Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Tu vas adorer être à mon service Julian.

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Prisma Fabius

Humain(e)

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    Conseillère Royale de Nexus, hautaine, méprisante et intrigante, c'est une vipère dans un nid de serpents. Oisive, elle ne vit que de faste, de fêtes et d'orgies, dépensant sans compter pour oublier à quel point elle est seule.

Tu vas adorer être à mon service Julian.

mercredi 26 janvier 2022, 15:59:55

- Tu aimes ma bouche ?

Un léger et discret soupir passa le faible espace ouvert entre les lèvres de la Conseillère. Elle avait l’habitude de devoir exprimer son exaspération poliment sans que cela ne s’entende, et maîtrisait l’expression de son visage, neutre, alors que ses iris vertes fixaient sans la voir la bouche pulpeuse et rosée de celui qui lui faisait face.

Il l’ennuyait.
Il parlait trop, et uniquement de lui. Songeait-il que Prisma Fabius le désirait pour converser ? Aurait-elle eu besoin de l’inviter à se défaire de sa veste, de sa chemise, puis de son pantalon ? Aurait-il été nécessaire de lui indiquer le sofa de velours pourpre dans lequel il se prélassait ? La Rousse aurait aimé que cette fameuse bouche lui serve davantage, ne serait-ce que pour la complimenter elle. Ses traits étaient élégants, cependant, alors qu’elle le détaillait plus avant.

- Tu ne réponds pas ? Aurais-tu perdu ta…

Un sec claquement de sa langue sur son palais le coupa. Prisma se redressa pour se lever et baisser les yeux sur le jeune marchand dénudé. Les bijoux à ses doigts étaient bon marché, son nez portait les traces d’une ancienne bagarre, et les tentures qu’il voulait vendre n’avaient aucun intérêt. Son seul attrait était d’être là, d’avoir croisé sa route au moment où elle s’ennuyait. Pourtant, désormais, il l’agaçait.

« Cela marche sans doute sur les paysannes des places de villages… »

L’homme ne sembla pas comprendre, fronça les sourcils, perturbé par le changement d’attitude de celle qui l’avait invité dans sa suite. Il s’en offusqua légèrement, alors qu’elle lui tournait le dos pour se servir un verre de vin épicé.

- Je… je ne comprends pas, tu…

« Vous. » L’interrompit-elle. « Vous aimez ma bouche. Vous ne répondez pas. Tu parles à une Conseillère Royale. » Prisma, cette fois, soupira distinctement. « Tu m’ennuies, rhabille-toi, va-t’en. »

- Mais je…

Le commerçant était blessé dans son orgueil, il se leva, pour protester, avançant d’un pas rapide et outré jusqu’à la Rousse, en lui saisissant le poignet. Dans un calme olympien, les yeux verts se baissèrent sur le geste audacieux, avant de revenir dans le regard de l’homme. La voix était calme et froide, sans une once de compassion.

« Il me serait pénible d’avoir à appeler ma garde. » La main vacilla, mais ne lâcha pas le poignet gracile orné de bracelets d'or. « L’emplacement de ton échoppe est recherché. Il ne mettrait pas longtemps à trouver repreneur. »

Cette fois, il lâcha totalement sa prise, les yeux écarquillés, en percevant l’étendue de ses erreurs. Prisma réprima savamment un sourire victorieux, en se repaissant de cette expression sur son visage. L’instant où ils comprenaient qu’ils avaient perdu. C’était un délicieux festin. Là, au moins, il n’était pas décevant. Sans un mot, le marchand de tissus attrapa ses vêtements et s’en fut sans demander son reste.

La porte ne claqua même pas. Prisma soupira longuement avant de se laisser choir dans le sofa où la forme des fesses du jeune homme aurait dû s’imprimer s’il n’avait pas été aussi bavard et imbu de lui-même. Quel gâchis… Buvant une gorgée de vin, en fermant les yeux, l’arrivée de Rhéa la sortie de sa torpeur.

- Il est là Ma Dame.

