L'orgasme est dans le pré (PV |-| Kõya)

Il doit bien être quelque chose comme 14h47 quand l'entretien se met enfin à débuter. En face de moi se trouve une célèbre animatrice. C'est du moins ce que j'ai pu en déduire car je regarde très peu la télévision. Par manque de temps principalement, puis également par manque d'intérêt en dehors de quelques programmes en fin de journée quand je peux enfin souffler. Il en faut généralement beaucoup pour me surprendre ou me déstabiliser, pourtant je ne me sens clairement pas à mon aise ici. Trop de monde, trop de mouvement. Vivre seul dans mon coin m'a habitué à une certaine façon de vivre. Peut-être que j'ai du mal à côtoyer plus de deux à trois personnes en même temps. C'est d'un triste...

Tous deux installés dans des sièges en cuir et dans un coin de cette vaste pièce, je tente de répondre du mieux possible aux questions qui me sont posées sans regarder la caméra de façon trop évidente à chaque prise de parole. Un poil intimidé à l'idée que cela sera diffusé chez d'autres personnes, je l'avoue.

- Akiyama-san, si vous commenciez par nous parler un peu de vous ?
- Eh bien... J'aurais 38 ans dans quelques mois et je travaille comme agriculteur depuis toujours.

Un petit silence qui sera sûrement coupé au montage vient autant montrer ma gêne que mon manque évident de sociabilité. Pas parce que je n'aime pas discuter avec d'autres personnes. Mais plus parce que je ne sais pas comment faire. Un détail dont j'ai fait part à la production avant de commencer cette interview.

- Vous m'avez l'air un peu perdu, voir timide.
- Oui, pardon, ah ah. Je n'ai encore jamais été filmé.
- Je comprends, mais essayons de poursuivre.
- Euh, oui, bien sûr.

La présentatrice m'offre son sourire le plus chaleureux pour tenter de me mettre à l'aise avant de revenir avec une nouvelle question. Cet entretien a pour but de nous présenter, moi et ma situation à venir dans l'émission dans ce qu'ils appellent un "portrait".

- Votre métier ne doit pas être facile tous les jours vu le marché actuel. C'est ce qui vous empêche de rencontrer des dames ?
- Oui et non. Je n'ai jamais été très populaire auprès des femmes.
- Ah bon ? Un bel homme comme vous ?
- Je n'ai rien de plus que les autres hommes.
- Il joue les modestes en plus.

Je sais parfaitement qu'elle dit ça pour me flatter devant la caméra afin de me donner confiance. Et pourtant je trouve cela agréable à entendre. Tout ceci reste très flatteur, même si elle ne le pense pas forcément.

- Je sais qu'une dizaine de femmes vous ont contacté par lettre et messages vidéos. Est-ce que vous nous en dire plus ?
- Oui, j'ai effectivement reçu quelques demandes. Plus que je l'aurais imaginé.
- Voilà qu'il recommence.
- Ha ha ! Pardon.
- Et qu'est-ce que vous en avez pensé ?
- D'abord je tiens à toutes les remercier d'avoir pris de leur temps pour me contacter.
- Humble et prévenant donc.
- Après avoir pris le temps d'entendre soigneusement ces demandes, j'ai finalement décidé de rencontrer l'une d'entre elle pour l'émission.
- Ah oui ? Une seule ? Vous savez pourtant qu'il n'y avait aucune restriction de ce côté ? Certains candidats ne se sont pas privés d'accepter toutes leurs demandes pour rencontrer chaque candidate de visu.
- Je peux les comprendre. Mais je pense que c'était le meilleur choix pour moi.
- Très bien, très bien, je comprends. Et qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur cette femme ?
- Vous voulez que je parle d'elle ? Je ne sais pas trop, je n'aime pas parler des gens à leur place.
- Dans ce cas donnez-vous votre ressenti.
- Eh bien... Elle m'a donné l'impression d'être une femme prévenante et qui sait ce qu'elle veut. Dans ma situation on cherche une partenaire sérieuse qui veut bâtir quelque chose, pas juste tirer un coup comme on dit.
- Justement, comment vous la trouvez ? Elle est séduisante ?
- Euh... Oui, beaucoup.
- Ah ah, c'est mignon.

