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Bacchanale sanguinaire. [PV : Li Hua]

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Izar Myrrhe

Créature

Bacchanale sanguinaire. [PV : Li Hua]

dimanche 27 mars 2022, 22:47:56

Les chemins qui mènent à la fortune ne sont jamais loyaux. Je l’ai prouvé il y a quelques instants… avec cette histoire de pari dans des combats clandestins.

Approché par la famille Hua, on me proposait des facilités de s’enrichir dans le “milieu” (retenons ici l’expression qui désigne le caractère illicite de mes activités professionnelles) en échange d’une série de défaites suivie d’une victoire éclatante face à un combattant dont on souhaitait l’humiliation. Rien d’étonnant, une affaire routinière. Je suis coutumier de ce genre de pratiques assez peu regardantes sur la notion d'éthique combattante car elles me permettent de cultiver l’image d’un guerrier imprévisible et sur qui on ne peut se fier. Un véritable cobra qui fait languir les parieurs, inquiète ses adversaires et qui peut, à tout moment, enchaîner par de subtiles attaques perfides ou par la brutalité pure et dure, sauvage et indomptable.

Mon adversaire de ce jour était un Orc extrêmement corpulent. Après avoir encaissé l’intégralité de ses cognées trépassantes, je redoublais de vigueur et de dextérité pour tirer profit de la fatigue momentanée de cette bête fulminante afin de l’estourbir. Je cible son groin. Je le frappe. Je ne m’arrête plus. Les parieurs s’affolent ; bon nombre d’entre eux pariaient sur ma défaite inéluctable face à cette brute épaisse, je leur donnais tort, si bien que la majorité des gains revenait à la famille Hua et à leur cheffe, mademoiselle Li qui renvoyait l’image d’une de ces matrones asiatiques à l’allure vertueuse, mais aux vicieuses intentions, vicieuses intentions tout aussi fatales que sordides. En un mot, je la percevais comme une sorte d’archétype que j’avais déjà rencontré au moins plusieurs fois depuis ma fuite de cet orphelinat pourri, quoique Li Hua était sensiblement plus désirable que ces dernières.

Nous nous assignâmes elle et moi un lieu, isolé, pour conclure notre petite affaire. Après lui adressé mon intention de mener cet échange dans un temple, elle choisit un sanctuaire Shinto, je lui fis ensuite savoir que j’étais “intéressé” par une petite visite guidée et que je m’attendais à ce qu’elle porte un genre de kimono, pour plus de discrétion. Cela pouvait paraître présomptueux, fat, arrogant de ma part, mais je devinais que je lui plaisais. J’appartenais à cette race fougueuse de mâles très agressifs qu’elle devait apprécier, en tant que croqueuse d’hommes invétérée. Je l’aperçus au loin, en train de se trémousser, avec sa démarche qui m’évoquait un roulis de poupe. Je me mordais discrètement les lèvres. Elle m’offrirait de l’argent, peut-être irait-on plus loin qu’une simple relation utilitaire amenée à être remplacée par une autre, qui se distinguerait sous le rapport de la rentabilité.

- Bonsoir, madame Li Hua. Comme convenu, j’ai mis au tapis l’adversaire que vous m’aviez indiqué. J’attends ma récompense, peut-être un baiser de votre part, lui fis-je avec l’intention de la provoquer, le tout dans un trait d’esprit humoristique tout-à-fait classique.

Ce soir, j’avais choisi un grand manteau de cocher noir, gothique, fort bien cintré, qui valorisait mon port altier, la largeur de mes épaules carrées, la sveltesse de fleuret de mon bassin. Mes jambes étaient longues et s’offraient le luxe de bénéficier d’un certain nombre de centimètres avec mes bottines.

Li Hua

E.S.P.er

Re : Bacchanale sanguinaire. [PV : Li Hua]

Réponse 1 lundi 28 mars 2022, 22:42:23

Être présent sur tous les domaines, pervertir le plus de personnes pour en tirer profit et tenir les ficelles du Japon, Li avait des relations dans la politique, l’armée, les hôpitaux et la rue. En ce moment, elle avait un œil sur les combats clandestins voyant le regain de popularité elle se devait être présente dans le milieu. Elle n’était pas à son premier coup d'essai dans cet environnement, il lui arrivait de perdre pariant sur le mauvais cheval, sauf qu’aujourd’hui elle était persuadée d’avoir trouvé le bon. Un individu du nom d’Izar, les deux avaient conclu un accord : il devait se coucher plusieurs fois avant de remporter le dernier combat à la stupéfaction de tout le monde. Li gagnerait énormément d’argent, qu’elle partagerait avec le combattant pour le remercier de sa participation.

