Plan de Terra > Tekhos Metropolis

Un glaçage parfait, trois toppings et quarante baffes [ABANDONNE]

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Lied Mueller:
C'était un jour entouré quatre fois au feutre rouge sur le calendrier de Lied, placardé sur son frigo au beau milieu de sa cuisine. Elle s'était mis un réveil la veille, et trois alertes sur son téléphone. Elle ne manquerait cette occasion pour rien au monde, rien ! Tout était prévu depuis déjà plus d'un mois. Du plus petit détail à l'évident, elle était prête à tout pour avoir sa pâtisserie ! En effet, le lendemain se déroulait l'une des fêtes les plus importantes de Tekhos, celle de l'indépendance féminine de ce territoire des plus particulier. Si la jeune sénatrice appréciait cette fête même si elle appréciait la gente masculine, si elle l'adorait et la surveillait du coin de l'oeil d'aussi loin, c'était parce que chaque année était tirée au sort la pâtisserie qui serait faite en l'honneur de cette commémoration et confectionnée dans la plus prestigieuse pâtisserie tekhane, que Lied fréquentait aussi souvent que possible en raison de sa gourmandise légendaire. Et cette année était celle que Lied attendait, celle qui allait enchanter ses papilles pour la prochaine décennie. Parce que cette année, la sucrerie qui était à l'honneur était le cupcake.

La dernière fois que cela était arrivée, la petite Lied n'avait que tout juste trois ans, et était tombée profondément malade, passant la semaine alitée dans une terrible fièvre. Ses mères à son chevet, aucune n'avait pu profiter du festival, et l'enfant n'en avait été que plus dévastée encore, jusqu'à ce que sa tante, pensant à sa nièce qui rêvait de pouvoir y participer, lui rapporta un cupcake de festivité. Elle en avait été si heureuse, appréciant tant la divine gourmandise, qu'elle en avait éclaté en sanglots, pleurant à chaudes larmes dans les bras de Myriade qui s'était alors couchée avec elle dans son petit lit pour la consoler. C'était un sentiment doux et plaisant auquel elle se raccrochait, et cette fois, sa santé ne se mettrait pas en travers de son chemin ! Dès qu'elle avait su pour le cupcake, elle avait hurlé et programmé le tout des prochains jours. Ce fut peut-être la seule fois où l'on vit la sénatrice Mueller courir dans un magasin de camping, à s'acheter un sac de couchage bien chaud et douillet, une petite tente, puis filer faire le plein de nourriture pour tenir, puisqu'elle comptait camper devant la pâtisserie pour pouvoir y pénétrer et récupérer son dû dès l'ouverture à l'aube ! C'est donc une Lied très organisée qui quitta le Sénat ce soir-là, toute heureuse et impatiente, rejoignant son véhicule.

Comme nombre de tekhanes, elle avait le goût des derniers modèles de véhicule, ceux qui ne demandaient même plus à avoir un réel conducteur physique, quand bien même la jeune femme savait conduire, cas où elle aurait à laisser tomber le pilote virtuel de son engin, ou plutôt où celui-ci la laisserait tomber pour une raison ou une autre. Une voiture aux courbes fines, aux vitres fumées, d'une blancheur élégante, que Lied avait voulu la plus confortable possible en raison des trajets parfois bien longs qu'elle pouvait être amenée à faire. Cela ne lui serait que bénéfique après sa dure journée de travail. S'installant à l'avant du véhicule, posant à son côté son sac à main alors qu'à l'arrière se trouvait celui, plus gros, contenant tout ce dont elle avait besoin pour survivre cette nuit, elle s'engagea hors du parking où elle avait sa place attitrée pour se diriger vers la pâtisserie tant convoitée depuis des semaines. Nul besoin de passer chez elle prendre une douche, son lieu de travail était étonnamment pourvu de salles d'eau, ni pour prendre une couverture ou un oreiller, tout était déjà prêt. Il ne lui restait qu'à patienter dans les quelques bouchons habituels à cette heure de la journée pour ensuite aller se positionner là, devant cette pâtisserie qui allait fermer d'ici qu'elle arrive.

Les choses ne pouvaient cependant pas toujours se passer comme prévu, surtout lorsque cela concernait la famille Mueller. Belphy était la plus habituée à ces tourments, Lied y échappait de manière générale, comme si le destin avait décidé qu'il avait bien assez endommagé sa jeunesse pour se permettre de nouveau de tels malheurs dans sa vie d'adulte. Sauf cette soirée-là. Alors qu'après avoir tourné en rond pendant un quart d'heure pour trouver une place, elle venait enfin de se garer, la voiture commença à paniquer. Et paniquer dans le sens où elle se verrouilla soudainement, calfeutrant même les fenêtres, comme si la jeune femme à son bord était victime d'une attaque armée. C'était un des malheureux scénarios possibles dans la vie de sénatrice, aussi chaque véhicule dont elle faisait l'acquisition devait être doté d'un système de protection pour la tenir en vie coûte que coûte. En l'occurrence, quitte à lui coûter le met divin qu'elle souhaitait. Il faisait nuit noire dans l'habitacle, et summum du dérèglement, le véhicule n'émit pas le signal de détresse qui permettait aux forces de l'ordre d'arriver sur place et l'extirper de sa prison protectrice. Soudainement prise de rage, un poing s'abattit sur une des vitres.


« Mais laisse-moi sortir, engin de malheur ! Sale boîte de conserve ! AIDEZ-MOI !! »


Un cri retentit dans l'habitacle, perçu par quelques passantes qui ne s'attardèrent que peu sur leur chemin. Ce n'est qu'après une heure d'attente impatiente et un paquet de chips éventré que la jeune femme en eut marre et appela d'elle-même les autorités. Et ce n'était que le début des emmerdes. Les équipes d'exfiltration n'arrivèrent qu'une heure plus tard, elles aussi prises dans les bouchons, et surtout, ne parvinrent pas à déverrouiller le véhicule. Il semblait qu'une anomalie du système avait causé l'enclenchement du système d'urgence avant de tout bonnement cesser de fonctionner, empêchant toute résolution par les voies informatiques du problème. Et ils n'osèrent la prévenir qu'après encore une heure et demi de plus ! Il faisait froid à l'intérieur, elle avait même dû dérouler son duvet pour se tenir au chaud et engloutissait compulsivement des billes soufflées au chocolat. Même les divinités des mondes environnants durent entendre la rage de Lied quand elle entendit qu'on ne pourrait sans doute la sortir de là qu'au lendemain matin, le temps que l'on fasse venir un des outils de l'armée pour découper une sortie dans le véhicule. Ni une ni deux, elle coupa court à l'appel de l'agente sur son téléphone, et fit ce qu'elle avait à faire dans cet état de crise.


