Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Rosée du crépuscule sélénite. [PV : Morgane Pendragon]

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Izar Myrrhe

Créature

Tandis que le Crépuscule tombait sur la métropole de Seikusu, je me rendis à l'une de ses boîtes branchées, dont je connaissais fort bien le propriétaire. Ah, l'avantage de notre milieu ! Le monde de la nuit nous est si familier que nous en maîtrisons les codes d'autant plus facilement que nous savons en tirer le meilleur parti. À la base, j'avais pour mission de seconder le corps des vigiles en charge de la gestion de la sécurité, moyennant le versement d'un salaire généreux. Mes services valent cher, tout le monde m'obéit, tout le monde respecte le règlement lorsque je suis présent. Un comble pour un criminel endurci et un ancien adolescent en mal de rébellion, mais que voulez-vous... Je raisonne en fonction de mes besoins.

À l'entrée de la discothèque apparut une grande rouquine, très séduisante, très saine d'apparence. L'exubérance de sa poitrine ferme et arrogante couplée à son visage de poupée lui donnait un rien de charme, auquel je n'étais pas insensible. Elle dégageait quelque chose qui m'obsédait. Ce n'était ni une odeur ni la couleur de ses cheveux, aussi beaux soient-ils. J'avais beau être une crapule, mon dilettantisme me poussait souvent à attacher beaucoup trop d'intérêt à la beauté et à tout ce qui me semble se  distinguer de la masse, du vulgaire, dont je fais pourtant partie intégrante. Lorsqu'elle ouvrit la bouche pour la première fois, je sentais qu'une âme forte, énergique et puissante animait ce corps formidablement bien bâti. J'appréciais les femmes de caractère, aussi me contentais-je de la soutenir du regard, avant d'afficher un sourire en demi-teinte, discret, mais révélateur.

Au fur et à mesure de la soirée, j'approchais cette amazone au regard de braise. Je lui annonçais mon intention de danser avec elle et d'interrompre mon tour de garde. J'ignore si elle en fut flattée, mais la donzelle accepta. C'était obligé, elle reconnaissait ma supériorité sur les masses, la puissance de ma volonté et ma froide beauté virile. Elle qui était splendide, peu d'hommes oseraient la courtiser, mais moi si. La jeune femme me révéla son prénom, Morgane. En retour, je lui donnais le mien. J'associais enfin un nom à son visage poupin.

Ma frustration grandit néanmoins lorsque nous fûmes obligés de nous séparer, tandis que la discothèque fermait ses portes. Ma déception fut telle que j'affichais une moue dégoutée, pleine de dédain. Irrité, je tournais les talons sans lui adresser une dernière salutation. J'aurais voulu qu'elle reste à mes côtés, qu'elle me fixe droit dans les yeux, qu'elle m'écoute dire des conneries, qu'elle en rit, et qu'elle me fasse des sourires. C'est tout con, hein. Mais j'étais anormalement sensible aux attentions de cette rouquine, ce qui procédait de l'exception, même pour un grand passionné tel que moi. Et quel connard ! Au lieu de m'emporter en la laissant planter derrière moi, j'aurais du lui proposer de la raccompagner, ou de lui payer un verre.

Rien du tout, merde ! Je devenais impulsif, pareil à un adolescent qui s'éveille à sa propre sensualité, stupide, irréfléchi, et irrésolu, tandis que je concevais le désir de la détenir. Lorsqu'elle s'éloigna de moi, je ressentais un fort sentiment de manque. Les ondes de bien-être que mon coeur charriaient diminuaient au fur et à mesure qu'elle disparaissait de mon champ de vision. Non, ça ne pouvait se terminer ainsi. Je voulais obtenir ce que je veux, son numéro de téléphone, un sourire sincère, bref, de la reconnaissance. Et elle, elle devait donner satisfaction à ce désir. C'était obligatoire.

J'entrepris alors de la suivre discrètement à travers les artères de cette métropole. Elle franchit l'entrée d'un petit parc où se réunissaient quelques prostituées et leurs clients, de temps à autre. Que fichait-elle ici ? Ce n'était pas une pute, manifestement. Au pire, si elle me grille, je prétexterai que j'attendais une femme de joie pour ma vidange nocturne.