La question m'embarrasse un peu à cause des caméras. Face à ma candidate ce sera pas pareil, évidemment. Quoique, il y aura des moments normalement intimes qui seront filmés directement étant donné qu'il s'agit d'un programme produit par une chaîne pour adultes. Mes situations professionnelle et personnelle sont si précaire que je n'ai pas d'autre choix que de participer à ce programme si je veux m'en sortir. Et puis qui risque de se moquer de moi ? Les rares poivrots qui passent leur temps à picoler et jouer aux dominos devant le bar ?

- Qu'est-ce qui attire le plus votre regard chez elle ?
- Je... Désolé, je préfère garder ça pour plus tard.
- Hanhan, du mystère. Voilà qui est excitant. En tout cas il y a clairement quelque chose vu cette lueur dans vos yeux.
- Sans doute.


Il est difficile de cacher le fait que son physique sur les photos qu'elle m'a envoyé m'a procuré autant d'effet que les mots posés sur sa lettre. Ce n'est pas pour rien que je n'ai contacté qu'elle pour tenter l'aventure.

L'interview se poursuit encore quelques dizaines de minutes sur mes projets à court et long termes. Des questions auxquelles je réponds de manière assez classique. Nous nous séparons ensuite et un membre de l'équipe de tournage me raccompagne en voiture jusqu'à mon domicile dans lequel je peux désormais souffler.

Bien plus à l'aise dans ma petite maison qui se situe à 5 minutes à pieds de mes terres, je file me poser dans mon fauteuil après avoir donner ses croquettes et son eau à mon chien qui m'attendait fidèlement à l'intérieur.

Pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai hâte de rencontrer quelqu'un.

Avec une journée aussi chargée que celle qui m'attendais, je m'étais préparé la veille pour en avoir le moins possible à faire en rentrant. Hiroshi est d'ailleurs censé passer un peu plus tard en fin de journée. J'en profite donc pour faire un tour dans les champs afin de ma détendre plus qu'autre chose car j'ai encore un mal fou à réaliser ce que je viens de faire plus tôt. Une interview ! Moi ! Même si ça ne passera pas sur une chaîne publique nationale, cela reste quelque chose qui ne me ressemble tellement pas. Puis que va penser de moi Fumie ? C'est une femme, une vraie, qui vient de la grande ville. Heureusement qu'il me reste encore quelques jours avant qu'elle n'arrive pour me préparer psychologiquement à cette situation.

- Bon... Je f'rais mieux d'rentrer, moi.

Accompagné de mon fidèle camarade, je termine ma promenade relaxante pour revenir à la maison. Mon premier geste est de retirer et déposer mes bottes à l'entrée le temps de les nettoyer plus tard dans la soirée. La fatigue mentale commence légèrement à marquer mes gestes alors que je relève et remue les épaules pour me dégourdir un peu pendant que je traverse lentement ma maison pour diriger vers la salle de bain afin de prendre une bonne douche qui me permettra sans doute de me détendre convenablement.

- Dire que ce sera sûrement l'une des dernières douche que j'vais pouvoir prendre tranquillement dans mon coin.

Des caméras ont déjà été installées dans la salle d'eau ces dernières semaines, en plus des autres pièces de la maison. Savoir qu'elles sont actuellement éteintes ne me rassure pas forcément. Mais je fais avec car je n'ai pas d'autre choix maintenant que je me suis ouvertement lancé dans cette aventure.

La bouteille de gel douche à la main, je badigeonne mon torse aux muscles saillants pour faire rapidement mousser le liquide glacé avant de me masser rapidement la poitrine et les épaules. Avant d'aller m'occuper de mes bras solides pour finir par mes mains aux doigts durs à force de mettre les mains dans la terre toutes ces années. Puis je me rince. Avant de recommencer la même chose avec le bas de mon corps.

A la seconde où je pose le pied hors de la douche pour en quitter son cocon reposant, j'entends quelqu'un toquer à la porte.

- Hum ?

La criminalité est quasi inexistante dans un coin paumé comme me mien. Alors avec les autres villageois on ne fait pas tant de manières. Surtout Hiroshi. En général il entre directement en beuglant pour que je l'entende à travers les pièces. Peut-être qu'il s'est acheté des bonnes manières. Ou qu'il veut faire l'idiot.

D'un geste fluide je me saisis de la première serviette de plage que je trouve pour me couvrir la partie inférieure en faisant un nœud solide afin qu'elle ne tombe pas alors que je descends le petit escalier pour me rendre à la porte d'entrée.

