si ce n’est pas trop  indiscret de ma part et quand t’auras fini de maltraiter ce morceau de viandes, tu me raconteras pourquoi tu as quitté ton clan ? » lui demandai-je, pris de curiosité devant cette créature singulière, alors que je lui tendais une nouvelle brochette préalablement salée et agrémentée d’une couche d’huile d’olive que des paysans m’avaient offerte.
« Modifié: lundi 30 mai 2022, 00:45:47 par Izar Myrrhe »

Izar Myrrhe

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Re : Arc I. Sur la piste de la Bête. [PV : Mogak gra-Urog]

Réponse 1 mercredi 01 juin 2022, 09:22:31

Arc I. Sur la piste de la Bête





Comme je l’avais deviné, ma nouvelle associée ne comprenait goutte à l’ironie taquine qui nimbait ma première réplique, ce qui ne m’étonnait en aucune manière. L’Orc était franche, bourrue, lapidaire et primesautière ; les subtilités langagières ne faisant pas partie de son bagage, j’y réfléchirai à deux fois avant de m’adonner à un trait d’esprit.

En revanche, je me surpris à d'abord me remercier poliment, puis de l’entendre répondre à ma question, me raconter sommairement le cheminement qui fut le sien. Dans son discours, il était remarquable – c’est-à-dire digne d’être retenue – qu’elle utilisait deux fois le mot « femelle » pour se décrire, lorsqu’elle faisait encore partie des siens. Ce qui en disait sans doute long sur le rapport qu’entretenait la société orc vis-à-vis de la femme : réduite à n’être qu’une machine à plaisir sous la forme d’un assortiment d’orifices ou une manufacture à chiards, au bénéfice d’un mâle dominant. Etais-je habilité à formuler une critique de fond ? Pas vraiment, les membres de ma race habillaient leur barbarie sous des oripeaux de civilisation, sous de beaux langages fleuris et de superbes tenues à la grâce sophistiquée, dans l’imaginaire populaire. Les viols étaient d’ailleurs on ne peut plus réguliers au sein des sociétés vampiriques ; on recensait également une absence générale de considération pour la femme chez les vampires, à fortiori à l’égard des mortelles qui étaient de véritables consommables, aptes à satisfaire l’ensemble des besoins physiologiques des vampires. « C’est aussi en partie comme cela que ça fonctionne chez-nous, les ‘’Dents-longues’’, lui confessai-je en arquant les sourcils. Mais il arrive que les femmes atteignent des positions très élevées, généralement soit par l’astuce ou soit par la manipulation », énumérai-je en levant le pouce puis l’index afin de souligner ledit modus operandi de mes semblables du beau sexe dans la course au pouvoir.

Contrairement à mes congénères, plus hypocrites, Mogak, elle, ne cherchait ni à ripoliner son image, ni à l’enjoliver. Bien au contraire, elle révélait les pans majeurs de son histoire à la lumière crue de la vérité, sans ambages, dans toute sa franchise benoîte. Je m’attendais curieusement à un houspillage pur et dur, en bonne et due forme, sous la forme d’un brutal « Qu’est-ce que ça peut te foutre, dents-longues ? ». En lieu et place, elle a répondu à ma question qui passait pour indiscrète… après s’être démenée pour retirer les impuretés qui salissaient sa fine bouche. « Sale histoire, convenais-je. Sauf si ce bonhomme était une couilles-molles, je retiens que tu es quand même parvenue à abattre un chef de guerre orc, à mains nues. À lui arracher sa sale gueule. On apprend aux femmes à se battre dans vos tribus ? »

Question très sérieuse. Je ne doutais pas que Mogak sache se battre, évidemment. Elle était l’heureuse détentrice d’une force physique peu commune. Mais dispose-t-elle d’un art du combat, d’une discipline guerrière particulière, d’une sensibilité vis-à-vis de telle arme ?

Elle ne tarde pas ensuite à multiplier les questions. Qui étais-je ? Que sais-je faire ? De quoi j’ai peur ? Pourquoi je suis seul ? Autant d’interrogations auxquelles j’apporterai une réponse, en temps et en heure, aux moments opportuns.

« Autant jouer franc-jeu, tout comme toi, commençai-je en m’emparant d’une brochette huilée que je plaçais à hauteur de mon nez, pour humer sa délicate odeur grillée, condition préalable à sa mise en crocs. Eh bien, ma mère était tout d’abord une pute de Quel’Thalas », annonçai-je d’une voix monotone en levant mes grands yeux bleus vers le regard famélique de mon associée verdâtre.

