Le siège de la ville se plia en à peine 2 jours. Tout commença avec l'arrivée de la troupe pour affronter les soldats du Baron de Valagne sur ses terres. Cet homme, habitué aux provocations de sa rivale, la Baronne de Katar à quelques lieux d'ici, avait pris soin d'envoyer son général, commandant de son armée, lui laisser la tâche ingrate de repousser ces assaillants. Celui ci posa son campement sur ses plaines dès que les éclaireurs lui ont fait part d'arrivée de troupe ennemi sur sa frontière. A peine un millier de soldats. Oui, des mercenaires peaux vertes, des sauvages, mais ce n'était rien pour ce vétéran de la guerre. Il avait plus du triple en réserve, et il avait choisit le lieu de la prochaine bataille. Tout était pour son avantage. La bataille qui allait suivre le lendemain allait se régler rapidement.
Il n'avait pas compté sur le fait que son adversaire était un Orc, et qu'il ne combattait pas avec les mêmes codes que les seigneurs féodaux du coin. Car la bataille commença en réalité la nuit même. Une horde de gobelin firent une percée dans les défenses ouest de son campement, peu avant qu'une infanterie plus lourde ne viennent les attaquer sur leur coté est. Le Vicomte avait pris soin de choisir des soldats des Tribus des fins fonds des cavernes des Pics Noirs. Leurs yeux étant particulièrement habitué à l'obscurité, ils avaient un avantage considérable contre leurs ennemis, qui ne combattait que rarement la nuit. Le manque de coordination chez le général du Baron était évident, il sonna l'ordre de retraite alors qu'une énorme partie de son armée venait de périr aux mains des peaux-vertes.
Les Valagniens venait de se regrouper dans leur ville. Ils avaient de belles fortifications, la prospérité du Duché avait permis au Duc de s'offrir d'imposantes murailles. Un peu trop tape à l'œil et pas si efficace que ça. Les peaux-vertes utilisèrent toute leur puissance de frappe pour défoncer la porte principale à coup de bélier, pendant que le reste attaquait les murs opposés avec des échelles. La défaite de la nuit dernière, la fatigue, la puissance hors-norme de leurs assaillants, tout cela avait réduit considérablement le moral des soldats du Ducs. Chez les peaux-vertes, en revanche, endurant et bourré d'aggressivité, tout allait pour le mieux. Les murs tombèrent aux mains des gobelins rapidement, l'enceinte de la ville était prise, il ne manquait plus qu'à finir avec le château du Baron lui même.
Six heures plus tard, la tête du général Korius roula sur le tapis de la salle du trône. Le Baron, tenait son épée avec une garde approximative. Ses deux filles et sa femme se tenait derrière lui, apeuré. Le Vicomte s'approcha de lui d'un pas lent, alors qu'autour de lui ses guerriers finissait le saccage. Il analysait le Baron silencieusement. Ce n'était pas un soldat. Un marchand, un intendant dont les affaires allait un peu trop bien pour certains et certaines.
"Ne...ne vous approchez pas de nous, monstres !" Bégaya le Baron, en faisant trembler son épée devant lui.
"Calmez vous, le vieux. Répliqua Le Vicomte. On a ordre de vous laisser en vie, vous et votre famille. Vos têtes valent cher on dirait. Alors pose ton cure-dent avant de te blesser avec."
"JAMAIS vous ne m'aurait vivant ! Cette perfide Baronne...Je préfère me tuer plutôt que de finir dans ses geoles, vous m'entendez ? Jam..."
Il tomba brutalement au sol, sous les cris horrifiés de sa famille, après que Vipère était passé derrière lui pour l'assommer du revers de son épée. Après avoir vérifié que sa victime n'était pas mort, il entreprit d'enchainer la famille du baron, qui priait en pleurs contre leurs ennemis.
"Vipère, emmène les au chariot laissé au mur ouest. Des soldats Katariens viendront les récupérer."
Le gobelin, silencieux comme à ses habitudes, se contenta de hocher la tête. Le Vicomte lui, resta un instant à observer la ville, par la fenêtre qui donnait sur la ville. C'était encore assez chaotiques, sa troupe venait de remporter la bataille, et les pillages commencèrent. Ces gars avait comme ordre de ne pas toucher à la scierie, aux forges, aux fermes et aux boutiques. La Baronne allait dorénavant revendiquer auprès de son seigneur le droit d'acquérir Valagne, et cette dernière devait être encore utilisable. C'était un contrat plutôt profitable dans l'ensemble, peu de pertes du coté de sa troupe, un peu d'entrainement au siège de fortification pour ses gars, et la Baronne avait été plutôt généreuse sur les récompenses. Mais il devait faire attention. La réputation de la troupe grandissait, ce qui était à double tranchant. Sa troupe était encore vivante parce qu'elle était utile, sans être trop dangereuse pour peser sur l'équilibre des cités-états. Mais si elle prend trop d'ampleur, ou menacerais l'économie d'une grande puissance, elle se fera pourchassé. La Vicomte quitta la salle pour rejoindre ses généraux faire le bilan de l'attaque.
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Ailleurs, dans le château, Pied-Bleu et Tête-de-frène de la tribu gobeline de la Salamandre, parcourait les couloirs du château d'un air studieux. La bataille était terminé, et les festivités avaient commencé. Les règles dans la troupe sont simple là dessus : le premier qui trouve récupère. Si deux trouves en même temps, c'est la baston. Le gagnant garde le butin. Les gars s'amusait surtout dans la ville où les Valagniens qui n'avaient pas pu s'enfuir s'étaient calfeutrés dans les bâtiments. Mais les deux gobelins qui faisait parti de l'armée de Carpates avait atteint l'enceinte du château avant les autres, et était donc aux premières loges pour embrocher de la "noblette" comme ils disent. C'est connu chez eux, c'est dans les châteaux qu'on trouve les nobles, les esclaves de luxe, les marchands les plus fortunés et les serviteurs les mieux entretenus. Ils comptaient bien en trouver pour jouer un peu avec, après leurs journées de restrictions et leurs testostérones à bloc après tant de bataille.
Pied-Bleu ouvrit une porte. C'était une réserve. Il y avait des caisses pleines de draps, de couverts, de babioles...Les deux parcoururent la salle rapidement, ouvrant quelques caisses pour vérifier. Non, il n'y avait personne.
"Encore rien ! Bordel, ils vont choper les meilleurs avant nous ! Viens Pied-Bleu, on se casse."
"Attends..."
Pied-bleu analysa un peu plus la salle. Elle était un peu poussiéreuse, pas souvent utilisé, ce qui facilitait la détection. Des traces de pas ici et là, et on pouvait distinguer un empilement de caisse installé volontairement dans un coin de la pièce pour servir de cachette. Le gobelin renifla, et s'approcha doucement de l'endroit. D'un geste brusque, il fit tomber l'un des caisses pour regarder ce qu'il y avait derrière.
"Hé bien, hé bien, hé bien...qu'avons nous ici, hum ?"