- Depuis quand tu son-

Ma phrase s'interrompt quand j'ouvre la porte en remarquant que la personne qui se trouve en face n'est clairement pas Hiroshi. La première chose qui frappe mon regard est cette sublime et flamboyante chevelure de feu. Mon regard descend ensuite de quelques centimètres pour se poser dans ce regard perçant que j'ai déjà vu en photo il n'y a pas si longtemps.

- Fumie ?

Je sais bien que c'est elle. Pourtant je ne peux 'empêcher de poser la question à voix haute comme un idiot. La surprise est totale vu que la production m'a dit plus tôt qu'elle ne serait pas là avant au moins deux ou trois jours. Pour une surprise, elle est très agréable.

- Euh... Entre donc. Et... désolé pour ma tenue, je vais me changer. Tu peux attendre dans le salon.

J'ignore comment on se dit bonjour en ville. Du coup j'opte pour effectuer un pas un avant pour lui faire la bise comme le font les gens au village. Ce simple geste me permet de remarquer qu'elle a transpiré. Ses joues sont brûlantes et moites alors que le temps dehors est plutôt agréable, voir légèrement frais. Peut-être qu'elle est aussi gênée que moi par cette première rencontre. Ma main s'est d'ailleurs posée de manière complètement irréfléchie sur son épaule dévoilée.
En plus de sentir bon, sa peau semble être très douce.

Mais ne nous laissons pas emballer. Un grand sourire, je file dans la cuisine sortir une carafe d'eau et deux verres avant de m'excuser pour filer à l'étage mettre des vêtements décents.

Mes pieds montent les marches deux par deux pour me permettre de rejoindre ma chambre au plus vite. Une fois à l'intérieur, je lâche un immense soupire en expirant pour faire le point sur la situation. Le calme que je montrais en surface disparaît. Mon cœur se met à battre à cent à l'heure maintenant que je suis seul. Les pensées ont du mal à s'organiser dans ma tête.

- Elle est là... Elle est là... Elle est là.... Elle est là !

J'avais préparé tout un speech pour ce moment. Et là, plus rien ne me vient. Tout a disparu. Je décide alors de ne pas y prêter trop attention afin de ne pas la faire attendre. J'enfile donc un boxer, un pantalon en lin et une chemise souple que je boutonne aux trois quarts avant de redescendre tout en avalant ma propre salive.

Toute cette situation est intimidante alors que ce n'est qu'une simple rencontre entre deux personnes.

Quelques semaines plus tôt j'avais dû présenter ma maison à la production lorsqu'ils ont enregistré mon portrait à présenter aux candidates. Si on devait présenter grossièrement le lieu dans lequel je vis, on pourrait dire qu'il s'agit d'une maison traditionnelle. Au rez-de-chaussée se trouvent un salon assez spacieux, la cuisine et une salle d'eau qui comprend une baignoire et des toilettes. A l'étage se trouvent trois chambres à coucher. Une grande, la mienne et deux plus petites en plus d'une salle de bain avec douche et toilettes.

A l'extérieur un petit jardin permet au chien de se dégourdir les jambes. A quelques mètres a été installé un entrepôt pour tous mes outils et autres objets qui y restent pour ne pas prendre de place ailleurs. En plus d'un bain en extérieur comme ceux que l'on trouve dans les auberges. J'aime m'y baigner à l'occasion quand le temps le permet et que j'en ai le courage. Car il faut que je me lave d'abord à la maison pour ensuite aller m'y détendre. Ce qui n'est pas toujours possible après une longue journée de travail.

Une fois redescendue de l'étage, je file au salon retrouver Fumie dont j'admire les traits si parfaitement dessinés de son visage. Seigneur, j'ai tellement de mal à croire qu'elle est là.

- Je fais un peu les choses dans le désordre, mais... Enchanté de te rencontrer enfin et bienvenue chez moi.

Mon regard quitte le sien pour descendre rapidement et constater qu'elle a plusieurs valises avec elle. Cela démontre qu'elle n'est pas venue en touriste et qu'elle compte bien s'installer pour les semaines à venir.

- Tu es beaucoup plus belle en vrai que sur tes photos.

Je viens alors m'asseoir à une chaise à côté d'elle pour souffler un peu et profiter de sa compagnie maintenant qu'elle est là. Avant de m'engager dans cette émission j'ai logiquement regardé les saisons précédentes et je sais que certains candidats ne se gênent pas pour passer à l'acte dès le premier soir. Une chose que je comprends totalement car on peut rapidement céder à la solitude dans une situation comme la nôtre. Mais je préfère prendre mon temps, voir comment les choses vont se développer. Je ne fais d'ailleurs aucune allusion aux photos qu'elle m'a envoyé pour se présenter. Surtout que l'une d'entre elle m'a empêché de dormir les deux premiers soirs car je n'avais plus que son image en tête.