« Qui donc ? » Ses paupières s’ouvrirent derechef, la voix légèrement énervée par le petit ton de souris idiote de sa Domestique.

- Julian Antonius, Ma Dame.

La Conseillère Royale se redressa, un sourire venait de naître sur ses lèvres rouges. « Oh. Oui… » Une satisfaction non dissimulée venait d’illuminer son visage fardé. Tout comme l’on s’apprête à ouvrir un paquet contenant un présent, la Louve allait obtenir un nouveau serviteur. C’était toujours très excitant ! Un nouveau jouet. « Hé bien ? Qu’attends-tu ? Apporte-le-moi. »

Jack Taylor

Humain(e)

Re : Tu vas adorer être à mon service Julian.

Réponse 1 mercredi 26 janvier 2022, 17:51:28

Dans l’antichambre, le tout jeune homme s’impatiente. Depuis son arrivée il y a une quinzaine de minutes, il s’est levé à plusieurs reprises pour faire les cents pas, y compris en faisant volontairement claquer les talons de ses chaussures neuves - et cirées - contre le carrelage de la villa Fabius, afin qu’on remarque sa présence. Julian le sait, cet entretien constitue une chance incroyable pour les Antonius de prouver leur attachement à la couronne et de ne pas définitivement sombrer dans la honte et l’oubli. Erik Antonius son père, issu de l’une des plus anciennes familles du royaume et aventurier intrépide, a mangé son héritage en expéditions coûteuses, avant de se lancer dans la contrebande pour couvrir ses dettes. Échappant de peu à la prison, le patriarche a néanmoins été soigneusement écarté du conseil auquel il siégeait. Désormais aigri, presque sénile, il a hypothéqué la plus grande partie de son patrimoine pour n’être pas exproprié par la couronne afin d’éponger son colossal déficit bancaire.

“Excusez-moi. Pourriez-vous de nouveau indiquer à Madame que nous avons rendez-vous ?”

La jeune femme qu’il a arrêtée d’un signe autoritaire de la main se tourne vers lui avec un sourire contrit. C’est la troisième fois que le jeune homme lui pose la question.

“Madame est encore occupée, je vais voir ce que je peux faire, Monseigneur.”

Julian souffle sur la mèche qui vient de glisser devant son nez, agacé. Il se lève de nouveau, s’observe dans la glace qui lui fait face, réajuste le col de sa redingote en soie rouge. Le vêtement est magnifique, l’étoffe éclatante, mais à y regarder de plus près, les manches et les revers sont élimés et à certains endroits, le tissu est légèrement décoloré. D’une main aux longs doigts fuselés, Julian ramène ses cheveux de jais vers l’arrière, esquisse une moue boudeuse. A défaut de la mâchoire carrée et virile de son père, il a hérité des traits fins et anguleux de sa défunte mère, de son nez aquilin et de ses lèvres pleines et incarnates. Ses yeux gris orageux, il les tient toutefois du Patriarche.

"Monseigneur Antonius ?” Monseigneur de rien du tout, songe-il, en se retournant précipitamment, un peu gêné d’être interrompu en train de s’observer sous toutes les coutures. “Madame va vous recevoir. Si vous voulez bien me suivre ?” L’intéressé se contente de hocher la tête, le cœur battant. La femme qu’il s’apprête à rencontrer a une influence considérable sur le Conseil et son père lui en a parlé des heures durant en des termes très - peut-être trop- élogieux.

“Madame la Conseillère royale.”


Élégante, voluptueuse, altière, Prisma Fabius trône dans un vaste sofa, d’où elle le toise. D’un pas rigide qu’il veut martial, le jeune homme parcourt les quelques mètres qui les sépare avant de poser un genou à terre et de s’emparer avec précaution de la main diaphane de l’aristocrate pour en effleurer le dessus de ses lèvres tièdes, plongeant son regard dans ses beaux yeux verts. La peau est tendre, fraîche. Lorsqu’il se rend compte qu’il la tient depuis de longues secondes, il relâche son poignet, avant de se redresser et de reculer d’un pas, presque au garde à vous. Il n'est pas très grand, mais athlétique, avec des hanches bien prises.

