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Prier le chapelet -- PV

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Soeur Mary:
La liberté, essayer de me sortir de ce couvent pour aller chercher de l’aide, toujours la même rengaine finalement. Personne n’arrive à savoir le mal qui me ronge depuis bien trop longtemps, je ne suis plus moi-même. Je n’en peux plus résister m’épuise et ne plus voir le monde qui m’entoure à cause de ce bandeau est un véritable calvaire. Je suis sûr que pouvoir admirer le monde, les fleurs, les animaux pourrait m’aider à décompresser un peu. A me changer les idées quand j’en ai besoin. Car aujourd’hui comme tous les jours, je suis assise dehors sur un banc, je n’ai rien le droit de faire, je dois juste attendre et prier mon Dieu pour qu’il vienne me libérer. Une Soeur me surveille et dès que j’ose bouger elle me réprimande à coups de bâton. Cette nuit, prise d’une violente crise j’ai voulu m’arracher ce bandeau sur mes yeux… J’ai planté mes ongles dans ma peau, j’ai gratté tout autour à m’en faire saigner… A creuser des plaies sur mes joues, mon front. Je ne m’en souviens même plus, ce sont les Soeurs qui m’ont trouvé couverte de sang ce matin et là je sens cette douleur qui me tiraille le visage.

Je ne peux pas m’empêcher de toucher pour essayer d’analyser les dégâts, mes doigts caressent ma peau tout autour de mon bandeau, j’ai des pansements, de la crème… Ça me démange… Je plie doucement mes doigts pour enlever un bandage et venir gratter une plaie… Et c’est à ce moment que je sens ce liquide chaud couler le long de ma joue, je pose ma main dessus pour l’arrêter, ça ne veut pas. Je m’en mets partout. Non, je ne voulais pas faire ça.

“CE N'EST PAS POSSIBLE !! Je t’avais dit de ne pas te toucher !!”

Un coup de bâton vient claquer sur mon bras, me faisant sursauter et l’enlever, Soeur Dominique n’est pas contente. Je sens sa poigne attraper mon menton pour le relever et me regarder sous toutes les coutures.

“Ce n’est pas possible à croire que tu le fais… Tssss… Je ne préfère pas penser à cette solution ! Comment veux-tu que le Tout Puissant te venir en aide même si tu ne nous écoutes pas pour des choses si simples."

Je la sens me passer un tissu sur le visage pour essayer de m’essuyer, elle s’acharne sur mon visage de plus en plus, appuyant, me faisant mal.

"Ça ne s’arrête pas ! Reste ici, je vais chercher des bandages propres et du désinfectant on serait mal si ça venait à s’infecter. Je te fais confiance, ne bouge pas !”

Ma Soeur me lâche pour partir dans le couvent, l’infirmerie se trouve à l’étage, elle va mettre plusieurs minutes à revenir, Soeur Dominique n’est plus très jeune, elle traîne un peu la patte ce qui n’arrange rien. Me voilà seule ici. Assise sur ce banc, face à la forêt.

“Il y a quelqu’un ?”

Une simple question qui peut paraître innocente, mais c’est pour m’assurer qu’il n’y a personne autour de moi. Aucune réponse, juste le chant des oiseaux. C’est ma chance… Celle que je voulais pour m’enfuir d’ici, personne pour me surveiller, aucun lien pour me retenir. Je dois courir et vite. Sans plus attendre, je me lève du banc et j’avance tout droit, dans mes souvenirs la forêt n’est pas loin. J’ai juste à m’y enfoncer et après ? Je verrais… A l’ouest il me semble qu’il y a un village, avec la mousse qui se trouve sur les arbres je devrais réussir à m’en sortir. Je l’espère.

Mes pieds nus écrasent l’herbe et la terre du jardin du couvent quand d’un coup je sens des cailloux, je viens de rentrer dans la forêt, une branche me percute le visage directement. Je vais devoir faire attention… Je suis obligée de ralentir le pas pour ne pas me faire encore plus mal. Ma simple tunique blanche s’accroche après les buissons, je tire dessus sentant qu’elle se déchire légèrement, pas grave. De toute façon elle était bonne à jeter, le sang sur le tissu ne part pas. Je continue ma route de longues minutes quand d’un coup j’entends une voix au loin.