Hélas, il n'y en a eu aucune qui m'offrirait un alibi. Peut-être me suis-je trompé de parc... ? Enfin, bordel. Je suis en train de suivre une jeune femme pour obtenir des informations privées, c'était effrayant à en mourir, et j'en étais réduit à élaborer des mensonges aussi cons.

Dans ma précipitation, je ne m'en rendis même pas compte, mais mon pied heurta la racine émergée d'un chêne, ce qui m'arracha un juron. Je m'arretais soudain, stupéfait. Mes ongles vampiriques rétractés, je guettais les réactions de la rouquine, située à quelques mètres seulement devant moi, et qui m'offrait une superbe vue sur sa croupe généreuse, sportive et ferme. Merci la vision nyctalope !
« Modifié: jeudi 31 mars 2022, 15:05:21 par Izar Myrrhe »

Morgane Pendragon

Humain(e)

Morgane était une femme juste, suivant un code d’honneur bien précis, elle respectait à la lettre ce dernier. Par ces mots, on serait tenté de penser que l’héritière de Pendragon est une personne noble, au cœur pur, mais la vérité est bien loin de ça. L’honneur et la justice, comme beaucoup de concept, sont subjectifs, personnel et à interprétation. De ce fait, Morgane ne vit pas comme une prude, bien au contraire. Elle profite des nombreux plaisirs de la vie, faisant les choses comme elle le désire tout simplement ; même si cela doit aller contre la loi de temps en temps.

Elle ne commet pas des crimes atroces, mais passer au-dessus de certaines lois ou encore frauder peut faire partir de son code d’honneur, tant que cela sert son bon plaisir. Pourquoi ce petit aparté sur la jeune femme ? Parce que cette dernière se tenait à l’heure actuelle devant l’entrée d’une boîte de nuit, une discothèque et bien d’autres noms pour qualifier un endroit réservé aux adultes. Et aux dernières nouvelle, la rouge n’est clairement pas majeure. Comment allait-elle rentrer ? Très simplement, une fausse pièce d’identité et cela n’était qu’un moyen pour elle d’assurer sa sécurité.

Il faut dire que le Japon est plutôt confiant sur ce genre de chose, plaçant leur confiance dans l’honnêteté de tous, c’était sans compter sur elle, surtout si elle pouvait s’amuser. Son physique la vieillissait un peu plus que les autres, elle faisait donc la vingtaine sans trop de problème. Elle avançait petite foulée par petit foulée, suivant le rythme de la queue, l’endroit étant assez populaire, il faut le reconnaître.

Tout en marchant, la belle remettait un peu d’ordre dans sa tenue. Elle vérifiait l’état de ses collants, ainsi que de ses escarpins. Elle allait quand même devoir danser avec cela toute la soirée. Sur le moment, elle se demandait qu’elle idée lui avait traversé la tête pour enfiler cela. Même en mettant des talons de petites tailles, elle serait toujours plus grande que les autres. Elle respectait simplement le cliché du genre de tenue qu’elle portait. Une idée bien bête, mais ce qui était fait, n’était pas à refaire. Pour le haut, elle faisait attention à remettre son virgin killer en l’état, laissant ce bout de tissus révéler ses formes, leurs proportions, sans pour autant dévoiler trop de peau. Simplement de quoi attirer les regards et se sentir convoiter, une forme d’érotisme des plus simples.

Tout en approchant de la porte, elle décida d’essayer les vertus de sa tenue en se déhanchant un peu devant la sécurité de ce soir. Elle comprit bien rapidement aux regards penchés sur ses courbes que l’effet escompté était bien présent. Elle sentit même un regard plus insistant, un des membres de ce comité de surveillance à l’allure étrangement bien taillé, mais finement longiligne. Un certain charme, au vu de l’assurance qu’il dégageait. Sa voix de cristal au timbre légèrement résonnant se faisait entendre pour saluer ces derniers et leur offrir un petit signe d’au revoir. Cette action n’était pas que séductrice, elle voulait leur donner un peu de motivation dans ce métier où ils devaient tous être sérieux, pendant qu’eux s’amusaient pleinement.

Elle pénétrait dans les lieux, prenant ses aises, lentement, doucement, pour trouver un endroit sympathique. Et aussi évitez de trop se faire harceler. Elle restait donc assez souvent entre le bar et la piste, pour ne pas être pris entre deux feux. Elle voulait aussi éviter de consommer et dévoiler qu’elle n’est pas en âge de faire les choses ainsi. Puis cela lui permettait d’aller remuer chaque fibre de son corps sous les battements de la musique et même d’accepter certaines invitations à danser.