Le soir du combat, Li en toute discrétion se joigna à la foule pour juger son poulain et s’assurer que tout allait bien se passer, il arrivait parfois que les combattants ne puissent suivre le tempo ou décident d’accepter un pacte plus juteux. Dans le cas d’Izar, il resta droit dans ses bottes et suivit les commandements de la baronne. Li profita du divertissement qu’il avait à offrir ce soir-là, elle venait de recevoir sa dose de testostérone avec tous ses hommes qui venaient se bagarrer. Du haut de son estrade, la mafieuse ne pouvait s’empêcher de se rincer l’oeil et son poulain était de loin le plus emblématique. Taillé comme un apollon, il savait prendre les coups et les donner quand le moment sonna. Li ne put s’empêcher de sourire au moment où il se déchaîna, son visage marqué par les coups qu’il avait pris, ses muscles qui venaient à se bander sous la tension. Somptueux.

La cloche sonna pour nommer Izar champion et au même moment, Li s’évapora de la pièce laissant un de ses hommes prélever les gains, la voir dans ce lieu n’était pas bonne pour son image. Elle avait été conduite dans sa voiture pour retourner à sa demeure, la transaction avec son combattant se faisait le lendemain au sanctuaire Shinto. Li le connaissait bien, car sa famille avait contribué à la production et ses hommes s’en servaient pour diverses transactions.

Li avait fait évacuer le sanctuaire pour l'occasion, à la requête d’Izar elle devait venir seule pour apporter les gains, vêtus d’un kimono pour plus de discrétion… Sauf que ce mot ne fait pas partie de son lexique ! Son combattant allait vite s’en apercevoir quant au fond du jardin qui entourait le temple, Li fit son apparition. Les coutures rouge vif, le tissu bleu nuit avec des carpes imprimées pour contraster et le plus perturbant était la longueur de celui-ci, ainsi que les ouvertures sur ses cuisses et son buste. Provocateur dans son style.

- Bonsoir Monsieur Myrrhe ! J’ai pu apprécier votre représentation en cachette, je dois dire que vous êtes un fier guerrier, vous devriez entrer sur scène plus souvent ! Si l’envie vous prend encore une fois de faire un peu d’argent à mes côtés, je serais ravie d’y contribuer sachez-le.

Un sourire s’affiche sur le minois de poupée de la mafieuse.

- Un baiser ? Je crois que ce n’était pas convenu dans notre entente, il faudra se montrer plus précis la prochaine fois Monsieur Myrrhe si vous en attendez plus de moi.

Li avait profité du duel de son poulain pour apprécier sa corpulence torride qui ne laissait pas indifférente, mais elle ne tomberait pas si aisément dans ses bras. Elle n’était pas prude et encore moins du genre à offrir son corps si facilement, ce que préférait Li était jouer avec ses partenaires.

- Il me semble qu’il n’y avait que de l’argent en jeu qui vous attend dans le sanctuaire, mes hommes on prit soin de le déposer là pour plus de sécurité. Et c’est l’occasion de débuter votre visite guidée en ma compagnie, j’espère être une bonne guide.

Li prit les devants, son bassin chaloupant dans son kimono au nez de son guerrier, elle sonna la cloche devant le sanctuaire avant d’ouvrir les portes du lieu. Une odeur d’opium flottait dans l’air, les quelques bougies disposées dans les coins éclairaient la pièce qui ne laissait presque rien entrevoir.

- Nous prendrons soin d’allumer les bougies au cours de la tournée, pour préserver le mystère sur ce lieu unique. Mais avant toute chose, avant de rentrer il est bon d'honorer les dieux.

Devant Izar, Li se mit à genoux sur un tapis préparé devant l’entrée, pour se s'incliner en avant les mains tendues au-dessus de sa tête. Sans étonnement, son kimono si court remonta pour laisser distinguer le galbe de ses fesses, qui laissait le doute sur un éventuel sous-vêtement en dessous.