« Oui bonjour, pâtisserie Emeros je vous écoute ?
- Bonsoir, c'est Lied Mueller à l'appareil. J'ai une immense et irresponsable requête...
- Que vous faut-il cette fois madame Mueller ? Une autre de ses boîtes de chocolat fleuris ?
- Non c'est... Et bien... Je voudrais réserver une de vos pièces des festivités de demain. Je suis actuellement coincée dans ma voiture. Genre, littéralement. Je dois attendre demain matin que l'armée veuille bien ouvrir cette boîte de conserve. Et.. Oh par pitié, juste un seul, cela fait depuis vingt-trois années que j'attendais ça, ça ne peut pas me passer sous le nez pour une connerie pareil ! Je vous en priiiiiiie !
- Héhé, aucun problème madame Mueller. Vous êtes une habituée de chez nous, pour une pièce, cela ne fera pas la différence. Veuillez juste ne pas ébruiter cette petite faveur.
- Oh vous êtes une ange, merci infiniment, et à demain ! »


Heureusement que Lied avait prévu de quoi survivre, puisqu'elle en eut bien besoin. Impossible pour elle d'obtenir de la nourriture de l'extérieur ou activer le chauffage ou mettre de la musique, elle se contentait de grignoter tout ce qu'elle avait emporté, emmitouflée dans son duvet rouge en regardant une série sur sa tablette de travail, ou un film. Le fait de savoir que, quoi qu'il arriverait, un cupcake l'attendrait docilement à la boutique lui permettait de ne pas stresser outre mesure et d'attendre patiemment l'aube, quand enfin la délivrance viendrait la quérir. C'est ainsi qu'au petit matin, alors que les participantes de la fête commençaient déjà à tout mettre en place, qu'une espèce de scie géante fut amenée auprès du véhicule où la sénatrice se reposait. Le bruit fut tel qu'elle s'éveilla en un rien de temps, s'écartant au maximum de la découpe de la furieuse machine, pour pouvoir, une demi-heure plus tard, sortir enfin de ce cocon de métal. C'est à peine si elle prit le temps de remercier ses sauveuses qu'elle déambulait déjà dans les rues, cherchant à se frayer un chemin parmi ces tekhanes surexcitées. La queue était monstre devant la pâtisserie, à l'angle de la rue. Tout le monde voulait ces merveilleux cupcakes, qui ne serraient jamais refaits, au grand jamais ! Et Lied comptait bien avoir le sien, son doux amour sucré qu'elle prendrait en photo avant de pouvoir le dévorer.

Mais alors qu'elle approchait de la boutique, les visages déçus se multipliaient. La pâtisserie était ouverte depuis quarante six minutes que, déjà, les cupcakes avaient disparu des rayons, et que chaque demoiselle parvenant enfin aux portes du nirvana s'en voyait refuser l'accès par la chargée de sécurité employée pour l'événement. La boule au ventre, Lied approcha timidement, expliquant tout bas qu'elle avait réservé un des cupcakes, et put enfin entrer dans la pâtisserie. Malgré la queue monstrueuse et le nombre affligeant de femmes qui repartaient, déçue, les vitrines n'étaient aucunement vides, au contraire, remplies de pâtisseries plus colorées et odorantes les unes que les autres. Tarte meringuée à la spyrolice, éclair au coramiel, il y avait de quoi ravir les papilles de tout un chacun ! Mais surtout, elle le voyait. Sur le plan de travail se trouvait l'ultime cupcake. A la couronne dorée, recouverte d'une crème si parfaitement sculptée qu'elle aurait juré qu'il s'agissait de marbre liquide. Surmonté de petits éclats de sucre cristal, de petites baies de couleur bleues, et surtout, de la petite carte qui indiquait le numéro du cupcake, preuve de son caractère limité, et en l'occurrence, qu'il s'agissait du tout dernier. Il était absolument parfait. Il n'attendait qu'elle ! Epargné de toutes ces furies pour elle, qui en avait les yeux luisants tant elle touchait au but.

La seule tâche à son tableau fut qu'elle remarqua deux mains gantées de plastique prendre le cupcake et le poser dans une boîte en carton, devant une petite figure gracile qui semblait indiquer qu'il n'y en avait nul besoin, comme si elle allait le prendre directement dans ses mains pour le déguster. Mais.... Mais déguster quoi donc ? C'était son cupcake, là, non ? Le sien, rien qu'à elle, dont elle rêvait depuis des mois, qu'elle désirait depuis sa plus tendre enfance. Ses yeux bleus suivirent la forme ronde être délicatement posée dans les mains d'une inconnue, la pâtissière ne regardant même pas Lied, comme si cette dernière n'existait pas, groggy.


« ...Hein ? »


Les bras ballants, la jeune femme se retrouva nez à nez, séparée de trois bons mètres, de cette créature qui tenait prison son précieux bien. Elle se sentait flancher. Ses jambes tremblaient, mais elle ne perdait pas des yeux ce qu'elle était venue chercher, sa figure suivant le mouvement vers le haut, jusqu'à voir des lèvres fines souiller le glaçage brillant, et arracher la pâte délicate de la pâtisserie sous son nez. Cette chose, cette immonde créature perfide, venant de manger la moitié du cupcake.


« M....Mais... Ce.... C'était... !! »


La pâtissière ne réagissait pas, se contentant de remettre des gâteaux dans les vitrines là où il y avait quelques trous. C'était une vaste plaisanterie, n'est-ce pas ? Ses yeux s'écarquillaient comme des soucoupes, son cœur semblait avoir cessé de battre tandis que le souffle lui manquait. Elle était dévastée. Second coup de crocs cruel dans le cupcake, dans son cœur, dans son âme. La jeune femme flancha et s'écroula au sol au même moment où deux grosses larmes dévalaient ses joues. Troisième morsure perfide, il ne restait rien du glaçage, juste la base du gâteau dans son écrin de papier coloré. Et c'en était trop pour Lied. Rassemblant ses maigres forces, les consolidant grâce au désespoir qui l'animait, elle se redressa, le visage rougi par la colère, alors qu'elle s'exprimait.


« Toi... Sale petite vermine ! Voleuse ! Sale garce !! »


Et dans un élan de folie, Lied se jeta à son cou, l'enserrant de ses deux mains fines, alors que tombaient sur le sol les toutes dernières miettes du cupcake, entièrement avalé par la responsable de toute la haine contenue dans le corps fragile de la jeune sénatrice. Il était tout de même à noter que si le désespoir lui permettait de se mouvoir, accordé à sa constitution faible, il ne lui permettait aucunement d'étrangler la personne qu'elle venait de renverser. Au mieux, elle l'enquiquinait à faire échouer ses larmes sur sa figure pendant qu'elle la surplombait. A ses yeux, son bonheur venait d'être avalé comme un cupcake.

Chaos:
Un monde peuplé de femme, le véritablement monde des amazones à l’époque moderne. C’est ainsi que l’on avait vendu le territoire de Tekhos à Himéros alors qu’il continuait de voyager et d’explorer le monde. Voilà de quoi éveiller son intérêt, il avait envie de découvrir ce monde dont même Artémis rêvait du plus profond de son âme. Il était curieux de leur mode de fonctionnement, de comment arrivaient-elles à se reproduire, est-ce qu’une influence purement matriarcale changeait quelque chose en termes de politique et de façon de diriger un pays ? La somme des interrogations naissant dans son esprit ne le rendait que plus curieux à ce sujet. Sa prochaine était donc amorcé, il était l’heure d’aller rendre une petite visité à la contrée des femmes.

Il se ferait aussi un plaisir de venir mettre son petit grain de sel dans le désir de certaine et peut-être se rallier des fidèles. Oui, il ne fallait louper aucunes opportunités, afin d’essayer de former un petit cocon de fidèle autour de sa personne. Il devait retarder sa disparition au maximum.

Bon, c’était une bonne chose de voir du pays, mais il devait régler un problème des plus évidents quand même, celui de passer les frontières. Il se voyait assez mal débarquer sous sa forme de mâle et réussir à passer malgré ses formes plus que féminines. Son visage ne serait pas une assurance suffisante, il se doutait qu’une fouille au corps pouvait être possible et sans doute d’autres démarches particulières. Il semblerait que le territoire de Tekhos possède une grande avancée technologique, pouvant même faire de l’ombre à la Terre sur certains domaines.