Et l’une d’elle ne tarda pas à débouler en milieu de soirée, un des membres de la sécurité osait sortir de son rôle pour se mêler au jeu du commun des mortels. Ce beau garçon à l’allure étrange, mais plus qu’agréable à dévorer. Bien entendu, ce n’était pas son beau minois qui allait empêcher la jeune femme d’être méfiante et de tester l’homme et ses possibles mains baladeuses saupoudrés de mots digne d’un serpent. Enfin, cela n’était qu’une supposition et tout en restant sur ses gardes, elle lui laissait sa chance, principe d’équité en ce bas monde.

La soirée se poursuivit ainsi, elle se perdit dans les bras d’un seul homme en cette soirée. Peu de mots étaient échangés, mais les actes valaient bien mieux, surtout dans une ambiance où le brouhaha empêchait de communiquer aisément. Les formalités furent tout de même échangées, le nom de chacun, gravé dans les mémoires respectives. Un nom peu commun que celui du ténébreux, venait-il d’ailleurs ? Possédait-il des origines étrangères, comme la demoiselle à la chevelure de feu ? Des questions qui ne trouveraient point de réponse maintenant, l’héritière n’en avait que faire. Pourquoi faire la fête, si elle devait réfléchir à des choses sans grandes importances pour le moment.

Le temps passait, il se concentrait, le moment venant se dissiper bien trop vite à son goût. Les heures avaient défilé à une vitesse presque affolante, même la musique ne lui avait pas permis de garder la notion du temps. Il faut dire que l’homme était bon danseur et qu’il s’était montré séducteur sans être un profiteur. Elle n’avait pas senti sur son corps des mains trop présentes ou des sous-entendus mal placés. Une certaine finesse dans cet échange, voilà un acte qui lui donnait sa chance, s’il se proposait. Non, pas qu’elle faisait des manières pour se faire désirer, mais il avait débuté les hostilités, elle trouvait cela normal de le laisser perdurer dans ce sens.

Cependant, la douche froide arriva bien vite pour la rousse, lui faisant écarquiller les yeux devant un tel comportement. Au moment où la salle se vidait, que la musique se coupait, l’homme semblait totalement changer de caractère, comme si l’arrêt du bruit avait fonctionné comme un interrupteur. Elle resta bouche bée pendant quelques secondes, essayant de comprendre où était le problème. Les signes semblaient pourtant tous concordés vers un même point ? Elle n’était pas folle à ce sujet-là ? Elle se sentait piquer un fard, il y avait une pointe humiliante dans ce comportement, comme si elle n’avait pas été assez doué pour capter son attention ou qu’elle était une déception.

Elle tourna donc les talents, légèrement énervée pour reprendre la route, décidant de marcher un peu pour se changer les idées, sinon cela allait la faire ruminer tout le reste de ce début de journée. La nuit régnait encore en maître sur la ville, laissant l’endroit éclairé par les lueurs synthétique. Sur les nerfs dans un premier temps, elle soufflait lentement pour reprendre son calme et se poser. Elle ne devait pas se laisser autant influencer par une simple rencontre, elle avait eu des attentes, certes, mais la vie était ainsi faîte.

Une fois revenue à un état plus serein, elle remarqua rapidement quelque chose, une présence qui venait à la suivre. Un sixième sens ? Son dur entraînement ? Sa légère méfiance naturelle ? Les effets de ses armes magiques sur elle ? Elle n’en savait rien, simplement qu’elle arrivait à ressentir ce genre de chose depuis des nombreuses années. Elle ne pouvait être sur qu’on là suivait, peut-être que la personne prenait la même route qu’elle ? Autant s’en assuré en prenant des endroits à la réputation douteuses. En s’engageait donc dans un parc réputé pour ses passes d’une grande facilité. Même là, l’ombre semblait la suivre, toujours à même distance, au même rythme que ses pas.