- Ta visite me prend au dépourvu. Je ne t'attendais pas avant plusieurs jours. Autrement j'aurais préparé quelque chose.

On peut sentir la gêne dans ma voix alors que je tente de trouver une idée.

- Et si je te faisais visiter un peu la maison et le coin ?

Étant donné que le tour de la maison sera très rapidement effectué, il s'agit d'une excuse parfaite pour la quitter et sortir prendre l'air car j'ai la sensation que l'on va vite suffoquer à l'intérieur si on y reste.

La surprise est encore bien présente, en plus de la légère gêne qu'elle provoque entre nous deux. Cela ne durera pas bien longtemps même si ça reste une étape inévitable lors d'une première rencontre. A en juger par sa réponse, nous aurons l'occasion de discuter un petit peu en faisant le tour du propriétaire. L'air de l'extérieur ne pourra pas nous faire de mal. Bien au contraire...

- Tu peux les laisser ici pour le moment.

Plutôt que de monter pour redescendre aussitôt, je préfère commencer par le rez-de-chaussée et enchaîner avec les extérieurs. Il ne faut pas oublier que nous sommes filmés par une équipe réduite qui prend quand même pas mal de place. L'utilisation des escaliers risque d'être compliquée à partir d'aujourd'hui car on ne peut y aller qu'un par un.

- Bon... Tu sais déjà où se trouve la cuisine et le salon. Là il y a...

Rien de vraiment passionnant. La présentation de la salle de bain du bas ou des équipements du salon s'effectuent rapidement pour nous diriger alors vers l'extérieur. Quelques pas suffisent pour nous permettre d'atteindre le bain en plein air que j'ai fais installer il y a quelques temps.

- J'ai fait installer ce bain en extérieur il y a deux ans. C'est d'ailleurs la saison idéale pour s'y détendre en fin de journée en regardant le paysage.

- Et pas que... lâche un membre de l'équipe dans sa barbe. Juste assez fort pour être entendu.

- Peut-être.

J'effectue un clin d'oeil complice à Fumie sans aller plus loin. Enfin, je m'approche d'elle pour lui glisser à l'oreille et à l'abri des micros.

- J'ai lu que tu fantasmais à l'idée de faire ça dehors. Pour tout t'avouer, j'ai jamais essayé.

Chaque candidat à l'émission a dû remplir une fiche qui incluait une liste de fétichismes et autres fantasmes que l'on aimerait assouvir si la situation le permettait. Et certaines des choses listées par Fumie étaient assez osées. Au point de faire probablement bondir certains abonnés de la chaîne. A la première lecture de ses envies je me suis dis qu'elle cachait bien son jeu derrière son air innocent. Peut-être qu'elle est du genre à pleinement se lâcher une fois en condition. En tout cas j'ai hâte de le découvrir.

Au bout de quelques instants accordés à la production pour effectuer quelques plans du bain et de l'extérieur de la maison, nous effectuons ensuite tous un tour rapide des champs sans s'y attarder. Les occasions de s'y rendre seront nombreuses durant leur passage après tout.

Un membre a cependant remarqué un petit lopin de terre isolé du reste. Il faut dire qu'il n'est pas vraiment dissimulé étant donné que je l'ai marqué avec du ruban blanc et rouge.

- Et ça, là-bas ? Qu'est-ce que c'est ?

Mon attention se porte d'abord sur l'homme avant de me tourner en direction du doigt qu'il pointe.

- Ah, ça ? C'est... un projet un peu spécial. Vous en saurez plus le moment venu.

Un grand sourire aux lèvres et désormais plus détendu qu'à leur arrivée, je reconduis tout ce beau monde à la maison et attrape les valises de Fumie une fois aux pieds des escaliers en lui indiquant que les chambres sont à l'étage. La grande chambre, que j'occupe, est au bout du couloir. Un couloir qui permet d'accéder aux deux chambres d'amis inoccupées. Je dépose alors ses valises entre les deux portes.