“MA SOEUR OU ÊTES-VOUS ?”

Mince Soeur Dominique est déjà de retour et je n’ai pas pris assez de distance avec le couvent, les bras en avant j’essaie du mieux que je peux d’accélérer le pas à travers les arbres. De plus en plus de voix se mettent à s’élever derrière moi, elle a déjà prévenu les autres Soeurs… Je dois me cacher quelque part le temps qu’elles cherchent dans une autre direction. Mais où ? Ce bandeau maudit, je le déteste. Je continue d’avancer, mes longs cheveux blonds se coincent dans des branches je suis obligée de tirer dessus, j’ai si mal et d’un coup je glisse sur une pierre mouillée. Tombant les fesses dans un ruisseau. Je me souviens de cet endroit pas loin il y a de nombreuses roches où je pourrais essayer de me cacher… J’avance, les cailloux qui se trouvent dans l’eau m'ouvrent les pieds, j’avance de plus en plus doucement, ma tunique blanche me colle à la peau. Et doit être bien transparente à présent, comme d’habitude, je ne porte rien en dessous de c’est contraire à nos règles. Nue devant le Seigneur. En parlant de lui…

“Venez-moi en aide…”

Je répète cette phrase en boucle, alors que la voix des Soeurs se montre de plus en plus proche. A l’aide.

Compte Inactif:
 Je dois savoir. Je dois savoir comment tout ceci fonctionne. Bordel, c'est ironique. J'suis un alien, et pas foutu de piger comment fonctionne ces conneries de portails. Alors, ouais, j'ai eu la chance de rencontrer Lied dans la pire situation de ma vie et eu un bref topo de comment tout ceci se trame.

Ce qu'on doit savoir ? Ah. Très simple. Tout est au pif.

Ou bien un algorithme d'apparition encore inconnu aujourd'hui. Pour moi cette rumeur qui parlait de failles inter-dimensionnelles qui capturent les terriens malgré eux étaient pour moi un espèce de charabia pour triper dans un bar. Puis, j'ai traversé un immeuble en plein cœur de Tekhos, pensant aller chez moi. Aujourd'hui, j'ai pris un sac, et utilise une journée de congé pour survoler la ville. Tester ? Vouloir connaître davantage ? Bien des interrogations qui pourraient me faire passer pour un suicidaire. Mais techniquement, loin des obsidiennes, j'devrais pouvoir rester invincible.

J'ai envie de découvrir Terra, la première chose qui sort enfin de ma triste et ennuyeuse vie. Quand j'me suis fais arrêté par les soldates, j'ai eu... Comment dire, l'impression de vivre, vraiment. On se sent vivant, putain. M'enfin, ça fait déjà 50 bornes que j'traverse le ciel et pour l'instant, j'ai autant de chance de plumer des oiseaux qu'autre chose. Mais j'y crois, j'ai encore espoir.

Quittant la ville, j'm'arrête sur la combe d'une montagne, pour boire dans mon bidon de quelques litre d'eau dans cet énorme sac de 100 litres et prendre une pause. Encombrant, jamais lourd pour moi et j'peux y foutre de quoi survivre quelques temps si un de ces trucs jugent bon de m'aspirer. J'prends quelques minutes, pour apprécier ce silence, ce paysage, les caresses du vent. Un joli concerto par rapport au boucan perpétuel de la ville.

Et comme si on répondait à mon appel, une énorme faille s'ouvre dans une lumière aveuglante, expirant un souffle qui tord les arbres devant moi. Mon coeur s'emballe, mêlant crainte et excitation. Peur ? Non, au contraire, j'suis tout excité. Dans des foulées très lourdes, j'me propulse comme un boulet de canon à l'intérieur, les yeux fermés et les bras croisés devant.

Des fois que j'traverse un autre building, hein.