- Venez…


Izar Myrrhe

Créature

Re : Bacchanale sanguinaire. [PV : Li Hua]

Réponse 2 mardi 29 mars 2022, 17:57:24

Foutredieu ! Mon employeuse ne manquait pas d’audace, c’est clair, et encore moins de pudeur chrétienne. Joli kimono, en passant. Mes yeux devinent une appréciable absence de sous-vêtements. Toutefois, elle se permet de me corriger en avançant que ma suggestion allusive ne faisait pas partie des termes de notre contrat. La demoiselle confirme mes à priori à son sujet ; elle était économe de ses gestes et de ses attentions et monnayait tout, telle une femme d’affaires éprouvée. Si je laissais blanc-seing à ma mauvaise langue proverbiale, à mes propres biais de confirmation et (aussi) à ma frustration instinctive, j’avancerai l’idée qu’elle s’apparentait à une véritable prostituée de luxe patentée, aux allures de mère maquerelle. Pourquoi BORDEL devrais-je payer, faire des pieds et des mains pour être embrassé ? Mais passons.

J’observe un petit silence pendant quelques instants, alors que S. M.  l’Impératrice Li Hua égrène ses paroles mielleuses et niellées d’or. Je me tais, presque religieusement, je roule des yeux, tel un insupportable délinquant pris les mains dans le sac, j’affiche un air entendu mi-caustique mi-nonchalant, je suis certes un fiable partenaire, mais je craignais instinctivement qu’elle cherche à me flouer. Néanmoins, l’attitude de la superbe véreuse indiquait le contraire. Elle semble vouloir me caresser dans le sens de mon pelage.. ? Qu’elle prenne garde, il m’arrive de mordre à pleines dents. Je suis un loup qu’on peut apprivoiser, mais qu’on ne domestique jamais !

« Onna Hua, je me réjouirais de nouer une relation professionnelle profitable et pérenne avec votre aimable personne », lui répondis-je à ma façon courtoise dans un japonais impeccable, une lippe taquine accrochée à mes lèvres vermeilles.

Durant les combats clandestins auxquels les gens de notre milieu sont si friands et pendant lesquels ma patronne se montra discrète, j’avais, assurément, déjà repéré chez elle un goût particulier pour la provocation, l’âpreté, le salace. Ses yeux de chats malicieux, espiègles, matois, roués lorgnaient sur moi une convoitise quasi-réifiante. À la vue de ses jolis atours élégants et lascifs, de son beau langage séduisant et de sa réceptivité à mes propos, j’en déduisais qu’elle éprouvait une ombre de considération à mon endroit. De toute évidence, Li Hua devait me traiter comme un pion, un instrument, une source de revenus, mais sans doute un pion, un instrument, une source de revenus qu’il convenait de traiter avec diplomatie, avec les égards qui lui sont dus. Pas un vulgaire pion, pas un vulgaire instrument, pas une vulgaire source de revenus, comme le serait son pathétique commerce d’opiums… Elle se croyait sans doute encore du temps de la Dynastie Qing et des Guerres qui ont résulté du commerce de cette ressource aux effets décadents, pernicieux et avilissants. Loin de moi l’idée de critiquer mon employeuse sur ses activités entrepreneuriales sur le volet moral, mais je ne pouvais m’empêcher de constater qu’un véritable gâchis de ressources avait lieu au sein du groupuscule dont la Nippone aux jolis yeux félins se targuait d’être la maîtresse incontestée.

En revanche, elle maintient son intention de me guider. Il était difficile de savoir ici s’il s’agissait d’une façon indirecte de m’orienter vers la direction qu’elle souhaitait. Je croyais jusqu’ici qu’il s’agissait d’une mauvaise plaisanterie, mais j’étais assez fin psychologue de comptoir qu’elle n’ironisait pas. Li Hua avait l’intention de me faire découvrir un pan de sa culture natale, sans doute dans un objectif précis. Peut-être souhaitait-elle conquérir ma foi ou jeter les fondements d’un endoctrinement religieux, par le biais d’une subtile introduction à la religion traditionnelle shinto ? En règle générale, cela signifierait qu’elle projetait de m’intégrer dans son groupuscule en vue de me proposer un contrat durée indéterminée (du moins jusqu’à ma mort ou la fin de ma valeur en tant qu’homme de main…). Cette politique de recrutement par la séduction retint mon intérêt par son caractère innovant. Je la trouvais plus subtile que les médiocres qui tressaient des louanges à mes compétences avant de m’asséner une grossière offre d’embauche précédée par une fellation en bonne et due forme. Je parle ici en connaissance de cause, quoique cela puisse paraître invraisemblable.