- Tu peux prendre la chambre que tu veux. Je pense que tu y seras plus à l'aise.
- Elle ne va pas s'installer dans votre chambre ?
- Dès ce soir ? Laissez-lui donc le temps de s'adapter. On n'est pas des animaux.
- Cela ne semble pas arrêter certains candidats.
- Tant mieux pour eux.
- On peut dire ça.

Je me tourne alors vers Fumie en lui annonçant un petit détail qui pourrait la déranger cependant.

- Par contre la seule douche de l'étage n'est accessible que depuis ma chambre. Autrement tu as la possibilité d'utiliser la baignoire dans la salle de bain en bas.

L'idée de départ était d'avoir une douche à proximité pour en prendre une rapidement le matin et le soir sans avoir à traverser toute la maison. La salle de bain du bas est surtout utilisée pour ses toilettes depuis que j'ai aménagée les choses de cette façon.

Notre petite visite se termine finalement par un saut rapide dans ma chambre afin de lui prouver directement que la douche s'y trouve. Sans pour autant pénétrer à l'intérieur vu que la porte de la salle d'eau est entrouverte, permettant d'en voir l'intérieur d'où nous sommes.

Deux personnes me demandent alors gentiment de me pousser pour prendre quelques photos de la pièce quand je sens rapidement quelque chose de chaud et de moelleux se presser contre mes biceps musclés. Accompagné d'un souffle chaud et de quelques paroles susurrées dans mon oreille. Il s'agit de Fumie qui m'annonce ne pas être contre une petite visite nocturne à l'occasion.

Sur l'instant je n'entends plus rien excepté les battements rapides de mon cœur et de ma salive qui est avalée de force. Ce n'est sûrement pas le cas et pourtant, durant plusieurs secondes, je me mets à penser que tout le monde m'a forcément entendu déglutir de surprise. Un sourire béat vient même déformer mon visage pendant plusieurs secondes alors que je prends sur moi autant que possible pour ne pas regarder dans sa direction. Si jamais un membre de l'équipe se rend compte de mon état, ils pourraient ne jamais partir et j'avoue que j'aimerai bien que cette journée se termine.

Ne pas me tourner pour voir son énorme poitrine se déformer contre mon bras relève presque de la torture. Un membre de l'équipe, lui, ne se gêne pas et ne semble pas se rendre compte que moi et un autre homme l'avons remarqué se rincer l’œil. Comment lui en vouloir ? Je suis plus jaloux qu'autre chose sur le moment.

Fort heureusement la personne en charge de ce petit groupe le ramène à la dure réalité en annonçant que ce sera tout pour aujourd'hui.

- Je pense qu'on a ce qu'il faut pour aujourd'hui. La journée a été longue, on va vous laisser vous reposer tous les deux.
- Comment ça se passe pour demain ?
- Hmm... Rien de particulier. De notre côté en tout cas. On va vous laisser faire connaissance tranquillement, puis on repassera deux deux jours. Si ça vous va.
- Oui, oui, c'est parfait.

Cette nouvelle me soulage. J'avais peur de les avoir un peu trop sur le dos dès le départ. Cela aurait pu être un poil oppressant, surtout dans une petite maison comme la mienne. Une journée tranquille pour souffler et prendre nos marques nous fera le plus grand bien à Fumie et à moi.

Je sens alors la poitrine de la sublime rouquine s'écraser encore un peu plus contre moi quand les deux membres de l'équipe la pousse sans le vouloir pour quitter la pièce. Ce qui a clairement son petit effet sur moi après cette période d'abstinence. Mais bon, je parviens à prendre sur lui moi en lui indiquant que je vais raccompagner ce petit monde en bas.

- Je te laisse défaire ta valise tranquillement pendant que je les raccompagne.

La chose ne prend pas plus de dix minutes durant lesquelles certains des membres du groupe de production s'amusent à tenter quelques remarques ou suggestions sur la suite de l'émission de manière plus ou moins discrète.
La porte d'entrée finit alors par claquer doucement pour marquer leur départ définitif. Le tout accompagné d'un long soupir de soulagement de ma part.

- Pfouuuuu... Enfin.

Une main fatiguée vient se perdre dans mes cheveux pour les gratter le temps d'un instant alors que j'éteins une par une les lumières du rez-de-chaussée pour remonter à l'étage et toquer à la porte entrouverte de la chambre de Fumie.

- Le voyage à dû t'épuiser. En tout cas je voulais te souhaiter la bienvenue une nouvelle fois et... Tu es ici chez toi. Je suis vraiment content que tu sois là.