J'me sens encore une fois flotter, mais, comme si la résistance de l'air, le sol, les bruits, n'existaient pas. J'm'agite dans tous les sens en hurlant mais même les sons de ma voix sont étouffé dans un vide sonore inquiétant. Et dans une lumière au bout d'un tunnel, un deuxième flash me conduis dans un ciel, m'engouffrant de tout mes sens, entendant cette fois ma respiration et la friction du vent faisant danser mes vêtements.

- Eh merde ! J'suis encore à des kilomètres de haut !

Mais on m'aura pas cette fois-ci. J'pique tête baissée comme un harpon vers le sol qui s'agrandit, constatant que c'est une vaste forêt, où les éventuelles structures ne sont pas encore visibles. J'me redresse, plane, et m'envole dans un louping qui m'arrache un sourire amusé.

- J'ai quitté la terre bordel.

J'pousse un hurlement d'hystérie avant de rechercher le sol dans un fracas assourdissant, genou et poing au sol, libérant des fissures qui s'échappent vers l'extérieur autour de moi. J'renifle, parce que... J'sais pas, autant les odeurs sont différentes de chez nous. Mais non. C'est pareil, comme en forêt quoi. Après une grande inspiration, j'prends une direction... Au pif ? Par là, non, par là. Ouais par là, ça me semble pas mal.

Et j'entends une voix. Petite, voix. Un genre de mantra constant...

- Y'a quelqu'un ?

J'me rapproche de sa destination et d'autres voix hurlent plus fort. Approchant d'un ruisseau, c'est le regard surpris que j'constate une donzelle. Les deux poings serrés d'abord, pensant peut-être à l'une de ses tarées sur Tekhos que je catapulterai bien sur terre par la voie des airs. Mais non, elle est aveugle, une crinière d'or tombe en cascade dans un corps sculpté par les anges, une tunique aux couleurs lactées colle son corps voluptueux, blanche et maculée de sangs. Elle a l'air blessée.

J'me rapproche doucement en levant les mains dans sa direction, sans les toucher toutefois. Maintenant plus près, j'peux tout voir à travers son haillon déchiré par les branches. Éveillant mes pulsions de manière volcanique.

C'est pas le moment, Héra. J'me fous une tarte. Elle parle, demandant quelqu'un de l'aide. On dirait qu'elle ... Fuit ? Ces femmes sont ses poursuivants ?

- Madame, ça va ? J'peux vous aider ? Que j'demande d'un ton assez doux malgré une voix rauque et puissante.

Mes énormes mains calleuses se posent contre les siennes, paume contre paume, essayant d'être le plus rassurant possible. Elle est... Douce, et délicate.

- Il faut vous sortir de là.

Oh misère. Allez, Héra. J’avais dis d’arrêter d'agresser chaque nana que j'croise quand l'envie me prend. Cette fois, on se calme.

Soeur Mary:
Je continue de marcher, ramper, tomber dans ce ruisseau cherchant toujours une cachette pour fuir mes Soeurs, je sais qu’il y a des espèces de grottes je peux m’y glisser pour la journée et ce soir sortir pour chercher de l’aide dans un village. Le soir, aucune de mes Soeurs ne va prendre le risque de mettre le nez dehors, le démon sort la nuit, il peut nous attraper… Nous sommes des anges de la lumière, nous ne pouvons pas prendre de risque et pourtant je suis prête à le faire pour que ma vie change. Le démon en moi sera encore plus présent, mais je n’ai pas le choix.

Et pour ça je dois déjà me mettre à l’abri et me calmer, car depuis un moment je respire comme une vache ! Je suis à bout, je n’arrive même plus à entendre ce qu’il se passe autour de moi, les oiseaux ont totalement disparu, le vent sur ma peau me brûle, je dois vite avancer avant de tomber et ne plus pouvoir me relever… Sauf que la panique et le stress ne m'aident pas dans cette affaire. Et ce n’est pas fini, car je vais avoir un énorme coup de pression, en entendant cette voix juste à quelques centimètres de moi. Un homme !