Ce petit point aussi donnait une motivation supplémentaire à l’ancien Dieu. Si ce lieu regorgeait des avantages de la Terre et de Terra, c’était comme avoir le beurre, l’argent du beurre et en plus le cul de la crémière. Que demandait le peuple ? Encore plus de sexe, mais cela était seulement le désir d’Himéros. Pour revenir à son problème initial, ce dernier avait une solution pour passer la frontière, les restants de son don de transformation. Il pouvait facilement se donner des formes et même retirer son service trois pièce pour offrir une belle fleur à la place. Seul défaut de son pouvoir, il était limité dans le temps, il n’avait plus sa force d’antan lui permettant de revêtir l’apparence qu’il désirait de façon continue.

Il pourrait donc passer les contrôles sans problèmes, mais il devrait faire des pauses pendant son excursion. Il allait donc opter pour des vêtements assez amples pour ne pas laisser deviner s’il possédait des formes ou non, cela ne serait qu’un trompe l’œil temporaire, mais qui pourrait lui faire gagner un peu de temps. Il prenait tout de même le temps de penser à d’autres solutions, mais rien d’aussi efficace ou même plus pertinent déboulait dans son esprit. Son choix était fait, il fallait donc le mettre en marche à présent.

C’est ainsi que quelques temps plus tard, il se présenta devant ce qui servait de bureau de douane. Il avait déjà exercé sa transformation, tout en portant un pantalon assez ample au niveau de la taille, un haut couvrant son cou, n’optant surtout pas pour un décolleté et un pull assez ample, laissant possiblement deviner des seins et des hanches un peu larges, sans vraiment l’assurer. Une veste longue et son sac de voyage sur le dos, il pouvait partir l’esprit tranquille. Il passa le temps qu’il fallait, mais il put enfin poser un pied dans le pays des femmes. Il avança assez loin des frontières et dans une zone avec peu de monde pour enfin annuler sa transformation qui l’épuisait pas mal.

Son aventure pouvait donc commencer et il s’en donnait à cœur joie, profitant des paysages, de la culture alentours. Les premiers jours répondaient à énormément de question. La première ce fût leur reproduction, certaine demoiselle avait un sublime service trois pièce aussi. Cela allait arranger sa transformation, il n’y aurait donc rien d’anormal à voir se dessiner sous ses vêtements les prémices d’une poitrine, ainsi que de son membre. Cela le fatiguerait un peu moins, il pourrait donc conserver sa transformation un peu plus longtemps.

Il reprenait assez rapidement la route, toujours pour fouiller de fond en comble les moindres recoins de ce pays et surtout de sa capitale dans laquelle on annonçait une fête pour célébrer le passage du régime sous la forme matriarcale. Ce futur rassemblement venait faire trembler son côté masculin, mais il avait envie de voir ce peuple dans sa plus grande effervescence, puis les célébrations étaient toujours le meilleur moyen d’instaurer un peu de désir dans les gens autour de lui. Son plan d’amusement se dessinait de façon plus claire et dans un avenir proche.
Il ne lui fallut pas longtemps pour rejoindre la capitale, comprenant clairement la différence entre ce lieu et les autres villes. Il se plongeait dedans à son rythme, pour ne pas trop attirer l’attention, ayant vite remarqué que sa chevelure rosée n’attirait pas le regard des autres. Il semblerait que ce genre de teinte soit assez commune dans ce lieu. Raison de plus de penser qu’il s’agissait d’un petit coin de paradis, mais il devait faire attention à quelle pomme il croquerait.

L’ancien olympiens avait encore un peu de temps avant le début des festivités. Il décidait donc de prendre une chambre et de visiter tranquillement les lieux, ses gambettes comptant bien l’emmener un peu partout. Himéros vu ainsi du pays, découvrant surtout les pâtisseries. Il faut dire que le petit être adore ce qui est sucrée, surtout les gâteaux de cette époque, une telle dose de sucre avait de quoi faire vriller les papilles. Il plaçait ce plaisir en second dans son classement personnel, juste ne dessous du sexe. Il se demandait même si le mélange des deux ne serait pas le meilleur des mets divins à déguster sur la terre des mortels.

Il se souviendrait donc de Tekhos pour ses femmes et ses pâtisseries. Alors qu’il marchait tranquillement, il passa devant une énième boutique de gâteaux, mais celle-ci attira son œil. Il s’approcha pour lire les informations affichées dessus, il s’agissait d’une annonce concernant la pâtisserie choisie cette année pour être le mets représentant le pays. Un cupcake, voilà le sujet principal et rien qu’en lisant sa description, le dieu en salivait d’avance. Il devait déguster ce mets quoi qu’il en coûte, son palais devait savourer ce gâteau, avant de disparaître du monde terrestre. Il finissait de décortiquer les informations présentes sur le support, comprenant que cette sucrerie serait limitée dans ses stocks.

Au vu de la situation, il n’y avait qu’une seule chose logique à faire, s’installer devant la boutique pour espérer avoir accès à ce dernier. Il était encore tôt, il avait donc le temps de faire un aller-retour pour récupérer des affaires et avoir de quoi patienter devant l’entrée du magasin. Et heureusement qu’il avait prévu cette idée, car il y avait déjà pas mal de monde devant l’échoppe. Sa nuit se passa alors ainsi, essayant de jouer de sa transformation au maximum, forçant dans ses réserves pour ne pas se faire débusquer en étant entouré et proche d’autant de demoiselle. Cela était dangereux, mais le cupcake en valait clairement la peine.

Le matin pointa donc le bout de son nez et la queue qui s’était formé commençait à disparaître petit à petit, Himéros ayant quand même du mal à se faufiler entre toutes au vu de sa taille fluette. Il faut croire que l’appel du sucre pouvait rendre n’importe qui de complètement fou. La file d’attente se transforma en marée humaine et ce pauvre était emporté dedans. Il arrivait enfin à poser pied à terre et user de sa petite taille pour se faufiler entre toutes et retrouver sa place.

Il finissait écrasé proche du comptoir, se retrouvant alors devant la pâtissière. Dans la cohue générale, il arrivait quand même à se faire entendre, comprenant par la réponse de la femme qu’il ne restait alors aucun de ces délicieux gâteaux. Pourtant, il lui semblait en voir traîner encore un, il ne pouvait laisser passer cela, il devait avoir ce produit. Il était donc temps pour son côté malicieux d’agir, il allait montrer ses talents de Dieu et surtout son jeu d’acteur. Himéros commença alors à pleurer sur commandes, laissant ses larmes de crocodiles perler sur ses joues.

« Il… Il n’y en a vraiment plus aucun ?... Vraiment, vraiment ?... J’attendais depuis si longtemps… De pouvoir en goûter un… J’aurais aimé pouvoir en goûter un… J’ai toujours été à l’hôpital… Et pour une fois… Fois que je pouvais y goûter… Je ne peux pas… Pas. »

Oui, il comptait sur la pitié naissante dans le cœur de la jeune femme pour espérer obtenir ce qu’il avait. Il se doutait bien que simplement pleurer et dire les choses ainsi ne serait pas toujours utile, mais il voulait simplement faire naître un sentiment. La pitié faisait créer un désir pour la personne face à nous et quelque soit la forme du désir, il pouvait manipuler plus ou moins cette dernière. Il claqua alors des doigts pour faire naître un plus fort désir de pitié et d’attirance pour la situation qu’évoquait Himéros. Il semblerait que cela marche, car la jeune femme céda à sa demande, annonçant au passage qu’il n’y avait plus de cupcakes en stock.