Un large sourire aux lèvres j'ajoute dans la foulée.

- Je te laisse te reposer. On aura tout le temps de discuter tranquillement demain matin. Bonne nuit.

Sur le moment je ne pense pas à ce qu'elle m'a dit plus tôt. Du moins ça m'était complètement sorti de l'esprit. Ce n'est qu'une choix de retour dans ma chambre que je réalise ma bêtise. Quel idiot ! J'aurais dû lui tendre une perche de mon côté. Sauf que c'est trop tard maintenant.

Épuisé, tant physiquement que mentalement, j'appuie sur l'interrupteur à l'entrée de la chambre pour me rendre ensuite jusqu'à mon lit sur lequel je m'écroule en fixant le plafond durant de longues secondes. Mes yeux finissent par s'habituer à la pénombre alors que je revoie la superbe jeune femme qui va vivre avec moi désormais.
Ma main droite vient toucher mon bras pendant que mon cerveau se remémore de la douceur et de la tendresse de sa poitrine absolument parfaite. Il n'en faut pas plus pour que mon membre se dresse sous mon pantalon.

Maintenant que je suis seul je n'ai plus besoin de me retenir. Mes doigts quittent les muscles de mon bras pour descendre rapidement jusqu'au nœud de mon bas pour le défaire et me permettre de me retrouver enfin à l'air libre. Sans plus de cérémonie, j'empoigne ma trique déjà bien gonflée pour me caresser lentement sans faire de bruit.
Ce n'est pourtant pas faute de m'être promis d'attendre d'être avec elle pour briser ma période d'abstinence. Mais après ce que je viens de vivre, la tentation est beaucoup trop forte.

Les images de ses formes plus que généreuses sont encore vives dans mon esprit pendant que je me masturbe lentement, le dos collé contre mon matelas avec les yeux fermés. J'ai encore du mal à réaliser la chance que j'ai de me retrouver seul avec une femme pareille à seulement quelques mètres de là. D'ailleurs, si je m'écoutais, j'irais lui rendre une visite nocturne de ce pas. Urgh... Résister à cette envie est aussi dur que le membre dressé entre mes jambes.

Plusieurs secondes passent, se transformant même en minutes. C'est alors que j'entends toquer à la porte. Mon corps tout entier se fige alors que ma première pensée est de me dire que j'ai imaginé la chose. La petit voix de Fumie me fait alors réaliser que ce n'était pas mon imagination.
Est-ce qu'elle a vraiment décidé d'aller au bout de son idée ? La douche ne serait alors qu'une excuse ? Bordel ! Les idées et scenarii possibles se mélangent dans ma tête. Au point de me faire faire n'importe quoi.

D'un geste hasardeux je tire sur mon pantalon sans le nouer pour me précipiter en direction de la porte que j'ouvre dans la foulée.

- Ouah !

Même sans le vouloir, mon regard est instinctivement attiré par cette énorme poitrine qui se présente de manière agressive sous mes yeux. Heureusement je me reprends rapidement pour relever la tête afin de trouver son regard.

- Euh... Oui, tu veux sûrement prendre une douche pour te détendre. Je t'en prie entre.

Ma tenue vestimentaire n'est pas en reste et je le remarque uniquement en tirant sur la porte avec ma main quand je cherche à lui faire assez de place pour qu'elle puisse entrer. Ce qui est censé être un pantalon s'est transformé... en short. Avec la trique que je me tape, mon sexe tire tellement fort sur le tissu souple de mon pantalon qu'il l'a fait remonter jusqu'à mes genoux.

Un poil gêné, cela ne m'arrête pas pour autant et je dépose une main derrière son épaule tout en levant l'autre pour lui montrer la direction dans laquelle se trouve la salle de bain. Puis, cette fois encore, j'ouvre la porte et appuie sur l'interrupteur pour allumer la lumière avant de la laisser entrer.

La salle de bain est assez spacieuse dans l'ensemble car elle a été conçue pour convenir à deux ou trois personnes. Lavabo, toilettes et douches, tout est là. Une fois tous les deux dans la pièce, j'ouvre la porte de la cabine histoire de lui montrer quel manivelle ouvre l'eau chaude et l'eau froide que je laisse ensuite couler pour me tourner dans sa direction.

- Laisse-moi prendre ta serviette.

En m'approchant d'elle, mon gland vient cogner contre une de ses cuisses. J'avais totalement oublié que je bandais toujours autant depuis le moment où je me suis levé lui ouvrir.