Mes crocs cruels arrachèrent la tendre chair du cerf que nous avions abattu, moi et Mogak. D’un mouvement de mâchoire ferme et décidé, j’en tirai un juteux morceau grâce à mes canines proéminentes. Un filet de jus de viande pendait à mes lèvres vermeilles, mais ce n’était certainement pas ma ravissante partenaire qui jouerait les pucelles effarouchées à la vue de cette impolitesse, de ce manquement aux règles de savoirs-vivres élémentaires.

« Une pute pour de ‘’grands chefs’’, qui pouvaient se la payer, car elle était infiniment désirable, d’après ce que j’ai entendu. La bougresse détenait cependant le droit de choisir le mâle qui avait l’audace de la revendiquer pour une nuit ou deux contre monnaie sonnante et trébuchante. L’un d’eux était mon père – un être humain – et c’est lui qui m’a transmis, par sa semence, le sang des Dents-longues. Je suis donc un métisse mi-homme, mi-elfe. »

J’avais parlé d’une seule traite si bien que cela me donnait grande soif. Je dirigeais ma main droite vers notre havresac pour en tirer une grosse gourde contenant de la cervoise bon marché, offerte gracieusement par ce fameux paysan qui s’était montré bien libéral à notre égard, puis une autre bouteille d’huile d’olive assaisonnée avec des piments.

« Quant à ta seconde question… Hmm. De loin la plus importante. Demain, on va se battre tous les deux pour supprimer la Bête, après tout. Pour te répondre, je suis un magicien. Je commande à la glace et à la foudre, mais je ne dédaigne ni l’épée ni la masse d’armes. Ma force physique est également très importante. » J’aurais pu lui parler de mes compétences en conjuration, mais je doute qu’elle aurait été partante pour passer la nuit avec un nécromancien. Elle se serait défiée de moi, de toute évidence.

J’en étalais sur ma brochette avant de mordre derechef à pleine dents dans cette viande. Néanmoins, sans prendre garde, je maltraitais à tel point ce met délicieux que le pauvre morceau pressurisé produisit une giclée sanguinolente en direction de Mogak, maculant sa joue, son ventre ferme et sa cuisse. J'interrompais aussitôt ma dégustation. « Oh, merde, on doit avoir une peau de bêtes pour nettoyer ça » ajoutai-je en m’emparant d’une impeccable fourrure de renard polaire, avant d'approcher l'ogresse que je m'apprêtais à frotter aux endroits indiqués.

Izar Myrrhe

Créature

Re : Arc I. Sur la piste de la Bête. [PV : Mogak gra-Urog]

Réponse 2 jeudi 02 juin 2022, 22:50:24

Arc I. Sur la piste de la Bête.






Arrêté dans mon élan réparateur, Mogak me rappelle que cette peau ne doit surtout pas être utilisée négligemment pour l’essuyer. Des propos qui, sortant de la bouche lippue de mon associée, paraissaient raisonnables, mais je la savais assez maligne pour déduire de ma précipitation un désir de corriger ce qui aurait pu être considérée comme une offense. « Bien vu », reconnaissais-je après l'avoir déposée. Je ne me fâchais pas de son intonation lapidaire ; la brutalité du monde dans lequel j’ai vécu – que nous avons vécus, moi et Mogak, je dirais plutôt ! – nous rendait moins sensible à ce genre de détails. Sans nulle autre forme de procès, elle interrompt les coulées de viandes avec son doigt qu’elle lèche et pourlèche. À mon associée d’annoncer ensuite, sans transition, son intention de passer le reste de la soirée avec moi à la rivière avant de se coucher. Je saisis ma brochette que j’engloutis aussi vite qu’un ouvrier famélique.

« Oui, oui. J’arrive. Deux minutes, je ramène du savon, des onguents et au moins une grosse peau d’ours pour se sécher tous les deux. »

Je sentais venir le regard noir et acéré de cette ogresse gagnée par les soucis pécuniers, il convenait donc d’ajouter une explication.

« Il vaut quand même mieux éviter un coup de froid avant le grand combat qui s’annonce. »

À fortiori en cette saison. Si l’heure n’était ni aux frimas hivernaux, ni à la férule boréenne, l’eau pouvait se révéler traitresse et inoculer une saleté de maladie à ma congénère, aussi robuste soit-elle. En tant que vampire, ma résistance aux infections courantes touchant les mortels était certes absolue, mais ce n’était pas le cas de Mogak. Aussi, sans plus de cérémonies, je me levais du petit lit de pailles où mon séant élit domicile, puis ramenais les objets évoqués ci-dessus. J’apportais également de la cervoise.