« Je suis surpris que vous vous piquiez de religiosité. Vous savez, ça peut paraître cousu de fil blanc, mais vous me paraissiez si... préoccupée par l’aspect matériel des choses. Comme quoi, les à priori peuvent se révéler trompeurs. »

Face à ce genre d’individus, je tâchais de soigner mon élocution et mon intonation. Au demeurant, rappelons-le, j’étais un chien de la casse. Un sale clébard en colère contre tout, qui s’insurge de tout ; un véritable fouille-merde, jouisseur nihiliste. Aussi, comprenons que je réalisais un effort en présence de cette aristo-bourgeoise mafieuse et désireuse de se faire désirer. Une odeur exotique emplissait l’atmosphère ambiante alors que ma patronne décrite ci-dessus ouvrait les portes du monastère. Je la suivais donc d’un pas discret, mesuré, tandis que mon œil se promenait le long de son bassin qui se déhanchait avec toute la grâce sensuelle d’un roulis de poupe : aucun sarcasme de ma part, elle était incontestablement charmante, à tel point que je lui trouvais un rien de ressemblance, dans le verbe et dans le geste, avec les égales des grandes dames vampiriques.

Nous verrons si cette impression se confirme ou non, mais elle semblait bien partie pour être autre chose qu’une bandit de grand chemin que l’on peut croiser au premier coin de rue. 

Je m’approchais alors de ma collaboratrice qui se prêtait à une sorte de prière, étendue grâcieusement sur le tapis. Je fis de même après m’être déchaussé et avoir retiré mon épais manteau noir. Une autre odeur embaumait l’air : celle qui émanait de mon corps ; une fragrance entêtante de cuir, de sang, de sueur et de labeur. Après avoir joint mes mains, j’exécutais une série de mantras. Mes phalanges s’agitent, s’emballent, s’animent d’une aura violacée. Des fêlures apparaissent sur les diverses idoles réunies dans la pièce.

Nos présences sont purement et simplement intolérables. Les Dieux Shinto ne peuvent tolérer qu’une fille de la race des Yamato fraye avec un mâle d’un sang maudit et présente ses hommages.

Un bruit sourd retentit.

Silence mutique de ma part.

Mauvais signe, mais rien d’étonnant.

Li Hua

E.S.P.er

Re : Bacchanale sanguinaire. [PV : Li Hua]

Réponse 3 dimanche 03 avril 2022, 21:59:57

Li avait été bercé par la croyance qui est une marque considérable de sa culture, petite, elle y allait avec sa grand-mère, puis avec sa mère et quand elle aura enfanté elle devra y conduire son enfant. Prier les dieux, les aînés disparus pour amener la chance, y trouver des conseils, chasser les démons des rêves c’est primordial, Li ne le fait pas tout le temps au temple, préférant rester chez elle. Dans sa demeure une pièce est assignée à la prière, le soir avant d’aller se coucher, elle y dépose souvent plusieurs mots sous l'œil des tableaux de ses ancêtres. Elle y laisse également des offrandes quand elle doit signer des contrats importants pour apporter la réussite dans ses affaires. Dévoiler une partie d’elle, de ses croyances à Izar est un honneur, même s’il ne doit pas s’en rendre compte…  Li ne compte pas le convertir, lui gaver le crâne avec de belles paroles, il n’est pas de sa famille, il n’a pas besoin de ça.

À genoux, couchée sur le sol, Li ferme les yeux pour saluer ses aînés et les dieux gardiens, elle ne parle pas se contentant d’y mettre toute son âme pendant que son combattant se laisse aller à des mantras. Des sons de craquements bourdonnent aux oreilles de la mafieuse quand un bruit sourd lui fait lever le cœur. Se redressant sur ses genoux, restante droite, elle voit les fêlures sur les idoles à moitié éclairées par les bougies, mauvais présage.

- Bien.

Li se lève appuyant une main sur un de ces genoux pour s’aider, des auréoles rouges marquent ses genoux, sa peau blanche similaire à la neige a pour habitude de vite prendre les marques.

- Je crois bien que vous n’êtes pas le bienvenue ici, ou alors c’est moi qui ai fait une erreur de parcours. Peut-être les deux, en vous invitant ici. Les divinités vont me gracier j’en suis certaine et ils apprendront vite à vous connaître. De toute façon nous n’avons pas le choix, votre gratification se trouve ici.