Himéros senti alors la pression dans son dos se lâcher, pouvant respirer et lentement calmer ses larmes de crocodiles. Il se retenait d’exploser de joie, ayant peur d’attirer la suspicion de la demoiselle. Il prenait sur lui, retenant son impatience de pouvoir déguster le fameux gâteau. On lui servit enfin ce dernier dans une belle boîte, qu’il refusait comptant savourer directement son bien. Il sautait de joie en remerciant de tous son cœur la jeune femme.

Enfin, le cupcake s’approchait de ses lèvres pour lui laisser découvrir le goût du glaçage. Il ne put retenir un gémissement de plaisir dès qu’il découvrir le goût de ce mets divin, qui surpassait même l’Ambroisie. Les mortels avaient dépassé les Dieux dans ce domaine. Il se retenait de ne pas le croquer en entier, il devait savourer au maximum cet instant. Finalement, il finit par craquer, croquant à pleine dent, finissant d’emporter le glaçage en simplement deux bouchées. Cela fondait littéralement en bouche, libérant une quantité d’arome et de senteur à presque tourner de l’œil. Il savourait le reste dans une sorte d’extase, de paradis artificiel. C’était définitif, il avait envie de vivre dans ce pays et ne jamais le quitter de toute sa vie.

Il finissait de savourer le Cupcakes, laissant la ganache combler le reste de son palais par ce goût doux et cette texture moelleuse au possible. Cet instant d’allégresse fût emporté d’un revers de manche, par des paroles parvenant à ses oreilles et surtout une femme se jetant sur lui. Au vu de sa corpulence et surtout de la surprise, il tomba bien rapidement en arrière, ne comprenant pas réellement ce qui se passait.

Bien vite, il comprit qu’essayait de faire la jeune femme femme, l’étrangler, mais elle ne semblait pas y arriver. Himéros avait l’impression de se faire maltraiter par une brindille et pourtant malgré sa faible constitution, il avait plus de force que cette femme. Il comptait bien la virer d’un revers de main, malgré le fait qu’elle pleurait et essayait d’atteindre à sa personne. Il se doutait bien de cette raison, sans doute le cupcake, surtout au vu des propos qu’elle lui avait envoyé au visage. S’il n’avait jamais goûté à ce divin gâteau, il aurait trouvé la réaction superflue, mais il pouvait comprendre à présent la réaction de la demoiselle.

Pourtant, il n’avait que faire de l’état de cette dernière, c’était son problème si elle n’avait pas été assez doué pour s’emparer d’une part de cet évènement culinaire. Alors qu’il posait ses mains sur ses épaules pour s’apprêter à la faire rouler bouler ailleurs, il sentit quelque chose à travers son corps. Sa transformation, celle-ci arrivait à son terme, il sentait sa fausse poitrine fondre rapidement et sa taille changer. Il était dans une situation bien dérangeante et surtout parfaitement exposé pour que l’on découvre que ce n’était pas une demoiselle, mais un homme. En plus, avoir cette gêneuse sur lui n’allait clairement pas arranger les choses. Il devait trouver une solution pour se couvrir dans cette situation.

Son objectif était double, calmer la femme qui attirait l’attention sur eux et éviter que cette dernière ne découvre le poteaux rose. Il réfléchissait rapidement, trouvant une solution efficace et qui espérait viendrait marcher totalement. L’ancien dieu sentait encore un peu de glaçage sur ses lèvres et au coin de sa bouche. Il décollait une main de son épaule pour récupérer cette dernière et l’étaler tel un glosse sur l’entièreté de ses lèvres. Son autre main se posait sur la nuque de la jeune femme, profitant de son contact pour augmenter les sens de cette dernière. Il stimulait son odorat et son goût, ainsi que son touché.

Il se redressait alors sens mal, forçant la jeune femme à le suivre, malgré le fait qu’elle essayait de le tuer, mais sans succès. Il venait donc l’embrasser pleinement, afin de la faire taire, mais aussi de lui laisser savourer le goût du cupcake aux contact de leur lèvres, l’augmentation de son goût devant lui donner l’impression qu’elle pouvait savourer ce dernier. Il l’embrassa plusieurs fois comme pour lui donner l’impression qu’elle prenait plusieurs bouchées. En la tenant aussi proche de lui, il pouvait cacher son manque de poitrine aux autres, tout en faisant taire la jeune femme et il espérait l’hébéter assez pour qu’elle ne remarque pas son côté masculin. Il mit fin à cet échange, soufflant doucement et essayant de prendre la voix la plus féminine possible.

« Alors heureuse, c’est bon ? Tu as pu savourer ce Cupcake que tu n’as pas eu ? Cela ne se fait pas d’essayer de tuer quelqu’un pour un gâteau. »

Lied Mueller:
La rage qui habitait la femme était sans limite. Elle voyait encore dans son esprit l'image du seul cupcake de festival qu'elle avait pu manger. Sa pâte blanchie avec la poudre de chocolat blanc, son glaçage rouge flamboyant et les billes multicolores... Elle avait était tant malade qu'elle n'avait que peu senti le goût, mais du peu qu'elle en avait, il était si délicieux qu'elle n'avait en mémoire que les larmes de bonheur qui avaient coulé sur ses joues quand elle l'avait goûté, et que sa tante la prenait en photo. Elle avait été heureuse ce jour-là, autant heureuse qu'elle était malheureuse aujourd'hui. Les miettes de son délice au sol, écrasées par les grosses fesses de la garce qui lui avait volé son bien. Le regard vide et perdu de la pâtissière, qui savait pour la réservation de Lied, mais surtout la connaissait depuis une dizaine d'années. La vigile à l'entrée qui n'osait pas intervenir dans cette bagarre, surtout au vu de ce qui était en train de se dérouler, qui la faisait tourner un visage rouge dans l'autre direction. Quelques larmes coulaient au sol après avoir dévalé la figure de l'inconnue responsable de tous les tourments de Lied. Elle lui saisit l'épaule, et elle raffermit son emprise sur son cou, sentant ses ongles érafler sa peau, puis cette même main venir se glisser après une seconde de latence dans sa chevelure rose. Elle avait les mains douces et plutôt larges, pour une salope.

Et cette saleté pressa ses lèvres sur les siennes. Lied en était profondément outrée ! Comment osait-elle la.... Ooh que c'était bon en fait. Elle sentait le sucre venir glisser sur sa langue dans une langueur presque outrageuse, les éclats d'épices venir danser sur ses lèvres et éveiller tous ses sens. Les larmes redoublèrent d'intensité sur ses joues rouges alors que son souffle se perdait. C'était délicieux, et cela ne faisait que lui rappeler combien ce n'était qu'illusion, leurre d'une mécréante qui se moquait purement et simplement d'elle. Elle n'avait même pas une once de poitrine, juste un torse plat et dur, des hanches aucunement marquées, et portait des habits infâmes et informes. Finalement, elle la laissa respirer, et Lied la fixa, un peu hébétée par ce qu'elle venait de lui faire subir, mais recouvra le tout de sa colère dès qu'elle ouvrit sa bouche répugnante pour lui adresser la parole.