Moi et ma partenaire, nous nous dirigeâmes vers le cours d’eau qui fendait le bosquet en deux parties segmentées, au bout duquel resplendissait une pleine lune, véritable disque nous irradiant de cette lumière salutaire. Je restais fixé devant ce tableau idyllique pendant quelques secondes, mon alliée à mes côtés, tandis que je me déchaussais. Je positionnais les onguents, la cervoise et la toison d’ursidé sur un impeccable lit de pierres de tailles moyennes.

Une âme comme celle de Mogak me paraissait, tout comme la mienne, sensible à la beauté cruelle de la nature, une nature où des actes d’une laideur extrême côtoyaient une floraison de somptueuses élégances.

Mes bottes retirées, je libérais enfin mes pieds que je trempais doucement dans l’écume sauvage. Je frémissais, ce n’était qu’un plaisir simple mais qui aurait pu croire un instant que les vampires étaient dépourvus d’aptitudes à goûter aux plaisirs simples et à les apprécier à leur juste valeur ? Je retirais aussitôt mes habits – manteau en toile noire, broigne dont les macles étaient cousus entre deux couches de tissus, pantalon cuivré finement coupé – que je déposais sur une roche, exposant sans aucune gêne ma virilité à l’œil de Mogak. Pas de pudibonderies entre nous, ce n’était qu’à poil que nous serions sans doute les plus sincères vis-à-vis de nous, ici, dans ce microcosme où personne ne nous dérangera. À ce détail près que je bandais évidemment avec une âpre fermeté, mon sexe était glabre, parfaitement turgescent et veineux. Tel un cheval. Sans doute, nous nous regardâmes moi et l’Orcesse, tandis que j’affichais un discret sourire matois à la vue du bestiau qui s’étendait entre mes cuisses, avant de tourner mes yeux scintillants vers cette eau. Armé de mon savon, j’y plongeai la tête la première fois, fendant l’écume. Ma figure en ressortit, mes fines mèches immaculées mais imbibées d’humidité. « Elle est fraîche et on ne peut plus supportable. Viens vite me rejoindre, ma chère soeur d'armes ! » m’exclamai-je en la pointant de l’index d’une main, tenant ledit savon avec l’autre.
« Modifié: jeudi 02 juin 2022, 22:58:36 par Izar Myrrhe »

Izar Myrrhe

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Re : Arc I. Sur la piste de la Bête. [PV : Mogak gra-Urog]

Réponse 3 mardi 11 octobre 2022, 14:52:31

Arc I. Sur la piste de la Bête.





Aspergeant ma chevelure blafarde puis passant sur mon cuir chevelu le savon censé expurger la graisse capillaire, je montrais l’exemple. Bien entendu, mes épaules saillantes passèrent au crible fin. Mes muscles pectoraux suivirent ensuite, alors que j’arquais un sourcil… « Attends un instant », lui assénai-je d’une voix grave et directe, elle ne serait pas du genre à se vexer pour ce genre de choses. Pas besoin de prendre des gants, mais vigilance restait de mise. En effet, je dressais aussitôt mes oreilles effilées en quête du moindre son suspect, reniflant l’air ambiant, attestant par la présente l’inexistence de la moindre menace dans le coin. Outre l’excellence de ma vision nocturne, l’avantage d’appartenir à une grande race de chasseurs redoutés pour sa sensibilité acoustique et olfactif : il était par conséquent difficile de nous surprendre. Ceci, couplé à ma magie et la force physique monstrueuse de ma comparse, nous formions un duo apte à survivre à de terribles épreuves. De fait, sous les roseaux et les verges alentours, nous nous baignâmes ainsi dans cette vaste étendue aquatique avec pour seule compagnie notre solitude partagée et une incontestable promiscuité. L’impudeur qui était la nôtre nous conduisit à retirer nos habits et à nous regarder l’un comme l’autre, telle que la nature nous conçut, sans fards, sans artifices superfétatoires, sans cache-misère aucun. « Rien à signaler dans le coin, cette rivière est sûre. »

Ainsi, là, sous l’oeil impudique de la blanche Séléne, je saisis l’opportunité d’admirer les courbes hors du commun de ma compagne d’aventure quelques secondes durant, sans pour autant darder un regard qui trahirait une pucellerie. « Tu sais que tu es très bien modelée. » J’approchais de ma congénère, l’eau stagnant au niveau de mes bourses volumineuses. Je la fixais de mes yeux gris où chancelait une lueur famélique, pétrie de désir, je lui fis clairement ainsi savoir la teneur de mes avances. Je l’avais bien aperçu darder un regard concupiscent en direction de mon entrejambe, de toute manière… À quoi bon tarir des désirs insatisfaits et s’abstenir ?