Li se met en marche sur la droite, s’arrêtant après quelques pas devant une sculpture au visage humain et au corps de loup, elle attrape un bâtonnet qu’elle passe sur la flamme d’une bougie pour l’allumer afin de faire rayonner les chandelles éteintes.

- Je me demande pour quelle raison mes ancêtres ne veulent pas de vous ici, Monsieur Myrrhe. Je ne suis pas une enfant de chœur…

Li était une mafieuse qui détruisait la vie des autres sans avoir le moindre remords, elle prenait ce qu’elle avait envie sans se préoccuper du revers de la médaille. La chef de famille Hua avait conduit des gens à la mort, avec la drogue, bon nombre de jeunes filles avec la prostitution s’en ignorer le trafic d’armes. Qu’avait bien pu faire son poulain pour mettre les dieux en fureur.

- Qu’avez-vous fait pour endurer ce sort ?

Bâtonnet à la main, Li se tourne vers Izar, plaçant la flamme vacillante devant son minois pour haleter dessus, une traînée de fumée grise s’échappant vers la voûte, une odeur d’opium plus tenace en émanant.

- À moins que mes ancêtres veuillent me mettre en garde… Monsieur Myrrthe vous n’avez pas le désir de me faire du mal j’espère ?

Une personne sensée devrait reculer, Li à l’instar d’une mante religieuse prête à trancher la tête de son partenaire se rapproche de son combattant, posant une main au centre de son torse pour le jauger. Elle lève doucement sa tête vers la sienne, plus petite que lui, elle paraît si frêle à ses côtés. Et pourtant, les flammes qui dansent dans son dos, la statue qui semble examiner le combattant lui donne une aura imposante.

- Il en serait regrettable.

Izar Myrrhe

Créature

Re : Bacchanale sanguinaire. [PV : Li Hua]

Réponse 4 dimanche 15 mai 2022, 16:45:46

Pendant de longues dizaines de secondes, je me tus, comme si je me contenais, comme si j’éprouvais une gêne terrible qui entravait le libre égrenage de ma parole.

Il fallut finalement assez peu de temps pour que mon interlocutrice entreprenne une chevauchée audacieuse dans le domaine des grandes probabilités religieuses. À sa façon, elle s’improvisait tantôt oracle et interprétatrice des volontés divines de quelques déités orientales, tantôt menaçante matrone mafieuse et volontiers cauteleuse, achevant son monologue empli de gravité sur une question rhétorique lourde d’insinuations et sur une… phrase pas comme les autres. Elle usait du conditionnel pour signaler une menace imminente, celle qu’elle incarnait en tant que baronne du crime dans une démarche probablement intimidatrice.

À la question suivante : « Est-ce que Li Hua m’impressionnait ? ». Je répondrai par la négative. Elle était certes détentrice d’un capital florissant dans le marché de l’opium, elle détenait un certain sens de la formule, de la gouaille, sans doute un brin d’esprit, un soupçon d’originalité mâtiné d’exotisme, mais j’avais de grandes difficultés à la considérer comme une personne susceptible de me nuire à l’instant présent, du moins à l’aune de sa petite individualité. En revanche, elle me rappelait, par sa gestuelle, son verbe pompeux, ses manières cérémonieuses, les horribles prêtres hautains et sadiques qui réalisèrent mon éducation religieuse du temps où j’étais orphelin. Aussi charmante soit-elle, cela suffisait à m’horripiler et en l’occurrence, elle se mettait ainsi stupidement en danger.

« Si je souhaitais vous faire du mal, vous ne seriez plus de ce monde à l’heure qu’il est. Ne me parlez plus jamais sur ce ton détestable. Je ne suis pas un chiot, madame Hua, que vous dressez, ou un chien que vous avez surpris en train de pisser sur votre joli carrelage tout de marbre. C’est entendu ? » répondis-je de façon très agressive, piqué au vif, d’une voix qui surgissait du néant où croupissaient mes victimes.