“Julian Antonius pour vous servir, ma dame. J’espère ne pas vous avoir fait trop attendre…”
Dans sa tête, son discours préparé à l’avance s’embrouille. La tâche sombre qu’il aperçoit sur le velours du siège sur lequel est installée la conseillère l’incommode. Il fronce les sourcils. “Vous avez renversé du vin”, achève-il, avant de ramener sur elle ses prunelles singulières.

Prisma Fabius

Humain(e)

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Re : Tu vas adorer être à mon service Julian.

Réponse 2 mercredi 26 janvier 2022, 22:20:47

En silence, Prisma suivit des yeux les pas du jeune homme qui se présentait à elle. Il y avait un attrait certain à admirer des jeunes gens venir à elle, respectueusement, avec toute l’étiquette dévolue à son rang. Jamais elle ne s’en lasserait. L’excitation qui avait étreint son cœur lorsque Rhéa lui avait rappelé le rendez-vous avait été muselée avec maîtrise, pour ne laisser paraître qu’un visage d’un marbre habituel, légèrement froide. Cependant, la famille Antonius avait été à son apogée jadis, et par respect envers ce vieil excentrique d’Erik, elle a accepté de recevoir son fils.

Cet Héritier est élégant, elle apprécia ses manières, et la douceur de ses lèvres sur le dos de sa main, à peine perçue. Comme c’est touchant, il s’y attarde, et la Conseillère, royale dans sa demeure, ne peut que laisser ses lèvres s’étirer en un rictus attendri. Attendri ? Carnassier ? Il s’efface rapidement, en le voyant se redresser, bien trop droit, signe qu’il doit mettre de grands espoirs dans cet entretien. Et s’il y a une chose que Prisma Fabius aime, c’est qu’on ait besoin d’elle, tenir une vie entre ses mains, avoir ce pouvoir est grisant. Il lui arrive fréquemment de littéralement avoir ce droit de vie ou de mort sur un être humain, et elle est désormais curieuse de connaître exactement les termes qui les uniront.

Quels jolis yeux gris il possède, songe-t-elle lorsqu’il se présente, écoutant à moitié ses mots, trop occupée à le scruter. S’il avait appartenu à une caste supérieure, elle n’aurait pas osé, mais comme il l’a dit, il est ici pour la servir, et la Rousse n’a pas à s’embarrasser des manières avec les Serviteurs. Pourtant, eu égard à son rang même terni, la Conseillère hausse une épaule faussement indolente.

« Me faire attendre ? Non, vous avez… » Elle fut coupée dans sa phrase par la remarque de Julian et deux paires d’yeux s’arrêtèrent immédiatement sur la fameuse tâche. Rhéa, la Domestique écarquilla des pupilles rondes de stupeur, quant à sa Maîtresse, elle reporta son attention sur son invité, le visage un peu plus sévère.

Sans une parole à son encontre, la petite Esclave vint frotter l’objet d’un silence qui s’installa, avant d’être brisé par la voix sans appel de la Dame.

« Il est fort impoli de faire remarquer à son hôte ce genre de choses. Insinuez-vous que je ne sache tenir ma Maison ? »

En parlant, Prisma se relevait, le ton s’accompagna d’un pas en avant, vers le jeune homme. Impertinent. En fond sonore, le grattement de Rhéa qui s’acharnait à faire disparaître le problème. Cependant, dans l’œil vert de la Rousse, brillait une forme de malice cruelle lorsqu’elle s’adressa de nouveau à Julian.

« Mais vous avez raison, quelqu’un ici n’a pas correctement fait son travail. » Il sembla que le frisson de l’Esclave soit palpable dans l’air de la pièce, le frottement sur le tissu s’interrompit une seconde. « Rhéa sera corrigée, veuillez excuser le manque de manière de cette incompétente. Une suggestion, pour son châtiment ? »

Elle avait plongé ses émeraudes dans ses yeux, comme pour s’en nourrir, et sonder son vis-à-vis, jaugeant silencieusement désormais, dans une atmosphère qui venait de s’alourdir.