Je me laisse tomber mollement sur les fesses, jambes serrées, main en avant, tout en tournant la tête de droite à gauche. Je suis si surprise de croiser quelqu'un ici, si proche du couvent, on ne devait pas attendre de visite aujourd'hui… Que fait un homme non loin de là ? Un brigand ? Non, sa voix est douce, il essaie de me rassurer un peu maladroitement, surtout quand il vient poser ses paumes de mains sur les miennes. Je pousse un gémissement de surprise avant de les retirer et les coller à ma tunique trempée.

"Je… Je n'ai pas le droit de toucher les hommes ! Mon Seigneur me l'interdit !"

Je ne parle pas du démon en moi, de la tentation qui me brûle entre les jambes tous les soirs. Non, ce n'est pas le moment de s'attarder sur ce genre de chose, pas maintenant, alors que je peux de nouveau entendre la voix d'une de mes Soeurs au loin.

"Je dois trouver de l'aide en dehors de mon couvent, mes Soeurs ne peuvent rien faire pour me sauver de mes péchés ! Je… Je fuis cet endroit… Elles ont déjà tout…"

Alors que mon discours ressemblait de plus en plus à une fanatique une voix percutante et sèche résonne juste derrière nous.

"Soeur Mary vous voilà ! Ce n'est pas raisonnable de partir comme ça, sans rien nous dire, dans votre situation, vous ne pouviez pas aller bien loin !"

C'est la voix de Soeur Jocelyne, une Soeur déjà d'un certain âge qui je le pense ne me porte pas dans son cœur. Nous devons aimer notre prochain quoi qu'il arrive, mais avec le temps, elle a dû oublier ce concept.

"Et vous êtes en compagnie de ?"

"JE N'AI RIEN FAIT MA SOEUR !"

Avant même une réponse de l'inconnu je me mets à hurler pour me défendre pour enlever toutes les pensées malsaines qu'elle pouvait avoir à mon écart.

"Cet homme est venu ici pour m'aider, me voyant impuissante dans ce ruisseau…"

En fonction de la réponse de l'homme, Soeur Jocelyne lui proposera sûrement de venir au couvent pour le remercier de m'avoir secouru. Lui offrir le couvert et une couche pour ce soir… Quant à moi, je ne manquerai pas de me faire sévèrement punir pour avoir pris la fuite, enfreint les règles du couvent et d'avoir approché un homme d'aussi prêt.

Je peux entendre les voix de mes autres Soeurs arriver rapidement, bientôt elles seront sûrement une dizaine autour de nous. On me tira du ruisseau pour m'enrouler dans une couverture et cacher mon corps apparent à travers ma tunique qui ne doit plus être très blanche. Et je sais déjà quand arrivant au couvent la ceinture de chasteté fera son grand retour… Je peux déjà sentir le fer froid presser ma peau, m'entailler l'intérieur de mes cuisses… Cette odeur de rouille qui remplit mes narines.

Non…

Assise dans l'eau je remonte mes genoux vers mon visage et passe mes mains dans mes cheveux enfonçant ma tête contre mon corps. Une petite mou triste apparaît sur mon visage, j'ai envie de pleurer, de crier de tout mon être… Je n'ai pas le droit. C'est interdit par le couvent. Je dois subir ce traitement qui ne m'apporte rien… Sous mon bandeau, mes yeux sont sûrement rouges écarlates, embrumés de larmes qui ne couleront jamais.

Compte Inactif:
Bienvenue sur le territoire Tehkane, Héra. Là où l'homme est perçu comme le mal absolu. J'avais presque oublié ce genre d'idée. Si effectivement les dames foutent les hommes sur la touche, la religion n'ira pas dans l'autre sens fatalement. Ça me rend quand même triste. Un peu, ouais.

Elle finit au sol, et j'commence à monter en pression. Nouvelle claque. Va falloir que j'regarde si j'ai pas encore les comprimés de Lied dans mon sac pour baisser un peu le taux d'hormones et faire une connerie qui me coûterait une autre incarcération à Tekhos. Pour en revenir sur cette femme, son discours est assez énigmatique, j'vois bien qu'il y a un rapport avec la foi et la transcendance avec le divin en respectant ses commandements. On aurait tendance à dire qu'un couvent serait l'endroit propice pour une pécheresse mais quand on l'écoute on a l'impression que... Ça suffit pas . Elle veut fuir... ? Qu'est-ce qui se passe là-bas ?