Cela aurait de quoi faire courir des gens, les faire fuir, provoquer une intense frayeur en eux, pas chez Morgane. Elle avait de quoi se défendre, puis rouster un vulgaire énergumène aurait de quoi défouler ses nerfs sur le moment. Le silence était un peu pesant par moment, jusqu’à se faire subitement briser par un juron bien audible, une voix au timbre rauque. Sa course se stoppa nette, elle ne bougea pas pendant une poignée de seconde. Puis d’un rapide mouvement, elle se retourna pour faire face à l’ombre lointaine. L’un de ses bras était tendu, prêt à libérer Excalibur de son entrave magique et se défendre rapidement. Elle se pressait un peu plus pour découvrir le visage de la personne osant la suivre.

Une découverte pleine de surprise, à la lueur d’un réverbère et de l’éclat de la lune, elle découvrit un visage qui ne lui était pas inconnue. Celui de Izar. L’homme qui l’avait fait danser une bonne partie de la nuit, pour ensuite partir sans décrocher un mot commençait à lui coller les baskets ? Bien étrange comportement. Le regard un peu plus dur, elle faisait entendre sa voix à son tour, le timbre toujours aussi beau, mais plus féroce dans ses vibrations.

« Izar ?! Tu me laisses en plan après la fermeture et maintenant tu me suis ? Tu as intérêt à avoir une bonne explication. »

Izar Myrrhe

Créature

Quel connard ! Ouais, bon, c’est vrai. Je l’admets, je suis, sur ce point, d’une honnêteté sans faille, je ne devrais pas poursuivre de jolies jeunes femmes fort bien galbées en plein cœur de la nuit, à fortiori après ce qui s’est passé dans cette discothèque un brin décadente. Ouais, ce n’était pas très recommandable de ma part de la lâcher ainsi, comme ça, au milieu de la foule, mais il fallait me comprendre, quoi. J’estimais avoir des raisons de nourrir des inquiétudes à son sujet : en sa présence, je devenais terriblement impulsif, comme un adolescent attardé, ou une bête affamée. Ce qui m’importunait.

Et ouais, je ne devrais pas montrer les crocs. Je manquais cruellement de diplomatie, d’astuce, et de malice, là. Où est passé le bandit de grand chemin qui exploite les normes sociales, sème la confusion dans l’esprit de ses victimes et fait de la manipulation son fond de commerce ? Foutredieu, j’étais un vrai tocard, merde. Comment je peux perdre mes moyens ? Reste calme, mec.

Inspire.

Expire.

Et concentre-toi, fais chier.

Morgane soulignait effectivement une vérité, mais, par-dessus tout, je détestais que l’on adopte vis-à-vis de moi un ton vindicatif, menaçant, lourd de reproches, comme si elle réclamait que je fasse pénitence et présente mes plus humbles excuses. Néanmoins, je m’attendais à ce genre d’accueil. J’avais vite repéré son profil. Une femme franche, lapidaire, voire téméraire. Une forte tête comme je les apprécie, les demoiselles qui manquaient d’éclat et de personnalité tendaient à m’ennuyer, il est vrai. De manière inconsciente, j’humais, à cet instant, à pleins poumons des relents de mon éducation nauséabonde dans cet orphelinat infernal, au sein duquel mes « aînés » se plaisaient à poser des questions de ce type et exiger des comptes. Et je souhaitais expirer tout cela. Donc, non, ça ne se passera pas du tout comme ça. Je ne suis pas une merde, même si je suis relativement décontenancé par cette femme au charme… magnétique, je dirais.

« Hé, tranquille, hein. Tu vas commencer par me parler poliment, déjà. J’étais si repoussant ? » demandai-je, piqué au vif, m’approchant de cette rousse aux formes sculpturales et sublime dans sa tenue, tandis qu’un rayon de lune m’extirpait des ténèbres.

Bon sang, je devrais y aller plus doucement et être plus fin, plus subtile. J’étais plus ou moins en train de l’agresser. La frustration chez un homme, ce n’est clairement pas beau à voir et à entendre surtout. Je me ressaisis en arborant un sourire amène et qui dissimulait la paire de canines proéminentes qui barraient la moitié de ma belle mâchoire carrée.