- Ah, désolé. C'est... Tout à l'heure déjà, avant que tu toques à ma porte, je pensais à toi. Alors, en plus, te voir dans cette serviette. Avec tes seins qui ressortent.

Sans trop lui laisser le temps de douter ou de répondre, j'effectue un pas en avant pour me rapprocher d'elle. Mon gland qui s'appuyait contre sa peau dans un premier temps, finis par glisser pour s'immiscer contre l'intérieur de sa cuisse.
J'attrape alors le noeud de sa serviette pour le défaire délicatement avec l'aide de mes deux mains tout en continuant de la regarder dans les yeux.

Une fois fait, je me recule légèrement pour l'admirer de la tête aux pieds avec un immense sourire sur le visage.

- C'est un peu cucul comme remarque, mais laisse-moi te le redire : tu es encore plus belle en vraie que sur les photos que tu m'as envoyée.

A quelques étages plus bas, ma bite gonflée se met à gigoter de haut en bas telle la queue d'un toutou excité à l'idée d'aller s'amuser. Je ne contrôle d'ailleurs pas mon geste lorsque ma main gauche vient se glisser de manière presque automatique sous mon pantalon pour se saisir de mon membre au niveau de la garde.

- Je suis content de te voir ici. Car pour tout t'avouer, j'ai songé un long moment à venir te rejoindre dans ta chambre. Mais je ne voulais pas faire le forceur le premier soir.

La phrase suivante est juste hallucinante et je ne réalise même pas ce que je suis en train de raconter. Pourtant les morts sortent de ma bouche tous seuls et avec un naturel assez bluffant.

- Ca te dérange si j'entre avec toi ? Car je vais avoir besoin de me soulager une fois ou deux avant de pouvoir me calmer et me coucher.

Après tout c'est elle qui est venue me rendre une visite surprise après avoir annoncé plus tôt qu'elle voulait me rejoindre en cachette. Si ça c'est pas une preuve qu'elle cherche quelque chose.

L'idée d'une douche ensemble a l'air de la tenter car elle n'a pas un seul instant semblé dérangée par ma proposition. Alors que je vais pour lui suggérer d'entrer dans la cabine de douche la première, un étrange accident de gel douche vient tout interrompre. Un énorme PROUIP résonne dans la salle de bain alors qu'un très long et épais filet de gel vient défigurer son visage en plus de marquer sa poitrine sur sa lancée.

- Euh... Attends, bouge pas !

Ses mains viennent rapidement se poser sur mon torse pour, très probablement, chercher à garder l'équilibre vu que ses yeux sont fermés. Je manque d'ailleurs de marcher sur sa bouteille de gel douche qui vient de tomber par terre en essayant de maintenir mon invitée en place.

Sans perdre un instant de plus, j'ouvre la porte en verre de la cabine de douche pour faire entrer Fumie lentement tout en la tenant par l'épaule et la taille.

- Faut te rincer le visage. Je vais t'aider. Appuie-toi sur moi. Attention, lève le pied avant d'entrer.

Faudrait pas qu'elle vienne se coincer un orteil dans la foulée. Je ne peux pas m'empêcher de lever la tête pour voir l'état de son visage avec ces traînées blanchâtres qui ressemblent plus à une éjaculation faciale qu'un accident de salle de bain. La chose est d'ailleurs assez drôle et j'ai du mal à retenir un ricanement.

- Tu ne t'es pas ratée en tout cas.

La main posée sur sa hanche délicate quitte sa peau douce pour chercher le robinet d'eau chaude pour enclencher le jet situé au-dessus de nos têtes. La seconde qui suit, nos corps se retrouvent aspergés dans cette douche où nous nous retrouvons. Poussés par une étrange suite d'évènements que l'on n'a pas vu venir.

Dans ma précipitation je n'avais pas fait attention que j'étais entré avec elle en gardant mon pantalon/pantacourt/short qui vient vite me coller à la peau. Entre l'excitation post incident, la chaleur reposante de l'eau et le doux parfum qu'elle dégage, mon morceau ne tenait plus en place et remuait se haut en bas contre sa cuisse dodue.

Mes deux mains posées sur ses épaules, je fais en sorte de la garder au milieu pour qu'elle puisse se rincer le visage efficacement durant les secondes suivantes. Reste à vérifier l'étendue des dégâts.

- Au moins on peut dire que cette première soirée restera inoubliable.