Etrange.

J'hausse un sourcil perplexe, en restant calme pour éviter de la faire plus paniquer qu'elle ne l'est déjà.

"Très bien. Aucun soucis, j'vous touche pas. Z'avez pas ma parole."

J'lève les mains en l'air, mais, elle voit rien, donc j'me sens bien con à les lever comme un voleur prit sur le fait. Baissés aussitôt, j'retiens un sursaut quand moi de mes yeux j'aperçois le groupe de sœurs qui viennent vers nous après nous avoir avisé enfin.

"Soeur Mary vous voilà ! Ce n'est pas raisonnable de partir comme ça, sans rien nous dire, dans votre situation, vous ne pouviez pas aller bien loin !"

Cette phrase sonnait entre la bienveillance et quelque chose de bien sous-jacent. Difficile de poser des théories, un peu tôt même.

"Et vous êtes en compagnie de ?"

Eh merde. Pas le temps de me justifier, la donzelle le fait très bien toute seule en manquant pas de casser les esgourdes dans la précipitation, comme pour être sûre de pas alourdir son cas. J'opine silencieusement du chef en levant les mains cette fois - comme des yeux peuvent le voir - en signe de coopération et confirmant ses dires, en espérant qu'elles ne soient pas aussi tarées que l'armée de ce pays. Leurs faciès changent, un mélange de reconnaissance et de soulagement tandis que la supposée fuyarde se recroqueville sur elle-même. Pour le coup, j'reste assez impuissant, n'importe quel geste pourrait être mal interprété. Pris par une certaine empathie pour ce bout de femme. Elle a l'air tellement bouleversée...

L'une des sœurs visiblement d'ordre autoritaire me propose le gite en étirant son plus beau sourire en gage de ma collaboration pour avoir trouvé l'une de ses semblables, même si, faut l'admettre, c'est carrément le hasard qui me fout les pieds là d'dans. Tu voulais découvrir Terra Héraclès, assume maintenant. Ce sourire disparaît aussitôt en grommelant des menaces dissimulées à la concernée. J'sais pas ce qu'il attend, mais j'peux dire que j'aime pas ça.

On prend la route, alors commence du coup les présentations, j'utilise un faux nom, Harald, un nom au pif qui vient de me traverser l'esprit, en espérant ne pas l'oublier. Quoi ? Vous m'avez pris pour un maître-espion qui gère les infiltrations ? Vous vous êtes gourré d'histoire alors. Je joue les timides, en faisant des petits sourires ci et là pour garder un semblant de maîtrise sur la situation. Des fois, mon regard se porte sur cette créature, handicapée par la vue et qui n'a pas l'air de passer un merveilleux moment.

Et le couvent se précise au loin...

Soeur Mary:
Reconnaissantes les bonnes Soeurs invitent l’étranger au couvent pour lui proposer le couvert et le gîte pour la nuit ! C’était rare que des hommes puissent franchir les portes de notre domaine, en entendant chuchoter des Soeurs je peux comprendre qu’il ressemble à un étranger, un voyageur, cela explique le choix de lui offrir autant. Une de mes Soeurs s’approche pour me relever du ruisseau et me faire avancer, elle me sert de guide pour ne pas que je tombe.

- En route ma Soeur, nous rentrons vers le Seigneur ! Nous allons devoir penser à votre punition quand on arrive… Heureusement, Monsieur Harald était présent pour vous aider. J’espère que vous l’avez remercié.

- Merci Monsieur Harald…

La main de ma Soeur me tapote l’épaule pour me féliciter, avant de me reprendre le bras pour avancer vers le couvent. Le groupe avance dans un silence religieux, c’est seulement quand on arrive vers la maison du Seigneur que je peux entendre des cris.

- Soeur Mary est là, elle va bien !