« Cela ne se... fait pas ? Je t'en foutrais des ça se fait pas ! Il était à moi, réservé depuis hier soir ! »


Une de ses mains quitta le cou qu'elle avait relâché, s'étendant en l'air avant de le fendre pour venir claquer la joue de ce qui lui semblait jusqu'alors être une femme. La marque qu'elle y laissa, flamboyante, s'accordait à la teinte de celles de la jeune femme en colère qui dans son élan s'écrasa sur sa victime. Sa poitrine opulente s'écrasa sur son buste plane, son bassin sur le sien, et là, ses prunelles bleu ciel s'écarquillèrent dans une surprise innommable. Lied était certaine de sentir la chaleur moelleuse et en relief d'un sexe contre son pubis, et tendit qu'elle fixait le visage de cette « femme », elle crut voit une lueur de stress et d'appréhension. Soit il s'agissait d'une futa honteuse, soit de quelqu'un qui n'avait rien à faire à Tekhos. La demoiselle aux cheveux bonbon fraise se releva, remettant sa tenue en place pour jeter de haut un regard méprisant sur la figure au sol.


« On va régler ça à l'arrière de la boutique. Immédiatement. »


Elle lui saisit ensuite le poignet et le tira dans une charge furieuse là où personne ne pourrait les entendre, finissant cette course en tirant violemment pour jeter le corps fin au devant de ses pieds. Un téléphone fut sortit de son sac, puis un numéro court composé sur celui-ci, bien qu'elle ne pressa pas la commande d'appel, prévoyant juste de mettre à exécution sa vengeance légitime si cela ne se passait pas comme elle le prévoyait. Bizarrement, elle crut déceler un instant une moquerie dans sa gestuelle, et grogna.


« Sais-tu ce que cela coûte, agression sexuelle sur une sénatrice ? Avec en plus vol, manipulation, et destruction de biens ? Je pense même que je peux rajouter usage de sorts et charmes. Si je t'emmène ici, c'est parce que j'ai une question : est-ce que je rajoute à ma plainte présence illégale d'un individu masculin sur le territoire de Tekhos ? »


D'une geste, elle lui donna la réponse à sa première question : la jeune femme passa un doigt tout du long de sa gorge. Elle était assez haut placée et appréciée pour que l'on vienne la venger en venant ôter une vie, ce n'était pas cher payer. Mais elle désirait bien plus que juste voir cette figure élégante perdre toute chaleur et couleur de la vie. La pâtissière connaissait Lied Mueller depuis l'âge de six ans, savait combien cette petite en avait bavé pour rester en vie et avoir une vie normale. Jamais elle n'aurait donné ce qu'elle avait demandé, plus encore alors qu'elle l'avait réservé et payé d'avance. Elle était donc sûre qu'elle, ou il, avait usé d'un charme sur celle-ci, ce qui n'était clairement pas du goût de la justice tekhane. Et s'il avait pu la pousser à lui donner un cupcake, oh bon sang qu'il allait recommencer pour qu'elle en refasse un, avant de s'excuser comme la petite merde qu'il ou elle était ! Malgré tout, Lied soupira et vint cueillir une des dernières larmes sur ses joues, l'essuyant par la même occasion, tout en maugréant qu'il ne fallait vraiment pas avoir de cœur pour n'avoir aucun remord dans une situation pareille. Qu'elle n'avait pas spécialement envie de l'envoyer en prison, que la seule chose qu'elle demandait, c'était juste d'avoir ce qu'elle attendait depuis si longtemps, ce pour quoi elle avait mis en place tous les moyens pour l'obtenir, quitte à passer l'éponge sur tous les crimes que cette personne venait de commettre. Peut-être était-ce très naïf de sa part, mais la demoiselle Mueller était ainsi. Elle ne voulait que son cupcake, peut importait qu'elle laisse un ignoble personnage tel que celui qu'elle avait sous les yeux si elle pouvait avoir l'objet de son désir. Même si, au fond, elle crevait d'envie de lui faire payer. Mais cela pouvait attendre, elle pouvait toujours récupérer par quelque moyen que ce soit sa pâtisserie, puis enfin mettre à exécution sa menace et faire en sorte de le châtier comme il le méritait. Ou elle. Qu'est-ce qu'elle en savait, ce truc ne lui avait même pas encore répondu ! Truc qui se relevait, et que Lied pointa du doigt rageusement.


« Je me fiche de comment, mais tu vas réparer tes dégâts. Et n'espère même pas pouvoir m'échapper, ici, la loi, c'est moi, c'est clair ?! »


L'arrière de la boutique de pâtisserie était une simple ruelle où l'on entreposait les cartons de marchandises et les bennes à ordures. Le sol, un simple béton gris, était troué à quelques endroits où l'on pouvait voir le gravier sous-jacent. Les buildings tekhans dominaient pas vue, semblables à la forme longiligne de Lied qui jaugeait du regard son interlocuteur en essuyant ses lèvres. Cette chose l'avait embrassée. Ce n'était pas sa première fois, fort heureusement, mais ce n'était jamais agréable quand on venait violer ses lèvres, qu'elle gardait toujours pour des moments d'échanges, souvent charnels. Sur l'instant, elle se demandait même si elle ne devrait pas finir de lui coller des gifles, autant que le nombre de baisers qu'il lui avait volé. Puis il était marrant, à critiquer son envie de le tuer pour un vol, mais devait-elle critiquer de même la bassesse de son vol, pour un gâteau ?! Sur l'instant, Lied s'emporta et lui colla de nouveau sa paume sur la figure, furieuse, inspirant comme pour crier avant de se maîtriser et reprendre d'un ton sec et tranchant.


« Il ne doit pas y avoir beaucoup de personnes capables de t'apprécier en ce monde, vu comment tu es voleur, menteur, manipulateur, sans un gramme d'empathie ni de remord. Tu dois vraiment avoir une vie misérable. Et je doute que ça puisse changer un jour si tu es comme ça tout le temps avec tout le monde.Très sincèrement, j'ai de la pitié pour toi. »

Chaos:
L’ancienne divinité était donc là à attendre, espérant que la demoiselle serait assez hébété pour plus venir attirer l’attention sur eux et griller la couverture d’Himéros. L’homme n’était pas au mieux de sa forme, il avait passé la nuit debout et user de son pouvoir pendant un long moment. Son corps et son esprit lui faisait comprendre cela, il était un peu plus sur les nerfs que d’habitude, seul la dose de sucre lui permettait de garder un minimum de force. La joie de manger, ainsi que la disparition de sa transformation laissant la fatigue envahir chaque fibre de son corps éthéré pour le coup. Il avait envie d’aller dormir, de peut-être même laisser Morphée venir le prendre dans ses bras. C’était l’un des rares Dieux avec lequel il pensait ne pas être en froid.

Il fallait aussi ajouter à cela qu’il craignait pour sa vie à présent. Il était dans un territoire où les hommes sont interdits et surtout, il n’était clairement pas en position pour se défendre et espérer s’enfuir. Si la demoiselle venait le griller, il serait dans une impasse. Il était déjà mort une fois car les êtres-vivant n’osaient plus croire en lui et se refusait aux désirs charnels. Il avait réussi à revenir sur le plan physique car la sexualité était entrain de se débrider, mais les humains ne connaissaient toujours pas son existence, il se retrouvait donc dans cette forme amoindrie de lui-même. Il arrivait à survivre simplement parce que les humains utilisaient énormément le cadeau qu’il avait fait à l’humanité.