Je fixais ma limite. On me respecte. Point final. La tension montait, puis redescendait, tandis que je marquais un temps de pause opportun. Pour détendre l’atmosphère, je joignais mes doigts graciles avec celles de mon employeuse, appréciant l’onctuosité de sa petite main menue, douce, mais qui avait certainement signé d’un trait de plume tant et tant de fois la perte de bien nombreuses personnes infortunées. En revanche, elle tenait ma main droite et celle-ci fut à l’œuvre lors de si nombreux massacres et d’actes ignobles qu’elle devrait sans doute purifier la sienne si sa ferveur religieuse détenait encore de l’importance, vu le cours de son existence. Madame Li Hua pouvait alors sentir une main baladeuse qui… Non, je plaisantais. Je me contentais simplement de l’étreindre par la taille, lui soufflant au visage un zéphirin de fraîcheur pour lui remettre les idées en place, alors que seulement quelques centimètres séparaient nos lèvres acerbes.

« Quant à vos dieux indigènes pathétiques, soyez sérieuse, ils ne seraient que d’un médiocre recours s’il me venait la folie d’écourter vos jours, ajoutai-je, rassénéré.  D’ailleurs, je n’apprécie pas qu’ils viennent se mêler de nos affaires, tentant d’installer la discorde au moment précis où nait une communauté d’intérêts entre vous et moi. Ils ont commis une grave erreur. Ce n’était pas prévu, mais j’entends leur infliger une sanction à la hauteur de cet affront, avant de toucher mon paiement. »

Je m’extirpais de l’étreinte ainsi faite pour me diriger vers cette statue à la tête humaine et au corps de loup, avant de pousser un rire défiant, irrévérencieux, de pure provocation.

« Et non seulement, vous m’aiderez à venger cet affront, mais vous en redemanderez, vous en tirerez une grande jouissance. Autant que moi, sinon bien davantage, pour percevoir les nombreux bienfaits que je projette vous procurer en échange de votre occulte collaboration. »




Je me retroussais les manches, puis je sortais un couteau en forme de kukri. Hilare, cédant à mes plus bas instincts désacralisateurs, je me taillais une veine et la giclée sanguine qui s’ensuivit aspergea une bonne partie des idoles ici présentes, dont les traits furent méconnaissables sous l’effet de mon acidité sanguinaire, plongeant la pièce dans une ambiance viciée où de magnifiques mélopées lucifériennes remplacèrent prestement le misérable concertos de craquements et de bruits sourds que les pathétiques Kamis s’efforçaient de produire, dans la déliquescence de leur agressivité passive. Les bougies disséminées ci et là s’enflammèrent à une vitesse plus qu’héliogabalique, sans jamais s’éteindre, sans jamais se consumer, alors que les fragrances de l’opium s’intensifièrent, ce qui jouera sans doute un rôle déterminant dans notre commune désinhibition, moi et Li Hua. La drogue sapant notre rationalité, libérant nos pulsions latentes.

Je me réjouissais intérieurement, personne n’oserait interrompre ce manège auquel nous nous adonnions. Levant mon index vers le sommet du plafond, j’ordonnais par la présente aux entités extérieures réunies ici-bas d’ériger un manteau de planches de bois au niveau du mur de la batisse qui faisait face à nous qui s’embrasèrent pour former ce symbole strié par les flammes.

Une voix inhumaine surgit au milieu des décombres, après l’écoute de mon appel, un appel fait dans une langue désarticulée, gutturale, sans commune comparaison avec les langues terriennes. L’influence écrasante de ce Dieu des passions inassouvies réduisit à néant la pathétique emprise des Kamis en ce lieu.

« Madame Li Hua ? Alors ? Qu’attendez-vous ? Approchez, approchez donc… Mettez-vous à votre aise. Dans cet autel dédié à Sanghin, vous ne serez jamais aussi bien écoutée durant vos prières… »

Les températures excédaient le seuil du raisonnable, si bien que je me dépouillais de mes vêtements superflus pour assumer mon corps glorieux, mon animalité sensuelle et impulsive, sans aucune gêne par rapport à ma cliente dont je suspectais de ne même pas porter de sous-vêtements. D’une voix taquine et facétieuse, j’ajoutais même :

« Oh, allez, plus vite, il est temps de réaliser ton catéchumanat, ma fille. Approche donc, ta communion t’attend. »

Sans même m’en rendre compte, je la tutoyais. Après tout, sous l’œil libidineux et retors de l’auguste divinité Sanghin, nous sommes tous égaux.

Au milieu d’un écran de vapeurs cramoisies, je lui tendais ma blanche main aux ongles si tranchants, promesse d’une bacchanale sanguinaire.


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