« Laisse-moi faire, allez, je m’occupe de toi », annonçai-je en prenant place devant cette femme qui ne pouvait que rester coi devant mon initiative ; libre à elle de me repousser le cas échéant. « Regardons nous tous les deux avec de la fraîcheur dans le regard. » J’insinuais par là qu’il s’agissait de se regarder, de s’appréhender mutuellement dans la vérité de nos êtres en ignorant ou rejetant les conventions. En effet, c’est en la regardant de plus près que je réalisais à quel point elle était belle et désirable  ! La poitrine de Mogak était ferme, alléchante et abondante, le ventre délicieusement bardé de muscles abdominaux, les hanches puissantes et aptes à engendrer une lignée profuse. Ma main droite et gracile se saisit du savon que j’appliquais doucement sur l’aréole de la bougresse, dont le téton pointant me fit clairement de l’oeil ; pour taquiner la belle, alors que j’étais tout sourire, je le pinçais, sans intention aucune d’occasionner une douleur, alors que mes autres doigts, mus par une curiosité indicible, tâtèrent son autre sein... Précisons que je ne montrais pas le moindre signe de refus si la femelle orque voulait explorer ma musculature à l’aide de ses doigts gourds et brutaux, sa chair avait ses besoins tout comme la mienne. Après tout, à fortiori la veille d’un combat qui pouvait nous être fatal, il était de bon ton de profiter des plaisirs que la vie avait à nous offrir… Et qui plus est, je confessais que la dimension interraciale et transgressive de nos ébats à venir m’excitait outre mesure ; coucher avec une Orque me coûterait ma tête parmi les Elfes ou un stigmate éternel accroché au faciès qui ferait de moi un Intouchable pour toujours ; coucher avec un Elfe blanc et dents-longues de surcroît était inconcevable pour elle qui risquerait une mort abrupte et sordide.

Et tout cela me fit réaliser à quel point les dimensions sociales se situaient à mille verstes des réalités instinctives ; Mogak avait beau être une Orque dans toute sa brutalité, je voyais en elle une femme avec qui je pouvais m’unir. Robuste femelle, je réalisais, sans peindre quelque considération excessive ou forcée, doucement à quel point elle transpirait la sanité, la vitalité et combien il me plaisait de la regarder ; ma verge se tendit davantage, toute couverte de veines au sein desquelles transitait mon sang maudit ; je me mordis discrètement les lèvres en voyant que l’intimité de mon alliée était impeccable et entretenue. « Personne ne nous verra ici, ne nous t'inquiète pas... Et peu importe le reste, on les emmerde », rétorquai-je au cas où afin de désamorcer d’éventuelles réticences, alors que je passais ma main dans le dos de l’ogresse. Une surprise agréable ; l’hygiène pubienne n’était pas un monopole tenu par les autres peuples civilisés. Imberbe pour ma part, la question ne se posait aucunement.

Izar Myrrhe

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Re : Arc I. Sur la piste de la Bête. [PV : Mogak gra-Urog]

Réponse 4 samedi 01 avril 2023, 19:53:39

Arc I. Sur la piste de la Bête.





Les grognements de la femelle orque excitaient ma vilaine queue tendue, c’était clair ; de ma vie, je n’avais jamais forniqué avec une ogresse, aussi bien bâtie, si bien qu’à l’excitation, purement organique, liée aux hormones sexuelles, s’ajoutaient sans doute nos pulsions exogames et interraciales, notre intention de découvrir le corps de l’autre, de s’approprier un autre monde inconnu, sentir des odeurs fortes, goûter à une peau, une chair, verte ou blanche, un corps sain et vigoureux. Je la sentais doucement défaillir, se laisser happer par mes habiles caresses le long de sa poitrine opulente et, confessai-je, même délicieuse, comme si elle arpentait, à pas timide, un univers sensoriel fort éloigné des stimulis nerveux et furieux procurés par des pénétrations brutales. Mon attention fut assurément captée par l’expression du visage de ma partenaire. La bougresse avait beau jeu de maintenir les apparences d’une bête balèze et brutale, elle dévoilait à ce moment-là plus béate des sensibilités féminines… Et qu’elle se laissât encore toucher par un mâle, ça me surprenait d’autant plus qu’elle m’avait avoué avoir subi des viols de la part de feu son ex-époux polygame... Mais cela m’avantageait outrageusement. Je frémis ensuite lorsque rompant avec cette tendre passivité de femelle conquise, elle s’avança avec comme quelque furieuse envie de baiser, de passer aux choses sérieuses, d’empoigner mon membre viril et flatter mes bourses remplies après avoir tâté mes muscles abdominaux. Mogak éprouvait le besoin de resituer sa situation, avec une sincérité désarmante, pour me donner la couleur de sa fiabilité. «  Je n’ai plus d’attaches dans ce monde moi non plus ; je suis un bâtard, rejeté par les Elfes ; je suis une dents-longues dont la race des hommes est terrifiée », avouai-je sans ambages. C’était judicieux de sa part car je n’aurais pas apprécié qu’elle me fasse des cachotteries mesquines et un peu connes, accessoirement. Elle n’allait pas par quatre chemins, allant droit au but ; paria parmi les Orques (qui eux étaient également des parias parmi les peuples parias !), je comprenais combien précaire était sa situation en plus d’être une femelle isolée. Je voulais lui répondre et lui dire franchement ce que je pensais, mais elle ne m’en laissa pas l’occasion. Elle fondit vite sur mes lèvres fraîches, toutes de glace.

