Ryiah a toujours eu du nez pour repérer les magouilles pour se faire de l’argent. Pas toujours les plus simples, la terranide a toujours aimé vivre dangereusement pour ne serait-ce qu’avoir sa petite dose d’adrénaline, mais aussi d’emmerdes. Quelques mois plus tôt, elle avait appris qu’une vente aux enchères dans les beaux quartiers de Nexus avait peu de chose près tourné à la joute verbale entre riches acheteurs. Quant à savoir ce qui s’était réellement passé, si il y avait eu un arrangement entre le commissaire-priseur et l’un des acheteurs, si certains s’était senti floués ou non, cette partie de l’histoire interressait Ryiah autant que la dernière paire de chaussettes qu’elle avait pu porter la veille...
Ce qui l’était plus en revanche, c’était d’avoir eu vent de cette histoire contre quelques piécettes, d’avoir eu la liste des principaux intéressés concernant l’objet de leurs désirs. Et Ryiah, qui avait quelques notions du commerce équitable (tel que la piraterie...) savait par expérience qu’un client heureux était un client qui payait rubis sur ongle. Le trésor en question était une chaîne de corps qui avait appartenu il fut un temps, à l’une des favorites de l’empereur d’Ashnard. Pour que ce bijou finisse de main en main avant de finir sur une mise aux enchères à la ville-état, certainement qu’il s’était lassé... Pour l’avoir volé il y a maintenant une semaine à cette vieille gourgandine de Comtesse qui voulait jouer dans la cour des grands au palais, Ryiah avouait que c’était de la belle manufacture, du grand art même, en plus d’être magique. Pas étonnant que l’artisan l’ait nommé le «Soleil Radieux» avant de l’offrir à son empereur. Si il chialait après son bijou ? Quant on achète un objet de valeur inestimable, on diminue son train de vie et on évite les coupes budgétaires en embauchant de bons mages pour sécurisé magiquement sa demeure correctement !
Le malheur des uns fait le bonheur des autres, elle tenait le dicton de son «père». Et ce soir, il allait avoir deux heureux : Ryiah qui allait repartir avec un sac rempli de gemmes et d’or, et ce Venceslas Gordian, un riche entrepreneur qui s’était le bec avec l’autre vieille peau à Nexus. Ce Gordian, parlons-en. Pour s’être un peu renseigné sur son client, le peu qu’à compris Ryiah, l’individu semblait suffisamment vieux et puissant pour ne pas qu’être un simple terranide proche du tigre. De toute manière, un terranide libre à Nexus était déjà rare alors riche et puissant relevait du fantasme pur et simple.. Un Rakshasa ? Ses démons tigres que beaucoup craignent? Elle pencha sur cette solution. Juste que ses bestiaux, ce que la renarde en sait, il n’était jamais bon de les chatouiller, mais ça restait gérable en affaire pour le peu que l’on ne se moque pas d’eux et que l’on faisait preuve d’un minimum d’étiquette. Oui, ce n’était pas tous les jours que Ryiah se trompait sur ses clients mais cette solution restait bien plus plausible à ses yeux que de d’imaginer autres choses...
Attendant dans un salon richement décoré où elle s’était délestée de seulement son chapeau d’aventurière, une domestique lui avait demandé d’attendre l’arrivée de son maître. Depuis, l’aventurière s’était contentée de se diriger vers la fenêtre en n’ayant pas touché à son café servi, se contentant de se diriger vers la fenêtre pour regarder le soleil couchant. Jusque là rien de bien gênant, mais le ciel semblait bien plus sombre qu’il ne devrait l’être. Rien d’étonnant car au loin, elle pouvait y voir quelques éclairs en plus de voir le vent se lever au vu des arbres qui commençaient à s’agiter dans le jardin qu’elle pouvait voir. Pas encore de grognement mais un orage qui tombait mal si le vent ne changeait pas de direction. Des imprévus que Ryiah n’aimait guère, d’habitude quand elle négociait, elle était toujours avec quelqu’un. Sauf qu’ici, le vol elle avait travaillé en solo, et de toute façon, si son acheteur est un Rakshasa comme elle le croit actuellement, beaucoup de ses partenaires se seraient de toute façon dégonflés pour l’accompagner.
Et pourtant au moment où la porte s’ouvra, se fut pour se retourner, se contentant d’une brève révérence comme le ferait une roturière à un noble. A défaut de se montrer dans des belles robes, au moins elle savait se montrer radieuse à sa façon pour le peu que l’on aime tapé dans les voyageuses qui aimaient se montrer féminine.
«Enchantée, je suis Ryiah Sylfenir, la personne qui vous a contacté concernant le «Soleil Radieux» qui vous échapper quelques mois plus tôt.»
Pour pouvoir jeter enfin un œil à Venceslas, il n’y avait pas à dire : c’était de la belle bête, à un tel point qu’il faisait facilement trois têtes de plus que Ryiah.