 « Ecoute, j’irai droit au but, poursuivis-je d’une seule traite, tu as du charme, Morgane. Tu me plais. Et ça me dérangerait qu’on se sépare comme deux inconnus. Voilà, c’est tout con, je veux ton numéro. Maintenant, si je suis si répugnant, je peux aussi tourner les talons, partir et disparaître pour toujours. »

J'espérais avoir l'air convainquant. Je fis un effort colossal afin de maintenir les apparences, les femmes détestaient les hommes qui ne se maîtrisent aucunement… Mon discours devait être concis, cohérent, régulier et efficace. Mais bordel ! Non ! La mauvaise foi ! J’évitais soigneusement de faire mon mea culpa. En toute franchise, je n’avais aucune intention de quitter les lieux, car elle figurait au premier chef des curiosités qui retiennent mon attention. Les lieux, d’ailleurs, parlons-en. Qu’est-ce qu’elle fichait ici, au juste ? Des putes. Il n’y avait que cela ici. Des putes, des clients, des proxénètes, et des dealers. J’ai beau être assez bel homme, j’ai quand même pris le pli de payer pour m’envoyer de sublimes courtisanes. L’argent et le sexe, je suis au cœur du système, hein. Celui qui fonctionne, perdure, étend ses tentacules, là où je sais qu’on ne me refusera pas.

Évidemment, j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur le commerce sexuel des jeunes femmes. Je sais ce qu’il y a de vrai, ayant grandi dans ce milieu. La misère ambiante, le maquereautage généralisé, les montagnes de frics que ça rapporte quand les putes n’en retiraient que des miettes, la drogue qui fait des ravages, les maladies vénériennes, les détails sordides de tout ce trafic illicite et dérégulé. Mais cela ne m’empêchait pas d’y retourner, parfois en tant que client, ou même de camper le rôle d’aimable proxénète cupide et cruel. Tous ces rituels de foire aux jouvencelles, de marchés aux esclaves qui m’évoquent immédiatement les traites barbaresques ou même les bacchanales antiques m’excitaient habituellement. Enormément même. Alors, oui, d’accord, on ne pourrait juger qu’un tel spectacle abominable d’un point de vue moral, mais ça me plaisait au-delà du raisonnable, pour ma part. Dans l’absolu, qu’est-ce que je me branle, sinon ? Franchement, ça ne laisse personne indifférent, n’est-ce pas ? Soyons sincères. La profusion de demoiselles très attrayantes et immédiatement disponibles me jetait d’ordinaire dans un état de désir que je n’ai ni besoin de réfréner, ni d’occulter. Pourquoi je mentionne soudainement cela ? Car j’étais, peu ou prou, aux prises avec le même genre de sensations, alors même que la rousse ne s’était pas offerte à moi.

D’ailleurs, si personne, pas un chat ne se promenait ici, cela soulevait une vraie question sur les « fréquentations » de Morgane. J’émettais des doutes sur sa profession, en dépit du fait que son élocution trahissait des origines sociales prestigieuses. Ces gens-là avaient une intonation, un ton, un champ lexical qui leur sied et qui leur paraissait naturel. Avais-je affaire à une succube ? Cela expliquerait le charme magnétique que j’avais précédemment évoqué dans le fil de mes pensées, bien que je sois, en raison de ma nature vampirique, résistant, très résistant aux maléfices liés à la concupiscence. L’hypothèse pouvait être rejetée, quoiqu’elle parût séduisante.

Quoique, cette rouquine pouvait tout aussi bien être une femme ordinaire. Après, il m’est déjà arrivé de concevoir un désir fou pour des mortelles particulièrement avenantes. Ma redoutable condition vampirique, ma puissance de caractère et mes instincts ne m’empêchaient en aucun cas de céder aux sirènes de la luxure et de me vautrer dans le stupre.

Mes grands yeux bleus scrutèrent la donzelle qui déchaînait ma passion, guettant ses réactions, sa réponse, et ce qui pourrait sembler… embarrassant, j’en conviens. Je souhaitais obtenir une explication sur l’origine de cette attraction, surnaturelle au demeurant, et qui ne trouvait manifestement guère sa source dans ma biochimie interne. Quoique, non. Je suis un foutu vampire. Avec ses cheveux écarlates, peut-être qu’un lien existe entre ma condition, sa carnation et sa coloration capillaire, et que… Non, j’arrête. C’est beaucoup trop cousu de fil blanc, même pour moi. Je veux bien admettre que je ne suis pas une flèche, mais ça me semble beaucoup trop con.
« Modifié: lundi 30 août 2021, 17:18:30 par Izar Myrrhe »


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