Et oui. Nous nous agitâmes dans l’eau, nous nous éclaboussions au rythme de ce baiser endiablé, nous nous baisâmes vulgairement la bouche comme deux animaux en rut avides de s’apparier, s’accoupler et se multiplier dans les environs comme une mauvaise engeance. Oh que oui ! Il n'y avait aucune finesse dans ce bécotage, c’était clair. Du pur rapport de force. J'introduisais ma langue dans celle de Mogak, tandis que ses crocs chatouillaient mon menton. Nous avions dévoré ensemble une viande rouge et grillée un quart d'heure auparavant, aussi nous eûmes l'occasion de prolonger ce plaisir en savourant jus et morceau résiduels dans nos appareils buccaux. Mes mains serpentaient le long de la plastique de ma partenaire musculeuse, alors que je bandais fort, comme un blanc étalon. Soudain, je m'arrêtais par rapport au galbe de sa hanche. Était-ce sous l'effet de cette étreinte brutale que j'éprouvât le besoin d'empoigner ses fesses avec brutalité, plantant mes ongles griffus dans sa chair ? Je dus faire mal à Mogak, elle put m'en vouloir, mais j'en tirais, à cet instant, un savoureux plaisir sadique. Je lui révélais que j'étais moi aussi doté d'une force considérable, par la présente. « Et tes incapables de semblables, ils n’ont que ça à foutre de s’en prendre à toi car tu es une femelle qui tue un chef pitoyable. » fis-je d’un ton méprisant, sourire vicieux, non sans une outrecuidance qui frisait l’intonation cavalière du typique mauvais sujet des romans populaires. « Comme je t’ai dit, on fait cause commune. Je t’accepte comme tu es avec tes problèmes, j’attends, beauté, que tu fasses de même pour moi. Je suis une dents-longues, j’ai des besoins que tu es la seule capable à satisfaire et tu ne seras pas déçue. Crois moi. Ta jouissance, tu l'auras. » Et à moi de ponctuer cette conclusion en libérant temporairement les fesses de l’ogresse… pour lui infliger une fessée mémorable, dont le claquement retentit, produisant un appréciable écho parmi les environs. Je n’allais pas la lâcher comme cela.

Quelque chose dans les entrailles de mon être s’éveillait, une violente odeur de musc viril flotta alors dans les environs… Et je compris après avoir fixé longuement cette femelle ce que mon corps, mon instinct purement atavique de conservation vampirique me commandait de faire sur Mogak. Je savais ce que cela signifiait. J’avais expérimenté cela plus d’une fois lors de mes heures les plus sombres et les plus périlleuses de mon existence. Je voulais vivre par-dessus tout, j’avais des besoins, j’avais soif, je ressentais la nécessité de me trouver une compagne et une protectrice le jour, et pour cela, je devais exécuter le rituel de séduction vampirique sur cette créature que je fixais de mon œil, d’une pâleur hypnotique. Ma voix même se muait, s’aggravait, comme du velours, tandis que ma musculature s’asséchait et gagnait en volume. « Mogak, allonge-toi sur cette maudite pierre, donne-toi à moi, entièrement », ordonnai-je en plaçant mes mains lourdes sur ses épaules puissantes, l’orientant bon gré mal gré contre ce lit rugueux. Mon sabre au clair pointait sous la lumière irradiante du clair de lune, mes yeux furetaient du côté de la nuque de l’ogresse dont le sang et la loyauté me revenaient de droit à présent.


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