Jack Taylor

Humain(e)

Re : Tu vas adorer être à mon service Julian.

Réponse 3 jeudi 27 janvier 2022, 16:09:18

Julian se rembrunit. Il a été impoli et il le sait. Bien qu’il soit loin d’être idiot, ses paroles dépassent bien souvent sa pensée. Il déglutit avec lenteur, abaisse légèrement le menton, affectant un air contrit.

“Ce…N’est pas ce que je voulais dire, veuillez m’excuser.”

Bravo Julian, excellente première impression. Lorsqu’elle avance brusquement vers lui, il ne recule pas, hausse lentement un sourcil. Il n’est pas beaucoup plus grand qu’elle et ça l’incommode. Par dessus l’épaule de la conseillère, il aperçoit la domestique se précipiter pour nettoyer la tâche incriminée. Un léger tic nerveux agite sa lèvre inférieure. Il ne l’envie pas. En multipliant les bourdes comme celles-ci, il pourrait bien se retrouver à sa place en un rien de temps.

"Ça ne me semble pas nécessaire.” En dépit de ses dehors orageux, Julian a bon fond. “Peut-être est-ce vous la véritable responsable, par ailleurs”, ajoute-il, avec une pointe d’ironie dans la voix, ce qu’il regrette immédiatement.

“Peut-être qu’une simple chiquenaude pourrait suffire”,

balbutie-il, soucieux de de réorienter la discussion et s’efforçant par ailleurs de chasser de son esprit l’idée de corriger la Conseillère, de claquer ce superbe postérieur laiteux à coup de lamelles de cuir… Puis soudain, une idée lui vient. Avec empressement, le jeune homme glisse ses doigts dans le revers de sa veste, dont il sort une lettre cachetée du sceaux de son père, qu’il lui tend du bout des doigts.

“Voici la lettre de recommandation que mon père m’a intimé de vous remettre. Vous y trouverez mes… références.”

Soit pas grand chose, en réalité. De très bon précepteurs, quelques trophées d’escrime et d’équitation, sa personnalité présentée de manière relativement objective, sans fioriture. Intelligent, loyal, entêté. Ce qu’il ignore, c’est que la fin de la missive contient quelques phrases destinées aux seuls yeux de la Conseillères. Des lignes audacieuses, obscènes même, rappelant d’anciens ébats des plus torrides.

“Madame la Conseillère, est-ce que tout va bien ? vous avez pâli.”

Il hausse un sourcil inquisiteur, sensible à l'infléchissement du comportement de son hôtesse. Son père l'aurait-il menacée ? Le bougre en serait bien capable ! Dans le dos de sa maîtresse, l’esclave s’incline à son intention pour le remercier, et s’efface discrètement dans le corridor par lequel elle l'a introduit.

Prisma Fabius

Humain(e)

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    Conseillère Royale de Nexus, hautaine, méprisante et intrigante, c'est une vipère dans un nid de serpents. Oisive, elle ne vit que de faste, de fêtes et d'orgies, dépensant sans compter pour oublier à quel point elle est seule.

Re : Tu vas adorer être à mon service Julian.

Réponse 4 vendredi 28 janvier 2022, 16:48:13

L’insolence de ce gamin la piqua profondément, mais si elle en avait été affectée, seul un éclair brumeux dans son regard d’émeraude put la trahir. Elle accueillit cependant ses excuses avec un léger signe de menton, n’estimant pas nécessaire de s’abaisser à l’en remercier, ou à explicitement les accepter. Prisma le trouva fort audacieux, et cela éveillait tout à la fois l’envie de lui rappeler sa délicate situation, tout comme celle de souligner cette qualité. N’en était-elle pas une, après tout ?
On la disait, elle-même, très ambitieuse, mais elle avait pour elle d’avoir l’expérience, celle qui sait mesure quand il faut oser, et quand il faut se taire, baisser les yeux, et acquiescer comme un bon serviteur. Oui, elle agissait ainsi lorsqu’elle se trouvait face à une personne supérieure, et à cet instant Julian Antonius devait s’en souvenir à son tour.