Je me penche alors sur le côté pour attraper un gant propre que j'humidifie pour venir le poser délicatement sur ses yeux après m'être placé face à elle. On a tous, au moins une fois dans notre vie, eu la maladresse de se mettre du shampoing dans les yeux et ça pique beaucoup même si cela ne dure pas bien longtemps.

- Laisse-moi faire. Puis hésites pas à t'appuyer sur moi si besoin.

Sans presser très fort, je fais en sorte de garder le gant sur ses yeux quelques secondes en espérant que son état s'améliore rapidement. En plus de la situation, je veux pas qu'elle vienne se blesser chez moi le premier soir.

- Ca va mieux ? Dis-moi si je peux faire autre chose.

La situation devient compliqué de mon côté vu notre positions respectives. Parce que si je fais ne serait-ce qu'un pas en avant, mon pyjama risque d'entrer en contact avec son nombril.

Rester inactif et inutile n'est pas facile compte tenu de toute cette situation. Puis la voilà qui recule légèrement alors que je m'apprête à tendre les mains dans sa direction pour l'empêcher de trop se frotter les yeux car cela risque de la démanger encore plus dans les minutes à venir.

Dur de ne pas voir son regard se poser sur ma trique volumineuse et impossible à cacher avec le tissu dont l’élasticité est mise à rude épreuve depuis un moment désormais. Il faut croire que mon envie est si forte que même cette scène comique ne l'a pas entamée.

- Ah ! Désolé pour ça.

La phrase sort le plus naturellement du monde et sans la moindre gêne. Après je bande comme un âne depuis tout à l'heure et cette scène étrange a eu pour effet de briser une barrière entre nous.

- A nous deux on risque d'ouvrir le bêtisier de l'émission rapidement.

Un large sourire sur le visage, je tente de m'approcher une nouvelle fois d'elle en levant la main droite pour chercher une mèche de son front afin de la décaler sur le côté de son visage pour vérifier les dégâts de cette mésaventure.

- Je pense que ça devrait passer d'ici quelques minutes.

Des minutes durant lesquelles elle va se sentir un peu mal à l'aise et avec les yeux qui piqueront légèrement à cause du gel douche et des frottements.

- J'ai une idée. Si tu fermais les yeux pour les reposer ?

Ma suggestion est accompagnée d'un petit sourire innocent tout en lui faisant un signe de la main de se tourner pour se retrouver dos à moi.

- Oui, tourne-toi aussi. Je vais te masser les épaules pour t'aider à te détendre un peu.

En attendant qu'elle se mette en place, je sors un bref instant de la cabine de douche pour aller chercher deux tabourets en plastique et une huile de massage. A mon retour, je corrige le débit de l'eau pour que celle-ci continue de nous offrir sa délicate chaleur sans nous en asperger totalement.

Je l'accompagne alors pour poser son derrière parfait sur ce tabouret dont je serais presque jaloux. Et, contrairement à elle, je prends le temps de bien regarder le tube et mesurer ma force avant d'en récupérer le liquide pour ne pas me retrouver dans un autre accident.

- Détends-toi et laisse-moi faire. Je te sens toute tendue. Tu as les épaules tellement raides.

En même temps avec une paire de loches aussi énorme ça n'a rien de surprenant. Le contraire serait même étonnant. L'envie de lui proposer un massage journaliser du recto et du verso ne manque pas, mais on va essayer de se tenir après ce qui vient de lui arriver.

- En tout cas ta peau est très belle et très douce.

Tout ce que j'espère c'est qu'elle pourra enfin prendre un moment pour se détendre car on n'a pas arrêté de cavaler depuis son arrivée. Se retrouver comme ça chez un inconnu du jour au lendemain n'est pas aussi facile qu'on pourrait le croire.
Vu la nature de l'émission, les candidats ont été vivement encouragés à communiquer avant de se rencontrer pour que la gêne soit la moins présente possible le jour de la grande rencontre.

On ne parle pas d'une émission où on cherche l'amour de façon innocente et fleure bleue. L'idée est clairement de mettre en avant des expériences charnelles pour voir si des personnes qui ne se sont jamais rencontrées auparavant peuvent être compatibles dans de nombreux domaines. Ou encore de parvenir à découvrir et expérimenter leurs fantasmes les plus inavouables. Et seigneur, Fumie n'en manque pas.

Merde, voilà que ma bite se remet à tressauter en repensant à certaines de ses propositions.