Au fur et à mesure qu’on se rapproche on peut entendre des murmures, les Soeurs parlent de l’homme qui nous accompagne, se posant des questions sur sa présence ici. Soeur Jocelyne calme rapidement la situation en expliquant toute l’histoire.

- … Il reste avec nous pour la fin de journée et la soirée ! Maintenant, mes Soeurs veuillez reprendre vos travaux et celle à la cuisine n’oubliez pas de rajouter un couvert !

Tout le petit monde se met en route comme des fourmis, au milieu de la place devant le couvent il ne reste plus que Soeur Jocelyne, Harald et moi.

- Je vais vous présenter votre couche, après un léger détour, Soeur Mary à besoin de se faire pardonner pour ce qu’elle a fait.

Ma Soeur prend les devants pour rentrer dans le couvent, tout était d’époque à l’intérieur aucune trace de technologie. Juste du mobilier en bois brute, usé par le temps, des chandeliers étaient accrochés au mur même les bougies n’étaient plus d’une première jeunesse. La femme d’ordre marchait d’un pas rapide, me traînant derrière elle, je connaissais tout par coeur ici, mais j’avais toujours peur de percuter quelque chose qui aurait bougé de place. On traversa un long couloir, sur les côtés se trouvaient différentes portes qui conduisaient vers les bains, la cuisine, la salle à manger, des bureaux… Et tout au fond la salle de prière ! Elle était minuscule, collé contre un mur une énorme croix représentant notre Seigneur et de l’autre côté une rangée de banc pour pouvoir s'asseoir et prier à quelques personnes.

- Installez-vous, nous n’allons pas en avoir pour longtemps… Soeur Mary à genoux vous savez ce qu’il va arriver…

Je le sais oui… Je n'en ai pas envie. Mais le choix ne m’appartient pas. Je me laisse tomber à genoux devant le Seigneur et je passe mes mains sur ma robe blanche encore humide pour la remonter au-dessus de mes fesses. Deux petites montagnes blanches, bien fermes et juste en dessous l’apparition de ma petite fente au duvet blond comme ma chevelure.

- Bien… Prie notre Seigneur pour lui demander la bénédiction.

Les mains tenant ma robe bien haute, j’entame la prière alors que Soeur Jocelyne sort un martinet qu’elle vient abattre fermement sur mes fesses. Ma voix vacille, monte dans les aigus ne m’arrêtant pas car je sais que cela sera encore pire si je le fais. Les coups de fouet s'enchaînent rapidement, mon postérieur se voit zébré de traces rouge vives. La scène va durer plusieurs minutes le temps que je finisse ma prière et le dernier coup tomba bien plus sec que les autres.

- Bien mon agneau. Relève-toi, nous allons continuer ta punition et montrer la chambre à ton sauveur.

Je me dresse avec du mal, mes jambes tremblent alors que même le tissu de ma robe me fait mal quand je le relâche. Je boite à chaque pas que je fais, Soeur Jocelyne invite Harald à nous rejoindre pour poursuivre. Sans ajouter un mot sur ce qu’il venait de se passer, il n'y avait rien de plus naturel pour elle. J’avais fait une bêtise, je méritais une punition qui n’allait pas se finir. Car avant d’arriver à la chambre du voyageur, on s’arrêta dans la mienne. Elle demanda à l’homme de rester dehors, mais dans l'entrebâillement de la porte, il pouvait voir que ma Soeur m’obligea à me coucher dans le lit et me passa des chaînes pour ne pas que je bouge. Éviter une nouvelle fuite.

- Je viendrais te chercher pour le souper, réfléchit à ce que t’as fait aujourd’hui Mary !

Sur ses mots elle partit me laissant seule dans la pièce, directement je me mis à pleurnicher dans mon lit. En croix jambes et bras écartés pour éviter tout problème. En dehors Soeur Jocelyne allait emmener Harald jusqu’à sa chambre qui se tient juste à côté de la mienne au deuxième étage du couvent, elle allait également lui donner l’heure du souper et lui laisser le champ libre jusqu’à là ! Lui interdisant de venir me déranger et quand elle sera partie, le silence prendra place ne laissant que filtrer mes pleurs et mes prières.

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