Et à présent, il risquait de se faire tuer par les humains qu’il avait bénis, qu’il avait simplement voulu rendre heureux au départ. C’était donc ça que l’on nomme la fatalité ? Est-ce qu’Himéros devrait vivre en martyre pour le restant de ses jours et en inconnue aussi ? Il en était hors de question, il viendrait fonder sa secte, un harem, quelque chose qui croirait toujours en lui. Il formerait son phare dans la nuit pour ne pas y passer. Il n’allait donc pas laisser une pleurnicheuse lui passer la corde au cou.

Bon, il eut confirmation de la part de la jeune femme, il avait bien dérobé le cupcake qui lui était réservé, mais il n’avait aucun remords concernant cela. La demoiselle vivait dans un environnement stable, elle semblait jeune et donc avait toute la vie devant elle pour déguster à nouveau cette sucrerie. Lui, il pouvait disparaître dans une heure, comme dans un an, il jouait avec le temps pour essayer de lui échapper, maudit Chronos. Il ne viendrait donc pas s’excuser envers la jeune femme et il lui avait offert une compensation qui devait être assez agréable pour elle. Et malgré ça, elle ne semblait pas satisfaite, ce que les mortels pouvaient être énervant de ne pas pouvoir se contenter de ce que la vie offrait malgré le malheur.

La tête d’Himéros vogua sur le côté, une claque résonnant dans ses tympans. Il venait de se faire frapper par une humaine ? Est-ce que cela était bien sérieux ? Une simple humaine osait l’humilié encore plus que son genre avait osé le faire à son égard. Pourquoi avait-il accordé autant d’importance aux mortels et fait un tel cadeau lorsque l’humanité est arrivée ? Il se pose encore la question, commençant à regretter toute sa vie pour le coup. Une colère silencieuse prenait place en lui, grimpant lentement, la fatigue n’arrangeant clairement pas les choses. Le seul point positif de cette situation était de sentir les formes agréables de la folle sur son corps, celui basculant légèrement vers l’arrière au vu de la situation.

Il n’avait clairement pas le temps d’en placer une, surtout qu’il sentait que la demoiselle avait compris la supercherie. Il déglutissait, se sentant légèrement transpirant et son regard devenant fuyant. Il allait une nouvelle fois se faire humilier par le genre humain. Il ne pouvait pas agir, car s’il osait se montrer agressif, il attirerait aussi l’attention sur eux. La seule solution de viable qu’il pouvait envisager, c’était que la tagada en face de lui vienne le faire chanter. Il se doutait bien qu’elle ne garderait pas le secret par bonté au vu de leur rapport, elle en profiterait donc sûrement pour obtenir quelque chose de l’ancienne divinité. Himéros serait prêt à subir cet abus si cela lui permettait de vivre encore un peu sur cette terre. Il devait jeter sa fierté aux oubliettes, il voulait vivre comme toutes personnes en ce monde et il dépendait des êtres vivants autour de lui pour ça. Il n’avait donc clairement pas le choix.

Il regardait la jeune femme se relever, il faisait de même, lentement à son rythme, avant d’écouter la demoiselle parler. Avait-il obtenu un répit ? Pas le temps de réfléchir plus qu’il se faisait attraper pour être traîné comme un forcené dans l’arrière-boutique, avant de se faire jeter comme un vulgaire sac à patate dehors. Il glissait sur le béton se faisant assez mal, lui rappelant encore sa condition de pseudo mortel sur cette terre. Il venait à peine de la rencontre, mais elle avait le don de lui rappeler sa condition bien horrible. Il sentait qu’il allait se faire un malin plaisir à la détester selon la suite des évènements.

Malgré sa situation, Himéros restait fidèle à lui-même. Il faisait le beau et l’homme hautain pour essayer de se protéger un peu de ce qui l’entourait. Il l’écoutait parler, elle aggravait les faits. Certes, il n’avait pas demandé le consentement de la jeune femme et manqué au respect de sa personne par son baiser, mais il s’agissait de légitime défense, vu qu’elle essayait de l’étrangler malgré sa force digne d’une limace. Le reste aussi était à prouver, il n’avait rien volé, car il avait payé le bien à la personne l’ayant fabriqué. La manipulation, elle ne pouvait pas le prouver et destruction de biens ? Le cupcake ? Elle était sérieuse, mais cette femme était une folle.

Ce pays était donc dirigé par des extrémistes de la sucrerie comme elle ? Si c’était le cas, l’endroit court à sa perte.

« Agression sexuelle ? Je parlerais plutôt de légitime défense. Tu as essayé de m’étrangler, j’ai de la chance que tu sois un poids mouche. Et je n’ai rien volé, j’ai simplement payé le cupcake que la vendeuse à bien voulu me vendre. Si elle me l’a vendu tu n’as qu’à voir avec elle pourquoi elle l’a fait. Et tu considères le fait de manger un cupcake comme destruction de bien ? Mais tu n’es pas un peu folle ma parole ! Dans ce cas-là je peux aussi porter plainte pour atteinte à ma personne et destruction de bien avec tous ce que tu as du manger dans ta vie ! Et tu participes à la vie politique de ce pays ?! Je me demande comment tu es arrivée au pouvoir avec un tel comportement. »

Oui, Himéros était passablement énervé pour le coup, elle venait le rabaisser alors qu’il n’avait rien fait de grave. Bon, il ne pouvait pas nier avoir infiltrer ce pays, mais les frontières ne devraient pas être fermées pour les Dieux. Il se sentait encore plus sur les nerfs. Cependant, il devait prendre sur lui, car la jeune femme le tenait par les couilles et pour une fois c’était imagé. Elle avait son téléphone de préparé pour appliquer sa menace. Cela le mettait encore plus en rogne, il serrait les poings pour se contenir, mais lui aussi avait envie de gifler la demoiselle, devant ce qu’elle faisait subir à sa personne. Elle faisait comme les Dieux de l’Olympe, elle abusait de son pouvoir pour écraser les autres et avoir ce qu’elle désirait. Les êtres divins avaient bien fait les mortels à leur image.

Putain, elle commençait vraiment à lui taper sur le système, elle le traînait dans la boue alors qu’il voulait simplement profiter de la vie qui lui restait et elle osait se comporter comme une sorte de déesse envers sa personne. Il faisait de son mieux pour prendre sur lui, il attendait de savoir ce qu’elle comptait faire. Puis, elle proposa enfin le chantage auquel il s’attendait. Celui-ci était plutôt raisonnable, c’est bien le seul moment où elle ne se montrait pas trop énervante. Quoi que, il changea bien vite son raisonnement en écoutant la suite de sa phrase. Elle se pensait aussi légitime que ça de son pouvoir ? Celui-ci lui était monté à la tête ? Dieu, Humains, ils étaient tous les mêmes finalement.

Il se mordait la lèvre, près à céder au chantage pour sauver son cul. Avec cela, il finissait clairement d’enterrer sa fierté, mais il en garderait rancœur et se vengerais un jour, s’il retrouvait sa forme d’antan.