« Chiquenaude. Vous manquez cruellement d’imagination. » Avec un sourire presque maternel, la Conseillère, qui sent sa petite Domestique frotter avec une ardeur retrouvée, ricane légèrement. « Chiquenaude… Quelle mignonne punition, hein Rhéa ? »

Quel Maître laisser passer la moindre erreur, même la plus petite ? On la traiterait de faible si l’on savait… Cette suggestion était risible, mais n’était-ce pas là l’idée d’un tout jeune homme ? Sans doute peinait-il à réprimander une Servante ? Pauvre Julian… Si elle avait pu, elle l’aurait plains, et s’apprêtait à lui conseiller de s’endurcir, lorsqu’il interrompit le fil de ses pensées, pour lui tendre la missive de son père.

« Ah, ce cher Erik… »

Il était facile de noter les gestes nerveux de ses doigts lorsqu’elle détruisait le sceau. La moindre parcelle de cire qui voulu lui résister sembla l’agacer immédiatement, sans une once de patience. Lorsqu’elle commença sa lecture, le ton lui parut pompeux, mais le contenu n’en était pas moins intéressant.

L’Héritier Antonius était donc un jeune homme bien fait de sa personne, et correctement éduqué. Il était intéressant de noter que le Patriarche désargenté n’avait pas fait l’effort de mentir à la Conseillère en flattant bien trop son fils de qualité déraisonnables. C’était un trait appréciable, et sans doute pourtant un défaut dans le milieu plein de mensonges où ils voguaient tous.

« Oh j’adore la chasse au renard, moi aussi… » Fit-elle, comme pour elle-même, les yeux décrivant des lignes de gauche à droite à mesure qu’elle descendait sur le parchemin. L’écriture d’Erik n’était pas des plus élégantes, mais son style était franc. Malgré ce qu’elle pouvait laisser paraître, Prisma appréciait…

La Conseillère déglutit.
Oh que de souvenirs. Antonius père n’avait pas été avare de détails concernant leur liaison passée, et s’il ne manquait pas de mémoire pour cela, elle ignorait encore s’il cherchait à s’attirer sa sympathie, ou lui rappeler qu’il possédait quelques informations pouvant éventuellement lui nuire. Evidemment, les tendances paranoïaques de la Louve s’en trouvèrent agitées, et ses joues perdirent une nuance.

Se rendant compte immédiatement qu’elle s’attardait un peu trop sur la lettre, éveillée par la remarque du fils, la Rousse releva immédiatement ses prunelles sur Julian, roulant le document pour le glisser dans l’une de ses nombreuses poches.

« Je vais bien, je vous remercie. » Cette simple phrase n’était destinée qu’à écarter immédiatement de son esprit son état de faiblesse. « Votre père a dépeint de vous un portrait fort aimable, mais il aura oublié de préciser que vous parlez trop vite. »

Un reproche ?
Le sourire qui venait de naître sur les lèvres rouges de la Conseillère paraissait contredire son ton.

« Règle numéro un, ne faites pas remarquer tout haut toute indisposition de votre interlocuteur. Tout comme vous ne ferez pas note, de vive voix, d’une tâche sur son divan. »

Prisma éclata de rire, reprenant son verre, et en servant un second sans prendre la peine de demander son avis à son jeune serviteur. « C’est impoli, et comme vous souhaitez vous rendre sympathique auprès de cette personne, vous garderez pour vous ces éléments inconvenants. »

Elle but une gorgée, en tendant d’un geste sévère la coupe pleine de vin à Julian.

« Règle numéro deux, vous accepterez verre ou boisson tendus, toujours dans le but de vous faire apprécier. »

Seconde gorgée, alors que son regard s’ancre dans le sien, forçant s’il le fallait, par l’attendu social de sa position, à accepter le verre qu’elle lui présentait. Enfin, un petit geste du menton put paraître encourageant.

« Votre perception des détails est intéressante. C’est une excellente qualité. » Un compliment ? « Vous allez peut-être pouvoir m’être utile finalement… »


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