« D’accord… Je vais m’occuper de la situation et tu auras ton Cupcake dans l’heure qui arrive. Il ne me faudra pas longtemps. Mais je vais avoir besoin de ton aide pour ça. »

Oui, il allait compter sur la pitié qu’allait ressentir la pâtissière concernant le fait que la demoiselle n’ait pas eu son gâteau pour l’amplifier et lui en faire réaliser un. Il allait encore user de son pouvoir au vu de son état. Mais bon, heureusement pour lui, il était tellement sur les nerfs que cela le maintenait éveillé pour le coup. Il se relevait alors, prêt à lui tourner le dos pour retourner dans la boutique. Mais encore une fois, elle ne lui laissa clairement pas le temps. Son autre joue fut teinté d’une belle couleur rouge grâce à la peste rose en face de lui. Ce n’était pas tout, elle lui crachat son venin en plein visage, ce dernier étant très corrosif pour le moral du Dieu.

Cela n’aurait été qu’une claque, il aurait pu se contenir un peu, mais ses dernières paroles venaient d’allumer la poudre qui sommeillaient en lui. Il s’était trop laissé faire, courbant l’échine pour se plier même à des mortels. Comment osait-elle le critiquer sur son comportement sans rien connaître d’elle. Il n’avait rien dit sur sa vie, simplement démontrer son propre caractère et elle aussi n’était pas exempt de tous vis d’user ainsi de sa position. Elle ne pouvait pas le critiquer, surtout en affirmant des choses qui touchaient aussi personnellement le Dieu.

Il voyait rouge, ne pouvant plus se contenir. Soudain, il attrapa la demoiselle contre le col, la faisant tomber au sol et la dominant à califourchon pour l’empêcher de bouger. Sa prise était ferme sur ses vêtements et son ton se fait colérique, véhément, laissant toute sa fureur se déversé sur la jeune femme qui avait ouvert la boîte de Pandore d’Himéros.

« Je t’interdis de dire ça à mon propos, c’est clair ?! Tu ne sais rien de moi ! Si j’en suis réduit à me comporter ainsi, c’est la faute des Dieux, d’Aphrodite, de mon frère et de vous les mortels. Tu es comme tous ces connards de l’Olympe, tu crois que ton pouvoir te permet de tout faire, d’abuser des autres, de tout mettre en œuvre pour survivre, avoir ce que tu veux et laisser les autres dans la merde ! Ils ont fait ça les Dieux, ils ont gardé le mérite qui me revenait, les prières que l’ont aurait du m’accorder et ils m’ont laissé plonger dans la déchéance, avoir cette apparence, cette condition de vie. Donc oui, je suis un tel bâtard pour essayer de survivre à mon tour, car je n’ai pas envie de mourir à nouveau, alors je deviens comme ceux que je déteste pour espérer ne pas disparaître du monde ! »

Himéros vidait son sac, son colère venant alors muer en une profonde tristesse, tous ce qu’il avait accumulé depuis le début de sa vie était entrain de se vider au visage de la demoiselle. Les larmes montaient au visage de l’ancienne divinité, celui-ci éclatant en sanglot, mais continuant de parler tandis qu’il couvrait la demoiselle de ses larmes.

« Et vous avez fait de même les humains… Sniff… Je vous ai offert un cadeau merveilleux… Je vous ai offert le désir pour autrui, l’attirance physique…. Hum… Ainsi que le plaisir lorsque vous venez à faire l’amour… Moi, je voulais vous voir heureux et épanouis, vous donnez un moteur pour vivre… Tous ce que je demandais, c’était que l’on vienne se souvenir de mon nom… Sniff… Mais non, à la place, vous avez décider de prier mon frère, en venant croire que c’était lui qui vous avez fait ce cadeau… Il n’est rien, simplement le message de cette salope d’Aphrodite… Putain… Vous m’avez oublié, vous ne m’avez jamais prié, vous m’avez abandonné après ce que j’ai fait pour vous… Hum… Sniff… Vous avez aussi proscrit le plaisir entre vous, décidant que le cadeau que je vous avais fait ne valait rien… Vous m’avez condamné à mourir, à disparaitre… J’ai réussi à revenir, car vous avez enfin décidé d’user du plaisir que je vous avais donné, mais encore une fois, vous m’avez oublié… Je suis revenue, mais pour disparaître à nouveau. »

Il finissait par lâcher la prise du col de la demoiselle, ses larmes coulant toujours, il n’était que tristesse pour le moment. Finissant quand même par lâcher quelques mots.

« Tous ce que je voulais moi, c’était vous rendre heureux, partager du temps avec vous, découvrir ce que vous aviez créé… Avant de mourir une nouvelle fois… »

Himéros restait ainsi sur la sénatrice, laissant encore sa peine se déverser sur ses joues et la jeune femme.

Lied Mueller:
La seconde gifle partit, plus puissante que la première, le son de sa paume claquant sur la joue de l'homme dans la ruelle. Lied n'avait jamais été du genre violente, plutôt douce, adorable, tournée vers les autres et bienveillantes, ce qui tranchait considérablement avec Belphégor son aînée, qui elle se distinguait par sa rudesse, sa violence et sa froideur. Leur point de connivence était leur attachement et leur dévouement à leur famille, et malgré tout cela, Lied aimait considérablement sa cousine. Elle pensait vraiment avoir décoléré, à l'air libre, après lui en avoir déjà mis une. Mais l'entendre la traiter de folle, de délinquante même, et pire, se moquer de sa position si chèrement acquise, elle avait vu rouge. Avait évacué le fond de sa pensée, et serrait si fort les poings, ses ongles s'enfonçant dans sa chair, qu'elle était cette fois sûre et certaine de pouvoir parvenir à l'étrangler parfaitement. Le dédain qui brillait dans ses yeux quand il lui annonça accepter son chantage ne l'apaisa pas non plus. Cette seconde baffe, il l'avait amplement méritée !

Mais cette espèce de furie se jeta sur elle, lui étreignant le col pour la renverser à terre. La sénatrice lâcha un léger cri en se cognant le crâne au sol, sa vision se troublant un bref instant alors qu'elle sentait deux mains tirer sur son haut à la hauteur de sa poitrine pour lui signifier combien elle avait dépassé les bornes. Mais lui les dépassait plus encore, à ses yeux. Un instant, la jeune femme en avait regretté ses paroles, mais ça, c'était avant qu'il ne se jette sur elle et la poignarde à plusieurs reprises avec ses mots. De lourdes larmes montèrent à ses yeux alors qu'elle fronçait les sourcils de fureur. Il lui décrivait ce qu'elle ne supportait chez les vieilles sénatrices de Tekhos, critiquait l'ensemble de son chantier, et le combat de toute une vie : celui de sa survie. Le souhait le plus cher de sa famille, devant la boîte en plastique qui la protégeait du monde extérieur les premiers mois de sa vie, celui qu'elle ne trépasse pas et puisse de nouveau gazouiller innocemment comme tous les bébés. Lied tendit les bras en direction de cette vile créature, mais suspendit finalement son geste à cause d'un détail.

Il parlait de divinités. A vrai dire, sa colère ne semblait pas tant dirigée sur elle que sur ces dieux qu'il lui décrivait, ou plutôt, dont il décrivait les faits contre sa personne. Les bras de Lied se reposèrent au sol pour qu'elle parvienne à se redresser, se retrouvant à la même hauteur que l'individu qui trônait toujours sur son bassin. A vrai dire, la jeune femme ne comprenait pas trop ce dont il parlait, en dehors du fait qu'il s'agissait d'un culte dont il provenait et qui l'avait plus ou moins banni ? Des divinités, des prières envers elle, des noms exotiques qu'elle ne comprenait pas trop, ce fut peut-être cette incompréhension qui la calma alors qu'elle le fixait vider son cœur et son âme sur elle, s'étouffant à moitié entre ses sanglots et ses paroles. Alors qu'il pleurait de plus en plus, la demoiselle vint discrètement passer une main dans son dos, le lui frottant doucement pour tenter de l'apaiser. Ce qu'il racontait était aussi surprenant qu'intéressant. Il était une espèce de divinité du désir ? Alors qu'elle se demandait pourquoi une telle divinité n'aurait pas eu droit plus qu'un autre à ses louanges, il lui répondit comme s'il l'avait entendue, parlant de son frère. Le visage de la sénatrice se détendit, ses gestes envers le dieu triste se firent de plus en plus doux, lents, cherchant à ce qu'il cesse de pleurer. Lorsque enfin il lâcha Lied, celle-ci fut totalement libre de ses mouvements, et vint presser le corps fin contre le sien, l'enserrant de ses bras. L'un au creux de son dos, l'autre dans sa chevelure rosée, plus soutenue sur la sienne, mais aussi plus courte, un peu sale aussi, trouvait-elle.


« Là, là... Ne dis pas de bêtise allons. Il y a peu de chances que tu meures ainsi. Surtout à Tekhos. C'est fini, ne pleure plus. »


Le pauvre avait le visage ravagé par la tristesse, visage que la jeune femme prit entre ses mains en l'écartant pour lui essuyer les yeux du bout des doigts. Il était mignon, quand il ne cherchait pas à agresser et voler. Plongeant une main en arrière, tirant la sangle de son sac, elle en sortit un paquet de mouchoirs et lui en donna un pour qu'il puisse se nettoyer un peu. Il était dur d'imaginer que cette petite chose malingre et mesquine soit en réalité un dieu, une entité que l'on loue et qui accorde des bénédictions, un être idolâtré par toute une population. En d'autres circonstances, elle était sûre qu'elle aurait ri ! Mais pour l'instant, il ne parvenait visiblement pas à se calmer, aussi le prit-elle de nouveau tout contre elle, au creux de sa nuque pour pouvoir de nouveau le réconforter. Il lui faisait un peu penser à sa petite sœur, sur l'instant. Surtout avec sa chevelure, alors que Lied s'était toujours demandé pourquoi elle avait hérité des cheveux roses de sa maman, et Feyril les bruns de sa mama avec une simple nuance de rose. Aurait-elle eu la même couleur que ceux qui lui chatouillaient alors les joues ? Pour l'instant, elle souhaitait juste qu'il ne soit plus triste, car même si elle lui en voulait toujours autant, il n'y avait pas de raison qu'il garde son malheur pour lui.


« On ne meurt pas comme ça sans raison. Ici, c'est Tekhos, un lieu libre où l'on fait presque ce que l'on veut. Presque ! Comme ne pas voler les autres ! Je veux bien reconnaître que je me suis emportée, mais ça fait plus d'une dizaine d'années que j'attendais que le cupcake soit mis à l'honneur. Et j'ai passé une semaine horrible. Et je sais que t'imagines pas combien c'est important pour moi. »


Non pas qu'elle souhaitait développer, mais de toute façon, la jeune femme souffla, une mèche de cheveux s'écartant sur son front, alors qu'elle le poussait afin qu'il descende de ses hanches. C'était un peu gênant, une couleur s'invitant sur ses joues, alors qu'enfin il se déplaçait pour qu'elle se relève. Malgré cette preuve de gentillesse, elle ne perdait pas le Nord : elle voulait sa pâtisserie, celle qui avait laissé ces quelques miettes encore autour du col de son t-shirt. Lied lui demanda alors comment il comptait s'y prendre pour qu'elle ait son dû. Il n'y avait qu'une pâtisserie autorisée à faire le cupcake du festival, et d'un point de vue économique, elle doutait que la pâtissière ait commandé plus de matière première que nécessaire pour la réalisation de son chef-d’œuvre. Sans parler du fait qu'en cette journée, la plupart des épiceries étaient fermées, trouver des produits serait une tâche ardue. De manière donc tout à fait logique et honnête, la sénatrice lui demanda comment il comptait s'y prendre, et n'obtint – ou ne comprit – que le fait qu'elle devait aller exprimer son mécontentement à la responsable de cette affaire. Un sourcil rose se haussa, surpris, mais la jeune femme opina du chef et retourna à la boutique, en la compagnie de ce drôle de dieu qui ne semblait vraiment pas dans son assiette. Après avoir réussi à retourner dans la pâtisserie, non sans une certaine attente, Lied se retrouva devant la patronne, et sentit de nouveau la moutarde lui monter au nez, surtout devant son air si doux et joyeux, qui s'éclipsa quand elle exprima ces mots :


« J'avais réservé une pâtisserie. Que vous avez vendu à une autre personne sans aucune gêne.
- Je.... Oh non je... Mademoiselle Mueller je ne sais pas ce...
- Pas quoi ? C'est la première fois que je profite pleinement de cette fête sans traitement et vous le savez très bien ! Je ne comprends pas comment vous avez pu à ce point transgresser votre morale. »


La colère laissait place à la déception et la peine. Les souvenirs se bousculaient un peu trop vite dans la tête de Lied : la pâtisserie qui était trop grande alors pour ses petites mains, la bienveillance de sa famille ce jour-ci, la photo immortalisant cet instant qui était encadrée sur son bureau au travail, même s'il lui rappelait combien elle restait fragile lorsqu'elle posait les yeux sur l'autour de cette photo. Un autour fait de plastique stérile. Le temps qu'elle revienne dans le présent, l'étrange divinité avait fait son œuvre, la pauvre pâtissière qui se confondait en excuse cherchant à offrir réparation, tout en évoquant, comme elle le pensait, qu'elle n'avait plus de quoi faire une seule des pâtisseries délicieuses.


« Et bien... Si on vous apporte les ingrédients ? On va pouvoir se débrouiller, n'est-ce pas ? » dit-elle en posant un regard lourd de sens sur son comparse.


S'il espérait que, oh mince alors, plus d'ingrédients signifiait fin de l'histoire, il se fourrait le doigt dans l’œil jusqu'aux orteils. Elle ne le ferait pas seule, et ne comptait pas le laisser déambuler sans surveillance à Tekhos. Après tout, il restait une drôle de chose qui aurait bien des problèmes si on découvrait son petit secret. Il valait mieux pour lui qu'elle reste à ses côtés, du moins, tant qu'ils se supporteraient.

Le duo ressortit de la boutique avec un bout de papier sur lequel était griffonné rapidement la liste de ce qu'ils avaient à trouver. Et il y avait un paquet de choses. Autant certaines, basiques, telles que le sucre et la farine, étaient en boutique, autant d'autres ingrédients étaient plus particuliers. Ils avaient un message pour les autres pâtisseries, si elle pouvaient donner gentiment les ingrédients, mais Lied s'en doutait aussi : les choses ne pouvaient se passer sereinement sans embûche, certaines dames plus rageuses que d'autres refuseraient de leur donner quoi que ce soit, et ils allaient devoir ruser. Le premier ingrédient était la vanille de Curakéwi, une vanille luxueuse aux grains énormes qui explosaient en bouche, ce qu'elle se fit une joie d'expliquer à la personne qui la suivait, qui ne devait guère connaître les ingrédients de ce monde. Aussi, Lied lui demanda son nom, plutôt qu'avoir à le héler sans cesser pour obtenir son attention.

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